Ça va jazzer

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lundi 30 septembre 2024

Point d'histoire

...Et de légendes

        Une longue histoire, à poursuivre.

              Qu'il reste encore largement à écrire ou à réécrire





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Alerte rouge?

Cette dette dont on nous parle

            Presque tous les hommes,  politiques en tête, certains économistes du sérail unissent leur voix à des fins d'avertissement prenant parfois des accents tragiques: il y aurait le feu à la maison. On dramatise à souhait. Certains diront: pour susciter la crainte et la préparation des esprits à des mesures drastiques, les accablant de chiffres que nul ne peur vérifier. Il y a sans doute de cela, dans une certaine mesure. Que notre balance commerciale soit très déficitaire, on s'en doutait, les efforts de réindustrialisation n'ont pas étés à la hauteur, quoique constamment promis. Et nous sommes, comme beaucoup de pays européens, dans une phase dépressive en matière de production et d'exportation. La "mondialisation heureuse" des gourous de l'économie d'une époque n'est plus d'actualité.   


                                                                                                                       Mais que la dette soit devenue explosive comme on le répète à l'envi, voilà qui mériterait pour le moins quelques nuances et des comparaisons dans l'espace et le temps. Il n'y a qu'à se pencher sur le cas du Japon, qui n'est pas un pays failli. On se laisse facilement intimidé par les chiffres, Surtout quand on assimile naïvement dette privée et dette publique. Réduire la dette publique n'est pas toujours la bonne solution.  En soi, un endettement public est ambivalent. De combien les USA de Biden se sont endettés pour d'énormes investissement d'avenir? Ik faut tenir compte du contexte et des projections économiques... et des fausses routes:       "Bruno Le Maire,  à son départ de Bercy, après sept années de mandat, s’est dit « fier d’avoir sauvé l’économie française ». Une vue partagée par son successeur à Bercy, Antoine Armand, qui assure « mesurer la chance d’hériter d’un tel bilan économique ».  On ne comprend plus.      Les marchés financiers sont à l'affut, comme on pouvait s'y attendre, eux qui aiment pourtant la dette. Il n'y a donc pas lieu de céder à la panique même si le problème est sérieux. Même si on doit s'interroger sur notre dépendance aux marchs financiers et aux agences de notation, comme on l'a vu lors de la crise de 2008. L'ordre de la dette règne toujours. Efficacement    . Les baisses d'impôts successives n'ont rien arrangé.  La faute à qui?     __ Remettre l'économie française sur des bases saines est une urgence, certes, avant tout le reste.

        ______  Comme disait Mr Raffarin, qui mélangeait tout « Moi, j’ai des idées simples (…) c’est de la bonne gestion de père de famille, c’est cela qu’il faut faire. Moi je suis tout à fait favorable à ce que nous puissions, très rapidement, réduire les déficits" Cette référence aux « règles de bon père de famille » a été reprise par Sarkozy lors de la discussion du budget 2005.Pourtant, ce raisonnement apparemment irréfutable est un tissu d’absurdités et de contresens.( M.Husson)-"Il convient de ne pas confondre l’endettement des administrations avec celui du pays pris dans son ensemble : la dette publique n’est pas la dette de la France. La richesse nationale totale comprend les actifs non financiers (biens fonciers, immobiliers, équipements, etc.) détenus par l’ensemble des agents publics et privés, qui représentaient plus de six fois le PIB en 2006, contre quatre fois en 1993. Il faut y ajouter les avoirs nets sur l’étranger (c’est-à-dire la somme de toutes les créances privées et publiques sur l’étranger, moins celles détenues par les agents non résidents sur notre économie), lesquels représentaient 6 % du PIB en 2006. Au total, notre pays n’est donc pas endetté vis-à-vis de l’étranger. Comme le notent Creel et Sterdyniak, « la France consomme nettement moins qu’elle produit et ne vit pas “à crédit”.."_________________Dette publique : la France est-elle en faillite?"...L'essentiel pour juger de la soutenabilité d'une dette, c'est la capacité d'épargne du pays, qui signifie la capacité d'accumulation de richesses par un pays. Or il se trouve que lorsqu'on raisonne selon cette variable de solvabilité, la capacité de l'épargne de la France (20 %) est beaucoup plus élevée que la capacité d'épargne anglaise ou américaine, qui sont inférieures à 10 %.Donc déclarer la France en faillite, compte tenu de son taux d'épargne, serait déclarer la faillite de l'ensemble des pays riches de la planète, qui ont généralement une dette publique au moins aussi importante, et une capacité d'épargne moyenne plus faible..______________________

