Ça va jazzer

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dimanche 30 novembre 2008

Le Président et ses chaînes


Une brève histoire de la télévision fait apparaître qu'elle a toujours présenté des enjeux politiques
Quel pouvoir représente-t-elle pour qu'elle soit à ce point objet de la sollicitude du chef d'Etat ?
Quelle sens a la réforme en cours?
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"Le projet de loi sur l’audiovisuel, dont l’examen a débuté mardi 25 novembre à l’Assemblée nationale, ne se contente pas de faire de France Télévisions une entreprise unique débarrassée de ses contraintes publicitaires après 20 heures. Il est aussi largement inspiré par la défense des intérêts de TF1, dont les recettes s’érodent. Histoire d’une grande réforme qui aurait pu garantir l’avenir du service public télévisé, si elle n’était prisonnière d’arrière-pensées politiques et de liens opaques avec le lobby des grandes chaînes privées, singulièrement bien représenté à l’Assemblée nationale dans les rangs de la majorité. "MD)

"...Comme annoncé par Nicolas Sarkozy, qui tient à cet apanage présidentiel, la restructuration à l’œuvre s’accompagne en effet d’une reconquista politique («redonne à l’État actionnaire la responsabilité légitime de nomination du président de France Télévisions»), favorisée par la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République. Celle-ci précise en effet dans son article 5 : «Le président de la République ne peut procéder à une nomination lorsque l’addition des votes négatifs dans chaque commission présente au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés au sein des deux commissions.» En clair, la volonté présidentielle ne peut être contrée par un simple vote à la majorité qualifiée, ce qui constitue donc un verrouillage de l’expression démocratique.Le pouvoir politique imposera son candidat grâce au sas du conseil d’administration de France Télévisions (article 4), ce qui en fera de facto un «représentant de l’État». La présidence de France Télévisions n’est aucunement réservée à un fonctionnaire estampillé: tout journaliste suffisamment en cour, tout représentant du monde de l’entreprise habilité par l’Elysée, garde ses chances dans un processus de désignation parfaitement contrôlé.À l’instar de la fable de La Fontaine, La chauve-souris et les deux belettes, ce projet de loi permet donc au pouvoir politique d’exercer ses prérogatives (je suis oiseau : voyez mes ailes), tout en prétendant fonder un «secteur public de l’audiovisuel soumis, comme le secteur privé, à une obligation de résultat» (je suis souris : vivent les rats!)...." (A.Perraud-Mediapart)

TF1 veut imposer ses choix aux chaînes publiques | AgoraVox:

"...Le lobbying de TF1, ça marche ! La chaîne a réussi à trouver une poignée de députés UMP (Yannick Paternotte, Philippe Boënnec, Jean-Philippe Maurer, Philippe Morenvillier, Bertrand Pancher) pour déposer un amendement dictant à France Télévisions sa programmation du prime time. L’amendement dit ceci : "Les créneaux libérés par les messages publicitaires sur les chaînes publiques seront dédiés à la diffusion de spots ayant pour thèmes : l’éducation sanitaire et sociale, le développement durable, l’instruction civique et citoyenne et l’Union européenne." En d’autres termes, il est impératif que les programmes de France 2 soient le moins possible divertissants, qu’ils soient même rebutants, afin que cela ne fasse pas d’ombre à l’audience de TF1. Les thèmes imposés (social, Europe, instruction civique) ne captent pas l’intérêt des foules et cela TF1 le sait bien.
L’exposé des motifs du projet d’amendement se fait précis et comminatoire : ces spots doivent être diffusés à des "heures de forte audience (tel que le créneau précédent le programme de première partie de soirée – entre 20h30 et 21 h)". Autrement dit, là aussi pour traduire sans langue de bois, il faut que le créneau de forte audience profite prioritairement à TF1.
La réforme de l’audiovisuel public "mériterait une motion de censure", a estimé François Bayrou, passé maître dans l’art de débusquer les manoeuvres sournoises des puissances d’argent en direction des médias. "On revient plus de 30 ans en arrière. C’est un manquement si grave que l’Assemblée nationale devrait déposer une motion de censure", a-t-il déclaré. Il a appelé les députés à déposer une motion qu’il soutiendra. Mais l’opposition socialiste n’est-elle pas occupée à régler des querelles autrement plus urgentes ? Et à propos d’urgence, comment interpréter la volonté du président Sarkozy de faire voter en grande priorité une réforme de la télé alors que le monde est en crise et que la France souffre d’une grave...(non) récession ? S’il n’y a pas récession, au moins y a-t-il régression et Bayrou qualifie le projet de "régression qui doit être insupportable à tous ceux qui veulent que la France soit une démocratie respectueuse des principes permettant au peuple d’être librement informé, et donc plus responsable".
Le texte est tellement réactionnaire qu’il revient sur un acquis remontant à Mitterrand, et même au-delà : à Giscard ! Puisque ce dernier avait rompu avec le système ORTF. Mais Sarkozy veut restaurer la nomination et la révocation des présidents de l’audiovisuel public par l’Exécutif (= Lui !).
Alors, puisque cela nous fait remonter le temps, souvenez-vous de ces mots d’un générique de vieille série télévisée :
"Ce n’est pas une défaillance de votre téléviseur ! N’essayez pas de régler l’image ! Nous contrôlerons tout ce que vous allez voir et entendre."

-Un projet de loi sur l'audiovisuel inspiré par TF1:
"... On se souvient que Nicolas Sarkozy a eu plusieurs fois maille à partir avec France 3, lui reprochant tantôt l’attitude des personnels [4], tantôt l’honnêteté d’un reportage . Il y a aussi la mise au pas attendue du service public à travers la nomination d’un patron sous contrôle. Pourtant, c’est sans doute moins la maison de verre en instance de se vider qu’il faut regarder que la tour d’en face sur le point de se remplir. Car la loi sur l’audiovisuel n’est pas qu’une législation sur la télévision publique. Elle impacte aussi directement TF1, dont elle va grandement contribuer à sauver les recettes publicitaires en 2009 grâce à une suite de mesures transposant une directive européenne (Service de médias audiovisuels). Un nouveau comptage plus favorable du temps de publicité, qui fait notamment passer de 144 à 216 minutes le volume publicitaire autorisé sur 24 heures, a pour conséquence de gonfler de moitié les capacités d’accueil en publicité de TF1 (comme de M6). Pour parvenir à cette fin, une deuxième coupure de publicité est du reste prévue dans les films, les séries ou les téléfilms. TF1, détenu par l’actionnaire ami Bouygues, tout comme M6, présidé par Nicolas de Tavernost que Nicolas Sarkozy a fréquenté au sein du Club Neuilly Communication, vont donc recevoir la plus grosse part du gâteau public..."

