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samedi 5 décembre 2009

Copenhague 2009 (suite)


Un accord sur quoi et pourquoi ?

Un débat difficile, à la mesure de la complexité du problème...et des intérêts en jeu (les libertariens nient le problème

-Quels modèles prendre en compte?

__Le débat est ouvert__

Une unanimité problématique
(Controverses en cours)
- Les climatosceptiques donnent de la voix-

-Débat sur le climat: une affaire (aussi)humaine, trop humaine

Le débat sur le climat est vraiment trés compliqué, il ne faut pas se le cacher.Sur ce dossier complexe, il n’est pas sûr d’ailleurs que Courtillot ait tout à fait tort.D’ailleurs récemment , il n’excluait pas une part d’influence anthropique, mais se disait incapable de la mesurer... Le débat est bien sûr brouillé par des querelles d’experts et des chapelles pas toujours épistémologiquement correctes...Mais les analyses du Giec restent à mes yeux une base de travail utile, provisoire , forcément partielle, en opposition avec un certain discours écolo simpliste, moralisateur, culpabilisant, parfois justement dénoncé

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Changements climatiques : le grand tournant (Blog du Diplo)
"Lundi 7 décembre 2009 s’ouvrira la conférence de Copenhague. Organisée par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), elle regroupera les 193 nations membres, plus d’une soixantaine de chefs d’Etat et nombre d’institutions internationales et d’organisations non gouvernementales qui tenteront de trouver un accord et de nouveaux objectifs pour poursuivre les efforts (modestes) engagés en 1997 lors de la création du Protocole de Kyoto. Ratifié par 175 pays (tous sauf les Etats-Unis…), il viendra à expiration en 2012. Les participants auront deux semaines pour s’entendre sur un nouveau chiffre de réduction pour les émissions de gaz à effet de serre, et surtout sur la répartition des efforts entre les pays riches et les pays pauvres.Le président des Etats-Unis, M. Barack Obama, qui sera de la fête, a annoncé fin novembre, à la surprise générale, des objectifs chiffrés : une réduction de 17 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport au niveau de 2005. Cette annonce a déjà été jugée insuffisante par les mouvements écologistes qui ont demandé aux Etats-Unis de faire plus d’efforts. En réponse, Washington s’est dit prêt à s’engager sur 30 % de réduction en 2025 et 42 % en 2030. Quasi simultanément, Pékin dévoilait ses propres chiffres : une réduction de 40 % à 45 % de son « intensité carbonique » (émissions polluantes par unité de PIB) d’ici 2020 par rapport à 2005, soit un objectif beaucoup plus ambitieux. Par ailleurs, l’Union européenne s’est engagée sur une réduction de 20 % et s’est dit prête à aller jusqu’à 30 %._______Les scientifiques, par la voix du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), estiment qu’une réduction de 25 à 40 % d’ici 2020 par rapport au niveau de 2005 est indispensable pour contenir l’élévation de la température à moins de 2 degrés, chiffre au delà duquel les dérèglements climatiques vont s’aggraver de manière irréversible.Les responsables onusiens restaient pessimistes jusqu’à l’annonce surprise des objectifs chiffrés des deux plus gros pollueurs de la planète.Comme pour mieux préparer le public à ce sommet qui promet d’être le plus médiatisé de la planète, nombreuses ont été les sorties de livres et de films promettant le chaos — sinon l’apocalypse —, confirmant ou infirmant la réalité du réchauffement climatique. Puis, le spectaculaire piratage du serveur du prestigieux centre de recherche sur le climat de l’université britannique d’East Anglia, avec la mise à disposition du public d’une sélection de courriels qui prétendaient montrer que les scientifiques manipulaient les données. Tout cela aura fait long feu : quelles que soient les tentatives de désinformation des climato-sceptiques, il est indéniable aujourd’hui que les activités humaines contribuent pour une part non négligeable à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et de ce fait, entraînent un réchauffement global de la planète.__(Ci-dessous, une série de cartes, figures et explications essentielles pour comprendre les enjeux du Sommet).Le système climatique.__Quels sont les facteurs à l’origine des changements de climat ?
La science du climat repose pour l’essentiel sur des observations de phénomènes actuels (mesure directe des précipitations, des températures ou de la salinité de l’eau) ou passés (à travers des éléments qui ont capté et conservé les traces d’événements climatologiques, comme la glace, les dépôts sédimentaires ou même les troncs d’arbres). Pour comprendre et prédire les évolutions climatiques de la manière « la moins fausse possible », il est important de bien identifier tous les phénomènes qui contribuent à la variabilité du climat.
Ces phénomènes forment un système interconnecté très complexe, dont l’observation permet de déterminer des modèles à partir desquels on peut élaborer des scénarios pour l’avenir du climat.Des modèles — jamais parfaits — sont élaborés à partir des composantes majeures du système climatique : atmosphère, biosphère, cryosphère et hydrosphère, ainsi que des très complexes transferts d’eau, d’énergie, de particules chimiques entre ces quatre grands ensembles.S’ajoute à cela la grande inconnue des catastrophes majeures (par exemple une éruption volcanique importante) ou de la manière dont les sociétés humaines modifient le « système terre-atmosphère » par leurs activités industrielles et agricoles. Or, dans les deux cas, les conséquences sur le climat sont radicales..." -C'est bien l'homme qui est à l'origine du réchauffement ! - AgoraVox
-Le sens de Copenhague
-La polémique Courtillot-Giec : vrai débat?
-Soleil et climat. L'affaire Courtillot
-Claude Allègre et Vincent Courtillot sévèrement critiqués dans La Recherche
-Climat: les drôles de lecture de Vincent Courtillot | Mediapart
-Climat : le scepticisme, un nouveau poujadisme ? | Rue89

