Respirer un autre air...
Prendre de la hauteur
Oublier quelque temps...
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CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus] Pâques 2025: Un million de visites...Merci à vous fidèles lecteurs ou consultants d'un jour!
Il arrive que la culture soit en vacances avant les échéances...
Les cancres ont de l'avenir et les perles sont inépuisables
Un rare débat, instructif, lucide et terrible, sans langue de bois. A discuter et à prolonger...
Par delà les préjugés, les idées simplistes et la propagande.
__ Tragédie sans fin __ |
__ Golan; une image équivoque
__ Barnavi: un historien lucide et déchiré
__ Soldats indignés
___ Le brouillard de le piège ______________________
Et protectionnisme relatif
L'idée d'une liberté de commercer entre pays, de manière relativement libre, dans le cadre de traités négociés, d'échanger des biens qui font défaut ici en échange tarifé d'autres qui abondent là, pour une plus grande prospérité, partagée ne date pas d'aujourd'hui. Montesquieu, à son époque, avait traité de "doux commerce" cette pratique, variable historiquement, proche à rapprocher les peuples, en évitant les affrontements brutaux pour s'accaparer des biens convoités. Le commerce, pas la guerre...Ce principe d'échanges contractuels a connu bien des formes et en connaîtra bien d'autres. D'échanges limités, on est passé à des accords plus larges dans le cadre de conventions internationales, dans le cadre notamment de l'OMC, de date relativement récente, dans le contexte qu'il fut convenu d'appeler la "mondialisation heureuse", avec Alain Minc, surfant sur le libéralisme échevelé des décennies récentes, où toute forme de protectionnisme, même relatif, était vouée aux gémonies, considéré comme forme de régression économique et de danger d'affrontement potentiel. C'est l'époque de la globalisation tant célébrée, qui n'a pas tardé ses limites et ses impasses, voire ses absurdités, certains pays développés déléguant la fabrication de productions essentielles pour des raisons de baisse de coups de production et se retrouvant démunis de biens fondamentaux en cas de crise, comme dans le domaine des médicaments de base, de masques en période de Covid, etc... Sans parler des coûts écologiques parfois énormes et absurdes dus à la circulation de produits, comme l'automobile ou certains produits alimentaires.
Quand la diplomatie trumpienne change la donne
Avec l'ère trumpienne, nous avons vu arriver un nouvelle pensée, un nouveau langage, pas toujours fleuri, sensé bousculer les codes en vigueur, le langage d'usage, les formules parfois un peu convenues, les règles de droit bien installées, même au niveau des relations internationales. Le nouveau shérif s'est d'emblée débarrassé de ces conventions pour instaurer de nouvelles pratiques peu conventionnelles, en interne comme en externe, un langage peu fleuri, des attitudes provocatrices propres à casser la baraque, provoquer la sidération, la stupeur, parfois la paralysie; la fascination chez les adeptes et les convaincus. Cela n'était le simple effet d'unee humeur particulière, d'une inculture notable sur de nombreux sujets, propres à des retournements parfois stupéfiants. Il apparaît mieux aujourd'hui qu'il y a une large part de stratégie réfléchie depuis des années dans des cercles proches des grands influenceurs, politiquement instrumentalisées par de nouveaux groupes au pouvoirs, désireux d'ouvrir les vannes à de nouvelles formes de gouvernance, directes et brutales, de type néo-libertarien. "Casser la baraque" est devenu la nouvelle norme pour installer de nouveaux deals en créant la stupeur qui paralyse la réaction et les coups de force qui intimident. Ça a marché, malgré les incohérences et les tensions internes, les doutes aussi sur la durabilité d'un tel projet machiavélique, qui commence à se faire jour, même dans certains milieux républicains. La diplomatie du marteau et du charme enjôleur peut avoir vite ses limites, après le cauchemar. La théorie du fou, n'est pas nouvelle, mais elle a atteint des sommets à tous les niveaux. Le "chaos profite toujours à celui qui l'organise"...du moins un certain temps. C'est une sorte d 'hypnocratie qui résulte de cette fascination- déstabilisation calculée, machiavélique, propre à "semer la m...." en disloquant les structures établies et les modes de pensée convenus. Une nouvelle pratique théorisée et promues de longue date par des "prophètes" comme S. Bannon, le grand-prêtre de la désinformation, en froid aujourd'hui avec son maître, qui à ses yeux n'en fait pas assez. Un livre lève le voile sur la nature de ces techniques propres à créer la persuasion par la désinformation habilement utilisée par le biais de certains réseaux sociaux. Un cas, ce Bannon, aux réseaux internationaux, dont l'"enseignement", souvent repris, revient en gros à ce projet hautement philosophique: "Flood the zone whit shit" (inonder la zone de merde), pour contourner et décrédibiliser les éventuelles contradictions et résistances. __ [Extraits] _____ A quand : Echec et mat? Cela ne manquera pas de se produire... Sommes-nous à l'abri de telles dérives?