-TF1 ou la parabole de Frankenstein
-Retour sur investissement pour le groupe Bouygues

-La télévision publique libérée de ses chaînes:
"... La position du chef de l’Etat a semé la confusion auprès des défenseurs du service public, qui désespéraient de voir la gauche s’emparer d’une réforme jusqu’alors si taboue que l’ancien premier ministre Michel Rocard a attendu près de vingt ans avant de révéler qu’il l’avait proposée sans succès à François Mitterrand . Dans l’esprit de M. Sarkozy, chef d’un clan médiatique auquel il doit une bonne part de son élection, une telle mesure est pourtant non seulement habile mais logique.
Elle lui permet d’abord de payer de retour la première chaîne privée du pays, TF1, dont l’actionnaire Martin Bouygues festoyait avec lui au Fouquet’s le soir de sa victoire, au moment précis où le champagne coulait à flots dans les locaux du journal télévisé de la chaîne . L’idée de financer la future télévision publique par une taxe sur les chaînes privées et une ponction « infinitésimale » d’environ 1 % sur le chiffre d’affaires des opérateurs de télécommunications (dont Bouygues Telecom) n’est rien en regard des 300 millions d’euros de recettes supplémentaires qu’est susceptible d’apporter un report de la publicité de France 2 ou de France 3 vers TF1, dont l’action a baissé de plus de 30 % en 2007. Dès la seconde quinzaine de janvier, le gouvernement s’attachait d’ailleurs à élargir l’assiette de prélèvement en y incluant non seulement les fournisseurs d’accès à Internet – c’était prévu –, mais aussi les produits d’électronique grand public et les catalogues publicitaires.M. Laurent Solly, ancien directeur adjoint de la campagne du candidat Sarkozy, qui a rejoint l’état-major de la chaîne, peut se montrer satisfait. Tout comme MM. Bolloré et Arnaud Lagardère, autres amis du président, qui ne peuvent voir dans ce remodelage qu’un effet d’aubaine pour leurs chaînes numériques gratuites (Direct 8 d’un côté, Virgin 17 et Gulli de l’autre). Quant à M. Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, l’autre grand gagnant de ce transfert publicitaire, il connaît M. Sarkozy depuis plus de vingt ans en tant qu’ancien membre de son club Neuilly Communication..."
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-La forêt des médias>>>>La forêt des médias - Groupe TF1
-Télé : vous avez dit information ?

samedi 29 novembre 2008

Razzias sur terres cultivables



(-Version2 -pour Agoravox-)

Aspects du néocolonialisme

On savait que des particuliers fortunés pouvaient acheter une île en Ecosse, que Volkswagen s’est offert des milliers d’hectares au Brésil, que l’Argentine propose de vastes espaces en Patagonie (Benetton y a acquis 900000 hectares, Soros et Stallone vont faire de même, aux dépens du peuple Mapuches).
Mais ce que l’on ne savait pas encore, c’est qu’il est devenu possible de faire main basse sur un petit morceau de continent, à plus grande échelle encore. Va-t-on vers un dépeçage de certains pays pauvres ?


C’est en cours. De grandes firmes privées, souvent appuyées par leurs pays d’origine, sont en train de réaliser de telles opérations, en Afrique notamment, en profitant du sous-développement et de la faiblesse de certains Etats

"Dans le contexte des ventes de terres arables, il s’agit d’une opération sans précédent, assure Carl Atkin. Nous sommes habitués à des transactions portant sur 100 000 hectares. Cette fois, c’est dix fois plus."

On pensait ces pratiques d’une autre époque, on imaginait que cela ne pourrait plus se produire, cela se passe pourtant aujourd’hui, si discrétement...La presse n’en parle pratiquement pas. Silence médiatique en France. Paul Redfern du Daily Nation fait état d’une déclaration de Jacques Diouf, directeur la FAO, reprise par Le Guardian, relayée pas Courrier International.

Des pays occidentaux, par l’intermédiaire de grands goupes, achètent des millions d’hectares de terre, en Afrique notamment, en vue de placer leurs liquidités, d’anticiper sur leur manque de produits agricoles à long terme. "Les gouvernements et les entreprises de certains pays qui disposent de liquidités mais manquent de terres agricoles ont pris le parti de ne pas attendre la réaction des marchés mondiaux. Ils essaient de garantir leur propre accès à la nourriture, à long terme, en achetant des terres dans les pays pauvres."

Il s’agit d’assurer leur autosuffisance alimentaire future ou développer les agrocarburants. On sait pourtant que cette voie est une impasse (Ce sont des millions d’hectares de terre agricole qui seraient concernés dans un certain nombre de pays).

"M. Diouf fait valoir que la multiplication de ces transactions pourrait entraîner une forme de néocolonialisme, des Etats pauvres produisant de la nourriture pour les pays riches aux dépens de leur propre population affamée.Le quotidien britannique The Guardian affirme que la flambée des prix alimentaires à l’échelle mondiale a d’ores et déjà déclenché une deuxième "ruée vers l’Afrique". Mi-novembre, Daewoo Logistics a annoncé un projet d’achat d’une concession de 1 million d’hectares à Madagascar pour une durée de 99 ans (la moitié des terres arables cultivées !) La société sud-coréenne veut y cultiver 5 millions de tonnes de maïs par d’an d’ici à 2023 et produire de l’huile de palme à partir d’une autre concession de 120 000 hectares, en faisant appel à une main-d’œuvre principalement sud-africaine. La production serait destinée avant tout à la Corée du Sud."

"Sur un certain plan, ce ne sont que des projets commerciaux, mais ils sont souvent soutenus par tel ou tel Etat, car ils obéissent à des impératifs de sécurité alimentaire", confirme Carl Atkin, consultant chez Bidwells Agribusiness, une société de Cambridge qui a contribué à négocier certains des contrats d’achat de terrains internationaux.Les autorités malgaches ont déclaré qu’elles ne donneraient leur feu vert à l’accord avec Daewoo qu’après la réalisation d’une étude d’impact environnemental, mais elles se félicitent de cet investissement. Jusqu’à présent, cette gigantesque concession est la plus importante d’une série d’accords fonciers conclus depuis la hausse des prix alimentaires, qui a débuté à la fin de 2007."Le plus scandaleux est que cette opération n’a pratiquement rien coûté à Daewoo
Le plus étonnant, c’est que pour certains pays pauvres, le couteau sous la gorge, manquant de moyens et sans doute séduits par les promesses faites et des contrats peu clairs "ces rachats sont généralement bien accueillis"par les autorités, comme à Madagascar. "Ainsi, dans un contexte de récession, le ministre malgache de la Réforme foncière a assuré que le produit de ces ventes irait aux infrastructures et au développement dans les zones exposées aux inondations."
Le Soudan cherche également à attirer des investisseurs pour ses quelque 900 000 hectares de terres, et le Premier ministre d’Ethiopie, Meles Zenawi, a courtisé les investisseurs saoudiens. D’immenses terrains en Tanzanie ont également éveillé l’intérêt de sociétés occidentales qui s’intéressent à la production de biocarburants. »
Une tendance lourde qui s’observe ailleurs...

"S’il s’agissait d’une négociation entre partenaires égaux, cela pourrait être une bonne chose, commente Duncan Green, directeur de recherche chez Oxfam . Mais le problème, c’est que, dans cette ruée vers les terres, aucune place n’est accordée aux petits exploitants."
Alex Evans, du Centre de coopération internationale à l’université de New-York, estime pour sa part que "les petits agriculteurs sont déjà perdants : les gens qui n’ont pas de titres de propriété en bonne et due forme vont sans doute être chassés". Les détails des accords fonciers sont généralement tenus secrets, si bien qu’on ne sait pas s’ils prévoient des garanties pour les populations locales.""Il n’y a guère d’économies d’échelle dans l’agriculture au-dessus du niveau de l’exploitation familiale, explique Steve Wiggins, expert britannique en développement rural à l’Overseas Development Institute, car la gestion de la main-d’œuvre est extrêmement difficile."
" Les investisseurs pourraient aussi devoir faire face à une vague d’hostilité. "Si j’étais conseiller en risques politiques auprès des investisseurs, poursuit-il, je leur dirais qu’ils ont intérêt à se méfier. Car la terre est une question très sensible. Cela peut très mal tourner si l’on ne tire pas les leçons de l’Histoire."

