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mardi 31 janvier 2017

Le Docteur Védrine...

...Se penche sur l'Europe malade
                                           Généralement discret sur ces questions, l'ancien ministre de F. Mitterand se livre sur la situation d'une Europe qu'il estime très affaiblie, désorientée, voire en péril grave, et se met à penser à une possible refondation;
                             : « L’Europe, ou plus exactement l’Union européenne, est dans un état grave de déréliction ou tout au moins d’hébétude… La fragilité de l’Union européenne est profonde ». Rien d’original, direz-vous ! Au-delà des maux institutionnels qu’il juge secondaires, Hubert Védrine nous livre la raison principale de cette situation : « le fossé entre élites européistes et populations s’est ainsi creusé au fil des années. Il est devenu le problème numéro un. Le plus dangereux ». Alors que les signaux de ce désamour entre les peuples et l’Europe étaient nombreux, il faudra attendre le coup de tonnerre du « Brexit » pour que les dirigeants politiques prennent la véritable mesure de ce décrochage."
                        L’imposition d’une indispensable pause. A un moment où le véhicule européen est de plus en plus poussif, doit passer au moins une fois par mois chez le garagiste (tant le moteur a des ratés) et aussi fréquemment chez le carrossier (tant les embardées sont légions), la moins mauvaise solution ne consisterait-elle pas à le mettre au repos prolongé ? C’est la solution innovante que propose Hubert Védrine à titre de mesure conservatoire en faisant en sorte que cette pause brève soit « ni honteuse ni masquée » et qu’elle soit précédée par une « Adresse aux peuples » dans les termes les plus clairs pour renouer avec les sceptiques. Il propose d’opérer une distinction claire entre questions urgentes comme la question des migrations (exclues du champ de la pause) et questions centrales sur lesquelles de nécessaires clarifications s’imposent (inclues impérativement dans le champ de la pause). L’objectif essentiel serait d’agir dans la plus grande clarté.   
       La réunion d’une conférence refondatrice. « On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment » a-t-on coutume de dire en reprenant, la plupart du temps, cette formule du cardinal de Retz dans ses mémoires ! Hubert Védrine propose de mettre sur la table toutes les questions les plus délicates qui seraient traitées lors d’une conférence de haut niveau politique : subsidiarité, sécurité, Europe puissance, défense européenne, harmonisation fiscale, préservation du mode de vie européen. Après un bilan du fonctionnement, de ses méthodes et de ses décisions, viendrait celui des clarifications, en particulier du rôle de la commission européenne et des définitions limitatives des domaines d’action de l’Union (ceux où elle possède une véritable valeur ajoutée). L’objectif, clairement affiché par son auteur, serait de servir un grand projet politique mobilisateur susceptible de réconcilier les élites et leurs populations.
       La recherche d’une véritable refondation. Enfin, dernier volet du triptyque, le résultat de la conférence de refondation (aussi longue que nécessaire), selon les termes mêmes d’Hubert Védrine, « ferait l’objet d’un texte politique de conclusions qui recentrerait l’Union sur l’essentiel et qui, après une intense campagne d’explication, pourrait être soumis à référendum le même jour dans chaque État membre y ayant participé et ayant endossé ses résultats ».
     Il s’agirait d’une sorte de feuille de route lisible et transparente pour le futur endossée par les citoyens et non adoptée à leur insu. Hubert Védrine insiste par ailleurs sur l’importance des concepts de fédération d’États-Nations, d’Europe sociale et de pivot franco-allemand. Sur ce dernier point, la tâche est ardue tant le décrochage de Paris par rapport à Berlin est grand et suppose des réformes importantes pour envisager un rattrapage permettant de rééquilibrer le couple. L’objectif de notre ex-ministre des Affaires étrangères est ambitieux. 
    « Dans tous les cas, le statu quo n’est plus tenable » résume Hubert Védrine
                     Le constat est sévère et le projet est louable. Reconquérir les peuples semble une nécessité impérieuse, mais cela supposerait un radical changement de fonctionnement, rapidement négocié..
         Le bon docteur semble bien loin de faire l'analyse des maux qui taraudent l'UE, surtout depuis que la crise, qui a servi de révélatrice à un vice de fonctionnement politico-économique et à une gestion purement libérale qui en est venue à contredire les idéaux à la base du projet, notamment toute solidarité, toute harmonisation sociale, à l'heure où les intérêts particuliers des Etats se renforcent aux dépens des autres, à l'heure où les lobbies ont une telle puissance dissolvante à Bruxelles.
     Que l'UE, telle qu'elle fonctionne réellement, loin des vues des fondateurs, tue l'Europe  n'est pas un paradoxe et que la notion de "peuple européen" soit purement fictive n'est pas une révélation, la question allemande venant de plus en plus au centre des débats critiques, au coeur des remous économiques dans lesquels nous sommes emportés. Comme le disait récemment Wolfgang Streek, «l'Allemagne en est arrivée à tenir l'Union européenne pour une extension d'elle-même, où ce qui est bon pour l'Allemagne est par définition bon pour les autres (…) Proches en cela des États-Unis,les élites allemandes projettent ce qu'elles estiment évident, naturel et raisonnable sur leur monde extérieur, et s'étonnent que l'on puisse voir le monde autrement qu'elles».
     Le fédéralisme n'est pas pour demain. Seule une monnaie commune et non plus unique, bridant la production et les exportations des plus faibles, pourrait constituer une première solution.
  Si l'on en croit certains économistes, le constat de l'échec et les admonestations morales et politiques ne suffiront pas...
      Encore un effort, docteur, pour pousser plus loin votre diagnostic.
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lundi 30 janvier 2017

Réforme territoriale : en route...

