Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

dimanche 22 décembre 2019

En deux mots

__ Le fond de l'air est...pollué.

__ Pourquoi se gêner?

__ L'erreur est humaine...

__ Marché électrique: une jungle?

__ Malaise à l'hôpital.

__ Little Boy: hypocrisie et manipulation. Mémoire courte.

__ Sauver Alstom. Un bradage évitable.

__ Père Noël dans tous ses états. Une (déjà) vieille histoire...
                                                                   _________________________

jeudi 19 décembre 2019

Tu ne verras pas Noël

Mon frère..
              Et pourtant tu l'espérais. Envers et contre tout.
       Obstiné comme tu étais.
  Mais le mal qui te rongeait allait plus vite que tes désirs secrets.
Il avait pris toute la place et tu cessas ce combat inégal.
L'esprit lucide, l'abandon accepté.
    A un au-delà tu ne croyais pas; tu accueillais sereinement l'humble retour à la Nature fondatrice.
Dans une philosophie toute simple qu' Epicure aurait approuvée.
  Dur à la tâche pendant toute une vie d'artisan minutieux, tu connus au début des périodes difficiles et modestes, mais sans jamais te plaindre. Les problèmes sociaux te hantaient plus que le souci de ta propre vie.
  Taillé dans un bois vosgien un peu noueux, tu te plaisais à rudoyer parfois tes interlocuteurs aux idées jugées trop courtes, mais personne ne t'en voulait car tu savais mal cacher tes affections profondes.
  "Bourru" disaient certains, qui te connaissaient mal. Tu affichais parfois la rudesse du granit, avec lequel se font les oeuvres les plus durables. Pour l'éternité.

Au revoir là-hautcomme disait un combattant épuisé à son compagnon d'armes.
                                                     ________________

mercredi 18 décembre 2019

L'eau, la vie

      Quoi de plus fondamental, de plus vital que l'eau, source de toute vie.
         Sa conservation et sa qualité le sont tout autant, surtout en cette période d'incertitude hydrique.
  Elle a un prix, certes, lié à sa gestion et à sa distribution notamment,  mais on imagine mal qu'elle puisse entrer dans le circuit des marchés financiers, qu'elle puisse devenir objet de profit, source de spéculation, comme une marchandise ordinaire, comme le pétrole.
   Des tendances en cours vont dans ce sens, comme en Australie, notamment, mais aussi, de plus en plus, en Californie, la rareté de l'eau, au moins provisoire, l'exposant à la loi du marché, attirant la convoitise des banques et des actionnaires bien rémunérés.     
       Avec des abus manifestes ou occultes. Malgré des réactions citoyennes pour reprendre le contrôle de la gestion de la matière précieuse, notamment dans les grandes cités comme Berlin et Paris.
                      C'est ce nous rappelait hier soir ARTE, dans une série d'émissions traitant de différents points de vue sur ce sujet ultra-sensible et qui le deviendra de plus en plus dans différents pays du monde, où parfois règnent des rivalités locales ou même des guerre latentes pour le contrôle de l'eau. Les risques sont considérables. En Inde, la situation est souvent dramatique.
  La privatisation de l' eau est l'un des objectifs des gouvernements libéraux, de Bruxelles aussi et des compagnies privées qui y voient là, dans une optique purement libérale, l'occasion d'enrichir leurs actionnaires.         Le Chili, par exemple est entièrement sous contrôle de sociétés privées qui prospèrent
  L'or bleu devient de plus en plus un enjeu géopolitique. Que serait l'Egypte sans le Nil, source de tensions?
La Californie est dans un état de plus en plus critique à ce sujet.
          La bataille pour l'eau, accessible à tous dans les meilleures conditions, est loin d'être gagnée et les histoires d'eau n'ont pas fini de hanter l'histoire des hommes.
   ____________________________

