Tout change et se précipite de l'autre côté de la Méditerrannée.
Un basculement du monde.
L'ancien laisse place à du nouveau, que nous ne pouvons discerner dans ses aboutissements ultimes
Les repères se brouillent, les outils d'analyse deviennent largement obsolètes.
Des clivages qui sautent.
Fin d'une glaciation.
Rester ouvert à cette grande gestation historique, cet accouchement douloureux et joyeux, qui ouvre à tous de nouveaux horizons, redonnant à la politique toute sa valeur.
A bientôt...
CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus]
Ça va jazzer
https://www.jazzradio.fr/
vendredi 25 février 2011
mercredi 23 février 2011
La Lybie, vite!...
Jamais encore depuis longtemps, le principe d'ingérence humanitaire, habituellement si flou et équivoque, ne s'est imposé avec tant d'évidence, d'urgence, de nécessité!
Un cas d'école ...
Rien n'est simple cependant.
Un autocrate aux abois, héritier de la politique arabe de l'Occident et excellent client, déclare la guerre à son peuple, une guerre totale, criminalise la révolte, se venge avec la plus grande cruauté, tout en annonçant...le pire!
Mais où sont passés nos beaux prêcheurs, naguère prêts à nous embarquer, la fleur au fusil, dans les aventures guerrières très sélectives du Kosovo ou de l'Irak?...Auraient-ils cédé aux sirènes de la diplomatie feutrée à double détente, aux intérêts puissants des pétroliers craignant pour leurs réserves...Y a-t-il encore des cerveaux à NY ? "Hausser le ton" est dérisoire...
Seul BHL, pour une fois, sortant de son salon, intervient publiquement pour que les instances internationales se donnent les moyens d'éradiquer au plus vite cette spirale infernale, avant l'irrémédiable
-La France a vendu des armes à un fou
samedi 19 février 2011
Fonctionnaires: nantis?
La chasse est ouverte
Trop de fonctionnaires en France...
....disent certains, dont le premier des fonctionnaires
Tous des privilégiés, des fainéants et des improductifs...annone-t-on dans certains milieux
On peut le voir à travers l'exemple suivant parmi tant d'autres...
Comparer ce qui est comparable et poser les bonnes questions
"...Le débat est toujours intense en France sur le nombre de fonctionnaires. Trop, évidemment, aux yeux de leurs détracteurs qui assurent que l'Education nationale est le plus gros corps constitué du monde devant l'armée rouge. Ce qui est faux, car c'est le NHS, National Health Service, le service de santé britannique, qui détiendrait ce record avec plus de 1,7 million d'employés. Pas du tout, répondent leurs défenseurs qui pointent la baisse du niveau de qualité de service - pas seulement dans l'enseignement - depuis qu'a été instaurée par Nicolas Sarkozy la règle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite..."
_A l'heure de l'affaiblissement de l'Etat sous les coups de boutoirs du dogme libéral, de la privatisation galopante de certains services ci-devant publics, les fonctionnaires ont mauvaise presse. On joue démagogiquement sur la précarité qui se généralise dans le privé pour jeter l'opprobre sur une fonction à statut relativement stable, dont la justication première est le service citoyen, dans les domaines où l'intérêt général est le critère essentiel, où la logique des intérêts financiers n'ont pas leur place. Pourtant,elle commence à se pointer dans des domaines jusqu'ici préservés, comme ceux de la santé et l' éducation...
"La France n’est pas la championne du nombre de fonctionnaires. C’est ce que révèle une étude Centre d’analyse stratégique (sous la direction de Matignon), qui a mené pour la première fois une comparaison entre les 34 pays développés de l’OCDE. Celle-ci compare le nombre d’emplois publics, c’est à dire «financés» sur ressources publiques._Résultat: la France compte 88 emplois publics pour 1.000 habitants. Un taux «assez proche de ceux qui prévalent dans les pays anglo-saxons, et très en deçà des ratios d’Europe du Nord», note le Centre d’analyse. Le Danemark et la Norvège comptent ainsi plus de 160 fonctionnaires pour 1.000 habitants, et le Royaume-Uni 88 et les Etats-Unis 79."
Le dogme d'un service public trop cher demande donc une bonne révision
La France est-elle vraiment LE pays des fonctionnaires?
Y a-t-il vraiment trop de fonctionnaires en France?
Sans doute, certains secteurs de la fonction territoriale sont-ils obèses, par empilement de structures redondantes,on peut en discuter, mais,"La France se situe ainsi loin devant le Japon (40 emplois publics pour 1000 habitants) et l'Allemagne (50 pour 1000) mais loin derrière le Danemark et la Norvège (160 pour 1000). Elle est au même niveau que le Royaume-Uni. Les auteurs du rapport ajoutent que "si la France apparaît en situation relativement haute du point de vue du nombre d'emplois publics par habitant, elle recourt moins que d'autres à la sous-traitance" (moins de 5% du PIB), contrairement aux pays anglo-saxons (9% du PIB aux Etats-Unis et au Canada, 12% au Royaume-Uni) et aux pays nordiques (9% en Finlande, en Suède et au Danemark).
En ce qui concerne l'éducation, "Dans le primaire, la France ne mobilise que 5 enseignants pour 100 élèves (en comparaison, ce taux est de 10% en Grèce et en Italie). Dans le secondaire, en revanche, la France est dans la moyenne (8 enseignants pour 100 élèves, contre 6% en Allemagne et 12% en Suède). Dans le supérieur, la France affiche un taux d'encadrement de 5%, équivalent à la Grèce, contre 9% en Allemagne et 11% en Suède. Une récente étude de l'OCDE indique que la France est en 18e,note qui atteint tout juste la moyenne..."
Les chiffres méritent d'être examinés à l'heure où l'UMP dépose une loi pour supprimer le statut de la fonction publique à 80% des personnels !
Le but, à l'échelle de la zône euro, selon le modèle anglo-saxon, étant de désorganiser la fonction publique.
Il n'est pas besoin de réfléchir beaucoup pour voir tout l'intérêt économique, au sens large, de cette activité non marchande, indirectement productive
Chérèque rejoindrait-il aussi la croisade anti-fonctionnaires ?
_________________________
Dessin: Fanch
Trop de fonctionnaires en France...
....disent certains, dont le premier des fonctionnaires
Tous des privilégiés, des fainéants et des improductifs...annone-t-on dans certains milieux
On peut le voir à travers l'exemple suivant parmi tant d'autres...
Comparer ce qui est comparable et poser les bonnes questions
"...Le débat est toujours intense en France sur le nombre de fonctionnaires. Trop, évidemment, aux yeux de leurs détracteurs qui assurent que l'Education nationale est le plus gros corps constitué du monde devant l'armée rouge. Ce qui est faux, car c'est le NHS, National Health Service, le service de santé britannique, qui détiendrait ce record avec plus de 1,7 million d'employés. Pas du tout, répondent leurs défenseurs qui pointent la baisse du niveau de qualité de service - pas seulement dans l'enseignement - depuis qu'a été instaurée par Nicolas Sarkozy la règle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite..."
_A l'heure de l'affaiblissement de l'Etat sous les coups de boutoirs du dogme libéral, de la privatisation galopante de certains services ci-devant publics, les fonctionnaires ont mauvaise presse. On joue démagogiquement sur la précarité qui se généralise dans le privé pour jeter l'opprobre sur une fonction à statut relativement stable, dont la justication première est le service citoyen, dans les domaines où l'intérêt général est le critère essentiel, où la logique des intérêts financiers n'ont pas leur place. Pourtant,elle commence à se pointer dans des domaines jusqu'ici préservés, comme ceux de la santé et l' éducation...
"La France n’est pas la championne du nombre de fonctionnaires. C’est ce que révèle une étude Centre d’analyse stratégique (sous la direction de Matignon), qui a mené pour la première fois une comparaison entre les 34 pays développés de l’OCDE. Celle-ci compare le nombre d’emplois publics, c’est à dire «financés» sur ressources publiques._Résultat: la France compte 88 emplois publics pour 1.000 habitants. Un taux «assez proche de ceux qui prévalent dans les pays anglo-saxons, et très en deçà des ratios d’Europe du Nord», note le Centre d’analyse. Le Danemark et la Norvège comptent ainsi plus de 160 fonctionnaires pour 1.000 habitants, et le Royaume-Uni 88 et les Etats-Unis 79."
Le dogme d'un service public trop cher demande donc une bonne révision
La France est-elle vraiment LE pays des fonctionnaires?
Y a-t-il vraiment trop de fonctionnaires en France?
Sans doute, certains secteurs de la fonction territoriale sont-ils obèses, par empilement de structures redondantes,on peut en discuter, mais,"La France se situe ainsi loin devant le Japon (40 emplois publics pour 1000 habitants) et l'Allemagne (50 pour 1000) mais loin derrière le Danemark et la Norvège (160 pour 1000). Elle est au même niveau que le Royaume-Uni. Les auteurs du rapport ajoutent que "si la France apparaît en situation relativement haute du point de vue du nombre d'emplois publics par habitant, elle recourt moins que d'autres à la sous-traitance" (moins de 5% du PIB), contrairement aux pays anglo-saxons (9% du PIB aux Etats-Unis et au Canada, 12% au Royaume-Uni) et aux pays nordiques (9% en Finlande, en Suède et au Danemark).