Une réforme pour qui?
                                      Bonne question....
                                                       Les nouvelles régions, c'est parti!
      Se serait-on moqué du citoyen, qui n'a pas eu son mot à dire et qui n'a pas compris grand chose dans ce jeu souvent opaque et à rebondissements de déconstruction/reconstruction administrative?
   C'est ce que pense un ancien cadre territorial, qui voit derrière ce projet assez chaotique une opération bénéficiant surtout aux élus:
       ... Le transfert de compétences d’une collectivité à l’autre complexifiera un peu plus la lecture de ceux qui avaient réussi à assimiler le système précédent. Les transports scolaires et interurbains passent du Département à la Région, la gestion de la voirie passe du Département aux Métropoles (là où il y en a) à l’intérieur de leur aire, le Département gardant la gestion du reste du territoire.     Quelques compétences, notamment dans le social, la prévention ou bien la gestion des collèges sont susceptibles de passer également du Département aux Métropoles (mais cela peut varier d’une Métropole à une autre…) et le Département perd ses compétences économiques et en matière de gestion des déchets qui sont confiées également à la Région. 
   Ce sont désormais les Métropoles et les intercommunalités qui exerceront en lieu et place des communes qui les composent la gestion de la compétence urbanisme.
    On l’aura compris, les communes perdront une partie de leur autonomie au profit des intercommunalités, mais le grand perdant de la réforme, c’est le Département qui sort laminé de cette réforme au point que la question de son utilité est fortement posée.
    Petite sucette pour consoler le Département : l’élaboration d’un schéma départemental d’amélioration de l’accessibilité des services publics (en coresponsabilité avec l’Etat, pour éviter les dérapages…). Cela nous promet de bien belles réunions.
     Au final, toujours quatre échelons administratifs, toujours des compétences partagées et sans doute encore des financements croisés et une collectivité croupion (le Département) essentiellement axée sur le social....
              Un rapport du Conseil de l’Europe, qui a pourtant été à l'origine de l'initiative, ne manque pas de critiques sur cette  réforme.
      Elle a déjà fait couler beaucoup d'encre et s'est faite dans la précipitation, sans que les vrais enjeux soient vraiment discutés, aboutissant finalement à une synthèse boiteuse.
     Une occasion de clarification et de simplification a été manquée 
         Ce qu'on a pu appeler  le casse-tête du millefeuille   n'a pas tenu ses promesses de réforme réfléchie et cohérente.
             La copie serait à revoir, de manière démocratique. 
                                                                Mais, quand la machine est lancée.....
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dimanche 29 janvier 2017

Question grecque (suite)