Résultat

mardi 17 décembre 2019

Au dessus de tout soupçon

Delevoye, tête en l'air.
                       Un homme éthiquement si correct, si compétent, si ouvert.
                                          Une simple distraction, sans doute. C'est ballot. Un grand étourdi et un sacré cachotier.
  Merdum! C'était pas treize, mais quatorze activités diverses et variées auxquelles il se livrait. Un bourreau de travail!
   Faut bien s'occuper! Les réseaux , c'est intéressant. Il vaut mieux être un homme multi-cartes qu'un retraité oisif. Ça ouvre l'esprit.
   Pas de chance! le  problème n'est pas éthique, il est politique. Il s'agit de droit, de légalité. Un manquement à ses obligations déclaratives. Peut-être une pathologie, comme l'autre, atteint de phobie administrative.
    Ou on ne lui avait pas expliqué, sans doute...
 Impossible de sauver le soldat DelevoyeDepuis le début du quinquennat Macron, ce sont pas moins de douze ministres qui ont dû modifier leur déclaration de patrimoine (à ne pas confondre avec la déclaration d'intérêts). "L'oubli" le plus spectaculaire fut celui de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, qui avait "oublié" de déclarer trois biens immobiliers, pour un total de 336 000 euros. Le magazine Marianne a recensé tous les autres "oublis".
   Avec l'âge certains neurones vous lâchent, sans doute.
    Le conflit d'intérêt semble bien avéré. Cette plaie bien partagée, jusqu'à la Maison Blanche..
  Surtout dans ses relations privilégiées avec le groupe BlackRock, qui s'intéresse de près à la question de la capitalisation dans les retraites. (*) Un géant, qui ne fait pas dans la philanthropie.  Pas bête, comme idée.
  Là, c'est plus embêtant. Ça commence à se savoir.
     Logique, mais ennuyeux, si cela se confirme un peu plus.
     Selon Mediapart, " ...Il ressort des mentions figurant sur le site internet de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), M. Delevoye a transmis sa déclaration d’intérêts au président de cette institution le 15 novembre 2019 à 14h50. Or, aux termes de l’article 4 de la loi du 11 octobre 2013 : « Chacun des membres du Gouvernement, dans les deux mois qui suivent sa nomination, adresse personnellement au président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (…) une déclaration exhaustive, exacte et sincère de sa situation patrimoniale (…). Dans les mêmes conditions, chacun des membres du Gouvernement adresse au président de la Haute Autorité, ainsi qu'au Premier ministre, une déclaration faisant apparaître les intérêts détenus à la date de sa nomination et dans les cinq années précédant cette date ». M. Delevoye devait donc transmettre sa déclaration le 4 novembre au plus tard ; il ne l’aura fait que onze jours après. Premier manquement.

