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lundi 31 mars 2025

Guerre à la guerre...

     Contre tous les va-t-en guerre

                  Naïfs ou inconscients

       


L'humanité devra mettre un terme à la guerre, ou la guerre mettra un terme à l'humanité.

John Fitzgerald Kennedy                ________________________

Ces services dits publics

  Qu'en restera-t-il bientôt?    [ Bis repetita]

             Ils rétrécissent comme peau de chagrin Avec la privatisation toujours en cours, depuis le tournant libéral de 1983 et la période Delors, grand initiateur dans ce domaine., engagée sur une voie européenne où les dogmes marchands libéraux prévalaient. On n']en arrive aujourd'hui à un point où les agents des services qui restent se posent des questions sur leur fonction.  Que ce soit à la poste, à la sncf ou même à l'hôpital. La notion d'intérêt général perd peu à peu son sens, dans le sillage de R.Reagan et de Hayeck, où le marché doit triompher et l'Etat s'effacer, n'étant plus le garant de l'intérêt général mais l'empêcheur de spéculer en rond. L'UE a suivi le chemin, lentement, sous prétexte de "modernisation"...Et l'on arrive quasiment à un point de non retour, malgré des résistances. Merci Jacques et ses épigones! Malgré des regrets tardifs... 


                                                                                                        Il serait temps de faire à nouveau l'éloge du service public.

          Car de plus en plus, pas seulement en France, des secteurs d'activité d'intérêt général sont réduits ou sacrifiés sur l'autel des intérêts privés, directement ou indirectement, au nom d'un marché prétendument régulateur et facteur de progrès. Même au niveau de certaines missions ministérielles (recours à des cabinets privés.)  La doctrine reaganienne est passée par là...  jusque dans les couloirs de l'hôpital et des laboratoires pharmaceutiques...   


                                                                                                        "...Qui veut la peau des services publics? Comment s’en sortent les agents qui ne parviennent plus à faire leur métier du fait des réorganisations incessantes, du management par les indicateurs et le reporting ? Quel impact cela a-t-il sur les usagers ? C’est à toutes ces questions que Claire Lemercier, historienne, Julie Gervais, politiste, et Willy Pelletier, sociologue, ont répondu au terme d’enquêtes au long cours, dans La valeur du service public (La Découverte, 2021). A partir de nombreux témoignages, ils montrent les conséquences des politiques mises en œuvre par une nouvelle noblesse d’Etat, qu’ils nomment la « noblesse managériale public-privé », formée dans les nouvelles écoles du pouvoir et coupée des réalités du terrain. Entretien avec Claire Lemercier et Willy Pelletier...."                                                              Il a raison, Jacques. C'est tout Bon...Même si ses constats viennent un peu tard et qu' il ne suffit pas de le proclamer. Et il n'est pas le premier.  C'est le constat sur le terrain de pas mal d'élus locaux depuis quelques années.

     ____Les services publics reculent, à tous les niveaux, se dégradent et engendrent une fracture qui ne peut que s' accentuer, si rien n'est fait. (*)
     C'était une des thématiques récentes des gilets jaunes de province. Il existe de plus en plus de zônes grises, de quasi-déserts administratifs, médicaux, etc...qui, comme un cercle vicieux, entraînent une perte de substance, en même temps qu'un sentiment d'abandon, reléguant de plus en plus de gens en seconde zône,  surtout quand se sont envolés les emplois industriels locaux.
  Une France à deux vitesses. On en prend le chemin, quand ce n'est pas déjà accompli. Il suffit de visiter les Ardennes ou la Meuse.
   Et il n'y a pas que la poste ou les centres de soins locaux qui sont concernés.
     C'est tout le lien social qui est affecté.
  La numérisation des données ne va pas remédier à ces choix le plus souvent faits hors concertation. Il faut être équipé, connecté, formé et la majorité vieillissante de la population rurale se trouve exclue d'emblée de certains services.
      La fracture numérique renforce de fait les inégalités.
  On a voulu  moderniser, financer le présent à court terme, privatiser de plus en plus, donner le pas aux conurbations urbaines, faire de la voiture le moyen d'aller plus loin se faire soigner, remplir une démarche administrative, etc...
    On a voulu réduire la voilure d' l'Etat, jugé trop obèse, sous l'influence de la pensée néolibérale de Hayek, devenu un dogme indiscuté. Maggie a montré le chemin.
   On a progressivement porté atteinte  aux  services publics, sous des prétextes les plus fallacieux.
    Le dégraissage fut à l'ordre du jour et se poursuit. On en voit les effets.
     Pendant ce temps, on fermait les yeux sur l'évasion ou la fraude fiscale, on réduisait les impôts des plus favorisés, on  soutenait de grandes entreprises sans le moindre contrôle, on se lançait sans frein dans des investissements problématiquement productifs, etc.