- Faut-il avoir peur de la dette publique ?:
"La dette publique s'annonce déjà comme un héritage durable de la crise. Elle a explosé dans presque tous les pays de l'OCDE, à la mesure de la violence de la récession. La France n'échappe pas à cette tendance générale: l'endettement public est passé de 64% du produit intérieur brut (PIB) en 2007 à 76% en 2009. Face à une chute spectaculaire de la demande privée fin 2008 et début 2009, les gouvernements ont maintenu le niveau des dépenses publiques et pris des mesures de relance, avec la bénédiction du Fonds monétaire international (FMI) et de la Commission européenne. Dans l'urgence, l'orthodoxie budgétaire a été remisée au placard, parce que les conséquences d'une dépression paraissaient bien plus graves que celles d'une dette publique alourdie.
Mais cela n'a eu qu'un temps. Alors que l'économie est loin d'être remise de la crise, la nécessité de lutter contre l'endettement public revient en force dans les discours et dans les agendas politiques nationaux et européen. La Commission a déterré le pacte de stabilité, et multiplie les procédures de déficit excessif à l'encontre des pays membres. En France, le grand emprunt sonne comme un dernier coup d'éclat présidentiel avant un long tunnel d'austérité.
___Certes, la dynamique actuelle de la dette publique n'est ni anodine ni sans conséquences. Mais 
à court terme, la phobie de la dette publique paraît une menace plus dangereuse que la dette elle-même. Parce qu'elle risque de conduire à un tour de vis budgétaire prématuré et excessif, qui pourrait tuer la reprise. Ce qui rendrait encore plus difficile la stabilisation de la dette. On se souvient qu'en 1995, la rigueur instaurée par le gouvernement d'Alain Juppé avait freiné la reprise amorcée l'année précédente, sans que le déficit public en soit réduit. Dans le contexte de reprise molle qui prévaut aujourd'hui, respecter les exigences de la Commission en matière d'assainissement budgétaire paraît suicidaire.
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La peur de la dette peut aussi être instrumentalisée politiquement pour forcer le passage de certaines réformes. En France, le risque est que l'assainissement des finances publiques ne serve de prétexte au gouvernement pour s'attaquer à l'autonomie des collectivités locales et pour réduire le niveau de protection sociale dont bénéficient les Français.
(S.M.)
-Dette publique : les questions qui fâchent
"
 Sur cette question de la dette publique, il faut prendre de la hauteur, s’interroger sur son cadre général et se demander, par exemple :
Pourquoi y a-t-il de la dette publique ? Autrefois, l’État n’était en déficit que quand il entreprenait une guerre coûteuse ; pourquoi les États sont-ils désormais en déficit permanent ?
Pourquoi un État doit-il verser des intérêts quand il a besoin d’argent ? Est-il vraiment une entreprise comme les autres ?
À qui paie-t-il des intérêts ? En France, deux tiers des bénéficiaires du service de la dette (remboursement du principal et versement des intérêts) se trouvent à l’étranger. Que font-ils de cet argent?
À qui l’État verse-t-il des intérêts en France ? À des banques, à des compagnies d’assurance, à des particuliers. Si ces particuliers ont de l’argent en trop qu’ils peuvent prêter à l’État, ne serait-il pas plus simple pour l’État de percevoir cet argent sous la forme de l’impôt ? Ce serait aussi beaucoup moins onéreux pour lui, puisqu’il n’aurait pas à verser d’intérêts sur la somme.
Pourquoi ne se pose-t-on jamais ce genre de questions ? On dira : « Parce que c’est dans la nature des choses ». Ou bien : « On ne pose pas ce genre de questions par manque d’imagination ». Mais le manque d’imagination s’assimile toujours au conservatisme : on se satisfait des choses comme elles sont ; ce faisant on confirme et renforce les structures de pouvoir dans leur état présent.
(PS : L’actualité est en train de confirmer rapidement ce que j’ai dit hier soir sur France 24 :
Il y a à nouveau un petit jeu sur les Credit-default swaps (CDS). Cette fois, ce n’est plus 1) Bear Stearns, 2) Lehmann Brothers, 3) Merryll Lynch, c’est 1) Grèce, 2) Portugal, 3) Espagne.
Ce que font en ce moment les marchés financiers n’est pas sans rappeler l’opération de George Soros qui coula la livre britannique en 1992 (quand on pense que le renouveau de la « science » économique est entre ses mains !)" (P.J.)
-Pour réduire la dette, aidons les riches à (bien) dépenser leur argent
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-Point de vue:
"...
une loi du 3 janvier 1973, loi voulue par Pompidou, alors président de la République pour un an encore, et Giscard d’Estaing, ministre des finances, opérait un changement révolutionnaire ou plutôt contre-révolutionnaire dans le finances publiques.
__Son article 25 stipulait en effet que désormais « Le trésor public ne peut-être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». Cet article interdisait désormais, dans un langage propre à ne pas être compris au commun des mortels (y compris sans nul doute des députés de gauche de l’époque qui ne déclenchèrent pas une tempête de protestations avec manifestations géantes dans la rue), à l’État français, de s’avancer à lui-même les fonds nécessaires pour combler son déficit budgétaire éventuel (lequel serait réduit d’autant en fin d’exercice par l’inflation) mais d’avoir recours pour ses besoins de crédit, comme un particulier, aux banques privées qui lui feraient payer bien sûr des intérêts !!!
__Certes pour les grandes dépenses, les relances économiques, l’État avait dû déjà avoir recours par le passé à l’émission d’emprunts qui s’étaient révélés très sûrs pour les prêteurs (ils étaient assurés que l’État rembourserait, ne ferait pas faillite) et néanmoins juteux pour les plus riches, puisqu’ils étaient souvent assortis de mesures fiscales qui favorisaient justement le plus ceux qui payaient beaucoup d’impôts.
__Le record en la matière avait été l’emprunt Pinay, sous la quatrième République. Car sa valeur de remboursement était indexée sur le cours de l’or. Comme celui-ci suivait au moins l’inflation et flambait même dans ces périodes d’incertitudes que constituèrent les guerres coloniales et la Guerre froide, ceux qui y souscrivirent firent, au détriment de tous les autres Français, le plus beau "coup" de leur carrière de spéculateurs.
__Devant le scandale que provoqua ce cadeau fait aux plus riches, Giscard d’Estaing, héritier 20 ans après de l’emprunt pas encore remboursé, ne fit ni une ni deux : il le prolongea encore, autant qu’il était possible.
__La loi voulue par le plus proche conseiller financier du général de Gaulle qu’était Pompidou (On remarquera les trois premiers présidents de la cinquième République étaient très impliqués dans cette situation) entraîna mécaniquement l’explosion de la dette publique, c’est-à-dire de celle de tous les Français. Elle était déjà de 229,15 milliards d’euros en 1979 (valeur actuelle après prise en compte de l’inflation sur 20 ans), et représentait 21% du Produit Intérieur Brut (toute la richesse produite par le travail des Français) en un an. En 2006, elle avait atteint 1 149,9 milliards d’euros, et représentait 63,9% du PIB !!!
Bien sûr, entre temps, il y avait eu le ministère Balladur : désireux comme Giscard, Pompidou, de Gaulle et autre Pinay, de favoriser leurs amis les plus riches par une fiscalité allégée, sans cependant mettre dans la rue les travailleurs par une austérité insupportable (et contre-productive pour l’activité économique) l’ex-premier ministre avait ouvert en grand les vannes du déficit budgétaire.
On aurait pu espérer que l’Union de la gauche arrivant au pouvoir en 1981, supprimerait la loi Pompidou-Giscard et permettrait de nouveau à la France de se prêter à elle-même. Mais il était trop tard ! L’adhésion aux traités européens l’interdisait déjà !
Depuis,avec l’adoption de la monnaie unique (sauf pour les Britanniques, donneurs de leçons économiques ... mais pour les autres) le système a été sur-verrouilléC’est désormais une banque indépendante se comportant comme une banque de statut privé, la Banque Centrale Européenne qui contrôle le taux d’intérêt de base sur lequel se fonde celui que doit payer l’état emprunteur.
Or pour empêcher les particuliers de trop emprunter ce qui paraît-il relancerait l’inflation, la BCE a toujours fixé des taux directeurs d’intérêts les plus hauts. ce qui n’a fait que faire exploser la detteAvant la grande crise actuelle qui ne fait que commencer, de bons esprits préconisaient pour résorber cette dette, non d’augmenter les impôts directs sur les plus hauts revenus pour améliorer le "pouvoir d’achat" de l’État, mais par différents procédés de faire baisser les salaires et les retraites et diminuer les dépenses publiques. Ce qui ne pouvait manquer que tuer la demande et diminuer en cercle vicieux le PIB et les revenus de l’État en même temps que cela augmentait le chômage
.Outre qu’en révélant son étendue effrayante, la dette publique sert à "calmer" les légitimes revendications des travailleurs (« Non seulement les caisses sont vides mais en plus on doit de l’argent »), elle permet également aux banques privées et leurs actionnaires, en ayant pour débiteur le plus sûr client qui soit, à savoir l’État lui-même, de s’offrir une durable rente de situation. Elle compense en partie les pertes que leur confiance irraisonnée envers leur maîtresse idolâtrée à tous, l’économie américaine, leur a fait subir.La France a payé depuis 1980 1176 milliards d’euros d’intérêts. Sa dette actuelle s’élève à 1149 milliards d’euros. 1176 - 1149 = 27. Si la France se prêtait à elle-même, au lieu d’une dette abyssale, elle se retrouverait avec 27 milliards d’excédents. CQFD" 
(Webrunner)>video ________________
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dimanche 29 septembre 2024

