Ça va jazzer

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jeudi 31 décembre 2015

Lisons, é-lisons les!

A l'assaut des livres!

            On peut se soigner par les plantes.
                                                           Mais aussi par la lecture, qui apaise les bleus de l'âme et offre tant  d'ouvertures. Contre le repli stérile et l'usure de l'esprit. Prendre de la hauteur.
                    Une liberté assurément.

                                                                                                              
Il n’y a jamais trop de livres ! Il en faut, et encore, et toujours ! C’est par le livre, et non par l’épée, que l’humanité vaincra le mensonge et l’injustice, conquerra la paix finale de la fraternité entre les peuples.
                      Emile Zola, Rome.

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mercredi 30 décembre 2015

Au fil du net

Un peu, beaucoup...
*  Baisse continue du prix du pétrole: bonne ou mauvaise nouvelle... pour la planète?

Le prétentieux slogan DAS Auto ist fertig!

Manquait plus que Nanard! 

David et Goliath

*  L'opposition monte contre le traité transatlantique Tafta

*  On a déjà oublié SYRIZA

*  Et la mémoire des  déchets radioactifs? 

*  Marché noir de la science 

*  La Corée et ses  jeunes

Les  dollars de la terreur
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mardi 29 décembre 2015

Aveuglement

Le grand cafouillage
                                   On savait l'état d'urgence,nécessaire, à condition d'être contrôlé et provisoire.
     Mais on est tombé dans le piège tendu, dénoncé par Badinter.
Une erreur, pire, une faute
  Une mesure qui ne servira à rien pour les personnes visées, qui ne cherchent que la mort, qui sort de la norme républicaine,malgré sa popularité prétendue.. 
      Ce n'est pas seulement que la gauche, comme une partie de la presse internationale, en est toute chamboulée,
 « C’est tout simplement inacceptable comme réforme », confiait au Monde Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et porte-parole du PS. 
   « C’est une mesure inefficace contre le terrorisme, ça n’a donc qu’une valeur symbolique et le symbole qui est derrière, c’est la remise en cause du droit du sol », ajoutait François Lamy, député de l’Essonne et conseiller de Martine Aubry, qui votera contre.           L’ancien leader écologiste Daniel Cohn-Bendit n’a pas hésité à parler d’« une erreur morale, une faute terrible ».
            Le pouvoir finit par valider  une des  thèses de l’extrême droite.
     Philippot applaudit. 
              Tactique préélectorrale, pour piéger la droite, malgré les contradictions?
     Devant la presse, Manuel Valls a reconnu le « caractère hautement symbolique » de cette mesure. « Ça ne concerne qu’une poignée d’individus », a-t-il admis. Mais pour l’exécutif, l’essentiel n’était pas là. « Ce qui compte, c’est l’unité, la cohérence et la cohésion, a dit Manuel Valls. Le président de la République s’est exprimé devant le Congrès, il a pris des engagements. » Il était donc, à l’entendre, impossible de se déjuger. 
      Pourtant, incohérence suprême, au lendemain des régionales, Manuel Valls lui-même n’avait pas caché ses doutes à plusieurs journalistes reçus à Matignon. « La déchéance de nationalité n'est pas une arme contre le terrorisme, leur avait-il dit. On l'a prise parce que c'était une proposition de la droite. (…) Je ne suis pas gêné par cette proposition même si j'en vois les limites. C'est le président de la République qui a mis cela dans son discours. »
      Selon Me Henri Leclerc, c’est un alignement sur une vieille idée d’extrême droite, qui a été reprise par Nicolas Sarkozy en 2010 dans son discours de Grenoble, et qui avait alors été combattue par toute la gauche...Je crains cette réforme constitutionnelle, fondée plus sur des raisons de tactique politique que sur une efficacité contestable contre le terrorisme...
     Pour  Pierre Rosanvallon, outre les usages qui pourraient en être faits plus tard, cela n’aura évidemment aucun effet dissuasif pour les terroristes (voire même le contraire). Ce serait d’ailleurs la même chose pour le rétablissement de la peine d’indignité nationale dont certains ont parlé. Celle-ci n’aurait en effet de sens que pour des personnes bien intégrées pour lesquelles la bonne réputation est un capital social. Elle serait par exemple adaptée pour un Jérôme Cahuzac qui a trahi la confiance publique et s’est déshonoré en commettant l’équivalent d’un crime de « lèse-démocratie », pas pour ceux qui s’enorgueillissent de leur position de rupture radicale.
     Une raison symbolique ensuite. Ces terroristes sont français. Il faut le répéter au contraire. C’est le problème qu’il faut regarder en face . Il s’agit de considérer en tant que telle, pour la combattre, y compris intellectuellement, la rhétorique de guerre civile qu’ils expriment. La déchéance-exorcisme donne ainsi un mauvais signal symbolique...
       On dira que beaucoup de gens sont favorables à cette mesure. Mais une majorité l'était aussi pour la peine de mort à une époque pas si lointaine. Suivre le cours de l'opinion à un moment donné, sans faire oeuvre de pédagogie, ce n'est pas de la politique, surtout de la part de celui qui se réclamait de certaines valeurs.
      Aveuglement d'un régime qui semble avoir perdu le contrôle du navire...et qui ne songe qu'à sa survie.
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- Le point de vue de Pierre Joxe
- Un texte semble avoir été oublié: (Sur le site de l’Assemblée)
« ... pour des personnes nées françaises, les lois républicaines n’ont jamais retenu la possibilité d’une déchéance de nationalité... Il en a d’abord été ainsi de la Loi du 7 avril 1915 puis avec la Loi du 10 août 1927 ainsi qu’avec le Décret-loi du 12 novembre 1938... Ainsi toutes les caractéristiques dégagées par le Conseil constitutionnel dans sa jurisprudence sont réunies pour qu’il existe un principe fondamental reconnu par les lois de la République relatif à l’absence de possibilité de déchéance de nationalité pour une personne née française même si elle possède une autre nationalité » (Ass. Nat. : projet n° 3381, exposé des motifs).
 
