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lundi 8 février 2021

Critiquer Israel?

Tabou ou normalité?

                                 Tous les Etats, tous les régimes peuvent et parfois doivent être soumis à la critique politique, au niveau d'une décision particulière prise ou d'une orientation générale. C'est dans l'ordre des choses dans toute démocratie. Sans remise en question, elle cesse d'être.  Pourquoi, l'Etat d'Israël ferait-il exception, au même titre que tous les autres?     D'ailleurs les choix de Netanyahou, pas seulement ses frasques judiciaires, sont régulièrement objets de critiques dans son pays comme sa politique "coloniale".                   Pas seulement dans la presse, comme dans Haaretz, mais aussi dans la rue. Par exemple,  le statut juif donné récemment au pays n'est pas admis par  ceux qui furent proches du pouvoir, comme  Burg. Le sionisme revisité ne fait pas l'accord de tous, loin de là, qu'ils soient croyants, athées ou arabes. L'ONU ne ménagent pas ses critiques dans ses résolutions contre la politique d'extension et d'apartheid de fait qui se développe et se renforce à l'égard des populations cisjordaniennes de plus en plus enclavées.   Tout cela dans la plus grande confusions qui visent à neutraliser les critiques. Les lobbies de la politique israëlienne oeuvrent aussi bien aux USA, dans divers secteurs, que dans les pays européen, notamment l'Allemagne et la France. Mais la critique purement politique a beaucoup de mal à s'exercer et le plus souvent c'est le silence, gêné ou pas qui prévaut, tandis que beaucoup de voix d'intellectuels israëliens sont plus critiques.

                       Point de vue:   "...Aujourd’hui, critiquer Israël en France tient de la mission dangereuse, et c’est, en apparence du moins, un grand succès pour tous ceux qui s’activent à délégitimer l’expression même de toutes les interrogations sur la politique du gouvernement israélien. Le ton est donné : faire oublier le sort de la Palestine au profit de relations politiques et économiques en plein renouveau. Et pourtant l’opinion publique française n’est pas au diapason.  « Je n’en ai que trop parlé ». « Je ne m’exprime plus sur ce sujet ». « Que voulez-vous que je vous dise ? » « En ce moment, vous comprendrez que je n’ai pas envie de vous parler ». « Vous avez sûrement raison, mais la bataille est perdue ». « Bonne chance pour votre enquête » pour les plus aimables. Vouloir interroger des leaders d’opinion, élus, patrons, journalistes, intellectuels, sur les relations entre Israël et la France, sur un éventuel lobby (car l’usage même de ce mot fait débat) agissant en défense d’Israël revient à s’exposer à une grande solitude. Pour cette enquête, j’ai contacté par mail et téléphone environ 200 personnes entre février et novembre 2020. Moins d’une trentaine m’ont répondu.       Circulez, il n’y a rien à dire. Pourtant, c’est une longue histoire que celle des rapports entre la France et Israël, qui remonte aux origines du sionisme et rebondit avec la création de l’État d’Israël en 1948. Et pour beaucoup de témoins lucides, la politique israélienne actuelle s’avère navrante. « De quoi a accouché le rêve sioniste ? De Caterpillar blindés et de systèmes de surveillance des opposants », synthétise Rony Brauman. Réalité basée sur des chiffres : Israël est le huitième marchand d’armes au monde, selon le classement établi par le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri), et ses parts de marché ne cessent d’augmenter. Les ventes des trois principales entreprises d’armement du pays, Elbit Systems, Israel Aerospace Industries et Rafael, se sont élevés à 8,7 milliards de dollars (7 milliards d’euros) en 2018, précise le Sipri, et toutes trois figurent dans le top 100 des compagnies mondiales d’armement établi par l’institution suédoise.        Né en 1950 à Jérusalem où il a grandi, médecin, longtemps président de Médecins sans frontières, puis théoricien de l’action humanitaire d’urgence, Rony Brauman (et j’espère qu’il ne m’en voudra pas de ce terme) est ce qu’on appelle une grande conscience. Homme ouvert, affable, curieux de tout, il a coréalisé en 1999 avec Eyal Sivan un remarquable film documentaire sur le procès d’Adolf Eichmann, Un spécialiste, d’après l’ouvrage d’Hannah ArendtEichmann à Jérusalem. Israël, « c’est le seul pays d’extrême droite ouvertement raciste qui est célébré comme une démocratie. C’est une réussite diplomatique certaine pour Israël, mais c’est une réussite discutable : les juifs américains s’éloignent à grande vitesse des pro-Israéliens, les drapeaux israéliens et les collectes pour l’armée sont bannis de synagogues américaines, et c’est un sujet d’embarras pour un nombre croissant de juifs à travers le monde », explique-t-il.  Et pas seulement pour les juifs, et pas seulement en France et aux États-Unis. « Il y a un sentiment d’injustice ressenti par beaucoup de jeunes générations arabes et c’est une donnée très importante dans cette région du monde, dit Gwendal Rouillard, député de La République en marche (LREM) de Lorient dans le Morbihan. Cela nourrit le ressentiment. Quand je dis cela, j’ai l’impression d’être un ancien combattant et pourtant ce discours est d’une modernité totale. Avec ce sentiment d’injustice à l’égard des droits des Palestiniens, nous charrions de telles incompréhensions, de telles humiliations qu’on aurait tort de sous-estimer l’impact de décisions politiques dans les pays arabes. Le conflit israélo-palestinien n’est pas périphérique, il est central ».   Et pourtant le lobby pro-israélien et ses supporters font tout pour le banaliser, l’oublier, n’en faire qu’un maillon du vaste combat mondial entre le terrorisme islamiste et l’Occident, le réduire à un terreau où croitraient les antisémites de tout poil — dont il serait vain par ailleurs de négliger le poids — sous couvert d’antisionisme.      En vingt ans, la grille d’analyse dominante du conflit a changé. La lutte du peuple palestinien contre l’occupation est désormais présentée par les pro-Israéliens comme une forme parmi d’autres de terrorisme. Et les systèmes de surveillance des populations testés par la startup nation contre les Palestiniens dans les territoires occupés qu’évoquait Brauman sont vendus dans le monde entier, à des pays comme la Chine ou l’Arabie saoudite qui ne sont pas des modèles démocratiques.   Il ne faut pas non plus oublier que depuis la fin du XIXe siècle, de nombreux juifs se sont opposés au sionisme politique, à commencer par les militants communistes et du Bund

