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CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus]
Ça va jazzer
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mercredi 30 avril 2014
lundi 28 avril 2014
Point d'histoire: 1914
La course au désastre
On va beaucoup célébrer, cette année.
Jusqu'à saturation.
C'est déjà parti, au niveau national, local, à la télévision.
Non sans instrumentalisation émotionnelle ou hypersimplification, parfois.
Retour sur des images, parfois inédites, qui nous paraissent presque d'un autre âge, mais dont l'empreinte est encore présente, que nous le voulions ou non, malgré la disparitions des derniers acteurs et témoins.
Mais il est à parier qu'on ne va guère se poser la question encore largement taboue concernant la question épineuse des responsabilités.
La question: qui a commencé? n'a pas beaucoup de sens, car les commencements sont a rechercher loin en amont, si l'on ne veut pas tomber dans le piège aveuglant de l'événementiel.
Mais on peut porter l'éclairage sur la question des responsabilités ultimes, en dehors de tout préjugé, de nationalisme étroit, de simple commémoration passive et stérile.
"Si l’on veut que nos enfants comprennent pourquoi cette catastrophe a eu lieu, il faut être prêt à débattre des origines de la guerre. Si c’est pour aller dans un cimetière et se lamenter sur le sort des victimes, alors les commémorations n’auront servi à rien. Je trouve cela déprimant que la France soit si réticente à engager un débat sur les responsabilités de la guerre. Apparemment, les historiens français n’ont absolument pas envie de s’aventurer sur ce terrain. Il me semble qu’il y a une grande peur de réveiller les hostilités avec l’Allemagne. », signale l'historien anglais Max Hastings.
La question des origines est la seule intéressante, la répétition ad nauseam de documents sur les faits et leurs enchaînements ne donnant aucun éclairage sur le sens de cette guerre, absurde mais géopolitiquement explicable..
__________ Cette question est sur le chantier depuis longtemps chez les historiens, et ne cessera pas, tant la question est complexe. Le débat sera-t-il sans fin?
Pas tout à fait, car à la lumière de nouveaux documents, à force de confrontations de poins de vue informés, toujours partiels mais le plus souvent pertinents, dans le dialogue normal et parfois conflictuel entre historiens de tous pays, de tous horizons...L'historiographie de la guerre de 14 se renouvelle sans cesse.
Le poids du présent pèse encore sur l'interprétation des faits, notamment les aléas des relations franco-allemandes. Les mises en parallèle entre notre époque et celle qui a précédé la tragédie mondiale sont encore parfois établies, comme l'a fait récemment JP Chevènement, de manière souvent intéressante, à la lumière des difficultés actuelles de la construction européenne.
________________On dit que Angela Merkel lit en ce moment le livre récent très érudit de l'historien C.Clark: Les somnanbules, qui a la particularité de réduire la responsabilité du Reich allemand, en la portant d'avantage sur le couple serbo-russe et le rôle de Poincaré, dans le déclenchement fatal d'une mécanique dont plus personne n'a ensuite pu maîtriser le cours..
Un lecteur attentif de Clark, tout en reconnaissant l'intérêt de ce livre foisonnant et très pointu, s'interroge sur la notion de somnanbulisme, sur le titre qui à ses yeux fait problème, suggérant une certaine passivité des puissances vis à vis d'une tragédie que personne n'aurait sciemment voulu, et sur le fait que minimiser la responsabilité allemande correspond à l'interprétation à chaud de Lloyd George
Il note: « Nous avons tous été entraînés dans la guerre.... »"Il est faux de dire qu’ils étaient loin de se rendre compte qu’ils approchaient du gouffre. Ils savaient parfaitement que la guerre était à l’horizon, l’admettaient comme inéluctable mais n’ont rien fait pour l’empêcher. Pourquoi ?Pourtant on appelle cette guerre la Grande guerre. Les Allemands qui jusqu’à présent n’utilisaient pas cette expression s’y mettent aussi. Dois-je en conclure qu’on appelle « grande », une affaire de « somnambules » ? Peut-on appeler cette orgie sanglante une « grande » guerre. Aucune guerre d’ailleurs ne peut s’appeler grande, ce devrait être une épithète interdite. Pas par une loi mais par nos pratiques de langage...
Bref, le titre choisi est un bon coup marketing, il est aisément instrumentalisable sans doute parce qu’il charrie quelque chose de l’air du temps. C’est ainsi, en effet, que nous apparaissent nos hommes politiques d’aujourd’hui. Le discrédit qui les frappe est tel que nous imaginons volontiers qu’il devait en être de même avant 1914. Est-ce cependant la réalité sous la surface des choses ? C’est un titre qui bloque la réflexion sur les origines de la guerre, sur ce qui en fait la matrice de ce qui est peut-être encore notre présent..."
L'auteur cite l'historien, très contesté Outre-Rhin dans les années 60, Fritz Fischer, qui, dans les années 60, avait secoué l’Allemagne avec son livre « Les buts de guerre de l’Empire allemand » qui faisait porter sur l’Allemagne le poids principal du déclenchement de la guerre. Fritz Fischer considère qu’on ne peut pas traiter isolément la politique allemande de juillet 1914. : Elle n’apparaît sous son vrai jour, écrit-il, que si on la regarde comme un lien entre la politique d’expansion de l’Allemagne depuis les années 1890 et la politique des buts de guerre depuis août 1914 . Aussi rappelle-t-il que la question se situe d’emblée dans un cadre impérialiste et de la volonté de faire passer l’Allemagne du statut de grande puissance à celle de puissance mondiale..." (*)
Il rappelle qu' August Bebel, prenant la parole au Reichtag en novembre 1911, déclarait, de manière quasi prémonitoire:
"Ainsi de tous côtés on s’armera encore et encore […] jusqu’au moment où l’une ou l’autre partie dira plutôt une fin dans la terreur qu’une terreur sans fin […] Ce sera alors la catastrophe. Alors ce sera en Europe la grande mobilisation générale qui verra 16 à 18 millions d’hommes, dans la fleur de l’âge, de différentes nations, jetés les uns contre les autres sur les champs de bataille, armés des meilleurs instruments meurtriers.[...]. Le crépuscule des Dieux du monde bourgeois est annoncé[...].
Max Hastings, de son côté, cherchant à justifier l'intervention britannique, fait porter sur le Kaiser et à sa clique de généraux la responsabilité principale du déclenchement de la guerre et de l'invasion fatale de la Belgique, à l'origine de l'engagement de Londres.
Présenter la première guerre industrielle mondiale comme une simple développement de mécanismes aveugles échappant à la volonté des hommes, comme le simple jeu des engagements réciproques, comme semble le suggérer Clarck (si on l'a bien lu), est souvent équivoque concernant une détermination plus nette des responsabilités initiales, surtout à la fin de son étude, et n'est donc pas sans conséquences théoriques.
Le débat rebondit...
______
(*) « Il est incontestable que, dans ce heurt d’intérêts politiques et militaires, de ressentiments et d’idées qui atteignent leur maximum pendant la crise de juillet, tous les gouvernements des pays européens engagés n’aient eu leur part de responsabilité au déclenchement de la guerre mondiale. Il ne nous appartient pas de discuter en détail la responsabilité de la guerre, ni d’étudier ou de juger la responsabilité des hommes d’État et des militaires des puissances engagées dans le conflit. [...] Ici, il importe de démontrer les buts et la politique pratique du gouvernement allemand au cours de la crise de juillet.Une fois de plus, il faut souligner que sous l’effet des tensions internationales de l’année 1914, provoquées partiellement par la politique d’expansion de l’Allemagne qui avait entraîné déjà trois crises graves en 1905/1906, 1908/1909 et 1911/1912, chaque guerre localisée en Europe à laquelle se trouverait mêlée une grande puissance devait presque inévitablement provoquer une conflagration générale. L’Allemagne, confiante dans sa supériorité militaire, ayant voulu, souhaité et appuyé la guerre austro-serbe, prit sciemment le risque d’un conflit militaire avec la France et la Russie. Le gouvernement allemand portait ainsi la part décisive de la responsabilité historique de la guerre mondiale. La tentative de l’Allemagne d’arrêter en dernière minute cette fatalité ne diminue pas sa part de responsabilité. Ce n’est d’ailleurs que la menace d’une intervention anglaise qui donna lieu aux démarches allemandes à Vienne: ces démarches furent tentées, sans grande conviction, trop tard et aussitôt annulées.Les politiciens allemands et avec eux la propagande allemande pendant la guerre ainsi que l’historiographie allemande d’après-guerre – surtout après Versailles – soutinrent la thèse selon laquelle l’Allemagne fut contrainte de faire la guerre, ou au moins que la part de responsabilité allemande ne fut pas plus grande que celle des autres dans le sens donné et politiquement motivé par Lloyd George: « Nous avons tous été entraînés dans la guerre. » (-Fritz Fischer: pages 99-100)
_______
- Comment les belligérants ont financé 1914-1918
- L'intervention américaine dans la guerre de 1914-1918
- La politique des emprunts étrangers aux USA
- La guerre et la dette
- La finance derrière la Grande Guerre
_______
Relayé par Agoravox
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On va beaucoup célébrer, cette année.