La Grèce et le FMI
                            Dans le douloureux dossier hellène, feuilleton tragique et sans fin apparente, les dés sont pipés dès le début.
  Comme le laissent entendre des langues finissant par se délier, même minoritairement au sein du FMI lui-même, même dans certains cercles d'économistes allemands (les "prêts" accordés à la Grèce sur le dos des contribuables européens n'ont jamais eu d'autre destination que les banques elles-mêmes)
                        Une dette déclarée maintes fois insolubles, et traitées de la pire des manières; comme si la question morale était pertinente.
          Tout va mieux..  disent certains.  Ce n'est pas l'avis du peuple et de beaucoup d'observateurs, même des plus modérés, même l'Eglise orthodoxe grecquemême la presse parfois.
 On recule toujours les échéances, en faisant croire qu'une cruelle cure d'austérité va permettre au malade de guérir enfin.
     L'indifférence s'est installée,mais la situation reste explosive.
                        Le FMI a joué et joue un rôle ambigü, pour ne pas parler d'erreur manifeste, dans le cadre d'une stratégie financière issue de la crise.
      : La responsabilité du FMI est mise au jour, mais tout continue comme avant...
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     Ce document en donne une idée (souligné par moi-même).
                                                Nous mettons à la disposition du public francophone des documents tenus secrets par le FMI. Il s’agit de documents authentiques qui ont été mis à la disposition de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque par Zoe Konstantopoulou, présidente du Parlement grec du 6 février au 3 octobre 2015. Le contenu de ces 2 documents qui datent de mars et de mai 2010 est accablant pour le FMI.
                     Le compte-rendu officiel de la réunion du 9 mai 2010 au cours de laquelle la direction du FMI approuvé un crédit de 30 milliards € à la Grèce montre très clairement qu’un nombre élevé de membres de la direction ont exprimé de très fortes critiques à l’égard du programme que l’institution s’apprêtait à mettre en œuvre. Certains d’entre eux ont dénoncé le fait que le programme visait à sauver les banques privées européennes qui étaient créancières de la dette publique et privée grecque, principalement quelques grandes banques françaises et allemandes. Plusieurs d’entre eux ont dénoncé une politique qui reproduisait ce qui avait conduit à la crise argentine de 2001 et à la crise asiatique de 1996-1997 (voir encadré avec la citation du directeur exécutif argentin). Plusieurs dirigeants ont dénoncé le fait que le noyau dirigeant du FMI avait modifié à l’insu des autres membres du conseil d’administration une des règles fondamentales qui conditionnent les crédits alloués par le FMI à ses membres. En effet, pour qu’un crédit puisse être octroyé par le FMI, il faut démontrer que ce crédit et le programme qui l’accompagne rendront soutenable le remboursement de la dette. Vu que cette condition ne pouvait pas être satisfaite dans le cas de la Grèce étant donné que la direction du FMI et les autorités européennes refusaient de réduire la dette grecque et d’y faire participer les banques privées, la condition mentionnée plus haut a été supprimée en catimini. Elle a été remplacée par un nouveau critère : la nécessité d’éviter un risque élevé de déstabilisation financière systémique internationale. La direction du FMI a justifié par l’urgence ce changement de critère non respectueux des règles de fonctionnement. Afin de convaincre ceux des dirigeants du FMI qui émettaient de très fortes réserves, les dirigeants français, allemand et hollandais ont menti en assurant que les banques de leur pays ne se débarrasseraient pas des titres grecs. Selon eux, les banques françaises, allemandes et hollandaises allaient conserver les titres grecs en leur possession afin de permettre la réussite du programme qui allait commencer. Or il est prouvé que les banques françaises, allemandes et hollandaises ont vendu massivement les titres qu’elles détenaient sur le marché secondaire en provoquant une aggravation de la crise grecque et en reportant sur le dos des contribuables européens, et en premier lieu sur le peuple de la Grèce, les risques qu’elles avaient pris et la crise qu’elles avaient très largement contribué à provoquer. Toujours pour lever les réticences de certains membres de la direction du FMI, les responsables du FMI en charge des relations avec la Grèce ont affirmé que des mesures sociales seraient prises pour éviter que les bas salaires et les petits retraités soient touchés par les mesures d’austérité. Ils ont menti. Pour emporter également l’accord des membres de la direction du FMI, ils ont affirmé que les banques grecques étaient saines et que leurs problèmes provenaient uniquement des risques que faisaient porter sur elles le poids d’une dette publique trop importante et d’un déficit public abyssal. C’était faux : les banques grecques se trouvaient dans un état désastreux. Toujours pour convaincre ceux des dirigeants qui doutaient, on leur a déclaré que le plan serait soumis pour approbation au Parlement grec. Or, en réalité, le programme a été imposé à la hussarde au parlement, sans possibilité d’amendement et en bafouant la constitution grecque, comme l’ont dénoncé à l’époque de nombreux juristes.
                              Pour convaincre les membres de la direction du FMI qui souhaitaient qu’on demande aux banques de participer « collectivement » à l’effort en acceptant une réduction de leurs créances, les responsables du dossier grec ont affirmé que les autorités grecques ne voulaient pas d’une réduction de la dette publique. Et le représentant grec, Panagiotis Rouméliotis, a confirmé cette version des faits. Plus tard, ce même représentant a affirmé que c’est sous la pression du président de la Banque centrale européenne (BCE) que la Grèce a déclaré qu’elle ne souhaitait pas une réduction de sa dette. Selon le représentant de la Grèce au FMI, Jean-Claude Trichet aurait menacé la Grèce de couper l’accès des banques grecques aux liquidités de la BCE. Il est certain que Jean-Claude Trichet a utilisé cette menace dans les mois au cours desquels le mémorandum a été négocié. Il est également avéré qu’il a utilisé la même menace à l’égard de l’Irlande quelques mois plus tard lors de la mise au point du mémorandum concernant ce pays. Il est également certain que les banquiers grecs, tout comme les banquiers français, allemands ou hollandais ne voulaient pas entendre parler d’une réduction de la dette grecque car ils n’acceptaient pas d’être mis à contribution pour assurer leur propre sauvetage. Les banquiers ont obtenu deux ans de répit afin de pouvoir se dégager et obtenir des compensations importantes.                  
               Le FMI affirme très clairement que, vu l’appartenance de la Grèce à la zone euro, il lui est impossible de retrouver de la compétitivité en dévaluant sa monnaie. Du coup, le FMI considère qu’il faut dévaluer les salaires et les allocations sociales : c’est ce qu’on appelle la dévaluation interne. Elle fait des ravages en Grèce et dans d’autres pays périphériques au sein de la zone euro. Le contenu de ces documents secrets conforte le jugement porté par la Commission pour la vérité sur la dette : les dettes réclamées par le FMI à la Grèce sont illégitimes, illégales, odieuses et insoutenables (voir le chapitre 8 du rapport de la commission)