Indécence et impunité

  Il a osé

      Sans même que ce soit relevé, encore moins contesté.

              Le fils de N. Sarkozy fait l'apologie en direct de crimes de guerre sur LCI (ICI). Sans aucune nuances, ni surtout d'empathie minimale concernant les victimes civiles. Contrairement à une certaine presse israélienne (ou ici), concernant Gaza, et les propos de nombreux intellectuels et de journalistes juifs, comme Schiffer, comme Burg (voir ici) ou Leibowitz et David Grossman, comme l'analyse périodiquement le quotidien Haaretz dans ses colonnes, ou comme le dit Orly Noy....   ___ Voir aussi ___


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Petit billet dominical

__  Emprise

__ Survivre

__ Transgressions

__ Précipitation       

__ Liban 2006

__ Etre interne

__ Sauver l'AMU

__ Panne à l'ONU

__ Image iconique

__ Morts anonymes

__ Nouveau journalisme

__ Alpinisme spectacle

__ Pacte vert compromis

   ____________ Revue de presse.____________

samedi 28 septembre 2024

Espionnage et décrédibilisation

Un lobbying pas comme les autres 

               C'est plus que du lobbying. Ce n'est pas la première fois que des tentatives de décrédibilisation s'efforcent de semer le doute et de répandre la critique sur des sites dits d'informations ou d'alertes qui remettent en cause certains intérêts douteux bien établis et rentables.  Comme la plate-forme américaine privée Bonus Eventus qui "a accumulé et partagé des informations personnelles sur des scientifiques et des militants critiques des OGM ou des produits phytosanitaires pour mieux les décrédibiliser, dévoilent « Le Monde » et un collectif de médias.."   


                                         Les faits sont graves, relevant de l'espionnage, du fichage et de l'intrusion dans la vie privée de chercheurs ou de journalistes spécialisés: "...
Par le biais d’une plate-forme en ligne privée, des cadres des principaux fabricants de pesticides et des biotechnologies ont accès, depuis plusieurs années, à un vaste fichier de personnalités considérées comme « critiques » de l’agriculture intensive, qui a massivement recours aux intrants chimiques et aux organismes génétiquement modifiés. L’échelle et la précision de ce fichage, opéré sans distinction de nationalité, sont inédites. Informations sur la famille, la vie privée, le patrimoine et les revenus, divulgation d’adresses personnelles, d’antécédents judiciaires éventuels et parfois d’opinions politiques, informations trompeuses et malveillantes : cette base de données accumule les munitions, prêtes à être utilisées pour déstabiliser, décrédibiliser ou nuire.  Obtenus par le média d’investigation Lighthouse Reports et partagés avec Le Monde et plusieurs médias internationaux, les documents internes de cette plate-forme, baptisée « Bonus Eventus », indiquent que plus de 500 scientifiques, militants écologistes, journalistes ou encore experts des Nations unies figurent dans ce registre. Celui-ci apparaît beaucoup plus détaillé et sulfureux que le « fichier Monsanto », révélé en mai 2019 par France 2 et Le Monde.."              Comme par hasard, le patron de la plate-forme en question est un ancien responsable de Monsanto. La pratique de collecte d'"informations " sur des opposants à l’industrie agrochimique rappelle le scandale du fichage de personnalités publiques, journalistes et militants par Monsanto dans le but d’influencer le débat public sur l’interdiction de l’herbicide glyphosate. L’agrochimiste, racheté par le groupe allemand Bayer, a écopé en juillet 2021 d’une amende de 400.000 euros prononcée par la Cnil, gendarme français des données personnelles. Selon ce dernier, le fichier incriminé contenait pour chacune des plus de 200 personnalités référencées une « note allant de 1 à 5 » permettant « d’évaluer son influence, sa crédibilité et son soutien à la société Monsanto sur divers sujets tels que les pesticides ou les organismes génétiquement modifiés ».                                                                                                     Monsanto, ici de manière interposée, continue de semer le doute, et pire, selon ses habitude commerciales...qui ne relèvent pas du bon génie   ______________________