     Selon les mots employés par Jean-Paul Delevoye lui-même dans cette déclaration (les coquilles sont dans le texte) : « j,exerce depuis 2017 la presidence du think thank Parallaxe de Hep Education au sein du groupe IGS(34 ecoles et groupe de formation. Remunération :5368,38 mensuel ». M. Delevoye indique qu’il a perçu une rémunération ou gratification de 64 420 euros nets en 2018 et 64 420 euros nets en 2019 (il annonce donc à l’avance ses rémunération des mois de novembre et décembre 2019), mais reste muet sur ses rémunérations antérieures à ces années, alors que l’obligation déclarative porte sur les activités professionnelles exercées au cours des cinq années précédant la déclaration. Pourquoi M. Delevoye n’a-t-il rien déclaré au moins pour ce qui concerne l’année 2017, alors qu’il indique être mensuellement rémunéré à compter de cette année en sa qualité de président de Parallaxe ? Deuxième manquement.
          Enfin, il apparaît qu’en violation de l’article 4 de la loi du 11 octobre 2013, la déclaration d’intérêts du 15 novembre 2019 n’était ni exhaustive, ni exacte, ni sincère : M. Delevoye a d’ailleurs adressé à la HATVP le 7 décembre une déclaration d’intérêts rectificative mentionnant l’exercice de 13 fonctions (et non plus trois) différentes et révisant à la hausse ses salaires perçus pendant la période concernée (v. Martine Orange, «  14 décembre 2019). Troisième manquement.
        Au-delà de ce triple manquement à l’obligation déclarative, chacun susceptible de faire l’objet des sanctions pénales prévues à l’article 26 de la loi du 11 octobre 2013 (« Le fait, pour une personne mentionnée aux articles 4 ou 11 de la présente loi, de ne pas déposer l'une des déclarations prévues à ces mêmes articles, d'omettre de déclarer une partie substantielle de son patrimoine ou de ses intérêts ou de fournir une évaluation mensongère de son patrimoine est puni d'une peine de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende »), l’annonce du cumul, à partir du 14 septembre 2017, d’un traitement versé en qualité d’agent public (haut-commissaire à la réforme des retraites) et d’une rémunération perçue comme salarié, est sidérante. M. Delevoye a fait savoir qu’il n’exerçait pas de profession libérale (dont l’exercice aurait été subordonné à l’autorisation de sa hiérarchie, en l’occurrence la ministre des Solidarités) : comme président de Parallaxe, il a donc bénéficié non pas d’honoraires, mais d’un salaire mensuel. Or, on peut être soit agent public, soit salarié d’une personne morale de droit privé, mais nul ne saurait cumuler de ces deux sources de revenu public/privé « en même temps ».
    A compter du 14 septembre 2017, la qualité d’agent public de M. Delevoye aurait dû conduire à la cessation immédiate du versement de ses salaires de président de Parallaxe. On comprend, à cette aune, que M. Delevoye se soit déclaré prêt à rembourser ses 140 000 euros de salaire qu’il n’aurait en aucun cas dû percevoir (ce à quoi il est en tout état de cause tenu de procéder par application du VI de l’article 25 septies de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, selon lequel « la violation du présent article donne lieu au reversement des sommes perçues au titre des activités interdites, par voie de retenue sur le traitement ») ; ce remboursement serait au demeurant profitable au seul organisme privé Parallaxe, et l’on n’en voit pas l’intérêt ni l’effectivité du point de vue de la déontologie dans l’exercice des fonctions publiques.... "
_______        (*)  "... Officiellement, le gouvernement jure qu’il veut défendre la retraite par répartition. Mais en coulisses, les assureurs et les financiers ne se privent pas de lui dispenser leurs conseils « éclairés », auxquels il prête la plus grande attention, pour faire éclater le système. La réforme des retraites, pour les financiers, doit être l’occasion de mettre en œuvre un système par capitalisation, qui, jusque-là, n’a pas réussi à s’implanter en France, en dépit des divers mécanismes instaurés depuis quinze ans (dispositifs Madelin, Perco, Perp). Elle doit leur permettre de mettre enfin la main sur une épargne « parmi les plus élevées d’Europe » qui leur échappe jusqu’à présent.      Parmi les plus influents, il y a BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs au monde. Le fonds a de grandes ambitions en France manifestement. « Fin 2017, seuls 130 milliards d’euros avaient été collectés dans ces produits [d’épargne retraite – ndlr], ce qui est décevant par rapport à l’épargne déposée en liquidités (1 500 milliards d'euros), les produits d'assurance-vie en euros (1 600 milliards d’euros) ou les investissements directs/indirects en actifs non financiers (plus de 7 600 milliards d’euros) », relève-t-il dans une note publiée en juin 2019. Bref, une situation misérable pour les financiers à laquelle il convient de remédier au plus vite.              Cette note, rédigée « à destination du gouvernement français », est faite pour lui suggérer la façon dont il convient d’écrire la loi et les règlements pour que les choses changent, qu’enfin la capitalisation s’installe en France. Le premier pas pour le gestionnaire américain d’actifs vient d’être franchi victorieusement avec la loi Pacte. « Un élément majeur de la réforme de l’épargne retraite en France », proclame-t-il.     Adoptée en avril et promulguée en juin, cette loi, sans qu’on en prenne toujours garde, est bien le premier étage de la fusée visant à mettre à terre le système par répartition existant, avant la réforme proprement dite. Elle vise « à combler les lacunes structurelles des régimes d'épargne retraite volontaire existants. Elle permet à l'épargnant : de bénéficier d'un allègement fiscal pour les cotisations versées en réduisant sa base imposable sur le revenu, d’accéder à son capital avant la retraite dans certains cas prédéfinis […], de transférer son patrimoine à une entité plus concurrentielle sans frais de transfert après cinq ans », se félicite BlackRock. Ce qui revient à contourner tout ce qui relève des principes d’égalité et de solidarité : la Sécurité sociale, le fisc et le droit sur les successions....."
                                                 ____

lundi 16 décembre 2019

Le diable se cache ...

...Parfois dans les détails
                              [Des retraites _Questions ouvertes]
                                          ... Au point où en sont les choses et en supposant qu'on ne revienne pas sur les mesures présentées à l'issue de nouvelles négociations, pour résoudre les points noirs ou aveugles de ce qui a été bâclé en trop peu de temps. Alors que dans d'autres pays plusieurs années ont été nécessaires pour établir un système à peu près viable.
  Les angles morts sont nombreux dans ces dispositions labyrinthiques, qui ressemblent à un pari (dixit Edouard) plus qu' à des conclusions imparfaites mais élaborées et amplement discutées, pour une plus grande solidarité.
- Pour les sénateurs entre autres, c'est une bonne nouvelle! et pour d'autres régimes dérogatoires.
- BlackRock ne perd pas son temps

