Ça va jazzer

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dimanche 29 mars 2015

Une époque formidable...

Alerte! sondages...
                               
La pollution est à son comble!
__Pas seulement sur les principales villes de France. Jusque dans nos campagnes.
L'air devient irrespirable.
_____Il faut arrêter les moteurs l’obsession sondagière des médias et des politiques (ou klaksonner?)
La grippe semble passée, mais la SONDAGITE est de retour...
___Un mal qui répand la confusion...et les cauchemars.

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Les cochons!
______________ Too manies american pigs!
Pauvres cochons!
____Les braves cochons de chez nous n'en reviendraient pas, eux qui ont encore une vie à peu près humaine, pas trop cochonne, sauf en certains lieux et dans certaines conditions où l'on a américanisé, taylorisé la production.(On ne dit plus élevage)
Pareil pour les vaches.
__Même dans l'usine picarde à mille vaches, on est loin d'atteindre ces sommets.
____Dans certains Etats des USA, c'est l'horreur et ils sont vraiment...emmerdés!
                 Et tout ça, pour quelle bidoche?

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 Twitter ou pas?

                         ____Certains écrivains abandonnent parfois la plume au profit du clavier et s'intègrent pour un temps dans le club aujourd'hui très ouvert des gentils Twitters.
     Il s'amusent comme des petits fous ou se laissent aller à des écarts inhabituels, pas toujours inintéressants.
Twitter  ou pas?  Montaigne ne s'y risquait pas, on sait pourquoi...
____ Même Pivot, ex-roi des lettres, y va de sa fantaisie, parfois subtile
Comme par exemple: " De tous les métaux dangereux pour la santé publique l'argent, surtout dans sa version papier, est le plus redoutable."
Déchéance?
_____Non. Après tout, même Jésus twittait

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 Humour du jour
                              François Hollande est parfois (assez) drôle
Enfin, si on veut...Moyennement.
___A son arrivée au sommet, il a déclaré: "Que le gouvernement grec fasse des efforts pour les pauvres, ce n’est pas ce qui me choque, ce qu’on demande à la Grèce, c’est qu’elle demande aux plus riches de payer des impôts..."
Humour (moyennement drôle) du jour_____Très bien. Donc il n'est pas choqué par les efforts entrepris pour sortir une grande partie de la société grecque de la pauvreté. Encore heureux!..Mais c'est plus que de la pauvreté.....
    Et il ne lit pas la presse. Il devrait savoir qu'il y a un plan contre les oligarques, la corruption, pour imposer (enfin!) les grosses fortunes, pour rapatrier les sommes colossales qui ont fui depuis longtemps le pays pour d'autres paradis..dans le plus grand silence bruxellois...
    Il devrait savoir aussi que, depuis qu'elle sévit à Athènes, la Troïka n'a rien fait en ce sens.
Enfin, pour reconstruire un Etat, qu' il faut donner du temps au temps. La tâche pour Tsipras va être longue et difficile...
           C'est Angela qui n'est pas contente...Elle est moins drôle.

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Mafias en tous genres 
                                     ___Il suffisait d'y penser...


Le pape François a eu une idée très inspirée à Naples:La corruption "pue"...(et tue).
___Frères mafieux, venez à moi!
Votre "conversion" est pour demain. Alleluia!
___Mais ils ne sont pas tous à Naples ou à Las Vegas! ...On en trouve partout : à Wall Street, à la City...
Souvent là où on les attend le moins: aux paradis (fiscaux)
___On attend maintenant le successeur de Pierre au FMI.
            Mais ce pape-à-part se met en danger...Des évêques et des papes ont eu une vie abrégée pour moins que ça...
Amen!
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Jusqu'ici tout va bien...
                                    Pourvou qué ça doure!                              
      Alice in the rabbitt hole
                                  Pour comprendre (ce qui se passe), il faut quitter le monde des apparences et faire comme dans Alice Au Pays des Merveilles, il faut descendre in the Rabbitt Hole. Autrement dit, au lieu de regarder ce qui se donne à voir, il faut regarder en-dessous, ce qui n’est pas visible à première vue: ce qui est tellement évident qu’on ne le voit pas.
Jusqu'ici tout va bien...        La mutation du Système capitaliste explique le niveau des cours des actifs sur les marchés
             Les marchés financiers des grands pays sont au plus haut. Actions, obligations, crédit, tout est recherché. A Wall Street, marché directeur, les valorisations sont sorties des épures historiques. Selon les méthodes qui donnent les meilleurs résultats de corrélation avec les performances sur le long terme, on est surévalué de plus de 100%. Au niveau actuel, les actions du S&P 500 sont évaluées pour rapporter moins de 1% sur 10 ans, dividendes réinvestis. Voir les travaux de Hussman et Shiller. En clair, les primes de risque sont comprimées au point d’être quasi nulles.
Lord Rothschild déclarait il y a quelques jours : « nous sommes dans une situation de risque élevé, complexe, et incertaine »… « Préserver le capital est de plus en plus nécessaire et difficile »… « La situation géopolitique est la plus dangereuse depuis la seconde guerre mondiale »… « Les actions courent un risque de chute brutale, elles se sont pas soutenues par les évaluations »

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Les textos de la République
                                       Il fut un temps où le Président suivait des voies très codifiées et républicaines pour communiquer. Mais c'était la préhistoire.
Les textos de la République      Aujourd'hui, voici la pratique des textos.
Au plus haut sommet de l'Etat!
      Dans le dos des ministres...
Un stakhanoviste du SMS!
      Je textote, donc je gouverne...
C'est décidé: je me mets aussi aux SMS.
                             On n'arrête pas le progrès...