Quand le tour était LE TOUR
Loin du vélo-business d'aujourd'hui
Des racines si profondes...
Le contexte d'extrême violence politique et de peur régnant actuellement sur les USA, surtout depuis l'inquiétant assaut du Capitole, interroge. depuis l'investiture de Demolition Man, ignorant toutes règles de droit, confondant intérêts publics et privés, privilégiant les rapports de force en interne et en externe, ne cesse d'interroger. Après crainte et tremblements, la stupeur est toujours bien présente devant le début de ce capitalisme de malfrats. Dans ce contexte et en parallèle s'installe, comme c'était à craindre, un cycle de violence, dont il y a lieu de s'inquiéter. Les mythes du rêve américain et de la destinée manifeste semble bien fondre comme neige au soleil. Comme si une vocation spécifique au bonheur collectif, à l'exemple international , à l'idéal pour tous, depuis les premiers colons et renforcée constamment par la suite avait un quelconque, quand on connaît seulement la longue série des guerres américaines. La violence est constitutive même de l'acte de naissance du pays. Sans parler des diverses formes de la violence interne passées et présentes, dans le pays le plus armés au monde, conformément au deuxième amendement. Presque une religion. L'histoire n'explique pas tout. Le pays est certes né dans la brutalité. Avec les effets que l'on connaît, d'une triste banalité répétitive, faisant le bonheur d'un lobby florissant et influent. Un phénomène culturel et historique, certes, mais tellement intériorisé qu'il en est devenu une sorte de fatalité, malgré des prises de consciences et des réactions sans grands effets. Le pays est malade de la violence et déchiré comme jamais.
"Dommage qu'il l''ai raté", disent certains, tandis que d'autres crient au miracle. Ce qui est clair pour l'instant est que cette tentative d'attentat va à coup sûr créer les conditions favorables d'une possible réélection de celui qui a tant fait pour échapper aux mailles d'une justice défaillante. Dans certaines chancelleries, on s'en réjouit secrètement, de Budapest à Moscou, en passant par Jérusalem.. Depuis Lincoln, en passant par Kennedy, la liste est longue des présidents victimes d'attentats, réussis ou non. __ Pas étonnant, quand on considère le nombre d'armes détenues en toute légalité aux USA et la puissance des lobbies, comme la NRA. La question principale, mais taboue est: comment amender le deuxième amendement?
Plus d'un citoyen lucide aux USA s'interroge et s'inquiète: jamais les armes de toutes sortes n'ont été aussi nombreuses sur le sol du pays. Même des armes de guerre. Et ce ne sont pas des objets de musée ou de collection. La longue tradition qui a enraciné le pays dans la conquête d'espaces toujours plus étendus, où le fusil faisait souvent la loi, a marqué les esprits, a engendré une tradition. La violence initiale se poursuit en violences épisodiques que beaucoup déplorent mais qu'aucune loi ne vient changer, ou si peu. Les ventes d'armes explosent aux USA, surtout depuis l'épisode Trump. Ce n'est plus de l'autodéfense, c'est du surarmement, incité par la toute puissante NRA. Même les enfants sont sollicités dans cette course folle, dans le contexte de quasi-guerre civile armée que déplorent les observateurs actuellement. Les massacres, les tueries de masse ont beau se succéder, rien n'y fait. Obama e d'autres ont eu quelques velléités de légiférer sur ce point, mais rien n'y a fait. Avec une hausse spectaculaire des homicides, même la police s'inquiète de cette escalade sans fin. "...Il y a encore eu une hausse de 24 % des homicides au premier trimestre 2021 par rapport aux trois premiers mois de 2020, selon une étude du Council on criminal justice (CCJ) portant sur 34 des plus grandes villes du pays. « Cette hausse, supérieure à la normale saisonnière, est extrêmement troublante », soulignent ses auteurs...." Depuis plus d'une dizaine d'années, c'est la surenchère et l'extension des tueries de masse. Une croissance folle. D'amie intime, l'arme individuelle est devenue l'ennemie intime.