-Mains basses sur les terres agricoles à l’échelle mondiale :

« La synergie actuelle entre la crise alimentaire et la crise financière a déclenché un nouvel « accaparement des terres » au niveau mondial. D’un côté, des gouvernements préoccupés par l’insécurité alimentaire qui recourent à des importations pour nourrir leurs populations s’emparent de vastes territoires agricoles à l’étranger pour assurer leur propre production alimentaire offshore. De l’autre, des sociétés agro-alimentaires et des investisseurs privés, affamés de profits dans un contexte d’aggravation de la crise financière, voient dans les investissements dans des terres agricoles à l’étranger une source de revenus importante et nouvelle. De ce fait, des terres agricoles fertiles sont de plus en plus privatisées et concentrées. Si elle devait rester incontrôlée, cette main basse sur les terres à l’échelle planétaire pourrait sonner le glas des petites exploitations agricoles et des moyens de subsistance ruraux dans bien des régions du monde. ... »

Crise alimentaire et spéculation financière: la chasse aux terres du Sud est ouverte :néocolonialisme agraire:
"...C'est l'un des effets collatéraux de la double crise, alimentaire et financière, de l'année 2008 : l'«accaparement des terres». Des pays riches ou émergents, assis sur de confortables réserves de devises, se sont mis à acheter de gigantesques portions de terrains dans les Etats les plus pauvres, afin de répondre à leurs besoins alimentaires en forte croissance. En toute discrétion, la planète est en train de devenir le plateau de jeu d'un Monopoly vertigineux, où le Qatar fait ses courses en Indonésie, le Japon en Egypte, ou encore l'Inde au Paraguay.

Dernière annonce de taille, qui a fait l'effet d'une bombe au sein des milieux agricoles : Daewoo Logistics, filiale du groupe sud-coréen Daewoo, a confirmé le 17 novembre 2008, la conclusion d'un accord de location, pour 99 ans, de 1,3 million d'hectares de terres à Madagascar. C'est, à peu de choses près, la moitié de la superficie de la Belgique. Dans l'ouest de l'île, on produira du maïs (4 millions de tonnes par an). Dans le nord-est, de l'huile de palme (500.000 tonnes). L'essentiel de la production, qui devrait être assurée par une main-d'œuvre originaire d'Afrique du Sud, est destinée à la Corée du Sud, très dépendante de ses importations en maïs. Montant de l'investissement de Daewoo sur les 25 prochaines années, selon le Financial Times : 4,8 milliards d'euros...." (Mediapart)

vendredi 28 novembre 2008

Lévi-Strauss : découvreur d'humanité


Bon anniversaire quand même, monsieur Lévi-Strauss ...

"Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie."
(L-S)

"Claude Lévi-Strauss aura 100 ans le 28 novembre, ce qui lui a donné le temps d'inventer une troisième possibilité : avoir été considéré comme dépassé par quelques-uns, et être redécouvert de son vivant." (MC da Cunha)


Lévi-Strauss, de l'Amazonie au Collège de France:

"...Tristes Tropiques, qui paraît en 1955, est une déclaration d'amour aux peuples qu'on ne disait pas encore «premiers». Dans Race et Histoire et Race et Culture, deux discours qu'il prononce à l'Unesco en 1952 et 1971, le penseur détruit les prétentions scientifiques du racisme et met à mal l'idée d'une civilisation unique fondée sur un progrès unilatéral dont l'Occident détiendrait le modèle. Pour lui, la culture, qui est la marque même de l'humanité, est différence, voire opposition. Écologiste avant l'heure, Lévi-Strauss, qui enseigne à partir des années 1960 au Collège de France, est un prophète de l'antimondialisation heureuse. « L'humanité s'installe dans la monoculture, elle s'apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave», écrit-il dans Tristes Tropiques...."

-Le siècle de Claude Lévi-Strauss :
"...Claude Lévi-Strauss est surtout connu pour avoir introduit en anthropologie une méthode empruntée au domaine de la linguistique : le structuralisme. Il ne s'agit plus d'étudier des phénomènes sociaux, les systèmes de parenté ou les mythes par exemple, comme des entités indépendantes ayant une signification propre, mais comme les éléments d'un système organisé, dont les liens seraient révélés par les différences et non les points communs, et d'en tirer des structures de pensée inconscientes communes à tous les êtres humains. « Le structuralisme a constitué une manière de sortir d'un certain déterminisme qui ne voyait dans les pratiques et les savoirs traditionnels des sociétés que des effets de leur environnement naturel ou social, explique Pierre Deléage, du LAS. Lévi-Strauss est parvenu à montrer l'importance, au moins égale, des structures universelles de la pensée dans la constitution de ces pratiques et de ces savoirs. » Des structures qu'il réunit dans le concept de « pensée sauvage », remplaçant ainsi celui de « mentalité primitive » qui a alors cours, symptôme d'une prétendue supériorité coloniale des savants sur les pratiques et les pensées des sociétés différentes de la leur ..."

-Claude Lévi-Strauss : L'homme qui a révolutionné la pensée
-Claude Lévi-Strauss - Wikipédia
-L'Encyclopédie de L'Agora: Claude Lévi-Strauss
-Recherche Google : Levi Strauss

jeudi 27 novembre 2008

Crise : retour sur les causes


-Les sources internationales de la crise actuelle:

"Au delà d’une erreur d’appréciation du risque comme on l’évoque parfois, ce sont bien la dérégulation des mouvements de capitaux, la pression à la baisse sur les salaires, génératrice d’endettement et de déficits structurels, avec en miroir, les politiques mercantilistes de développement des pays émergents, basées sur l’exportation et l’accumulation de réserves qui sont les facteurs déterminants de la crise actuelle. Au passage, Sapir règle leurs comptes à quelques mythes, tel celui de la supériorité de l’économie américaine, ou du surendettement de la France...
Si les politiques économiques de chaque pays considéré ont eu leur part de responsabilité, la politique américaine est très certainement celle qui a eu l’impact le plus fort, en raison justement du rôle particulier que jouent les Etats-Unis dans le système monétaire et financier international depuis Bretton Woods.
La politique américaine a largement consisté en la mise en oeuvre des prescriptions néolibérales dans la finance et le commerce à l’échelle mondiale. Ce sont les Etats-Unis qui ont fait pression sur le FMI pour que celui-ci inscrive dans ses statuts l’obligation d’une convertibilité en compte de capital là où il n’y avait auparavant - et Keynes y avait veillé de toutes ses forces déclinantes - qu’une convertibilité de compte courant. La différence entre les deux notions est pourtant essentielle. Dans la seconde, on met l’accent sur les flux de devises qui sont la couverture de transactions réelles, d’échanges de biens et services, de flux touristiques ou qui encore correspondent aux rapatriements des revenus des migrants. Dans la première notion ce sont toutes les opérations en portefeuille, tous les instruments possibles de spéculation, qui deviennent autorisés. Le FMI reconnaît aujourd’hui que ces flux financiers n’avantagent en rien la croissance des pays en développement. Ceci avait été montré presque dix années plus tôt par Dani Rodrik, qui ne fut ni entendu ni même écouté . De la même manière, le FMI se fit l’apôtre d’une ouverture de tous les marchés financiers aux innovations financières, qui justifiaient à ses yeux cette libéralisation totale des mouvements de capitaux, que le sommet du G-20 du 15 novembre vient encore de sanctifier. En 2008, ici encore, le FMI reconnaît son erreur et on peut lire dans le rapport annuel sur la stabilité du système financier
« ...certains produits complexes et a niveaux multiples ont ajouté peu de valeur économique au système financier. Au-delà, ils ont très probablement exacerbé la profondeur comme la durée de la crise » .
On connaît bien en psychiatrie le syndrome du pompier pyromane. Du moins une telle personne, dans les tréfonds de sa maladie ne prétend-elle pas détenir une quelconque vérité scientifique. En réalité, les principales recherches théoriques mettaient en garde contre l’illusion d’une efficience des marchés financiers . Keynes, ici encore, le savait bien lui qui, tout en étant théoricien avait aussi été un grand praticien de ces marchés en tant qu’administrateur de fonds de pension. La libéralisation financière dont on nous a tant vanté les charmes était donc bien ce sommeil de la raison qui engendre des monstres.
Les monstres en question, ce furent ces crises à répétition qui scandent l’histoire de la finance libéralisée depuis les premières mesures des années 1980, de la crise des caisses d’épargne américaines de 1990-1991 jusqu’à la crise de 1997-1999. Celle-ci ne fut pas la dernière, puisque nous en vivons une nouvelle, et une pire. Dans le cours de cette crise, la faillite du fonds spéculatif Long-Term Capital Management condensait en un seul exemple la plupart des pathologies qui ont été à l’oeuvre entre 2002 et 2007 dans le processus conduisant à la crise du marché hypothécaire américain et des produits financiers dérivés qui en étaient issus . En dépit des beaux discours de l’époque, en particulier sur la faillite des procédures de notation, qui devait se vérifier à nouveau lors de la faillite d’Enron, nulle leçon n’en fut tirée. Les avertissements, pourtant, n’avaient point manqué ..."