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  (*)    "....Ces maux ne datent pas d’hier et « renvoient souvent à des problèmes plus profonds, d’ordre systémique. Ils constituent les “signaux faibles” émis par la société française, souvent “invisibles” des responsables politiques et administratifs nationaux, faute d’être appréhendés de manière globale ». La réduction du périmètre des services publics, les réductions budgétaires d’un côté et la progression de la pauvreté et de l’exclusion de l’autre ont des effets dévastateurs sur la cohésion sociale. Résultat, « en 2018, le Défenseur des droits a constaté, une fois encore, (…) les effets néfastes de l’évanescence croissante des services publics sur les personnes pour lesquelles ils constituent souvent le principal recours ».       Cette évanescence est tout d’abord le fruit d’une réduction du « périmètre des services publics » par « la privatisation des services organisés en réseau, tels que la poste, les télécommunications, l’eau, le gaz, l’électricité, les services urbains ou les transports publics ».       Parallèlement à cette privatisation, l’État s’est également déchargé de ses obligations en déléguant « certains services publics, en particulier dans le domaine de l’action sociale et de l’aide à domicile des personnes en perte d’autonomie » à « des associations à but non lucratif de plus en plus mises en concurrence avec des sociétés privées dans le cadre de procédures d’appel d’offres où les critères financiers s’avèrent prédominants ».       Les services publics restant sous le giron de l’État ont quant à eux été « confrontés à une restriction de leurs moyens budgétaires, y compris dans le domaine social, couplée à une transformation de leurs modes d’intervention appelés à être plus efficients ».         Affaiblis par la réduction de leur périmètre et de leurs budgets, les services publics ont cependant dû faire face « au développement des inégalités, de l’exclusion de la pauvreté », explique le rapport. « Les personnes “exclues” sont apparues massivement dans les services publics : non seulement aux guichets des services sociaux et des organismes de logement, mais également dans les services de santé, d’éducation, dans la justice, etc., tous sont confrontés à la multiplication de situations d’urgence. »       Et beaucoup d’administrations n’ont pas les moyens de faire face à l’afflux de demandes. « Confrontés à l’essor de la pauvreté, les services publics, en particulier sociaux, ont tenté de faire face à l’afflux des demandes en développant le traitement de masse de dossiers, explique le rapport. La standardisation des modes de traitement des demandes de prestation d’allocations ou de pensions, alliée au souci de performance des différents opérateurs évalués à partir d’objectifs quantifiables et statistiques, fait obstacle au traitement individualisé des dossiers. Or les situations individuelles des personnes les plus précaires, qui constituent des cas d’urgence majeurs, sont souvent complexes. »      Le rapport cite particulièrement l’exemple « des réformes successives des régimes de retraite mises en œuvre à partir de 1993. Les évolutions législatives se sont enchaînées à un rythme soutenu. Elles ont systématiquement entraîné une augmentation du nombre de départs à la retraite et des demandes de pension que de nombreux organismes n’ont pas été en mesure de gérer dans des délais raisonnables (…). Des personnes assurées sont ainsi restées dans l’attente de la liquidation effective de leur avantage vieillesse plusieurs mois après leur cessation d’activité, ce qui, pour celles à revenus modestes, a pu poser des difficultés insurmontables ».        Le rapport du Défenseur des droits s’inquiète également d’une « répartition géographique des services publics décorrélée des besoins des usagers »« Derrière la logique budgétaire et le souci de rationalisation qui conduisent à la fermeture de guichets de services publics dont dépend l’accès aux droits des personnes les plus précaires, se profilent de nombreuses situations individuelles », prévient-il...."  _______________________
                                                                                      

dimanche 30 mars 2025

Haine

 Et ses carburants

               Une alchimie complexe et un piège  redoutable











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Petit billet du dimanche

__ Flirt

__ PFAS >>                           

__ Dialogue

__ Incertitudes

__ Esclavage

__ L'affaire

__ Séisme

__ Intimidation

__ Désillusion?

__ Cancers

__ Coupable

__ Other Land

__ Flexibilité

__ Pommes ou pas?

__ Du  côté d'Alep

__ L'ami Wittkoff

__ Déréglements climatiques

__ Technique et religion

__ Hommes et femmes

__ Renoncement écologique  _______________________

samedi 29 mars 2025

Art "dégénéré"?