vendredi 27 septembre 2024

Question d'accents

 Un accent peut tout changer...                                                   

Soudan sacrifié

Terrible bilan 

             La guerre civile qui se déroule là-bas semble ne concerner que très peu de monde, surtout quand tous les regards sont tournés vers le Moyen-Orient. Le bilan de la guerre civile en cours est déjà dramatique. Après l'affaire du Darfour, qui n'est pas réglée, loin de là.                      "...Bien que le Darfour ait connu des périodes intermittentes de réduction de la violence ces dernières années, en particulier pendant la période où la mission conjointe ONU-Union africaine (MINUAD) opérait dans cette région agitée, la situation a pris une tournure drastique avec le déclenchement du conflit en avril 2023 entre les groupes paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) et les forces armées soudanaises.  S’adressant au Conseil de sécurité en novembre, Martha Ama Akyaa Pobee, Sous-Secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique, a déclaré que les hostilités s’étaient « intensifiées » et que le Soudan était « confronté à la convergence d’une calamité humanitaire qui s’aggrave et d’une crise catastrophique des droits de l’homme ».L’escalade de la violence dans la région du Darfour au Soudan fait craindre que les atrocités commises il y a vingt ans ne se reproduisent....De nombreux travailleurs humanitaires ont été tués au Darfour, tandis que d'autres travaillent dans des conditions extrêmement difficiles pour venir en aide aux civils.  L'OCHA affirme que le Soudan représente la plus grande crise humanitaire au monde, mais le plan de réponse n’est financé qu’à 33%. Le bureau humanitaire a déclaré que sans plus de soutien, « des milliers de personnes.??" mourront » 


   ___Une année de guerre déjà meurtrière, dans des affrontements ethniques à rebondissements.                    Les estimations sont effrayantes, dans ce pays depuis longtemps instable, objet de convoitises        __ Mais qui s'en soucie?...


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jeudi 26 septembre 2024

Un peu d'humour

  Ne nuit pas.

       Surtout dans la morosité d'aujourd'hui.

                     Surtout quand cela vient de haut«Si aujourd'hui notre niveau de dette est élevé, c'est parce que j'ai sauvé l'économie française» ! (BL)

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Varia

 __ Union?

__ Bédoins

__ Pollution

__ Censure

__ Recadrage

__ Impuissance

__ Amazonie

__ Irrecevable

__ Glissement

__ Casse-tête                               

__ Conflits d'intérêts

__ Logique de guerre

__ Europe en panne

__ Marché des pesticides

__ Mots et manipulation  ______________________________

mercredi 25 septembre 2024

Grand remplacement

 Du mythe à l'idéal


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Quand les extrêmes s'attisent

           Israël contre Israël

                  Disproportionnée! C'est un euphémisme. La riposte israëlienne au Liban, aveugle et terriblement meurtrière, est en train de créer un nouveau désastre humain, mais aussi prépare les conditions de nouveaux affrontements au Moyen Orient. Une poudrière se met en place, où les responsabilités sont partagées, mais non dans les mêmes proportions. La montée des extrêmes de part et d'autre est de mauvaise augure mal de l'avenir. Comment réparer de telles déchirures, quand rien d'autre que des incantations vaines tiennent lieu de négociations.       


                                                                            Certes les responsabilités sont partagées, à Gaza comme eu Liban, où le Hezbollah a contribué à affaiblir considérablement le pays, s'appuyant sur un pays failli, politiquement et économiquement. Mais la responsabilité de l'extrême droite israëlienne est écrasants. depuis la montée en force de Netanyahou et de son extrême-droitisation auquel une majorité du peuple s'est opposé jusqu'ici en vain. Hier soir Arte a présenté une assez longue émission, relativement équilibrée sur ce qu'est devenue la vie politique à Tel-Aviv, critiquée antres par d'anciens présidents comme Olmer. Comme le note Télérama: "...Deux pyromanes. Voilà ce que sont Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, ministre de la Défense — tous deux membres du gouvernement de Benyamin Netanyahou. Deux figures de l’extrême droite nationaliste et religieuse la plus radicale, dont l’habile coalition a permis à l’actuel Premier ministre d’Israël de revenir au pouvoir, en décembre 2022. Soit deux figures émergentes du paysage politique israélien. Mais avec quel dynamisme et quel talent ils se sont appliqués à y devenir omniprésents ! Et quelle complicité des médias, aussi, qui, en banalisant leur discours de haine, ont fait d’eux de véritables rock stars ! De bien réels fanatiques, pourtant, qui, derrière leur soi-disant « charisme », faisaient hier encore l’apologie du terrorisme juif, pour éradiquer les Arabes de la terre d’Israël biblique (laquelle, selon ces « maximalistes territoriaux », s’étend jusqu’en Arabie saoudite). Et en premier lieu, évidemment, les Palestiniens, qu’ils rêvent de voir disparaître, par tous les moyens…En brossant les portraits croisés de ces deux politiciens aussi cyniques que toxiques, Israël, les ministres du chaos (précédé, à 20h55, du documentaire d’investigation Attaque du 7 octobre : l’enquête
) donne surtout à voir, à travers eux, dans quel état d’irrationnalité la société israélienne a basculé. Il n’y a plus qu’à y mettre le feu pour qu’elle s’embrase. Ce à quoi le duo Smotrich-Ben Gvir s’emploie sans complexe, depuis le 7 octobre 2023 : saisie de 800 hectares de terres palestiniennes par l’État et construction de trois mille cinq cents nouveaux logements en Cisjordanie d’un côté, campagnes de distributions d’armes gratuites aux colons de l’autre… Jusqu’où cela ira-t-il ?"       