- L’injustifiable prééminence de la finance sur le travail:
"Le gouvernement US vient de voler au secours de Citigroup mais laisse languir General Motors. Comment justifier une telle différence de traitement ? Robert Reich, ancien ministre du travail de Clinton, nous fournit la réponse. Citi représente le monde de l’argent, et General Motors celui du travail. Reich dénonce le rôle central que la finance s’est octroyé - et que les autorités continuent de lui concéder - au détriment de l’économie réelle;.."
-La démesure de la finance:
Le secteur financier totalisait récemment à lui seul jusqu’à 40% des gains des entreprises cotées à New York, contre 8% dans les années 1980. De toute évidence, la finance était devenue obèse, et le prélèvement qu’elle opérait sur l’activité économique complètement disproportionné par rapport au service rendu. Yves Smith dénonce la complaisance dont bénéficie ce secteur de la part des autorités et des médias, qui ont souvent repris à leur compte la vision du monde autiste de Wall Street. Pourtant, le dégonflement de la bulle devra s’accompagner de celui de la finance, tout comme de celui de l’égo des financiers, juge-t-elle. Et il n’existe aucune raison pour privilégier la survie des établissements bancaires à ceux de l’économie réelle, aujourd’hui étranglés par les conditions drastiques du crédit que leur imposent pour se sauver la mise ceux là même qui sont responsables du désastre actuel...."
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Système qui se mord la queue ?

mercredi 26 novembre 2008

Terres à vendre



Razzia des pays riches sur les terres cultivables

Afin d'accroître leur production agricole, certains pays occidentaux tentent de mettre la main sur des millions d'hectares au détriment des petits fermiers et des producteurs locaux.

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les pays riches achèteraient d'immenses terrains dans toute l'Afrique subsaharienne afin d'y créer des exploitations agricoles destinées soit à l'alimentation, soit à la production de biocarburants. Au dire de Jacques Diouf, directeur général de la FAO, un certain nombre d'Etats et d'entreprises occidentaux mettraient la main sur des millions d'hectares de terres agricoles dans les pays en développement, leur but étant d'assurer leurs approvisionnements alimentaires à long terme. M. Diouf fait valoir que la multiplication de ces transactions pourrait entraîner une forme de néocolonialisme, des Etats pauvres produisant de la nourriture pour les pays riches aux dépens de leur propre population affamée.
Le quotidien britannique The Guardian affirme que la flambée des prix alimentaires à l'échelle mondiale a d'ores et déjà déclenché une deuxième "ruée vers l'Afrique". Mi-novembre, Daewoo Logistics a annoncé un projet d'achat d'une concession de 1 million d'hectares à Madagascar pour une durée de 99 ans. La société sud-coréenne veut y cultiver 5 millions de tonnes de maïs par d'an d'ici à 2023 et produire de l'huile de palme à partir d'une autre concession de 120 000 hectares, en faisant appel à une main-d'œuvre principalement sud-africaine. La production serait destinée avant tout à la Corée du Sud.
"Sur un certain plan, ce ne sont que des projets commerciaux, mais ils sont souvent soutenus par tel ou tel Etat, car ils obéissent à des impératifs de sécurité alimentaire", confirme Carl Atkin, consultant chez Bidwells Agribusiness, une société de Cambridge qui a contribué à négocier certains des contrats d'achat de terrains internationaux. Les autorités malgaches ont déclaré qu'elles ne donneraient leur feu vert à l'accord avec Daewoo qu'après la réalisation d'une étude d'impact environnemental, mais elles se félicitent de cet investissement. Jusqu'à présent, cette gigantesque concession est la plus importante d'une série d'accords fonciers conclus depuis la hausse des prix alimentaires, qui a débuté à la fin de 2007.

"Dans le contexte des ventes de terres arables, il s'agit d'une opération sans précédent, assure Carl Atkin. Nous sommes habitués à des transactions portant sur 100 000 hectares. Cette fois, c'est dix fois plus." En juin 2008, lors du sommet sur la sécurité alimentaire, il avait été décidé d'accroître les investissements et l'aide au développement en faveur des agriculteurs africains, afin que ceux-ci puissent réagir à la hausse des prix en produisant davantage. Mais les gouvernements et les entreprises de certains pays qui disposent de liquidités mais manquent de terres agricoles ont pris le parti de ne pas attendre la réaction des marchés mondiaux. Ils essaient de garantir leur propre accès à la nourriture, à long terme, en achetant des terres dans les pays pauvres.
Pour l'heure, ces rachats sont généralement bien accueillis par les pays en développement. Ainsi, dans un contexte de récession, le ministre malgache de la Réforme foncière a assuré que le produit de ces ventes irait aux infrastructures et au développement dans les zones exposées aux inondations. Le Soudan cherche également à attirer des investisseurs pour ses quelque 900 000 hectares de terres, et le Premier ministre d'Ethiopie, Meles Zenawi, a courtisé les investisseurs saoudiens. D'immenses terrains en Tanzanie ont également éveillé l'intérêt de sociétés occidentales qui s'intéressent à la production de biocarburants. "S'il s'agissait d'une négociation entre partenaires égaux, cela pourrait être une bonne chose, commente Duncan Green, directeur de recherche chez Oxfam. Mais le problème, c'est que, dans cette ruée vers les terres, aucune place n'est accordée aux petits exploitants."
Alex Evans, du Centre de coopération internationale à l'université de New York, estime pour sa part que "les petits agriculteurs sont déjà perdants : les gens qui n'ont pas de titres de propriété en bonne et due forme vont sans doute être chassés". Les détails des accords fonciers sont généralement tenus secrets, si bien qu'on ne sait pas s'ils prévoient des garanties pour les populations locales.
"Il n'y a guère d'économies d'échelle dans l'agriculture au-dessus du niveau de l'exploitation familiale, explique Steve Wiggins, expert britannique en développement rural à l'Overseas Development Institute, car la gestion de la main-d'œuvre est extrêmement difficile." Les investisseurs pourraient aussi devoir faire face à une vague d'hostilité. "Si j'étais conseiller en risques politiques auprès des investisseurs, poursuit-il, je leur dirais qu'ils ont intérêt à se méfier. Car la terre est une question très sensible. Cela peut très mal tourner si l'on ne tire pas les leçons de l'Histoire."
Paul Redfern
Daily Nation (Courrier International):

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Jacques Diouf, Director-General, FAO. According to him, a number of the western governments and corporations are buying up the rights to millions of hectares of agricultural land in developing countries in an effort to secure their own long-term food supplies.
By PAUL REDFERN, NATION CorrespondentPosted Sunday, November 23 2008 at 14:00

LONDON, Sunday - Rich nations are buying up huge tracts of land across sub Saharan Africa to grow food or bio fuels for the future according to new evidence from the United Nations Food and Agriculture organisation.
Following reports in Saturday Nation that some rich westerners were buying up some of the best stretches of Kenya’s coastline to build multi-million pound villas comes the news that it is not only prime coastal areas that are attracting western interest
According to the head of the UN Food and Agriculture Organisation, Jacques Diouf, a number of the western governments and corporations are buying up the rights to millions of hectares of agricultural land in developing countries in an effort to secure their own long-term food supplies.
Mr Diouf has warned that the controversial rise in land deals could create a form of “neo-colonialism”, with poor states producing food for the rich at the expense of their own hungry people.
The UK newspaper the Guardian said that the escalating cost of the world’s food prices had already set off a second “scramble for Africa”.
This week, the South Korean firm Daewoo Logistics announced plans to buy a 99-year lease on a million hectares in Madagascar.
Its aim is to grow 5m tonnes of corn a year by 2023, and produce palm oil from a further lease of 120,000 hectares (296,000 acres), relying on a largely South African workforce. Production would be mainly earmarked for South Korea, which wants to lessen dependence on imports.
“These deals can be purely commercial ventures on one level, but sitting behind it is often a food security imperative backed by a government,” Carl Atkin, a consultant at Bidwells Agribusiness, a Cambridge firm helping to arrange some of the big international land deals told the Guardian....."

mardi 25 novembre 2008

Voiture en crise



Quel avenir pour la voiture ?