1, ou le grand philosophe et théologien juif allemand Martin Buber, qui pensait qu’on ne pouvait pas fonder un État en Palestine sans les Arabes et militait pour un État unique, utopie qui semble aujourd’hui redevenir possible, malgré plus de 70 ans de colonisation. L’extraordinaire personnage qu’était Buber, dont l’ouvrage essentiel Je et Tu influença Martin Luther King, ne pouvait imaginer le sionisme sans justice, et l’écrivit avec force dans Une terre et deux peuples (republié en 1985 par Lieu commun). « Ce que la Bible nous enseigne avec tant de simplicité et de force, et qui ne peut s’apprendre dans aucun autre livre, c’est qu’il y a la vérité et le mensonge et que l’existence humaine se tient inexorablement du côté de la vérité ; c’est qu’il y a la justice et l’injustice et que le salut de l’humanité réside dans le choix de la justice et le rejet de l’injustice ».     Mais « l’embarras » dont fait part Rony Brauman — et quelques autres qui en France sont de moins en moins nombreux à l’exprimer publiquement, contrairement aux États-Unis —, « l’injustice » qui révolte Gwendal Rouillard et d’autres députés (plus nombreux qu’on le croit, mais assez silencieux) n’ont plus droit de citation, tant le courant favorable à Israël semble dominant dans le débat public. Aujourd’hui, critiquer Israël tient de la mission dangereuse, et c’est, en apparence au moins, un grand succès pour tous ceux qui s’activent à en délégitimer l’expression même. Pascal Boniface publiait ainsi Est-il permis de critiquer Israël ? en 2003 chez Robert Laffont. Le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) écrivait alors : « Il n’y a pas de lobby juif, tout simplement parce que la communauté des juifs de France est diverse », mais il y a un « lobby pro-israélien, il comporte bien sûr des juifs, mais aussi des gens qui ne le sont pas ».    Quand il en parle aujourd’hui, Pascal Boniface constate que « les choses n’ont pas changé, mais c’est plus compliqué qu’il y a dix-sept ans. Le débat s’est durci sur place. J’ai eu du mal à publier Est-il permis de critiquer Israël en 2003, mais plus encore de mal pour Les intellectuels faussaires en 2011. Et depuis, je suis persona non grata pour de nombreux médias ».    Et puis il y a ce bruit de fond, que décrit en termes simples un universitaire français bon connaisseur de la région, et qui préfère rester anonyme : le débat sur la laïcité, nourri de projets de loi comme celui sur le séparatisme et alimenté par des courants politiques (en particulier le Printemps républicain, on y reviendra). « Il y a un lien entre l’offensive contre les pro-Palestiniens en France et l’offensive contre le voile et les musulmans. Ce sont finalement les mêmes qui développent l’islamophobie et importent le conflit israélo-palestinien en France, paradoxalement. »   Et puis il y a ce bruit de fond, que décrit en termes simples un universitaire français bon connaisseur de la région, et qui préfère rester anonyme : le débat sur la laïcité, nourri de projets de loi comme celui sur le séparatisme et alimenté par des courants politiques (en particulier le Printemps républicain, on y reviendra). « Il y a un lien entre l’offensive contre les pro-Palestiniens en France et l’offensive contre le voile et les musulmans. Ce sont finalement les mêmes qui développent l’islamophobie et importent le conflit israélo-palestinien en France, paradoxalement. »   Pour les cercles d’influence favorables à Israël, ce n’est donc plus de succès d’estime qu’il s’agit, mais bien de victoire au moins partielle. On est loin de la propagande à deux sous de nombreux sites internet francophones israéliens, comme JSSNews, Le Monde Juif.info, dreuz.info qui déforment et torturent l’information, pratiquent le harcèlement et le mensonge. Contre « l’Arabe » et « le musulman », point de nuance.      Mais ces sites pratiquent un entre soi limité, sous influence de la communauté francophone d’Israël. Environ 50 000 juifs d’origine française vivent dans des colonies et une partie d’entre eux s’ennuie ferme dans ses pavillons climatisés et grillagés. Ils inondent la toile « d’infos » tournant en boucle sur Israël, d’un ton assez pénible. Ils avaient par exemple laissé entendre en 2014 que le jeune Mohamed Abou Khdeir avait été battu et brûlé vif par des Palestiniens parce qu’homosexuel, alors qu’il avait été exécuté par des colons.     Plus encore, la multiplication depuis quatre ans de voyages d’élus, nationaux et locaux — dont Anne Hidalgo, la maire de Paris, à plusieurs reprises — qui publient de belles photos et des témoignages enamourés sur leurs sites ou dans leurs gazettes électorales, de groupes de journalistes choisis à l’influence non négligeable comme on le verra plus loin, et peut-être et surtout de chefs d’entreprise montre que la relation France-Israël est en train de changer. Certes la crise sanitaire a mis un terme provisoire à ces missions d’information et ces séjours de découverte. Je devais ainsi accompagner au printemps 2020 une délégation de chefs d’entreprises de l’est de la France dont le voyage a été évidemment remis sine die. Mais, par exemple en octobre 2018, 185 patrons bretons ont débarqué à Tel-Aviv pour un voyage exploratoire organisé par l’union des entreprises d’Ille-et-Vilaine. « Israël leur a fait du charme », résume Ouest-France. On a parlé investissements, marchés, mais pas « guerre et conflits ». « J’étais un peu inquiet au départ, raconte un des patrons bretons, c’est plus ou moins la guerre, croyais-je ». Les perspectives l’ont enchanté, les interlocuteurs étaient affables, les hôtels agréables.      Israël est un marché petit, mais dynamique et la présence économique française y est encore modeste. L’ambassadrice de France en Israël d’alors, Hélène le Gall, elle-même issue d’une famille du Morbihan, a reçu les patrons bretons dans les jardins de sa résidence de Jaffa et les a encouragés à suivre l’exemple de la startup nation pour faire de la Bretagne une « startup région ». Pas de politique au programme, pas de Palestine, ou par incidence, rapport au climat des affaires. Il y eut aussi, en 2019, une délégation de leaders de plusieurs grands groupes français, dont des dirigeants du mastodonte Bouygues (au cœur du business et du pouvoir, BTP, télécoms, médias). Tous reviennent emballés de leur voyage initiatique dans les rouages de la startup nation.              À Tel-Aviv, la diplomatie économique fait son job. La cellule locale de Business France, structure de Bercy chargée d’accompagner les investissements français à l’étranger chère au cœur d’Emmanuel Macron, sert d’interlocutrice aux entreprises qui souhaitent se développer sur place.   Un chef d’entreprise français installé de longue date en Israël que j’interroge par téléphone sur la Palestine ne me répond pas. Silence sur la ligne. Je répète ma question, il reste silencieux. Je répète une troisième fois et puis j’ai compris. Il s’en fout. « L’économie n’est plus dirigée par la politique, confirme-t-il un peu plus tard dans notre conversation. Il y a des Israéliens qui font du business, il y a des Palestiniens qui font du business, ils s’en foutent de Nétanyahou, ils veulent juste travailler ensemble. » J’interpelle un député français de LREM sur la position de son parti au sujet du conflit israélo-palestinien, tant il semble y avoir un grand écart entre les positions de ses collègues comme Sylvain Maillard, qui s’affiche tout sourire au Cercle interallié à Paris avec des représentants des colonies, et Gwendal Rouillard qui s’oppose avec détermination à l’expansion des mêmes colonies. Il reste lui aussi muet. Je lui repose ma question à deux reprises. Il se contente d’argumenter sa non-réponse en me répétant « trois petits points de suspension »…Ces silences semblent d’autres signes d’une victoire des pro-Israël en France. « La Palestine semble une cause perdue et en plus, en s’y engageant, on craint d’être qualifié d’antisémite. Cela ne va pas du tout, cela ne tourne pas rond », s’indigne Clémentine Autain, députée de La France insoumise (FI) de Seine-Saint-Denis. Et pourtant, l’opinion publique n’est pas au diapason, et s’obstine à soutenir la Palestine. Selon un sondage IFOP réalisé en mai 2018 pour le compte de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), 71 % des Français pensent « qu’Israël porte une lourde responsabilité dans l’absence de négociations avec les Palestiniens ». Ils le disent peu, mais ont pour 57 % une « mauvaise image » d’Israël et pour 69 % le sionisme est « une idéologie qui sert à Israël à justifier sa politique d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens ». Mais ils agissent peu à ce sujet, peut-être par crainte de cette confusion entretenue entre antisionisme et antisémitisme, très présente dans les esprits. Pour 54 % des Français en effet, « l’antisionisme est une forme d’antisémitisme ».     Pourtant là encore, la manœuvre n’est pas un franc succès. Ajoutant l’antisionisme à la définition de l’antisémitisme, en s’inspirant de l’International Holocaust Remembrance Alliance (Ihra) la « résolution Maillard » a été adoptée en novembre 2019 par une chiche majorité à l’Assemblée nationale : 154 pour contre 72 et 43 absentions sur un total de 577 députés, plus de 300 élus pour beaucoup du parti du président n’ayant pas pris part au vote, ce qui indique de véritables fractures, j’y reviendrais. « On ne joue pas avec l’antisémitisme, écrit Esther Benbassa, sénatrice Europe Écologie Les Verts (EELV) de Paris. Arrachons la critique d’Israël aux griffes de la propagande du gouvernement israélien actuel. Une critique politique, nullement antisémite ».     Mais l’autrice de Être juif après Gaza, publié en 2009, qui se demandait alors, dans la lignée de Buber, comment « en devenant israéliens, ces juifs ont-ils été frappés d’amnésie jusqu’à oublier les principes premiers de l’éthique, socle de leur être juif ? » se sent parfois bien isolée. « Le fait que je soutienne la cause palestinienne signifie que je ne suis pas la personne la plus aimée des juifs français », confiait-elle au journal Haaretz l’été dernier. Historienne, Esther Benbassa s’inquiète autant de la montée du racisme en Israël et en France que de la progression de l’antisémitisme dans notre pays. Que des esprits faibles abreuvés depuis des années par les atrocités révisionnistes du militant d’extrême droite Alain Soral ou de son compère l’ancien comique Dieudonné proclament sur la toile et parfois dans la rue un antisionisme qui n’est que le cache-sexe de leur veulerie antijuive, c’est une évidence.   Mais il est une autre évidence : jamais les partisans d’Israël n’ont été aussi actifs dans les institutions et les sphères publiques. On peut l’appeler « lobby », ou préférer le terme plus neutre de « cercles d’influence », le débat n’est pas sémantique, mais bien politique. On ne semble pas avoir saisi l’activisme en profondeur des « pro-Israël » à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans les conseils des mairies de Paris, à Nice et dans d’autres grandes villes, dans les chambres de commerce et les salles de rédaction..." (suite) -2-  ____________