vendredi 20 janvier 2012

Du climat et des hommes

Histoire et climatologie

__Le climat est parfois évoqué dans l'explication de certains événements du passé comme une cause, un événement déclencheur de transformations historiques soudaines ou lentes.. Comme aujourd'hui on se réfère souvent à la sécheresse somalienne pour comprendre une baisse démographique tragique, on met en exergue une succession de mauvaises récoltes pour éclairer les conditions d'apparition de la Révolution Française, comme déclencheur de la colère populaire.
Mais est-ce si simple? Si certaines conditions climatiques tiennent une place dans certains événements courts ou longs du passé, elles ne peuvent à elles seules être un élément explicatif. Le cas du Groenland , que l'on commence à mieux comprendre, le montre bien.
__Comme le remarque Emmanuel Le Roy Ladurie, qui s'intéresse à l'influence du climat, dans la perspective d'une histoire totale,
"En ce qui concerne la Révolution française (compte tenu des facteurs sociohistoriques de longue durée et nullement écologiques dans leurs principes), les déclics de type météorologique vont s’imposer sans crier gare à partir de l’automne 1787. Jusqu’alors, tout était calme depuis une grosse dizaine d’années en ce qui concernait les problèmes de l’alimentation populaire. Mais les pluies automnales excessives des derniers mois de 1787 firent tort aux semailles. L’année 1788 fut « climatiquement incorrecte », trop tiède voire chaude : un coup d’échaudage fut très nuisible à la récolte des blés sur pieds en mai-juin 1788, et l’été 1788 fut chaud mais surtout lardé d’intempéries, grandes grêles, orages… La moisson fut diminuée en volume d’environ 30 % et les prix du grain montèrent fortement en conséquence.
Cette cherté n’engendra aucune mortalité marquante, grosse différence d’avec les disettes antérieures comme celles de 1740 et, a fortiori, de 1709-1710, très « mortalitaires » l’une et l’autre. La France, contrairement à l’ultrapessimisme a posteriori d’Hippolyte Taine, avait fait de grands progrès économiques au xviiie siècle, y compris depuis 1750. Mais le mécontentement social ne fit qu’agiter d’autant plus les foules urbaines et même rurales ou partie d’entre elles. On ne mourait plus, donc on s’agitait. Les émeutes de subsistance et autres mouvements de rue intervinrent dans presque toutes les villes du royaume et dans le Plat Pays, et cela sans interruption, de manière croissante, depuis l’été 1788 jusqu’à l’été 1789. À Paris, deux grandes émeutes de subsistance dans le quartier Saint-Lazare, et autour des barrières d’octroi, prirent place le 13 juillet 1789. On connaît la suite, la politisation violente et même sanglante du lendemain, 14 juillet, prise de la Bastille..."
_La croissance démographique, élément de l'histoire, n'est pas facile à analyser, dans son impact possible sur le climat, dans une perspective écologique.
Des historiens comme Leroy Ladurie, pionnier en la matière, ont montré les incidences du climat sur le cours de l'histoire des hommes, au niveau événementiel ou profond, sans que le climat soit considéré comme une cause mécanique, uniquement déterminante, mais comme une donnée incontournable pour comprendre certains changements de fond, par exemple au niveau de l'agriculture et des habitudes alimentaires, donc des progrès futurs, mais aussi des événements qui ont changé le cours des choses , comme le passage des Huns sur le Rhin gelé ou la défaite de l'armée allemande confrontée à l'hiver russe...
Le climat est donc une donnée de l'histoire des hommes, même si ceux-ci peuvent, selon les époques, s'adapter, moduler leurs rapports aux aléas climatiques,
dans une certaine mesure. Les Islandais vivent bien, les Inuits ne se sont jamais plaints du froid polaire, ni les Saharahouis de la chaleur...Si le climat sibérien se modifie peu à peu en profondeur, nulle doute que ce réchauffement modifiera en profondeur non seulement l'agriculture de la Russie, mais jouera sur le développement démographique de cette région désertée et aura des incidences dans l'économie mondiale.
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-Histoire du climat avant 1850
-« Climat et histoire » - La Cliothèque
-Variabilités historiques du climat en Europe
-Le climat au cours de l'histoire

jeudi 4 novembre 2021

Du climat et des hommes. (1)

 Histoire du climat et histoire des nommes

                                            Longtemps on les a dissociées. L'événementiel et les modifications climatiques longues ou ponctuelles ne semblaient ne rien avoir en commun. Comme si on avait affaire à deux aspects différents, deux dimensions hétérogènes. On parlait du temps occasionnellement, en passant, comme si le problème du climat, du moins sur la longue durée, était réservé aux seuls climatologues. Les deux dimensions suivaient des chemins parallèles.     Or, peut-on comprendre une bonne partie de la préhistoire sans recourir à l'éclairage climatique: les migrations africano-européennes, les premières apparitions de l'agriculture après la dernière glaciation, le "petit âge glaciaire" après le réchauffement global en Europe au tout début du Moyen-Age; sans compter les aventures historiques qui tournent court, faute de prévision de certains aspects climatiques, comme l'aventure napoléonienne mise en échec par l'hiver russe et plus tard, la déroute nazie aux portes de Moscou?  Le "général hiver" avait tranché..                     _____Aujourd'hui la question du climat nous saute cruellement à la figure. Par une prise de conscience tardive, nous obligeant à des choix douloureux au vu des impacts majeurs de la "course au progrès" sur le milieu naturel. C'est une forme de sidération qui nous affecte devant le grand basculement qui nous attend, dans une incertitude souvent paralysante. Que sera notre histoire demain, quelle géopolitique nouvelle se prépare?,...Nous sommes au seuil de grandes mutations, à n'en pas douter.    L'homme et le climat sont des partenaires indissociables, pour le meilleur ou pour le pire. Ce n'est pas un problème à courte vue de météo. Ce n'est pas seulement et surtout une question de cadre de vie, mais de vie tout court, de conditions matérielles d'existence (ressources alimentaires, environnement thermique vital...)