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lundi 28 décembre 2015

Joyeux Noël!

 Il n'en revient pas!

        Et pourtant la nouvelle est bonne, très bonne même.
                                             Le  Père Noël  n'a pas oublié le Machin (comme disait le Général), il est passé à Bruxelles. Mais il est tous les jours à Luxembourg.
     On va enfin sortir des salaires de misère. 
                                                                        Malgré les menus avantages...
                                                                                                                               Merci Père Noël!
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dimanche 27 décembre 2015

samedi 26 décembre 2015

Par le rire aussi

La dérision  est déjà une arme.
                       Jusqu'à l'absurde parfois.
                                    Dans le cadre d'un humour noir critique.
Pour se libérer des peurs, de l'effroi.
       Certains Irakiens ou Libanais n'hésitent pas, à l'encontre de Daech.
          Comme on l'a fait à  Charlie.
                       Seul l'animal ne peut rire de lui-même.
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jeudi 24 décembre 2015

Joyeux Nöel...

...Quand même!
                              Malgré tous les ratés du jour.
                                             Au lieu de s'enguirlander, mettons des guirlandes partout.

mercredi 23 décembre 2015

Une époque formidable...

Incertitude 
                COP 21
                         Fabius dit : Nous sommes presque au bout du chemin, je suis optimiste.
Mais pessimisme chez les élus à l'approche de la fin de la COP 21. (*)
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 Barsachats
            Après les bars à toutous, les bars à ceci, à cela, les bars à tout..

      Voici les Cat Pub

So british!
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Poil dans la main?

      Il a trouvé LA cause.
                      Génial Gérard!
                                  Logiquement, il s'inscrit dans le club
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Little pharma
Voilà un médicament qu'il est bon!

Pour aussi aider à se passer de beaucoup d'autres...

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 Starprof

                   On recrute à l’Education Nationale!

Des bons, des hyperbranchés! 
        Ah! l'air du temps...
             Le niveau monte, rue de Grenelle...
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Ch'ti ou non?

Nordistes et sudistes en conflit.

    Mais entre les gens d'Oc et les gens d'Oil,

La guerre des miss n'aura pas lieu ...

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_ Etat d’urgence
 
    Attention les petits, délinquants aux culottes courtes!.

     Demain on passe aux fouilles à l'entrée de la crèche
On ne sait jamais...
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 Fric à gogo

Pas de doute, la méritoploutacratie se renforce au pays du culte de la très libre entreprise et des profits  sans plafond.

Qu'en pense le citoyen moyen...s'il est informé?

