Ça va jazzer

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vendredi 31 janvier 2020

Vélo sur ordonnance

« Ne pas faire de vélo, c'est dangereux pour la santé ! »
                     Le vélo ne peut pas tout, mais il peut beaucoup.
        Sa pratique régulière devrait être  remboursée par la Sécu. Bientôt ce ne sera peut--être plus une blague, dit-on.
          Ce n'est pas moi qui le dit. Et les avis convergent.
  Qui dira les mérites du vélo pour la santé physique et mentale? Beaucoup y trouvent des bénéfices et abandonnent ou réduisent statines ou Prozac.
       De 7 à 77 ans...et au-delà. On y gagne:
          ...Un mieux-être général », détaille le docteur Sandra Winter de l’hôpital Edouard Herriot, à Lyon. Car les bénéfices de la pratique ne sont pas uniquement physiques. La santé psychique au sens large connaît la même métamorphose. Pédaler stimule les neurones et accroît ainsi la mémoire et les capacités cognitives. Monter en selle régulièrement aide à combattre le stress, permet d’augmenter son temps d’exposition à la lumière, fait gonfler l’estime de soi, améliore la qualité du sommeil… et la liste est encore longue....
....Du vélo à la place des médicaments, le docteur Arthur Molique ne réfute pas l’idée, bien au contraire : « on arrête des traitements de certains diabètes débutants suite à la reprise d’une activité physique, idem pour les traitements contre le cholestérol. Elle joue un rôle également dans la lutte contre la récidive des pathologies cancéreuses. Je suis par ailleurs persuadé que la pratique du vélo pourrait mettre un frein à la surconsommation d’anxiolytiques et d’antidépresseurs ».
        Mauvaises nouvelles pour les pharmaciens....
   Le vélo est reparti, après une longue période d'abandon. parfois par la force des choses, à la reconquête du pavé, mais ce n'est qu'un début. 
     Aller applaudir les forçats du guidon, les bourreaux du bitume, à l'Alpe Duez n'est pas interdit, mais ne se substitue pas à quelques sorties hebdomadaires sur son hirondelle (qui fait déjà le printemps...)
    Pas seulement pour les bobos.
     Ses dangers sont souvent surestimés et trop peu est fait pour une circulation sans risques.   Visitez Copenhague, où le nombre de vélo dépasse celui des voitures et où on respire, on respire....
                                                            Le vélo ira loin...

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jeudi 30 janvier 2020

La "paix" selon Donald

Enfin seuls...
           Si tu veux la paix, prépare la guerre, disaient les Romains
                Donald  imperator a inventé une nouvelle version, pratiquement l'inverse:
         La "paix" qu'il énonce et qu'il annonce, avec son Frend Bibi, est bien propre à préparer de nouveaux affrontements sur la terre dite sainte, qui connaît les déchirures que l'on sait. Un rebond de conflits, au delà du Golan et du Jourdain.

  Il n'en a rien à foutre de l'ONU. Il faut annexer encore...en Judée-Samarie Cisjordanie.
     Les Palestiniens sont priés de se soumettre ou de se démettre, plus vite que d'habitude. Les conventions internationales n'ont plus cours.. Les grands oubliés doivent remercier cette main tendue...pour leur "bien". Depuis le temps que la Cisjordanie s'amenuise, fond comme neige au soleil, cela ne changera pas trop les habitudes...Après, on verra. Un apartheid bien organisé, cela pourrait aller.
 C' est Benyamin qui est content! Il a maintenant son meilleur ami à la Maison Blanche, même s'il devra sans doute  revoir sa copie, avant d' être rattrapé par la justice de son pays. Qui sait? Mais tant qu'il favorise les colons les plus fondamentalistes, il peut encore durer.
  Légitimer le statu quo, telle est la question. Le Deal du siècle est comme un fromage suisse.
     Pour Donald, qui remet les compteurs à zéro, c'est tout Win Win 
 ...Ce plan esquisse la possibilité d’un Etat palestinien, mais c’est aussitôt pour l’assortir de telles conditions que sa perspective apparaît aussi imprécise qu’une ligne d’horizon. Benyamin Nétanyahou a d’ailleurs tenu à rassurer tout ce que son pays compte d’ultranationalistes, mardi, en estimant que les Palestiniens vont sans doute « prendre beaucoup de temps pour arriver au début de ce chemin ». Le plan Trump est donc plus sûrement une nouvelle étape, décisive, dans la destruction d’un projet national. Quel qu’en soit le prix à long terme pour les Palestiniens comme pour Israël...
..De quel droit Washington peut-il se prévaloir, après les précédents de Jérusalem et du Golan syrien, pour attribuer à un obligé une souveraineté sur un territoire qui n’est pas le sien ? D’aucun, sinon celui qu’autorisent la puissance et un comportement digne d’un Etat voyou...
... Cette posture assure au président des Etats-Unis des succès de tribune, dans ses meetings, lorsqu’il répète qu’il ose tout ce que ses prédécesseurs renonçaient à accomplir. Donald Trump est d’autant plus fondé à persévérer que ces façons ne rencontrent aucune résistance de la part de ses partenaires, si on en juge par la très faible réaction de l’Union européenne, tiraillée entre ses convictions et la hantise manifeste des réactions d’un président qui ne recule devant aucune outrance...."
       C'est bien là le problème: la pusillanimité de nos pays, tétanisés par le bouffon d'Outre-Atlantique et les surenchères de Netanyahou, qu'on n'ose pas trop critiquer, favorisent leurs agissements. L'Europe, divisée, regarde ailleurs, en protestant mollement pour certains. Les monarques du Golf ont trop besoin de la protection armée de l'Oncle Sam pour lever le petit doigt.
      Les relations particulières entre Israël et son parrain prennent un tour qui peut en inquiéter plus d'un, à commencer par des Israëliens lucides, qui rappellent régulièrement quelques faits qui dérangent, comme le quotidien Haaretz, dont un éditorialiste, Amos Harel, dit aujourd'hui que cette partie à deux pourrait bien se terminer en cauchemar...
         « La soi-disant équipe américaine a seulement copié-collé le plan de Netanyahou et des colons », a constaté le secrétaire général de l’OLP et ancien négociateur principal, Saeb Erekat, qui évoque désormais la possibilité que l’OLP se retire des accords d’Oslo. « Ce n’est pas un plan de paix pour le Moyen-Orient, estime de son côté le premier ministre palestinien Mohamed Shtayyeh. C’est une tentative pour protéger Trump de la destitution et Netanyahou de la prison. »
           Un progrès pour la droite israëlienne.
                     Affaire à suivre...
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mercredi 29 janvier 2020