Jusqu'à saturation.
C'est déjà parti, au niveau national, local, à la télévision.
Non sans instrumentalisation émotionnelle ou hypersimplification, parfois.
Retour sur des images, parfois inédites, qui nous paraissent presque d'un autre âge, mais dont l'empreinte est encore présente, que nous le voulions ou non, malgré la disparitions des derniers acteurs et témoins.
Mais il est à parier qu'on ne va guère se poser la question encore largement taboue concernant la question épineuse des responsabilités.
La question: qui a commencé? n'a pas beaucoup de sens, car les commencements sont a rechercher loin en amont, si l'on ne veut pas tomber dans le piège aveuglant de l'événementiel.
Mais on peut porter l'éclairage sur la question des responsabilités ultimes, en dehors de tout préjugé, de nationalisme étroit, de simple commémoration passive et stérile.
"Si l’on veut que nos enfants comprennent pourquoi cette catastrophe a eu lieu, il faut être prêt à débattre des origines de la guerre. Si c’est pour aller dans un cimetière et se lamenter sur le sort des victimes, alors les commémorations n’auront servi à rien. Je trouve cela déprimant que la France soit si réticente à engager un débat sur les responsabilités de la guerre. Apparemment, les historiens français n’ont absolument pas envie de s’aventurer sur ce terrain. Il me semble qu’il y a une grande peur de réveiller les hostilités avec l’Allemagne. », signale l'historien anglais Max Hastings.
La question des origines est la seule intéressante, la répétition ad nauseam de documents sur les faits et leurs enchaînements ne donnant aucun éclairage sur le sens de cette guerre, absurde mais géopolitiquement explicable..
__________ Cette question est sur le chantier depuis longtemps chez les historiens, et ne cessera pas, tant la question est complexe. Le débat sera-t-il sans fin?
Pas tout à fait, car à la lumière de nouveaux documents, à force de confrontations de poins de vue informés, toujours partiels mais le plus souvent pertinents, dans le dialogue normal et parfois conflictuel entre historiens de tous pays, de tous horizons...L'historiographie de la guerre de 14 se renouvelle sans cesse.
Le poids du présent pèse encore sur l'interprétation des faits, notamment les aléas des relations franco-allemandes. Les mises en parallèle entre notre époque et celle qui a précédé la tragédie mondiale sont encore parfois établies, comme l'a fait récemment JP Chevènement, de manière souvent intéressante, à la lumière des difficultés actuelles de la construction européenne.
________________On dit que Angela Merkel lit en ce moment le livre récent très érudit de l'historien C.Clark: Les somnanbules, qui a la particularité de réduire la responsabilité du Reich allemand, en la portant d'avantage sur le couple serbo-russe et le rôle de Poincaré, dans le déclenchement fatal d'une mécanique dont plus personne n'a ensuite pu maîtriser le cours..
Un lecteur attentif de Clark, tout en reconnaissant l'intérêt de ce livre foisonnant et très pointu, s'interroge sur la notion de somnanbulisme, sur le titre qui à ses yeux fait problème, suggérant une certaine passivité des puissances vis à vis d'une tragédie que personne n'aurait sciemment voulu, et sur le fait que minimiser la responsabilité allemande correspond à l'interprétation à chaud de Lloyd George
Il note: « Nous avons tous été entraînés dans la guerre.... »"Il est faux de dire qu’ils étaient loin de se rendre compte qu’ils approchaient du gouffre. Ils savaient parfaitement que la guerre était à l’horizon, l’admettaient comme inéluctable mais n’ont rien fait pour l’empêcher. Pourquoi ?Pourtant on appelle cette guerre la Grande guerre. Les Allemands qui jusqu’à présent n’utilisaient pas cette expression s’y mettent aussi. Dois-je en conclure qu’on appelle « grande », une affaire de « somnambules » ? Peut-on appeler cette orgie sanglante une « grande » guerre. Aucune guerre d’ailleurs ne peut s’appeler grande, ce devrait être une épithète interdite. Pas par une loi mais par nos pratiques de langage...
Bref, le titre choisi est un bon coup marketing, il est aisément instrumentalisable sans doute parce qu’il charrie quelque chose de l’air du temps. C’est ainsi, en effet, que nous apparaissent nos hommes politiques d’aujourd’hui. Le discrédit qui les frappe est tel que nous imaginons volontiers qu’il devait en être de même avant 1914. Est-ce cependant la réalité sous la surface des choses ? C’est un titre qui bloque la réflexion sur les origines de la guerre, sur ce qui en fait la matrice de ce qui est peut-être encore notre présent..."
L'auteur cite l'historien, très contesté Outre-Rhin dans les années 60, Fritz Fischer, qui, dans les années 60, avait secoué l’Allemagne avec son livre « Les buts de guerre de l’Empire allemand » qui faisait porter sur l’Allemagne le poids principal du déclenchement de la guerre. Fritz Fischer considère qu’on ne peut pas traiter isolément la politique allemande de juillet 1914. : Elle n’apparaît sous son vrai jour, écrit-il, que si on la regarde comme un lien entre la politique d’expansion de l’Allemagne depuis les années 1890 et la politique des buts de guerre depuis août 1914 . Aussi rappelle-t-il que la question se situe d’emblée dans un cadre impérialiste et de la volonté de faire passer l’Allemagne du statut de grande puissance à celle de puissance mondiale..." (*)
Il rappelle qu' August Bebel, prenant la parole au Reichtag en novembre 1911, déclarait, de manière quasi prémonitoire:
"Ainsi de tous côtés on s’armera encore et encore […] jusqu’au moment où l’une ou l’autre partie dira plutôt une fin dans la terreur qu’une terreur sans fin […] Ce sera alors la catastrophe. Alors ce sera en Europe la grande mobilisation générale qui verra 16 à 18 millions d’hommes, dans la fleur de l’âge, de différentes nations, jetés les uns contre les autres sur les champs de bataille, armés des meilleurs instruments meurtriers.[...]. Le crépuscule des Dieux du monde bourgeois est annoncé[...].
Max Hastings, de son côté, cherchant à justifier l'intervention britannique, fait porter sur le Kaiser et à sa clique de généraux la responsabilité principale du déclenchement de la guerre et de l'invasion fatale de la Belgique, à l'origine de l'engagement de Londres.
Présenter la première guerre industrielle mondiale comme une simple développement de mécanismes aveugles échappant à la volonté des hommes, comme le simple jeu des engagements réciproques, comme semble le suggérer Clarck (si on l'a bien lu), est souvent équivoque concernant une détermination plus nette des responsabilités initiales, surtout à la fin de son étude, et n'est donc pas sans conséquences théoriques.
Le débat rebondit...