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mardi 22 décembre 2015

Moyen-Orient, (toujours) en chantier

Bientôt 100 ans...
                        « Vers l’Orient compliqué je volais avec des idées simples, écrivait Charles de Gaulle pendant l’entre-deux-guerres. Je savais qu’au milieu de facteurs enchevêtrés une partie essentielle s’y jouait. Il fallait donc en être. »
                     « Dans les batailles de demain, l’essence sera aussi nécessaire que le sang » (Clemenceau)
                            « Regardons les choses simplement. La principale différence entre la Corée du Nord et l'Irak, c'est qu'économiquement nous n'avions pas le choix pour l'Irak. Le pays nage dans le pétrole." (Paul Wolfowitz)
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               Avec l'accord secret franco-britannique Sykes et Picot, établi en 1916 sur un coin de table en fonction des intérêts géopolitiques et économiques franco-anglais, on a un des éléments importants pour comprendre les convulsions anciennes, récentes et actuelles du Moyen-Orient, sur fond d'enjeux pétroliers...
      Il y a bientôt 100 ans...Ce fut le dépeçage de l'empire ottoman, prélude à des bouleversements  profonds..  en attendant les interventions des néoconservateurs américains en quête d'un nouvel ordre, sur la base d'un désordre planifié (réputé créateur!) jouant sur les prétextes sécuritaires, les divisons internes, les connivences saoudiennes, les intérêts pétroliers... menant de proche en proche au chaos actuel, dont on voit qui en tire les marrons du feu, quel Frankenstein en est issu, reposant le problème des frontières dans les pires conditions.
        A la faveur de l'agonie d' un empire, homme malade de l'Europe, des frontières furent remises en question
                  La crise actuelle en Irak laisse à penser que les frontières actuelles du Moyen-Orient sont réellement menacées d’éclatement. "Il y a un risque réel de reformation dans la région dans les années qui viennent", reconnaît Didier Billion, qui estime que l'EIIL est le groupe djihadiste le plus puissant actuellement. 
                                 Au coeur d'un conflit mondial meurtrier, Paris et Londres refaisaient le Moyen-Orient sur le dos des Arabes. 
                 C’est une page d’histoire vieille d’un siècle qui est en train de se refermer progressivement, dans les fracas de la guerre. En 1916, en plein conflit mondial et dans le plus grand secret, Français et Britanniques redessinaient la carte du Moyen-Orient post-ottoman en s’attribuant des zones d’influence : ce sont les célèbres accords Sykes-Picot que les convulsions actuelles de l’Irak menacent, de facto, de détruire...
 ...L’état d’esprit concernant le futur Moyen-Orient est parfaitement résumé dans un article du Monde diplomatique de 2003, par Henry Laurens, professeur au Collège de France et grand connaisseur de l’histoire de cette région :
        « Un certain nombre d’esprits romantiques du Caire, dont le plus célèbre sera T.E. Lawrence, le futur Lawrence d’Arabie, misent sur une renaissance arabe qui, fondée sur l’authenticité bédouine, se substituerait à la corruption ottomane et au levantinisme francophone. Ces Bédouins, commandés par les fils de Hussein, les princes de la dynastie hachémite, accepteront naturellement une tutelle britannique “bienveillante”. Londres leur promet bien une “Arabie” indépendante, mais par rapport aux Ottomans. De leur côté, les Français veulent étendre leur “France du Levant ‘ à l’intérieur des terres et construire ainsi une grande Syrie francophone, francophile et sous leur tutelle.’  Français et Britanniques ont un intérêt commun à rallier à leur camp les tribus arabes, pour les retourner contre les Ottomans. Mais tout en leur faisant de grandes promesses, ils négocient secrètement, derrière leur dos, leurs futurs zones d’influence...
                   Selon H Laurens: ... En 1918, la question pétrolière devient dominante. Selon l’accord, la France devrait contrôler la région de Mossoul, où se trouvent d’importantes réserves potentielles, mais les Britanniques, eux, ont les droits de concession. Georges Clemenceau veut bien satisfaire le groupe de pression colonial, mais en se limitant à une « Syrie utile » ne comprenant pas la Terre sainte, mais permettant un accès aux ressources pétrolières......
        La division du Proche-Orient en plusieurs Etats n’était pas en soi condamnable : les Hachémites l’avaient envisagée dès le début en faveur des fils aînés de Hussein. Mais elle s’est opérée contre la volonté des populations et en utilisant une rhétorique libérale que l’utilisation de la force rendait vide de sens. Par rapport à l’évolution politique de la dernière décennie ottomane, où la cooptation des notables et l’établissement d’un système électoral, certes très imparfait, avaient tracé la voie à une vraie représentation politique, l’autoritarisme franco-anglais constitue une régression durable.
            En tant que découpage territorial, le partage a duré, essentiellement parce que les nouvelles capitales et leurs classes dirigeantes ont su imposer leur autorité sur le nouveau pays. Mais les événements de 1919-1920 furent ressentis comme une trahison des engagements pris (en premier lieu, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes). Ils dépossédèrent surtout les élites locales de leur destin. Quand le nationalisme arabe reviendra en force, il ne reconnaîtra pas la légitimité de ce découpage et appellera à la constitution d’un Etat unitaire, panacée à tous les maux de la région. Les Etats réels seront ainsi frappés d’illégitimité et durablement fragilisés. La constitution du Foyer national juif entraînera la région dans un cycle de conflits qui semble loin de se terminer....
    Il a fallu compter avec le double jeu anglais à l'égard de la Palestine.
        En annonçant, en juillet, la création d’un « califat islamique », après la prise de Mossoul, le chef de l’« État islamique », cette force islamiste radicale qui ravage l’Irak et la Syrie, proclamait son intention « d’effacer les frontières coloniales des accords Sykes-Picot ». Et il est vrai que les frontières entre les États du Moyen-Orient (Turquie, Irak, Syrie, Liban, Palestine et Jordanie) découlent du coup de crayon tracé le 16 mai 1916, en pleine guerre mondiale, par deux diplomates, l’Anglais Marc Sykes et le Français Henri-Georges Picot, sur la carte de l’Empire ottoman. Un empire en grande difficulté depuis quelques décennies déjà : ses sultans avaient du mal à contrôler les peuples disparates et remuant de territoires qui s’étendaient du Caucase à l’Algérie et que grignotaient avec appétit les puissances européennes. Les Français avaient déjà pris l’Algérie ; les Anglais l’Égypte, et les Italiens la Libye, tandis que la Russie tsariste s’était imposée dans le Caucase. Ils allaient profiter de la Première Guerre mondiale, où la Turquie s’était rangée du côté de l’Allemagne, pour lui porter le coup de grâce : la ligne tracée par les deux diplomates allait de Mossoul à Haïfa. Tout ce qui était au nord reviendrait à la France, ce qui était au sud, à l’Angleterre.
      Pour les combattants de l’État islamique, point n’est besoin de visa ni de passeport pour passer de la Syrie à l’Irak et vice versa. La kalachnikov suffit. « Nous ne croyons pas à l’accord Sykes-Picot », se vantent-ils...______
- La face cachée du pétrole 
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lundi 21 décembre 2015