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samedi 28 mars 2015

Au fil du net

*  C'est qui, Madame Bovary?

*  Sois "moche" et ouvre la!

*  La belle et la bête 

*  On te surveille, mon gars!

Blackstone, vous ne volerez pas nos vies!

*  La vieillesse est (peut être?)un très beau naufrage..

*  Les vautours: une espèce en développement
     Toujours plus vigoureux

*   Pourquoi les Russes sont-ils des têtes de Turcs ?

*  Un homme de prix

*  Les aventures de Vinci au Qatar
    Gigantisme en question 

*  Vivre sans dormir
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- Revue de presse
- Photos
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vendredi 27 mars 2015

USA: justice en question

 Peine de mort: retour en arrière?  ( notes)                                
                                                 Il fut un temps où elle régressait, où son application se raréfiait.
     Du moins dans certains Etats. Certains l'ont abandonnée.
35 Etats sur 50 pratiquent la peine de mort et que le Texas représente à lui tout seul plus du tiers des exécutions (515 exécutions sur 1385), et qu’avec l’Oklahoma (111), la Virginie (110), la Floride (88) et le Missouri (76), cinq Etats représentent les deux tiers des exécutions.
  Des erreurs judiciaires manifestes et les conditions atroces de certaines exécutions avaient entrainé un certain recul de cette pratique d'un autre âge, inaugurée en 1608.
     La peine de mort, ou plutôt les exécutions, reviennent en force ça et là, sous des formes variées.
Ici, il est question de revenir à la bonne vieille chaise électrique.
En Utah, on envisage de  réintroduire les pelotons d'exécution.
Les dernierrs jours...
Là on découvre l'innocence d'une femme après plus de vingt ans dans couloir de la mort. Un cas qui n'est pas rare.
   Il y a les pratiques d'un côté et les méthodes opaques de l'autre.
Les affaires et les scandales sont innombrables.
    C'est tout le sytème judiciaire américain que de trop rares juges (*) mettent en question, ainsi que le système d'incarcération, parfois source de business.
    Hilary Clinton n'aborde que superficiellement le problème.
A quand une refonte du système judiciaire, de la police et de ses méthodes, du deuxième amendement en général?
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- (*) -Selon le procureur M.Stroud, " «Personne ne devrait avoir le pouvoir d’imposer la peine de mort, pour n’importe quel crime que ce soit. Nous sommes incapables de mettre au point un système qui peut équitablement et impartialement décider de la mort d’un homme car nous sommes tous des êtres humains faillibles», écrit-il. Et d’en déduire que la peine capitale est une «insulte à toute société qui se dit civilisée, […] une abomination qui défigure notre société, et ce jusqu’à ce que cette peine barbare soit supprimée. D’ici là, nous continuerons à vivre dans un pays qui se livre à la vengeance assistée par l’Etat, ce qui n’a rien à voir avec la justice.»
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jeudi 26 mars 2015

Allemagne: nach Osten

 De Berlin à Shanghaï
                                  C'est vers l'Est aussi que regarde de plus en plus Berlin...
              ...Qui a la tête le porte-monnaie ailleurs.
  Vers une redistribution des cartes, une recomposition des alliances?
            Depuis la réunification et l'ère Schröder, l' Allemagne, malgré ses failles, amorce à bas bruit un changement de cap économique et géostratégique, une sorte de  lent glissement de plaques géo-économico-politiques. Un Drang nach Osten progressif et pacifique, celui-là, une offensive mercantile guidée en coulisse par les grands groupes industriels allemands, inspirateurs de la nouvelle voie allemande, qui modifie peu à peu  ses rapports au monde de l'Ouest dictés par l'après-guerre.
    Avec Poutine se dessine, malgré les vicissitudes, une convergence d'intérêts.
  Avec la Chine, un partenariat très avantageux et sans doute durable est engagé
________On a ainsi pu parler d'une Allemagne devenant progressivemnt post-occidentale
                                       On peut lire à ce sujet le blog de Coralie Delaume, qui  renvoie à un article de Hans Kundnani, paru dans la revue Foreign affairs de janvier-février 2015. Hans Kundnani est un spécialiste de la politique étrangère allemande et officie notamment au sein d'un Think Tank, le Conseil européen pour les relations internationales: 
                                      ( Extraits)   "... La réponse germanique à la crise ukrainienne doit être replacée dans le contexte d'un affaiblissement de long terme de ce qu'on nomme la Westbindung, c'est à dire l'arrimage du pays à l'Ouest, en vigueur depuis l'après-guerre. La chute du mur de Berlin et l'élargissement de l'Union européenne ont libéré le pays de la dépendance à l'égard des États-Unis que lui imposait l'impératif de se protéger contre l'Union soviétique. Dans le même temps, l'économie allemande, très dépendante aux exportations, est devenue plus tributaire de la demande des marchés émergents, notamment du marché chinois.
  Le pays a beau rester attaché à l'intégration européenne, ces facteurs permettent tout à fait d'imaginer une politique étrangère allemande post-occidentale. Un tel changement a des enjeux de taille. Étant donnée la montée en puissance de l'Allemagne au sein de l'UE, les relations du pays avec le reste du monde détermineront dans une large mesure celles de tout l'Europe...
    Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne de l'Ouest participe à l'intégration européenne, et, en 1955, elle rejoint l'OTAN. Pour une bonne quarantaine d'années, la Westbindung conduit l'Allemagne à prendre des initiatives de sécurité conjointes avec ses alliés occidentaux, ce qui représente pour elle une nécessité existentielle l'emportant sur tout les autres objectifs de politique étrangère. Le pays continue de se définir comme une puissance occidentale tout au long des années 1990. Sous le chancelier Kohl, l'Allemagne réunifiée décide d'adopter l'euro. À la fin de la décennie, elle semble même se réconcilier avec l'utilisation de la force militaire pour s'acquitter de ses obligations de membre de l'OTAN. Après le 11 septembre 2001, Gerhard Schröder promet aux États-Unis une « solidarité inconditionnelle » et engage des troupes en Afghanistan.