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(*) « Il est incontestable que, dans ce heurt d’intérêts politiques et militaires, de ressentiments et d’idées qui atteignent leur maximum pendant la crise de juillet, tous les gouvernements des pays européens engagés n’aient eu leur part de responsabilité au déclenchement de la guerre mondiale. Il ne nous appartient pas de discuter en détail la responsabilité de la guerre, ni d’étudier ou de juger la responsabilité des hommes d’État et des militaires des puissances engagées dans le conflit. [...] Ici, il importe de démontrer les buts et la politique pratique du gouvernement allemand au cours de la crise de juillet.Une fois de plus, il faut souligner que sous l’effet des tensions internationales de l’année 1914, provoquées partiellement par la politique d’expansion de l’Allemagne qui avait entraîné déjà trois crises graves en 1905/1906, 1908/1909 et 1911/1912, chaque guerre localisée en Europe à laquelle se trouverait mêlée une grande puissance devait presque inévitablement provoquer une conflagration générale. L’Allemagne, confiante dans sa supériorité militaire, ayant voulu, souhaité et appuyé la guerre austro-serbe, prit sciemment le risque d’un conflit militaire avec la France et la Russie. Le gouvernement allemand portait ainsi la part décisive de la responsabilité historique de la guerre mondiale. La tentative de l’Allemagne d’arrêter en dernière minute cette fatalité ne diminue pas sa part de responsabilité. Ce n’est d’ailleurs que la menace d’une intervention anglaise qui donna lieu aux démarches allemandes à Vienne: ces démarches furent tentées, sans grande conviction, trop tard et aussitôt annulées.Les politiciens allemands et avec eux la propagande allemande pendant la guerre ainsi que l’historiographie allemande d’après-guerre – surtout après Versailles – soutinrent la thèse selon laquelle l’Allemagne fut contrainte de faire la guerre, ou au moins que la part de responsabilité allemande ne fut pas plus grande que celle des autres dans le sens donné et politiquement motivé par Lloyd George: « Nous avons tous été entraînés dans la guerre. » (-Fritz Fischer: pages 99-100)
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- Comment les belligérants ont financé 1914-1918
- L'intervention américaine dans la guerre de 1914-1918
- La politique des emprunts étrangers aux USA
- La guerre et la dette
- La finance derrière la Grande Guerre
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Relayé par Agoravox
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samedi 26 avril 2014
Au fil du net
* Jaloux,le pape?..
Contre l'évêque bling-bling...
* Aveux dans l'industrie du médicament , domaine de l'Omerta
* Paroles de "psychologue":
Après sept ans de silence, le psychologue à l'origine des programmes de torture mis en place par la CIA à la suite des attentats du 11 septembre 2001 a répondu aux questions du Guardian.
* La fabrication du consentement: toujours d'actualité
* (Bon) petit boulot
* UK: handicapés, au travail!
* Jean Jaurès au micro
Il n'appartient à personne
* Ukraine: quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
* Les Russes bernés par l’Otan
* Le miracle ne fait plus le saint..
Business papal
__________
-Photos de la semaine
-Une revue de presse
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vendredi 25 avril 2014
Dumping en UE
Convergence, disaient-ils?
Mirage...
Les beaux principes maastrichtiens sont battus en brèche, contredits par une réalité allant à l'encontre du discours officiel, dans le déni des nouvelles hégémonies, au coeur d'un processus creusant les inégalités. L'Europe néolibérale favorise les divergences (et creuse les inégalités), pas la solidarité dans une saine concurrence non faussée.
Plus l'Union européenne s'élargit, plus les fossés se creusent, surtout à la périphérie; plus elle est en crise, plus elle favorise les divergences. On le reconnaît officiellement, à mots feutrés:
"...La dynamique de convergence au sein de l'Union européenne, caractéristique des élargissements successifs, a ralenti depuis trente ans. Les nouveaux élargissements à l'est encouragent indubitablement la croissance dans les pays concernés, mais on assiste de fait à un décalage croissant au niveau régional, les régions les plus éloignées du cœur de l'Europe voyant leur retard s'accentuer, y compris par rapport à des régions plus centrales au sein d'un même pays. Dans ces conditions, le rattrapage économique des nouveaux membres de l'Union risque d'être inégal en fonction des pays et des régions et même assez problématique pour les pays et régions les plus à l'est, qui auront beaucoup de difficultés à accélérer leur croissance..".
Le centriste Jean Artuis condamne les formes diverses de dumping qui se sont installés, à l'encontre des principes formulés la main sur le coeur.
Un journaliste belge considère ces pratiques concurrentielles faussés comme une compétition qui ruine l'Europe, affaiblit les Etats, pas seulement économiquement...
"...La question, fondamentale, de la concurrence fiscale entre États n’est que trop rarement abordée de front. C’est tout le mérite du livre d’Éric Walravens, publié le 17 avril (éditions Les petits matins/Institut Veblen), de sortir ce sujet des non-dits, d’en démonter les mécanismes, et de remettre en cause une logique qui contribue inexorablement à la ruine des États européens et à la perte de leur souveraineté.
« La compétition économique domine les relations entre États. La fiscalité en est l’une des armes privilégiées », écrit dès les premières pages l’auteur, journaliste économique à l’agence de presse belge Belga, qui tient par ailleurs un très bon blog sur Mediapart. « Le propos de ce livre est d’explorer les coulisses d’un chantage qui contribue à délégitimer l’impôt », souligne-t-il. Pour son premier ouvrage, le journaliste s’est penché sur des sujets qui ont trop longtemps semblé sans intérêt à ses confrères. « Je m’occupe de la politique européenne, et j’ai toujours été frappé de voir à quel point, lors des conseils européens et des conférences de presse qui les suivent, les questions fiscales étaient reléguées au second plan, raconte Éric Walravens à Mediapart. Les seuls que cela intéresse à Bruxelles, ce sont les journalistes suisses et luxembourgeois. Mais pour eux, les questions d’impôts et de taxes représentent un intérêt national. »
À la faveur des récentes initiatives internationales, dont Mediapart se fait régulièrement l’écho, le sujet a un peu quitté le cercle restreint des paradis fiscaux. Au gré des révélations, sur la façon dont les multinationales s’exonèrent de tout impôt ou presque en Europe, ou sur l’exil fiscal de telle star ou de tel capitaine d’industrie, l’opinion publique prend lentement conscience de l’ampleur du problème. Les indignés d’un jour auront tout intérêt à lire ce livre, qui dresse un catalogue saisissant de toutes les dérives, la plupart légales, possibles en Europe. L’auteur s’est principalement concentré sur les efforts des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de l’Irlande pour attirer sur leur territoire les riches particuliers et les entreprises florissantes nés dans les pays voisins. Et les astuces, souvent racontées dans le livre par des acteurs les ayant défendues ou les ayant vues naître, sont légion.
Par exemple, qui sait que depuis qu’une ingénieuse niche fiscale a été votée en Belgique, en 2003, la production cinématographique belge a presque quadruplé ? Au détriment de la France principalement. La Belgique produit aujourd’hui près du tiers des films français, au grand dam des techniciens hexagonaux, privés d’une partie de leur travail par un système sophistiqué d’ingénierie financière. Ce système permet même à l’État belge de prendre en charge une grosse partie du salaire des stars des films tournés de l’autre côté de la frontière. Ce qui fait de Dany Boon « le fonctionnaire le mieux payé du royaume », ironise l’auteur.
La Belgique est aussi un « paradis fiscal accidentel », pointe-t-il : alors que l’impôt sur le revenu, et donc sur le travail, y est l’un des plus élevés au monde, le pays, qui connut le secret bancaire jusqu’en 2010, n’exige en revanche aucun impôt sur la fortune ou sur les plus-values aux riches détenteurs de capital qu’elle héberge. Il est donc en pointe dans la « chasse aux riches » en Europe, aux côtés notamment du Royaume-Uni, où une vieille règle datant de l’empire colonial « offre la possibilité – unique au monde – d’être résident britannique tout en déclarant un domicile à l’étranger ». Et donc de ne pas payer ses impôts en Grande-Bretagne. L’idéal pour des centaines de milliardaires issus de pays du Sud, qui ne payent pas non plus d’impôts trop importants dans leur pays d’origine. Un cran est encore franchi avec les « visas dorés », qui voient de petits pays européens comme Malte faire payer l’octroi de la nationalité à des chanceux très fortunés…
Le constat du journaliste est sombre : « Le débat sur l’impôt aujourd’hui n’est plus tellement un débat sur ce qui est souhaitable, mais sur ce qui est possible. Le système est-il juste ? La question devient très secondaire. Ceux qui peuvent – souvent les plus riches – passent entre les mailles du filet. Tant pis pour les autres. » Le système s’est particulièrement développé au sein de l’Union européenne, où la libre circulation des capitaux est un dogme, défendu notamment par l’autorité juridique suprême de tous les pays de l’UE, la Cour de justice européenne."