Aux USA, la barbarie est en progrès. Les mouvement anti-armes militent pourtant comme ils peuvent contre cette folie qui ne tarit pas, mais a même tendance à s'aggraver ces dernières années, en quantité et en qualité; les engins automatiques envahissent maintenant les marchés et les armureries. Obama a tenté une réforme pour modifier ce droit, dont l'application dépasse la simple raison. En vain. Il a dû céder devant la force des lobbies. Même résolution du côté de Joe Biden, qui a déjà réduit ses objectifs et est en train de baisser les armes. Les ventes repartent à la hausse . La bible et le fusil, c'est comme la prunelle de leurs yeux. Le contrôle est en perte de vitesse, malgré la montée des tueries de masse dans les écoles e dans l'espace public. Jamais sans mon flingue: telle est la devise dans la plupart de Etats. Les lobbies sont si puissants politiquement. La NRA se distingue particulièrement et sait inlluencer les élections, généreuses avec ceux qui soutiennent son influence. ___________"...En ces temps de réouverture de l’économie après un an de pandémie, beaucoup d’Américains réfléchissent à la tenue qu’ils vont porter pour sortir après avoir passé l’année chez eux en pyjama et en jogging. Certains ont un accessoire singulier en tête : une arme de poing. Plusieurs États du pays ont en effet décidé d’essayer de rendre plus facile pour leurs habitants de porter une arme dans l’espace public sans qu’ils aient à demander un permis, se soumettre à une vérification de leurs antécédents ou suivre une formation au tir. La mode du port d’armes sans permis est en plein boum. Depuis février, cinq États ont adopté de nouvelles lois ou assoupli les anciennes. Certains, comme l’Utah, où le port d’armes sans permis est entré en vigueur le 5 mai, exigent qu’elles soient dissimulées (par exemple dans un étui sous une veste). D’autres, comme le Tennessee, permettront aux gens de porter leur revolver bien en vue. Cinq autres États, dont la Louisiane et la Caroline du Sud, envisagent d’approuver également le port d’armes sans permis, ainsi que le Texas, où le Parti républicain s’est donné pour priorité de faire passer une loi en ce sens. Il y a vingt ans, seul le Vermont autorisait le port d’une arme de poing sans permis. D’ici la fin de l’année, au moins 20 États le feront. Les nouvelles lois font sauter tous les garde-fous. Aujourd’hui, pour porter une arme de poing de façon dissimulée au Texas, il faut demander un permis qui inclut une vérification des antécédents, la prise d’empreintes digitales, une formation, un examen écrit et une épreuve de tir. Si elles sont approuvées, les nouvelles lois feront disparaître toutes ces conditions....Petite leçon de voyage
De l'injonction au choix
Je voyage, donc je suis....Il apparaît que le voyage de loisirs, depuis une bonne cinquantaine d'années, devient la norme dans les pays développés, du moins pour les franges de population possédant des ressources suffisantes, bénéficiant de prix tendanciellement en baisse. En 2024, on dénombrait 1,4 milliard d’arrivées de touristes internationaux dans le monde, là où on en comptait 60 millions en 1968. Bien que très concentrée géographiquement (95 % des touristes visitent moins de 5 % de la planète selon l’Organisation Mondiale du Tourisme) et socialement (à échelle mondiale, entre 90 et 80 % de la population mondiale n’a jamais pris l’avion), le désir de voyager est devenu omniprésent dans beaucoup d’imaginaires. Hélas, l’industrie qui le porte est très coûteuse pour l’environnement : en 2019, elle était à l’origine de 8,8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, dont 70 % sont dû à la mobilité des touristes. Au vu des crises environnementales, sociales et géopolitiques, faut-il arrêter de voyager ?