..RENAULT
: 6.000 suppressions d’emplois dont 4.090 en France. Sandouville : 1.200 suppressions d’emplois et des retenues de 300 à 500 € en raison du chômage technique. Flins menacé. Douai menacé de chômage partiel. Blainville (Renault Trucks) 400 intérimaires licenciés. Chez Renault à Cléon, Maubeuge, Guyancourt, les effectifs diminuent, les cadences augmentent comme dans tout le secteur automobile.
Ford
: 2.700 emplois menacés chez Ford Blanquefort. Pour un emploi supprimé chez les donneurs d’ordres tels Renault ou PSA ce sont 3 à 4 emplois qui sont impactés chez les équipementiers et sous traitants (Valéo, Faurécia, Michelin, Good Year, Automotive...).. Ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont menacés dans la filière.
Pendant ce temps la rémunération des actionnaires (maintenue à 6% chez Renault) augmente sans cesse chez PSA comme chez Renault. Pour ce dernier 1,5 milliards d’€ de profits en 6 mois, Renault va bien !
La gestion de ces fonds , du profit immédiat et le plus rentable a abouti à la crise économique la plus grave depuis 1929 ! En même temps les patrons de l’automobile ont suffisamment de marges pour ouvrir des nouveaux centres de production en Europe et ailleurs (Roumanie, Russie, Casablanca, Corée, Chine, etc.) ...

Faut-il sauver l'industrie automobile?

"Est-ce que la période d’amour du bipède et de sa sacro-sainte voiture serait en train de s’achever ? Voila que les américains réduisent leurs déplacements en automobile... Et les français aussi. Les ventes des voitures s’effondrent. Des chiffres qui rendent joyeux les piétons, les vélos, les hérissons : General Motors, Chrysler, Ford, les « Big Three » : 100 milliards de dollars de pertes cumulées depuis 2005 ! Europe : baisse de 14,5% des ventes en octobre, après la baisse de 8% en septembre et celle de 15% en août. En Espagne, la chute est de 40% ! L’Espagne ! Le pays de la bagnole, du camion et du béton ! Aux Etats-Unis on s’attend à des pertes de 3 millions d’emplois pour l’industrie auto et les sous-traitants. En France, on est plus modeste : Renault supprime 4900 emplois et Peugeot 3500...."

-Automobile : le crash
-Crise automobile : les victimes de l'effet domino
-Quatre roues, cinq crises : où va l'automobile ?
-L'industrie automobile va-t-elle finir à la casse?_______________________________
-
-Laisser mourir Detroit afin de punir les syndicats ?
-Chantages ordinaires chez General Motors
-Une usine tellement moderne...
-Recherche Google : crises automobile

-Hier solidaires, désormais concurrents
-Précarité pour tous, la norme du futur

lundi 24 novembre 2008

Pillages au Congo


Le drame de la République démocratique du Congo, c'est la richesse de son sous-sol associé à l'état de déshérence entretenu des institutions défaillantes ou corrompues
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RDC : Terrain de chasse pour les multinationales ? (Version II -AgoraVox)

Un des derniers Far-West de la planète ?

D’un pillage à un autre...

Qu’y a-t-il de changé depuis le bon roi Léopold ?

Que se cache-t-il derrière votre téléphone portable, votre ordinateur ou votre console de jeu ? Une guerre. Une guerre terrible, qui s’éternise. Une guerre parmi les plus meurtrières que l’on ait connues. Une guerre qui apparaît le plus souvent, pour le grand public, comme de type tribal, où il n’y aurait rien à comprendre, sinon des affrontements interethniques aveugles, comme l’Afrique a pu en donner maints exemples. C’est bien cette image que donnent de l’événement la plupart des quotidiens, en restant au niveau événementiel, voire tragiquement anecdotique. . C’est tout juste si l’on n’en reste pas aux images d’Epinal coloniales ou postcoloniales. Rares sont les journalistes qui signalent de quoi il retourne vraiment, pourquoi certains Etats ont intérêt à ce que l’on fasse silence sur le fond. Les images qui parviennent sur nos écrans peuvent venir perturber nos soirées trop tranquilles, elles ne nous fournissent pas de clés pour comprendre de quoi il est question là-bas. Et puis, c’est si loin. . .

Une guerre pour des matières premières dont regorge le Congo. Une guerre que se livrent un grand nombre de multinationales, qui bénéficient de la complicité de leurs pays d’origine La plus prisée est le fameux COLTAN, un minerai indispensable à la production des téléphones mobiles, de certains ordinateurs et des consoles de jeux. Une guerre par chefs locaux interposés, dont les conséquences sont vécues dramatiquement par la population (cortège d’atrocités, personnes déplacées), dans un Etat qui ne fonctionne plus, dont on comprend pourquoi son dysfonctionnement peut profiter aux groupes prédateurs qui mettent en pièces les richesses de ce pays, qui a tous les atouts pour être un des pays les plus riches d’Afrique, mais dont certains groupes ont intérêt à prolonger la déshérence. Comme souvent pendant le belle époque de l’ère coloniale, on attise les rivalités latentes, on encourage en les armant les groupes rivaux, on entretient les conflits, on souffle sur les braises, on trouve de l’aide auprès des chefs de guerre locaux, on les instrumentalise, on paie bien, on crée un rideau de fumée. On entretient à grand frais une force onusienne qui ne sert à rien. Ainsi, tout le fructueux commerce de matières premières peut mieux passer inaperçu derrière la scéne des passions déchaînées et les horreurs qui vont finir en dernière page de la presse quotidienne.

Une guerre qui ravage depuis 1998 la région du KIVU, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). Une commission d’enquête mandatée par les Nations Unies vient tout de même de dénoncer les liens entre le commerce de ce minerai et les importations illégales d’armes dans la région.

Voici ce que disait déjà, le jour de Noël 1999, l’évêque deBukavu, Mgr Kataliko :

« Des pouvoirs étrangers, avec la collaboration de certains de nos frères Congolais, organisent des guerres avec les ressources de notre pays. Ces ressources, qui devraient être utilisées pour notre développement, pour l’éducation de nos enfants, pour guérir nos malades, bref, pour que nous puissions vivre d’une façon plus humaine, servent à nous tuer. Plus encore, notre pays et nous-mêmes sommes devenus un objet d’exploitation. Tout ce qui a de la valeur est pillé, saccagé et amené à l’étranger ou simplement détruit. Les impôts collectés qui devraient être investis pour le bien commun, sont détournés. Des taxes exorbitantes n’étranglent pas seulement le grand commerce et l’industrie, mais aussi la maman qui vit de son petit commerce. Tout cet argent prélevé sur nous, provenant de nos productions et déposé à la banque, est directement prélevé par une petite élite venue d’on ne sait où. (. . . ) Cette exploitation est soutenue par un régime de terreur qui entretient l’insécurité (. . . ) La déchéance morale a atteint un niveau si aberrant auprès de certains de nos compatriotes qu’ils n’hésitent pas à livrer leur frère pour un billet de dix ou vingt dollars ». Ces paroles devaient lui être fatales. . .