vendredi 8 mai 2009

Palestine en morceaux



Un Etat palestinien est devenu un leurre,un horizon impossible, malgré les dénégations officielles.
Objectifs atteints pour Israël , qui se prépare un avenir difficile.

Mais il est interdit de critiquer Israël , sous peine d'être accusé d'antisémitisme


-Carte-fiction éloquente-
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« Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n'y a personne à qui les rendre »

« Il n'y a jamais rien eu de tel puisque les Palestiniens n'ont jamais existé »

Golda Maier Premier Ministre Israélien, 15 juin 1969

x

« C'est le devoir des leaders israéliens d'expliquer à l'opinion publique, clairement et courageusement, un certain nombre de faits qui sont oubliés avec le temps. Le premier de ces faits est qu'il n'y a pas de sionisme, colonisation ou Etat juif sans l'éviction des Arabes et l'expropriation de leurs terres »

Yoram Bar Porath, Yediot Aahronot, 14 juillet 1972.

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L'archipel de Palestine orientale:

"Depuis des années, les Nations unies condamnent régulièrement la politique de colonisation d’Israël. Même l’Union européenne et les Etats-Unis ne manquent pas une occasion de faire savoir que ce grignotage des terres palestiniennes met en danger la perspective de création d’un Etat palestinien indépendant.Cette politique s’est néanmoins poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, qu’ils soient de gauche, du centre ou de droite, sans que jamais aucune mesure ne soit prise, alors que les statuts de la Cour pénale internationale considèrent que c’est « un crime de guerre ». Et jamais aucune sanction n’a été adoptée contre l’Etat qui poursuit cette stratégie. Pourtant, cet archipel de la Palestine peut-il vraiment constituer la base d’un Etat ?"
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>"Toutes les zones aux mains d’Israël, c’est-à-dire annexées (comme Jérusalem) ou occupées par des colonies, sont représentées par de l’eau.Résultat, les terres émergées forment une myriade d’îlots séparés les uns des autres : l’effet «bantoustan» est garanti. Ce document illustre à quel point parler de continuité territoriale palestinienne est de plus en plus illusoire. Kalkiliya, Tulkarem ne sont plus rattachées au reste de la Cisjordanie que par une route. Les zones interdites à la construction sont ironiquement représentées sous la forme de «réserves naturelles» ou de «côte protégée». L’auteur de la carte, qui a travaillé dans l’humanitaire, s’est servi de documents fournis par le Bureau de coordination des Nations unies pour les affaires humanitaires dans les territoires occupés et du travail de B’Tselem, organisation israélienne de défense des droits de l’homme, qui recense les progrès de la colonisation en Cisjordanie, régulièrement dénoncée par le Quartet (ONU, Etats-Unis, Russie, UE) pour la paix au Proche-Orient."

-Palestine: vérité des cartes
-Settlement expansion seeing biggest boost since 2003
-Israël pourrait intensifier la colonisation en Cisjordanie
-La Palestine rongée par la colonisation
-Israël : nous trompons les nôtres
-Israël Palestine / Un pas de plus loin de la paix
-Palestine : un désastre programmé
-L'Union européenne capitule devant Israël
-Palestine : contradictions et hypocrisie de l'Union européenne
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-Comment Israël confisque Jérusalem-Est
-Les Palestiniens d’Israël, otages de l’extrême droite
-Israël et le racisme : c'est douloureux - AgoraVox
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- Israel: dangereuse dérive
- Etre arabe en Israël
- ISRAEL: opinion captive ?
- Vu de Tel-Aviv
- Israël : crises
- ISRAEL-Gaza: et après ?

--L’appropriation des ressources hydrauliques par Israël:
"...en 2005, les meilleurs puits se trouvaient sous contrôle israélien. Israël s’est ainsi approprié près de 55% du territoire de la Cisjordanie, en particulier les zones C, garantissant ainsi plus de 25 % de ses besoins en eau.
Mais ce faisant, l’État d’Israël réduit un éventuel État palestinien à un confetti de Bantoustans asséchés. Les impératifs hydrostratégiques d’Israël paraissent donc comme un obstacle majeur à la paix avec les Palestiniens."
-ISRAEL A TRANSFORME LA PALESTINE EN « PAYS DE LA SOIF »

dimanche 25 octobre 2009

Politique israëlienne: vers l'isolement


Des Israëliens s'inquiètent

Un pays malade de ses politiques et de son passé, du cynisme de certains de ses dirigeants, qui s'enferme dans des impasses meurtrières, après le grand aveuglement
-Des ennemis partout?

"Toute critique légitime se voit immédiatement qualifiée ici d'antisémitisme...