Les pratiques commerciales mercantilistes de la droite économique allemande accentuent les écarts entre les pays, où la solidarité n'est plus qu'un vain mot.
Le nouveau statut des travailleurs détachés vise à renforcer le dumping social, dans la plus grande cacophonie.
L'exemple ne vient pas de haut:
La puissance de feu du lobby financier dans les institutions et les centres de décision de l'Union européenne laisse sceptique sur ses orientations et la capacité de Bruxelles à modifier ses dogmes économiques. 4 lobbyistes pour un fonctionnaire!
"..L’industrie financière dépense plus de 120 millions d’euros par an dans ses activités de lobbying à Bruxelles. Elle emploie 1 700 lobbyistes, soit quatre fois plus que les fonctionnaires européens travaillant sur les questions financières. En tout, 700 entreprises et associations travaillent ensemble pour mener à bien ce lobbying. C’est sept fois plus que toutes les ONG et syndicats présents à Bruxelles...
Voici les conclusions chocs d’un rapport publié aujourd’hui et intitulé « La puissance de feu du lobby financier », publié par l’ONG Corporate Europe Observatory et deux organisations syndicales autrichiennes. La réforme des institutions et des règles financières « s’est révélée difficile » en Europe, rappelle Kenneth Haar, membre de Corporate Europe observatory, « et ces chiffres constituent une importante partie de l’explication ».
Les absurdes concurrences encouragées continuent à défaire l'Europe rêvée par ses fondateurs.
Même des parlementaires de droite se réveillent.
Par conviction ou opportunisme?
__________________
Mirage...
Les beaux principes maastrichtiens sont battus en brèche, contredits par une réalité allant à l'encontre du discours officiel, dans le déni des nouvelles hégémonies, au coeur d'un processus creusant les inégalités. L'Europe néolibérale favorise les divergences (et creuse les inégalités), pas la solidarité dans une saine concurrence non faussée.
Plus l'Union européenne s'élargit, plus les fossés se creusent, surtout à la périphérie; plus elle est en crise, plus elle favorise les divergences. On le reconnaît officiellement, à mots feutrés:
"...La dynamique de convergence au sein de l'Union européenne, caractéristique des élargissements successifs, a ralenti depuis trente ans. Les nouveaux élargissements à l'est encouragent indubitablement la croissance dans les pays concernés, mais on assiste de fait à un décalage croissant au niveau régional, les régions les plus éloignées du cœur de l'Europe voyant leur retard s'accentuer, y compris par rapport à des régions plus centrales au sein d'un même pays. Dans ces conditions, le rattrapage économique des nouveaux membres de l'Union risque d'être inégal en fonction des pays et des régions et même assez problématique pour les pays et régions les plus à l'est, qui auront beaucoup de difficultés à accélérer leur croissance..".
Le centriste Jean Artuis condamne les formes diverses de dumping qui se sont installés, à l'encontre des principes formulés la main sur le coeur.
Un journaliste belge considère ces pratiques concurrentielles faussés comme une compétition qui ruine l'Europe, affaiblit les Etats, pas seulement économiquement...
"...La question, fondamentale, de la concurrence fiscale entre États n’est que trop rarement abordée de front. C’est tout le mérite du livre d’Éric Walravens, publié le 17 avril (éditions Les petits matins/Institut Veblen), de sortir ce sujet des non-dits, d’en démonter les mécanismes, et de remettre en cause une logique qui contribue inexorablement à la ruine des États européens et à la perte de leur souveraineté.
« La compétition économique domine les relations entre États. La fiscalité en est l’une des armes privilégiées », écrit dès les premières pages l’auteur, journaliste économique à l’agence de presse belge Belga, qui tient par ailleurs un très bon blog sur Mediapart. « Le propos de ce livre est d’explorer les coulisses d’un chantage qui contribue à délégitimer l’impôt », souligne-t-il. Pour son premier ouvrage, le journaliste s’est penché sur des sujets qui ont trop longtemps semblé sans intérêt à ses confrères. « Je m’occupe de la politique européenne, et j’ai toujours été frappé de voir à quel point, lors des conseils européens et des conférences de presse qui les suivent, les questions fiscales étaient reléguées au second plan, raconte Éric Walravens à Mediapart. Les seuls que cela intéresse à Bruxelles, ce sont les journalistes suisses et luxembourgeois. Mais pour eux, les questions d’impôts et de taxes représentent un intérêt national. »
À la faveur des récentes initiatives internationales, dont Mediapart se fait régulièrement l’écho, le sujet a un peu quitté le cercle restreint des paradis fiscaux. Au gré des révélations, sur la façon dont les multinationales s’exonèrent de tout impôt ou presque en Europe, ou sur l’exil fiscal de telle star ou de tel capitaine d’industrie, l’opinion publique prend lentement conscience de l’ampleur du problème. Les indignés d’un jour auront tout intérêt à lire ce livre, qui dresse un catalogue saisissant de toutes les dérives, la plupart légales, possibles en Europe. L’auteur s’est principalement concentré sur les efforts des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de l’Irlande pour attirer sur leur territoire les riches particuliers et les entreprises florissantes nés dans les pays voisins. Et les astuces, souvent racontées dans le livre par des acteurs les ayant défendues ou les ayant vues naître, sont légion.
Par exemple, qui sait que depuis qu’une ingénieuse niche fiscale a été votée en Belgique, en 2003, la production cinématographique belge a presque quadruplé ? Au détriment de la France principalement. La Belgique produit aujourd’hui près du tiers des films français, au grand dam des techniciens hexagonaux, privés d’une partie de leur travail par un système sophistiqué d’ingénierie financière. Ce système permet même à l’État belge de prendre en charge une grosse partie du salaire des stars des films tournés de l’autre côté de la frontière. Ce qui fait de Dany Boon « le fonctionnaire le mieux payé du royaume », ironise l’auteur.
La Belgique est aussi un « paradis fiscal accidentel », pointe-t-il : alors que l’impôt sur le revenu, et donc sur le travail, y est l’un des plus élevés au monde, le pays, qui connut le secret bancaire jusqu’en 2010, n’exige en revanche aucun impôt sur la fortune ou sur les plus-values aux riches détenteurs de capital qu’elle héberge. Il est donc en pointe dans la « chasse aux riches » en Europe, aux côtés notamment du Royaume-Uni, où une vieille règle datant de l’empire colonial « offre la possibilité – unique au monde – d’être résident britannique tout en déclarant un domicile à l’étranger ». Et donc de ne pas payer ses impôts en Grande-Bretagne. L’idéal pour des centaines de milliardaires issus de pays du Sud, qui ne payent pas non plus d’impôts trop importants dans leur pays d’origine. Un cran est encore franchi avec les « visas dorés », qui voient de petits pays européens comme Malte faire payer l’octroi de la nationalité à des chanceux très fortunés…
Le constat du journaliste est sombre : « Le débat sur l’impôt aujourd’hui n’est plus tellement un débat sur ce qui est souhaitable, mais sur ce qui est possible. Le système est-il juste ? La question devient très secondaire. Ceux qui peuvent – souvent les plus riches – passent entre les mailles du filet. Tant pis pour les autres. » Le système s’est particulièrement développé au sein de l’Union européenne, où la libre circulation des capitaux est un dogme, défendu notamment par l’autorité juridique suprême de tous les pays de l’UE, la Cour de justice européenne."
Les pratiques commerciales mercantilistes de la droite économique allemande accentuent les écarts entre les pays, où la solidarité n'est plus qu'un vain mot.
Le nouveau statut des travailleurs détachés vise à renforcer le dumping social, dans la plus grande cacophonie.
L'exemple ne vient pas de haut:
La puissance de feu du lobby financier dans les institutions et les centres de décision de l'Union européenne laisse sceptique sur ses orientations et la capacité de Bruxelles à modifier ses dogmes économiques. 4 lobbyistes pour un fonctionnaire!