            En premier lieu, nous proposons à la lecture le compte-rendu de la réunion du conseil d’administration du FMI du 9 mai 2010 car il met en évidence les divergences internes et n’est pas rédigé dans la langue de bois habituelle du FMI. Ce compte-rendu officiel sort tout à fait de l’ordinaire. Il est certain qu’il n’a pas été apprécié par les principaux dirigeants de cette institution despotique et mortifère. À vous de lire et de vous faire une opinion.
        _____________STRICTEMENT CONFIDENTIEL________
        Sujet : Réunion du Conseil d’administration à propos de la demande d’un Accord de confirmation (Stand-By Arrangement, SBA) pour la Grèce – 9 mai 2010 
              Le Conseil d’administration a adopté à l’unanimité la demande formulée par la Grèce afin d’obtenir un Stand-By Arrangement (SBA) sur trois ans pour un total de 30 milliards d’euros (26,4 milliards DTS), soit 32 fois le quota grec, le plus important programme adopté par le Fonds à ce jour. Les partenaires de la zone euro participeront à une aide financière bilatérale à hauteur de 80 milliards d’euros. Le montant total de 110 milliards d’euros couvrira le manque attendu de financements publics durant la période d’application du programme. Pour chaque paiement qui aura lieu durant la période d’application du programme, la Grèce s’est engagée à utiliser les ressources du FMI et de la Commission européenne (CE) dans un ratio constant de 3 pour 8.
                Les principaux objectifs du programme sont : (i) de réduire le déficit budgétaire en-dessous de 3 % du PIB d’ici à 2014, le ratio dette/PIB devant commencer à se stabiliser à partir de 2013, puis décliner progressivement ; (ii) de sauvegarder la stabilité du système financier à travers l’établissement d’un Fonds de stabilité financière (FSF) entièrement indépendant qui soutiendra les banques si nécessaire |2| ; et (iii) de restaurer la compétitivité de l’économie grecque à travers des réformes structurelles complètes.
          En plus des mesures budgétaires déjà adoptées par les autorités au début de l’année 2010 (totalisant 5 % du PIB), le programme envisage un ajustement budgétaire de départ de 11 % du PIB entre 2010 et 2013. Toutes les mesures ont été identifiées, les principales étant : (i) une augmentation des recettes fiscales à hauteur de 4% du PIB, principalement par une TVA plus élevée ; (ii) une réduction significative des dépenses à hauteur de 5,2 % du PIB, principalement à travers l’abolition des 13e et 14e mois de salaire pour les fonctionnaires ainsi que des 13e et 14e mois de pension, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, à l’exception de ceux qui ont de bas salaires ou de basses pensions ; et (iii) des mesures budgétaires structurelles à hauteur de 1,8 % du PIB.
              Tout en soutenant le programme, plusieurs directeurs exécutifs non-européens ont soulevé de nombreuses critiques.
       1. Une demande d’aide du Fonds arrivée trop tard
                   Selon certains directeurs exécutifs (Australie, Canada, Chine, Russie, Suisse), le caractère tardif de la demande d’aide révélait des défauts dans l’architecture de la zone euro, y compris dans sa stratégie de communication (portant plutôt à confusion), qui semblait « parcellaire » selon le directeur étatsunien. Le directeur exécutif allemand a clarifié le fait qu’en l’absence d’une disposition appropriée dans le Traité de Maastricht, l’Union européenne avait dû rapidement concevoir un mécanisme d’assistance financière, désormais entièrement opérationnel. Il a été largement remarqué que six directeurs exécutifs européens (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Pays-Bas et Danemark) avaient publié un communiqué commun soutenant l’accord du SBA à la Grèce.
          2. Des hypothèses de croissance optimistes
           Les directeurs exécutifs chinois et suisse ont mis l’accent sur le fait que la croissance déterminerait à terme la capacité de la Grèce à se débarrasser du fardeau de sa dette. Un seul écart au scénario de référence du programme suffirait à faire dérailler l’objectif de consolidation budgétaire, mettant en danger la soutenabilité de la dette. Le staff du FMI a répondu en mentionnant qu’il pouvait à l’inverse y avoir des risques à la hausse, en raison des incertitudes sur l’ampleur de l’économie informelle.
       3. Risques liés au programme
      En raison de l’ajustement budgétaire à deux chiffres face auquel se retrouve la Grèce, certains directeurs exécutifs (Argentine, Australie, Canada, Brésil et Russie) ont souligné les risques « immenses » que comporte le programme (ainsi que le risque de réputation qui s’en suivrait pour le Fonds). Certains ont comparé la situation grecque à celle de l’Argentine avant la crise de la fin 2001.
   ____ 1er commentaire réalisé par le CADTM et inséré dans le texte du FMI afin de le rendre plus compréhensible.
         Pablo Pereira, le représentant argentin, critique sans ambages l’orientation passée et présente du FMI : « Les dures leçons de nos propres crises passées sont difficiles à oublier. En 2001, des politiques similaires ont été proposées par le Fonds en Argentine. Ses conséquences catastrophiques sont bien connues (...) Il y a une réalité qui ne fait aucun doute et qui ne peut être contestée : une dette qui ne peut pas être payée ne sera pas payée sans une croissance soutenue (...) Nous savons trop bien quelles sont les effets des « réformes structurelles » ou des politiques d’ajustement qui finissent par déprimer la demande globale et, par conséquent, les perspectives de reprise économique (...) Il est très probable que la Grèce finisse plus mal en point après la mise en œuvre de ce programme. Les mesures d’ajustement recommandées par le Fonds vont réduire le bien-être de sa population et la capacité réelle de remboursement de la Grèce ». |3|
            D’un autre côté, le directeur exécutif russe a fait remarquer que, par le passé, d’autres programmes du Fonds (par exemple au Brésil et en Turquie) que l’on estimait particulièrement risqués se sont finalement révélés être des succès.
        Le staff du FMI a lui-même reconnu les risques exceptionnellement élevés du programme, notamment dans leur évaluation de la soutenabilité de la dette à propos de laquelle ils déclarent : « dans l’ensemble, le staff considère que la dette est soutenable sur le moyen terme, mais des incertitudes de taille sur ce sujet rendent difficile toute affirmation catégorique qui dirait qu’il y a une forte probabilité que la dette soit soutenable ».
        Le staff du FMI a souligné que la crédibilité du programme repose en partie sur le fait qu’il permet à la Grèce de ne pas devoir retourner sur les marchés financiers avant longtemps (un à deux ans). La mise en place effective du programme conduirait à des excédents budgétaires considérables dont on estime qu’ils rassureront les marchés malgré le niveau élevé de la dette publique.
           Le staff du FMI admet que le programme ne fonctionnera pas sans la mise en œuvre de réformes structurelles. À cet égard, les autorités auront pour plus grand défi de vaincre l’opposition féroce des intérêts particuliers. Le directeur exécutif australien a mis l’accent sur le fait qu’il existe un risque à répéter les erreurs commises durant la crise asiatique, en ce qui concerne le fait d’imposer trop de conditionnalité structurelle. Alors que la conditionnalité structurelle du Fonds est vitale au niveau « macro », celle imposée par la Commission européenne ressemble à une « liste de courses » (« shopping list ») - un inventaire à la Prévert ou un catalogue des Trois Suisses.