Retour (critique) sur la COP21

 Entre espoir et réalité
                                         Passée l'euphorie de la finale du Bourget et des espoirs légitimes suscités, il est opportun d'apporter quelques petits ou grands bémols concernant les grandes ou petites illusions qu'elle risque d'engendrer.
 Pour diverses raisons:
___Les moyens juridiques sont limités et fragiles
         Les moyens financiers restent aléatoires.
___ Une majorité de grandes entreprises françaises ne respecteront pas leurs engagements en matière d'émissions de CO2 
  Seule EDF semble sur la bonne voie quant à la réduction de son empreinte carbone.
___ Les interrogations ne portent pas sur les  sables bitumineux canadiens, dont les importations ne faiblissent pas.
___ L'Etat continue à subventionner des fermes qui produisent encore plus de CO2
___ Les gros pollueurs sont soutenus par un puissant lobbying
                    ... . Dans le cadre de la COP21, elles sont mises à contribution par les gros pollueurs pour créer un « écran de fumée » sur leur responsabilité véritable dans la crise climatique, reverdir leur image, et promouvoir les « fausses solutions » qui leur permettront de continuer à engranger des profits sans remettre véritablement en cause leurs pratiques....
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Pour rappel:
- Un accord de Paris schizophène
- Un sommet d'ambigüité
-Le rapport caché sur une France 100% renouvelable Par christophe Gueugneau et Jade Lindgaard 
-Le pari de la révolution verte du Danemark
- Avenir de l'énergie hydrolienne
- Allemagne: transition énergétique problématique
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samedi 19 décembre 2015

Au fil du net

*  Petit pas de femmes 
Jonquilles en décembre

*  Quand la Chine (re)naviguera

*  Si Gutenberg...

Volkswagen: enfantin!

Dame nature fait ce qu'il lui plaît

Fukushima  noyé sous les déchets nucléaires 

Pologne: risque de dérive autoritaire

*  Evasion fiscale: le couac du gouvernement

Bruxelles condamnée pas son inaction sur les pesticides

*  Un rockeur  «pas si cool»
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- Revue de presse 
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vendredi 18 décembre 2015

Point d'histoire

Noël 1914: trêve passagère

                                                       A Neuville-Saint-Vaast et ailleurs
Dans l'enlisement qui commençait, dans cette guerre d'un nouveau type,
   Des soldats, déclarés ennemis, se rapprochèrent. De manière improbable. Il y eut d'autres occasions, plus rares, dispersées.
       Dans son cahier d'écolier, car beaucoup de soldats écrivaient et lisaient, pour vaincre angoisse et parfois ennui, le caporal Luis Barthas notait:
         « Peut-être un jour sur ce coin de l’Artois on élèvera un monument pour commémorer cet élan de fraternité entre des hommes qui avaient l’horreur de la guerre et qu’on obligeait à s’entre-tuer malgré leur volonté. »
        Ce fut fait. Un monument rappelle ces événements d'exception, longtemps demeurés tabous.
    La commémoration se poursuit.
        La guerre allait s'enliser définitivement, s'éterniser...
                  Personne alors ne se doutait que dans cette course au désastre,   il n'y aurait pas de vrai vainqueur et que se préparait le pire.

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jeudi 17 décembre 2015

Echos du voisinage

______Allemagne.
[Thomas Piketty triomphe en Allemagne]
                                *  L’agriculture n'est pas un modèle de développement durable.
    Dans le Brandebourg, des mégadomaines agricoles se reconstituent sous l’égide d’«investisseurs» qui piétinent 
équilibres écologiques et sociaux en se servant de la réglementation… «verte».
       L'agrobusiness  s'américanise. L'ordolibéralisme suit son chemin,
Notre ferme des Mille vaches est dérisoire à côté.
                                *  Le modèle allemand fait toujours problème.
 Les inégalités y sont structurelles.

_______Espagne 
                                       On s'achemine vers des élections générales indécises.
        Beaucoup survivent comme ils peuvent, depuis le grand bond en arrière et l'exode des jeunes les mieux formés..
.                     Dans le nord de l’Espagne, la permaculture contre le chômage.