              A première vue donc, on voit mal ce que le climat a à voir avec le déroulement de l'histoire et particulièrement avec le déclenchements de conflits.   Les vicissitudes météorologiques ont tout à voir avec la nature tandis que les événements historiques  semblent ne relever que de la volonté, des désirs, des passions humaines et des concours de circonstances.
  Mais ces deux aspects du réel ont plus de rapports qu'on ne le croit.
                        La nouvelle histoire, depuis Braudel, a mis l'accent progressivement sur les interactions entre nature et histoire, notamment Leroy Ladurie.
  On a émis et confirmé l'hypothèse de l'importance d'un phénomène climatique majeur comme un des éléments déclencheurs de la Révolution Française. 
 L'historien du climat ne s'intéresse pas seulement au climat mais à ses conséquences humaines. Les aléas climatiques ont souvent des incidences sur l'histoire des hommes. Pour remonter aux origines africaines, cela relève de l'évidence.
  Les émeutes de la faim des dernières années  sont multicausales. Mais les variations aberrantes des marchés ne sont pas seules en cause..
     La climatologie donne des lumières, mais qui ne peuvent pas être suffisantes, quand elles interviennent.
Pas de causalité directe, mais des corrélations parfois évidentes
    Le climat ne peut être considéré comme une cause mécanique, uniquement déterminante, mais comme une donnée incontournable pour comprendre certains changements de fond, par exemple au niveau de l'agriculture et des habitudes alimentaires, donc des progrès futurs, mais aussi des événements qui ont changé le cours des choses , comme le passage des Huns sur le Rhin gelé ou la défaite de l'armée allemande confrontée à l'hiver russe...
_________          Dans le cas syrien, des études récentes ont montré, pour expliquer en partie la naisance du conflit syrien, que:
      Entre 2006 et 2011, la Syrie a connu la plus longue sécheresse et la plus importante perte de récoltes jamais enregistrée depuis les premières civilisations du Croissant fertile . Au total, sur les vingt-deux millions d’habitants que comptait alors le pays, près d’un million et demi ont été touchés par la désertification , ce qui a provoqué des migrations massives de fermiers, d’éleveurs et de leurs familles vers les villes . Cet exode a attisé les tensions provoquées par l’afflux de réfugiés irakiens qui avait suivi l’invasion américaine de 2003. Pendant des décennies, le régime baasiste de Damas a négligé les richesses naturelles du pays, subventionné des cultures de blé et de coton nécessitant beaucoup d’eau et encouragé des techniques d’irrigation inefficaces. Surpâturage et hausse démographique ont renforcé le processus. Les ressources hydriques ont chuté de moitié entre 2002 et 2008.
    L’effondrement du système agricole syrien résulte d’un jeu complexe de facteurs dont le changement climatique, une mauvaise gestion des ressources naturelles et la dynamique démographique....      _________

lundi 8 janvier 2024

Du climat et des hommes

 Histoire du climat et histoire des nommes    (Bis repetita)

                                            Longtemps on les a dissociées. L'événementiel et les modifications climatiques longues ou ponctuelles ne semblaient ne rien avoir en commun. Comme si on avait affaire à deux aspects différents, deux dimensions hétérogènes. On parlait du temps occasionnellement, en passant, comme si le problème du climat, du moins sur la longue durée, était réservé aux seuls climatologues. Les deux dimensions suivaient des chemins parallèles.     Or, peut-on comprendre une bonne partie de la préhistoire sans recourir à l'éclairage climatique: les migrations africano-européennes, les premières apparitions de l'agriculture après la dernière glaciation, le "petit âge glaciaire" après le réchauffement global en Europe au tout début du Moyen-Age; sans compter les aventures historiques qui tournent court, faute de prévision de certains aspects climatiques, comme l'aventure napoléonienne mise en échec par l'hiver russe et plus tard, la déroute nazie aux portes de Moscou?  Le "général hiver" avait tranché..                     _____Aujourd'hui la question du climat nous saute cruellement à la figure. Par une prise de conscience tardive, nous obligeant à des choix douloureux au vu des impacts majeurs de la "course au progrès" sur le milieu naturel. C'est une forme de sidération qui nous affecte devant le grand basculement qui nous attend, dans une incertitude souvent paralysante. Que sera notre histoire demain, quelle géopolitique nouvelle se prépare?,...Nous sommes au seuil de grandes mutations, à n'en pas douter.    L'homme et le climat sont des partenaires indissociables, pour le meilleur ou pour le pire. Ce n'est pas un problème à courte vue de météo. Ce n'est pas seulement et surtout une question de cadre de vie, mais de vie tout court, de conditions matérielles d'existence (ressources alimentaires, environnement thermique vital...)