                                                                                                 Les plus grandes dérives ont commencé en 2022, suscitant de puissantes réactions des citoyens les plus lucides. La route vers le "Grand Israël" était tracée. L'impasse était totale. Les deux ministres les plus extrêmistes, Smotrich et Ben Gvir, impliqué dans l'assassinat de Rabin, semblent avoir gagné, avec l'appui de Bibi, qui préfère la guerre, dans son intérêt à courte vue..                                                                                                                                  
 
 "Nous gagnons chaque bataille, mais nous perdons la guerre..."____Ce constat critique adressé aux gouvernements successifs d'Israël, surtout depuis l'époque Rabin, n'émane pas de quelque antisémite borné ou de quelque anti-israëlien notoire, ou même d'un journaliste de Haaretz, souvent critique à l'égard de la politique du Likoud et de ses alliances avec les sionistes les plus radicaux.  Non. il émane d' un ancien haut représentant du Shin Beth, le pendant israëlien du FBI américain, aux méthodes discutées, qui, avec d'autres membres, plus que perplexes, s'en prend à la politique suicidaire menée par les différents gouvernements d'Israël, du Likoud en particulier, qui ont mené la politique du pire en prétendant défendre l'intérêt du pays,___________

mardi 24 septembre 2024

Et après?

  Seront-ils irréprochables et modestes?

          Pas sûr...

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Alertez les bébés!

       Business au berceau

      On attend des crèches qu'elles soient des endroits sûrs où les petits devraient être gardés avec attention, nourris, occupés, choyés. par un personnel bien formé à cet effet. Or, il y a un problème dans certains de ces lieux, notamment privés. C'est le journaliste Victor Castanet qui lève le voile sur certains dysfonctionnements où la rentabilité marque surtout la logique de fonctionnement. Les fonds d'investissement ont trouvé une manne de choix.


Comme il l'avait déjà fait, après une longue enquête sur le fonctionnement d' Ehpad privés, qui a soulevé des réactions très vives jusqu'au sommet, la logique d'entreprise s'étant invité jusque dans certaines maisons "bien sous tout rapport". Mais on apprend que l'on "gère" aussi les bébés, avec le même souci de rentabilité que chez Korian. People and Baby n'est pas un exemple de soins appropriés. Une crise profonde, dont certains aspects seraient politiques, car il y a des investissements publics dans ce système low Cost:

   "...
Lundi 23 septembre, huit familles seront ainsi appelées à la barre, côté victimes. Devant le tribunal correctionnel de Lille, l’ancienne infirmière et l’ex-directrice de l’établissement seront jugées pour des suspicions de violences sans incapacité sur mineur·es de moins de 15 ans, commises par une personne ayant autorité, entre 2019 et 2021. Pour People & Baby, gestionnaire de 700 établissements en France, la date de ce procès ne peut tomber plus mal, alors que les dérives de l’entreprise sont au cœur du livre que le journaliste Victor Castanet consacre, en cette rentrée, aux maltraitances dans les crèches privées et aux dysfonctionnements de tout un secteur..."     
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lundi 23 septembre 2024

Défier le pouvoir

Un film à voir sur  l'horreur totalitaire.

           Puissant et courageux

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Coup de geule

               Il serait temps de ne pas singer les anglos-saxons. de la manière la plus ridicule qui soit, au sein même de  nos institutions.              "... La dernière étude d’Education First, publiée ce mois-ci, place la France à la 31ème place des pays maîtrisant l’anglais, derrière le Costa Rica, le Nigéria, l’Estonie et l’Argentine. Pas de quoi fanfaronner..." 

Vidéo de l’humoriste Karim Duval sur le franglais.

                                                                                                                                                                "Publicité, ministères, grandes administrations, conseils régionaux… les anglicismes ont envahi tous les champs lexicaux. On est loin de l’injonction gaullienne intimant de stopper « l’emploi exclusif de l’anglo-saxon ».  Quand Clairefontaine, marque bien connue des écoliers, vend son slogan « September is coming » tout en revendiquant son ancrage économique français, on se gratte la tête. Idem quand Roche Bobois évoque son « French art de vivre » ou Michelin son « motion for life ». À la tête du Conseil de l’éthique publicitaire, le sociologue Dominique Wolton s’agace du ridicule assorti à la prétention de certains slogans pour lesquels « il semble impossible de justifier le non-usage du français, particulièrement lorsque ceux-ci s’adressent aux Français et plus encore lorsqu’ils émanent d’entreprises hexagonales ». Malgré les efforts de la loi Toubon, qui fête ses 30 ans, les termes anglo-américains pullulent dans la publicité, le commerce et l’entreprise. Mais il y a plus grave. L’Académie française, qui a publié un rapport sur le sujet, désormais disponible en librairies – N’ayons pas peur de parler français (Plon) –, dénonce une présence massive et nouvelle du franglais dans « le langage des responsables des institutions »                     Une "modernisation" dérisoire