En ce qui concerne l'éducation, "Dans le primaire, la France ne mobilise que 5 enseignants pour 100 élèves (en comparaison, ce taux est de 10% en Grèce et en Italie). Dans le secondaire, en revanche, la France est dans la moyenne (8 enseignants pour 100 élèves, contre 6% en Allemagne et 12% en Suède). Dans le supérieur, la France affiche un taux d'encadrement de 5%, équivalent à la Grèce, contre 9% en Allemagne et 11% en Suède. Une récente étude de l'OCDE indique que la France est en 18e,note qui atteint tout juste la moyenne..."
Les chiffres méritent d'être examinés à l'heure où l'UMP dépose une loi pour supprimer le statut de la fonction publique à 80% des personnels !
Le but, à l'échelle de la zône euro, selon le modèle anglo-saxon, étant de désorganiser la fonction publique.
Il n'est pas besoin de réfléchir beaucoup pour voir tout l'intérêt économique, au sens large, de cette activité non marchande, indirectement productive
Chérèque rejoindrait-il aussi la croisade anti-fonctionnaires ?
_________________________
Dessin: Fanch
vendredi 18 février 2011
Encore un peu de pesticides...
Dans votre assiette?
Une excellent émission sur FR3 mercredi soir.
Edifiante à plus d'un titre. Elle fut malheureusement peu suivie, car trop tardivement programmée.
On en parle beaucoup, mais on ne le sait pas assez, car cela ne tombe pas sous le sens: qu'il a-t-il dans nos assiettes , sous les apparences, à l'heure de l'agriculture ultra-productiviste, dont les objectifs restent quantitatifs et non qualitatifs, depuis la "révolution agricole"les années 50?
C'est notre santé et celle de nos enfants qui est en jeu...
Le titre de ce documentaire semble aller à l'encontre du sens commun: Manger peut-il nuire à notre santé? A voir ICI.
La question ne prend un sens que si l'on se demande comment sont élaborés les produits que nous consommons, à base essentiellement de céréales, de viandes, de poissons...
-"Menée par plusieurs journalistes en France et en Norvège, l'enquête cible notamment les pommes et le blé, accompagnés de leurs pesticides nocifs, en particuliers pour les enfants. Côté viande, le porc est en ligne de mire: ils consommeraient la moitié des antibiotiques de France! Enfin, le saumon de Norvège: notre pays, avec 136.200 tonnes consommées en 2010, est le plus gros marché d'exportation de ces poissons engraissés aux farines de poisson et huiles végétales. _Alors qu'avant la deuxième guerre mondiale on mangeait naturellement bio, l'industrie agro-alimentaire vend des produits avec risques d'obésité et de cancers à la clé, mais "rien n'est irrémédiable", conclut l'enquête. Elle fournit quelques pistes : manger bio (mais tout n'est pas idéal), donner du lin (riche en omégas 3) aux animaux, réduire la consommation de viande, utiliser l'huile de colza, préférer le pain enrichi en lin... Et manger des poissons petits, moins riches en toxines. "
_Le résultat de l'enquête est renversant:"l’analyse de sang d’Isabelle Saporta laisse apparaître un nombre incroyable de produits chimiques: résidus de pesticides, métaux lourds ou même DDT. Pour les experts réunis à l’occasion du film, ce n’est pas une surprise: notre alimentation nous expose à de multiples substances, potentiellement cancérigènes. «Ce sont des analyses classiques, qui seraient les mêmes pour tous les Français», commente le toxicologue André Picot._Isabelle Saporta est partie à la recherche de ces substances dans les champs et les élevages. Manger une pomme, geste a priori sain, devient beaucoup moins rassurant lorsqu’on apprend que les producteurs les aspergent de 26 traitements avant de les cueillir et que l’on retrouve cinq résidus de pesticides différents lorsqu’on les analyse. «Chaque jour, un Français absorbe vingt à trente résidus de pesticides différents», alerte François Veillerette, de l’association Générations futures."
Les pesticides sont de vraies bombes à retardement.
Suite aux errements de nos agricultures, nous consommons des produits qui demain se retourneront contre nous.
En finir avec une agriculture essentiellement productiviste et exportatrice. Il est urgent de réinventer une agriculture différente.
La viande "a gogo" mène à des impasses. Les agriculteurs ont perdu leurs repères.
jeudi 17 février 2011
Pic pétrolier, encore...
Des avis convergents sur l'essentiel
_Quels que soient les pronostics, les estimations, reposant sur des données incomplètes ou pas toujours fiables, une chose est sûre: nous allons inéluctablement vers un pétrole rare.
Un pétrole rare, donc cher, qui nous obligera à de douloureuses conversions énergétiques, d'autant que nous ne nous sommes pas préparés aux défis immenses qui nous attendent, que nous avons peine à réaliser.Beaucoup de bricolages durant cette période de transition, mais pas de réflexion de fond sur le problème d'ensemble, au niveau mondial. Inertie et manque d'imagination.
__Le compte à rebours a commencé. A Cork, l’ancien président de la Shell, Lord Oxburgh, prévoyait que la demande surpasse la production d’ici 20 ans et que le baril pourrait atteindre 150 dollars."Nous allons tels des somnambules vers un problème qui va se révéler très grave, et il pourrait être trop tard pour faire quoi que ce soit le jour ou nous en prendrons pleinement conscience» juge-t-il.
Il est hautement probable que le pic du pétrole se situe autour de 2011 ,bien que les experts se divisent entre( relativement) pessimistes et optimistes.
Si de nouveaux gisements deviennent exploités, ils le seront à un coût élevé, et , la demande augmentant, avec le développement de la Chine et de l'Inde, le pétrole pourrait atteindre assez vite des sommets, faisant monter les prix de manière automatique et instaurant des situations de pénuries.
Comme le dit Bernard Durand, " Après une longue période de silence, d’occultation puis de déni, il est tout d’un coup largement reconnu que le Pic Pétrolier (Peak Oil) mondial, c’est-à-dire le moment où les quantités de pétrole disponibles à la consommation à l’échelle mondiale vont atteindre leur maximum possible, va avoir lieu incessamment. L’offre globale de pétrole va ensuite diminuer, et les quantités de pétrole disponibles par habitant de la planète diminueront plus vite encore. _ Pour autant on ne parle guère de la façon dont va se répartir cette offre entre les pays consommateurs. En particulier, quelle part de ce gâteau en voie de rétrécissement vont pouvoir récupérer les pays consommateurs n’ayant pratiquement pas de ressources pétrolières sur leur sol, comme c’est le cas de la plupart des pays européens ? Car ces pays ne pourront avoir recours qu’à des achats sur le marché international pour satisfaire leurs besoins en pétrole._Or les quantités de pétrole qui seront mises sur le marché par les pays exportateurs vont obligatoirement décroître plus vite que leur production : non seulement ils vont utiliser une part de plus en plus grande de celle-ci pour leur propre développement, mais aussi leur population va augmenter. Ils voudront également conserver en terre une partie de leur pétrole pour préserver l’avenir._ Ce phénomène est déjà en cours, et l’on prévoit que les quantités exportées, qui ont déjà diminué de 5 % de 2005 à 2010, diminueront encore d’environ 5 % de 2010 à 2015 (figure 1). Les avis divergent sur la suite : l’Association for the Study of Peak Oil and gas (ASPO) s’attend à un déclin de plus en plus rapide, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), toujours optimiste, s’attend à une quasi stagnation pendant encore 20 à 30 ans."
_Selon lui, la pénurie avance à grands pas. Il est temps de sortir de notre situation d'aveuglement et de déni. La responsabilité est collective.
L'Assemblée Nationale se penche bien tardivement et bien timidement sur le problème.
_Quels que soient les pronostics, les estimations, reposant sur des données incomplètes ou pas toujours fiables, une chose est sûre: nous allons inéluctablement vers un pétrole rare.
Un pétrole rare, donc cher, qui nous obligera à de douloureuses conversions énergétiques, d'autant que nous ne nous sommes pas préparés aux défis immenses qui nous attendent, que nous avons peine à réaliser.Beaucoup de bricolages durant cette période de transition, mais pas de réflexion de fond sur le problème d'ensemble, au niveau mondial. Inertie et manque d'imagination.
__Le compte à rebours a commencé. A Cork, l’ancien président de la Shell, Lord Oxburgh, prévoyait que la demande surpasse la production d’ici 20 ans et que le baril pourrait atteindre 150 dollars."Nous allons tels des somnambules vers un problème qui va se révéler très grave, et il pourrait être trop tard pour faire quoi que ce soit le jour ou nous en prendrons pleinement conscience» juge-t-il.
Il est hautement probable que le pic du pétrole se situe autour de 2011 ,bien que les experts se divisent entre( relativement) pessimistes et optimistes.
Si de nouveaux gisements deviennent exploités, ils le seront à un coût élevé, et , la demande augmentant, avec le développement de la Chine et de l'Inde, le pétrole pourrait atteindre assez vite des sommets, faisant monter les prix de manière automatique et instaurant des situations de pénuries.