- Un point pas clair: la question du point. Plus que confus et discutable. On pouvait faire (beaucoup) mieux. (*)
Gare au malus!
- Un déficit en trompe-l'oeil.
- La question floue de l'âge pivot, critiquée même par des inspirateurs su système.
Un gâchis au final?
- Peut-on parler de convergence?
- Un financement verrouillé.
- Il est temps de revoir un dossier trop vite réglé, pour des raisons qu'on devine.
          - Qu'en pensent nos voisins Outre-Rhin?
__
(*)..La justice d’un régime de retraite ne peut être réalisée sous la toise d’une règle unique parce qu’il n’existe pas d’égalité de conditions de travail, ni d’égalité d’espérance de vie, ni d’égalité de départ dans les carrières, ni enfin d’inégalités de conditions au sein des entreprises. Placer le fils d’ouvrier sur la même ligne qu’un fils de notaire revient à faire partir le premier avec de lourdes chaînes aux pieds et à le condamner à une retraite difficile et courte. Selon l’Insee en France, les hommes les plus aisés vivent en moyenne 13 ans de plus que les plus modestes. Est-il alors juste de faire partir tout le monde au même âge avec les « mêmes droits » ? N’est-il pas plus juste d’accepter alors des compensations à de faibles revenus par des avantages spécifiques à la retraite ? La justice, dans ce domaine, consiste nécessairement à sortir de l’égalité formelle. Mais la pensée néolibérale ne veut rien voir de ces réalités...._________
      Points de vue:
                        ... Le débat actuel m'impose de publier à nouveau ci-dessous le texte du regretté Jean-Paul Piriou, qui explique comment financer les retraites tranquillement, c'est-à-dire en augmentant les cotisations sociales, comme on l'a fait par le passé, ce qui a très bien marché. (Ce texte était paru dans Le Monde, le 9 mai 2003 ; il figure également dans notre Petit Bréviaire des idées reçues en économie ; on le trouve en intégral sur cette page des géniales éditions La Découverte).  Dans le même genre d'idée, on lira le texte de Pierre Khalfa, qui rappelle notamment que:  le besoin de financement supplémentaire des retraites, par rapport à la loi Fillon de 2003, a été estimé par le rapport du COR de 2007 à [seulement] un point de PIB en 2020 et à 1,7 point en 2050.       Personne ne peut croire que l’évolution de l’économie ne permettra pas de le couvrir. Un point de PIB correspondait en 2007 à 10 % des dividendes versés aux actionnaires des sociétés non financières.          A lire aussi, le texte limpide de Christiane Marty, qui remarque que si les jeunes et les femmes travaillaient plus, comme ils et elles le souhaitent, contrairement aux vieux, on règlerait le problème des retraites.     L’emploi des femmes est un domaine où les politiques peuvent jouer à fond, à travers le développement de structures d’accueil de la petite enfance, d’aide aux personnes dépendantes, la lutte contre le temps partiel non choisi, pour des emplois de qualité.   Loin de tout productivisme consumériste, il s’agit là de répondre aux besoins sociaux. C’est cette pleine participation des femmes au marché du travail, dans l’égalité, qui peut initier un cercle vertueux autour de la satisfaction des besoins et de la création d’emplois.   
    La question des retraites relève d’un choix de sociétéLes jeunes et les femmes veulent un emploi. La plupart des seniors, non, et les entreprises ne veulent pas d’eux non plus.    Au lieu de s’obstiner à vouloir faire travailler les seniors, l’avenir n’est-il pas plutôt de permettre le travail des jeunes et des femmes ?  
     Retraites : cotisons dans la bonne humeur, par Jean-Paul Piriou 9 mai 2003. Pour assurer le financement des retraites à l'horizon 2040, tout en abrogeant la réforme Balladur de 1993, trois solutions sont disponibles:  1. - reculer de 9 ans l'âge du départ en retraite, alors que les démographes nous promettent un gain de 5,5 années d'espérance de vie à 60 ans ;  2. - diviser par deux le pouvoir d'achat relatif des retraités par rapport à celui des actifs (la retraite moyenne passerait de 78 % du salaire net moyen à 41,5 %) ;  3. - augmenter de quelque 14 points le taux de cotisation pour la retraite, soit une variation annuelle de 0,34 point.   Cette troisième solution est systématiquement récusée par le Medef et le gouvernement au nom de la compétitivité des entreprises. « Si mes charges sociales s'élèvent, pense l'employeur - pourquoi ne pas l'appeler M. Ernest ? -, mes coûts augmenteront, donc mon profit se réduira. »    M. Ernest a certainement raison s'il est le seul patron dont les cotisations sociales augmentent. Mais que se passe-t-il si celles de toutes les entreprises
augmentent de la même façon ? Pour le savoir, il existe une démarche simple : arrêter de considérer qu'il s'agit seulement d'un problème d'opinion et s'intéresser aux faits. Oui ou non, y a-t-il eu en France une réduction progressive de la part des profits dans la valeur ajoutée des entreprises au fur et à mesure que le fameux « poids des charges sociales » s'accroissait ?   Entre les deux guerres mondiales, période de très faibles cotisations, le poids du profit - remarquablement stable - correspond en moyenne à 33 % de la valeur ajoutée des entreprises françaises, la part salariale est donc de 67 %. Autrement dit, le salaire directement perçu par les salariés (le salaire net) et le salaire indirectement reçu par les salariés (cotisations sociales qui financent les retraites, les dépenses de santé...) représentent ensemble les deux tiers de la richesse produite. Depuis 1950, la part du profit - finalement assez stable - est en moyenne de 35 %. C'est plus que les 33 % de l'entre-deux-guerres.            