Il s’avère donc que des entreprises occidentales sont responsables de la guerre en RDC. . .
« Il y a un an, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) anglaise, Global Witness, déposait une plainte contre la société britannique Afrimex. Elle l’accusait d’avoir contribué au conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo en se livrant au commerce des minerais. En effet, si Afrimex avait réussi à se fournir en coltan et en étain depuis le début des deux premières guerres du Congo (1996-2003), c’est parce qu’elle versait des « impôts » au Rassemblement congolais pour la démocratie-Goma (RCD-GOMA), un groupe armé rebelle proche du Rwanda, et responsable de massacres de civils et d’actes de torture.
Le 28 août dernier, au moment même où les combats redoublaient de violence en RDC — cette fois-ci entre les rebelles tutsis, les hutus et l’armée — le gouvernement anglais a confirmé les allégations l’ONG, jugeant qu’Afrimex avait « enfreint des directives internationales en s’approvisionnant en minerais provenant d’une zone congolaise en guerre. »
Tant qu’il y aura des acheteurs… il y aura la guerre. . »

- Le développement de la mondialisation, de l’affaiblissement des Etats et de la politique de rigueur du FMI à l’égard de l’Afrique a favorisé une ruée d’intérêts divers dans ce pays déjà affaibli après l’ère Mobutu, qui avait lui-même ruiné son pays pour satisfaire ses propres intérêts et ceux des puissances qui le soutenaient. Ceux-ci ont contribué à écraser le pays sous une dette énorme.
Comme dit C. Braekman : « . . . alors qu’un peu partout dans le monde, les ressources minières ont déjà été fortement entamées, sinon épuisées, dans cette région peu accessible, longtemps défendue comme une chasse gardée par les sociétés belges du temps de la colonisation ou peu accueillante aux investissements pour cause de dictature, la plupart des gisements sont encore vierges ou mal exploités : diamants, cuivre, étain, charbon, fer, manganèse, mais aussi niobium, colombotentalite, cobalt, uranium, germanium, gaz méthane et pétrole, le Congo a de quoi susciter la convoitise. D’autres ressources encore font du pays une place stratégique, car chacun sait que leur possession fera la différence au cours des prochaines décennies. Il s’agit de l’eau, de l’énergie hydroélectrique, des terres arables, des forêts. . . ". Les Chinois avancent leurs pions eux aussi. . .
On assiste bien à un dépeçage de la RDC

Au fond, le drame de la République démocratique du Congo, c’est la richesse de son sous-sol ". . Le rôle joué par les multinationales dans la perpétuation des conflits qui ravagent la RDC depuis des années a d’ailleurs fait l’objet d’un rapport accablant de la part des Nations Unies, qui n’avaient pas hésité à publier le nom d’une centaine d’entre elles, impliquées dans l’extraction et la commercialisation de minerais stratégiques, exploités dans des régions en guerre. Des informations confirmées par l’IPIS (International Peace Information Service) qui a enquêté sur les activités illégales menées dans l’Est du Congo par des firmes épinglées dans le rapport de l’ONU, parmi lesquelles des sociétés anglo-saxones, belges, allemandes, néerlandaise et suisses. Pour brouiller les pistes, ces sociétés poursuivraient désormais leurs activités dans cette région « masquées et au travers de sociétés écrans » selon le chercheur congolais Jean-Paul Mopo Kobanda de l’Université de Paris 1, qui décrit dans son ouvrage intitulé « Les crimes économiques dans les Grands Lacs africains » les montants faramineux générés par le trafic du coltane congolais. . . "

Mais Les Nations Unies tardent à intervenir ou le font timidement ou sans faire état des véritables problèmes de fond, qu’elles ne peuvent pas ne pas connaître. . .

-Le Congo transformé en libre-service minier
-RDC-Congo: les multinationales pillent les ressources naturelles | Mediapart

Voilà ce qui se cache derrière nos téléphones portables. . .


Martineau-_coltan. pdf (Objet application/pdf)
- RD Congo : comment nous alimentons la guerre la plus sanglante d’Afrique…qui reprend
- Le livre "NOIR CANADA : PILLAGE, CORRUPTION ET CRIMINALITÉ EN AFRIQUE"
- Le poids des multinationales dans la dette de la RDC
- Congo-Kinshasa, une décennie d’histoire
- La Belgique au prisme du Congo,
- Recherche Google : guerre au congo

________Etats faibles et sécurité privée en Afrique noire._________

dimanche 23 novembre 2008

PS : obsèques programmées ?

PS : P(arti) S(uicidaire) ?
"Au secours , Jaurès...!"

Ce qui se passe au PS me désole sans m'étonner vraiment .L'éclatement était en gestation depuis des années...
Peut-on partager l'hypothèse de Dominique Reynié, professeur à Sciences Po: "
Peut-être le PS va-t-il entrer dans une crise dont il ne se relèvera pas. Ce pourrait être parce que les enfants du fondateur du parti (François Mitterrand) n'ont pas réussi à passer le relais".
On peut penser que se produiront bientôt de nouvelles recompositions sur la scène de la gauche française
.________

-"Le parti socialiste n'a plus rien à offrir à ses adhérents et aux Français qu'une somme d'égoismes qui ne peuvent s'entendre. L'avons-nous entendu sur la crise économique, sur la liberté de la presse, sur les élections américaines? Bien malin qui pourrait dire ce qu'on en pense rue de Solférino...Et pendant ce temps, l'UMP continue son travail de sape de la société et nos ministres monopolisent l'espace médiatique....) (J.Triaud -Mediapart)


Le PS se fracture en deux | Mediapart:

"...Le pire est toujours sûr, au parti socialiste. Et ce qui devait être le dernier round démocratique du processus de succession à François Hollande débouche sur une nouvelle incertitude. Selon la «totalisation» de la direction du PS, Martine Aubry arriverait en tête de 42 voix, avec 50,02% des voix. Mais Ségolène Royal n'accepte pas sa défaite, qu'elle juge entachée d'irrégularités. Elle propose à son adversaire un nouveau vote jeudi prochain. Une proposition qui n'a «pas de raison d'être» pour la maire de Lille.La soirée a été marquée par les revirements de tendance et les déclarations intempestives des deux camps, chacun annonçant tour à tour sa victoire et dénonçant les fraudes électorales. À 3 heures du matin, Daniel Vaillant a été dépêché par la direction du parti (en l'absence notable de François Hollande), pour calmer le jeu: «Je ne peux pas proclamer de résultats officiels, car ils sont extrêmement serrés. Chacun ferait mieux de laisser la démocratie s'exprimer jusqu'au bout. Car la démocratie, c'est aussi cela: des difficultés liées à un exercice parfaitement transparent.»...

"....La maire de Lille, qui indique dans sa profession de foi vouloir «défendre des alliances avec les seuls partis de gauche», voit revenir avec embarras la vidéo de sa conférence de presse d'entre les deux tours de l'élection municipale, enregistrée par des étudiants de l'école de journalisme de Lille, où elle annonçait et justifiait son accord avec le Modem. Ce particularisme local fragilise son intransigeance actuelle, fortement affirmée lors du congrès de Reims.Comment expliquer ainsi que «l'essentiel, c'est de bâtir ensemble un projet pour notre ville et nous savons que nous avons à côté de nous des hommes et des femmes qui partagent nos valeurs» en faisant référence à la tête de liste locale de Modem, Jacques Richir, sans se retrouver décalé en appelant à ne pas discuter avec François Bayrou au niveau national?D'autant plus quand on regarde les conditions de l'accord d'entre deux tours, essentiellement stratégique et consistant à s'assurer une large majorité à la communauté urbaine de Lille, quitte à faire se désister de force une candidate socialiste (Hélène Parra) aux cantonales, afin de faire élire le centriste Olivier Henno, un très proche de François Bayrou. Tout cela alors qu'elle n'avait pas besoin du MoDem pour gagner...".