    Toutefois, au cours de la dernière décennie l'attitude de l'Allemagne envers le reste du monde occidental change. Dans le débat sur l'intervention en Irak en 2003, Schröder évoque l'existence d'une « voie allemande », qui se distingue de la « voie américaine ». Et depuis lors, la République fédérale n'a cessé d'affermir son opposition à l'usage de la force armée. Après son expérience en Afghanistan, elle semble avoir décidé que la meilleure leçon à tirer de son passé nazi n'était pas « plus jamais Auschwitz » - l'argument précisément invoqué pour justifier la participation à l'intervention l'OTAN au Kosovo en 1999 - mais « plus jamais la guerre ». D'un bout à l'autre de l’échiquier politique, les responsables allemands définissent désormais leur pays comme unFriedensmacht , une « puissance de paix »...
  L'une des raisons pour lesquelles l'Allemagne a négligé ses obligations envers l'OTAN est que la Westbindung n'apparaît plus comme une nécessité stratégique absolue. Après la fin de la guerre froide, l'Union européenne et l'OTAN se sont élargies aux pays d'Europe centrale et orientale, ce qui fait que l'Allemagne est désormais « entourée d'amis» et non plus d'agresseurs potentiels, comme l'a dit un jour l'ancien ministre de la Défense Volker Rühe. Elle est donc bien moins dépendante des États-Unis pour sa sécurité.
     Dans le même temps, son économie est devenue plus dépendante des exportations, notamment en direction de pays non-occidentaux. Durant la première décennie de ce siècle, alors que la demande intérieure restait faible et que les entreprises gagnaient en compétitivité, l'Allemagne devenait de plus en plus accro aux débouchés extérieurs. Selon la Banque mondiale, la part des exportations dans le PIB du pays a bondi de 33% 2000 à 48% en 2010. Ainsi, à partir de l'ère Schröder, l'Allemagne commence orienter sa politique étrangère en fonction de ses intérêts économiques et plus particulièrement en fonction des besoins de son commerce extérieur.
      Un autre facteur a également contribué à cette réorientation. Il s'agit de la montée d'un sentiment anti-américain dans l'opinion publique. Si la guerre en Irak a rendu les Allemands confiants dans leur capacité à se montrer autonomes vis à vis des États-Unis sur les questions militaires, la crise financière de 2008 a fait naître l'idée qu'ils pouvaient également s'autonomiser dans le domaine économique. Pour beaucoup d'Allemands, la crise a mis en évidence les lacunes du capitalisme anglo-saxon et validé le bien fondé d'une économie sociale de marché comme la leur. En 2013, les révélations relatives aux écoutes de la NSA y compris sur le téléphone portable de Merkel, ont encore renforcé ce sentiment anti-américain. Désormais, beaucoup d'Allemands disent qu'ils ne partagent plus les mêmes valeurs que le États-Unis. Certains avouent même qu'ils ne les ont jamais partagées....
       La politique russe de l'Allemagne a longtemps été basée sur l'échange politique et sur l'interdépendance économique. Lorsque Willy Brandt devient chancelier de la RFA en 1969, il essaie de contrebalancer la Westbindung en recherchant une relation plus ouverte avec l'Union soviétique. Il inaugure une nouvelle approche devenue célèbre sous le nom d'Ostpolitik (ou « politique orientale »). Brandt pensait que l'approfondissement des entre les deux puissances pourraient éventuellement conduire à la réunification allemande, une conception que son conseiller Egon Bahr baptisa Wandel durch Annäherung: le « changement par le rapprochement ».
    Depuis la fin de la guerre froide, les liens économiques entre Allemagne et Russie se sont encore renforcés. Invoquant le souvenir de l'Ostpolitik, Schröder entreprit lui-même une politique de Wandel durch Handel , ou « changement par le commerce ». Les responsables politiques allemands, en particulier les sociaux-démocrates, se sont faits les hérauts d'un « partenariat pour la modernisation », au titre duquel l'Allemagne fournirait à la Russie la technologie pour moderniser son économie - puis, idéalement, ses pratiques politiques.
    L'existence de ces liens aident à comprendre la réticence initiale de l'Allemagne à l'idée d'imposer des sanctions après l'incursion russe en Ukraine en 2014. Avant de décider si elle emboîterait ou non le pas aux États-Unis, Mme Merkel a subi les pressions de puissants lobbyistes de l'industrie, emmenés par le Comité pour les relations économiques en Europe de l'Est...
 La forte dépendance allemande à l'énergie russe a également conduit Berlin à redouter les sanctions. Après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, la République fédérale a en effet décidé de sortir du nucléaire plus tôt que prévu, ce qui a rendu le pays plus dépendant encore au gaz russe. En 2013, la Russie fournissait environ 38% de son pétrole à l'Allemagne et 36% de son gaz. L'Allemagne pourrait certes diversifier ses sources d'approvisionnement, mais un tel processus prendrait des décennies. Dans l'immédiat, elle se montre donc réticente à toute perspective de contrarier Moscou....
  Les industriels allemands ont eu beau accepter les sanctions, ils n'en ont pas moins continué à faire pression sur Merkel pour les assouplir. En outre, l'Allemagne a clairement fait savoir qu'aucune option militaire n'était sur la table. Au moment du sommet de l'OTAN au Pays de Galles en septembre, Merkel s'est opposée au projet d'établir une présence permanente de l'Alliance en Europe orientale, et a fait valoir qu'une telle initiative constituerait un viol de l'acte fondateur OTAN-Russie 1997. Pour le dire autrement, la République fédérale n'a aucune volonté de mener une politique de containment de la Russie.