              A première vue donc, on voit mal ce que le climat a à voir avec le déroulement de l'histoire et particulièrement avec le déclenchements de conflits.   Les vicissitudes météorologiques ont tout à voir avec la nature tandis que les événements historiques  semblent ne relever que de la volonté, des désirs, des passions humaines et des concours de circonstances.
  Mais ces deux aspects du réel ont plus de rapports qu'on ne le croit.
                        La nouvelle histoire, depuis Braudel, a mis l'accent progressivement sur les interactions entre nature et histoire, notamment Leroy Ladurie.
  On a émis et confirmé l'hypothèse de l'importance d'un phénomène climatique majeur comme un des éléments déclencheurs de la Révolution Française. 
 L'historien du climat ne s'intéresse pas seulement au climat mais à ses conséquences humaines. Les aléas climatiques ont souvent des incidences sur l'histoire des hommes. Pour remonter aux origines africaines, cela relève de l'évidence.
  Les émeutes de la faim des dernières années  sont multicausales. Mais les variations aberrantes des marchés ne sont pas seules en cause..
     La climatologie donne des lumières, mais qui ne peuvent pas être suffisantes, quand elles interviennent.
Pas de causalité directe, mais des corrélations parfois évidentes
    Le climat ne peut être considéré comme une cause mécanique, uniquement déterminante, mais comme une donnée incontournable pour comprendre certains changements de fond, par exemple au niveau de l'agriculture et des habitudes alimentaires, donc des progrès futurs, mais aussi des événements qui ont changé le cours des choses , comme le passage des Huns sur le Rhin gelé ou la défaite de l'armée allemande confrontée à l'hiver russe...
_________          Dans le cas syrien, des études récentes ont montré, pour expliquer en partie la naisance du conflit syrien, que:
      Entre 2006 et 2011, la Syrie a connu la plus longue sécheresse et la plus importante perte de récoltes jamais enregistrée depuis les premières civilisations du Croissant fertile . Au total, sur les vingt-deux millions d’habitants que comptait alors le pays, près d’un million et demi ont été touchés par la désertification , ce qui a provoqué des migrations massives de fermiers, d’éleveurs et de leurs familles vers les villes . Cet exode a attisé les tensions provoquées par l’afflux de réfugiés irakiens qui avait suivi l’invasion américaine de 2003. Pendant des décennies, le régime baasiste de Damas a négligé les richesses naturelles du pays, subventionné des cultures de blé et de coton nécessitant beaucoup d’eau et encouragé des techniques d’irrigation inefficaces. Surpâturage et hausse démographique ont renforcé le processus. Les ressources hydriques ont chuté de moitié entre 2002 et 2008.
    L’effondrement du système agricole syrien résulte d’un jeu complexe de facteurs dont le changement climatique, une mauvaise gestion des ressources naturelles et la dynamique démographique....      _________

vendredi 24 novembre 2023

LEROY LADURIE est parti

 Emmanuel nous a quittés

                 Mais son oeuvre reste Il a beaucoup compté dans ma formation, ce pionnier, ce défricheur, parfois loin des sentiers battus.         L'histoire des hommes et celle du climat sont indissociables, sur le long terme surtout. Il est bon aujourd'hui de le rappeler.                                                                                              Il a fallu du temps pour prendre conscience de ce qu'il est convenu d'appeler "l'urgence climatique", devenue aujourd'hui  un impératif catégorique, malgré quelques dénégations individuelles à la Trump et de ses acolytes conservateurs et affairistes, malgré les inerties des institutions internationales et les doutes entretenus sciemment par les grands groupes industriels. On commence à mieux faire la différence entre les modifications climatiques, classiques et normales, sur le court terme et les grandes tendances actuelles, s'inscrivant dans un temps relativement court, dans celui du développement industriel surtout depuis deux cents ans.   On prend de mieux en mieux conscience surtout, que notre histoire et ces évolutions climatiques sont intriquées profondément, parfois sur le court terme. Surtout depuis les études de l'historien Leroy Ladurie, qui a ouvert la voie de manière très documentée..   


                                                                              L'étude approfondie de différentes époques historiques montre l'importance de transformations climatiques sur le long terme surtout.   Longtemps on les a dissociées. L'événementiel et les modifications climatiques longues ou ponctuelles ne semblaient ne rien avoir en commun. Comme si on avait affaire à deux aspects différents, deux dimensions hétérogènes. On parlait du temps occasionnellement, en passant, comme si le problème du climat, du moins sur la longue durée, était réservé aux seuls climatologues. Les deux dimensions suivaient des chemins parallèles.     Or, peut-on comprendre une bonne partie de la préhistoire sans recourir à l'éclairage climatique: les migrations africano-européennes, les premières apparitions de l'agriculture après la dernière glaciation, le "petit âge glaciaire" après le réchauffement global en Europe au tout début du Moyen-Age; sans compter les aventures historiques qui tournent court, faute de prévision de certains aspects climatiques, comme l'aventure napoléonienne mise en échec par l'hiver russe et plus tard, la déroute nazie aux portes de Moscou?  Le "général hiver" avait tranché..                     _____Aujourd'hui la question du climat nous saute cruellement à la figure. Par une prise de conscience tardive, nous obligeant à des choix douloureux au vu des impacts majeurs de la "course au progrès" sur le milieu naturel. C'est une forme de sidération qui nous affecte devant le grand basculement qui nous attend, dans une incertitude souvent paralysante. Que sera notre histoire demain, quelle géopolitique nouvelle se prépare?,...Nous sommes au seuil de grandes mutations, à n'en pas douter.    L'homme et le climat sont des partenaires indissociables, pour le meilleur ou pour le pire. Ce n'est pas un problème à courte vue de météo. Ce n'est pas seulement et surtout une question de cadre de vie, mais de vie tout court, de conditions matérielles d'existence (ressources alimentaires, environnement thermique vital...)