La réponse imposée par les faits est donc particulièrement claire : l'envol des cotisations sociales n'a pas du tout pesé sur les profits. Aucun miracle à cela : cette élévation du salaire indirect s'est simplement accompagnée d'une baisse du poids du salaire direct - le salaire net - dans la valeur ajoutée. Autrement dit, c'est bien sur les salariés que pèsent toutes les cotisations.   J'entends déjà monsieur Ernest objecter : « Si vous observiez des pays où les charges sociales ne sont pas écrasantes, tels que les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, vous verriez bien que la part des profits y est évidemment supérieure à ce qu'elle est en France. » Testons cette croyance.   Entre les deux guerres, le poids du profit dans la valeur ajoutée était en moyenne de 36 % pour les entreprises américaines et de 37 % pour leurs homologues britanniques (33 % en France, on l'a vu). Depuis 1950, ces proportions ont baissé : 34 % outre-Atlantique, 31 % outre-Manche (35 % en France).   Le résultat du test est clair. Il faut s'y résigner : les cotisations sociales refusent obstinément de peser sur le profit !          Ce n'est pas une opinion mais un fait bien établi, y compris pour les autres pays développés d'après les données de l'OCDE.    L'invocation obsessionnelle d'une contrainte économique de compétitivité pour refuser d'augmenter les cotisations sociales ne repose donc sur aucun argument scientifique. Cela signifie que cette hausse fait bien partie des choix possibles, des moyens légitimes, même dans une économie ouverte aux bourrasques de la mondialisation.     La stabilité du pouvoir d'achat relatif des retraites et celle de l'âge de la retraite sont simultanément possibles grâce à une variation de quelque 14 points du taux des cotisations (9 si la réforme Balladur n'est pas supprimée).      Les adversaires de cette approche mettent évidemment en avant - pour ne pas dire en scène - cette hausse importante pour essayer de diviser nos concitoyens : les actifs n'accepteront jamais une telle amputation de leur pouvoir d'achat, répètent-ils en boucle. Ils auraient peut-être raison si les actifs d'aujourd'hui n'étaient pas les retraités de demain, si l'économie stagnait et si le changement devait être brutal. Bref, ils ont tout faux !     Pour éviter à l'horizon 2040 un recul de l'âge de la retraite de 9 ans ou une division par deux du pouvoir d'achat relatif des retraites, il suffit en effet de procéder régulièrement à une hausse des cotisations telle que le pouvoir d'achat du salaire net moyen augmente chaque année de 0,5 % de moins que la productivité.     Dans ces conditions, ce pouvoir d'achat augmentera annuellement de 1,1 % si l'on accepte la prévision un peu frileuse d'une hausse de 1,6% de la productivité retenue par le COR (Conseil d'orientation des retraites). Autrement dit, le pouvoir d'achat moyen des actifs s'élèvera de 54 % en 40 ans au lieu de 89 % si l'on sacrifie les retraités.   Ce pouvoir d'achat annuel variera de 1,9 % au lieu de 2,4 % si la productivité se contente des performances pourtant bien médiocres réalisées depuis 1973 (112 % en 40 ans au lieu de 158 %) ; et de 2,2% au lieu de 2,7 % si elle augmente à l'avenir comme elle l'a fait en moyenne depuis 120 ans (139 % en 40 ans au lieu de 190 %).     Dans la première hypothèse, c'est un tiers des gains de productivité qui serait affecté aux cotisations supplémentaires ; dans le dernier cas, moins d'un cinquième !     [Oui, mais même le premier scénario est exagérément optimiste : les gains de productivité ne retrouveront pas leur rythme des 30 glorieuses, et c'est tant mieux, car ils découlent de l'intensification du travail, c'est-à-dire de la dégradation de la santé et des conditions de travail des salariés. Cela ne modifie pas le raisonnement concernant le financement des retraites, qui peut toujours être assis sur les cotisations.     Par contre, cela implique une faible hausse, voire une stagnation du niveau de vie pour les salariés comme pour les retraités, SAUF si le partage des richesse entre travail et capital se modifie ; autrement dit, sauf si les dividendes baissent pour pouvoir augmenter simultanément les salaires et les cotisations sociales]   Patronat et gouvernement proclament qu'il serait inimaginable et intolérable de consacrer aux retraites en 2040 les 6 points de PIB supplémentaires qui correspondent à cette évolution des cotisations sociales. N'en doutons pas, la même approche purement idéologique les aurait évidemment conduits à déclarer en 1960 : « D'ici à 2000, des irresponsables veulent augmenter de plus de 7 points le poids des retraites dans le PIB. Cette hausse de plus de 130 % coulerait nos entreprises. »       Et pourtant les retraites sont bien passées de 5,4% du PIB à 12,6% du PIB en 40 ans. Ces 7 points supplémentaires ont permis de faire reculer massivement la pauvreté chez les retraités, d'abaisser l'âge de la retraite de 5 années, alors que l'espérance de vie à 60 ans augmentait de 5,3 ans. Tout cela n'a pas empêché la part des profits dans la valeur ajoutée de devenir supérieure à partir des années 1990 à ce qu'elle était pendant les « trente glorieuses ».      
         Pour consolider aujourd'hui sa cohésion sociale, y compris entre les générations, il n'est tout de même pas anormal qu'un pays riche dont la population vieillit consacre progressivement une part plus forte du PIB aux retraités. Mais il doit aussi améliorer l'équité du système. Car si les inégalités chez les retraités sont aujourd'hui du même ordre que chez les actifs, c'est en partie le résultat d'une illusion statistique : parce que les pauvres vivent nettement moins longtemps, leur poids est plus faible chez les retraités que chez les actifs.
                                             _______________________________