D'exceptionnel qu'il était, le voyage est passé dans le registre des biens de consommation ordinaires, pour une masse de plus grande de personnes de tous continents.
Il s'est généralisé, banalisé. low-costé. Partir n'est plus tout à fait partir. Le charme est largement rompu. Je me souviens d'un bref voyage (rare à l'époque pour un fils de paysan vosgien que j'étais) au bord de la Méditerranée; ce fut un enchantement durable, que n'a pas produit un périple récent en Islande, malgré son intérêt. Le sur-tourisme n'affecte pas que certaines îles grecques...Certains ont décidé de prendre du temps pour explorer leur propre région, avec d'autres moyens.
Le voyage est devenu un produit d' appel, certains pays jouant sur le tourisme pour gonfler leur PIB. Pas toujours avec discernement.
Au risque de réduire le tourisme à des déplacements de foules grégaires qui ne voient rien ou presque, qui ne retiendront que quelques pixels embarqués ou quelques selfies, pour témoigner qu'"on y était".
Voyage normalisé, voyages-spectacle, voyage banalisé, vite oublié, avant de préparer le suivant sur catalogue au papier glacé.
Le low-cost et la guerre des voyagistes a encouragé la tendance, comme le fast food a banalisé et dénaturé la nourriture. Tant qu'il y aura du pétrole....
Le voyage de découvertes, lent, peu programmé, dans des lieux non courus, qui laissent des traces indélébiles, est devenu de plus en plus rare .
Faire l'éloge du dépaysement vrai, de la découverte authentique, des rencontres non programmées est devenu de moins en moins fréquent. Ce dépaysement qui change en profondeur l'intériorité et renouvelle le regard. L'écotourisme est possible.
Un peu de tourisme, ça va....Mais on semble avoir dépassé le seuil de la déraison touristique.
Mais les déferlantes touristiques dans les mêmes lieux en même temps vont tuer le tourisme.
Et les incidences de ce phénomènes sur le milieu, urbain et/ou naturel, commencent à poser bien des problèmes, même au Machu Pichu, où l'on parle de contingenter la fréquentation, dans certains villes où le problème de l'eau devient crucial, dans d'autres, où l'hyper-fréquentation, festive ou non, perturbe fortement la vie locale, modifie le prix du foncier, entraîne indirectement l' "exode" de populations, comme à Barcelone , à Venise ou à Dubrovnik. A Amsterdam, c'est les "festivités" nocturnes qui gâchent tout. Si, dans une certaine mesure, il peut être bénéfique économiquement, comme en Tunisie, il peut aussi se révéler catastrophique très rapidement. Les cohortes de visiteurs pressés sortis en rang des bateaux de croisière, sans discontinuer les jours d'été, auront-elles raison des plus beaux sites de Santorin, dont les rues principales sont investies à prix d'or par les marchands de produits de luxe?...
Il faut réapprendre à voyager, non comme hier, mais selon des formules à réinventer.
Retrouver le plaisir durable et profond de la découverte, loin de la saturation des tours-operators vendeurs de produits finis, où la surprise doit être bannie, où le confort doit être assuré, où l'on achète d'abord "un prix". Low cost, low plaisir...
Le Routard ne fait même plus rêver.
Comment retrouver, à contre-sens des tendances frénétiquement consommatrices, le sens du voyage rare et de qualité.
Il ne s'agit plus de suivre les injonctions du voyager pas cher, mais de retrouver le sens de l'étonnement et de la découverte. Avec désir et lenteur. Parcimonieusement.
Des voyages qui forment à la vie et ouvrent à soi-même, comme disait le vieux Montaigne qui a parcouru une partie de l'Europe... à cheval. Mais pourquoi, disait Pascal, avons-nous tant de mal à ne pas pouvoir rester un peu en repos?... _________________________
La fondatrice de l’association We Are Iranian Students réagit aux bombardements de l’armée des États-Unis, qui ravivent le traumatisme de l’attaque de l’Irak de 2003. « L’ingérence extérieure n’a jamais apporté autre chose que du chaos », dit cette opposante au régime des mollahs.