                              Le pivot vers la Chine
     L'Allemagne s'est également rapprochée de la Chine, un indice encore plus probant de l'amorce d'une politique étrangère post-occidentale. Comme avec la Russie, les liens sont de plus en plus étroits. Durant la décennie écoulée, les exportations vers la Chine ont augmenté de façon exponentielle. En 2013, elles sont montées jusqu'à 84 milliards de dollars, presque le double du montant vers la Russie. L'Empire du Milieu est devenu le deuxième plus grand marché pour les exportations allemandes hors de l'UE, et pourrait bientôt dépasser les États-Unis pour devenir le premier. Il est d'ores et déjà le principal marché pour Volkswagen et pour la Classe S de Mercedes-Benz....
     Pour l'Allemagne, la relation est essentiellement économique, mais pour la Chine, qui souhaite une Europe forte pour contrebalancer la puissance américaine, elle est également stratégique. Pékin voit l'Allemagne comme une clé pour obtenir le type d'Europe qu'elle désire, d'abord parce que la République fédérale semble être de plus en plus puissante au sein de l'Union européenne, mais peut-être aussi parce que les tropismes allemands semblent plus proches des siens que ne le sont ceux, par exemple, de la France ou du Royaume-Uni.
      Le rapprochement Berlin-Pékin intervient cependant que les États-Unis adoptent une approche plus dure envers la Chine dans le cadre de ce qu'on appelle leur pivot vers l'Asie. Ceci pourrait poser un problème majeur à l'Occident. Si Washington venait à se trouver en conflit avec la Chine sur des questions économiques ou de sécurité, s'il venait à y avoir une « Crimée asiatique » par exemple, il y a une possibilité réelle que l'Allemagne demeure neutre. Certains diplomates allemands en Chine ont déjà commencé à prendre leurs distances avec l'Ouest. En 2012 par exemple, l'ambassadeur d'Allemagne à Pékin, Michael Schaefer, déclarait dans une interview: « je ne pense pas qu'il y existe encore une chose telle que l'Occident ». Compte tenu de leur dépendance croissante au marché chinois, les entreprises allemandes seraient encore plus opposées à l'idée de sanctions qu'elles ne le furent contre la Russie. Le gouvernement allemand serait d'ailleurs plus réticent à en prendre, ce qui creuserait encore les divisions au sein de l'Europe, puis entre l'Europe et les États-Unis.
..
 ...    L'Allemagne se trouve à présent dans une position plus centrale et plus forte en Europe. Pendant la guerre froide, la RFA était un État faible et quasi marginal de ce qui est devenu l'Union européenne. A l'inverse, l'Allemagne réunifiée est aujourd'hui l'une des plus fortes, si ce n'est la plus forte puissance d'Europe. Ceci étant donné, une Allemagne post-occidentale pourrait emporter à sa suite nombre d'autres pays, en particulier les pays d'Europe centrale et orientale dont les économies sont profondément imbriquées avec la. Si le Royaume-Uni quitte l'UE, comme il est en train de l'envisager, l'ensemble sera encore plus susceptible de s'aligner sur les préférences germaniques, en particulier pour tout ce qui concerne les relations avec la Russie et la Chine. Dans ce cas, l'Europe pourrait se trouver en opposition avec les États-Unis – et une faille pourrait s'ouvrir au sein du monde occidental, pour ne jamais se refermer..." (Merci à Coralie Delaume)_______________________________