                                                Les Français sont en train d'être "managés" rapidement , insidieusement. Sous prétexte de "modernisation". Cela ne date pas d'aujourd'hui et le phénomène restait dans des limites acceptables. Toutes les langues participent à des échanges linguistiques au cours de leur histoire, mais là on assiste actuellement à un mimétisme accéléré, généralisé, encouragé par le business ambiant et certaines élites américano-centrés, un tropisme étrange, qualifié de  ridicule par ceux qui nous jugent, même sur les bords de l'Hudson. Ce n'est plus seulement: parlez-vous franglais? Tous doivent s'y mettre pour ne pas être jugés has been. Il suffit de parcourir les rues d'une ville pour s'apercevoir que les rues sont bourrées d'anglicismes plus ou moins douteux. Même Paul Bocuse s'y met allégrement. Mais où va-t-on?...                                                                                                                                                              L'anglomanie domine, au fur et à mesure que notre langue s'affaiblit, que son apprentissage se réduit. Le globish se répand à grande vitesse. Ce qui stupéfierait un Québecois. François 1er se retournerait dans sa tombe. Le Général aussi. Si encore on utilisait un anglais de bonne tenue, modérément, à l'égal des autres, même au sein du Conseil de l'Europe, ce serait un moindre mal, mais c'est tout le contraire qui se produit: un mauvais globish sans retenue et à tous propos fleurit dans tous les domaines, pas seulement commercial. Dans les aéroports, on comprendrait, mais dans le commerce de base notamment, c'est l'envahissement, voire la colonisation. Même chez mon coiffeur et mon chauffagiste... Le globish business est partout..   La loi Toubon, c'est pas tout bon. Les barrages symboliques ont cédé. Un dispositif qui a largement échoué dans la course à la mondialisation sans frein sous hégémonie anglo-saxonne. La loi linguistique du vainqueur s'est imposée, ou plutôt des sous-produits. Pourtant ce n'était pas inéluctable. Les résistances canadiennes le prouvent.                 ________  "....En 1994 cette loi était passée pour « protéger le patrimoine linguistique français  ». Déjà, le Conseil Constitutionnel en avait limité la portée au service public. Vingt-sept ans après, elle est tellement inefficace que notre future carte d’identité sera bilingue, et le globish bourgeonne dans bien des communications de nos services publics, sans même parler du secteur privé. La France a donc besoin d’une nouvelle loi pour rétablir le français comme seule langue de communication de notre pays...."                                                                                                                                                                             Globish is fun. Il est partout, même là où il n'a pas lieu d'être, et gagne du terrain tous les jours., cet anglais rétréci à quelques centaines de mots, qui est a mille lieues de la langue-mère, fine et complexe. Utile dans certains usages techniques et professionnels, il devient en dehors parfois du plus haut ridicule dans ses usages quotidiens de plus  plus fréquents, se voulant sans doute une pratique de la plus haute modernité.

     "... What did you expect ? », « what else ? », la gamme « make up » de l’Oréal : lentement, mais sûrement, la langue anglaise gagne du terrain sur notre territoire, dans tous les domaines. Slogan publicitaire, noms de produits ou de magasins, noms des films. A quand le coup d’arrêt ?
  Il est sacrément paradoxal de constater que depuis le vote de la loi Toubon, insidieusement, mais sûrement, notre belle langue perd des parts de marché dans notre espace public national
      "..;Tout le problème vient du fait que cette progression, aussi certaine soit-elle, est lente, et donc peu spectaculaire. Pourtant, pour qui parvient à se souvenir de la situation d’il y a 20 ou 30 ans, la situation s’est largement dégradée. Nous allions faire nos courses dans des Atac ou des Champion, et non des Simply Market ou des Carrefour Market. Le nom des films était presque toujours traduit dans la langue de Molière. Relativement peu de produits avaient des noms aux consonances anglo-saxonnes.

   Mais le pire est sans doute atteint dans la communication, où il semble qu’aujourd’hui une communication sur trois comporte un mot d’anglais. On trouve « l’art de vivre, by Roche Bobois ». On se demande bien quel est l’intérêt de mettre « by » au lieu de « par ». Et on ne compte plus les marques qui adoptent des signatures en anglais, certes traduites, mais le plus souvent de manière trop discrète. Schweppes demande « what did you expect ? », Nespresso, « what else ? », Adidas affirme « get ready ! », Sony soutient « this is for players » pour sa nouvelle console, Evian promet « live young ». On ne voit pas bien l’intérêt qu’il y a à ne pas traduire en français ces slogans, qui ne sonnent pas moins bien qu’en anglais. Et passons sur le « motion and emotion » de Peugeot, absolument incompréhensible...."
   Bien vu. Et ça continue, jusqu'à la saturation, ce qu'éviteraient de faire les Québécois Voilà notre langue bien mise à mal. Et le mimétisme se répand en tous domaines.
           Un choix qui n'est pas neutre:
   "...Ceux qui prônent l’anglais comme langue internationale voient moins clair, moins net et moins loin que David Rothkopf, ancien conseiller de l’administration Clinton qui, en 1995, avait écrit : "Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais ; que, s’il s’oriente vers des normes communes en matière de télécommunications, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines ; que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les Américains se reconnaissent." (In Praise of Cultural Imperialism, Foreign Policy, Number 107, Summer 1997, pp. 38-53)
     Le globish évolue souvent en proportion inverse de la maîtrise de sa propre langue, dont on finirait presque par avoir honte..face à la langue des "maîtres".
       Il colonise la toile
                                 Pas seulement nos rues. 
         Hors de lui, point de salut.
   L'anglais, du moins celui que nous parlons mal facilement, comme disait Churchill, est devenu notre nouveau latin, avec la montée en puissance technologique de l'Empire, avec le triomphe de la Silicon Valley, avec la numérisation galopante d'une grande partie de notre vie, dont les clés sont ailleurs.

