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lundi 5 août 2024

Le vélo, la femme, la liberté

Un instrument efficace d'émancipation progressive.

                  On le sait maintenant: la pratique du vélo par la femme n'a pas compté pour rien dans son émancipation . Surtout depuis le début du 20ième siècle. La figure de Jeannie Longo a fini par représenter une sorte de mythe moderne, mais elle est une sorte d'exception dans la masse des femmes dont la pratique de la petite reine est devenue souvent quotidienne dans les rues de Paris ou à la campagne. Mais cela a demandé un certain temps:                                                                     "...La bicyclette est au départ essentiellement masculine. Une femme qui ouvre les jambes, c’est obscène.   Pour conquérir un nouveau marché, des inventeurs vont même tenter de concilier vélo et dignité féminine, « ce qui donne des objets loufoques et ridicules en termes de mécanique, avec des vélos aux pédales sur le côté » pour que les femmes pédalent en amazone, explique Margot Abord de Chatillon, coautrice de l’article « Le vélo : un objet qui révèle, renforce et perturbe l’ordre du genre » et sociologue des mobilités. « On préférait inventer des objets aberrants plutôt qu’accepter que des femmes se déplacent par elles-mêmes. »...Liberté, confiance en soi. Dans une interview en 1896, la suffragette américaine Susan Anthony résume le lien entre féminisme et vélo : « Je pense que la bicyclette a fait plus pour émanciper les femmes que n’importe quoi d’autre dans le monde. [...] Cela […] fait sentir [à la femme] qu’elle est indépendante. À l’instant où elle monte sur sa selle, elle sait qu’elle est à l’abri du danger jusqu’à ce qu’elle en descende, et quand elle roule, j’y vois l’image d’une féminité libre et sans entraves. »...



                         _____ Dans la longue marche vers l'émancipation toujours en cours, à des degrés divers selon les pays et les cultures, le vélo prend une place à part dans l'univers féminin, depuis le début du XX° siècle. Dans les rêves d'enfant déjà, le vélo a depuis longtemps été associé à l'autonomie (rouler tout seul) et à la liberté (sortir plus loin, s'échapper pour un temps du cadre familial) Dès le début du succès de la petite reine (bien féminine), certaines femmes participèrent à ce symbole d'émancipation, bien relatif, mais dans une bien moins grande mesure que les hommes, qui en firent le plus souvent un instrument de déplacement au travail comme dans leurs loisirs..   


                                                                                                       ___ Le chemin que prirent les femmes fut plus long. Il est des pays où il s'ouvre seulement, avec des réserves, comme en Arabie Saoudite. En Occident, il fallut du temps pour vaincre les préjugés concernant la pratique féminine du vélo, malgré l'audace de certaines pionnières, même si l'origine de l'expression "petite reine" est féminine:  "...Dans la seconde moitié du XIXe siècle, alors que le vélocipède devient un symbole de la modernité, une moitié de l'humanité en est encore privée. Le débat entre les hygiénistes –partisans d'une activité physique pour tous– et les conservateurs fait rage. Dans «Le corps des jeunes filles de l'Antiquité à nos jours», on lit: «La crainte d'une virilisation excessive des filles, par le muscle aussi bien que par l'emprunt de la culotte au costume masculin, freine l'usage de la bicyclette.» Les quelques voyageuses à vélo présentes sur les routes de France sont accusées par les chroniqueurs des années 1890 d'appartenir à un genre à part. Le Progrès Illustré décrit Annie Londonderry, première femme à accomplir un tour du monde cycliste, comme un «être neutre» appartenant au «troisième sexe»

                                                                                                               Les fantasmes sur la sexualité et les conséquences sur la reproduction allaient bon train...                     Le vélo nous apprend beaucoup de choses sur nos représentations, sur nous-mêmes. Quand il se laisse aller aux confidences... ou non, surtout si on est un familier de ce morceau de ferraille ( ou de carbone) monté sur roues, reposant toujours sur les mêmes principes de base, malgré les variantes et quelques mutations.

    Sur l'histoire récente aussi.
Depuis le fin de XIX° siècle, les Français ont entretenu une relation particulière avec la petite reine.
  Il s'est intégré peu à peu dans leur vie de loisirs, de travail, de luttes aussi (pendant la guerre, le vélo avait une valeur militante, combattante...), d'émancipation des femmes.
" Depuis sa naissance à Paris, le vélo a parcouru toutes les évolutions de notre pays, jusqu’à devenir aujourd'hui le porte-drapeau de l’écologie. Le vélo, la bicyclette, le biclou, c'est l'histoire d'un mythe populaire, nourri par nos souvenirs personnels et par des luttes politiques et sociales...le vélo est un symbole qui incarne des évolutions économiques, environnementales et politiques, pour nos arrières grands-parents comme pour nos enfants. Le vélo n’est pas un véhicule comme les autres : véritable prolongement de notre corps, il nous rend sensibles aux autres et à l’environnement."
    Elle est devenue reine... Une histoire bien française.
Sa préhistoire remonte à 1817: du vélocipède à la bicyclette
 Peugeot a très tôt imposé son hégémonie dans le PVF (Paysage vélocipédique français)   En Arabie saoudite...Il sera permis aux femmes d'avoir un permis. Après le vélo, on progresse. En Arabie Saoudite, les femmesprennent le pouvoir_. sont aussi autorisées enfin à voter pour la premiere fois. Mais attention, seulement aux municipales... C'est toujours ça, après le vélo à petite dose...et le fouet pour les stimuler.  Quelques libertés se mettent en place peu à peu, sous la pression et la nécessité d'un avenir plus problématique.
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