Comme le dit Bernard Durand, " Après une longue période de silence, d’occultation puis de déni, il est tout d’un coup largement reconnu que le Pic Pétrolier (Peak Oil) mondial, c’est-à-dire le moment où les quantités de pétrole disponibles à la consommation à l’échelle mondiale vont atteindre leur maximum possible, va avoir lieu incessamment. L’offre globale de pétrole va ensuite diminuer, et les quantités de pétrole disponibles par habitant de la planète diminueront plus vite encore. _ Pour autant on ne parle guère de la façon dont va se répartir cette offre entre les pays consommateurs. En particulier, quelle part de ce gâteau en voie de rétrécissement vont pouvoir récupérer les pays consommateurs n’ayant pratiquement pas de ressources pétrolières sur leur sol, comme c’est le cas de la plupart des pays européens ? Car ces pays ne pourront avoir recours qu’à des achats sur le marché international pour satisfaire leurs besoins en pétrole._Or les quantités de pétrole qui seront mises sur le marché par les pays exportateurs vont obligatoirement décroître plus vite que leur production : non seulement ils vont utiliser une part de plus en plus grande de celle-ci pour leur propre développement, mais aussi leur population va augmenter. Ils voudront également conserver en terre une partie de leur pétrole pour préserver l’avenir._ Ce phénomène est déjà en cours, et l’on prévoit que les quantités exportées, qui ont déjà diminué de 5 % de 2005 à 2010, diminueront encore d’environ 5 % de 2010 à 2015 (figure 1). Les avis divergent sur la suite : l’Association for the Study of Peak Oil and gas (ASPO) s’attend à un déclin de plus en plus rapide, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), toujours optimiste, s’attend à une quasi stagnation pendant encore 20 à 30 ans."
_Selon lui, la pénurie avance à grands pas. Il est temps de sortir de notre situation d'aveuglement et de déni. La responsabilité est collective.
L'Assemblée Nationale se penche bien tardivement et bien timidement sur le problème.
mercredi 16 février 2011
Des objets et des hommes
Obsolescence programmée
Comment vendre des objets qui durent trop longtemps?
Réduire volontairement leur durée de vie, les fabriquer pour être prêts à jeter .
"Diffusé hier soir sur Arte à 20.40, le documentaire Prêt à jeter prend l’exemple des ampoules pour illustrer cette invraisemblable dérive et remonte le cours de l’histoire pour expliquer aux téléspectateurs comment cette idée est venue aux industriels. Celles-ci étaient d’abord conçues pour durer. Et puis la baisse des achats, une fois le produit ancré dans la plupart des foyers, les a poussés à développer des ampoules moins résistantes au temps. Le but ? Fidéliser le client et surtout générer plus de profits grâce à des achats récurrents.
__Un cartel de fabricants a décidé qu’il en serait ainsi. Une phrase dans une publicité les a interpellés : « un produit qui ne s’use pas est une tragédie pour les affaires ». Regroupés sous le nom de Phoebus, ils ont décidé que dorénavant l’ampoule devait s’user plus vite et ne plus durer que 1000 heures au lieu des 2 500 originelles. Une réduction considérable que l’arrière-petit-fils du fondateur de Philips justifie par le fait qu’« à l’époque, le développement durable n’était pas au centre des préoccupations ». Pas sûr que l’excuse tienne encore longtemps la route, si tant est qu’elle ait jadis été recevable…Le courtier en bourse Bernard London a théorisé l’obsolescence programmée en 1929, année du fameux krach boursier de Wall Street, point de départ d’une crise financière mondiale, en expliquant ses avantages pour relancer l’économie. De magouilles privées en théorie publique, l’obsolescence programmée a fait son petit bout de chemin jusqu’à réguler complètement les systèmes de production. Un produit garanti à vie n’attendra pas que vous mourriez pour cesser de fonctionner."
De nos jours, ce principe fait des ravages : les téléphones mobiles ont une espérance de vie de trois ans, les téléviseurs ont des coûts de réparation prohibitifs... Bref, un produit usé, c'est un nouveau produit vendu. Tourné aux quatre coins du monde, ce documentaire espagnol revient sur les dégâts de ce modèle de croissance aberrant, alors que les ressources de la planète s'épuisent. "Patrick Fournier
_____________Le système capitaliste de production de masse se heurte vite à des contradictions: comment vendre durablement des produits relativement durables sans saturer les marchés à un moment donné? Le renouvellement des objets fabriqués, par leur design,leur nouveautés (obsolescence psychologique) et leurs performances , l'appel à la publicité pour susciter l'acte d'achat, stimuler le désir, qui ne doit jamais être saturé, le recours à l'emprunt facilitant le passage immédiat à l'acte d'achat...autant de moyens qui ont permis la pérennité de la production, comme le recours à l'ouverture de nouveaux espaces de marchés. Ce schéma fonctionne à peu près tant qu'il y a assez d'acheteurs en croissance, à pouvoir d'achat suffisant. Dès qu'un crise s'installe du fait de surproduction et/ou de baisse de pouvoir d'achat, la machine à produire tend à se bloquer et les profits à décroître.
D'où la nécessité de faire baisser la durée de vie des produits par des moyens divers. La durabilité n'est plus un argument de vente, du moins dans les produits électroniques et ménagers. Nos appareils sont programmés par les fabricants pour mourir rapidement
Par exemple, l’iPad est fabriqué pour être rapidement obsolète
Cette politique délibérée du prêt à jeter ne va pas sans conséquences néfastes.
L'épuisement des ressources naturelles, l'absence de recyclage efficace, la pollution exportée par les déchets toxiques sont les aspects les plus critiques.
Les objets ont déjà une longue histoire.
La crise est l'occasion de revoir notre mode de consommation, notre mode de vie en général, qui ne peut-être durable dans un monde fini et au coeur d'inégalités flagrantes, comme André Gorz l'avait déjà fait remarquer naguère.
-Raccourcir la durée de vie des produits pour inciter à consommer plus?
___________________-Econoclaste:discussion critique-
Le coltan de la violence
Comment vendre des objets qui durent trop longtemps?
Réduire volontairement leur durée de vie, les fabriquer pour être prêts à jeter .
"Diffusé hier soir sur Arte à 20.40, le documentaire Prêt à jeter prend l’exemple des ampoules pour illustrer cette invraisemblable dérive et remonte le cours de l’histoire pour expliquer aux téléspectateurs comment cette idée est venue aux industriels. Celles-ci étaient d’abord conçues pour durer. Et puis la baisse des achats, une fois le produit ancré dans la plupart des foyers, les a poussés à développer des ampoules moins résistantes au temps. Le but ? Fidéliser le client et surtout générer plus de profits grâce à des achats récurrents.
__Un cartel de fabricants a décidé qu’il en serait ainsi. Une phrase dans une publicité les a interpellés : « un produit qui ne s’use pas est une tragédie pour les affaires ». Regroupés sous le nom de Phoebus, ils ont décidé que dorénavant l’ampoule devait s’user plus vite et ne plus durer que 1000 heures au lieu des 2 500 originelles. Une réduction considérable que l’arrière-petit-fils du fondateur de Philips justifie par le fait qu’« à l’époque, le développement durable n’était pas au centre des préoccupations ». Pas sûr que l’excuse tienne encore longtemps la route, si tant est qu’elle ait jadis été recevable…Le courtier en bourse Bernard London a théorisé l’obsolescence programmée en 1929, année du fameux krach boursier de Wall Street, point de départ d’une crise financière mondiale, en expliquant ses avantages pour relancer l’économie. De magouilles privées en théorie publique, l’obsolescence programmée a fait son petit bout de chemin jusqu’à réguler complètement les systèmes de production. Un produit garanti à vie n’attendra pas que vous mourriez pour cesser de fonctionner."
___"Au début du XXe siècle, alors que la société de consommation prenait son envol, le consommateur recherchait avant tout des produits de qualité. Les fabricants avaient besoin d'identifier les produits. Les marques firent ainsi leur apparition et devinrent les gages de cette qualité. Mais le système avait ses limites. Avec des produits qui duraient dix ou vingt ans, que pouvait-on bien vendre aux consommateurs ? Apparut donc, dans les années 1920, le principe d'obsolescence programmée. L'idée ? Chaque produit doit « s'autodétruire » un certain temps après l'achat, ce qui oblige le consommateur à racheter du neuf. La rumeur raconte ainsi, qu'au début, les bas en Nylon étaient de tellement bonne qualité que les femmes n'en achetaient qu'une ou deux paires par an. Pour y remédier, on créa le « bas qui file », et les ventes explosèrent.
De nos jours, ce principe fait des ravages : les téléphones mobiles ont une espérance de vie de trois ans, les téléviseurs ont des coûts de réparation prohibitifs... Bref, un produit usé, c'est un nouveau produit vendu. Tourné aux quatre coins du monde, ce documentaire espagnol revient sur les dégâts de ce modèle de croissance aberrant, alors que les ressources de la planète s'épuisent. "Patrick Fournier
_____________Le système capitaliste de production de masse se heurte vite à des contradictions: comment vendre durablement des produits relativement durables sans saturer les marchés à un moment donné? Le renouvellement des objets fabriqués, par leur design,leur nouveautés (obsolescence psychologique) et leurs performances , l'appel à la publicité pour susciter l'acte d'achat, stimuler le désir, qui ne doit jamais être saturé, le recours à l'emprunt facilitant le passage immédiat à l'acte d'achat...autant de moyens qui ont permis la pérennité de la production, comme le recours à l'ouverture de nouveaux espaces de marchés. Ce schéma fonctionne à peu près tant qu'il y a assez d'acheteurs en croissance, à pouvoir d'achat suffisant. Dès qu'un crise s'installe du fait de surproduction et/ou de baisse de pouvoir d'achat, la machine à produire tend à se bloquer et les profits à décroître.