DerrièreDerrière son son pupitre, Donald Trump a vanté un « succès militaire spectaculaire ». Si le « président de la paix » a fait mine d’envisager la voie diplomatique quelques jours, il a finalement préféré la force des bombes, larguées sur les trois sites nucléaires iranien de Natanz, Ispahan et Fordo dans la nuit de samedi à dimanche 22 juin.En entrant brusquement en guerre avec l’Iran, les États-Unis ont choqué le monde diplomatique occidental, qui peinait encore à trouver, ce dimanche au réveil, les mots pour y répondre. Tout juste l’Union européenne a-t-elle demandé l’évitement d’une « spirale de chaos ». L’Iran, par la voix du ministre Abbas Araghtchi, parle quant à lui d’« événement scandaleux » et de « conséquences durables ». Pendant ce temps, 90 millions d’habitants et d’habitantes peinent à faire entendre leurs voix. Les autorités iraniennes ont imposé depuis le 18 juin une coupure d’Internet, limitant toute communication avec l’intérieur du pays. Mais s’ils pouvaient parler, seraient-ils pour autant entendus ? Aïda Tavakoli, doctorante à l’université de Cergy-Paris et fondatrice de l’association We Are Iranian Students, dénonce la dépolitisation de la population iranienne, réduite soit au silence, soit au statut de victime démobilisée....
Derrièreson pupitre, Donald Trump a vanté un « succès militaire spectaculaire ». Si le « président de la paix » a fait mine d’envisager la voie diplomatique quelques jours, il a finalement préféré la force des bombes, larguées sur les trois sites nucléaires iranien de Natanz, Ispahan et Fordo dans la nuit de samedi à dimanche 22 juin. Aïda Tavakoli : "...En entrant brusquement en guerre avec l’Iran, les États-Unis ont choqué le monde diplomatique occidental, qui peinait encore à trouver, ce dimanche au réveil, les mots pour y répondre. Tout juste l’Union européenne a-t-elle demandé l’évitement d’une « spirale de chaos ». L’Iran, par la voix du ministre Abbas Araghtchi, parle quant à lui d’« événement scandaleux » et de « conséquences durables ».
"...... 90 millions d’habitants et d’habitantes peinent à faire entendre leurs voix. Les autorités iraniennes ont imposé depuis le 18 juin une coupure d’Internet, limitant toute communication avec l’intérieur du pays. Mais s’ils pouvaient parler, seraient-ils pour autant entendus ? Aïda Tavakoli, doctorante à l’université de Cergy-Paris et fondatrice de l’association We Are Iranian Students, dénonce la dépolitisation de la population iranienne, réduite soit au silence, soit au statut de victime démobilisée.
Aïda Tavakoli : C’est une démonstration, une fois encore, du fait que l’ordre qu’on a tenté d’établir après la Seconde Guerre mondiale est constamment bafoué par ses dirigeants. Aux États-Unis, certains ont rappelé que Trump a été élu sur ses prétendues capacités à ramener la paix dans le monde… mais qu’il vient de s’engager à la place dans une guerre. Les leçons de l’histoire ne sont jamais apprises. _______Ça me rappelle de très mauvais souvenirs de 2003, quand les États-Unis ont attaqué l’Irak. À l’époque, ils avaient une rhétorique différente de celle de Trump, mais la même intention : prétexter rendre le monde plus sûr, grâce à une attaque. Mais ramener la paix avec des bombes illégales, ça n’a jamais fonctionné. Même depuis la chute de Saddam Hussein, la région n’est toujours pas stable.