_______Italie:
                          Crise des banques.
     Des épargnants ruinés.
                 On est focalisé sur la Grèce, mais la situation des banques italiennes est tout aussi problématique, prévient l’économiste Jacques Sapir.
 L’Italie possède un système bancaire éclaté avec un fonctionnement assez coûteux, selon David Grinsztajn. Mais l’un des gros problèmes est le niveau de fonds propres des banques qui est très bas
        Et l'on reparle de bad bank...
              Le symptôme de Chypre revient dans les esprits.
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mercredi 16 décembre 2015

Keep Calm!

 Céder à l'effroi?
                                  Surtout pas! 
            Ce serait entrer dans le jeu de ceux qui veulent en profiter pour nous paralyser et nous soumettre.
            "Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?" demandait Voltaire dans son  Dictionnaire philosophique, en ce qui concerne le fanatisme, d'autant plus sournois qu'il se donne une couverture religieuse.
  La terreur (qui jette à terre, étymologiquement, ou qui fait trembler, selon le sanscrit)) laisse sans voix et sans moyens.
   Nous ne sommes pas là devant  un phénomène naturel cataclysmique.
              Face à la monstruosité, la mise en scène de la mort, que pouvons-nous faire?
   A cette infrahumanisation ou déshumanisation de l’ennemi correspond souvent une stratégie de glorification et de prosélytisme sans précédent de la part des agresseurs, dont le pouvoir de séduction et d’attraction serait évidemment nul en l’absence de tout terreau fertile. Abreuvés de propagande, via Internet notamment, les candidats au jihad, qui partent ou souhaitent partir pour la Syrie ou l’Irak, sont dans cette vision extrêmement simpliste d’un monde dichotomique composé pour l’essentiel de «mécréants» et de «combattants des mécréants». Cette catégorisation simple du réel ouvre à tous les excès.... 
    Même si la religion passe souvent au second plan dans cette folie meurtrière.
   Ne laissons pas nos émotions et notre raison être gouvernées, instrumentalisées par la fièvre sécuritaire, jusqu'à l'absurdité, une politique uniquement sécuritaire. et répressive.
  La peur peut être notre servitude.
Roosevelt nous met en garde dans son discours d'investiture:
  ...Permettez-moi d’affirmer ma ferme conviction que la seule chose dont nous devons avoir peur est la peur elle-même – l’indéfinissable, la déraisonnable, l’injustifiable terreur qui paralyse les efforts nécessaires pour convertir la déroute en marche en avant. Lors de chacune des noires heures de notre vie nationale, un franc et vigoureux commandement a rencontré cette compréhension et ce soutien du peuple même qui sont essentiels à la victoire. Et je suis convaincu que de nouveau vous lui donnerez votre soutien en ces jours critiques...
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mardi 15 décembre 2015

Europe: revoir le chantier

 Lézardes aggravées?
                                 Beaucoup parlent de refondation
     Le problème est que tous ne mettent pas la même chose sous le mot et que surtout on ne voit pas de nouvel architecte.
    Dire que l'institution européenne est en panne est un euphémisme et presque une banalité.
Encore faudrait-il définir un projet qui soit autre chose qu'une incantation perpétuelle.
   Cela n'a jamais été précis et cela n'a jamais fait l'unanimité. Toujours plus d'Europe? A l'heure où certains (re)parlent d' intégrer la Turquie, on sait de moins en moins où l'on va.
     Les bases étaient généreuses mais floues et laisser l'économique dicter sa loi au politique ne pouvait que créer des impasses.. Ce fut la finance qui l'emporta et tout le contraire de la convergence annoncée. Il a fallu une crise pour qu'elles apparaissent criantes.
   Dès l'origine du projet, on savait surtout qu'on ne savait pas où on allait. La compétitivité à tout prix érigée en dogme devint vite la seule norme.
  Le manque de confiance, de  cohérence et de projet apparaît de plus en plus au grand jour pour ce qui est devenu surtout une zone de libre échange, la monnaie commune facilitant les transactions sans unir les peuples ni créer une politique commune.
       Annoncée comme moribonde depuis des années, c'est peu dire que l'euro-zone nécessite de nouvelles bases. 
     Michel Rocard évoque la fin d'un projet à bout de souffle
     Les moins pessimistes avancent que L’Europe a fait des choses extraordinaires dans les années 1980 et 1990, l’abolition des frontières intérieures, la monnaie unique, etc., et puis on s’est arrêté. Mais nous sommes à mi-parcours, et on ne peut pas en rester là. L’Europe doit choisir : terminer la fabrication de l’avion, ou s’arrêter...”
    Problème de fabrication (mal fichue) ou de carburant? Les deux...
Le montage bruxellois se rétracte. Le référendum danois en est un signe récent.
  Il a rejeté une proposition de plus grande intégration dans le cadre de l’Union européenne.
     Une autre Europe?
...Les Danois... qui avaient l'occasion de s'exprimer par ce référendum sur la question européenne, ce qu'aucun autre pays européen n'a pu faire récemment, ont voulu manifester leur refus de ce qu'est devenue l'Union. Loin de correspondre au voeu initial d'une Europe unie, puissante et indépendante, l'Union européenne, de par le fonctionnement anti-démocratique et oligarchique de ses institutions, et notamment de la Commission et de l'euro-groupe, devenus de véritables monstres, ne peut plus répondre à aucun des idéaux initiaux. Mieux vaut alors retourner à un statut de confédération d'Etats-Nations, ou formule analogue, permettant à la fois de respecter l'indépendance d'Etats très différents et leur possibilité de s'unir, par des accords spécifiques, sur des points vitaux....
                              Prémisses d'une nouvelle voie négociée?
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lundi 14 décembre 2015

Energies renouvelables: un tournant?