D'où la nécessité de faire baisser la durée de vie des produits par des moyens divers. La durabilité n'est plus un argument de vente, du moins dans les produits électroniques et ménagers. Nos appareils sont programmés par les fabricants pour mourir rapidement
Par exemple, l’iPad est fabriqué pour être rapidement obsolète
Cette politique délibérée du prêt à jeter ne va pas sans conséquences néfastes.
L'épuisement des ressources naturelles, l'absence de recyclage efficace, la pollution exportée par les déchets toxiques sont les aspects les plus critiques.
Les objets ont déjà une longue histoire.
La crise est l'occasion de revoir notre mode de consommation, notre mode de vie en général, qui ne peut-être durable dans un monde fini et au coeur d'inégalités flagrantes, comme André Gorz l'avait déjà fait remarquer naguère.
-Raccourcir la durée de vie des produits pour inciter à consommer plus?
___________________-Econoclaste:discussion critique-
Le coltan de la violence
mardi 15 février 2011
Travail: repenser l'organisation
Management brutal (suite)
Travailler à en mourir ?
La mise à mort du travail (France 3):"Dans un monde où l’économie n’est plus au service de l’homme mais l’homme au service de l’économie, les objectifs de productivité et les méthodes de management poussent les salariés jusqu’au bout de leurs limites. Jamais maladies, accidents du travail, souffrances physiques et psychologiques n’ont atteint un tel niveau. Les histoires d’hommes et de femmes que nous rencontrons chez les psychologues ou les médecins du travail, à l’Inspection du Travail ou au conseil de prud’hommes nous révèlent combien il est urgent de repenser l’organisation du travail..."
__Objectif du réalisateur : "pointer les idéologies dominantes en matière de management, qui conduisent depuis vingt ans les salariés à toujours plus d'isolement et de détresse, et montrer comment on invite des ouvriers à optimiser leur production pour pouvoir mieux les virer ensuite. Démonter, enfin, le cynisme des mécanismes financiers qui poussent des fonds d'investissement géants à s'offrir des sociétés à crédit pour leur faire cracher toujours plus de cash. "Ça ressemble beaucoup à la décadence d'une civilisation", juge le psychiatre Christophe Dejours. On en sort glacé d'effroi." >videos
_Stress et risques psychosociaux
____Un document assez complet: Quand le travail tue
Le Karoshi : la mort au travail
Japon: Un ingénieur de Toyota meurt d'épuisement
Eloge du bien-être au travail
Le travail à coeur
Le burn out : Le syndrome d'épuisement professionnel
Travailler à en mourir ?
La mise à mort du travail (France 3):"Dans un monde où l’économie n’est plus au service de l’homme mais l’homme au service de l’économie, les objectifs de productivité et les méthodes de management poussent les salariés jusqu’au bout de leurs limites. Jamais maladies, accidents du travail, souffrances physiques et psychologiques n’ont atteint un tel niveau. Les histoires d’hommes et de femmes que nous rencontrons chez les psychologues ou les médecins du travail, à l’Inspection du Travail ou au conseil de prud’hommes nous révèlent combien il est urgent de repenser l’organisation du travail..."
__Objectif du réalisateur : "pointer les idéologies dominantes en matière de management, qui conduisent depuis vingt ans les salariés à toujours plus d'isolement et de détresse, et montrer comment on invite des ouvriers à optimiser leur production pour pouvoir mieux les virer ensuite. Démonter, enfin, le cynisme des mécanismes financiers qui poussent des fonds d'investissement géants à s'offrir des sociétés à crédit pour leur faire cracher toujours plus de cash. "Ça ressemble beaucoup à la décadence d'une civilisation", juge le psychiatre Christophe Dejours. On en sort glacé d'effroi." >videos
_Stress et risques psychosociaux
____Un document assez complet: Quand le travail tue
Le Karoshi : la mort au travail
Japon: Un ingénieur de Toyota meurt d'épuisement
Eloge du bien-être au travail
Le travail à coeur
Le burn out : Le syndrome d'épuisement professionnel
lundi 14 février 2011
U.K.: pompe à phynance
Des paradis encore plus paradisiaques
_Le G20 s'était engagé: on allait voir ce qu'on allait voir...
Ils avaient dit : "C'est fini! plus jamais ça!"
Mais comme l'avait bien vu Jacques Attali : « Les Anglo-Saxons n'ont pas supprimé les paradis fiscaux, ils ont éliminé leurs concurrents »
-"La City de Londres fait partie des plaques tournantes essentielles dans le blanchiment d’argent.Installer la Grande-Bretagne parmi les nations vertueuses équivaut donc à placer une tenancière de bordel dans un jury de prix de vertu" (Cuénot)
_On aurait pu croire un temps à une vraie mise en question
Mais non, c'était un leurre. Pourtant Mme Merkel avait dit:" Aucun acteur, aucun marché, aucun produit ne doit échapper à la réglementation.»
__"C'était en septembre 2009, en pleine bourrasque financière... Le Président français cherchait à forcer le destin face à ses homologues du G20. Coup de génie ou coup de bluff ? Observateur précis des circuits financiers, Xavier Harel penche pour la seconde hypothèse. Preuves à l'appui. La plus convaincante est celle qui repose sur l'analyse de l'activité des places off-shore. Car contrairement aux idées reçues, ces pays à très faible imposition vivent surtout grâce aux grandes entreprises et non aux particuliers fraudeurs du fisc. Exemple (p. 85) avec l'industrie des trusts de Jersey :903 sociétés de trusts installées sur l'île anglo-normande en 2007 .Fin 2006, le think tank Tax analysts évalue leurs encours à 450 milliards de dollars ;Seul un tiers de ces investissements, 138 milliards de dollars, est le fait de particuliers._Autre exemple : aux Etats-Unis, sur les 700 milliards de bénéfices engrangés à l'étranger en 2004, les entreprises ont payé 16 milliards de dollars d'impôts, soit un taux réel d'imposition de 2,3% ! Contre un taux d'imposition normal de 35%… cherchez l'erreur_« C'est le vrai scandale, car c'est celui dont on ne parle pas, est l'utilisation par les grandes entreprises des paradis fiscaux pour y loger leurs bénéfices et payer le moins d'impôt possible. »
_La pompe à phynance refonctionne bien à la City
Sans complexe: le Royaume-Uni devient un super paradis fiscal
"L’ancien premier ministre britannique Gordon Brown avait surpris en 2009 par son agressivité envers les paradis fiscaux. Un ensemble de décisions confirment désormais que son successeur David Cameron entend développer encore plus le rôle de la place de Londres comme paradis fiscal. Une première mesure vise à attirer les plus fortunés au Royaume-Uni en leur offrant rien de moins que des lois migratoires spécifiques. Jusqu’à présent, un étranger ne peut obtenir un titre de résident permanent (et les avantages fiscaux qui vont avec pour ses revenus hors Royaume-Uni) qu’au bout de 5 ans. A partir d’avril, cette contrainte ne sera plus réservé qu’à ceux incapables d’amener plus d’un million de livres sterlings (1,2 million d’euros). Ceux qui arrivent avec 3 millions bénéficieront du statut en 3 ans, et à 10 millions et plus il ne faudra plus que 2 ans !.. les entreprises ne sont pas oubliées. Il y a d’abord la volonté du gouvernement de ramener le taux d’imposition sur les bénéfices de 28 % actuellement à 24 % en 2014. Mais un gros cadeau supplémentaire est en route pour les plus grandes et les plus internationalisées d’entre elles. La loi britannique actuelle stipule que les filiales à l’étranger paient bien sûr leurs impôts aux gouvernements étrangers et que si la maison mère britannique veut rapatrier le reste des profits en Angleterre, elle devra payer en impôt sur les bénéfices la différence entre le taux étranger et le taux britannique de 28 %. Le gouvernement souhaite que cette mesure soit supprimée. Il ne reste plus aux entreprises britanniques qu’à développer leur présence déjà grande dans les paradis fiscaux – les 20 premières entreprises y comptent plus de 1000 filiales – pour localiser leurs profits offshore et tout rapatrier sans impôt ! Un véritable scandale fiscal... Comme nous l’avions montré dès 2006 avec Ronen Palan (et encore plus en 2010 ici), le Royaume-Uni est le premier paradis fiscal mondial. Le remarquable tout récent livre de Nick Shaxson est venu en apporter de manière bien plus percutante la démonstration. Après une phase coopérative de lutte contre les paradis fiscaux à la fin du gouvernement travailliste de Gordon Brown, la coalition actuelle dirigée par les conservateurs renoue avec la stratégie parasite qui est depuis longtemps celle du Royaume-Uni..."
__La moitié des places financières dépendent plus ou moins de la Grande-Bretagne
Certaines élites donnent l'exemple.
La moralisation financière annoncée attendra...Sarkozy part en guerre, mais oublie son voisin d'Outre-Manche, tout en condamnant le...Costa Rica!
On peut toujours faire son marché sur le net..
________________
Dessin N.Vadot
_Le G20 s'était engagé: on allait voir ce qu'on allait voir...