mercredi 25 mars 2015

GODIN, un pionnier

 Une utopie réalisée?
                                  Plus de cent ans après, le phénomène Godin intrigue encore.
  Ce patron autodidacte et innovant, ouvrier à ses débuts, fervent lecteur de Fourier, de Owen...de tous les défricheurs de la pensée sociale au coeur de la condition ouvrière du XIX° siècle, a laissé plus qu'un nom, une marque.  Des traces.
    Faire un détour par Guise, au bord de l'Oise, ne manque pas d'intérêt. Plus que du tourisme. Visiter l'ancienne usine Godin et son familistère rénovés est passionnant, surtout quand on refait une plongée dans l'histoire économique et sociale de l'époque.
       _______________________ Le familistère de Guise témoigne d'un époque de fer, où le monde ouvrier était partagé entre fatalisme et espoirs.
    Godin, loin du patronat de droit divin si courant à l'époque, a voulu créer le meilleur pour ceux sans lesquels son capital d'innovation serait resté sans aboutissement: une sorte de "palais social, selon l'expression de Fourier, à l'époque ou l'habitat ouvrier et les conditions de vie étaient à peine imaginables pour nous. Une sorte de laboratoire, où devait se construire une nouvelle forme d'humanité, avec de nouveaux modes d'organisation de travail et d'habitat, de vie sociale, d'éducation.    La concrétisation de ces idées d'avant-garde, encore bien visibles sur place, laisse rêveur, quand on songe aux conditions de vie ouvrière de l'époque décrites par Zola, notamment, qui n'est pas sans connaître les innovations de Godin.
  Il note à ce sujet qu'il s'agit de "la seule association inté€grale du capital et du
travail sur les doctrines phalanst€ériennes. " 
Un peu comme pour la Verrerie d'Albi, qu'il connaît bien, il met en lumière toutes les expériences sociales en cours pour humaniser le travail:  les caisses de retraites et de secours, la limitation des heures de travail, la prise en charge des accidents,  la  bourse  du  travail,  l'ƒoffice  du  travail,  les habitations  bon  marché€, les associations coopérative de production et de consommation, la participation aux b€éné€fices, les syndicats, etc...

    Certes, l'expérience de Godin, toute innovante  qu'elle fût et fascinante qu'elle reste, malgré ses réussites louées souvent à l'étranger, ne fut pas exempte de tâtonnements et de d'ambigüités, mais en évitant les pièges du paternalisme.de l'époque.
        Si l'on en croit cette étude, les efforts de Godin, sans doute trop isolé dans le monde patronal, au coeur d'un système productif qui le dépassait, d'une expérience trop singulière et trop isolée, se heurtèrent à des obstacles comme ceux de l'impréparation des esprits à  une telle aventure sociale et politique, qui perdit peu à peu son âme après lui:
    "...Contrairement au paternalisme ordinaire et philanthropique de ce temps, Godin veut instaurer « une répartition équitable des fruits du travail . Conformément à la doctrine de Fourier, il veut répartir les bénéfices de l’entreprise en raison de trois facteurs : travail, capital et talent (5/12 pour le travail, 4/12 pour le capital, 3/12 pour les talents). Mais sur quelle base et selon quelle procédure accorder les primes au mérite ? Godin est partisan de le faire par un vote des travailleurs. Il en organise plusieurs selon des procédures diverses. Ce sont des échecs répétés : quelle que soit la formule, les ouvriers ont tendance à voter pour eux-mêmes ou à s’entendre pour voter pour les moins payés de façon à réduire les inégalités de salaires… Ainsi Godin constate que les essais de démocratie industrielle se heurtent à « l’instinct profondément égalitaire du prolétariat ». Cela conduira Godin à une nouvelle prise de distance avec Fourier : sa trilogie devient : Nature, Capital, Travail.
     Godin reste cependant persuadé comme Fourier que seul le régime de l’Association permettra d’engendrer « bien, amour d’autrui et fraternité » et de « transformer chaque travailleur en sujet actif capable de gouverner le monde industriel ». Pour cela, il faut « que chacun puisse se constituer un groupe d’affinité » et donc que s’organisent, sur la base du volontariat, des « groupes élémentaires » que chacun puisse choisir et qui se donneront des objectifs de travaux communs. En fait c’est un nouvel échec : un petit tiers de l’effectif (34 % des hommes et 4,5 % des femmes) répond à l’appel de Godin ; ce sont en fait des « groupes de papier » puisqu’aucun travail effectif n’a suivi l’élection des bureaux de ces groupes. Celle-ci ne bouscule pas les hiérarchies de l’usine : les responsables de groupes sont élus parmi « les salariés les plus haut placés dans la hiérarchie professionnelle de l’usine ». Marie Moret, la seconde épouse et collaboratrice de Godin, dénonce, dans un rapport, « l’apathie intellectuelle et le manque de culture préparatoire des ouvriers » et même « leur manque d’amour humanitaire et social, leur égoïsme » .
    Cela n’empêche pas Godin de créer en 1980 « L’Association du capital et du travail » avec des statuts (200 pages) « conforme à son idéal socialiste ». Il s’agit, ni plus ni moins, « d’éteindre le paupérisme en donnant aux classes laborieuses les garanties nécessaires à son existence ». Pour cela, le partage des bénéfices se fera de façon proportionnelle entre quatre catégories hiérarchisées : les Associés (versant plus de 500 francs au Fonds social), les Sociétaires (entre 250 et 500F), les Participants (moins de 250F) et les Intéressés (les autres). Chacun reçoit ainsi un titre lui permettant d’acquérir une part du capital social. Le bénéfice net de l’usine (après amortissement, subventions et intérêts) est réparti ainsi (p. 302) : un quart au Fonds de réserve et la moitié au capital et au travail (dividendes selon les parts et épargne salariale selon le salaire). Mais Godin ne parvient pas à persuader ses ouvriers de le suivre sur cette voie : après l’échec de la reconnaissance du mérite par le vote et celui de la mise en place des « unités élémentaires » sur la base du volontariat, la création de l’Association fortement hiérarchisé et segmenté « fait grincer des dents » . Un an après la mort de Godin en 1887, les Associés rétablissent l’ancienneté en remplacement du mérite. Ils deviendront, au cours des années, des membres d’une caste dirigeante gestionnaire « classique » du travail.
   C’est un point crucial : le travail ne change pas, pas plus que son organisation : « l’ouvrage est dur, épuisant, usant », le système professionnel séparant un « noyau dur d’ouvriers qualifiés » (ici les mouleurs et le personnel d’entretien) payé au mois et une grande majorité d’ouvriers payés à la pièce s’impose là comme ailleurs. Les Associés dénoncent la flânerie des ouvriers de base. Le taylorisme n’est pas loin… La transformation du travail apparaît bien ainsi comme une utopie : « pas question de laisser aux ouvriers la liberté d’exercer le travail qu’ils voudraient ni même de supporter une trop grande alternance entre les tâches » . La prime au rendement apparaît vite comme l’incitation la plus payante pour accroître la productivité. Si le succès industriel des produits Godin est au rendez-vous, celui du discours utopique de son créateur reste très modeste ! Un exemple significatif : en 1929, une grande grève est décidée chez Godin : les Associés rappellent « qu’il est moralement interdit de faire grève dans l’entreprise ». Que l’utopie semble loin !.."
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mardi 24 mars 2015