   Cela ne vous rappelle rien?




     Après les universités et les bibliothèques, les musées sous contrôle... 
                  


                  La vigilance s'impose...



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Demolition Man : ses gourous , ses exploits

Galaxie trumpienne

          Tuump fâché : ses inspirateurs et ses copains

    __ Le pape, ,tel qu'en lui-même


    __ Vance, le bras droit  ..les autres et les ralliés

                       Un moment orwellien est en route. Où s'arrêtera le Destroyer?

         Un peu fou, le Boss?  Pas si simple...Pas un mauvais type, comme son homologue

             On peut craindre une contagion


                Impérialisme économique et quadrature du cercle  
 Ça peut mal tourner:

                

   

Même _______ '... Même la Réserve fédérale n’ose pas se prononcer clairement. Confrontés au chaos économique depuis deux mois, les économistes, analystes, observateurs, incrédules, s’interrogent tous sur la suite de l’expérience trumpiste et cherchent à trouver une cohérence. « D’une certaine façon, nous sommes tous en train de batailler pour trouver une forme de rationalité face à la situation déréglée créée par l’administration Trump », note l’économiste Adam Tooze dans une note récente, résumant le sentiment général.

Même"...Même la Réserve fédérale n’ose pas se prononcer clairement. Confrontés au chaos économique depuis deux mois, les économistes, analystes, observateurs, incrédules, s’interrogent tous sur la suite de l’expérience trumpiste et cherchent à trouver une cohérence. « D’une certaine façon, nous sommes tous en train de batailler pour trouver une forme de rationalité face à la situation déréglée créée par l’administration Trump », note l’économiste Adam Tooze dans une note récente, résumant le sentiment général.   Les contradictions du projet de la présidence états-unienne sont flagrantes, présentes à chaque pas. Dans un même moment, Donald Trump assure vouloir un dollar faible et fort à la fois. Il menace de sanctions « terribles » tout pays qui voudrait s’extraire de la prédominance de la monnaie américaine dans les échanges internationaux, mais exige que tous ceux qui en font usage payent les États-Unis pour utiliser le dollar comme monnaie de réserve internationale.  Il lance une guerre commerciale contre tous, à commencer par ses alliés, mais attend que ces derniers participent au financement des déficits américains. Il projette une réorganisation du système financier international pour le seul bénéfice des États-Unis mais s’attend à ne rencontrer aucun obstacle, voire à recueillir l’approbation générale.                                                                                            n économiste, Stephen Miran, très proche du premier cercle du président des États-Unis – il vient d’être nommé président du comité des conseillers économiques –, s’est attelé à la rude tâche de résoudre ces quadratures du cercle, de tenter de donner une cohérence économique aux affirmations partant en tous sens dans une longue note appelée « A User’s Guide to Restructuring the Global Trading System » (« guide de l’usager pour restructurer le système commercial mondial »). L’objectif, selon lui, est d’organiser une vaste transformation du système financier international afin de permettre de dévaluer le dollar, de réindustrialiser les États-Unis, de résorber les déficits récurrents américains, en faisant payer les autres pays.                  Rédigée en novembre, juste après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, cette note donne déjà la mesure de l’évolution engagée depuis deux mois. Certes, Stephen Miran anticipait alors que le second mandat de Donald Trump serait « beaucoup plus déterminé que lors de son premier mandat pour reconfigurer les systèmes commerciaux et financiers internationaux ».                          Mais il imaginait la perpétuation du schéma de son premier mandat : une confrontation commerciale avec la Chine par le biais de droits douaniers, en s’appuyant sur les alliés des États-Unis. Quatre mois plus tard, Donald Trump a engagé une guerre commerciale contre ses alliés, à commencer par le Mexique et le Canada, et décidé de ménager ses adversaires.                                                                                                                                          En dépit de ces nuances d’importance, le mémo de Stephen Miran reste la grille de lecture la plus détaillée de la politique économique et financière projetée par l’administration Trump. Même s’il n’est pas assuré que le président américain ait lu cette note, ses proches, notamment le secrétaire d’État au Trésor, Scott Bessent, l’ont fait : ils paraissent s’y référer en permanence pour justifier leur action.