 Peut-être.
              Pour une fois, suivons les plus optimistes.
                      Malgré le bilan très mitigé de la COP 21, qui a eu au moins le mérite d'exister et a vu une certaine convergence d'intentions internationales, mais  sans aspects vraiment contraignants...
       Que penser de l'engagement verbal de certains groupes industriels et financiers?
   On peut rester sceptique mais on peut entendre en partie certaines raisons d'être optimiste, avec les nuances nécessaires dues à de multiples silences et incertitudes, si on peut faire confiance aux organismes publics et privés à l'origine de certaines projections et ambitions:
   Telles qu'elles sont formulés ici:
           Quelle que soit l’issue de la COP21, l’année 2015 restera celle du grand tournant des énergies renouvelables. C’est ce qu’affirment les analystes des groupes financiers Bloomberg et Goldman Sachs, peu suspects d’être des militants écolos.
    En 2015, l’énergie éolienne est devenue la source d’électricité la moins chère, même sans aides de l’État, en Allemagne et au Royaume-Uni, deux pays du G7, dont les économies sont parmi les plus puissantes de la planète, d’après Bloomberg. Le Danemark, qui ne fait pas partie du G7, a franchi le même seuil en 2014. Les États-Unis et la Chine le franchiront d’ici 2023. Et en 2030, l’éolien et le solaire photovoltaïque seront les sources d’énergie les moins coûteuses dans l’ensemble de l’Europe.
Parc éolien de Whitelee, Écosse, en 2009 © Reuters/David Moir                                           [Parc éolien de Whitelee, Écosse, en 2009 © Reuters/David Moir]
        D’ici 2040, les deux tiers des investissements mondiaux pour construire de nouvelles centrales électriques, soit 8 000 milliards de dollars, seront placés dans les énergies renouvelables, selon une étude de Bloomberg New Energy Finance (BNEF), branche du groupe Bloomberg spécialisée dans l’énergie.
     Les analystes de Goldman Sachs abondent dans le même sens. Ils observent qu’en 2015, la capitalisation boursière des quatre premières compagnies de charbon aux États-Unis a baissé de plus de 90 %. Cette même année, « l’éolien et le solaire photovoltaïque vont pour la première fois dépasser le seuil de 100 gigawatts de nouvelles installations et permettent désormais, d’après nos estimations, d’éviter une gigatonne d’émissions de CO2 par an, écrivent-ils dans un rapport tout récent. Alors que les débats politiques se focalisent souvent sur les prévisions pour 2030 et les objectifs pour 2050, nous prévoyons que les plus grands bouleversements du marché se produiront entre 2015 et 2025 ».
       Entre 2009 et 2014, les investissements globaux dans l’énergie éolienne et solaire ont été de 1 000 milliards de dollars, entraînant une baisse importante du coût de ces énergies (précisons qu'il s'agit des éoliennes terrestres, celles installées en mer étant encore coûteuses). Les nouvelles éoliennes et les panneaux solaires installés dans le monde vont produire plus d’énergie dans les cinq prochaines années que le gaz de schiste aux États-Unis pendant la période 2010-2015, prévoient les analystes de Goldman Sachs. Ils estiment que le marché du bas carbone représente 600 milliards de dollars par an (550 millions d’euros), et sera dominé par quatre technologies : les lampes LED (qui consomment jusqu’à 80 % de moins que les ampoules électriques classiques), le photovoltaïque solaire, les éoliennes terrestres et les véhicules hybrides ou électriques.
     « D’ici 2020, six sur dix lampes seront des LED et les constructeurs de voitures vont vendre 25 millions d’électriques et hybrides », lit-on dans le rapport de Goldman Sachs. Les mêmes experts prévoient que d’ici 2020, la Chine construira 23 gigawatts de centrales à charbon et 40 gigawatts de centrales au gaz, mais dans le même temps installera 193 gigawatts de solaire et d’éolien. Autrement dit, trois fois plus d’installations utilisant les énergies renouvelables que les combustibles fossiles.
Au total, les analystes pensent que ces développements technologiques vont permettre de faire baisser les émissions globales de CO2 dès 2020, et d’éviter 5,3 gigatonnes d’émissions en 2025.
      D’ores et déjà, la progression de l’éolien est irrésistible et observable à l’échelle mondiale. En 2008, il y avait 120 gigawatts de puissance éolienne installée dans le monde, à peu près deux fois l’équivalent de toutes les centrales nucléaires françaises. Fin 2014, les éoliennes dans le monde représentaient 369,6 gigawatts, plus du triple de la puissance installée en 2008 et plus de vingt fois celle qui existait en 2000. La Chine est le leader mondial, avec une puissance éolienne qui devrait dépasser en 2015 celle de toutes les centrales électriques françaises. Les États-Unis viennent au deuxième rang, l’Allemagne au troisième, suivie de l’Espagne et de l’Inde, et la France est en huitième position.