BCE en question

Au coeur de la polémique         
                                     Dans l'usine à gaz des institutions européennes, la  Banque centrale européenne  représente une IFMI (une institution financière mal identifiée).
       Les récentes manifestations de la coalition Blockupy à Francfort, au pied du nouvel immeuble au coût pharaonique, rappellent aussi les critiques faites à l'égard de ses attributions, de son fonctionnement, de sa gestion technocratique et de l'idéologie qui l'inspire, de type ordolibéral..            ___ Critiques qui viennent même parfois de certains membres de l'institution elle-même et de ses propres salariés.
      Mario Draghi ne fait pas l'unanimité, c'est le moins que l'on puisse dire. Les tensions sont vives avec la Bundesbank notamment, obsédée par la culture de l'épargne et tétanisée par un risque même mineur d'inflation. 
   On a beaucoup reproché à Super Mario, l'ancien de chez Goldman Sachs, de s'être comporté en magicien , en injectant une masse considérable de liquidités pour relancer l'activité économique en Europe. Or, l'investissement ne se décrète pas.
                    C'est, a-t-on dit, comme si la BCE continuait à arroser le désert
   Certes, elle n'est pas seule responsable de la politique d'austérité qui freine l'économie, mais elle y contribue fortement et ses décisions parfois erratiques brouillent sa perception. Et une banque communautaire ne peut avoir de sens que dans un cadre fédéral (objectif inatteignable?), pas dans le contexte de pays en concurrence entre eux,  sans réelle solidarité ni volonté de convergence fiscale, salariale, sociale.
  ___________Comme le dit Edwin Le Heron: "La BCE devrait avoir des comptes à rendre":
 "...L'ordolibéralisme et la pensée économique dominante considèrent, à tort selon moi et selon toute vraisemblance, que la monnaie est neutre à long terme sur l'économie, que la monnaie n'impacte que l'inflation et que donc elle peut être confiée à des économistes technocrates. Or la monnaie, qui est un bien public, est essentielle pour le financement de l'économie, particulièrement pour les PME qui n'ont pas accès aux marchés financiers, pour l'innovation, pour gérer les relations sociales et en particulier la répartition des revenus et enfin pour financer l'Etat. Confier la monnaie à une autorité indépendante qui n'a aucun compte à rendre aux autorités politiques est donc en effet non seulement un énorme déficit démocratique, mais également une énorme erreur économique car dès lors les politiques économiques (monétaire, budgétaire,...) ne sont plus coordonnées avec toutes les implications que nous constatons aujourd'hui.    D'ailleurs, la BCE affirme aujourd'hui que les politiques non conventionnelles avaient pour objectif de relancer la croissance économique, c'est bien l'aveu que la monnaie n'est pas neutre. Cette conception européenne est d'ailleurs considérée comme un non sens aux États-Unis ou le président de la Fed se considère pleinement investi d'une mission politique. Je pense que le président de la BCE doit toujours être désigné par l'exécutif, donc le Conseil européen. Par contre, la BCE devrait avoir des comptes à rendre, et non seulement rendre compte, devant le Parlement européen sur le modèle de la Fed. De plus comme tout pouvoir législatif, le Parlement européen devrait définir le mandat de la BCE et pouvoir sanctionner son président en cas de non respect du mandat....
...Il est impossible de partager une monnaie commune sans avoir plus de solidarité, notamment financière, entre les États. L'ordolibéralisme, c'est-à-dire en caricaturant à peine que tout le monde se comporte comme l'économie allemande, n'est pas viable. Déjà parce que tous les pays ne peuvent avoir par définition un excédent commercial. La course à la compétitivité par la baisse des salaires effondre la demande et est mortifère pour l'Union européenne. Soit on ira vers plus de fédéralisme, soit l'euro disparaîtra dans sa composition actuelle....
  La BCE a sa responsabilité dans ce désenchantement des européens vis-à-vis de la construction européenne. Elle vante une vision technocratique de la monnaie focalisée sur l'inflation, éloignée des préoccupations des gens. Paradoxalement, lorsqu'elle a pris des mesures qui clairement favorisaient l'emploi, elle a refusé de communiquer dessus de peur qu'on lui reproche de s'occuper de ce qui ne la regarde pas. C'est dommage! Car l'absence de coordination est aujourd'hui surtout le fait des gouvernements européens entre eux, plus que de la BCE, plus à l'écoute qu'on ne le pense de la situation économique...."
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lundi 23 mars 2015