Ils avaient dit : "C'est fini! plus jamais ça!"
Mais comme l'avait bien vu Jacques Attali : « Les Anglo-Saxons n'ont pas supprimé les paradis fiscaux, ils ont éliminé leurs concurrents »
-"La City de Londres fait partie des plaques tournantes essentielles dans le blanchiment d’argent.Installer la Grande-Bretagne parmi les nations vertueuses équivaut donc à placer une tenancière de bordel dans un jury de prix de vertu" (Cuénot)
_On aurait pu croire un temps à une vraie mise en question
Mais non, c'était un leurre. Pourtant Mme Merkel avait dit:" Aucun acteur, aucun marché, aucun produit ne doit échapper à la réglementation.»
__"C'était en septembre 2009, en pleine bourrasque financière... Le Président français cherchait à forcer le destin face à ses homologues du G20. Coup de génie ou coup de bluff ? Observateur précis des circuits financiers, Xavier Harel penche pour la seconde hypothèse. Preuves à l'appui. La plus convaincante est celle qui repose sur l'analyse de l'activité des places off-shore. Car contrairement aux idées reçues, ces pays à très faible imposition vivent surtout grâce aux grandes entreprises et non aux particuliers fraudeurs du fisc. Exemple (p. 85) avec l'industrie des trusts de Jersey :903 sociétés de trusts installées sur l'île anglo-normande en 2007 .Fin 2006, le think tank Tax analysts évalue leurs encours à 450 milliards de dollars ;Seul un tiers de ces investissements, 138 milliards de dollars, est le fait de particuliers._Autre exemple : aux Etats-Unis, sur les 700 milliards de bénéfices engrangés à l'étranger en 2004, les entreprises ont payé 16 milliards de dollars d'impôts, soit un taux réel d'imposition de 2,3% ! Contre un taux d'imposition normal de 35%… cherchez l'erreur_« C'est le vrai scandale, car c'est celui dont on ne parle pas, est l'utilisation par les grandes entreprises des paradis fiscaux pour y loger leurs bénéfices et payer le moins d'impôt possible. »
_La pompe à phynance refonctionne bien à la City
Sans complexe: le Royaume-Uni devient un super paradis fiscal
"L’ancien premier ministre britannique Gordon Brown avait surpris en 2009 par son agressivité envers les paradis fiscaux. Un ensemble de décisions confirment désormais que son successeur David Cameron entend développer encore plus le rôle de la place de Londres comme paradis fiscal. Une première mesure vise à attirer les plus fortunés au Royaume-Uni en leur offrant rien de moins que des lois migratoires spécifiques. Jusqu’à présent, un étranger ne peut obtenir un titre de résident permanent (et les avantages fiscaux qui vont avec pour ses revenus hors Royaume-Uni) qu’au bout de 5 ans. A partir d’avril, cette contrainte ne sera plus réservé qu’à ceux incapables d’amener plus d’un million de livres sterlings (1,2 million d’euros). Ceux qui arrivent avec 3 millions bénéficieront du statut en 3 ans, et à 10 millions et plus il ne faudra plus que 2 ans !.. les entreprises ne sont pas oubliées. Il y a d’abord la volonté du gouvernement de ramener le taux d’imposition sur les bénéfices de 28 % actuellement à 24 % en 2014. Mais un gros cadeau supplémentaire est en route pour les plus grandes et les plus internationalisées d’entre elles. La loi britannique actuelle stipule que les filiales à l’étranger paient bien sûr leurs impôts aux gouvernements étrangers et que si la maison mère britannique veut rapatrier le reste des profits en Angleterre, elle devra payer en impôt sur les bénéfices la différence entre le taux étranger et le taux britannique de 28 %. Le gouvernement souhaite que cette mesure soit supprimée. Il ne reste plus aux entreprises britanniques qu’à développer leur présence déjà grande dans les paradis fiscaux – les 20 premières entreprises y comptent plus de 1000 filiales – pour localiser leurs profits offshore et tout rapatrier sans impôt ! Un véritable scandale fiscal... Comme nous l’avions montré dès 2006 avec Ronen Palan (et encore plus en 2010 ici), le Royaume-Uni est le premier paradis fiscal mondial. Le remarquable tout récent livre de Nick Shaxson est venu en apporter de manière bien plus percutante la démonstration. Après une phase coopérative de lutte contre les paradis fiscaux à la fin du gouvernement travailliste de Gordon Brown, la coalition actuelle dirigée par les conservateurs renoue avec la stratégie parasite qui est depuis longtemps celle du Royaume-Uni..."
__La moitié des places financières dépendent plus ou moins de la Grande-Bretagne
Certaines élites donnent l'exemple.
La moralisation financière annoncée attendra...Sarkozy part en guerre, mais oublie son voisin d'Outre-Manche, tout en condamnant le...Costa Rica!
On peut toujours faire son marché sur le net..
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Dessin N.Vadot
samedi 12 février 2011
Europe: nouvelle potion libérale
Pacte de compétitivité ou de régression?
Révolution ou involution?
Le plan franco-allemand pour la zone euro ne fait pas l'unanimité. "Initialement proposé par l’Allemagne, le pacte promeut l’application de six mesures:
Autrement dit, si Berlin est prête à renforcer la solidarité financière européenne, c’est-à-dire à pérenniser et à renforcer le FESF, dont elle est la principale garante devant la France, c’est à condition que la zone euro s’engage à procéder à une série de réformes structurelles destinées à améliorer sa compétitivité comme l’a fait l’Allemagne au prix d’une décennie de sacrifices sociaux et salariaux. « Pour la chancelière, la zone euro doit harmoniser ses normes sociales et fiscales, mais cela ne doit pas se traduire par un abaissement de tous en terme de compétitivité », explique-ton à l’Élysée.
Quadrature du cercle?
Ces mesures seront gravées dans le marbre constitutionnel.
________Les décisions sont reportées en mars.
" Pour empêcher une nouvelle crise qui pourrait être fatale à la monnaie unique, l'Allemagne et la France ont convaincu vendredi leurs partenaires européens de convoquer en mars un sommet exceptionnel de la zone euro. Leur objectif est de resserrer la convergence des politiques économiques, budgétaires et sociales des dix-sept États membres, afin d'instaurer une discipline générale qui s'impose à tous. De quoi rassurer les marchés et renforcer la compétitivité de l'Europe face aux pays émergents."
La discussion sur les détails entraine déjà des mises en question.
Ce pacte survivra-t-il aux critiques déjà vives de nombreux pays?
__Un pas de plus vers une Europe ultralibérale, conforme aux voeux des agences de notation (" « Nous avons un problème de crédibilité vis-à-vis des marchés, car la zone euro n’est pas perçue comme suffisamment unie », reconnaît-on à l’Élysée. Autrement dit, il faut que les dix-sept pays qui partagent l’euro s’intègrent davantage en se dotant d’un « gouvernement économique » et remédient ainsi à son défaut de conception originel : une politique monétaire unique, des politiques économiques souveraines, ce qui a abouti à la catastrophe actuelle."), mais qui suscite de vives réserves surtout dans les plus petits pays.
Faut-il écouter les leçons de l’Allemagne ?
__Le Luxembourg, la Belgique réagissent vivement: "Nous n'accepterons pas que notre modèle de concertation sociale soit détricoté", a réagi vendredi le Premier ministre belge, Yves Leterme dont le pays applique notamment l'indexation des salaires sur les prix à l'instar du Portugal ou du Luxembourg. "Je ne suis pas contre la convergence économique, mais nous devons laisser les moyens d'y parvenir dans les mains des Etats membres"
L'Espagne de même...
En France, le P.S. réagit négativement, y voit "une menace sur le modèle social" , tout comme NDA dénonçant "les casseurs de l'Europe"
__Une Europe, toujours plus austère, toujours moins démocratique, agenouillée devant les diktats de la finance mondiale, dont a déjà vu certains effets désastreux?
"...Le pire semble encore à venir avec cette Europe, qui, pour reprendre un bon mot d’Emmanuel Todd, « utilise sa propre puissance économique pour se torturer ». C’est exactement ce que semble proposer le nouveau plan franco-allemand. S’il y a des idées intéressantes (plancher d’imposition, plan de gestion de crise des banques), le fond du plan
L’Allemagne souhaite mettre fin à l’indexation des salaires sur l’inflation : organisant en clair une baisse du pouvoir d’achat des travailleurs ! Cette Europe n’a pas compris que la quête sans fin de la compétitivité est totalement illusoire sachant que le salaire minimum au Bangladesh est de trente euros. De combien faudra-t-il baisser les salaires pour que le vieux continent soit à nouveau compétitif à l’échelle mondiale ? Ne faudrait-il pas chercher à éviter une telle course au moins-disant salarial ?
Enfin, le fait de constitutionnaliser des règles budgétaires poursuit la même logique anti-démocratique de cette Europe qui veut absolument limiter le choix réel des citoyens et entraver la marge de manœuvre des gouvernements nationaux. Après la suppression des politiques monétaires nationales avec l’euro, voici que l’encadrement des politiques budgétaires (soumises à la Commission puis encadrées constitutionnellement) promet de ligoter plus encore les capacités d’actions des États.