"..L’industrie financière dépense plus de 120 millions d’euros par an dans ses activités de lobbying à Bruxelles. Elle emploie 1 700 lobbyistes, soit quatre fois plus que les fonctionnaires européens travaillant sur les questions financières. En tout, 700 entreprises et associations travaillent ensemble pour mener à bien ce lobbying. C’est sept fois plus que toutes les ONG et syndicats présents à Bruxelles...
Voici les conclusions chocs d’un rapport publié aujourd’hui et intitulé « La puissance de feu du lobby financier », publié par l’ONG Corporate Europe Observatory et deux organisations syndicales autrichiennes. La réforme des institutions et des règles financières « s’est révélée difficile » en Europe, rappelle Kenneth Haar, membre de Corporate Europe observatory, « et ces chiffres constituent une importante partie de l’explication ».
Les absurdes concurrences encouragées continuent à défaire l'Europe rêvée par ses fondateurs.
Même des parlementaires de droite se réveillent.
Par conviction ou opportunisme?
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jeudi 24 avril 2014
Les pompes de la discorde
Rififi au château
Il s'en passe des choses rue du Fbg St Honoré!
Un ténébreuse affaire de souliers et de cireurs...
Un enquêteur sur la trace de pompes de luxe...
Où va se cacher le pouvoir!
Dans les pompes élyséennes, ça fait tache.
Roland Dumas nous avait déjà fait le coup des très chères pompes.
Dis-moi ce que tu chausses, je te dirai...
En tous cas, le président est dans le cirage et n'est apparemment pas bien dans ses pompes.
Son conseiller ne le botte plus.
Aquilino, petit marquis élyséen plutôt pompeux, qui botte en touche, commençait à lui pomper l'air.
Ce n'était pas le moment!
A l'heure où Bercy s'efforce de pomper..comme diraient les chats-docs, ça tombe mal!
...Dire que l'on aurait pu avoir DSK, qui voulut être César, mais ne fut que pompé, comme disait Clemenceau, à propos de Félix Faure.
Une atmosphère loin d'être pompeuse, un peu décadente, que les plus pessimistes jugeront un peu fin de règne, genre (pompe) funèbre...
Un sacré coup de pompe!
C'est tout pour aujourd'hui...
___________
-Relayé par Agoravox
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Il s'en passe des choses rue du Fbg St Honoré!
Un ténébreuse affaire de souliers et de cireurs...
Un enquêteur sur la trace de pompes de luxe...
Où va se cacher le pouvoir!
Dans les pompes élyséennes, ça fait tache.
Roland Dumas nous avait déjà fait le coup des très chères pompes.
Dis-moi ce que tu chausses, je te dirai...
En tous cas, le président est dans le cirage et n'est apparemment pas bien dans ses pompes.
Son conseiller ne le botte plus.
Aquilino, petit marquis élyséen plutôt pompeux, qui botte en touche, commençait à lui pomper l'air.
Ce n'était pas le moment!
A l'heure où Bercy s'efforce de pomper..comme diraient les chats-docs, ça tombe mal!
...Dire que l'on aurait pu avoir DSK, qui voulut être César, mais ne fut que pompé, comme disait Clemenceau, à propos de Félix Faure.
Une atmosphère loin d'être pompeuse, un peu décadente, que les plus pessimistes jugeront un peu fin de règne, genre (pompe) funèbre...
Un sacré coup de pompe!
C'est tout pour aujourd'hui...
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-Relayé par Agoravox
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mercredi 23 avril 2014
Allemagne: transition énergétique
Une défi problématique
Paradoxes et contradictions
Malgré des débats assez vifs, des dissonances multiples, die Energiewende (la transition énergétique) fait (encore) consensus en Allemagne, surtout depuis le tournant de Fukushima.
Un effort sans précédent. Une détermination apparemment sans faille (gigantesque. Des investissements titanesques (de l'ordre de 100 milliards), notamment dans les mégaparcs éoliens en Baltique. Un projet
Mais une gestion discutable et discutée...
Votée en 2000, la loi sur les énergies renouvelables doit être réécrite. En garantissant un tarif de vente élevé pour les producteurs d'électricité verte, financé par le consommateur, l'Allemagne a certes réussi à développer le solaire, l'éolien et la biomasse. L'an dernier, les énergies vertes ont alimenté 23% de la consommation électrique. L'objectif de 35 % en 2020 semble accessible. Seulement, les subventions pèsent lourd. Après la décision de sortir totalement du nucléaire d'ici 2022 prise après la catastrophe de Fukushima, le processus s'est accentué.
Les effets pervers du projet, victime de son succès, ne manquent pas d'être mis en évidence.
"... Le premier est la hausse du prix de l'électricité en Allemagne . Les consommateurs et les petites et moyennes entreprises payent pour cette énergie un des tarifs les plus élevés d'Europe. La loi sur les énergies renouvelables de 2000 a créé une spirale inflationniste sur l'électricité, au point que les industriels s'inquiètent de la compétitivité du pays à moyen terme. Peu de politiques osent réellement porter l'estocade contre Angela Merkel sur ce dossier, tant il est complexe.
La loi sur les énergies renouvelables, adoptée en 2000, prévoit une obligation de raccordement au réseau de toutes les installations produisant de l'électricité renouvelable. Les producteurs, qu'ils soient des entreprises ou des particuliers, bénéficient d'un prix de rachat au-dessus du prix du marché garanti sur vingt ans. Le surcoût créé par ces énergies est réparti sur l'ensemble des consommateurs...
L'explosion du photovoltaïque et de l'éolien a considérablement augmenté la facture dédiée aux énergies renouvelables. En 2013, elle s'élève à 5,27 centimes par kilowattheure, soit une surcharge pour un foyer de trois personnes de 185 euros par an. En 2014, ce surcoût devrait monter à 250 euros, jugent les experts.
Cette cherté de l'électricité est de moins en moins comprise par le consommateur. Car, paradoxalement, il paye son courant d'autant plus cher que le prix de gros de l'électricité sur les marchés financiers est bas. La raison tient aux tarifs garantis aux producteurs, qui alourdissent l'enveloppe du renouvelable lorsque les prix baissent. Or, en matière d'énergie renouvelable, les foyers pauvres payent autant que les riches.
A ceci s'ajoute que l'Allemagne, pionnière dans le secteur, n'est pas
plus propre pour autant. Malgré des capacités de production dans
l'éolien et le photovoltaïque considérables, le pays a augmenté en 2012
ses émissions de CO2 de 2 %. En cause : le retour du charbon, énergie peu chère mais très polluante, vers laquelle se tournent les grandes
compagnies électriques du pays (RWE, E.ON, Vattenfall, EnBW) en panne de
profits..."
Le doublement du prix de l'électricité a un coût social important, surtout pour les foyers les plus modestes.
La priorité donnée aux renouvelables déstabilise les producteurs traditionnels.
Les aléas de la politique étrangère compliquent la gestion d'un projet, dont l'aboutissement demandera encore des décennies.
Les craintes de la chancelière ne semblent-elles pas en voie de se réaliser? « À la longue, il y aura tellement de bénéficiaires de la politique en matière d’énergie éolienne qu’il deviendra impossible de trouver une majorité pour en contrôler le développement », disait Angela Merkel à Cologne, le 29 octobre 2004 (Mme Merkel était alors chef de la CDU).
L'immense défi provoque de vives polémiques Outre-Rhin.
L'Allemagne est à un tournant. Schritt für Schritt voran?
______
- Energeia
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Paradoxes et contradictions
Malgré des débats assez vifs, des dissonances multiples, die Energiewende (la transition énergétique) fait (encore) consensus en Allemagne, surtout depuis le tournant de Fukushima.
Un effort sans précédent. Une détermination apparemment sans faille (gigantesque. Des investissements titanesques (de l'ordre de 100 milliards), notamment dans les mégaparcs éoliens en Baltique. Un projet
Mais une gestion discutable et discutée...
Votée en 2000, la loi sur les énergies renouvelables doit être réécrite. En garantissant un tarif de vente élevé pour les producteurs d'électricité verte, financé par le consommateur, l'Allemagne a certes réussi à développer le solaire, l'éolien et la biomasse. L'an dernier, les énergies vertes ont alimenté 23% de la consommation électrique. L'objectif de 35 % en 2020 semble accessible. Seulement, les subventions pèsent lourd. Après la décision de sortir totalement du nucléaire d'ici 2022 prise après la catastrophe de Fukushima, le processus s'est accentué.