Diviser le monde entre le camp du bien absolu et celui du mal absolu - notre camp et celui de nos ennemis, sans aucun juste milieu - est un signe de désespoir et d'une perte totale de repères" (GL)
[-Netanyahou galvaude la mémoire de l’Holocauste-]
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Israël, au risque de l'isolement
[-Israel's attacks will lead to its isolation - Haaretz - Israel News-]
Gideon Levy, éditorialiste de Haaretz, s'inquiète de l'isolement croissant sur la scène internationale d'un Israël qui assimile toute critique à une manifestation d'antisémitisme, y compris lorsque ces critiques émanent de ses amis les plus proches. Alors que toute autre nation se remettrait en cause, souligne-t-il, Israël semble au contraire vouloir multiplier les rebuffades et distribue des gifles diplomatiques tous azimuts, de la France à la Chine. --- L'histoire comme la géographie d'Israël expliquent la prévalence du sentiment obsidional qui a toujours guidé les actes de ses dirigeants-(OBSIDIONAL)-. L'absence de profondeur stratégique, la mythologie du peuple élu y ont un rôle, à l'évidence. Mais ils n'auraient certainement pas une telle prégnance sans le souvenir de l'Holocauste. Les juifs d'Europe ont été trahis de façon infâme par les sociétés dont ils pensaient faire partie. En France, des anciens combattants de 1914-1918, couverts de médailles pour les sacrifices endurés, ont été déportés vers la mort par la police obéissant aux ordres de Vichy. Ce traumatisme fondateur suffit à lui seul à expliquer pourquoi les dirigeants israéliens peuvent être enclins à ne faire confiance à quiconque. Une première fois abandonnée par la communauté des hommes, la nation juive ne veut désormais compter que sur elle-même pour garantir sa survie et paraît accepter le destin terrible de n'avoir d'autre horizon qu'une guerre perpétuelle. En semblant avoir perdu - pour l'instant, espérons-le - la volonté de retisser cette confiance, de rechercher une paix juste, de nouer des liens apaisés avec l'ensemble de la région, Israël s'enferme dans une logique jusqu'au-boutiste, devenue imperméable aux appels à la raison, fussent-ils lancés par ses amis les plus proches. Si cette peur fondatrice - réelle mais aussi coupablement instrumentalisée par des démagogues - l'emporte, avec tout ce qu'elle peut avoir aussi d'irrationnel, d'incommensurable par essence, si Israël se refuse à faire la paix, ou pire encore si Israël choisit d'attaquer l'Iran, alors un spectre d'outre tombe aura remporté une ultime et sinistre victoire.
Récemment, Israël s'en est pris au reste du monde, lui portant coup après coup. Alors que la Chine ne s'est toujours pas remise de l'absence du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman à la réception à l'ambassade de Tel-Aviv - lourde punition pour le soutien de la Chine au rapport Goldstone - la France panse ses plaies après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ait mis son « veto » à une visite de son ministre des Affaires Etrangères à Gaza. Et Israël vient à nouveau de porter un coup sévère : son ambassadeur à Washington, Michael Oren, va boycotter la semaine prochaine la conférence organisée par J Street, la nouvelle organisation de lobby pro-israélien (1) .
La Chine, la France et J Street finiront par se remettre de ces boycotts, tout comme la Turquie se remettra de la révolte des vacanciers, (2) et on peut s'attendre à ce que même les Suédois et les Norvégiens se remettent des vives réprimandes d'Israël (3) . Mais un pays qui attaque et boycotte tous ceux qui ne sont pas exactement en accord avec ses positions officielles se verra isolé, abandonné et détesté, à l'image de la Corée du Nord aujourd'hui ou de l'Albanie hier. Il est plutôt surprenant qu'Israël utilise cette arme, car il sera bientôt lui-même la victime ces boycotts.
Israël frappe et frappe encore. Il frappe ses ennemis, et désormais il s'en prend aussi à ses amis qui osent ne pas partager complètement ses choix politiques. Le cas de J Street en donne un exemple particulièrement saisissant. Cette organisation juive a grandi aux USA en même temps que la renommée de Barack Obama. Ses membres souhaitent un Israël qui soit juste et épris de paix. C'est là son tort, et le boycott est sa punition.
L'ambassadeur d'Israël à Washington, M. Oren, est un représentant dévoué : il pratique lui aussi le boycott. Après s'en être pris à des éditorialistes israéliens, dont moi-même, dans un article publié par The New Republic, pour avoir osé critiquer le discours de M. Nétanyahou à l'ONU - ce qui constitue un outrage à part entière - l'ambassadeur-propagandiste a utilisé à nouveau l'arme du boycott, cette fois contre une nouvelle organisation juive et sioniste qui veut s'opposer à l'establishment juif américain et à son nationalisme à la main lourde.
Au nom de qui M. Oren agit-il ainsi ? Pas au nom de la société israélienne, dont il est censément l'ambassadeur. Les anciens diplomates d'Union soviétique et d'Europe de l'est n'auraient pas agi différemment.
Une telle agressivité est de mauvais augure. Elle provoquera l'éloignement de nos véritables amis et accroitra notre isolement. Le slogan « une seule nation » est devenu un but, notre isolement devient un objectif. Qui restera à nos côtés une fois que nous aurons attaqué et boycotté tout le monde ? Abe Foxman, de l'Anti-Defamation League (4) ? Notre avocat-propagandiste Alan Dershowitz (5) ?
Diviser le monde entre le camp du bien absolu et celui du mal absolu - notre camp et celui de nos ennemis, sans aucun juste milieu - est un signe de désespoir et d'une perte totale de repères. Car au-delà d'un ambassadeur à Washington qui ne connaît rien à la démocratie et au pluralisme, et souhaite uniquement complaire à ses maîtres, un tel comportement - qui consiste à donner des coups de pied et à aboyer comme un fou en tous sens - est en train de détruire Israël.
En ne nous permettant pas d'exprimer une opinion, Israël est en passe de devenir un paria pour le reste du monde, provoquant le rejet des autres nations. Qui faut-il incriminer ? L'opération Plomb Durci, par exemple. Il n'y a plus que les États-Unis qui soient restés systématiquement nos alliés, aveugles à toutes nos erreurs. Toute autre démocratie qui aurait vu son statut international se dégrader autant aurait commencé à se demander quelles erreurs ont été commises.
En Israël, notre réaction est exactement inverse : c'est le reste du monde qui est coupable. Les Scandinaves sont hostiles et les Turcs sont des ennemis, les Français et les Britanniques détestent Israël, les Chinois ne sont que des Chinois et les Indiens n'ont rien à nous apprendre.
Toute critique légitime se voit immédiatement qualifiée ici d'antisémitisme, y compris lorsqu'elle émane de Richard Goldstone, qui est un juif sioniste. Nous renvoyons tout le monde dans les cordes sans ménagement, en espérant ainsi qu'ils changent d'avis, et deviennent soudainement emplis de compréhension pour le meurtre des enfants de Gaza. Désormais, même l'Amérique, même les juifs américains, ne sont plus à l'abri des agressions d'un Israël qui a perdu le sens de la mesure.
Les dégâts s'accumulent, de Pékin jusqu'à New York. Après le boycott de J Street, même les juifs américains comprennent qu'Israël n'est pas une société tolérante, un pays libéral, à l'esprit ouvert, en dépit de ce qu'on leur raconte.
Tous sauront désormais que « la seule démocratie au Moyen-Orient » n'est pas exactement cela, et que quiconque ne répète pas ses messages de propagande sera considéré comme un ennemi - qui pourra également être sévèrement puni.
Aussi sévèrement que le milliard de Chinois qui pansent leurs plaies après le coup dévastateur que le ministre israélien des Affaires Etrangères leur a porté personnellement."

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ContreInfo - Israel/Palestine
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-Israel: dangereuse dérive
-Paroles d'Israël
- Israël: pacifisme en recul
-ISRAEL: opinion captive ?
-Israël : divisions et dérives

mardi 4 mai 2010

Israël: rompre l'engrenage

Un appel à la raison

Effet Obama
après un coup de froid entre les Etats-Unis et Israël
?