Refusant de se présenter comme une théorie économique, d’où son nom modeste – ce qui, au passage, permet de ménager l’avenir au cas où l’expérience tournerait mal –, la note de Stephen Miran fait toucher du doigt les réalités économiques parallèles dans lesquelles évolue le premier cercle du président américain.

C’est le postulat de la rhétorique de Donald Trump, et Stephen Miran ne manque pas de le reprendre : bien que première puissance du monde, les États-Unis sont victimes du reste de la planète. Loin de tirer le moindre avantage de leur statut, ils en supportent seuls tout le fardeau : le monde entier les pille, leur extorque leurs richesses, leurs moyens, leurs technologies, réclame des protections multiples sans offrir au pays la moindre contrepartie.

Pour Stephen Miran, cet état de fait est parfaitement évident en matière de relations commerciales et financières. Tout est lié, selon lui, au statut du dollar comme seule monnaie de réserve internationale et dont les États-Unis, toujours victimes, paient seuls le prix sans en tirer aucun avantage.

À l’appui de sa démonstration, il convoque Robert Triffin. Au début des années 1960, cet économiste belge avait énoncé ce qui est devenu le dilemme de Triffin : tout pays ayant une monnaie de réserve internationale est conduit à accumuler les déficits courants afin de répondre à la demande extérieure de monnaie de réserve, ce qui conduit à terme à faire douter de la valeur de la monnaie et à lui faire perdre son statut de monnaie de réserve. Cet enchaînement fatal avait mené à la fin du système de Bretton Woods et de la convertibilité du dollar en or en août 1971.

Un processus un peu analogue serait à l’œuvre aujourd’hui, selon Stephen Miran. La soif de dollars et d’actifs financiers américains dans le monde, essentiellement des bons du Trésor, serait telle que les États-Unis seraient condamnés à nourrir des déficits budgétaires et commerciaux de plus en plus gigantesques pour y répondre. Ce qui amènerait en retour une surévaluation du dollar, défavorable à la compétitivité de l’économie américaine. Là serait l’origine de la désindustrialisation américaine.

Ces réécritures de l’histoire laissent un peu perplexe. Comme le rappelle l’ancien économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) Raghuram Rajan, dans une tribune dans Le Monde, les déficits commerciaux et budgétaires des États-Unis sont une constante depuis les années 1960, le pays utilisant son « privilège exorbitant » pour se faire financer par le reste du monde.

« Si l’excès de demande pour les actifs financiers américains posait réellement problème, il suffirait d’ailleurs au Congrès d’enregistrer des déficits moins élevés et donc d’émettre moins de bons du Trésor », note-t-il. Avant de relever que si la demande d’actifs financiers américains était aussi importante que cela, les taux d’intérêt de la dette américaine devraient être beaucoup plus bas.

Mais la deuxième affirmation soutenue par Stephen Miran est encore plus surprenante : la désindustrialisation américaine serait uniquement liée à la surévaluation du dollar, les États-Unis étant les seuls à payer un prix aussi élevé. Aucun autre argument n’est avancé.

La désindustrialisation dans les pays occidentaux est pourtant un fait désormais largement documenté : la croyance aveugle aux bénéfices du libre-échange sans limites, la mise en concurrence frontale entre des pays n’ayant pas les mêmes normes sociales et environnementales, la financiarisation accrue du capitalisme à la recherche du moindre gain entraînant des délocalisations à outrance, et enfin la croyance en une supériorité occidentale, notamment au moment de l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, ont conduit à une désintégration des appareils productifs aux États-Unis et en Europe. La destruction industrielle y a été massive. Et en ce domaine, ce n’est pas aux États-Unis mais en France, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), que la disparition des emplois industriels a été le plus énorme. Difficile, en ce cas, d’invoquer la surévaluation du dollar.

Pour remédier aux déséquilibres commerciaux, financiers et monétaires, l’arme des droits douaniers est la plus appropriée, d’après Stephen Miran. « Les droits douaniers génèrent des revenus et s’ils sont compensés par des ajustements monétaires, ils présentent des effets secondaires inflationnistes et autres minimes », écrit-il. La preuve, selon lui : les droits douaniers imposés à la Chine en 2017-2018 ont eu une incidence sur les prix d’à peine 1 %. Il lui faut toutefois admettre que pour annuler les effets des droits de douane, le gouvernement chinois, qui a la haute main sur le change du renminbi (yuan), a dévalué sa monnaie de plus de 30 % dans la même période.

