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mardi 6 août 2024

Finances en crise?

 Faut-il s'en effrayer? (note de lectures)

         ____ Comme toujours en matière de crises économico-financières, les annonces plus ou moins alarmistes doivent être prises avec prudence. Les plus grandes crises, elles, comme celle de 2008, la plus récente, dont nous sortons à peine, on ne les a pas vues venir, ont pris (presque) tout le monde au dépourvu. On a assisté surtout à la faillite des économistes et des acteurs, qui n'ont rien anticipé. Rien n'a été changé sur le fond, concernant les échanges économiques mondiaux et les pratiques du système bancaire. Il est temps de réguler la finance, au bord du chaos. Contrairement à ce que disait N. Sarkozy, la crise n'est pas finie, elle est seulement latente, les mêmes causes produisant les mêmes effets, dans des contextes différents.  On comprend cet appel...                                                                                                                                             On nous annonce aujourd'hui un possible nouveau séisme financier: "...l'économie mondiale est relativement chancelante avec une Chine qui connaît une forte hausse du chômage et une Europe qui plonge dans la récession la France la première. Même les USA connaissent des difficultés malgré les énormes déficits et l'endettement gargantuesque dont nous avons parlé récemment. Cette crise financière pourrait être le déclencheur d'un effet en cascade typique des systèmes non gouvernables pour les connaisseurs de la science de l'automatique. Car la globalisation a comme caractéristique essentielle d'être sans gouvernail à son échelle. Certes, les USA ont depuis la mise en place de la globalisation servie d'état global en régulant la demande planétaire, mais ils sont désormais trop petits pour vraiment contrôler le système qu'ils ont fabriqué. La dérégulation économique planétaire a jeté l'ensemble des forces productives et des salariés dans une guerre économique sans merci dans les années 70. Et comme nous l'avons vu dans notre texte sur le mercantilisme, ou sur la croissance US, c'est bien l'endettement croissant de certains états qui accumulent les déficits commerciaux qui maintiennent un semblant de croissance mondiale depuis 50 ans.  Dès lors à chaque crise financière la panique arrive, car au fond les autorités des grandes banques centrales et du système financier savent pertinemment que le système global actuel n'est pas viable. Il ne tient que grâce à de grosses rustines financières contrôlées principalement par la Réserve fédérale américaine et au bon vouloir des gros pays à excédent comme les gros producteurs de matière première qui maintiennent artificiellement la valeur du dollar. Mais à chaque crise la peur de la perte de contrôle réapparaît. Cette nouvelle crise ne fait pas exception...."                                                                           La question est posée. Une nouvelle crise financière serait-elle à nos portes? De nouvelles bulles apparaissent. Ce ne serait pas la première fois. L'ordre néolibéral serait-il en déclin? Et la myopie bancaire semble être la règle...                  Les banquiers centraux se seraient-ils fourvoyés? Auraient-ils péché par excès d'optimisme et vont-ils pouvoir maîtriser un emballement qui les dépasse? Si un peu d'inflation est tout à fait normal et souvent souhaitable, son excès suscite quelques soucis.    Pour faire reculer une inflation déstabilisante, selon le FMI, "...Les banques centrales des grandes économies s’attendaient il y a encore quelques mois à pouvoir durcir leur politique monétaire très progressivement. L’inflation semblait être alimentée par un mélange inhabituel de chocs du côté de l’offre associés à la pandémie et à la récente invasion de l’Ukraine par la Russie, et il était attendu qu’elle recule rapidement une fois ces pressions allégées.  Désormais, avec une inflation qui atteint des niveaux sans précédent depuis des décennies et des pressions sur les prix qui s’étendent au logement et à d’autres services, les banques centrales reconnaissent qu’il est nécessaire d’agir plus rapidement pour empêcher un désancrage des anticipations d’inflation et pour éviter que leur crédibilité en pâtisse. Les décideurs devraient tirer les enseignements du passé et être déterminés à éviter des ajustements ultérieurs potentiellement plus pénibles et déstabilisants.  La Réserve fédérale, la Banque du Canada et la Banque d’Angleterre ont déjà fortement relevé les taux d’intérêt et ont indiqué s’attendre à poursuivre avec des hausses plus conséquentes cette année. La Banque centrale européenne a récemment relevé les taux, pour la première fois en plus de dix ans...."                                                                                                 Mais agir sur ce levier sera-t-il suffisant, à l'heure où tant de facteurs oeuvrent en même temps au niveau mondial pour déstabiliser certaines productions et les échanges, à commencer par l'incertitude ukrainienne?  Comment éviter que des mesures monétaires trop strictes n'entraînent une casse sociale, une cascade de récessions qui ne seraient plus gérables?... "     


                                  __Une certaine myopie bancaire a été trop longuement partagée. L'inflation n'était pas que conjoncturelle, mais devient structurelle. "...En février 2022, le taux d'inflation 
L’inflation, qu’il s’agisse d’une inflation tirée par la demande ou d’une inflation poussée par les coûts, résulte de déséquilibres de marché (entre la demande et l’offre des différents secteurs) affectant tout ou partie de l’économie. Ces déséquilibres ont une dimension structurelle quand ils révèlent des changements des paramètres fondamentaux (technologies et préférences) rendant d’actualité une reconfiguration du tissu productif inhérente au progrès technique et à la croissance. Ils peuvent aussi être le fruit de chocs géopolitiques affectant notamment les marchés de matières premières. Sont en jeu les comportements en matière de prix, de quantités produites et d’investissement des entreprises concernées dans différents secteurs. Inversement, des changements structurels importants peuvent résulter d’une forte inflation qui modifie la répartition des revenus et des richesses au détriment des revenus contractualisés (salaires et retraites) avec pour conséquence de pénaliser les achats de biens salariaux et de favoriser celle de biens de luxe. Ils peuvent, en outre, résulter du raccourcissement de l’horizon temporel des entreprises qui ne sont plus incitées à investir à long terme et vont chercher à être flexibles à court terme au risque de contraindre davantage l’offre et d’initier une inflation encore plus forte..."                   Comment éviter le cercle vicieux, qui ne manquerait pas d'être générateur de crise majeure, comme les économies capitalistes en ont régulièrement connue.   La monnaie n'est pas neutre, elle est un moyen et un régulateur, toujours située entre méfiance et confiance....   ______________________________

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