- Guerre ou paix?
_____________ Des Juifs se manifestent pour sauver Israël de lui-même, de son aveuglement , de sa surdité, de son intransigeance, du piège dans lequel il s'est enfermé...
[-
A welcome Jewish voice - Haaretz ]
Mais la diaspora s’écharpe sur la politique d’Israël

« Le temps n’est plus, n’en déplaise à l’ancestrale loi mosaïque et autres pharisiens épris de sentences tout aussi dogmatiques, à l’obsolète et encore plus condamnable loi du talion : œil pour œil et dent pour dent ! C’est là, de plus, un très cruel et dangereux engrenage. Pis : une très périlleuse et irrationnelle spirale de la haine dont les conséquences pourraient s’avérer tragiques, à long terme, pour l’ensemble de notre planète. ».(DSS)

- « La diversité qui caractérise la nation israélienne, le monde juif doit la revendiquer pour lui-même pour qu’il puisse y être débattu de tout, à légitimité égale, sans que les uns soient traités de fascistes et les autres d’antisionistes car nulle part, il doit être dit que celui qui questionne est moins pertinent que celui qui affirme. »(P.Klugman,Patrick Klugman, ancien président de l’UEJF (« Union des étudiants juifs de France)

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"Je signe (...) l'appel de J-Call. Parce qu'il est urgent de s'engager dans la voie de la paix, et de le faire savoir, aujourd'hui encore plus qu'hier, étant donné l'impasse actuelle, grosse de nouveaux conflits meurtriers. Je le fais sans illusion et sans naïveté, pour que cet appel, malgré ses défauts, ne se délite pas, comme se sont délités « La Paix Maintenant » et les « accords » de Genève.Pour qu'il ouvre sur autre chose, devienne une force de persuasion, passe de l'état de pétition à celui de force agissante. Signons-le malgré nos réserves ou nos doutes, pour faire entendre la voix de la sagesse et de l'éthique, notre bien commun. Le radicalisme ne réussit pas aux juifs. Ni d'ailleurs aux autres."(E.Benbassa)
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-Israël, les intellectuels et la raison :
"L’ « Appel à la Raison » : tel est le nom que les initiateurs, le Jcall (« European Jewish Call for Reason »), pour la paix au Proche-Orient ont donné, au grand dam notamment du Crif (« Conseil représentatif des institutions juives de France »), à une pétition osant critiquer publiquement la politique étrangère actuellement menée, au vu de ses colonisations en Cisjordanie et à Jérusalem Est, par Israël.
Le contenu, en substance, de ce texte qui se verra présenté officiellement, ce lundi 3 mai au soir, au Parlement Européen de Bruxelles afin que l’Union Européenne aussi bien que les Etats-Unis fassent réellement pression tant sur les Juifs que sur les Palestiniens ? Ce point, particulièrement sensible : « L’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’Etat d’Israël ». Et ladite pétition de critiquer alors ouvertement « l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est, qui sont une erreur politique et une faute morale ».
Soit. Jusque-là, rien à redire, pour ma part, même si une tout aussi légitime contre pétition, intitulée « Raison Garder » et signée par des intellectuels aussi prestigieux que Raphaël Draï, Pierre-André Taguieff ou Shmuel Trigano, a aussitôt vu le jour, attribuant, quant à elle, la responsabilité de l’échec du processus de paix aux seuls Palestiniens. Mais ce qui frappe, en revanche, dans la première pétition, lancée donc par le Jcall (dans la foulée de Jstreet, la branche alternative des juifs américains), c’est que, parmi ses signataires, se retrouvent également, toutes tendances politiques confondues et par-delà tout clivage idéologique, des noms (outre ceux d’Elie Barnavi, de Daniel Cohn-Bendit ou d’Ivan Levaï) tels qu’Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy, ardents et même inconditionnels défenseurs, jusque là, d’Israël.
Car, en ce qui concerne ces deux derniers, on ne les entendit guère, sauf pour justifier envers et contre tout Israël, lorsque Tsahal bombarda de façon disproportionnée, durant l’été 2006, le Sud Liban pour se protéger des roquettes lancées sur son territoire par les fanatiques du Hezbollah. C’est d’ailleurs là ce qui me poussa à écrire, le 20 juillet 2006, dans un important quotidien belge, un article intitulé, précisément, L’assourdissant silence des intellectuels : papier où je faisais alors allusion notamment, quoique sans jamais les y mentionner nommément, à un Finkielkraut et à un Lévy !.."


-Pourquoi je signe l'« Appel à la raison » du collectif J-Call
"Lancé depuis peu par des personnalités, associations et membres d'associations juives européennes, cette pétition intervient dans le sillage de J-Street, apparu il y a peu aux États-Unis. Ce dernier, plus pragmatique, s'est immédiatement présenté, ainsi que le permet le contexte nord-américain, comme un lobby. Il cherche à contrer l'influence du puissant American Israel public affairs commitee (AIPAC), dont les positions unilatérales et inconditionnellement favorables à Israël sont depuis quelque temps entrées en contradiction avec la direction que tend à prendre la politique d'Obama -parfois ferme- sur cette question.J-Street entend peser concrètement sur le monde politique et médiatique afin d'obtenir à moyen terme des résultats. Sa force de frappe, encore modeste, pourrait gagner en importance vu son impact en progression dans le monde universitaire, à savoir au sein des élites juives du pays.

Selon une enquête menée en 2007 par Stephen Cohen et Ari Kelman, plus de la moitié des jeunes juifs non religieux aux États-Unis, de moins de 35 ans, ne verraient pas la disparition éventuelle d'Israël comme une tragédie individuelle. Plus généralement, la grande masse des jeunes juifs américains manifeste un net manque d'intérêt pour le judaïsme.___Dans les campus américains, où Israël est souvent comparé à une puissance coloniale oppressive, nombre d'entre eux préfèrent ne pas y être associés. Ces constats n'ont pas laissé indifférentes les futures chevilles ouvrières de J-Street.__Un peu de la même façon que le mouvement libéral ou réformé a sauvé le judaïsme américain de l'assimilation en donnant leur place aux femmes, aux gays, aux couples mixtes et aux enfants qui en sont issus, J-Street pourrait aider à pallier l'affaiblissement des deux marqueurs de l'identité juive que sont le judaïsme et le soutien à Israël en offrant à une large partie de la diaspora juive, hors pratique religieuse, le moyen de se rassembler et de se reconnaître sous une bannière faisant d'elle, face à Israël (ce qui ne signifie pas contre lui), une interlocutrice à part entière.

J-Street n'élude nullement la question des réfugiés palestiniens, ni celle du Hamas, partenaire incontournable dans de futures négociations.__Selon un sondage, 69% des juifs américains interrogés soutiendraient sans réserve les efforts de leur pays pour aboutir à un accord de paix associant un gouvernement d'unité nationale, réunissant le Hamas et l'Autorité palestinienne.__Lorsque j'avais écrit cela, avec François Burgat, dans une tribune parue dans Libération en 2006, et que j'y étais revenue en 2009 dans Le Monde au moment de l'offensive contre Gaza, quel tollé de protestations et d'insultes n'avais-je pas soulevé, la doxa communautaire et la propagande israélienne considérant qu'on ne négocie pas avec ses ennemis mais seulement avec ses amis !__Tout cela comme si le Fatah n'avait pas été, dans le passé, un mouvement terroriste et n'avait finalement pas reconnu l'existence d'Israël sur le tard. Aujourd'hui devenu Autorité palestinienne, le Fatah est soudain considéré comme le seul interlocuteur fréquentable, malgré la victoire électorale du Hamas dans les Territoires. On ne choisit pourtant pas ses ennemis, et s'il veut vraiment la paix, Israël ne pourra pas longtemps faire comme si le Hamas n'existait pas.En soulignant fortement le rôle que les Etats-Unis pourront jouer dans le processus de paix, J-Street est réaliste. De ce côté-ci de l'Atlantique, il est difficile de croire que l'Europe ait les capacités d'agir concrètement à l'instar des États-Unis. On connaît la tiédeur de l'Union européenne dès qu'il s'agit de pousser Israéliens et Palestiniens à la paix. L'Europe n'a de toute façon pas ce pouvoir pour la simple raison qu'elle a été le lieu du crime, celui de l'extermination des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, et que cette culpabilité-là l'empêche de critiquer la politique d'Israël avec toute l'énergie nécessaire...." (Esther Benbassa)

-JCall, analyses d'un appel
-Palestine: la fin d'Oslo et le début d'autre chose ?