Au vu de cette expérience passée « réussie », Stephen Miran recommande de l’élargir à tous, alliés compris, alliés surtout. D’abord parce que « avoir accès au marché américain est un privilège qui doit se mériter et non un droit ». Ensuite, parce que « les pays qui veulent être sous le parapluie de la défense doivent aussi être sous le parapluie des changes loyaux ».

L’imposition de ces droits douaniers à tous n’a que des vertus, aux yeux de l’économiste. Il imagine deux scénarios : l’un où les marchés financiers, surtout des changes, sont efficients et permettent de compenser les mesures douanières ; l’autre où la « main invisible » des marchés des changes n’est pas aussi efficace qu’espéré, ce qui entraîne des effets de bord.

Dans le premier, les réajustements monétaires en faveur du dollar gomment la hausse des prix sur les produits importés, les pays qui subissent les droits douaniers voient leur pouvoir d’achat diminuer et leur monnaie baisser, et le gouvernement américain touche le produit des taxes pour financer ses déficits. Dans le second, la hausse des droits douaniers provoque de l’inflation. Mais les importations plus onéreuses soutiennent la production américaine et incitent à la relocalisation des productions. Bref, dans tous les cas, c’est un pari gagnant.

L’économiste recommande cependant d’avoir une approche graduelle, négociée en fonction des pays, révisable selon les engagements. Car il le reconnaît, cette politique douanière n’est pas sans risque : les pays étrangers peuvent décider de représailles. « Des tarifs douaniers pris en représailles peuvent conduire à des coûts additionnels aux États-Unis et alimenter un risque d’escalade […] qui amène à une rupture du commerce mondial. » Les bénéfices escomptés par l’administration Trump seraient alors annulés, note-t-i

Mais ces dispositifs douaniers ne suffisent pas à eux seuls pour rétablir l’équilibre, pour alléger « le fardeau américain » de devoir fournir une monnaie de réserve au reste du monde. Ils doivent être accompagnés d’une grande refonte du système financier international.

Se référant aux accords du Plaza (1985) et aux accords du Louvre (1987), où les pays du G7 avaient décidé d’intervenir de façon concertée pour stabiliser un marché des changes dysfonctionnel et faire baisser le dollar, notamment face au yen et au mark, Stephen Miran imagine un nouvel accord monétaire. Il lui a même trouvé un nom : l’accord de Mar-a-Lago, là où Donald Trump a sa résidence en Floride. 

Celui-ci aurait pour objectif premier de faire porter au reste du monde une partie de la charge assumée par les États-Unis en raison du statut du dollar comme monnaie de réserve internationale. Il lie explicitement cette charge à celle de la défense.

Un nouveau partage s’impose, selon l’administration Trump. Cela passerait par une obligation des États qui se mettent sous le parapluie de la défense américaine de le financer en achetant des bons du Trésor américain, de convertir leurs réserves de banque centrale en dollars en dettes perpétuelles. Les pays qui se refuseraient à financer les déficits américains seraient frappés par des droits de douane exorbitants.

Dans ses réflexions, l’économiste imagine même que de telles règles s’appliquent aux détenteurs privés de titres américains. Mais il en repousse l’idée. Car il redoute que cette mesure soit vue comme une atteinte à la libre circulation, entraîne des désordres sur les marchés des changes, ait des conséquences plus négatives que positives.

« Une telle architecture marquerait un tournant sur les marchés mondiaux aussi important que Bretton Woods ou sa fin. Cela conduirait nos partenaires commerciaux à assumer une part plus importante du poids de la sécurité financière globale et les moyens financiers seraient, par le biais d’un dollar plus faible, réalloués vers la demande aux États-Unis, tandis que les risques sur les taux d’intérêt passeraient des contribuables américains aux contribuables étrangers. Cela permettrait également de tracer plus clairement les lignes du parapluie de la défense américaine, en dissipant les incertitudes sur qui est éligible et qui ne l’est pas », résume Stephen Miran.

            Au moment où Donald Trump crée le chaos dans l’ordre international existant, sème le doute sur son engagement dans l’Otan, matraque ses alliés et partenaires, par quel miracle ces derniers accepteraient-ils de participer à une réorganisation – même si elle est nécessaire – du système financier international pour le seul profit des États-Unis ? Qui peut avoir confiance ?