   La langue ou la sous-langue du colonisateur fait florès jusque dans nos rues, se niche dans moindre aspect de notre vie quotidienne, jusqu'au coiffeur du coin qui a mis son enseigne à l'heure de Londres ou le petit restaurateur qui ne fait plus la cuisine, mais des happy meal..
       Un globish à tout faire, en quelque sorte, pour faire "moderne".
   Dans le monde des open space, on jargonne sans retenue un globish douteux.. A Science Po, on se démarque du vulgum pecus. Les élites se délitent.
   La langue dénaturée de Shakespeare et ses dérivés ont  pris le haut du pavé dans notre enseignement.
       Certains résistent encore, mais au Québec on fait de la résistance. La dérive est constante depuis plus de vingt ans
        C’est dès les années 60 qu’apparaissent les prémisses de la démission linguistique de nos élites.   Le général de Gaulle comme Georges Pompidou ont une conscience aiguë du danger. Ce dernier définira clairement l’importance de l’enjeu : « Si nous reculons sur notre langue, nous serons emportés purement et simplement. C’est à travers notre langue que nous existons dans le monde autrement que comme un pays parmi les autres ». 
    Mais ce phénomène de démission, jusque-là marginal, prendra une autre dimension quand l’exemple du renoncement viendra de la tête de l’État.   Le signal, l’acte spectaculaire de capitulation linguistique, date du 27 mai 1974, jour de l’élection à la présidence de la République de Valéry Giscard d’Estaing : reléguant le français au rang d’un patois local, c’est en anglais qu’il commenta sa victoire devant la presse étrangère. Le nouveau président enfoncera le clou en 1976 à la Nouvelle-Orléans où il prononcera son discours exclusivement en anglais devant des milliers de Cajuns catastrophés par une telle trahison !  Avec Jupiter, n'en parlons pas...
        A Bruxelles, le français, pourtant langue officielle, est délaissé de plus en plus. Chez nous, dans des grandes entreprises, des notes de services circulent maintenant en anglais, sans justification aucune.
     Le globish déferle dans tous les secteurs:
     