Le seul point positif de ces derniers mois est de montrer le vrai visage de cette Europe, soucieuse d’augmenter son pouvoir et son contrôle des États, et qui mène une véritable politique antisociale au service de la finance et des multinationales. Les masques sont tombés : aux peuples de réagir !" risque d’enfermer notre continent dans une stagnation économique prolongée et empêcher toute croissance. (L.P.)
L'Allemagne joue contre son propre intérêtL'Allemagne, un modèle à relativiser
La France ne doit pas copier l'AllemagneLa souveraineté économique des Etats bientôt enterrée?
Jacques Sapir: Pourquoi les politiques d'ajustement vont échouer
L'europe sociale n'aura pas lieu
Acharnement thérapeutique
Règle d’or, cette blague de potache
Révolution ou involution?
Le plan franco-allemand pour la zone euro ne fait pas l'unanimité. "Initialement proposé par l’Allemagne, le pacte promeut l’application de six mesures:
- L’abolition de l’indexation des salaires sur l’inflation. C'est déjà le cas en Allemagne. Mais le Luxembourg, la Belgique, l’Espagne et la Slovaquie sont concernés par ce changement. De son côté, Nicolas Sarkozy a indiqué que l’indexation du salaire minimum en France ne serait pas concernée.
- La reconnaissance mutuelle des diplômes pour faciliter la mobilité des travailleurs en Europe.
- La prévision d’un taux minimim d’impôt sur les sociétés. L’Irlande est dans la ligne de mire. Dublin possède l’impôt sur les sociétés le plus faible d’Europe. Il s’établit à 12,5%.
- L’ajustement des systèmes de retraites sur le développement de la démographie
- L’obligation pour les Etats membres d’inscrire dans leur constitution une «règle d’or» sur le respect des règles budgétaires européennes
- L’établissement d’un régime national de gestion de crises à destination des banques
- _Les mesures ne viseront que les membres de la zone euro, mais d’autres Etats pourront les adopter, a précisé Nicolas Sarkozy._Interrogée, dimanche 6 février dans l’émission C Politique (France 5), sur la perte de souveraineté des Etats membres qui adopteraient ce pacte, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde a concédé: «Je suis d’accord avec vous.» Avant d’ajouter: «Il faut que l’on avance ensemble dans la même direction»..." Laquelle?....
- ______________________Trop tôt ou trop tard? Au plus mauvais moment...
Autrement dit, si Berlin est prête à renforcer la solidarité financière européenne, c’est-à-dire à pérenniser et à renforcer le FESF, dont elle est la principale garante devant la France, c’est à condition que la zone euro s’engage à procéder à une série de réformes structurelles destinées à améliorer sa compétitivité comme l’a fait l’Allemagne au prix d’une décennie de sacrifices sociaux et salariaux. « Pour la chancelière, la zone euro doit harmoniser ses normes sociales et fiscales, mais cela ne doit pas se traduire par un abaissement de tous en terme de compétitivité », explique-ton à l’Élysée.
Quadrature du cercle?
Ces mesures seront gravées dans le marbre constitutionnel.
________Les décisions sont reportées en mars.
" Pour empêcher une nouvelle crise qui pourrait être fatale à la monnaie unique, l'Allemagne et la France ont convaincu vendredi leurs partenaires européens de convoquer en mars un sommet exceptionnel de la zone euro. Leur objectif est de resserrer la convergence des politiques économiques, budgétaires et sociales des dix-sept États membres, afin d'instaurer une discipline générale qui s'impose à tous. De quoi rassurer les marchés et renforcer la compétitivité de l'Europe face aux pays émergents."
La discussion sur les détails entraine déjà des mises en question.
Ce pacte survivra-t-il aux critiques déjà vives de nombreux pays?
__Un pas de plus vers une Europe ultralibérale, conforme aux voeux des agences de notation (" « Nous avons un problème de crédibilité vis-à-vis des marchés, car la zone euro n’est pas perçue comme suffisamment unie », reconnaît-on à l’Élysée. Autrement dit, il faut que les dix-sept pays qui partagent l’euro s’intègrent davantage en se dotant d’un « gouvernement économique » et remédient ainsi à son défaut de conception originel : une politique monétaire unique, des politiques économiques souveraines, ce qui a abouti à la catastrophe actuelle."), mais qui suscite de vives réserves surtout dans les plus petits pays.
Faut-il écouter les leçons de l’Allemagne ?
__Le Luxembourg, la Belgique réagissent vivement: "Nous n'accepterons pas que notre modèle de concertation sociale soit détricoté", a réagi vendredi le Premier ministre belge, Yves Leterme dont le pays applique notamment l'indexation des salaires sur les prix à l'instar du Portugal ou du Luxembourg. "Je ne suis pas contre la convergence économique, mais nous devons laisser les moyens d'y parvenir dans les mains des Etats membres"
L'Espagne de même...
En France, le P.S. réagit négativement, y voit "une menace sur le modèle social" , tout comme NDA dénonçant "les casseurs de l'Europe"
__Une Europe, toujours plus austère, toujours moins démocratique, agenouillée devant les diktats de la finance mondiale, dont a déjà vu certains effets désastreux?
"...Le pire semble encore à venir avec cette Europe, qui, pour reprendre un bon mot d’Emmanuel Todd, « utilise sa propre puissance économique pour se torturer ». C’est exactement ce que semble proposer le nouveau plan franco-allemand. S’il y a des idées intéressantes (plancher d’imposition, plan de gestion de crise des banques), le fond du plan
L’Allemagne souhaite mettre fin à l’indexation des salaires sur l’inflation : organisant en clair une baisse du pouvoir d’achat des travailleurs ! Cette Europe n’a pas compris que la quête sans fin de la compétitivité est totalement illusoire sachant que le salaire minimum au Bangladesh est de trente euros. De combien faudra-t-il baisser les salaires pour que le vieux continent soit à nouveau compétitif à l’échelle mondiale ? Ne faudrait-il pas chercher à éviter une telle course au moins-disant salarial ?
Enfin, le fait de constitutionnaliser des règles budgétaires poursuit la même logique anti-démocratique de cette Europe qui veut absolument limiter le choix réel des citoyens et entraver la marge de manœuvre des gouvernements nationaux. Après la suppression des politiques monétaires nationales avec l’euro, voici que l’encadrement des politiques budgétaires (soumises à la Commission puis encadrées constitutionnellement) promet de ligoter plus encore les capacités d’actions des États.
Le seul point positif de ces derniers mois est de montrer le vrai visage de cette Europe, soucieuse d’augmenter son pouvoir et son contrôle des États, et qui mène une véritable politique antisociale au service de la finance et des multinationales. Les masques sont tombés : aux peuples de réagir !" risque d’enfermer notre continent dans une stagnation économique prolongée et empêcher toute croissance. (L.P.)
L'Allemagne joue contre son propre intérêtL'Allemagne, un modèle à relativiser
La France ne doit pas copier l'AllemagneLa souveraineté économique des Etats bientôt enterrée?
Jacques Sapir: Pourquoi les politiques d'ajustement vont échouer
L'europe sociale n'aura pas lieu
Acharnement thérapeutique
Règle d’or, cette blague de potache
vendredi 11 février 2011
Feue l'Education Nationale?
L'éducation coûte trop cher ?
_____________________Essayez l'ignorance !... (Lincoln)
__Tout se passe comme si on voulait la mort lente de l'Education Nationale.
Elle n'est plus dans les faits une priorité.
On assiste à une dérive, une sorte de démolition, derrière les mots qui prétendent le contraire. Un affaiblissement en tous cas, souhaité par certaines élites économiques dominantes, pour qui les valeurs républicaines de "l'instruction publique" n'ont plus d'intérêt. On rejette l'idéal de Condorcet et de J.Ferry comme de vieilles lunes. Comme si le savoir et l'autonomie du jugement dérangeaient, empêchaient de produire et de consommer en rond...Un processus qui remonte aux années 80.
"Des fondations privées voient le jour. A l'université de Clermont-Ferrand, le président, Philippe Dulbecco, a fait entrer des managers d'entreprises comme Michelin ou Limagrain au conseil d'administration. « Cela évite de passer une demi-heure sur le prix de la machine à café », rit-il. En janvier, sa fac s'est alliée au chinois Tellhow pour créer un campus à Nanchang. « Nous visons 10 000 étudiants à terme. C'est notre assurance-vie. »
A Bordeaux, la fondation est présidée par Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi, qui y a injecté 250 000 euros à titre personnel. SFR et Sanofi-Synthélabo y ont aussi investi 500 000 euros. Stéphane Roussel, le DRH de Vivendi, a son idée pour mener jusqu'au bout cette mue : « Il faudrait que le ministre de l'Enseignement supérieur et celui de l'Emploi soient le même. »(KM)
__La dégradation des conditions d'enseignement, le délitement de l'institution, le manque de moyens, sous prétexte de plus grande efficacité et de "modernisation", le manque de formation des nouveaux maîtres, les rafales d'annonces, aussi irréalistes qu'éphémères, donnent l'impression que l'on veut détourner l'attention des conditions réelles de fonctionnement et des projets sous-jacents.
On charge, moyennant primes, recteurs et chefs d'établissement, de gérer au mieux la pénurie et même de recruter le personnel de remplacement.