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-Nethanyou humilie Obama
-USA-Israël: relations particulières

lundi 20 janvier 2014

Israël, judéité, antisémitisme. (1)

Malentendus et mauvaise foi.                   (Notes et questions)
                                                    L'affaire Dieudonné remet au premier plan des polémiques que l'on croyait dépassées, quel que soit le positionnement que l'on adopte face à l'humoriste aux multiples dérapages et le traitement dont il a fait l'objet.
     Les critiques adressées à certaines de ses prestations pour le moins équivoques paraissent fondées, mais elles ne sont pas toujours bien ciblées, révélant quelques confusions courantes, que certains groupes et lobbies s'efforcent d'exploiter.
    Ne sont pas toujours bien distinguées les critiques portant sur l'antisémitisme et celles portant sur le fonctionnement de l'Etat d'Israël, ses pratiques politiques à un moment donné, sa politique intérieure et ses ambitions territoriales.
  Tous les Juifs ne se reconnaissent pas dans les institutions et les projets sionistes et israëliens, même au sein de l'Etat hébreu.
     Tous les Israëliens ne sont pas croyants ni sionistes et la société israëlienne est profondément divisée. Tous les Juifs non israëliens ne partagent pas les vues sionistes, radicales ou modérées, et parfois les critiquent avec force, que ce soit en France ou aux USA. (1)
        Mis à part les USA qui possèdent un puissant groupe de pression pro-israëlien, il existe en France, plus que dans d'autres pays,  une tendance constante à confondre critique politique antiisraëlienne et antisémitisme et à accorder au CRIF, se disant seul représentant des Juifs de France, nettement aligné aujourd'hui sur les intérêts israëliens, qu'un auteur pourtant sioniste a pu qualifier de judéomanie, un statut privilégié. Mais le Crif n'a pas toujours eu la position qu'il a aujourd'hui, notamment sous la présidence de Théo Klein.
       Critiquer Israël n'est pas un acte antisémite croit bon de rappeler un professeur qui se revendique en partie juif, marié à une juive.
    Tout se passe souvent comme  si l'horreur indicible de la  Shoah était instrumentalisée à des fins politiques, pour justifier Israël en tant qu' Etat ou pour innocenter certaines de ses pratiques.
Des Juifs critiques américains, comme Norman Finkelstein, évoque l'Industrie de l'Holocauste
     Tout critique d'Israël, comme celle de Stéphane Hessel, a été par certains assimilée à une forme d'antisémitisme.
     Jacob Cohen fait le procès de toute manipulation de ce genre de la part notamment du lobby judéo-sioniste et met en évidence l'impasse d'un Etat ethnocratique, dont l'isolement apparaît plus que jamais évident.
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__-"Il ne s’agit pas d’être "contre Israël" mais contre, en l’occurrence, les exactions perpétrées vis-à-vis d’une population civile, et de façon plus générale l’oppression subie depuis soixante ans par le peuple palestinien. Et aussi contre la violation par l’Etat d’Israël des résolutions de l’ONU, l’édification illégale du mur de séparation d’avec les territoires palestiniens, la construction de nouvelles colonies, illégales elles aussi." (O.B.)
__"Que penser de la sortie du grand rabbin de France, Gilles Bernheim, déclarant durant la manifestation organisée par le CRIF que "la seule préoccupation de l’armée israélienne est de préserver, avec amour et courage, l’idée d’humanité pour tous les hommes", en pleine offensive sur Gaza (propos recueillis par Libération) ?" (O.B.)
______________La taxation d'antisémitisme n'est-il pas parfois une arme idéologique commode et parfaitement intéressée dans certains cas, comme le reconnaissent certains Juifs de France , qui n'adhèrent pas aux thèses du Crif ?

______L’antisémitisme sous toutes ses formes est condamnable sans restriction.Mais l’accusation d’antisémitisme peut être un alibi , le produit d’arrière-pensées manipulatrices, d’une volonté de culpabilisation, de victimisation, d’un refus de toute critique de la politique israëlienne, d’un sionisme intégriste, dont beaucoup de Juifs de par le monde condamnent les pratiques...-"La thèse de l’antisémitisme a été utilisée comme une arme pour rehausser l’image d’Israël et défendre sa politique" (Esther Benbassa)
" Les juifs ont-ils un avenir ? Les juifs ont survécu au pire. Ils se sauveront eux-mêmes, à leur manière, et ils changeront. Mais la qualité de leur avenir dépendra largement de la capacité qu’ils auront à ne plus céder à la fascination de la souffrance, à ne plus voir dans l’hostilité des autres, réelle ou supposée, le principal ciment de leur identité. Au judaïsme s’impose le devoir de relever le défi de la vie." (J.C.Attias

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-Non-violence en Israël

mardi 24 juillet 2018

Israël: vers un apartheid renforcé?