        Le staff du FMI reconnait que le programme mettra certainement la société grecque au défi. Le staff du FMI a rencontré les principaux partis d’oppositions, organisations non-gouvernementales et syndicats. Selon le staff du FMI, la « chose frappante » est que le secteur privé soutient entièrement le programme, vu comme l’instrument qui permettra de mettre fin à de nombreux privilèges du secteur public.
Extrait du document - page 3 - version annotée
Extrait du document - page 3 - version annotée
   4. Restructuration de la dette.------------Plusieurs directeurs exécutifs (Argentine, Brésil, Inde, Russie et Suisse) ont regretté l’absence d’un volet dans le programme : celui-ci devrait avoir inclus la restructuration de la dette et la « participation du secteur privé » (Private Sector Involvement, PSI), afin d’éviter, selon le directeur brésilien, « un bail-out des détenteurs privés de la dette grecque, principalement des institutions financières européennes ». Le directeur argentin a largement critiqué le programme en ce que celui-ci semble répéter les erreurs (c’est-à-dire un resserrement budgétaire insoutenable) qui ont préparé la crise argentine de 2001. À la surprise des autres directeurs exécutifs européens, le directeur suisse a répété énergiquement les inquiétudes mentionnées ci-dessus en ce qui concerne l’absence d’une mesure de restructuration de la dette dans le programme, et a pointé du doigt la nécessité de reprendre les discussions concernant un mécanisme de restructuration des dettes souveraines.__________Le staff du FMI a fait remarquer que la restructuration de la dette avait été écartée par les autorités grecques elles-mêmes. Bien qu’il y ait eu des discussions sur le PSI, il était impossible de reproduire l’expérience de la Bank Coordination (« Vienna ») Initiative, en raison de la dispersion des titres publics grecs entre un nombre indéfini de porteurs. En outre, M. Lipsky a souligné le fait que 90% de ces titres ne comportent pas de clause d’action collective, ce qui rendrait une restructuration encore plus difficile.________Les directeurs exécutifs néerlandais, français et allemand ont fait part au conseil d’administration des engagements de leurs banques commerciales destinés à soutenir la Grèce et plus largement à maintenir leur exposition.
2e commentaire réalisé par le CADTM et inséré dans le texte du FMI afin de le rendre plus compréhensible :__Une socialisation des pertes des banques privées et une thérapie de choc qui rappelle ce qui s’est passé en Amérique latine et en Asie
_____Voici un extrait de la déclaration du directeur exécutif brésilien concernant l’absence de processus de restructuration dans le programme :_______« En l’état, le programme risque de remplacer un financement privé par un financement public. Pour le dire en des mots plus forts, il pourrait être vu non pas comme un plan de sauvetage de la Grèce, qui aurait à subir un violent ajustement, mais comme un bail-out des détenteurs privés de la dette grecque, principalement des institutions financières européennes. »__Le directeur exécutif argentin a quant à lui déclaré :______« Dans la mesure où nous traversons encore une crise systémique mondiale, la stratégie de resserrement budgétaire et d’isolation du pays en le blâmant pour son indiscipline budgétaire passée ou son manque de compétitivité, sera très probablement un échec. […]_____Un partage intelligent et équitable du fardeau que représentent les coûts de la crise aurait été souhaitable pour la réputation du Fonds (en l’état, il risque d’être accusé de simplement faire gagner du temps, ou de garantir aux banques qu’elles seront entièrement remboursées dans l’année qui arrive, avant que l’inévitable se produise), et cela aurait été encore plus souhaitable pour la population grecque et pour les prévisions de croissance du pays. »____Le directeur allemand a ensuite répondu la chose suivante :___« Je peux informer les directeurs exécutifs que les banques allemandes envisagent de soutenir la Grèce, mais je dois également souligner que cela se fera notamment, ou uniquement, sur une base volontaire. Il ne s’agit pas d’une restructuration de dette, il s’agit d’actions volontaires. Je n’ai pas d’information définitive pour le moment, mais je sais que ces banques veulent maintenir une certaine exposition aux banques grecques, ce qui signifie qu’elles ne vendront pas de titres grecs et qu’elles maintiendront leurs lignes de crédit à la Grèce. »________Le directeur français a fait une déclaration dans le même sens :_______« Plus tôt cette semaine, une réunion s’est tenue entre nos principales banques et ma ministre, Mme Lagarde |4|. J’aimerais souligner ce qui a été publié à l’issue de cette réunion, à savoir un communiqué dans lequel ces banques françaises s’engagent à maintenir leur exposition en Grèce pendant toute la durée du programme […]. Il est donc clair que les banques françaises, qui figurent parmi les banques les plus exposées en Grèce, vont faire leur travail. »_____Enfin, le directeur néerlandais a déclaré :_« Les banques néerlandaises, après avoir consulté notre ministre des Finances, ont annoncé publiquement qu’elles joueraient leur rôle et soutiendraient le gouvernement grec et les banques grecques.  » |5|_En réalité, comme le suspectaient plusieurs directeurs exécutifs du FMI, et comme l’a montré le rapport de la Commission pour la vérité sur la dette grecque, la finalité réelle de l’accord était de donner le temps aux banques des pays les plus forts de la zone euro de se débarrasser des titres grecs._Le graphique ci-dessous montre très bien que les banques françaises, allemandes, hollandaises, belges, autrichiennes, italiennes, … se sont délestées des titres grecs au cours des années 2010 et 2011._Exposition des banques étrangères en Grèce (en Mds d’euros)
Source : BRI, Consolidated Ultimate Risk Basis.
Nous montrerons dans un autre article que c’est la BCE qui les a aidées directement à se débarrasser des titres grecs en les protégeant contre les pertes qu’elles auraient dû affronter.exposition-des-banques-2-39a3e
Le refus des créanciers d’accepter une décote sur leurs titres grecs eut pour conséquence un accroissement de la dette souveraine grecque qui passa de 299 à 355 Mds d’euros entre la fin de l’année 2009 et la fin de l’année 2011, ce qui représente une augmentation de 18,78 %. Au cours des années 2010-2013, une récession sans précédent fut provoquée par les politiques dictées par le Fmi et le reste de la Troïka. Aucun des pronostics du FMI concernant l’amélioration des finances de la Grèce ne s’est concrétisé. Les résultats du mémorandum de 2010 constituent un démenti complet aux prévisions optimistes du FMI.
        5. Modalités des évaluations communes FMI/CE/BCE du programme.______Certains directeurs exécutifs (Chine, Égypte et Suisse) ont souligné le risque que des évaluations communes révèlent des différences de jugement entre les trois institutions impliquées (FMI/CE/BCE). Le staff du FMI a spécifié que des représentants de ces trois institutions seraient « assis à la même table au même moment ». Le Fonds est une institution indépendante et mènera les évaluations en conséquence. En principe, si la CE n’acceptait pas de verser sa part de financement en raison de conditionnalités non respectées par les autorités grecques, le Fonds pourrait bloquer sa part de financement en raison d’un manque d’assurances financières. Mais cela ne semble être qu’une possibilité théorique. En réalité, le chef de mission en Grèce (M. Thomsen) a insisté sur le fait que « la coopération a bien débuté », puisque lors des discussions à Athènes, la BCE a entrepris de s’occuper des problèmes du secteur financier, la Commission européenne des problèmes structurels, et le Fonds des problèmes budgétaires. La coopération est une force du programme, et s’exerce dans un système d’équilibre des pouvoirs.