Israël: dos au mur

L'aveuglement et la victoire de la peur
                                 Jamais encore la société israélienne ne s'était trouvée dans une telle situation.
            La réélection de Netanyahou a créé les conditions d'une crispation et d'une impasse inédites.
              Tout espoir de négociation semble définitivement compromis, de l'aveu même de Netanyahou (*)
  C'est le Likoud, allié à l'extrême  droite, qui liquide l' idée d'Etat Palestinien,  sur les décombres géographiques qui ont été intentionnellement élaborées.
  La Palestine n'attendra pas..elle n'a rien à attendre; .elle n'existerait même pas, selon les récents propos de Bibi, qui fait ensuite des contorsions pour faire semblant de se rétracter. Elections obligent...
    L'idée même d'un seul Etat, la pire des solutions dans les conditions actuelles, semble exclue
La droite israëlienne, poussée par ses extrêmes, mène le pays au pire inconnu. Elle sait qu'elle peut compter sur la passivité des USA, malgré les récentes critiques d'Obama. L'Europe suit.
C'est la peur, distillée et instrumentalisée depuis des années, qui l'a emporté.
 Une stratégie calibrée: "...une grande majorité de l'électorat israélien a le regard tournée vers sa droite, qu'il s'agisse des nationalistes, des colons ou des ultra-orthodoxes, et privilégie les questions de sécurité ou celle de la pérennisation des colonies de peuplement au détriment des questions économiques.
"En Israël, la politique de l'identité est très forte", souligne Gideon Rahat, qui explique que l'appartenance à tel ou tel courant religieux ou nationaliste supplante celle de la classe sociale.
"Le soutien au Likoud est fondé sur l'identité, la peur du changement et l'idée selon laquelle Netanyahu est le seul à avoir l'expérience requise"
      Le mandat de trop, sans aucun doute...
Dans ce pays aux deux visages (qui n'est pas vraiment une nation et qui se met souvent hors jeu du droit international, faisant fi des résolutions de l'ONU, déchiré par de profondes inégalités, des dissensions sont déjà anciennes et profondes.
     L'Israëlien Marius Schattner l'avait analysé, comme beaucoup d'éditorialistes de Haaretz.
On peut parler de deux Israël et même de fractures dans le sionisme.
   Donc le pays est condamné à l' occupation  sans fin et à de nouvelles fuites en avant, si les USA, fournisseurs en tous genres détenant les clés de l'avenir, ne prennent pas des initiatives fortes, pour dépasser les limites et les duperies d' Oslo.
   Le régime électoral et la composition de la Knesset, où certaines forces sont sous-représentées, empêchera l'émergence d'un homme comme Rabin, capable de décisions courageuses et porteuses d'avenir.
Le racisme ordinaire  et institutionnel a toutes les chances de durer encore longtemps...
Obama s'empêtre dans sa nouvelle ligne géopolitique.
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(*)  " Lourd de peur et de haine, le résultat des élections législatives israéliennes, remportées largement par le Likoud de Benjamin Netanyahou a révélé un pays traumatisé, profondément divisé. Et un électorat pris en otage par un politicien cynique et paranoïaque, habité par une unique obsession : conserver le pouvoir. Ce qu’il va faire si le chef de l’Etat lui propose, comme on peut l’attendre, de constituer le gouvernement. Les propos qu’il a tenus, les positions qu’il a affirmées pendant la campagne – et au cours des mandats écoulés – lui permettent de réunir, une fois encore, une coalition de droite et d’extrême droite représentant une large majorité des électeurs.
   « Si après six ans de rien, si après six ans au cours desquels ont été semées la peur et l’anxiété, la haine et le désespoir, c’est le choix de la nation, c’est que cette nation est gravement malade, constate Gidéon Levy, l’un des analystes politiques de Haaretz. Si après tout ce qui a été révélé, ces derniers mois, si après tout ce qui a été écrit et dit,, si après tout cela le phénix israélien réussit à renaître des cendres pour être réélu, si après tout cela, le peuple d’Israël le choisit pour diriger le pays pendant quatre années supplémentaires, c’est que quelque chose est cassé, peut-être irréparablement ».
     Lorsqu’on a suivi les dernières semaines de la campagne de Benjamin Netanyahou, depuis son incroyable intervention devant le Congrès des Etats-Unis, pour dénoncer la « naïveté » du président américain face à l’Iran, jusqu’aux commentaires racistes sur les électeurs arabes israéliens, on peut comprendre le désespoir indigné de Gideon Levy.