Un pas important vers un apartheid de fait.
                       Beaucoup d'Israëliens, qui ne sont pas tous juifs ou croyants le disent et s'en alarment:
   Certains Israëliens semblent avoir la tête ailleurs.
       Alors que d'autres, et non des moindres, sonnent le tocsin.
              IL y a une absolue priorité actuellement.
 Le chef d'orchestre israëlien Daniel Barenboim s'exprime avec véhémence.
      On se demande si c'est la vraie nature du régime qui se révèle ainsi?
      En effet, sachant qu'il y a tant d'arabes en Israël, on peut s'inquiéter, dans l'intérêt même du pays, du fait que le Parlement israélien a adopté jeudi 19 juillet un projet de loi définissant Israël comme "l'Etat-nation du peuple juif", dont un article controversé qui prévoyait de réserver de nouvelles localités à des juifs a été amendé. Ce texte adopté par 62 voix contre 55 stipule notamment que l'hébreu devient la seule langue officielle d'Israël. Aucune loi n'ayant été votée à ce sujet depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948, l'hébreu et l'arabe étaient jusqu'à présent tous les deux considérées comme des langues quasi-officielles, utilisées dans tous les documents étatiques.  Le projet de loi stipule également que les "implantations juives en Israël relèvent de l'intérêt national".
    Une régression, que cette démocratie seulement définie pour les citoyens juifs.
     Un réel renforcement des discriminations, les arabes  étant déjà des citoyens de seconde zône, qui ne réclament, en tant qu' Israëliens, que d'être des citoyens à part entière et parfois de ne plus être des arabes méprisés.
  La droite extrême, majoritaire à la Knesset, se rend t-elle compte qu'elle prépare des jours plus que difficiles en votant une telle loi?
  L'obstination et l'aveuglement continuent sous Netanyahu, dans sa vision à court terme et étroitement identitaire et nationaliste.
   Un Netanyahu qui ne craint pas des fréquentations douteuses en politique étrangère, même vis à vis de régimes peu favorables à la judéité: Nos amis les antisémites, comme titrait Haaretz; ironiquement, mais amèrement....
   Et il est de moins en moins admis de critiquer la politique d'israel, comme si cela revenait à se ranger du côté de l'antisémitisme. Argument bien rodé, maai qui passe de moins en moins bien.
         [Composant près de 18 % de la population israélienne, soit près de 1,4 million d'habitants, ces descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l'État d'Israël possèdent en théorie les mêmes droits que leurs compatriotes juifs israéliens. Ils disposent même de 13 députés au Parlement (la Knesset), au sein de la Liste unifiée, une coalition regroupant le parti d'extrême gauche Hadash ainsi que trois formations arabes...]
         Est-ce que les critiques minoritaires qui fusent à Tel Aviv parviendront à se faire entendre?
             ... C'en est fini du camouflage hypocrite : le parlement israélien a adopté le 19 juillet une loi qui reconnaît la vraie nature de l’État d’Israël : nationaliste, ségrégationniste, raciste et communautaire. Par 62 voix contre 55, avec deux abstentions et un absent, la Knesset a approuvé un texte qui définit Israël comme « l’État-nation du peuple juif ». La loi  proclame  « le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif », déclare l’hébreu seule langue nationale, rétrograde l’arabe à un « statut spécial » et affirme que « Jérusalem entière et unifiée »est la capitale de l’État.
    Ce document législatif qui confère « une valeur nationale » au « développement et à la consolidation d’implantations juives » entre dans la catégorie des « lois fondamentales » qui font, en Israël, office de constitution. C’est dire son importance historique.
    Abolie, donc, la vieille fiction de « l’État juif et démocratique » telle qu’il était défini par la déclaration d’Indépendance. « Si l’État est juif, il ne peut être démocratique, observe dans Haaretz l’éditorialiste Gideon Levy, car il n’existe pas d’égalité, dans ce cas, entre les citoyens juifs et les citoyens non-juifs. S’il est démocratique, il ne peut être juif car la démocratie ne peut instaurer un privilège fondé sur l’ethnicité. Israël déclare qu’il est l’État-nation du peuple juif et non l’État de ses citoyens ou l’État des deux peuples qui vivent en son sein, poursuit Gideon Levy, il a donc cessé d’être une démocratie égalitaire, pas seulement en pratique, mais aussi en théorie. C’est pourquoi cette loi est aussi importante. C‘est une loi de vérité ».
      Cette « loi de vérité », qui organise l’établissement de communautés séparées, fondées sur l’ethnicité ou la religion et crée les conditions d’une situation légale d’apartheid dénoncée par les défenseurs des droits humains, a été a adoptée après un débat incendiaire au terme duquel les 13 députés représentant la minorité arabe (près de 20 % de la population israélienne) ont quitté la salle après avoir déchiré le texte soumis au vote.
     « C’est la fin de la démocratie, a tweeté le député arabe Ahmed Tibi, membre de la Knesset depuis près de vingt ans. Et le commencement officiel du fascisme et de l’apartheid. Un jour noir. Un nouveau jour noir. » Yael German, député du parti centriste d’opposition Yesh Atid estime, de son côté, que « cette loi est une pilule de poison pour la démocratie ». « C’est une loi raciste », résume Dan Yakir, conseiller juridique de l’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI).
   Proposée et défendue par la majorité d’extrême droite, ultranationaliste et religieuse sur laquelle s’appuie Benjamin Netanyahou, elle a été combattue en vain par ce qui reste du centre et de la gauche dans ce parlement qui dérape un peu plus vers le culte de l’intolérance et de la violence à chaque élection. Un dérapage que Netanyahou, menacé par plusieurs poursuites judiciaires pour corruption et enrichissement illicite, se garde bien de contenir, multipliant au contraire les postures et propos démagogiques à l’encontre des Palestiniens et de leurs droits, pour conserver le soutien du noyau dur de ses partisans.
           Même le président de l’État, Reuven Rivlin, pourtant membre du Likoud, – parti du premier ministre –, et le procureur général de l’État Avichai Mandelblit, ancien procureur militaire, ont manifesté leurs réserves ou leurs réticences. En vain. « Cette loi, a averti le chef de l’État, sera une arme entre les mains des ennemis d’Israël ». « Attention aux ramifications internationales », a insisté le magistrat. Ni l’un ni l’autre, manifestement, n’ont été entendus par le premier ministre et sa majorité de colons et de religieux, favorables à la ségrégation entre les citoyens juifs et arabes et partisans de l’annexion de la Cisjordanie occupée.
     Il est vrai que depuis la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël, puis le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers Jérusalem, et les multiples manifestations d’amitiés et signes d’encouragement prodiguées par Donald Trump, Netanyahou juge avoir les mains libres pour agir à sa guise. Ce dont il ne se prive pas.
   Après avoir fait abattre par les tireurs d’élite de l’armée plusieurs centaines de Palestiniens non armés qui manifestaient le long de la barrière qui sépare Israël de la bande de Gaza, il a renforcé le blocus de ce territoire surpeuplé qui manque déjà de tout – à commencer par l’eau potable – avant d’ordonner des frappes aériennes contre des cibles du Hamas. Le tout dans l’impunité totale et l’indifférence quasi globale de la communauté internationale. Malgré le risque d’embrasement que les attaques du Hamas et les offensives israéliennes font peser sur la région.... [René Bacckman]
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- ...La langue arabe étant jusqu'à présent  une langue nationale ; désormais, elle ne bénéficie plus que d'un « statut spécial ». Ce point contredit une des conditions posées par l'ONU en 1949 lors de l'entrée d'Israël dans l'organisation internationale.
Les craintes portent donc désormais sur le caractère discriminatoire de cette loi : puisque le mot « démocratie » en est absent et que le caractère juif de l'État est renforcé, comment être sûr que cela ne donnera pas lieu à une inégalité entre citoyens ? demandent les députés arabes de la Knesset...
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jeudi 5 décembre 2019