De surcroît, dans le cas de l’Irak, l’attaque était basée sur un mensonge : les Irakiens n’avaient pas d’armes de destruction massive. Tous ces dirigeants qui se positionnent comme défenseurs du monde libre ont en fait, dans leur histoire, allègrement diffusé des propagandes mensongères pour attaquer des pays, dont les populations civiles paient le prix. L’ingérence extérieure n’a jamais apporté autre chose que du chaos. On envoie des bombes, pour libérer prétendument une population. Or les bombes écrasent, amènent du chaos, appauvrissent et invisibilisent. Je ne comprends pas que le président français décide encore de négocier avec des mollahs. Si je condamne fermement, sans aucune ambiguïté, les bombardements israéliens et l’ingérence américaine, je condamne tout aussi fermement Emmanuel Macron, qui propose, comme alternative, de négocier avec un régime qui est pourtant terminé. Il n’est ni un partenaire crédible pour l’Occident ni un représentant légitime de la population civile iranienne. Les populations civiles sont radicalement méprisées. Ceux qui doivent se trouver à la table des négociations aujourd’hui, ce sont les opposants politiques iraniens, qui sont dans les prisons. On devrait être capables de les considérer comme des représentants légitimes de la société civile et de donner à cette dernière la possibilité de choisir son gouvernement suivant, d’organiser un processus électoral libre sous surveillance internationale. Quand on considère la population, c’est uniquement comme un dommage collatéral : des gens qu’il faudrait protéger ; des femmes et des enfants… Mais ce n’est pas juste des gens qui vivent dans leur maison et qui sont bombardés, c’est une force politique ! Elle doit être associée au processus politique de son pays, qui a le droit à l’autodétermination. Or, tout est invisibilisé : les structures, les demandes, les potentiels leaders…Il y a un processus de dépolitisation, qui se fait aux dépens des populations civiles, pas seulement iraniennes, mais aussi palestiniennes, gazaouies en particulier, de la population israélienne qui reçoit des missiles iraniens, de la population syrienne qui a souffert pendant quinze ans… Ces populations sont radicalement méprisées. C’est une décision totalitaire de ne jamais considérer ces populations civiles comme ayant droit à l’autodétermination. C’est complètement irresponsable. L’ensemble de la communauté internationale, censée défendre les principes d’un monde libre et les droits fondamentaux humains, manque de lucidité face à ce qu’on est en train de construire comme monde. Giuliano da Empoli l’a écrit dans son essai brillant L’Heure des prédateurs (Gallimard, avril 2025) : les prédateurs, ce sont ces dirigeants comme Trump, Poutine, Nétanyahou, Khamenei, qui n’ont aucune vision du monde. Leurs actions sont vides de sens, elles ne sont que des démonstrations de pouvoir et de rapports de force. Derrière, il n’y a rien d’autre, pas d’ordre du monde, pas de protection des civils, pas de vision, pas d’avenir. Ce n’est que de l’effet de surprise, un théâtre de l’absurde...." Le monde que nous proposent aujourd’hui Donald Trump et Benyamin Nétanyahou, c’est un monde dans lequel, quand un dirigeant nous déplaît, on s’autorise à envisager de le tuer ! Ali Khamenei est évidemment un criminel, qui devrait être derrière les barreaux et qui ne représente plus la population iranienne, mais l’Iran est un pays souverain, qui a des frontières. De quel droit un autre pays pourrait-il s’autoriser à tuer un dirigeant ? Et demain, si on arrive à avoir un dirigeant choisi par la population iranienne à travers des élections libres, mais qu’il n’est pas au goût de M. Trump, on fait comment ? " ____ On ne libérera pas les femmes iraniennes en bombardant leur pays (Merci à médiapart)
______Hypothèses et incertitudes. ____ Scénarii possibles...___Faire oublier Gaza _____ Et l'état de droit?... ___ Décision unilatérale ______ Double standart ______Bombe de la démesure __ Question de pétrole aussi... ___ Et la suite?..._____________
"...Le Marteau de nuit s’est abattu sur le territoire iranien sans que le Président Trump se soit tourné, au préalable, vers le Congrès américain et ses représentants élus en quête de leur approbation – ce qui soulève des questions sur la légalité et la légitimité de l’opération. Pas particulièrement impressionné par ces protestations immédiates, Donald Trump a qualifié l’opération de « très réussie », affirmant que les installations nucléaires iraniennes avaient été « totalement détruites » – ce que personne, à ce stade, n’est en mesure de confirmer ou infirmer. Puis il a menacé le régime iranien de nouvelles frappes, lancées directement depuis les États-Unis, si le pays « ne choisissait pas la paix »...______________