          6. Le statut de « créancier privilégié » du FMI.___Le directeur exécutif étatsunien (soutenu par le Brésil et la Suisse) a souligné qu’en raison du statut de créancier privilégié du FMI, le prêt de ce dernier serait considéré supérieur aux prêts bilatéraux de pays membres de l’UE sous supervision de la Commission européenne. Le staff du FMI a confirmé cette supériorité en raison de la nature de bien public que revêt le financement du Fonds, supériorité qui ne va pas à l’encontre des règles du Club de Paris.
            . Critère n°2 pour un accès exceptionnel aux ressources du Fonds.____Le directeur exécutif suisse (soutenu par l’Australie, le Brésil, l’Iran) a fait remarquer que le staff du FMI avait « silencieusement » modifié les documents officiels (c’est-à-dire sans autorisation préalable du conseil d’administration) afin d’en changer le critère n°2 pour l’accès exceptionnel aux ressources du Fonds, en étendant cet accès aux cas dans lesquels il existe un risque élevé de déstabilisation financière systémique internationale (« a high risk of international systemic spillover effects »). Le directeur du département juridique (The General Counsel) a clarifié le fait que cette décision était justifiée par la nécessité d’agir de manière expéditive, en se basant sur l’hypothèse que le conseil d’administration donnerait son approbation lors du compte-rendu suivant. Ce changement dans la politique d’accès aux ressources était nécessaire car la Grèce ne pouvait pas représenter une exception, en raison du fait que les politiques du Fonds doivent être applicables uniformément à tous les Etats membres.__Contributeur : F. Spadafora
Fin du compte-rendu officiel réalisé par le FMI.
docs-secret-fmi-3-47e4e
Deuxième document du FMI, il date du 25 mars 2010
         Fonds Monétaire International (FMI)__SECRET
Grèce – Questions clés  [25 mars 2010]
      La Grèce a besoin d’un programme d’ajustement sur plusieurs années incluant un large filet de sécurité financier. Elle a besoin de plus de temps que ce qui lui est actuellement imparti en vertu du pacte de stabilité et de croissance (PSC) afin d’ajuster son équilibre budgétaire, de contrôler sa dette et de mettre en œuvre les réformes structurelles permettant de restaurer sa compétitivité. Durant cette période de transition, les besoins de financement seront importants, l’économie sera très sensible aux chocs négatifs, et la tension sera élevée pour l’ensemble de la société également. Les marchés des capitaux ont besoin de signaux d’assurance forts pour permettre à ces efforts de s’inscrire dans la durée, ou bien les taux d’intérêt des titres grecs ne redescendront pas et rendront insoutenables les dynamiques d’endettement. Le défi va bien au-delà de la résolution des problèmes à court terme qui résulteront des quelques paiements d’amortissement des mois d’avril et de mai de cette année.
   L’économie n’est pas compétitive. Peu de réformes ont été mises en œuvre, l’économie reste relativement fermée, et la compétitivité a chuté d’environ 25% depuis l’adoption de l’euro, tandis que les prix domestiques ont toujours dépassé la moyenne des pays de la zone euro. Le solde des comptes actuel, même en période de récession, reste à un niveau de 11% du PIB.
  La politique budgétaire a été peu ambitieuse. Tandis que les dépenses en salaires et en allocations, comme les réductions d’impôts, ont été importantes, les dépenses hors paiement des intérêts de la dette ont bondi à hauteur de 8% du PIB entre 2000 et 2009, et les recettes ont diminué de 3%, fragilisant l’équilibre budgétaire de 11% du PIB depuis 2000. La dette publique a augmenté pour atteindre 115% du PIB.
    La déflation et la croissance faible rendront ce fardeau d’endettement plus difficile à gérer. Sans recours à des modifications du taux de change, la Grèce doit faire face au double défi de restaurer sa compétitivité à travers la dévaluation interne – ce qui est toujours long et laborieux – tout en mettant en œuvre un ajustement budgétaire ambitieux. Cela forcera la Grèce à entreprendre des coupes dans les salaires nominaux et dans les allocations sociales – un scénario de désinflation selon lequel le PIB nominal diminuera certainement durant plusieurs années. Les dépenses domestiques, qui sont à la base des rentrées fiscales, seront forcément faibles. Ainsi, par rapport au PIB, le déficit budgétaire et la dette resteront sous une pression à la hausse, même si un ajustement budgétaire significatif était mis en œuvre : malgré des mesures ambitieuses à hauteur de 4% du PIB cette année, il est attendu que le déficit atteigne 11,5% du PIB l’année prochaine. Un ajustement budgétaire fort et prolongé est nécessaire afin de renverser la tendance à la hausse du ratio d’endettement à laquelle la Grèce est confrontée dans les conditions actuelles.
    Mais l’ajustement budgétaire doit aussi être réaliste. Même avec des mesures budgétaires additionnelles s’élevant à 2-2,25% du PIB chaque année durant les cinq prochaines années, le ratio de la dette par rapport au PIB s’élèverait à environ 150% du PIB d’ici à 2013, avant de se stabiliser puis de diminuer lentement. Un ajustement plus rapide – tel qu’impliqué par l’objectif d’un déficit de 3% du PIB d’ici à 2012 fixé par le PSC – sera très risqué : la Grèce est une économie relativement fermée, et la contraction budgétaire qu’impliquerait cet ajustement provoquerait une contraction brutale de la demande domestique et une profonde récession qui lui serait liée, détruisant sévèrement le tissu social. De plus, cela semble difficilement faisable puisque des coupes durables dans les dépenses nécessitent des réformes et des changements dans les programmes de prestations sociales qui demanderont du temps afin de les mettre en œuvre et d’en tirer des résultats.
    Le système bancaire pose un autre risque important. Avec la dégradation de la situation économique de l’État, les banques ont été mises sous pression pour trouver des financements, mises à l’écart des lignes de crédit interbancaires comme du financement en gros, et, récemment, ont perdu des dépôts. Les banques ont recours à la BCE pour rester à flot, mais ceci n’est pas une solution durable. De plus, le lent déclin économique qui nous attend va faire augmenter le nombre de crédits non recouvrables de manière significative, et il est possible, et même probable, que le gouvernement devra injecter du capital afin de stabiliser le système bancaire et de sauvegarder les dépôts. Ces sommes s’ajouteraient aux besoins de financement du gouvernement, qui sont déjà importants.
  Le financement doit rester important. En raison du fait que la réduction du déficit prend du temps tandis qu’il faut rembourser et refinancer le capital emprunté, les besoins d’emprunts du secteur public atteindront en moyenne autour de 50 milliards d’euros en 2010-2012, même avec des mesures budgétaires à hauteur de 2 à 2,5% du PIB chaque année, telles que cela a été présenté plus haut. Et cela ne tient pas compte du besoin potentiel d’un sauvetage public du système bancaire.
   C’est pourquoi les marchés de capitaux sont inquiets. Les marchés financiers anticipent et perçoivent que la période qui s’ouvre va être difficile. L’augmentation continue du ratio de la dette menace la notation de l’État et accroît les rendements exigés par les acheteurs de titres grecs. Les marchés ont besoin d’être assurés qu’un défaut de paiement n’est pas à l’ordre du jour avant d’engager plus de fonds.
[Merci à Mediapart]___________________________________