              A première vue donc, on voit mal ce que le climat a à voir avec le déroulement de l'histoire et particulièrement avec le déclenchements de conflits.   Les vicissitudes météorologiques ont tout à voir avec la nature tandis que les événements historiques  semblent ne relever que de la volonté, des désirs, des passions humaines et des concours de circonstances.
  Mais ces deux aspects du réel ont plus de rapports qu'on ne le croit.
                        La nouvelle histoire, depuis Braudel, a mis l'accent progressivement sur les interactions entre nature et histoire, notamment Leroy Ladurie.
  On a émis et confirmé l'hypothèse de l'importance d'un phénomène climatique majeur comme un des éléments déclencheurs de la Révolution Française. 
 L'historien du climat ne s'intéresse pas seulement au climat mais à ses conséquences humaines. Les aléas climatiques ont souvent des incidences sur l'histoire des hommes. Pour remonter aux origines africaines, cela relève de l'évidence.
  Les émeutes de la faim des dernières années  sont multicausales. Mais les variations aberrantes des marchés ne sont pas seules en cause..
     La climatologie donne des lumières, mais qui ne peuvent pas être suffisantes, quand elles interviennent.
Pas de causalité directe, mais des corrélations parfois évidentes
    Le climat ne peut être considéré comme une cause mécanique, uniquement déterminante, mais comme une donnée incontournable pour comprendre certains changements de fond, par exemple au niveau de l'agriculture et des habitudes alimentaires, donc des progrès futurs, mais aussi des événements qui ont changé le cours des choses , comme le passage des Huns sur le Rhin gelé ou la défaite de l'armée allemande confrontée à l'hiver russe...
_________          Dans le cas syrien, des études récentes ont montré, pour expliquer en partie la naissance du conflit syrien, que:
      Entre 2006 et 2011, la Syrie a connu la plus longue sécheresse et la plus importante perte de récoltes jamais enregistrée depuis les premières civilisations du Croissant fertile . Au total, sur les vingt-deux millions d’habitants que comptait alors le pays, près d’un million et demi ont été touchés par la désertification , ce qui a provoqué des migrations massives de fermiers, d’éleveurs et de leurs familles vers les villes . Cet exode a attisé les tensions provoquées par l’afflux de réfugiés irakiens qui avait suivi l’invasion américaine de 2003. Pendant des décennies, le régime baasiste de Damas a négligé les richesses naturelles du pays, subventionné des cultures de blé et de coton nécessitant beaucoup d’eau et encouragé des techniques d’irrigation inefficaces. Surpâturage et hausse démographique ont renforcé le processus. Les ressources hydriques ont chuté de moitié entre 2002 et 2008. 
L’effondrement du système agricole syrien résulte d’un jeu complexe de facteurs dont le changement climatique, une mauvaise gestion des ressources naturelles et la dynamique démographique....      _________                                                                                                                                                     

vendredi 9 octobre 2015

Climat et histoire

Au delà de l'événement
                                             A première vue, on voit mal ce que le climat a à voir avec le déroulement de l'histoire et particulièrement avec le déclenchements de conflits.
   Les vicissitudes météorologiques ont tout à voir avec la nature tandis que les événements historiques  semblent ne relever que de la volonté, des désirs, des passions humaines et des concours de circonstances.
  Mais ces deux aspects du réel ont plus de rapports qu'on ne le croit.
                        La nouvelle histoire, depuis Braudel, a mis l'accent progressivement sur les interactions entre nature et histoire, notamment Leroy Ladurie.
  On a émis et confirmé l'hypothèse de l'importance d'un phénomène climatique majeur comme un des éléments déclencheurs de la Révolution Française. 
 L'historien du climat ne s'intéresse pas seulement au climat mais à ses conséquences humaines. Les aléas climatiques ont souvent des incidences sur l'histoire des hommes.Pour remonter aux origines africaines, cela relève de l'évidence.
  Les émeutes de la faim des dernières années  sont multicausales. Mais les variations aberrantes des marchés ne sont pas seules en cause..
     La climatologie donne des lumières, mais qui ne peuvent pas être suffisantes, quand elles interviennent.
Pas de causalité directe, mais des corrélations parfois évidentes
    Le climat ne peut être considéré comme une cause mécanique, uniquement déterminante, mais comme une donnée incontournable pour comprendre certains changements de fond, par exemple au niveau de l'agriculture et des habitudes alimentaires, donc des progrès futurs, mais aussi des événements qui ont changé le cours des choses , comme le passage des Huns sur le Rhin gelé ou la défaite de l'armée allemande confrontée à l'hiver russe...
_________          Dans le cas syrien, des études récentes ont montré que:
      Entre 2006 et 2011, la Syrie a connu la plus longue sécheresse et la plus importante perte de récoltes jamais enregistrée depuis les premières civilisations du Croissant fertile . Au total, sur les vingt-deux millions d’habitants que comptait alors le pays, près d’un million et demi ont été touchés par la désertification , ce qui a provoqué des migrations massives de fermiers, d’éleveurs et de leurs familles vers les villes . Cet exode a attisé les tensions provoquées par l’afflux de réfugiés irakiens qui avait suivi l’invasion américaine de 2003. Pendant des décennies, le régime baasiste de Damas a négligé les richesses naturelles du pays, subventionné des cultures de blé et de coton nécessitant beaucoup d’eau et encouragé des techniques d’irrigation inefficaces. Surpâturage et hausse démographique ont renforcé le processus. Les ressources hydriques ont chuté de moitié entre 2002 et 2008.
    L’effondrement du système agricole syrien résulte d’un jeu complexe de facteurs dont le changement climatique, une mauvaise gestion des ressources naturelles et la dynamique démographique. Cette « combinaison de changements économiques, sociaux, climatiques et environnementaux a érodé le contrat social entre les citoyens et le gouvernement, catalysé les mouvements d’opposition et irréversiblement dégradé la légitimité du pouvoir d’Assad », estiment Francesco Femia et Caitlin Werrell, du Centre pour le climat et la sécurité . Selon eux, l’émergence de l’Organisation de l’Etat islamique et son expansion en Syrie et en Irak résultent en partie de la sécheresse. Et celle-ci ne relève pas seulement de la variabilité naturelle du climat. Il s’agit d’une anomalie : « Le changement du régime des précipitations en Syrie est lié à la hausse moyenne du niveau de la mer dans l’est de la Méditerranée, cumulée avec la chute de l’humidité du sol. Aucune cause naturelle n’apparaît dans ces tendances, alors que la sécheresse et le réchauffement corroborent les modèles de réponse à la hausse des gaz à effet de serre », estime la revue de l’Académie des sciences américaine .
        Autre exemple: ....Dans l’est de la Chine, durant l’hiver 2010-2011, l’absence de précipitations et les tempêtes de sable, qui ont conduit le gouvernement de M. Wen Jiabao à lancer des roquettes dans l’espoir de déclencher des pluies, ont eu des répercussions en cascade, bien au-delà des frontières du pays. La perte de récoltes a en effet contraint Pékin à acheter du blé sur le marché international. La flambée du cours mondial qui s’est ensuivie a alimenté le mécontentement populaire en Egypte, premier importateur mondial de blé, où les ménages consacrent couramment plus du tiers de leurs ressources à la nourriture. Le doublement du prix de la tonne de blé, passé de 157 dollars en juin 2010 à 326 dollars en février 2011, a été fortement ressenti dans ce pays très dépendant des importations. Le prix du pain a triplé, ce qui a accru le mécontentement populaire contre le régime autoritaire du président Hosni Moubarak.
      Dans la même période, les récoltes de blé, de soja et de maïs de l’hémisphère Sud ont été frappées par la Niña, un événement climatique sévère qui a déclenché une sécheresse en Argentine et des pluies torrentielles en Australie. Dans un article de la revue Nature, Solomon Hsiang, Kyle Meng et Mark Cane établissent une corrélation entre les guerres civiles et le phénomène El Niño Southern Oscillation (ENSO), qui, tous les trois à sept ans, provoque une accumulation d’eaux chaudes le long des côtes de l’Equateur et du Pérou, ainsi qu’un renversement des alizés du Pacifique, associés à d’importants bouleversements météorologiques à l’échelle mondiale. Pour Hsiang et ses collègues, la probabilité de conflits civils double durant le phénomène ENSO. C’est la première démonstration du fait que la stabilité des sociétés modernes dépend fortement du climat global.
    Le changement climatique est devenu un « multiplicateur de menaces » et modifie le cours des relations internationales. A la hard security héritée de la guerre froide succède la natural security, concept forgé par les militaires américains rassemblés au sein du Center for a New American Security. Ce think tank a été créé en 2007 pour contrer le climato-scepticisme des néoconservateurs et identifier les menaces globales émergentes.
    Les sources de l’insécurité environnementale ne peuvent plus se réduire à des éléments purement exogènes et naturels comme les éruptions volcaniques, les tsunamis ou les séismes. Les activités humaines, l’accélération des cycles productifs et leur globalisation concourent à déstabiliser le climat. Le néologisme « anthropocène » désigne cette empreinte démesurée des sociétés industrielles sur le système terrestre.
   En Arctique, où les glaces pourraient avoir complètement fondu d’ici à la fin du siècle, et où les effets du réchauffement global sont deux fois plus intenses qu’ailleurs, la revendication de nouvelles frontières terrestres et maritimes ravive les tensions entre pays circumpolaires. La Russie, qui explore l’Arctique depuis des siècles, est la seule nation à posséder une flotte de brise-glaces nucléaires. Un modèle géant, en cours de construction sur les chantiers navals de Saint-Pétersbourg, sera achevé en 2017.
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mardi 21 juin 2022