dimanche 15 décembre 2019

Butinage

__ Dissuader comme on peut.

__ C'est vraiment ballot.

__ Un progrès à reculons..

__ Bonne nouvelle pour Delevoye.

__ C'est embêtant.

__ Retraite: il n'y a pas limites.

__ Courage, reculons!

__ A deux doigts?

__ Retraites: mieux vaut en rire?

__ Père Noël passe au vert.

_______________________________

samedi 14 décembre 2019

Personne n'est parfait

Pas même Eric Zemmour.
                                   Eric est un personnage indispensable dans le PAF français.
   Pourrait-on s'en passer? Un des plus grands z' emmouristes humoristes de notre temps.

   Ses zemmourades ont l'art de distraire le public, comme cette dernière en date:
   Eric Zemmour « n’aime pas les descendants d’esclaves ».
      « Comment vous expliquer ? Ils ne lui reviennent pas. Les descendants d’esclaves, c’est pas son truc. Est-ce la couleur de leur peau qui le met mal à l’aise ? Leur histoire ? Leur culture ? Les trois ? On ne sait pas, mais c’est comme ça. Inutile d’épiloguer, il faut se faire une raison. On est comme on est. Zemmour n’aime pas les descendants d’esclave. Notre chroniqueur vedette est raciste. Personne n’est parfaitEt si c’était ce qui faisait précisément son charme ?..En revanche, nous certifions que Zemmour n’a rien contre les descendants d’esclavagistes. Nous pouvons jurer qu’il n’a jamais eu une parole déplacée à leur endroit. Mais, les descendants d’esclaves, comment vous dire ? Il ne les sent pas, ça le dérange, ça l’incommode, ça ne lui sied pas, ça l’offusque, ça lui gâche un peu le paysage. Ça vous pose un problème ? »    Les descendants d’esclaves pourraient-ils avoir la politesse de ne pas être des descendants d’esclaves. Ce serait la moindre des choses, non ? Leur existence répugne à Zemmour. Merci pour lui.
     Il a ses préférences, comme tout le monde.. Certains aiment mieux la fraise que la framboise, d'autres préfèrent le palestinien modéré au rabbin ultra-orthodoxe d'extrême droite, etc......
                   Le petit problème avec lui, c'est qu'il lui arrive parfois d'avoir des difficultés à apprécier l'Autre.
                                                ___________________