samedi 28 janvier 2017

(D)éto(n)ant!

__ Pour l’ex-patron de Volkswagen,  rien ne va plus.
                                                 Le fier slogan Das AUTO ist weg.
           Ach! die deutsche Tugend!

__ Sur le châtelain de Beaucé, on ne nous dit pas tout...
                                                  Et Penelope s'ennuie.

__ Manuel ne veut plus de Brigitte dans ses pas électoraux.
                  Trop risqué!                   C'est Closer qui le dit...

__L' interdit de la fessée  contestée en plus haut niveau.
                                     Il y a des fessées qui se perdent...
                                             En Russie, on est moins regardant...

__ Suspense insoutenable pour François Hollande Bayrou  ira, ira pas?...
                                                     Un terrible dilemme!.

__ Le médica-ment souvent selon .Prescrire, une revue médicale pas comme les autres.


__ Les incultes fertiles cerveaux de la Silicon Valley se préparent à l' "apocalypse
           Et les Chinois s'y mettent.
                  Ça doit sans douter les aider à vivre... 
                           IL faudrait y songer, on ne sait jamais...
     Le fin du monde a de l'avenir...


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vendredi 27 janvier 2017

Le retour de Orwell

Une nouvelle race de faits
                                     Trump a gagné.
                                                Mais Orwell est en passe de le faire aussi.
        On se l'arrache, surtout sur la côte Est.
   A son corps défendant, le nouveau Président aux gros sabots lui a donné une nouvelle actualité.
Et contribue à faire la fortune d'Amazon.
      Surtout avec sa conception si particulière de la vérité des faits, dits alternatifs, et sa novlangue en voie d'élaboration. Sean Spicer est LE Grand-Communicant...du Ministère de la Vérité.
   Ce n'est pas nouveau, mais cela méritait d'être noté.
       Notre chevalier blanc de la Sarthe serait-il lui aussi gagné par le même virus
                               On n'ose y croire...