          Bafouant leurs propres règles, les gouvernants ignorent l’article II de la constitution (« la langue de la République est le  »), ainsi que la loi de 1994 (dite loi Toubon), votée unanimement par le Parlement, et qui dispose que « le français est la langue de l’enseignement, du travail et des services »). 
      En effet, La  a institué l’ comme langue de l’Université et les quelques restrictions cosmétiques apportées à cette loi ne sont pas respectées--Les services publics et les entreprises détenues et/ou pilotée par l’Etat (Poste, SNCF, Air-France, EDF, etc.) multiplient les produits dénommés en anglais au mépris des usagers francophones et des étrangers non anglophones qui résident dans notre pays--Les publicités diffusées aux heures de grande écoute par les médias, y compris publics, sont fréquemment rédigées en anglais ou en franglais sans que cela n’émeuve en rien le « Conseil supérieur de l’audiovisuel »--Le gouvernement s’apprête à céder au chantage d’un magnat de la production cinématographique qui prétend obtenir des fonds publics pour tourner ses superproductions en anglais--Une initiative de l’Inspection d’anglais invite les professeurs de cette discipline à militer pour l’enseignement en anglais des autres disciplines !--Un cartel de radios commerciales prétend de fait en finir avec les quotas de chanson francophone passant à l’antenne, alors même que les jeunes chanteurs francophones ont de plus en plus de mal à trouver des lieux d’accueil, de lancement et de diffusion--Nombre de colloques universitaires ou scientifiques se tenant en France contournent la langue de Victor Hugo et d’Aragon bien que ces institutions bénéficient du financement public issu des impôts de tous : que devient le devoir pour les intellectuels et des savants, que proclama initialement Descartes en 1637 (Discours de la méthode), de s’exprimer dans la langue d’usage de la population ? --Que devient le droit de comprendre de nos contemporains quand trop de pseudo-experts, de publicitaires, de journalistes s’adressent au public avec des expressions que la majorité des citoyens ne comprend pas ou que pire, elle comprend de travers ?__Nombre d’entreprises imposent à leurs salariés de travailler en anglais ou en jargon franglais, ce qui est source d’humiliation, de discriminations et d’insécurité ; certains secteurs économiques ne recrutent plus que des cadres supérieurs « English Mother Tongue », ce qui institue une préférence nationale à l’envers, symétrique de la honteuse « préférence nationale » lepénisteLes quelques protections qui subsistent encore autour de notre langue commune sauteraient bien évidemment avec la mise en place du « Grand Marché Transatlantique », dit TAFTA, que les autorités françaises et européennes négocient actuellement dans le dos des citoyens__L’UE révèle sa nature dictatoriale en méprisant ses propres traités qui l’obligent à respecter le plurilinguisme : l’anglais devient de facto la seule langue officielle de l’UE et le gouvernement français tolère que Pierre Moscovici, actuel commissaire européen et ancien ministre français, écrive ses « lettres de cadrage » (fustigeant tous les acquis sociaux de notre peuple) en anglais à Michel Sapin. __Déjà, la ministre sarkozyste Christine Lagarde, dite « Lady The Guard », prétendait obliger les hauts cadres du ministère des finances à correspondre en anglais à l’interne !__Le patronat « français » et européen pousse honteusement à la roue : on se souvient du mot du Baron Seillières devenu président du super-syndicat patronal « Businesseurope » et déclarant devant Jacques Chirac : « désormais je ne vous parlerai plus qu’en anglais, la langue des affaires et de l’entreprise ».__La langue de travail de l’armée française asservie à l’OTAN et à ses entreprises prédatrices devient l’anglais sans que cela émeuve le haut encadrement de la défense de moins en moins « nationale » et de plus en plus atlantique et néocoloniale...
       And so on...
  Alors que le français (entre autres) a façonné l'anglais.
      Oui à l'anglais. Non à l'anglais envahissant!
       Résister à la pulsion mimétique anglo-saxonne, c'est résister à une forme de sujétion, car une langue n'est jamais neutre, elle véhicule et impose ses modèles.
   L'anglomanie vire vite à l'anglocratie.
   On l'a déjà dit: La fuite en avant vers le tout-anglais correspond à des rapports de forces politiques clairement explicités:
   A  l'heure ou le libre-échange euro-américain va se mettre en place, il faut se remettre en mémoire quelques affirmations non dépourvues d'ambiguïtés:
  -"L'Anglais est la langue du vainqueur", disait le général Jean Béca
  -« L’anglais est l’avenir de la francophonie », osait B.Kouchner
   -Dans son rapport de 1987/88, le directeur du British Council écrit «  Le véritable or noir de la Grande-Bretagne n’est pas le pétrole de la Mer du Nord mais la langue anglaise . Le défi que nous affrontons est de l’exploiter à fond.  »
  Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le Monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais et que, s’il s’oriente vers des normes communes en matière de communication, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines et que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les américains se reconnaissent...Les Américains ne doivent pas nier le fait que, de toutes les nations dans l’histoire du monde, c’est la leur qui est la plus juste, la plus tolérante, la plus désireuse de se remettre en question et de s’améliorer en permanence, et le meilleur modèle pour l’avenir ...affirmait David Rothkopf dans Praise of Cultural Imperialism, 1997)       
         Une langue n'est pas neutre et son abandon ou son affaiblissement progressif a des incidences sur les structures de la pensée, sur sa maîtrise.
                                     Mais le soft power a sa logique._____
   Le New York Times lui-même se moquait avec mordant de ce que nous sommes devenus:
               "...Ce phénomène d’anglomanie qui semble se généraliser dans toute la France et dont les illustrations ne laissent pas d’étonner. La langue de tous les jours en est affectée ; dans les commerces, les médias, les publicités, en politique, on emprunte directement à l’anglais pour faire moderne, tendance, à la page, pour se distinguer de la « plèbe » restée franchouillarde, pour marquer son appartenance à un monde unifié, globalisé, interconnecté, électrostatique, sans frontières. Les emprunts à l’anglais sont de plus en plus délibérés, choisis à la manière d’une signature, d’un logo, d’une image de marketing qu’on lance à la volée pour épater le Gaulois ; plus l’emprunt est fracassant, grossier, tonitruant, meilleure est la réclame. Ainsi à la télévision française organise-t-on des « Talk », comme si la langue française était sans ressource pour nommer une émission de variété. Même le monde de la littérature se place sous le patronage de l’anglo-américain. Ainsi, s’inspirant du Courrier International, pourtant fondé comme une entreprise d’ouverture à la diversité linguistique, un magazine de recensions de livres a pris le nom de Books , façon désinvolte d’annexer une publication française au modèle anglo-saxon de revue littéraire (comme le New York Review of Books). Sur la scène parisienne, se faire jouer les trésors de la littérature française en anglais semble être du plus grand chic : ainsi le renommé théâtre du Châtelet a-t-il mis à l'affiche du 28 mai au 4 juillet 2010 une production anglaise de la comédie musicale Les Misérables d'Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg originalement conçue en français d'après le célèbre roman de Victor Hugo. (Quand verra-t-on sur les scènes londoniennes une comédie musicale Hamlet ou King Lear en français?)
Dans les grandes entreprises françaises, l’anglais a supplanté le français dans les rouages névralgiques; mêmes les entreprises à vocation strictement nationale voient arriver à leur tête des armées de jeunes managers formés à l’anglo-saxonne, pressés d’appliquer les recettes apprises en anglais à la lecture de manuels américains. Les universitaires français se convertissent aussi frénétiquement à l’anglais. Le prestige des publications dans les grandes revues et maisons d’éditions françaises a faibli ; les embauches dans les universités, les promotions, les honneurs se jouent de plus en plus sur la capacité à publier en anglais dans les forums mondialement cotés, à s’insérer dans les réseaux de recherche « européens » où tout se décline en anglais. Les grandes écoles et les universités françaises, au nom d’une autonomie fraîchement accrue, multiplient les programmes et les formations bilingues ou donnés strictement en anglais, dans l’espoir de toucher une part du marché lucratif des étudiants étrangers qui rêvent de vivre « a french experience » sans dépaysement linguistique. Il n’est pas rare que des professeurs français se vantent de donner leur cours en anglais, sans protestation des bacheliers français, au grand dam des étudiants…. étrangers que la France séduit encore par la langue et la culture
. Même le vocabulaire de la politique française se ressent de cette anglomanie. Le secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a proposé en avril 2010 de renouveler les politiques sociales françaises en s’inspirant du « care » britanniquev. La diplomatie française s'est mise aussi à l'english, en publiant, sous l'impulsion de Bernard Kouchner, ses cahiers (Mondes) en version bilingue. On applaudit même en France à « l'impérialisme cool de l'anglais », ainsi que l'a fait le thuriféraire de la culture américaine Frédéric Martel, dans un texte publié dans Le Point du 28 juillet 2010, « Français, pour exister, parlez English », où il clame sans ambages sa conviction que le français est incapable d'être autre chose qu'une langue de Gaulois rétifs à la modernité, sans dimension internationale ni même européenne. ______