La question se pose encore plus pour tous les autres pays. Car, comme le relève Stephen Miran lui-même, les principales réserves de change en dollars ne sont plus en Europe mais en Asie ou au Moyen-Orient. La Chine en détient officiellement plus de 3 000 milliards de dollars, le Japon 1 200 milliards de dollars, l’Arabie saoudite 450 milliards. Est-il envisageable que le gouvernement chinois accepte de participer à une refondation du système financier international pour consolider le pouvoir des États-Unis, dont le gouvernement avoue ouvertement dans le même temps qu’il veut affaiblir, voire déstabiliser le pouvoir économique chinois ?

Mais une dernière question se pose : pourquoi l’administration Trump tient-elle tant à conserver le dollar comme seule monnaie de réserve internationale, au point de menacer tous ceux qui veulent s’en passer, si c’est un tel « fardeau » ? Tout dans les réflexions de l’administration Trump tend à démontrer que consciente du « privilège exorbitant » dont elle dispose, elle entend utiliser au maximum le dollar comme une arme pour en extraire le plus de pouvoir possible.

L’entreprise est des plus risquées. Au moment où le monde se fragmente, où de plus en plus de pays remettent en question la domination de la monnaie américaine, où même les alliés perdent confiance dans la parole des États-Unis, les recherches d’alternatives au dollar – même si elles n’existent pas encore – pourraient se multiplier. Loin de consolider le dollar, qui a été l’un des piliers du pouvoir américain pendant quatre-vingts ans, Donald Trump est en train d’en saper la puissance. ] Merci à  Martine Orange__________________


vendredi 28 mars 2025

Le tamponneur

            Entre en guerre

                              Panique Outre-Rhin 

                                                     Comme en Asie

                            Le tamponneur risque d'être tamponné .   Mais il s'en tamponne...


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Varia

__ Néron?

__ Béton

__ Opportunité

__ Turbulences

__ Tournant

__ Normalité?

__ Panama

__ Paradoxe

__ L'influenceur

__ Capitulation?

__ Marchandage 

__ Opportunité      

__ Avoirs russes

__ Passage en force

__ Fuite des cerveaux

__ Arme géoéconimique

__ Grippe trumpienne

__ Rétropédalage écologique >>

 ___________  Revue de presse   __________________

jeudi 27 mars 2025

Par la barbichette

Qui manipule l'autre?

        L'un, forcément...


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Miracle à Jérusalem?

  Rencontre surréaliste dans ce noeud gordien

    Jordan, Marion  et d'autres à Jérusalem,  invités par Bibi            

           Une dédiabolisation jugée nécessaire, mais totalement amnésique...Un rapprochement controversé.

    Il y a comme un malaise...devant la grande confusion.

                 "...Une nouvelle occasion pour le président du RN de prétendre que son parti est « le meilleur bouclier pour les juifs de France », selon l’élément de langage martelé par les caciques du mouvement depuis le 7-Octobre. Le soutien sans réserve à la politique du gouvernement de Benyamin Nétanyahou depuis dix-huit mois a permis un rapprochement voulu de longue date par un parti fondé par un ancien Waffen-SS et un membre de la Milice, et dirigé pendant quarante ans par Jean-Marie Le Pen, multicondamné pour des propos antisémites ou négationnistes..."
          Comme dit  Charles Enderlin: ...

