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samedi 10 août 2024

Deux géants sur une même planète

   Guerre des tigres.                    

                 Il y a plus de dix ans, on pouvait parler de complémentarité conflictualle. à propos de la relation entre les USA et la grande puissance montante de l'Asie. Un développement qui n'a fait que croître jusqu'à instaurer des tensions préoccupantes. Les deux "grands" collaborent toujours, mais sur fond de tensions en croissance, pas seulement sur le plan économique. Même si les intensions profondes de l'Empire du milieu restent encore largement opaques. Malgré ses progrès rapides en matière militaire. On a retenu la phrase de Deng Xiaoping : « Il ne peut y avoir deux tigres sur la même colline."  Les puissances hégémoniques ont tendance à s'exclure selon la simple logique de la puissance. La pointe du conflit se situe du côté du Pacifique, où se joue sans aucun doute le développement  de l'économie de demain.                                                                                                                                                                          Il y a une fascination réciproque entre les deux puissances qui tendent à s'exclure tout en partageant encore des liens réciproques, ne serait- ce que sur le plan monétaire. La guerre commerciale reste impitoyable et planétaire. Le succès de Trump en est un symptôme. Les alliances se font et se défont.                                                                        Comment éviter une potentielle course au désastre? Peut-on mettre en parallèle  les relations  les leçons  du 20 ° siècle? Cela peut être éclairant...                                                                 


 




  "...Les deux pays paraissaient engagés sur une trajectoire conflictuelle et promis à la guerre. Mais ce ne sont pas les pressions structurelles, aussi importantes soient-elles, qui ont déclenché la Première Guerre mondiale. Celle-ci a éclaté par la faute de décisions individuelles fortuites et d’un profond manque d’imagination de part et d’autre. Certes, on a toujours envisagé la possibilité d’une guerre. Cependant, elle ne devenait inévitable que si l’on adhérait au point de vue profondément anhistorique voulant qu’un compromis entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne soit impossible.                                                                           La guerre n’aurait peut-être pas eu lieu si les dirigeants allemands, qui ont succédé au chancelier Otto von Bismarck, n’avaient pas eu la témérité de modifier l’équilibre des forces navales. L’Allemagne a proclamé sa domination en Europe et a insisté sur ses droits en tant que grande puissance, rejetant les réserves relatives au respect des règles et des normes de comportement international. Cette attitude a suscité de vives inquiétudes de la part d’autres pays, et pas seulement de la Grande-Bretagne. Il était difficile pour l’Allemagne de prétendre, comme elle l’a fait, qu’elle voulait créer un nouvel ordre mondial plus juste et plus solidaire, alors qu’elle menaçait ses voisins et s’alliait à un empire austro-hongrois en déliquescence qui faisait tout pour dénier les aspirations nationales des peuples situés à ses frontières.                                                                                          Une même vision étroite des choses prévalait dans l’autre camp. Winston Churchill, commandant en chef de la marine britannique, déclarait en 1913 que la position prééminente de la Grande-Bretagne sur la scène mondiale « semble souvent moins légitime aux yeux des autres qu’aux nôtres ». Le regard que les Britanniques portaient sur les autres manquait le plus souvent de cette même lucidité. Les responsables et les commentateurs se déchaînaient contre l’Allemagne, dénonçant tout particulièrement ses pratiques commerciales déloyales. Londres regardait Berlin avec méfiance, interprétant toutes ses agissements comme autant des preuves de ses intentions agressives et ne comprenant pas les craintes que nourrissait l’Allemagne pour sa propre sécurité sur un continent où elle était entourée d’ennemis potentiels. Bien entendu, l’hostilité britannique n’a fait que renforcer les craintes allemandes et attiser les ambitions de l’Allemagne. « Peu semblent avoir fait preuve de générosité ou de perspicacité pour tenter d’améliorer à grande échelle les relations anglo-allemandes », déplore Kennedy.                                                                                  Une telle générosité ou perspicacité fait également cruellement défaut dans les relations entre la Chine et les États-Unis aujourd’hui. Comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne avant la Première Guerre mondiale, la Chine et les États-Unis semblent enfermés dans une spirale infernale, qui pourrait se solder par un désastre pour les deux pays et pour le monde en général. Comme il y a un siècle, des facteurs structurels profonds alimentent l’antagonisme. La concurrence économique, les craintes géopolitiques et une profonde méfiance renforcent la probabilité d’un conflit.                                                               Cependant, force est de constater que le destin n’est pas lié à la structure. Les décisions prises par les dirigeants peuvent empêcher la guerre et permettre de mieux gérer les tensions qui résultent invariablement de la rivalité entre grandes puissances. Comme dans le cas de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, les forces structurelles pourraient pousser les événements à leur paroxysme, mais un désastre ne peut survenir que si la cupidité et l’incompétence des êtres humains atteignent une échelle colossale. Inversement, un discernement et une compétence éclairés peuvent permettre d’éviter les pires scénarios..."   _________________________

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