Climat et histoire

 En reparler encore...

                                                Il a fallu du temps pour prendre conscience de ce qu'il est convenu d'appeler "l'urgence climatique", devenue aujourd'hui  un impératif catégorique, malgré quelques dénégations individuelles à la Trump et de ses acolytes conservateurs et affairistes, malgré les inerties des institutions internationales et les doutes entretenus sciemment par les grands groupes industriels. On commence à mieux faire la différence entre les modifications climatiques, classiques et normales, sur le court terme et les grandes tendances actuelles, s'inscrivant dans un temps relativement court, dans celui du développement industriels surtout depuis deux cents ans.   On prend de mieux en mieux conscience surtout, que notre histoire et ces évolutions climatiques sont intriquées profondément, parfois sur le court terme. Surtout depuis les études de l'historien Leroy Ladurie, qui a ouvert la voie de manière très documentée..   


                                                                              L'étude approfondie de différentes époques historiques montre l'importance de transformations climatiques sur le long terme surtout.   Longtemps on les a dissociées. L'événementiel et les modifications climatiques longues ou ponctuelles ne semblaient ne rien avoir en commun. Comme si on avait affaire à deux aspects différents, deux dimensions hétérogènes. On parlait du temps occasionnellement, en passant, comme si le problème du climat, du moins sur la longue durée, était réservé aux seuls climatologues. Les deux dimensions suivaient des chemins parallèles.     Or, peut-on comprendre une bonne partie de la préhistoire sans recourir à l'éclairage climatique: les migrations africano-européennes, les premières apparitions de l'agriculture après la dernière glaciation, le "petit âge glaciaire" après le réchauffement global en Europe au tout début du Moyen-Age; sans compter les aventures historiques qui tournent court, faute de prévision de certains aspects climatiques, comme l'aventure napoléonienne mise en échec par l'hiver russe et plus tard, la déroute nazie aux portes de Moscou?  Le "général hiver" avait tranché..                     _____Aujourd'hui la question du climat nous saute cruellement à la figure. Par une prise de conscience tardive, nous obligeant à des choix douloureux au vu des impacts majeurs de la "course au progrès" sur le milieu naturel. C'est une forme de sidération qui nous affecte devant le grand basculement qui nous attend, dans une incertitude souvent paralysante. Que sera notre histoire demain, quelle géopolitique nouvelle se prépare?,...Nous sommes au seuil de grandes mutations, à n'en pas douter.    L'homme et le climat sont des partenaires indissociables, pour le meilleur ou pour le pire. Ce n'est pas un problème à courte vue de météo. Ce n'est pas seulement et surtout une question de cadre de vie, mais de vie tout court, de conditions matérielles d'existence (ressources alimentaires, environnement thermique vital...)