   "Il y a une certaine surprise en France à voir le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou inviter une figure comme Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), héritier du Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen, et plus largement des représentants de l’extrême droite européenne, qui seront présents à la conférence sur la lutte contre l’antisémitisme organisée à Jérusalem mercredi 26 et jeudi 27 mars. Pourquoi franchir cette ligne rouge maintenant ?    Cette ligne est franchie depuis longtemps. Simplement, jusqu’à présent, on évitait d’inviter officiellement ces personnalités de l’extrême droite européenne pour ne pas trop énerver certains gouvernements, et surtout les communautés juives en Europe qui luttent contre l’antisémitisme. Cela faisait trop de bruit. Mais il faut rappeler que le gouvernement Netanyahou est le plus à droite, le plus religieux et le plus annexionniste de l’histoire d’Israël. L’idéologie dominante aujourd’hui, et depuis le retour de Netanyahou en 2009 [le pouvoir lui ayant échappé durant une parenthèse d’un an et demi en 2021-2022], est une idéologie d’extrême droite, radicalement opposée à la gauche. Plusieurs ministres, qu’ils soient du Likoud [la formation de Netanyahou], du Parti sioniste religieux ou d’Otzma Yehudit [« Puissance juive » en hébreu, composé des héritiers du rabbin raciste Meir Kahane], sont des ultranationalistes religieux. Et ce qui unit ce gouvernement avec les droites nationalistes européennes, c’est une opposition générale à l’immigration arabe. C’est le socle idéologique commun à tous ces mouvements...Israël n’exporte pas que des start-up, il exporte aussi une idéologie. Yoram Hazony, par exemple, est un intellectuel religieux messianique. C’est lui qui a édité le livre-programme de Netanyahou en 1993 où celui-ci exposait son idéologie : refus d’un Etat palestinien, défense d’une forme de suprématie juive. Hazony est aujourd’hui le grand promoteur du nationalisme intégral. Il a publié « la Vertu du nationalisme », un best-seller dans les milieux nationalistes européens. Il est invité chez Orbán, chez les Polonais, chez les Italiens. Il participe à toutes les grandes conférences du National Conservatism. Il a même créé à Washington une fondation nommée Burke, du nom d’un parlementaire britannique du XVIIIe siècle farouchement opposé à la Révolution française et à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen. Ironie de l’histoire : cette déclaration qui a marqué l’émancipation des juifs est donc aujourd’hui combattue par un intellectuel juif israélo-américain. Marion Maréchal a déjà participé à des conférences du National Conservatism où Hazony était le principal intervenant...."




   Des raisons surtout  électorales, bien entendu...