Trump et l’isolationnisme

Ça va, ça vient...             
                       Au cours de l'histoire moderne, les relations marchandes dans le monde vont et viennent.
      Les frontières s'ouvrent ou se ferment, s'entrouvrent le plus souvent.
 Le protectionnisme est une arme à double tranchant
       Il peut et doit s'imposer dans certains cas, quand il met en péril l'indépendance nationale et l' autonomie économique.
  Mais il ne peut être que limité, surtout à l'heure où la globalisation a explosé depuis les années 70, même s'il n'aurait pas pu produire tous ses effets pervers, si l' idéologie de l' OMC et la dérégulation financière encouragée n'avaient pas atteint les sommets que l'on connaît.  Jusqu'à l'abandon non justifié de pans entiers de l'économie productrice.. Comme dit Apple,il n’est pas grave d’importer des iPhone « assemblés en Chine », s’ils sont « conçus en Californie 
     Mais l'isolationnisme aux gros sabots prôné par Trump est une chimère.
  Même si les USA protégeaient mieux que nous certains secteurs de leurs vie économique.
   C'est le revers d'une impuissance:
                       Comme souvent, c'est un faisceau de causes qui a mené le milliardaire démagogue Donald Trump à la Maison Blanche le 8 novembre 2016. Mais, pour comprendre ce phénomène, il peut être utile de le replacer dans un contexte plus large. Ce contexte est celui du déclin de l'hégémonie des Etats-Unis sur l'économie mondiale. En 2013, deux économistes, Peter Temin, du MIT, et David Vines, de l'Université d'Oxford, ont publié un livre titré The Leaderless Economy* (« L'économie sans dirigeant »), dont la thèse faisait de la crise déclenchée en 2007 non pas une simple crise économique, mais une « crise de fin de régime », celle qui sanctionne la fin de la domination économique des Etats-Unis sur le monde. C'est dans ce contexte qu'il faut aussi comprendre l'ascension de Donald Trump et son programme..... La situation de 2016 est en tout cas très différente de celle des années 1865-1929. D'abord parce que le pays était alors porté par la conquête de terres quasi vierges et par une forte poussée démographique explicable par... l'immigration. Une immigration que refuse aujourd'hui Donald Trump. Ensuite, parce que l'économie mondiale disposait alors d'un « hégémon », le Royaume-Uni, qui imposait ses règles en imposant partout ses capitaux. Les capitaux britanniques ont ainsi joué un rôle important dans le développement des Etats-Unis.
   Or, comme le soulignent Vines et Temin, l'économie mondiale est sans tête et donc sans ressort. Certes, les Etats-Unis peuvent espérer combler par eux-mêmes une partie du déficit de demande mondiale, mais ils ne le peuvent pas seuls : ils ont besoin des capitaux étrangers et donc d'une certaine ouverture de l'économie, et ils ne disposent pas actuellement d'un potentiel productif suffisant pour répondre à cette demande. Sortir de la mondialisation prendra forcément du temps et nécessitera un ajustement du modèle de croissance des Etats-Unis, notamment par une réorientation de la finance vers l'économie réelle. Or, le milliardaire a renoncé à toute pression sur le système bancaire, bien au contraire il semble vouloir s'appuyer sur lui. Ses baisses d'impôts risquent donc de venir alimenter d'abord la demande de rendements financiers......Il ne restera plus alors du programme de Donald Trump que le refus d'assumer l'hégémonie sur l'économie mondiale, un refus qui sera en fait l'écho d'une impuissance incarnée par l'administration démocrate. En réalité, les deux partis étasuniens apparaissent comme les deux versants d'une même réalité : l'incapacité de trouver un nouveau modèle pour une économie mondiale qui n'a plus que les dépouilles du système d'avant 2007 pour croître. Ni Hillary Clinton, ni Donald Trump n'avaient en réalité les clés d'une situation qui semble échapper à tout le monde....
           C' est une opération impossible au sens strict et des intentions bourrées de contradictions, à usage interne surtout, qui montreront vite leurs limites, à cause notamment des conséquences sur les prix, donc sur le pouvoir d'achat et leurs conséquences internes..
           Trump a déploré la disparition de l’industrie américaine et des jobs d’ouvriers, sans faire la connexion avec ses propres pratiques d’homme d’affaires qui emploie des travailleurs étrangers de pays moins chers, délocalise dès qu’il peut et refuse de payer des impôts, ni avec ses nominations aux postes clés de son cabinet, comme le futur secrétaire au Trésor qui a « oublié » de divulguer qu’il dirigeait un fonds d’investissement basé dans un paradis fiscal. Il a camouflé la véritable question des inégalités dans le pays sous une rhétorique nationaliste.
       L'âge d'or du protectionnisme américain est terminé..
             Un retour à l'isolationnisme est un projet ancien, mais irréalisable..
   Les USA ont ont toujours oscillé entre ouverture et repli, L'isolationnisme relatif, depuis Thomas Jefferson, surtout entre les deux guerres, où le mouvement America first flirta même avec des tendances pro-fascistes.  Trop d'intérêts économiques mondiaux sont engagés, ne serait-ce qu'avec la Chine, pour que ces tendances isolationnistes aillent bien loin..."
    Une idée qui est soumise à de grandes variations historiques.
          Trump est condamné à faire dans le traditionnel, et en partie dans le symboliqueon s'en apercevra vite....Le pouvoir réel est surtout aux mains des transnationales, auxquelles l'Etat a abandonné depuis longtemps l'essentiel de la gouvernance économique.
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-Incohérences-
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