Les effets pervers du projet, victime de son succès, ne manquent pas d'être mis en évidence.
"... Le premier est la hausse du prix de l'électricité en Allemagne . Les consommateurs et les petites et moyennes entreprises payent pour cette énergie un des tarifs les plus élevés d'Europe. La loi sur les énergies renouvelables de 2000 a créé une spirale inflationniste sur l'électricité, au point que les industriels s'inquiètent de la compétitivité du pays à moyen terme. Peu de politiques osent réellement porter l'estocade contre Angela Merkel sur ce dossier, tant il est complexe.
La loi sur les énergies renouvelables, adoptée en 2000, prévoit une obligation de raccordement au réseau de toutes les installations produisant de l'électricité renouvelable. Les producteurs, qu'ils soient des entreprises ou des particuliers, bénéficient d'un prix de rachat au-dessus du prix du marché garanti sur vingt ans. Le surcoût créé par ces énergies est réparti sur l'ensemble des consommateurs...
L'explosion du photovoltaïque et de l'éolien a considérablement augmenté la facture dédiée aux énergies renouvelables. En 2013, elle s'élève à 5,27 centimes par kilowattheure, soit une surcharge pour un foyer de trois personnes de 185 euros par an. En 2014, ce surcoût devrait monter à 250 euros, jugent les experts.
Cette cherté de l'électricité est de moins en moins comprise par le consommateur. Car, paradoxalement, il paye son courant d'autant plus cher que le prix de gros de l'électricité sur les marchés financiers est bas. La raison tient aux tarifs garantis aux producteurs, qui alourdissent l'enveloppe du renouvelable lorsque les prix baissent. Or, en matière d'énergie renouvelable, les foyers pauvres payent autant que les riches.
Impasse? |
Le doublement du prix de l'électricité a un coût social important, surtout pour les foyers les plus modestes.
La priorité donnée aux renouvelables déstabilise les producteurs traditionnels.
Les aléas de la politique étrangère compliquent la gestion d'un projet, dont l'aboutissement demandera encore des décennies.
Les craintes de la chancelière ne semblent-elles pas en voie de se réaliser? « À la longue, il y aura tellement de bénéficiaires de la politique en matière d’énergie éolienne qu’il deviendra impossible de trouver une majorité pour en contrôler le développement », disait Angela Merkel à Cologne, le 29 octobre 2004 (Mme Merkel était alors chef de la CDU).
L'immense défi provoque de vives polémiques Outre-Rhin.
L'Allemagne est à un tournant. Schritt für Schritt voran?
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- Energeia
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mardi 22 avril 2014
Mafias et finances
C'est la crise, sauf pour les mafias
...et la finance noire
Il n'y a pas que la mafia corse ou la mafia calabraise , d'une autre ampleur.
On connaît leur poids en Italie et leurs prolongements en Europe et ailleurs.
Beaucoup ont une dimension internationale, une organisation géopolitique.
Il existe une internationale des mafias, aux ramifications financières, présentes dans de nombreux secteurs.
C'est la face obscure de la mondialisation
________________________________La mafia ne se réduit pas à l'image classique du Parrain. Elle a une histoire déjà ancienne, connaît des aspects divers et des formes d'action variées. Sa dimension internationale et ses liaisons dangereuses avec l'économie et la politique, pas seulement en Italie, sont généralement moins connues, du fait de ses zônes grises.
On a pu parler de capitalisme criminel.
Le trafic de drogues, gangrénant des Etats, n'est pas la seule activité de la pieuvre.
__Il existe une véritable géopolitique du crime organisé. Elle s'organise "en fonction de la conjoncture, on va les voir se livrer au trafic de drogues, d’armes, d’êtres humains, investir dans la contrefaçon ou les paris sportifs, etc. En ce sens, il existe une certaine similitude avec l’esprit d’entreprise, à la différence près qu’il s’agit là d’entreprises criminelles ! Deuxième particularité pour bien comprendre leur logique et leur puissance : toutes ont une dimension territoriale très forte. Territoire étant ici entendu comme réalité physique (rue, quartier, région, pays…), mais aussi espaces immatériels (marchés financiers, cyberespace, etc.), fluides, opaques, transnationaux, qui se prêtent parfaitement aux activités criminelles. Tous ces territoires ne doivent pas être appréhendés comme limite ou enfermement, mais plutôt comme étant une base forte de déploiement à partir de laquelle, depuis la fin de la guerre froide, ces entités arrivent à s’étendre, créer de nouvelles colonies, de nouveaux espaces d’activités à travers la planète entière. Le racket constitue un marqueur très net de ce lien entre organisation criminelle et territoire. Cet impôt illégal signe le pouvoir territorial. Invoquer à son sujet une "protection" est faux à 99 %, ce n’est là qu’un habillage sémantique et idéologique.
Polycriminelles, solidement territorialisées, ces grandes organisations, en particulier les mafias, sont aussi insubmersibles. Leur capacité à survivre et à s’adapter est impressionnante. Elles peuvent ainsi passer d’un monde rural à un monde urbain, d’une économie agraire à une économie industrialisée, d’un régime autoritaire à un régime démocratique, le tout sans aucun problème majeur. Elles résistent parfaitement à la répression, voire l’utilisent pour se renforcer..."
__Il arrive même que, favorisées par la crise, elles infiltrent les banques et volent à leur secours, jouant aux pompiers mafieux.
_La question des mafias s’intègre dans un ensemble plus vaste : celui de la mondialisation et de la libéralisation de la sphère financière. C’est en effet dans un gigantesque partenariat avec les pouvoirs politiques et les multinationales de la finance et des affaires que le crime organisé se joue de la légalité des Etats.
Une fraction de ses gigantesques profits aboutit sur les comptes d’établissements domiciliés dans les paradis fiscaux, créés pour favoriser l’anonymat des opérations d’une clientèle « honnête » avide de discrétion. Là, tandis que dans leurs pays respectifs chefs d’Etat et ministres rivalisent pour imposer à leurs peuples des mesures d’austérité, se mêlent argent sale et capitaux « propres » des multinationales et des « évadés fiscaux ». Avec, de temps à autre, des déclarations tonitruantes pour donner l’impression de lutter contre un phénomène que les gouvernements, s’ils en avaient véritablement l’intention, pourraient mettre hors d’état de nuire.
En effet, ces havres du secret bancaire ne nichent pas que dans des lieux « exotiques », tels que Singapour, le Liberia ou le Panamá : à côté de ceux situés au Liechtenstein, à Monaco ou en Suisse, l’Union européenne possède les siens, depuis l’Autriche et le Luxembourg jusqu’aux centres offshore de la Couronne britannique, dans les îles Vierges, Caïmans, Jersey et Guernesey. Sans parler des trois Etats américains qui abritent plus de sept cent mille sociétés offshore : le Delaware, le Wyoming et le Nevada..."
_______________________
* Peut on lutter contre la mafia ?
*Roberto Saviano : « l’argent de la drogue sauve les banques de la faillite »
* Roberto Saviano : « C'est 'argent de la drogue qui sauve les banques »(2)
*Elizabeth Warren, sénatrice américaine du Massachusetts pose des questions simples à propos des banques qui ont blanchi de l’argent de la drogue pour des 100aines de millions de dollars
* Les barons de la banque et de la drogue
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...et la finance noire
Il n'y a pas que la mafia corse ou la mafia calabraise , d'une autre ampleur.
On connaît leur poids en Italie et leurs prolongements en Europe et ailleurs.
Beaucoup ont une dimension internationale, une organisation géopolitique.
Il existe une internationale des mafias, aux ramifications financières, présentes dans de nombreux secteurs.
C'est la face obscure de la mondialisation
________________________________La mafia ne se réduit pas à l'image classique du Parrain. Elle a une histoire déjà ancienne, connaît des aspects divers et des formes d'action variées. Sa dimension internationale et ses liaisons dangereuses avec l'économie et la politique, pas seulement en Italie, sont généralement moins connues, du fait de ses zônes grises.