vendredi 13 décembre 2019

Sous traitance en question

     Faut-il s'en accommoder?
                                         Souvent utile, parfois nécessaire, voire indispensable, la sous-traitance, surtout à grande échelle, pose néanmoins problème.
   A certaines conditions, elle peut s'imposer économiquement, temporairement ou de manière durable et abusive.
  Le bilan est souvent plus que mitigé, surtout quand elle devient systématique, dans le public comme dans le privé, augmentant parfois les coûts de production ou de service.
   On connaît les problèmes de la centrale de Flamanville, entre autres. qui n'est pas seulement une question de gouvernance générale du projet. Qualité, sûreté et coûts sont en question plus d'une fois. Surtout dans le cas de cascades de sous-traitance. (*) Il y a bien d'autres secteurs concernés.
   Ne parlons pas des géants de la sous-traitance systémique et à grande échelle comme Apple , qui ne fonctionnent ainsi que pour réduire au maximum leurs coûts, pour le maximum de profits. parfois aux dépends de la santé des travailleurs, que ce soit en Chine ou, pour d'autres, au Bangladesh. On n'hésite pas à déplacer sa production si nécessaire.
               (*)    Il est révélateur de la gestion problématique actuelle de certaines centrales nucléaires en France, dont on veut prolonger l'existence, dans un contexte d'interrogations sur le coût du nucléaire, sa nécessité et la question épineuse des démantèlements annoncés et de la transition énergétique.
     Il semble bien que la sûreté nucléaire en France  ne soit pas toujours assurée aussi bien qu'on le prétend. (*)
    Une série de "dysfonctionnements" se sont étalés dans le temps, de niveaux de gravité différente.
     Des dysfonctionnements dont l'origine semblent largement due au recours massif à la sous-traitance et à la rapidité des délais imposés, au manque de coordination de  travaux à risques à exécuter.
   Et le métier se perd. Comme dans d'autres secteurs, notamment à l'usine du Creusot, chargée de la fabrication des calottes de cuve, notamment pour Areva.
   L'éclatement du système de maintenance pose aussi des problèmes qui ne sont pas seulement de conditions de travail.
 _ Derrière le fiasco de l’EPR, les errements du Creusot sous la responsabilité de M. Bolloré et d’Areva on été soulignés. Dans l’usine du Creusot,  la gestion est défaillante.
     Le feuilleton continue, ainsi que les mensonges et les manipulations.  La question de la sous-traitance, parfois nécessaire, mais souvent menée pour des raisons de pure économie, est depuis longtemps dénoncée, à commencer par Marcel Boiteux, ancien PDG d'EDF, estimant qu'à force de sous-traiter les fonctions stratégiques, « peut-être qu'un jour pourra s'introduire la petite faille qui pourra conduire à une erreur ».
        La question se pose aussi à la SNCF, à la suite d'accidents graves.
                        Une gestion de type néolibérale, où l'Etat se désengage de plus en plus...
____
   (*)    ...Pilotées par la Division de l’ingénierie du parc, de la déconstruction et de l’environnement d’EDF (DIPDE), les opérations de changement des générateurs de vapeur usagés sont entièrement réalisées par des prestataires extérieurs. Ceux-ci sont réunis et se coordonnent au sein d’un groupement d’entreprises. Celui qui opérait à Paluel était emmené par Areva Nuclear Power, avec Eiffage Construction Métallique (BTP), Kaefer Wanner (isolation industrielle) et Orys (sous-traitance). Les employés de Bouygues présents intervenaient comme sous-traitant d’Areva.
      Ces quatre entreprises ont elles-mêmes fait appel à environ 70 sous-traitants. Ajoutés aux entités EDF mobilisées, cela a rendu très complexe la circulation d’informations. Cette profusion d’acteurs, dont les rôles étaient parfois mal compris par les autres, aurait ainsi créé un climat de confusion, tout en diluant les responsabilités. « C’est tellement compliqué, que l’on ne sait plus qui fait quoi », illustre ainsi un salarié.      Comment peut-on se passer efficacement des informations dans ces conditions ? D’autant que tout le monde est prié d’aller vite pour respecter les délais irréalistes qui sont imposés. « Dans le nucléaire, pour calculer la durée des chantiers, la direction dit : sans aléas, on peut le faire en tant de jours, explique un agent EDF. Et c’est ce temps là qui est retenu, et que tout le monde s’efforce de respecter. Le problème, c’est que ces délais sont complètement en dehors de la réalité. Il y a toujours des aléas, surtout pour un chantier comme celui du remplacement du GV de Paluel qui constitue une tête de série. » Jamais, auparavant, un générateur d’un réacteur aussi puissant (1300 MW) n’avait été remplacé par EDF [5]. Pourtant le caractère inédit du chantier n’a, à aucun moment, été pris en compte. « Ces délais, reprend un salarié de Paluel, poussent les gens à faire des conneries, c’est évident. En plus, si on ne les respecte pas, on est montré du doigt comme celui qui a retardé le chantier. »...
________________
Nucléaire: l'impasse?
_ Sécurité nucléaire en péril?
De Maïak à Fukushima
_______________________________

jeudi 12 décembre 2019

Vu de Stockholm:

Un modèle en trompe l'oeil.
                              On nous présentait la Suède comme un paradis pour retraités. Encore une référence qui a du plomb dans l'aile, même si ce n'est pas l'enfer et si c'est pire ailleurs.
   Nos chefs d' Etat ont parfois des lubies. Faute de solutions, ils se tournent souvent vers des modèles supposés: après le rêve américain de Giscard-JJSS, vint le modèle japonais, puis coréen, enfin allemand. On en revient.

     Notre Maître des horloges s'est tourné vers la Suède, son modèle, dans un projet trop vite ficelé. Après Hollande, qui regardait souvent au Nord, qui virait libéral.
   Sur le point des retraites, le paradis n'existe pas là-bas, malgré une dizaine d'années d'élaboration.
Résultats: -Les perdants du nouveau système sont nombreux.
                 -Les retraités pauvres ne sont pas une rareté.
                 -Le système par points n'est pas une garantie.
   C'est un goût amer pour beaucoup de scandinaves qui ne s'y retrouvent plus, dans un système à géométrie variable.
      Le modèle scandinave n'est pas si idéal que ça, si l'on veut bien y regarder de près. Il faut cesser de s'y référer de manière mythique ou naïve.
      Selon l'économiste Husson, les clauses cachées changent tout ...
         Comme il l'exprime ici
                      .... Les réformes des retraites contiennent souvent une clause cachée, à savoir que la part des retraites dans le revenu national ne doit plus augmenter. L’adoption de cette règle, souvent baptisée soutenabilité financière, entraîne – arithmétiquement – une baisse relative de la pension, dès lors que le nombre de retraités augmente plus vite que celui des actifs (voir annexe pour une démonstration). Dès lors, quel que soit le système de retraites, les réformes ne se distinguent que par le choix des dispositifs adoptés pour faire respecter cette règle générale qui implique un appauvrissement relatif (voire absolu) des retraité·e·s.
Plus fondamentalement, il s’agit d’une inversion totale de logique sociale. Un système par répartition pur obéit à une logique des besoins: à partir de normes sur l’âge de la retraite et le taux de remplacement (le rapport entre pension et revenu d’activité) on calcule le montant total des pensions et on en déduit rétroactivement le taux de cotisation. Un système pur de comptes notionnels ou par points fonctionne selon une logique comptable: on se fixe le montant total des pensions, et le taux de remplacement, ou l’âge de la retraite, compatibles avec cette contrainte en découlent. Une autre différence, sur laquelle on reviendra, est que l’on passe d’un système régi par des normes sociales à un autre où l’ajustement est en grande partie le fait de comportements individuels.
Dans le cas suédois, la réforme est assez radicale, puisqu’elle se fixe comme objectif une baisse de la part des retraites jusqu’à 7% en 2070. Le graphique ci-dessous illustre cette trajectoire: il fait apparaître un net décrochage avec la mise en oeuvre de la réforme à la fin des années 1990, puis un rebond avec la crise. Ensuite, la courbe devrait reprendre son mouvement à la baisse. Cette courbe est construite à partir de données officielles d’Eurostat et de la Commission européenne pour les prévisions [2]. Si ces dernières sont évidemment soumises à de fortes incertitudes, les projections démographiques à long terme sont en revanche plus fiables. C’est la seconde courbe du graphique qui décrit l’évolution passée et prévue du ratio de dépendance. Ce ratio qui rapporte la population de plus de 65 ans à la population en âge de travailler (20 à 64 ans) augmente à peu près régulièrement, passant de 29% en 1995 à 43% en 2070.
La stagnation, voire la baisse de la part des retraites, combinée avec une augmentation du ratio de dépendance conduit mécaniquement à un appauvrissement relatif des retraités. Le taux de remplacement, c’est-à-dire le rapport entre la pension moyenne et le revenu d’activité moyen est programmé pour passer de 50,5% en 2016 à 32,6% en 2070....
        _____Et si on changeait de logique?
                                                         __________________________