              A première vue donc, on voit mal ce que le climat a à voir avec le déroulement de l'histoire et particulièrement avec le déclenchements de conflits.   Les vicissitudes météorologiques ont tout à voir avec la nature tandis que les événements historiques  semblent ne relever que de la volonté, des désirs, des passions humaines et des concours de circonstances.
  Mais ces deux aspects du réel ont plus de rapports qu'on ne le croit.
                        La nouvelle histoire, depuis Braudel, a mis l'accent progressivement sur les interactions entre nature et histoire, notamment Leroy Ladurie.
  On a émis et confirmé l'hypothèse de l'importance d'un phénomène climatique majeur comme un des éléments déclencheurs de la Révolution Française. 
 L'historien du climat ne s'intéresse pas seulement au climat mais à ses conséquences humaines. Les aléas climatiques ont souvent des incidences sur l'histoire des hommes. Pour remonter aux origines africaines, cela relève de l'évidence.
  Les émeutes de la faim des dernières années  sont multicausales. Mais les variations aberrantes des marchés ne sont pas seules en cause..
     La climatologie donne des lumières, mais qui ne peuvent pas être suffisantes, quand elles interviennent.
Pas de causalité directe, mais des corrélations parfois évidentes
    Le climat ne peut être considéré comme une cause mécanique, uniquement déterminante, mais comme une donnée incontournable pour comprendre certains changements de fond, par exemple au niveau de l'agriculture et des habitudes alimentaires, donc des progrès futurs, mais aussi des événements qui ont changé le cours des choses , comme le passage des Huns sur le Rhin gelé ou la défaite de l'armée allemande confrontée à l'hiver russe...
_________          Dans le cas syrien, des études récentes ont montré, pour expliquer en partie la naisance du conflit syrien, que:
      Entre 2006 et 2011, la Syrie a connu la plus longue sécheresse et la plus importante perte de récoltes jamais enregistrée depuis les premières civilisations du Croissant fertile . Au total, sur les vingt-deux millions d’habitants que comptait alors le pays, près d’un million et demi ont été touchés par la désertification , ce qui a provoqué des migrations massives de fermiers, d’éleveurs et de leurs familles vers les villes . Cet exode a attisé les tensions provoquées par l’afflux de réfugiés irakiens qui avait suivi l’invasion américaine de 2003. Pendant des décennies, le régime baasiste de Damas a négligé les richesses naturelles du pays, subventionné des cultures de blé et de coton nécessitant beaucoup d’eau et encouragé des techniques d’irrigation inefficaces. Surpâturage et hausse démographique ont renforcé le processus. Les ressources hydriques ont chuté de moitié entre 2002 et 2008.
    L’effondrement du système agricole syrien résulte d’un jeu complexe de facteurs dont le changement climatique, une mauvaise gestion des ressources naturelles et la dynamique démographique....      _________

mercredi 25 juin 2008

Histoires de climat


Le climat a basculé de façon extrêmement brutale à la fin de la dernière période glaciaire:

"... Le résultat le plus spectaculaire est la modification de l’origine des précipitations du Groenland. Quelques années après la modification du contenu en poussières, l’excès en deutérium de la glace bascule d’un niveau glaciaire à un niveau interglaciaire quasiment d’une année à l’autre, ce qui témoigne d’une réorganisation extrêmement rapide de la circulation atmosphérique tropicale puis polaire » explique Valérie Masson-Delmotte, directeur de recherches au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.Ces nouveaux résultats permettent de cartographier la séquence des évènements correspondant à des transitions brutales ainsi que les processus climatiques les plus importants au cours de ces réorganisations. « Ces mesures d’une résolution temporelle exceptionnelle permettent pour la première fois de comprendre l’anatomie des changements climatiques passés.Tout comme le recul extrêmement rapide de la banquise Arctique au cours de l’été 2007, les changements climatiques les plus abrupts de la dernière déglaciation sont liés à des modifications radicales de la circulation atmosphérique », conclut Jean Jouzel, directeur de l’Institut Pierre Simon Laplace.Ces données inédites sont primordiales pour tester et améliorer les modèles climatiques, utilisés pour prévoir l’évolution future du climat.______________________________

http://www.lsce.ipsl.fr/
-GIEC-IPCC >>>Jean-Marc Jancovici : le réchauffement climatique - qu'est ce que le GIEC ?
-CLIMATOLOGIE
-Climat- Accueil
-La climatologie
-Changement climatique - Recherche Google

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-Climat : recrudescence d’épisodes extrêmes
-Arctique : la fonte de la banquise pourrait dépasser le record de 2007
-Dernières nouvelles sur climat

samedi 21 mai 2022

Le monde selon BlackRock (suite)

 Le climat, disent-ils....

                           Le bon Monsieur Larry Fink, le dirigeant du plus puissant gestionnaire d'actifs mondial,  aime la Macronie et adore l'écologie...à sa manière:                                                                                     "...S’il fallait une preuve tangible que le capitalisme financier n’utilise la cause écologique que pour se donner bonne conscience, il suffit de suivre l’actualité du géant américain de la gestion d’actifs BlackRock, actionnaire de nombreux grands groupes mondiaux. Il y a un peu plus de deux ans, son charismatique PDG Larry Fink, l’un des personnages les plus respectés de Wall Street, fier de bousculer les mœurs du grand capital, jurait que le monde de la finance opérerait sa mue écologique. « Je suis convaincu que nous sommes à la veille d’une transformation fondamentale du secteur financier », lançait-il dans sa lettre annuelle aux PDG des multinationales, minutieusement scrutée par le monde des affaires. « Tout gouvernement, entreprise ou actionnaire doit faire face au changement climatique », écrivait-il aussi, ajoutant que « le risque climatique est un risque d’investissement »....BlackRock gère près 10 000 milliards de dollars d’actifs. Il joue ainsi un grand rôle dans l’orientation de l’épargne des banques, assureurs, fonds de pensions, grandes entreprises et autres grandes fortunes. Donneurs de leçons, Larry Fink et les représentants de BlackRock se sont invités à tous les grands colloques d’économie internationale pour parler de la lutte pour le climat. La supercherie a fonctionné jusqu’à Bruxelles : BlackRock s’est vu confier en avril 2020 par l’Union européenne une mission de conseil sur l’intégration des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance dans sa supervision bancaire… Une décision qui avait soulevé le scepticisme des ONG spécialisées dans la finance et la lutte pour le climat, telle Finance WatchMais on sait désormais que, pour BlackRock, la lutte pour le climat est un leurre. Il y a quelques jours, le fonds a publié un document dévoilant ses prises de position lors des prochaines assemblées générales des grands groupes dont il est actionnaire sur « les thèmes liés au climat ». Et surprise, BlackRock a averti qu'il ne soutiendrait pas la plupart des résolutions d'actionnaires sur le changement climatique au motif qu’elles sont devenues « trop extrêmes ou trop prescriptives »… « Nous sommes susceptibles de soutenir proportionnellement moins de propositions de résolution sur le climat qu’en 2021, car nous ne les considérons pas compatibles avec les intérêts financiers à long terme de nos clients », justifie BlackRock...."   