On a pu parler de capitalisme criminel.
Le trafic de drogues, gangrénant des Etats, n'est pas la seule activité de la pieuvre.
__Il existe une véritable géopolitique du crime organisé. Elle s'organise "en fonction de la conjoncture, on va les voir se livrer au trafic de drogues, d’armes, d’êtres humains, investir dans la contrefaçon ou les paris sportifs, etc. En ce sens, il existe une certaine similitude avec l’esprit d’entreprise, à la différence près qu’il s’agit là d’entreprises criminelles ! Deuxième particularité pour bien comprendre leur logique et leur puissance : toutes ont une dimension territoriale très forte. Territoire étant ici entendu comme réalité physique (rue, quartier, région, pays…), mais aussi espaces immatériels (marchés financiers, cyberespace, etc.), fluides, opaques, transnationaux, qui se prêtent parfaitement aux activités criminelles. Tous ces territoires ne doivent pas être appréhendés comme limite ou enfermement, mais plutôt comme étant une base forte de déploiement à partir de laquelle, depuis la fin de la guerre froide, ces entités arrivent à s’étendre, créer de nouvelles colonies, de nouveaux espaces d’activités à travers la planète entière. Le racket constitue un marqueur très net de ce lien entre organisation criminelle et territoire. Cet impôt illégal signe le pouvoir territorial. Invoquer à son sujet une "protection" est faux à 99 %, ce n’est là qu’un habillage sémantique et idéologique.
Polycriminelles, solidement territorialisées, ces grandes organisations, en particulier les mafias, sont aussi insubmersibles. Leur capacité à survivre et à s’adapter est impressionnante. Elles peuvent ainsi passer d’un monde rural à un monde urbain, d’une économie agraire à une économie industrialisée, d’un régime autoritaire à un régime démocratique, le tout sans aucun problème majeur. Elles résistent parfaitement à la répression, voire l’utilisent pour se renforcer..."
__Il arrive même que, favorisées par la crise, elles infiltrent les banques et volent à leur secours, jouant aux pompiers mafieux.
_La question des mafias s’intègre dans un ensemble plus vaste : celui de la mondialisation et de la libéralisation de la sphère financière. C’est en effet dans un gigantesque partenariat avec les pouvoirs politiques et les multinationales de la finance et des affaires que le crime organisé se joue de la légalité des Etats.
Une fraction de ses gigantesques profits aboutit sur les comptes d’établissements domiciliés dans les paradis fiscaux, créés pour favoriser l’anonymat des opérations d’une clientèle « honnête » avide de discrétion. Là, tandis que dans leurs pays respectifs chefs d’Etat et ministres rivalisent pour imposer à leurs peuples des mesures d’austérité, se mêlent argent sale et capitaux « propres » des multinationales et des « évadés fiscaux ». Avec, de temps à autre, des déclarations tonitruantes pour donner l’impression de lutter contre un phénomène que les gouvernements, s’ils en avaient véritablement l’intention, pourraient mettre hors d’état de nuire.
En effet, ces havres du secret bancaire ne nichent pas que dans des lieux « exotiques », tels que Singapour, le Liberia ou le Panamá : à côté de ceux situés au Liechtenstein, à Monaco ou en Suisse, l’Union européenne possède les siens, depuis l’Autriche et le Luxembourg jusqu’aux centres offshore de la Couronne britannique, dans les îles Vierges, Caïmans, Jersey et Guernesey. Sans parler des trois Etats américains qui abritent plus de sept cent mille sociétés offshore : le Delaware, le Wyoming et le Nevada..."
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* Peut on lutter contre la mafia ?
*Roberto Saviano : « l’argent de la drogue sauve les banques de la faillite »
* Roberto Saviano : « C'est 'argent de la drogue qui sauve les banques »(2)
*Elizabeth Warren, sénatrice américaine du Massachusetts pose des questions simples à propos des banques qui ont blanchi de l’argent de la drogue pour des 100aines de millions de dollars
* Les barons de la banque et de la drogue
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lundi 21 avril 2014
P. Mendes-France et l' Europe
Vision prémonitoire?
C'était l'acte de naissance de l'UE, aux engagements économiques déjà marqués.
L'unanimité des esprits n'était pas gagnée.
A côté des européistes fédéralistes convaincus d'avance, certains exprimèrent leurs réticences face aux orientations économiques décidées.
Pierre Mendes-France fut de ceux-là, dénonçant les risques, un peu plus de deux mois avant la signature des traités de Rome, le 18 janvier 1957 à l’Assemblée Nationale.
Il exprima des réserves qu'on peut juger aujourd'hui prémonitoires.
Après Maastrcicht, au vu de ce qui se passe, la crise faisant office de révélateur, nous sommes mieux à même de juger les dérives d'une institution, qui a sacrifié le politique sur l'autel d'un libre-échange mondialisé, consacré par l'OMC, sans garde-fous, menant à une cacophonie prévisible.
".. L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale.
Si la France est prête à opérer son redressement dans le cadre d’une coopération fraternelle avec les autres pays européens, elle n’admettra pas que les voies et moyens de son redressement lui soient imposés de l’extérieur, même sous le couvert de mécanismes automatiques.
C’est par une prise de conscience de ses problèmes, c’est par une acceptation raisonnée des remèdes nécessaires, c’est par une résolution virile de les appliquer qu’elle entrera dans la voie où, tout naturellement, elle se retrouvera auprès des autres nations européennes, pour avancer ensemble vers l’expansion économique, vers le progrès social et vers la consolidation de la paix. “..
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C'était l'acte de naissance de l'UE, aux engagements économiques déjà marqués.
L'unanimité des esprits n'était pas gagnée.
A côté des européistes fédéralistes convaincus d'avance, certains exprimèrent leurs réticences face aux orientations économiques décidées.
Pierre Mendes-France fut de ceux-là, dénonçant les risques, un peu plus de deux mois avant la signature des traités de Rome, le 18 janvier 1957 à l’Assemblée Nationale.
Il exprima des réserves qu'on peut juger aujourd'hui prémonitoires.
Après Maastrcicht, au vu de ce qui se passe, la crise faisant office de révélateur, nous sommes mieux à même de juger les dérives d'une institution, qui a sacrifié le politique sur l'autel d'un libre-échange mondialisé, consacré par l'OMC, sans garde-fous, menant à une cacophonie prévisible.
".. L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale.
Si la France est prête à opérer son redressement dans le cadre d’une coopération fraternelle avec les autres pays européens, elle n’admettra pas que les voies et moyens de son redressement lui soient imposés de l’extérieur, même sous le couvert de mécanismes automatiques.
C’est par une prise de conscience de ses problèmes, c’est par une acceptation raisonnée des remèdes nécessaires, c’est par une résolution virile de les appliquer qu’elle entrera dans la voie où, tout naturellement, elle se retrouvera auprès des autres nations européennes, pour avancer ensemble vers l’expansion économique, vers le progrès social et vers la consolidation de la paix. “..
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dimanche 20 avril 2014
Etonnant
Contrastes:
Chili, Argentine, Brésil, aujourd’hui et en 70
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* Revue de presse internationale 1-(2)
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Chili, Argentine, Brésil, aujourd’hui et en 70
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* Revue de presse internationale 1-(2)
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Peinture hollandaise (anonyme) |
Résistance chinoise (suite) |
samedi 19 avril 2014
Au fil du net
* Bonne (petite) faim: le choix de la frugalité
* Trading haute fréquence: système de fraude de grande ampleur
Spéculation robotisée
"Après le scandale des subprimes, du Libor, des changes, du pétrole –
la liste est non exhaustive –, celui du trading haute fréquence est en
train de secouer à nouveau Wall Street. Fin mars dernier, le FBI a reconnu publiquement
avoir ouvert une enquête depuis un an sur les agissements de certaines
sociétés de trading haute fréquence, ces échanges par ordinateurs,
reposant sur des algorithmes et réalisés à la nanoseconde. Il les
soupçonne d’avoir commis des délits d’initié et des manipulations de
marché. Le FBI a appelé les traders à témoigner, leur demandant de venir
dénoncer les pratiques frauduleuses qu’ils auraient pu avoir à
connaître.