"Tout fonctionne comme si une infime minorité de privilégiés avait délibérément organisé un système déliquescent dont seuls leurs héritiers tireraient profit - enfants de cadres ou enfants d’enseignants, rejetons de démagogues et de pédagogues qui se gardent bien d’inscrire leur progéniture à « l’école publique » qu’ils recommandent aux autres, et adeptes du chèque-éducation, pour lesquels chaque aberration du système est un pas de plus vers l’apocalypse qui justifiera leurs ambitions - et leurs appétits... " (Brighelli)
Des profs démissionnent face au délitement de l'école
Les inspecteurs expriment leur malaise
Les horaires de français, bases de tout apprentissage,ont été drastiquement réduits
« L'école exclut de plus en plus tôt et de plus en plus fort » , constate Christian Clinet, directeur du lycée Edgar Poe, à Paris
_On assiste à un glissement vers diverses formes de privatisation. Une mutation à bas bruit
Une destruction méthodique :"... L'application depuis 2007 d'un mécanisme automatique de suppression de postes impose le dogme du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux comme le stipule la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques). Elle a conduit à la destruction des dispositifs de soutien qui avaient fait leur preuve tels les Rased, à des remplacements de plus en plus périlleux dans de nombreuses classes, à l'augmentation du nombre moyen d'élèves par classe à l'école primaire comme en collège et à la réduction de la scolarisation à partir de deux ans. Ceci n'empêche pas le ministre L. Chatel d'envisager sans sourire lors de sa déclaration du 23 janvier 2011, l'expérimentation de l'enseignement de l'anglais à partir de trois ans... Rappelons que 11 200 postes furent supprimés en 2008, 13 500 en 2009, 16 000 en 2010 et 16 000 suppressions sont de nouveau prévues au budget 2011. La découverte de nouveaux « gisements d'emplois » permettrait soit disant cette « rationalisation » sans heurts.
Pour palier aux inquiétudes que suscite la réduction des moyens, une agitation permanente laisse croire que l'on va mieux s'occuper des élèves en difficulté et qu'une meilleure organisation du temps de travail permettra de s'adapter aux besoins des enfants. Le passage à la semaine de quatre jours par X. Darcos en a constitué un bon exemple. Le récent rapport parlementaire remis le 9 décembre 2010 par la députée UMP M. Tabarot a malheureusement pointé toutes les fragilités du nouveau système et préconisé un retour à une semaine de quatre jours et demi. Il apparaît qu'avec 6 heures de cours par jour et 144 jours de classe, les élèves français ont les horaires quotidiens les plus lourds d'Europe.
La mesure la plus emblématique reste celle de la mastérisation de la formation des enseignants. Comme l'indique le ministère sur son site : « La mastérisation permettra l'élévation du niveau de recrutement et une amélioration de la qualité de la formation. Cette réforme instaurera le recrutement des enseignants des écoles, collèges et lycées au niveau master 2 (à bac +5) ». Personne ne pourrait s'inscrire contre une amélioration de la qualité de la formation des enseignants. Derrière cet argument de poids apparaissent néanmoins toutes les difficultés de la mise en œuvre. Oublions le fait que cette réforme lancée par la déclaration de N. Sarkozy le 2 juin 2008 fût initiée sans la moindre concertation préalable. Oublions l'obsession du ministère qui visait d'abord à supprimer les IUFM et à réduire la charge financière liée au paiement des fonctionnaires stagiaires.."
Le décervelage va bon train...
On fait main basse sur l'école publique
"L'argent s'est engouffré dans les failles de l'école publique. Il y a bien sûr l'enseignement privé, qui refuse chaque année plus de 30 000 demandes faute de pouvoir ouvrir des classes supplémentaires. Mais aussi le soutien scolaire, les coachs, les prépas privées à Sciences-Po, médecine, pharmacie et maintenant pour les concours d'officier de police, de professeur des écoles ou de kiné.
C'est le revers de la médaille. En l'espace de trente ans, la proportion de bacheliers a été multipliée par trois en France, pour atteindre 65 % d'une classe d'âge. Mais l'enseignement supérieur ne s'est pas adapté. Un tiers des BTS, formation courte très demandée, est assuré par des écoles privées. Même désastre dans le secondaire.
Officiellement, l'égalité des chances prévaut. En fait, jamais le système scolaire n'a été aussi inéquitable. La génération post-68 découvre qu'il n'y a jamais eu aussi peu d'enfants d'ouvriers et d'employés dans les grandes écoles. HEC, l'ENA, Polytechnique sont des machines à cloner les élites. Et l'inégalité ne cesse de progresser. En 2008, 78 % des élèves provenant de catégories sociales aisées ont obtenu un baccalauréat L, ES ou S, contre seulement 18 % des élèves d'origine sociale défavorisée. Cette année encore, 130 000 jeunes quitteront l'école sans formation ni diplôme. Une catastrophe nationale."
...Un cas particulier et une modalité de ce qu'on appelle pudiquement "la faisabilité politique de l'ajustement"
"Cette politique est tout simplement celle de la réduction des coûts et des déficits, et de la libéralisation maximale de tout secteur susceptible de marchandisation. Ces mesures sont en général impopulaires. Le problème est donc de les mettre en oeuvre sans faire trop de dégâts. Par dégâts, il faut entendre principalement le «foin» que font les gens qui en sont les victimes. L'article se penche sur les manières douces de faire passer ces mesures (c'est ça la faisabilité), et à cet effet il distingue entre «stabilisation» et «ajustement»: «En effet, le programme de stabilisation a un caractère d'urgence et comporte nécessairement beaucoup de mesures impopulaires puisque l'on réduit brutalement les revenus et les consommations des ménages en diminuant les salaires des fonctionnaires, les subventions ou l'emploi dans le bâtiment. En revanche, les mesures d'ajustement structurel peuvent être étalées sur de nombreuses années et chaque mesure fait en même temps des gagnants et des perdants, de telle sorte que le gouvernement peut s'appuyer facilement sur une coalition des bénéficiaires pour défendre sa politique.» (Sic) L'ajustement dont il est question n'a donc rien à voir avec celui auquel on pouvait penser au prime abord. Et c'est même pire que prévu : "L'ajustement ne se contente pas d'ajouter des mesures de relance ou de compensation économique donnant un volet positif à une politique brutale de réduction des coûts; il peut présenter, habilement manié, deux vertus politiques importantes : être indolore et permettre de diviser ses victimes en les touchant inégalement. Tout l'art est de savoir s'en servir."
_Cette destruction du Service Public d’Éducation par sa baisse de qualité est programmé depuis 1996 dans un rapport de l’OCDE intitulé « La faisabilité politique de l’ajustement ».
Iront-ils jusqu'au bout de sa logique?
__L'école française est-elle en train de changer de modèle?
-La France a le taux d'encadrement scolaire le plus faible de l'OCDE
___L'employabilité ne doit pas être le seul but de l'Education____________________
_Quels buts à la révision générale des politiques publiques ?________________
(Dessin: Pancho)
_____________________Essayez l'ignorance !... (Lincoln)
__Tout se passe comme si on voulait la mort lente de l'Education Nationale.
Elle n'est plus dans les faits une priorité.
On assiste à une dérive, une sorte de démolition, derrière les mots qui prétendent le contraire. Un affaiblissement en tous cas, souhaité par certaines élites économiques dominantes, pour qui les valeurs républicaines de "l'instruction publique" n'ont plus d'intérêt. On rejette l'idéal de Condorcet et de J.Ferry comme de vieilles lunes. Comme si le savoir et l'autonomie du jugement dérangeaient, empêchaient de produire et de consommer en rond...Un processus qui remonte aux années 80.
"Des fondations privées voient le jour. A l'université de Clermont-Ferrand, le président, Philippe Dulbecco, a fait entrer des managers d'entreprises comme Michelin ou Limagrain au conseil d'administration. « Cela évite de passer une demi-heure sur le prix de la machine à café », rit-il. En janvier, sa fac s'est alliée au chinois Tellhow pour créer un campus à Nanchang. « Nous visons 10 000 étudiants à terme. C'est notre assurance-vie. »
A Bordeaux, la fondation est présidée par Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi, qui y a injecté 250 000 euros à titre personnel. SFR et Sanofi-Synthélabo y ont aussi investi 500 000 euros. Stéphane Roussel, le DRH de Vivendi, a son idée pour mener jusqu'au bout cette mue : « Il faudrait que le ministre de l'Enseignement supérieur et celui de l'Emploi soient le même. »(KM)
__La dégradation des conditions d'enseignement, le délitement de l'institution, le manque de moyens, sous prétexte de plus grande efficacité et de "modernisation", le manque de formation des nouveaux maîtres, les rafales d'annonces, aussi irréalistes qu'éphémères, donnent l'impression que l'on veut détourner l'attention des conditions réelles de fonctionnement et des projets sous-jacents.
On charge, moyennant primes, recteurs et chefs d'établissement, de gérer au mieux la pénurie et même de recruter le personnel de remplacement.