Revient aussi en mémoire l'affirmation, démentie par Martine Aubry, selon laquelle elle aurait dit à François Bayrou avoir voté pour lui au premier tour de la présidentielle (révélé dans l'ouvrage de Renaud Dely, La Guerre des "ex", Editions du Moment, p. 115). Affirmation vraie ou fausse, la maire de Lille qui garde des amitiés avec de nombreux grands patrons n'est pas si viscéralement hostile au centre. Alors pourquoi s'arc-bouter avec Bertrand Delanoë (dont l'un des premiers soutiens, Michel Destot, a réalisé à Grenoble une alliance avec le Modem dès le premier tour au détriment des Verts… comme Georges Frêche et Hélène Mandroux à Montpellier, d'ailleurs) sur cette question?..."

-Sarkozy vainqueur par abstention
-Le PS en plein désarroi avant de se prononcer sur son scrutin
-Le PS va-t-il exploser?

-Rebatir la gauche ?
-Crise : et la gauche ?

samedi 22 novembre 2008

USA : retour à l'isolationnisme ?


A la faveur d'une crise qui met à mal l'économie...
Obama suivra-t-il cette voie ?

-Comme le rappelait Pascal Boniface, l' isolationnisme américain « les conduit à s’écarter de plus en plus des règles de droit définies multilatéralement, à nourrir une désaffection certaine pour les institutions internationales, à privilégier des pratiques unilatérales et coercitives, à considérer les règles internationales comme des contraintes injustifiées pesant sur la liberté de décision des Etats-Unis. » . Cette attitude est la cause principale du froid, devenu glacial au moment de la deuxième guerre en Irak, entre les deux rives de l’Atlantique et entre les Etats européens eux-mêmes.________

Une doctrine fondatrice:
« Notre Grande règle de conduite envers les nations étrangères est d'étendre nos relations commerciales afin de n'avoir avec elles qu'aussi peu de liens politiques qu'il est possible. Autant que nous avons déjà formé des engagements remplissons-les, avec une parfaite bonne foi. Et tenons-nous en là.
L'Europe a un ensemble d'intérêts primordiaux, qui avec nous n'ont aucun rapport, ou alors très lointain. Par conséquent elle est engagée dans de fréquentes polémiques, dont les causes sont essentiellement étrangères à nos soucis. Par conséquent donc il est imprudent pour nous de s'impliquer, à cause de liens artificiels, dans les vicissitudes ordinaires de sa politique, ou les combinaisons et les conflits ordinaires de ses amitiés ou de ses inimitiés.
[…] Pourquoi renoncer aux avantages d'une situation si particulière ? Pourquoi quitter notre propre sol pour se tenir sur une terre étrangère ? Pourquoi, en entrelaçant notre destin avec celui d'une quelconque part de l'Europe, empêtrer notre paix et notre prospérité dans les labeurs des ambitions, rivalités, intérêts, humeurs ou caprices européens ?
C'est notre politique véritable d'avancer exempt d'Alliances permanentes avec n'importe quelle partie du Monde étranger ..." (G.Washington- sept 1796)
___________

La grande tentation | AgoraVox:

"...Le piège s’est refermé sur l’économie mondiale. Les déséquilibres s’avèrent brutalement insoutenables, et il n’existe aucun moyen de les corriger sous la pression. La déflation actuelle consiste en une perte de valeur d’actifs que l’on constate adossés à une demande insolvable. Cette insolvabilité provient de la montée des inégalités, elle-même causée par la mise en concurrence directe de tous les "marchés du travail", ce qui a été rendu possible par le démantèlement des barrières tarifaires réalisé par le GATT. Augmenter les salaires pour restaurer la solvabilité est fort peu probable, mais si c’était le cas, ça ne ferait qu’accélérer les pertes d’emplois par délocalisations. D’où la grande tentation du retour au protectionnisme. Celui-ci aurait été fort utile dans les années 1920 et 1990 pour prévenir les crises. Appliqué brutalement une fois les problèmes apparus, comme dans les années 1930, il peut avoir des effets négatifs. ...
Il y a 8 ans, Ford Motor Co avait lancé un projet "blue team" allant en ce sens. Ce projet a été abandonné après avoir constaté que les coûts de production de Ford (c’est à dire les salaires, retraite comprise) ne permettraient pas la rentabilité dans la concurrence sur ce marché avec Honda et Nissan.Le piège est refermé. Le seul moyen de sauver les "big three" est de restaurer des barrières tarifaires. Ce peut être d’une manière indirecte, par exemple en les subventionnant avec l’aide d’un impôt sur ... les ventes de voitures, qui pourrait être justifié par de grandes considérations environnementales. Cela défavoriserait et augmenterait les problèmes des sociétés qui exportent le plus aux US, c’est à dire Toyota, Honda et Nissan. Les problèmes américains seraient alors déplacés vers le Japon. Un accord pourrait figer les parts de marché mais pas de chiffres d’affaires, le total restant très inférieur à ce qu’il a été.-------Un air de déjà-vu ? C’est ainsi que le piège a fonctionné dans les années 1930. Cela fait longtemps que l’on nous dit que la répétition de ces événements est impossible car on en a tiré les leçons. Il va falloir maintenant le prouver. J’ai bien entendu des financiers respectables m’expliquer il y a deux ans que "le risque systémique n’existait plus". L’automobile était avant la crise un des premiers postes d’exportation en France, et Renault et PSA délocalisent à tour de bras. Il existe un risque de refaire aujourd’hui et pour les mêmes raisons les mêmes erreurs qu’en 1930.Tant qu’à entrer dans une prospective de répétition, et en relisant l’histoire de la montée des périls de la décennie 1930, on peut imaginer qu’avec le protectionnisme renaisse l’isolationnisme US. La nouvelle administration démocrate pourrait constater que les guerres d’Irak et d’Afghanistan coûtent chaque année l’équivalent d’un plan Paulson, que des centaines de milliers de GIs stationnent ailleurs dans le monde, que la doctrine “preemptive” des neocons n’est pas spécialement efficace ni populaire, ni aux Etats-Unis, ni dans le monde. Il n’est pas aberrant d’imaginer que les Etats-Unis abandonnent leur rôle de "gendarme du monde". La réduction de la facture énergétique et de la dépense militaire pourraient suffire aux Etats-Unis à passer un cap. Du "nouvel ordre mondial", on passerait alors directement à l’anarchie.En résumé, il y a une cohérence possible à tout cela. La réduction de la dépense militaire permettrait d’équilibrer le budget. Elle rendrait l’approvisionnement en pétrole plus difficile, mais ceci pourrait être compensé par un grand plan d’économie d’énergie relançant l’industrie des Etats-Unis et seulement elle, le tout avec un discours enthousiaste pacifiste et environnementaliste...."

-Isolationnisme américain - Wikipédia
-Le faux-isolationnisme américain
-Etats-Unis : Politique étrangère, histoire, politique extérieure des USA,
-La forteresse isolationniste par la voie royale de la sécurité

- Un protectionnisme européen raisonnable s’impose
-Pour un protectionnisme européen
-La crise mondiale d’aujourd’hui, Maurice Allais
-Libre-échange : l’entêtement | AgoraVox

vendredi 21 novembre 2008

RDC : terrain de chasse pour multinationales ?