LE RN INVITÉ D'HONNEUR EN ISRAËL : OFFICIALISATION DE L'UNION DES FASCISTES ET DES SIONISTES
C'est l'aboutissement d'une opération monstrueuse de renversement du réel, qui fait passer les héritiers de Pétain et d'Hitler pour les défenseurs des juifs, et les héritiers des forces issues de la Résistance, celles qui soutiennent aujourd'hui la Palestine, pour des antisémites.
⚫ Bardella invité d'honneur en Israël pour parler d'antisémitisme
Ce mercredi 26 mars et jeudi 27 mars, Jordan Bardella, président du Rassemblement National, est reçu officiellement en Israël à l'invitation de Netanyahou, alors que le génocide à Gaza reprend avec férocité.
Le représentant du plus grand parti d'extrême droite français, créé par des pétainistes et des SS, et dont le fondateur Jean-Marie Le Pen a tenu des propos antisémites et révisionnistes jusqu'à son dernier souffle, est donc convié en grande pompe par les plus hautes autorités israéliennes. Jordan Bardella assistera à une conférence, tenez-vous bien, sur «la lutte contre l'antisémitisme». L'événement se conclura par une allocution de Netanyahou, par ailleurs visé par un mandat d'arrêt international pour «crime contre l'humanité». Parmi les autres invités, Marion Maréchal, ancienne élue du RN, qui a un temps été membre de Reconquête, parti ouvertement pétainiste. Pour l'extrême droite française, c'est un immense pas en avant dans sa stratégie de dédiabolisation : le RN qualifie cette invitation «d'historique».
À l'initiative de ce rapprochement officiel, le ministre d’extrême droite israélien chargé de la diaspora, Ami’hai Chikli. Il y a quelques semaines, la presse révélait que le ministère des Affaires étrangères israélien avait chargé ses ambassades de discuter avec le Rassemblement National en vue d'alliances, en échange d'un soutien inconditionnel. Le RN rêvait depuis longtemps d'être reçu en Israël, c'est chose faite.
⚫ Le Likoud sur les bancs de l'extrême droite européenne
Le Likoud, le parti de Netanyahou, vient de rejoindre les rangs de l'alliance d’extrême droite baptisée «Patriots.eu», sur les bancs du parlement européen. Comment est-ce possible, puisqu'Israël n'est pas membre de l'Union Européenne ? Le Likoud a été nommé «membre observateur». C'est la première fois qu’un parti non européen rejoint cette coalition.
«Patriots.eu» est une alliance de partis d'extrême droite fondée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Vous savez, ce président qui autorise et protège des marches néo-nazies en Hongrie, où des milliers de personnes défilent en uniformes SS ou avec des symboles du Troisième Reich, mais qui traque et arrête les antifascistes. Visiblement, Israël n'y voit pas d’inconvénient. Ce même groupe est dirigé par Jordan Bardella. On y trouve aussi le Parti de la Liberté (FPÖ), grand parti fasciste autrichien, héritier direct des nazis. Le parti allemand néo-nazi Alternative pour l’Allemagne (AfD) souhaite également rejoindre Patriots.eu, et y sera probablement bientôt admis.
Il faut se rendre compte de la charge symbolique affolante de cette jonction. Le parti qui gouverne Israël rejoint les forces politiques européennes directement issues des fascismes qui ont planifié et mis en œuvre le génocide des juifs d'Europe. Des forces elles-mêmes héritières de l'antisémitisme séculaire européen et de persécutions terribles contre les juifs. C'est une union monstrueuse, une jonction opérée sur la base d'une entente raciste et coloniale commune, motivée essentiellement par la haine des arabes en général et des palestiniens en particulier.
⚫ Verrou républicain
Les fascistes israéliens sont gagnants : ils tissent ainsi un réseau de partis alliés dans toute l'Europe, qui les appuiera quels que soient les crimes commis à Gaza ou en Cisjordanie. Les fascistes français sont gagnants eux aussi, puisque ce soutien permet de blanchir leur image. L'ancien chef du Front National, Louis Alliot, expliquait dès 2013 que le seul «verrou» à «faire sauter pour réussir à conquérir le pouvoir était l'antisémitisme».
Ce verrou a aujourd’hui sauté. Dès le 12 novembre 2023, le RN marchait avec les macronistes dans une prétendue «manifestation contre l'antisémitisme» qui était en réalité une grande célébration de l’alliance de la droite et de l’extrême droite contre la gauche et les arabes. C'était l'explosion définitive du verrou «républicain» et de toutes les boussoles politiques. La porte-parole des macronistes Yaël Braun-Pivet déclarait alors que «c'était toute la république qui défilait». Voilà comment était redéfinie la République : du Rassemblement National à Macron. Tout le reste étant désormais considéré comme antisémite et anti-républicain.
Cette manifestation de novembre 2023 a été un coup politique énorme. Il se poursuit avec l'officialisation du rapprochement qui a lieu actuellement. À présent, le Rassemblement National veut même pousser l'avantage. Alors que le CRIF, institution française pro-Israël, a émis quelques réserves sur l'accueil de Bardella à Jérusalem, Marine Le Pen a contre-attaqué en déclarant : «Le CRIF est une structure de gauche. C'est à nos compatriotes de confession juive, peut être de dégauchiser le CRIF». Le CRIF n'a pourtant rien de gauche, il passe son temps à diffamer LFI et les luttes pour la Palestine. Mais ce n'est pas suffisant pour le RN, qui entend bien inféoder les officines pro-israéliennes de France à son parti.
⚫ De l'antisémitisme au soutien à Israël
Pourquoi des antisémites et parfois même des nostalgiques d’Hitler se rangent-ils derrière Israël ? Cela paraît fou mais c’est très simple : l’extrême droite occidentale aime Israël pour la même raison qu’elle haïssait les juifs il y a 100 ans. L’antisémitisme européen voyait les juifs comme des «déracinés», des «apatrides» des «cosmopolites», sans État dont suspects par nature, déloyaux et vus comme potentiellement révolutionnaires, donc impossibles à assimiler.
C’est la même extrême droite qui adore Israël en tant qu’État militarisé, religieux, ethnique, ancré sur un territoire, expansionniste et raciste. Elle adorerait appliquer les mêmes mesures en France. Il n’y a aucune contradiction, même si cela parait déconcertant : les fascistes sont antisémites pour les mêmes raisons qu’ils sont pro-Israël !
Il n'y a pas d'incompatibilité entre l’antisémitisme européen séculaire et le sionisme. De son côté, Netanyahou lui même tient des propos plus révisionnistes que les pires néo-nazis européens. En 2015, il déclarait que «Hitler ne souhaitait pas exterminer les juifs», affirmant que les palestiniens seraient les vrais responsables de la Shoah. Le 23 janvier 2025, après le salut nazi du milliardaire propriétaire de Tesla lors de l’investiture de Trump, il écrivait sur le réseau X : «Elon Musk est faussement diffamé. Elon Musk, c’est un grand ami d’Israël». Ainsi, dans un pacte mortifère, l’extrême droite israélienne déresponsabilise l’extrême droite européenne, elle l’absout de ses crimes.
Nous assistons à une coalition des nationalistes et des suprémacistes partout dans le monde, qu’ils soient en Israël, en Europe ou en Amérique, unis par le même élan : coloniser, tuer, expulser, écraser les plus faibles. _____