"Tout fonctionne comme si une infime minorité de privilégiés avait délibérément organisé un système déliquescent dont seuls leurs héritiers tireraient profit - enfants de cadres ou enfants d’enseignants, rejetons de démagogues et de pédagogues qui se gardent bien d’inscrire leur progéniture à « l’école publique » qu’ils recommandent aux autres, et adeptes du chèque-éducation, pour lesquels chaque aberration du système est un pas de plus vers l’apocalypse qui justifiera leurs ambitions - et leurs appétits... " (Brighelli)
Des profs démissionnent face au délitement de l'école
Les inspecteurs expriment leur malaise
Les horaires de français, bases de tout apprentissage,ont été drastiquement réduits
« L'école exclut de plus en plus tôt et de plus en plus fort » , constate Christian Clinet, directeur du lycée Edgar Poe, à Paris
_On assiste à un glissement vers diverses formes de privatisation. Une mutation à bas bruit
Une destruction méthodique :"... L'application depuis 2007 d'un mécanisme automatique de suppression de postes impose le dogme du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux comme le stipule la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques). Elle a conduit à la destruction des dispositifs de soutien qui avaient fait leur preuve tels les Rased, à des remplacements de plus en plus périlleux dans de nombreuses classes, à l'augmentation du nombre moyen d'élèves par classe à l'école primaire comme en collège et à la réduction de la scolarisation à partir de deux ans. Ceci n'empêche pas le ministre L. Chatel d'envisager sans sourire lors de sa déclaration du 23 janvier 2011, l'expérimentation de l'enseignement de l'anglais à partir de trois ans... Rappelons que 11 200 postes furent supprimés en 2008, 13 500 en 2009, 16 000 en 2010 et 16 000 suppressions sont de nouveau prévues au budget 2011. La découverte de nouveaux « gisements d'emplois » permettrait soit disant cette « rationalisation » sans heurts.
Pour palier aux inquiétudes que suscite la réduction des moyens, une agitation permanente laisse croire que l'on va mieux s'occuper des élèves en difficulté et qu'une meilleure organisation du temps de travail permettra de s'adapter aux besoins des enfants. Le passage à la semaine de quatre jours par X. Darcos en a constitué un bon exemple. Le récent rapport parlementaire remis le 9 décembre 2010 par la députée UMP M. Tabarot a malheureusement pointé toutes les fragilités du nouveau système et préconisé un retour à une semaine de quatre jours et demi. Il apparaît qu'avec 6 heures de cours par jour et 144 jours de classe, les élèves français ont les horaires quotidiens les plus lourds d'Europe.
La mesure la plus emblématique reste celle de la mastérisation de la formation des enseignants. Comme l'indique le ministère sur son site : « La mastérisation permettra l'élévation du niveau de recrutement et une amélioration de la qualité de la formation. Cette réforme instaurera le recrutement des enseignants des écoles, collèges et lycées au niveau master 2 (à bac +5) ». Personne ne pourrait s'inscrire contre une amélioration de la qualité de la formation des enseignants. Derrière cet argument de poids apparaissent néanmoins toutes les difficultés de la mise en œuvre. Oublions le fait que cette réforme lancée par la déclaration de N. Sarkozy le 2 juin 2008 fût initiée sans la moindre concertation préalable. Oublions l'obsession du ministère qui visait d'abord à supprimer les IUFM et à réduire la charge financière liée au paiement des fonctionnaires stagiaires.."
Le décervelage va bon train...
On fait main basse sur l'école publique
"L'argent s'est engouffré dans les failles de l'école publique. Il y a bien sûr l'enseignement privé, qui refuse chaque année plus de 30 000 demandes faute de pouvoir ouvrir des classes supplémentaires. Mais aussi le soutien scolaire, les coachs, les prépas privées à Sciences-Po, médecine, pharmacie et maintenant pour les concours d'officier de police, de professeur des écoles ou de kiné.
C'est le revers de la médaille. En l'espace de trente ans, la proportion de bacheliers a été multipliée par trois en France, pour atteindre 65 % d'une classe d'âge. Mais l'enseignement supérieur ne s'est pas adapté. Un tiers des BTS, formation courte très demandée, est assuré par des écoles privées. Même désastre dans le secondaire.
Officiellement, l'égalité des chances prévaut. En fait, jamais le système scolaire n'a été aussi inéquitable. La génération post-68 découvre qu'il n'y a jamais eu aussi peu d'enfants d'ouvriers et d'employés dans les grandes écoles. HEC, l'ENA, Polytechnique sont des machines à cloner les élites. Et l'inégalité ne cesse de progresser. En 2008, 78 % des élèves provenant de catégories sociales aisées ont obtenu un baccalauréat L, ES ou S, contre seulement 18 % des élèves d'origine sociale défavorisée. Cette année encore, 130 000 jeunes quitteront l'école sans formation ni diplôme. Une catastrophe nationale."
...Un cas particulier et une modalité de ce qu'on appelle pudiquement "la faisabilité politique de l'ajustement"
"Cette politique est tout simplement celle de la réduction des coûts et des déficits, et de la libéralisation maximale de tout secteur susceptible de marchandisation. Ces mesures sont en général impopulaires. Le problème est donc de les mettre en oeuvre sans faire trop de dégâts. Par dégâts, il faut entendre principalement le «foin» que font les gens qui en sont les victimes. L'article se penche sur les manières douces de faire passer ces mesures (c'est ça la faisabilité), et à cet effet il distingue entre «stabilisation» et «ajustement»: «En effet, le programme de stabilisation a un caractère d'urgence et comporte nécessairement beaucoup de mesures impopulaires puisque l'on réduit brutalement les revenus et les consommations des ménages en diminuant les salaires des fonctionnaires, les subventions ou l'emploi dans le bâtiment. En revanche, les mesures d'ajustement structurel peuvent être étalées sur de nombreuses années et chaque mesure fait en même temps des gagnants et des perdants, de telle sorte que le gouvernement peut s'appuyer facilement sur une coalition des bénéficiaires pour défendre sa politique.» (Sic) L'ajustement dont il est question n'a donc rien à voir avec celui auquel on pouvait penser au prime abord. Et c'est même pire que prévu : "L'ajustement ne se contente pas d'ajouter des mesures de relance ou de compensation économique donnant un volet positif à une politique brutale de réduction des coûts; il peut présenter, habilement manié, deux vertus politiques importantes : être indolore et permettre de diviser ses victimes en les touchant inégalement. Tout l'art est de savoir s'en servir."
_Cette destruction du Service Public d’Éducation par sa baisse de qualité est programmé depuis 1996 dans un rapport de l’OCDE intitulé « La faisabilité politique de l’ajustement ».
Iront-ils jusqu'au bout de sa logique?
__L'école française est-elle en train de changer de modèle?
-La France a le taux d'encadrement scolaire le plus faible de l'OCDE
___L'employabilité ne doit pas être le seul but de l'Education____________________
_Quels buts à la révision générale des politiques publiques ?________________
(Dessin: Pancho)
jeudi 10 février 2011
Bonne nouvelle...
Les bonnes nouvelles sont trop rares pour ne pas être saluées
_Denis Robert blanchi pour avoir dit que Clearstream blanchissait
_Pour une fois, le pot de terre a gagné...
Son travail de fourmi et son obstination courageuse n'ont pas entamé le pouvoir et les pratiques de Clearstream, mais ils ont ouvert une brèche importante dans l'omerta. La crise financière et ce que nous savons maintenant de certaines pratiques bancaires a sans doute facilité la réhabilitation...
Denis Robert, le "poil à gratter", is back et redonne un sens à la notion de journalisme, dans l'affaire et "l'affaire dans l'affaire"
"Le journaliste doit toujours être un contre-pouvoir. Un poil à gratter. Je ne vais pas déroger à la règle."(D.R.)
« Que font les penseurs de métier au milieu de ces ébranlements ? Ils gardent encore leur silence. Ils n'avertissent pas. Ils ne dénoncent pas. Ils ne sont pas transformés. Ils ne sont pas retournés. L'écart entre leur pensée et l'univers en proie aux catastrophes grandit chaque semaine, chaque jour, et ils ne sont pas alertés. Et ils n'alertent pas. L'écart entre leurs promesses et la situation des hommes est plus scandaleux qu'il ne fut jamais. Et ils ne bougent point. Ils restent du même côté de la barricade. Ils tiennent les mêmes assemblées, publient les mêmes livres. Tous ceux qui avaient la simplicité d'attendre leurs paroles commencent à se révolter, ou à rire..." (Nizan)
_Il a gagné son ultime bataille contre Clearstream:
"Le 16 octobre 2008, l'ancien journaliste de Libération avait été condamné en appel pour avoir assuré, dans un documentaire sur Canal + intitulé Les dissimulateurs ainsi que dans deux ouvrages, Révélation$ et La Boîte noire, que la société Clearstream avait blanchi de l'argent sale. Il avait été condamné à payer 4.500 euros de dommages et intérêts ainsi que plusieurs milliers d'euros de frais de justice._Clearstream avait par la suite proposé un arrangement à Denis Robert, que celui-ci avait refusé. Il avait alors formé un pourvoi en cassation. Dans un arrêt rendu jeudi, la 1ère chambre civile de la Cour de cassation a donné raison au journaliste et a cassé la décision de la cour d'appel de Paris en relevant «l'intérêt général du sujet traité et le sérieux constaté de l'enquête».
_La fin de dix ans de combats judiciaires... En 2008, après des luttes épuisantes et ruineuses, il jetait l'éponge, abandonné de beaucoup, sauf de son comité de soutien et de quelques rares personnes. Certains journalistes l'avaient marginalisé, d'autres s'étaient moqué de son action (1)
Tout est à nouveau possible...
Merci Denis!
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Denis Robert et AgoraVox
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