Un des derniers Far-West de la planète ?
D'un pillage à un autre...
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"Le coltan, un minerai rare utilisé dans les portables, est l’un des principaux enjeux du conflit au Kivu Le contrôle du coltan, un minerai indispensable à la production des téléphones mobiles, de certains ordinateurs et des consoles de jeux, est devenu l’un des principaux enjeux de la guerre qui ravage depuis 1998 la région du Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre).Une commission d’enquête mandatée par les Nations Unies vient de dénoncer les liens entre le commerce de ce minerai et les importations illégales d’armes dans la région."

Dans le Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo, la guerre a repris, avec son cortège d'atrocités et de personnes déplacées. Enjeu: le contrôle des fabuleuses réserves de coltan, un minerai très convoité que se disputent toutes les grandes puissances industrielles.

«Des pouvoirs étrangers, avec la collaboration de certains de nos frères Congolais, organisent des guerres avec les ressources de notre pays. Ces ressources, qui devraient être utilisées pour notre développement,pour l'éducation de nos enfants, pour guérir nos malades, bref, pour que nous puissions vivre d'une façon plus humaine, servent à nous tuer. Plus encore, notre pays et nous-mêmes sommes devenus un objet d'exploitation. Tout ce qui a de la valeur est pillé, saccagé et amené à l'étranger ou simplement détruit. Les impôts collectés qui devraient être investis pour le bien commun, sont détournés. Des taxes exorbitantes n'étranglent pas seulement le grand commerce et l'industrie, mais aussi la maman qui vit de son petit commerce. Tout cet argent prélevé sur nous, provenant de nos productions et déposé à la banque, est directement prélevé par une petite élite venue d'on ne sait où. (...) Cette exploitation est soutenue par un régime de terreur qui entretient l'insécurité (...) La déchéance morale a atteint un niveau si aberrant auprès de certains de nos compatriotes qu'ils n'hésitent pas à livrer leur frère pour un billet de dix ou vingt dollars».
Ce message, prononcé le jour de Noël 1999 par l'évêque de
Bukavu, Mgr Kataliko, devait lui être fatal
...

Des entreprises occidentales responsables de la guerre en RDC ?

Il y a un an, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) anglaise, Global Witness, déposait une plainte contre la société britannique Afrimex. Elle l’accusait d’avoir contribué au conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo en se livrant au commerce des minerais. En effet, si Afrimex avait réussi à se fournir en coltan et en étain depuis le début des deux premières guerres du Congo (1996-2003), c’est parce qu'elle versait des « impôts » au Rassemblement congolais pour la démocratie-Goma (RCD-GOMA), un groupe armé rebelle proche du Rwanda, et responsable de massacres de civils et d’actes de torture.
Le 28 août dernier, au moment même où les combats redoublaient de violence en RDC — cette fois-ci entre les rebelles tutsis, les hutus et l’armée — le gouvernement anglais a confirmé les allégations l’ONG, jugeant qu’Afrimex avait « enfreint des directives internationales en s’approvisionnant en minerais provenant d’une zone congolaise en guerre. »
Tant qu’il y aura des acheteurs… il y aura la guerre
Enfin, un gouvernement admet qu’une entreprise ne peut impunément exploiter les richesses du Congo car elle participe ainsi indirectement au financement du conflit. Global Witness crie victoire. « Le commerce des minerais sous-tend la guerre depuis 1998. La quasi-totalité des principaux groupes armés impliqués ainsi que des soldats de l’armée congolaise nationale font le commerce de ces minerais de manière illégale depuis des années, dans la plus totale impunité. Nombre d’entre eux imposent des taxes à la population civile et extorquent des minerais ou de l’argent le long des routes ou aux postes frontaliers » explique l'organisation sur son site internet . .."

-RDC : l'ONU doit aborder l'implication des entreprises dans le conflit.:
"...Le Conseil de Sécurité n’a pas donné de suites concrètes aux précédents rapports du panel (d'experts)montrant le lien entre les activités des entreprises multinationales et les groupes armés coupables de massacres et autres atrocités. La guerre en RDC aurait causé la mort de plus de trois millions de personnes, le plus lourd tribut payé par des civils depuis la seconde guerre mondiale. Selon le Panel d’experts, la volonté de contrôler les ressources naturelles est l’une des motivations principales de cette guerre..."

-CAUSES ET CONSEQUENCES DE LA GUERRE AU CONGO:
"... depuis que l'économie s'est mondialisée, il n'y a plus de tabous. Les frontières ne sont plus inviolables, l'autorité des Etats n'est plus souveraine, le droit international lui-même est sujet à distorsions. Quant aux ressources, elles sont désormais à prendre, par le plus rapide, le mieux armé, le plus proche... Les nationales à la recherche de profits à court terme. C'est ce qui explique l'engouement pour l'Afrique centrale : alors qu'un peu partout dans lemonde, les ressources minières ont déjà été fortement entamées, sinon épuisées, dans cette région peu accessible,longtemps défendue comme une chasse gardée par les sociétés belges du temps de la colonisation ou peu accueillante aux investissements pour cause de dictature, la plupart des gisements sont encore vierges ou mal exploités : diamants, cuivre, étain, charbon,fer,manganèse,maisaussiniobium,colombotentalite,cobalt,uranium,germanium, gaz méthane et pétrole, le Congo a de quoi susciter la convoitise. D'autres ressources encore font du pays une place stratégique, car chacunsait que leur possession fera la différence au cours des prochaines décennies. Il s'agit de l'eau, de l'énergie hydroélectrique, des terres arables, des forêts..."

-Le drame de la République démocratique du Congo, c'est la richesse de son sous-sol "..Le rôle joué par les multinationales dans la perpétuation des conflits qui ravagent la RDC depuis des années a d'ailleurs fait l'objet d'un rapport accablant de la part des Nations Unies, qui n'avaient pas hésité à publier le nom d'une centaine d'entre elles, impliquées dans l'extraction et la commercialisation de minerais stratégiques, exploités dans des régions en guerre.Des informations confirmées par l'IPIS (International Peace Information Service) qui a enquêté sur les activités illégales menées dans l'Est du Congo par des firmes épinglées dans le rapport de l'ONU, parmi lesquelles des sociétés anglo-saxones, belges, allemandes, néerlandaise et suisses.Pour brouiller les pistes, ces sociétés poursuivraient désormais leurs activités dans cette région «masquées et au travers de sociétés écrans» selon le chercheur congolais Jean-Paul Mopo Kobanda de l'Université de Paris 1, qui décrit dans son ouvrage intitulé «Les crimes économiques dans les Grands Lacs africains» les montants faramineux générés par le trafic du coltane congolais..."
-Les téléphones mobiles financent la guerre au Congo-Kinshasa

- Vers le dépeçage de la RDC ?:
"...Il est certain que de nombreuses multinationales notamment anglo-saxonnes ont grandement profité de ce marché de matières premières à bas coût et ont pu faire un certain nombre d'affaires. Il y eut les entreprises tête de pont qui prospectent en attendant que la guerre soit finie pour transférer le marché à des grandes multinationales qui sortent alors de l'orée du bois. C'est le cas en Ituri de l'entreprise canadienne Heritage Oil Company dont le propriétaire n'est autre que le fondateur de l'entreprise de mercenariat Executive Outcome. Une autre entreprise anglosaxonne sert de tête de pont aux majors, il s'agit d'American Mineral Fields (AMF) dont le siège se situe à Hope dans l'Arkansas..."
-LES MINERAUX DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

_____Martineau-_coltan.pdf (Objet application/pdf)
-RD Congo : comment nous alimentons la guerre la plus sanglante d'Afrique…qui reprend
-Le livre "NOIR CANADA : PILLAGE, CORRUPTION ET CRIMINALITÉ EN AFRIQUE"
-Le poids des multinationales dans la dette de la RDC
- Congo-Kinshasa, une décennie d'histoire
-La Belgique au prisme du Congo,
-Recherche Google : guerre au congo
-Le Conseil des droits de l’homme décide d’enquêter sur les causes de la guerre au Congo