      Déjà en 2013, une étude de Bloomberg montrait qu’en Australie, il devenait moins coûteux de construire des éoliennes que de nouvelles centrales thermiques à charbon ou à gaz, même sans subventions. Le prix de l’électricité fournie par une nouvelle ferme éolienne était de 80 dollars australiens par MWh, contre 143 pour une nouvelle centrale à charbon et 116 pour une nouvelle centrale à gaz, en tenant compte du coût des émissions. Même sans prix du carbone, l’éolien était 14 % moins cher que le nouveau charbon et 18 % moins cher que le nouveau gaz.
         « La notion que les combustibles fossiles sont bon marché et que les énergies renouvelables sont chères est dépassée, déclare en février 2013 Michael Liebreich, directeur exécutif de BNEF. Le fait que l’énergie du vent soit maintenant moins chère que le charbon et le gaz [en Australie], pays dont les ressources en combustibles fossiles sont parmi les meilleures mondiales, montre que l’énergie propre est capable de changer la donne et de renverser l’économie des systèmes d’énergie. »
    Conclusion de BNEF : dans le futur, d’ici 2030, l’économie australienne s’appuiera en grande partie sur les énergies renouvelables et l’investissement dans les combustibles fossiles devrait être limité, même si les vieilles centrales thermiques resteront rentables, du fait que leur coût sera amorti. Même le gaz devrait être moins rentable que les éoliennes et les grands panneaux photovoltaïques d’ici une décennie, du fait que l’on disposera de technologies pour gérer l’intermittence du vent et de l’ensoleillement, estiment les analystes de Bloomberg. 
      L’Allemagne, elle, a affirmé une forte volonté politique en faveur de l’environnement. Elle a mis en place un programme de transition énergétique très volontariste, « Energiewende », qui a commencé par la sortie du nucléaire, d’où un recours au charbon et des émissions accrues dans une première phase. Mais les émissions sont aujourd’hui redescendues à leur niveau de 2009 et la production éolienne allemande représente désormais 45 % de celle de l’Europe. (*) 
     L’efficacité du programme Energiewende s’est manifestée juste au moment de l’ouverture de la COP21, grâce à la météo. Fin novembre, l’Allemagne a connu quelques jours de grand vent qui ont mis en vedette les éoliennes installées Outre-Rhin. Le soir du dimanche 29 novembre, les fermes éoliennes d’Allemagne ont produit un record historique de 35,25 gigawatts d’énergie, rapporte Leonid Bershidsky sur Bloomberg. Pendant la plus grande partie du week-end, plus de la moitié de l’électricité germanique était issue du vent, et quasiment gratuite.
  En été, par une journée ensoleillée, le photovoltaïque combiné au vent peut produire jusqu’aux trois quarts de l’électricité allemande. Le 25 juillet dernier, le record de 78 % d’électricité renouvelable a été atteint en cumulant éolien, solaire photovoltaïque, biomasse et hydraulique.
Bien sûr, ces performances se produisent de manière ponctuelle, et il y a aussi des jours sans vent ni soleil. Mais au total, l’Allemagne est en passe de franchir le seuil d’un tiers d’électricité renouvelable en 2015, contre 27,4 % en 2014. Et l’objectif de 45 % d’ici 2040 sera sans doute atteint plus tôt que prévu. À terme, le principal obstacle sur la route vers les 100 % d’énergies renouvelables est le caractère fluctuant du vent et de l’ensoleillement, mais les technologies de stockage qui permettront de pallier ce problème progressent rapidement.
       Certains pays disposent d’une configuration très favorable qui limite le handicap de l’intermittence. C’est le cas du Danemark, qui a produit 39 % de son électricité par énergie éolienne en 2014. Selon The Guardian, en juillet 2015, les éoliennes danoises ont produit assez de courant pour satisfaire la demande du pays et exporter de l’électricité en Allemagne, Suède et Norvège (voir notre article). Un jour très venteux, les éoliennes danoises ont produit 116 % de la demande du pays, avec un pic de 140 %. L’interconnexion a permis de récupérer 80 % du surplus de courant et de le partager entre l’Allemagne et la Norvège, qui peuvent le stocker par des systèmes hydrauliques. La Suède a bénéficié des 20 % restants (on peut observer en temps réel la production d’électricité du Danemark et ses échanges avec ses voisins sur le site energinet.dk).
      Le Danemark ambitionne de parvenir à 50 % d’électricité renouvelable d’ici 2020. L’énergie du vent produit 20 % de l’électricité au Portugal et 18 % en Espagne. En France, avec 9,285 gigawatts installés fin 2014, on est encore très loin des capacités potentielles, et l'électricité éolienne ne représente qu'environ 3 % de la production du pays, aux trois quarts nucléaires. Mais l'Ademe (Agence nationale de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a conçu un scénario d'électricité produite à 100 % par des énergies renouvelables à l'horizon 2050 (voir notre article).