Confusions et zizanies

Antisémitisme et antisionisme: le piège
                                    Faut-il encore le répéter: l'antisémitisme est à condamner sans ambiguïté. Sous toutes formes, anciennes ou contemporaines. Chez nous et ailleurs.
    C'est récurrent en France. Mais pas seulement. Certains s'obstinent à amalgamer antisémitisme et antisionisme, du moins antisémitisme et une certaine critique d'un sionisme, mis en cause par un certain nombre de Juifs eux-mêmes, qui refusent les formes prises par la politique israëlienne;  alignée plus ou moins explicitement sur les principes déjà anciens du sionisme de Herzl et de Jabotinsky.
     Le gouvernement actuel d'extrême droite de Tel Aviv ne perd pas une occasion de pratiquer l'amalgame; toute critique de la ligne Netanyaou, après Sharon surtout, dans ses rapports avec la colonisation continue de la Cisjordanie, doit selon lui être considérée comme antisémite.  Si Israël doit être reconnu de droit, dans les limites définies pas l'ONU, la volonté d'extension non dite mais effective et continue, à la faveur des conflits armés ou pas, mérite d'être contesté.
   La résolution LERM récente divise jusque dans les rangs de juifs, croyants ou pas
          "...Chez LREM, moins de la moitié du groupe a pris part au vote : 84 députés ont voté pour, 26 contre, 22 se sont abstenus. Les Républicains (LR) ont apporté 46 voix.  C’est peu de dire que la résolution de Sylvain Maillard fracture la majorité. Soutenu à bout de bras par Gilles Le Gendre, président du groupe au Palais-Bourbon, et Stanislas Guerini, délégué général du mouvement, le texte voté par les députés indique que « critiquer l’existence même d’Israël en ce qu’elle constitue une collectivité composée de citoyens juifs revient à exprimer une haine à l’égard de la communauté juive dans son ensemble ». En clair : la définition de l’antisémitisme est élargie à l’antisionisme......Le même jour, c’est une autre tribune, cette fois-ci signée par 127 intellectuels juifs, et toujours publiée dans Le Monde, que plusieurs élus de la majorité s’étaient transmise. « Nous prions l’Assemblée nationale de ne pas soutenir une résolution qui assimile à tort l’antisionisme à l’antisémitisme, affirment les signataires, avec force arguments. Ne soutenez pas une résolution qui approuve la définition politisée de l’antisémitisme par l’IHRA, d’autant plus si elle le fait sans se distancier des exemples problématiques de la définition qui concernent Israël
    Autrement dit il serait interdit de critiquer Israël, sa politique extensive et coloniale du moment, maites fois condamnée.. C'est le suggère Esther Benbassajuive laïque parlementaire. Comment sortir de ce piège?  
   L'exclusion de l'autre, sous toutes ses formes, est une valeur bien partagée. Hélas!  ______      
             Depuis des temps indéterminés.A certaines époques plus qu'à d'autres. De l'ethnocentrisme diffus au racisme institutionnel, il y a bien des degrés dans le rejet psychologique, culturel, parfois physique de l'autre.  L'antisémitisme, en particulier, ne date pas hélas! d'aujourd'hui.
   Le dénoncer sous toutes ses formes est un devoir autant moral que civique  L'affaire est entendue. Comme toutes les autres formes de racisme, qui ne se limite pas à cet aspect.
   Ses formes le plus virulentes se développent le plus souvent sur un terreau favorable, quand la peur sociale domine, souvent amplifiée par des crises diverses, exploitée parfois politiquement pour détourner des colères, des frustrations. La théorie du bouc émissaires est maintenant mieux identifiée. 
  Mais se pose la question du comment. Comment protester au mieux, collectivement, sous forme de pétitions, par exemple. Sans tomber dans les approximations, les confusions, les amalgames, la polémique discutable.
    L'Appel récents des 300, à cet égard, s'est attiré nombre de critiques, certains ayant dû signer sans avoir lu le texte ou l'ayant seulement survolé.
   Il est des démarches qui peuvent être contre-performantes et, en mélangeant le vrai au faux, se retourner contre leurs auteurs en ne jouant pas dans le sens désiré.
      Surtout quand le sujet est sensible et déclenche trop d'erreurs historiques, d'a priori, de parti-pris, de polémiques masquées.
   Des amalgames aussi, basées sur trop d'approximations et de généralisations.
   Malgré les tensions récentes très médiatisées, parfois imprudemment, il semble que, s'il y a autant de préjugés (ce qui est difficilement mesurable), les actes de racisme en France ont plutôt tendance à diminuer et à être catalogués comme tel trop rapidement, comme dans le cas très litigieux de Mme Knoll.
  Il faut rester prudent et méfiant vis à vis des chiffres qu'on fait parler trop vite, sans tenir compte du contexte.
    Sans contester les véritables dérives, qui ne sont pas que salafistes, il faut tenir compte de l'arrière-plan politique auquel certains font référence sans le dire clairement.  Il y a une prise de parti et une confusion manifeste entre une cause noble et la défense d'une politique qui l'est moins. Des officines de Netanyahou au Crif, l'amalgame est largement diffusé; la critique de la politique sioniste actuelle serait une forme moderne de l'antisémitisme. 
    Il faut rappeler que  l’antisionisme n’est pas un antisémitisme réinventé. Beaucoup de Juifs eux-mêmes, religieux ou non, savent faire la distinction, en Israël ou ailleurs, entre l'Etat actuel sans frontières définies  et colonisateur et la politique menée depuis dix ans surtout pas l'équipe actuellement au pouvoirComme disait de manière raccourcie Esther BenbassaLa thèse de l’antisémitisme a été utilisée comme une arme pour rehausser l’image d’Israël et défendre sa politique. 
   L'histoire est souvent oubliée. Un certains nombre de Juifs européens, comme Buber ou Einstein, furent opposés déjà au mouvement sioniste naissant, dans toute sa rigueur initiale.
   Qu'il soit déjà ancien, de 610 à 1492, plus récent, de1300-1800 notamment, ou cruellement moderne, l'antisémitisme est une constante épisodique en l'Europe, sur fond historique de doctrine chrétienne ostracisante. Les problèmes de la Palestine et du “rêve brisé”   comme dit Charles Enderlin sont encore vifs.
     La grande confusion risque encore de durer, alimentée par un conflit qui s'éternise, de même que des amalgames et les non-dits.
        ...Amalgame entre antisionisme et antisémitisme qui assimile la contestation de la politique coloniale et raciale d’Israël à l’égard des Palestiniens (sans oublier les discriminations à l’égard des Falachas juifs d’Ethiopie et de la récente émigration africaine, commises notamment par les courants ultra-orthodoxes) à la dite « volonté de destruction des juifs » par des mouvements extrémistes au Proche-Orient. En oubliant que l’Etat israélien s’autoproclame « Etat juif » et s’arroge le droit de parler au nom des juifs du monde entier. Amalgame dont plusieurs personnalités « hors de tout soupçon »  ont fait les frais (Maspero, Charles Enderlin et tant d’autres) lorsque l’on a cherché à les faire condamner par la justice comme antisémites ou en les empêchant de continuer à exercer leur métier. De même pour tous ceux et celles, juifs et juives, qui ont subi diffamations ou calomnies publiques comme par exemple l’ex-ambassadeur et ancien déporté Stéphane Hessel, auteur du manifeste «  Indignez-vous », Edgar Morin ou l’ancien président du CRIF, Théo Klein dés qu’ils refusèrent de cautionner inconditionnellement la politique l’Etat d’Israël. Et dernièrement, l’actrice Natalie Portman, traînée dans la boue parce qu’elle avait refusé de participer aux cérémonies du prix Genésis ne voulant soutenir ni la politique de Netanyahou ni « la violence, la corruption, les inégalités et l’abus de pouvoir ».
     Il ne faut pas pour autant négliger, dans les prisons comme dans les quartiers que la République française nomme de « non droits », la progression d’idéologies salafiste et wahhabite, qui reprennent la « théorie du complot juif », revisitée par l’extrême-droite et relayée par les réseaux sociaux. Il faut rappeler que cette même république a été sourde aux appels de travailleurs sociaux – laïques et musulmans (mais pourquoi définirait-on certains citoyens par leur appartenance religieuse ?) pour lutter contre les prêches de ces imams. Cette même république a été sourde également aux études des anthropologues et des sociologues sur la montée des mouvements religieux servant de rempart ou de colmatage socio-éducatif au retrait des services publics et des pouvoirs régaliens dans certaines périphéries paupérisées. Les attaques contre la pensée critique, appelée par le manifeste pensée de la « gauche radicale »  réduisent les analyses des phénomènes de paupérisation et de ségrégation sociale – conjugués à la montée du consumérisme et au ressentiment de ne pas être du bon côté de la fracture – à une position idéologique. Les détracteurs de la pensée critique, eux, pensent si bien qu’ils parlent d’épuration ethnique pour désigner la fuite des quartiers paupérisés vers des quartiers plus « sécurisés » et gentrifiés de certaines fractions de la population juive. Quand, dans l’Afrique du Sud post-apartheid, des fractions aisées de la population noire ont quitté les townships pour des quartiers blancs, et que les Blancs ont déserté ces mêmes quartiers a-t-on parlé d’une « épuration ethnique..?____
      Contre l’antisémitisme, avec détermination et sang-froid.
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