     Aussi désastreux soit-il pour tous ceux qui attendaient un changement de politique économique et sociale et pour les partisans d’un accord de paix juste avec les Palestiniens, ce scrutin comporte cependant un enseignement salutaire : il confirme de la manière la plus claire que Benjamin Netanyahou n’a aucune intention d’accepter un retrait israélien des territoires palestiniens occupés et l’établissement d’un Etat palestinien en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza. Il montre donc, à ceux qui refusaient encore de le voir, que le premier ministre israélien, loin de rechercher un accord de paix, se satisfait d’un statu quo fondé sur l’énorme déséquilibre des forces entre Israël et les Palestiniens. Après avoir laissé avancer cette position par ses partisans dans un tract électoral, il a fini par l’assumer publiquement dans une interview au journal en ligne pro-colonisation NRG, propriété de son ami et mécène Sheldon Adelson, magnat américain des casinos.
      Ainsi les choses sont claires. Le discours de l’université Bar Ilan, en juin 2009, où le premier ministre israélien avait accepté, du bout des lèvres « le principe d’une solution à deux Etats » avec un « Etat palestinien démilitarisé » est désormais caduc. En vérité, malgré cette concession verbale surtout destinée à complaire au nouveau président américain Barack Obama, la position de Netanyahou, sur ce point, n’avait jamais fait de doute. La colonisation de la Cisjordanie et de Jerusalem-Est, qu’il a largement développée depuis son arrivée au pouvoir en 2009, répond autant à une exigence idéologique qu’à un projet stratégique clair, régulièrement dénoncé par B’Tselem et La Paix maintenant, comme par l’Union européenne : rendre impossible par l’occupation et le morcellement du territoire la création d’un Etat palestinien.
     Clairement assumée par le premier ministre cette politique est incarnée par la présence au sein des coalitions gouvernementales successives des représentants des colons, dont plusieurs ont détenu – et détiendront sans doute dans le prochain gouvernement – des fonctions ministérielles majeures. Cette politique s’est traduite depuis 2009,  par une augmentation très sensible du nombre des colons : en six ans la population juive en Cisjordanie et à Jerusalem-Est est passé de 483 000 à près de 550 000 et des formules juridiques inédites ont été mises en œuvre pour « légaliser » les colonies sauvages.
Faut-il le rappeler : aucun des prédécesseurs de Netanyahou – travaillistes compris – n’a eu depuis la signature des accords d’Oslo en 1993,  le courage de décréter le gel durable de la colonisation qui aurait au moins créé un climat plus favorable à une négociation de paix. Mais aucun, avant Netanyahou, n’a élevé le développement de la colonisation au rang d’une priorité stratégique destinée à garantir la survie du pays. Pour Itzhak Rabin, qui n’était pourtant pas un « cœur saignant » acquis à la cause arabe, la conclusion d’un accord de paix reposant sur la coexistence de deux Etats était vitale pour la sécurité et l’avenir d’Israël. Pour Netanyahou, ce sont la poursuite de l’occupation, le développement de la colonisation et le rejet d’un Etat palestinien, qui garantissent l’accomplissement de sa vision de l’avenir d’Israël. C’est clair. Et c’est effrayant. Au point que certains conseillers de Barack Obama avancent que Washington pourrait, pour la première fois, soutenir une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, défendant une solution au conflit israélo-palestinien fondée sur la coexistence de deux Etats.
         Quarante huit heures après avoir publiquement renié son discours de Bar Ilan, Netanyahou a, tout aussi publiquement, renié son reniement. Sans doute avait-il mesuré l'effet désastreux que ses propos avaient eu, notamment aux Etat-Unis où Barack Obama n'avait pas caché sa colère. Y compris dans le contenu de la conversation téléphonique de "félicitations" qu'il a eu, deux jours après l'élection, avec Netanyahou. Mais le reniement post-electoral du reniement pré-électoral n'a pas eu l'impact attendu par le vainqueur des élections. Au contraire. En changeant sinon d'avis, du moins de discours, aussi rapidement, le premier ministre israélien a démontré, une fois encore son opportunisme politicien et son ncapacité à agir en homme d'Etat, ce qu'ont immédiatement déploré observateurs nationaux et étrangers..."
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- Charles Enderlin: Au nom du temple
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samedi 21 mars 2015

Au fil du net

*   Fractures dans le sionisme

*   Mieux comprendre le cerveau 

*   Tsipras: le piège?

*   Les risques de la surveillance massive

*  Comment truquer des images?

*  Crise de l'euro:  jusqu’à quand?

*  Eclipse super-star?

*  Plus les Grecs sont pauvres,plus ils ont vu leurs revenus fondre avec la crise

*  Mathieu Gallet: "C'est beaucoup de sous... "

Le bêtisier de Maastricht 
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