                                                               Dur, dur d'être cohérent!  Un souci pour la planète à géométrie variable. Business first! Comment peut-il en être autrement, sous peine de trahir ses propres engagements financiers? Le groupe de gestion d'actifs BlackRock, avec ses 6.000 milliards de dollars américains passés, soit plus de deux fois le PIB de la France, connaît bien. Sociétés, gouvernements et banques centrales : l'entreprise tentaculaire ne cesse d'étendre son influence dans toutes les directions, depuis sa création, en 1988, par Larry Fink. La force de ce géant américain de la gestion réside dans les milliards de dollars que lui confient ses clients, pour la plupart des gros poissons de la finance : multinationales, institutions financières et fonds d'investissement ou de pension. Grâce à cette manne financière, le groupe a mis le grappin sur de nombreuses multinationales. Actuellement, BlackRock est entre autres présent dans le capital d'Apple, de Microsoft, de Facebook, de McDonald's, de Siemens, ainsi que de nombreuses entreprises du CAC 40.  Non content d'investir dans les entreprises les mieux cotées du monde, le gestionnaire d'actifs est aussi dans les petits papiers de gouverneurs de banques centrales, de ministres des finances et même de chefs d'État, à qui il prodigue de précieux conseils...."                                                    Le monde de la gestion politique est donc de son domaine, surtout quand il est question de gestion des retraites, par exemple, même au niveau européen...Un philanthrope à sa manière, donc...Un capitalisme politiquement correct, comme il dit, le gars. Un gestionnaire affable au demeurant, voire sympathique. Une organisation soucieuse du genre humain...      On est prié de ne pas rire! 😟  ___________________

lundi 7 décembre 2015

En marge de la COP

 La COP, côté jardin
                              Des graines de changement en vue, mais des ambiguïtés, qui laissent planer beaucoup de doutes quant aux effets de ce rassemblement planétaire.
   Un quasi-succès aux dires des officiels, malgré son caractère tardif et son aspect non contraignant.
   Mais il n'y aura pas de miracle, malgré la forte volonté d'y croire.
    Les "amis du climat" (Fabius)  étaient là:
,      " Jamais les multinationales n'auront été aussi présentes lors d'un sommet de l'ONU sur le climat. Elles bénéficient même d'une place de choix dans les négociations.... Qualifiés sans rire d’«amis du climat» par Laurent Fabius, la plupart sont même des sponsors officiels de la COP21. «La présence des multinationales à ce sommet climat est sans précédent, remarquait dès l’ouverture du sommet Naomi Klein, interrogée par Libération. C’est aussi une des raisons pour laquelle il est si tragique que l’expression des citoyens soit ainsi restreinte sous prétexte d’état d’urgence. Car cela laisse encore plus de place à leur greenwashing....»
        «C’est comme si on invitait l’industrie du tabac à des négociations sur la lutte antitabac!»
           Le vert, ça peut rapporter gros.
  L'intervenante bien connue, Naomi Klein, revient sur le Leap Manifesto (« Un grand bond vers l'avant »), large mouvement politique lancé au Canada pendant la dernière campagne électorale. Son but : militer pour un Canada alimenté à 100 % par les énergies renouvelables, où les emplois offerts par une telle transition sont aussi conçus pour éliminer les inégalités. L’appel du Leap Manifesto est visible ici...(Propos recueillis par Jade Lindgaard. En partenariat avec l'hebdomadaire américain de gauche The Nation).
   On assiste cependant à de rares virages (verbaux?) dont on attend la concrétisation: les déclarations du groupe  Rockefeller:
Stephen Heintz ©A vifs    "En 2014, le fonds d’investissement de la famille Rockefeller, héritière de la Standard Oil, l’entreprise fondatrice de l’industrie pétrolière américaine, stupéfie le monde économique en annonçant sa décision de désinvestir des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Le montant est faible, 70 millions de dollars. Mais le symbole frappe les esprits. Venu à Paris pour la COP21, le sommet de l’ONU sur le climat, Stephen Heintz, le directeur du Rockefeller Brothers Fund, s’en explique dans cet entretien...
  [Pourquoi êtes-vous venus à la COP21 ?]_Nous sommes venus parce que nous pensons que combattre le dérèglement climatique n’est pas de la seule responsabilité des gouvernements. C’est aussi celle de toutes les institutions et de tous les individus sur la planète. Nous sommes dans un moment de bascule. On en peut pas attendre plus longtemps. Le débat sur la science du climat est terminé. Nous connaissons les faits. Le temps est venu d’agir : il faut en finir avec l’ère des énergies fossiles et avancer rapidement vers l’économie des énergies propres. Et pour cela, cette COP est un pivot. C’est l’endroit et le moment où la bascule va se faire pour enclencher cette transition..."
     On attend son action et son effet d'entraînement....
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