De son côté, le département américain de la justice a annoncé avoir ouvert une enquête pour faire la lumière sur les agissements des sociétés de trading haute fréquence et mesurer si celles-ci bénéficient d’avantages et de données qui ne sont pas accessibles aux régulateurs. La Securities and Exchange Commission (SEC), qui était restée jusqu’alors très discrète sur le sujet, s’est fendue de plusieurs communiqués à la suite annonçant des poursuites contre des courtiers ou des traders accusés de manipulation de marché et de délits d’initié, par l’intermédiaire du trading haute fréquence.
Cela fait plusieurs années que des spécialistes ou des journalistes (voir ici ou là) dénoncent les dangers du trading haute fréquence. La multiplicité des flash crash est la preuve la plus évidente de ces dysfonctionnements ( « Que s’est-il passé le 27 décembre, à la Bourse de Paris ? »)..."
* Inégalités, souvent meurtrières: attention danger!
* Barack Obama: expulseur en chef?
* Martin Schulz: bouée de sauvetage du PS aux européennes?
* Alain Finkelkraut: une carrière très médiatique
* Retour des initiatives citoyennes locales
* Le vent tourne dans l'opinion sur l'Europe, même dans les élites
* USA: Le choix de l'agriculture biologique
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Le monde vu d'en-haut
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* Trading haute fréquence: système de fraude de grande ampleur
Spéculation robotisée
Le livre qui enflamme Wall St. |
De son côté, le département américain de la justice a annoncé avoir ouvert une enquête pour faire la lumière sur les agissements des sociétés de trading haute fréquence et mesurer si celles-ci bénéficient d’avantages et de données qui ne sont pas accessibles aux régulateurs. La Securities and Exchange Commission (SEC), qui était restée jusqu’alors très discrète sur le sujet, s’est fendue de plusieurs communiqués à la suite annonçant des poursuites contre des courtiers ou des traders accusés de manipulation de marché et de délits d’initié, par l’intermédiaire du trading haute fréquence.
Cela fait plusieurs années que des spécialistes ou des journalistes (voir ici ou là) dénoncent les dangers du trading haute fréquence. La multiplicité des flash crash est la preuve la plus évidente de ces dysfonctionnements ( « Que s’est-il passé le 27 décembre, à la Bourse de Paris ? »)..."
* Inégalités, souvent meurtrières: attention danger!
* Barack Obama: expulseur en chef?
* Martin Schulz: bouée de sauvetage du PS aux européennes?
* Alain Finkelkraut: une carrière très médiatique
* Retour des initiatives citoyennes locales
* Le vent tourne dans l'opinion sur l'Europe, même dans les élites
* USA: Le choix de l'agriculture biologique
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Le monde vu d'en-haut
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vendredi 18 avril 2014
Rêve d'employeur...
A quoi peut rêver un employeur?
Un avenir sans salariés...
Absurde?
Non, Amazon y pense!
Il est vrai que (l')Amazon(e) est propice aux mythes...
La firme n'apprécie que modérément les aléas de la gestion de son personnel, même réputé discipliné.
L'idéal: ne plus avoir à embaucher, à gérer et à contrôler des employés, à subir des réductions de profit à cause d'arrêts de travail d'une main d'oeuvre pas assez soumise, parfois réticente ou même rebelle.
Laisser les machines fonctionner selon leur logique propre, mécanique ou cybernétique.
Des machines qui ne se reposent pas, qui ne se plaignent pas, qu'on remplace sans négociations ni conflits...
Qui sont finalement très rentables à terme.
Ce serait la libération humaine du travail productif et même de certaines activités de service , l'homme étant relégué aux marges de la production, confiné dans les tâches de conception, surveillance, de contrôle, de maintenance de ses nouveaux esclaves...
Les robots aux tâches répétitives, les hommes (ceux qui auront encore une activité) aux tâches de conception et aux loisirs.
Faire travailler les esclaves...
Le vieil Aristote avait déjà entrevu la possibilité de machines fonctionnant seules, selon une force autonome, leur propre logique mécanique interne: "... si les navettes tissaient d’elles-mêmes et les plectres jouaient tous seul de la cithare, alors les ingénieurs n’auraient pas besoin d’exécutants ni les maîtres d’esclaves..." (Politique, I, 4)
Diderot aussi se prend à faire dans l'anticipation, à propos d'un machine d'époque à faire des bas,
« une des machines les plus compliquées et les plus conséquentes que nous ayons : on peut la regarder comme un seul et unique raisonnement, dont la fabrication de l’ouvrage est la conclusion ».
Bref, le meilleur des mondes patronal...
Sauf que:
-Cela peut déboucher sur une sorte d'enfer, aux aspects technologiques rassurants et rentables
-Sur une forme de robotisation de ce qu'il reste du travail humain, par osmose
-Une logique robotique poussée jusqu'à ses extrêmes limites produirait une situation où elle s'abolirait d'elle-même. Qui, et avec quels salaires achèterait les produits générés par des robots coûteux?
-Il arrive que la production robotique n'aboutissent pas aux effets prévus, le pionnierToyota revenant à une forme de fordisme par nécessité économique..
-Il se trouve des spécalistes qui réfléchissent à l'auto-contrôle d'un développement dévoyé de l'automatisation tous azimuts.
Rassurant?
Un défi pour demain...
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- La grande peur des nouvelles technologies sur l’emploi
- La moitié des emplois remplacée par des robots dans 20 ans
- Les robots vont-ils vous piquer votre boulot ?
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-Relayé par Agoravox
Un avenir sans salariés...
Absurde?
Non, Amazon y pense!
Il est vrai que (l')Amazon(e) est propice aux mythes...
La firme n'apprécie que modérément les aléas de la gestion de son personnel, même réputé discipliné.
L'idéal: ne plus avoir à embaucher, à gérer et à contrôler des employés, à subir des réductions de profit à cause d'arrêts de travail d'une main d'oeuvre pas assez soumise, parfois réticente ou même rebelle.
Laisser les machines fonctionner selon leur logique propre, mécanique ou cybernétique.
Des machines qui ne se reposent pas, qui ne se plaignent pas, qu'on remplace sans négociations ni conflits...
Qui sont finalement très rentables à terme.
Ce serait la libération humaine du travail productif et même de certaines activités de service , l'homme étant relégué aux marges de la production, confiné dans les tâches de conception, surveillance, de contrôle, de maintenance de ses nouveaux esclaves...
Les robots aux tâches répétitives, les hommes (ceux qui auront encore une activité) aux tâches de conception et aux loisirs.
Faire travailler les esclaves...
Le vieil Aristote avait déjà entrevu la possibilité de machines fonctionnant seules, selon une force autonome, leur propre logique mécanique interne: "... si les navettes tissaient d’elles-mêmes et les plectres jouaient tous seul de la cithare, alors les ingénieurs n’auraient pas besoin d’exécutants ni les maîtres d’esclaves..." (Politique, I, 4)
Diderot aussi se prend à faire dans l'anticipation, à propos d'un machine d'époque à faire des bas,
« une des machines les plus compliquées et les plus conséquentes que nous ayons : on peut la regarder comme un seul et unique raisonnement, dont la fabrication de l’ouvrage est la conclusion ».
Bref, le meilleur des mondes patronal...
Sauf que:
-Cela peut déboucher sur une sorte d'enfer, aux aspects technologiques rassurants et rentables
-Sur une forme de robotisation de ce qu'il reste du travail humain, par osmose
-Une logique robotique poussée jusqu'à ses extrêmes limites produirait une situation où elle s'abolirait d'elle-même. Qui, et avec quels salaires achèterait les produits générés par des robots coûteux?
-Il arrive que la production robotique n'aboutissent pas aux effets prévus, le pionnierToyota revenant à une forme de fordisme par nécessité économique..
-Il se trouve des spécalistes qui réfléchissent à l'auto-contrôle d'un développement dévoyé de l'automatisation tous azimuts.
Rassurant?
Un défi pour demain...
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- La grande peur des nouvelles technologies sur l’emploi
- La moitié des emplois remplacée par des robots dans 20 ans
- Les robots vont-ils vous piquer votre boulot ?
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-Relayé par Agoravox
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