      Aux États-Unis, les éoliennes terrestres représentent 31 % des nouvelles capacités de production d’électricité installées de 2008 à 2014. L’électricité d’origine éolienne a atteint son prix le plus bas en 2014 et continue de diminuer, de même que le photovoltaïque solaire qui progresse rapidement. Les deux combinés produisent environ 5 % de l’électricité aux États-Unis, ce qui est une petite fraction, mais un cercle vertueux est en train de se mettre en place et la part de production par les renouvelables augmente exponentiellement.
En tenant compte des aides gouvernementales, l’électricité éolienne est devenue la moins chère aux États-Unis en 2014, et le sera sans subventions avant dix ans. La situation est similaire pour le solaire, avec un décalage de cinq à dix ans. Mais les experts de BNEF pensent qu’à partir de 2025 environ, les panneaux solaires seront devenus moins chers et prendront le pas sur les éoliennes aux États-Unis, et un peu plus tard en Europe et en Chine.
      En 2040, selon les prévisions de BNEF, l’Europe dans son ensemble aura suivi l’exemple de l’Allemagne et du Danemark : un tiers de l’électricité européenne devrait être produite par des panneaux solaires et un cinquième par des éoliennes, tandis que la part des combustibles fossiles ne serait plus que d’un sixième environ, et celle du nucléaire d’un vingtième. Les États-Unis, la Chine et l’Inde devraient recourir davantage aux combustibles fossiles. Pour la planète entière, la prévision est que la part des combustibles fossiles sera encore de 44 %, contre deux tiers aujourd’hui. De ce fait, les analystes de BNEF pronostiquent que les émissions de CO2 n’atteindront pas leur pic avant 2029 et vont rester élevées jusqu’à 2040.
     Leurs collègues de Goldman Sachs pensent, eux, que le pic pourrait survenir dès 2020. Ils prévoient un déploiement rapide des éoliennes terrestres et des panneaux solaires, remplaçant le charbon et le gaz à proportions égales. En associant leurs projections à une forte volonté politique, il semble plausible de parvenir à un scénario à 100 % d'énergie renouvelable dans plusieurs pays d'Europe d'ici 2030 ou 2040. Le scénario de l'Ademe pour la France, qui vise le milieu du siècle, apparaît relativement prudent.
     Les analystes observent cependant que les réductions obtenues avec leurs hypothèses ne suffiraient pas à éviter un réchauffement supérieur à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Cela vient de ce que même si les renouvelables sont portées par une dynamique industrielle, des pesanteurs économiques et politiques vont prolonger l'emploi des énergies fossiles.
     Pour aller plus loin et plus vite, il faut tabler sur des politiques incitatrices et volontaristes, à l'image de celles de l'Allemagne ou du Danemark. Les analystes soulignent que les techniques bas carbone dont ils prévoient l’essor – éolien, photovoltaïques, LED et véhicules hybrides ou électriques – ne sont pas le seul moyen de réduire les émissions. Remplacer le charbon par du gaz ou économiser l’énergie est aussi efficace, et peut être moins coûteux. Et si l’on veut vraiment rester sous les 2 °C, il faut une stratégie agressive de remplacement du charbon.
     Un autre document, dû à Climate Policy Initiative, think tank financé par le milliardaire Georges Soros, montre que 80 % des réductions d’émissions nécessaires pour rester sur la trajectoire des 2 °C pourraient être obtenues en diminuant la consommation de charbon. La moitié de cette baisse du charbon concernerait la Chine. Ce qui amplifie la dimension politique du problème. Pour des pays comme la Chine et l’Inde, le charbon est la manière la plus accessible de répondre à la demande énergétique. Et même dans une économie riche comme celle de l’Australie, il y a une pression pour maintenir l’usage du charbon.
   Seule une politique très volontariste peut conduire à réduire rapidement l’utilisation du charbon, et plus généralement des combustibles fossiles. Or, globalement, plus de la moitié des actifs des combustibles fossiles appartiennent à des gouvernements, ou sont contrôlés par eux. Autrement dit, si le développement des renouvelables est irrésistible et va réduire les émissions par une logique économique inéluctable, les décisions à l’échelle nationale des différents pays vont continuer de jouer un grand rôle. Car ces décisions vont peser lourdement sur la vitesse à laquelle on se débarrassera des énergies fossiles.
    « Les discussions les plus chaudes à la COP21 (…) vont porter sur la manière de partager le coût de la réduction des émissions entre pays riches et pauvres, écrit Leonid Bershidsky pour Bloomberg. L’Allemagne a déjà répondu à la question en choisissant de porter unilatéralement le fardeau de la transition énergétique. C’est une question de volonté, et le degré de volonté requis diminue chaque année à mesure que les progrès technologiques font des énergies renouvelables une alternative viable économiquement aux combustibles fossiles. »
(Merci à Mediapart)__________
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