Acharnement

Julien Assange en grand danger.
                                   L'investigateur solitaire  et acharné connaît actuellement une période critique, dangereuse pour sa vie même. Poursuivi, harcelé par une justice aux ordres, après une aventure personnelle hors du commun, le voilà soumis à l'arbitraire de poursuites d'Etat, qui ne lui pardonne pas ses révélations sur les abus et les crimes commis, notamment sur certaines
pratiques de l'armée américaine destinées à rester secrètes. notamment en Irak à une certaine époque. Trop curieux, il a mis à jour les fameux dossiers dont on a tant parlé. La CIA, mais pas seulement, n'a pas apprécié du tout.
  C'est une intimidation de plus qui pèse sur une activité d'investigation marginale mais nécessaire aux yeux de Assange et de ceux qui le soutenaient individuellement ou institutionnellement., sans céder aux pressions poussant à ne pas révéler l'intolérable. Un peu comme dans l'affaire Deyfus, toute proportion gardée et à une autre échelle.
  Trump s'était juré d'avoir sa peau. Une vraie déclaration de guerre contre sa personne, malgré les soutiens dont il dispose encore. L'alerte est donnée, mais qui s'en soucie encore?
      Faudra-t-il mourir pour avoir rendu justice? La lutte est difficile et aléatoire pour faire valoir un minimum de droits dans une détention qui risque de s'éterniser et mener au pire, dans l'indifférence générale, après tant de harcèlements, au milieu de tant d'acharnements.
Julien n'est pas un saint, mais il a fait, avec ses appuis individuels et journalistiques, ce qu'il a estimé devoir faire. Il est des silences coupables.
   La revendication du secret d'Etat (comme celui des affaires) ne peut être défendue inconditionnellement; elle cache parfois de sombres pratiques dans certaines circonstances.
      Les lanceurs d'alerte ont une activité qu'il faut revendiquer comme nécessaire dans des circonstances où les droits de l'homme sont menacés, quand l'abus se présente comme activité normale ou vertueuse. Une reconnaissance bien tardive.
   On attend un sursaut collectif pour continuer ou reprendre le combat pour une personne qui représente plus que lui-même, une certaine exigence de transparence, un courage de parler et d'informer quoi qu'il en coûte. Malgré ses erreurs. Malgré tout
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mardi 28 janvier 2020

Parlez-vous globish?

Retour sur la globishmania en vogue
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              Il est partout, même là où il n'a pas lieu d'être, et gagne du terrain tous les jours., cet anglais rétréci à quelques centaines de mots, qui est a mille lieues de la langue-mère, fine et complexe. Utile dans certains usages techniques et professionnels, il devient en dehors parfois du plus haut ridicule dans ses usages quotidiens de plus  plus fréquents, se voulant sans doute une pratique de la plus haute modernité.
     "... What did you expect ? », « what else ? », la gamme « make up » de l’Oréal : lentement, mais sûrement, la langue anglaise gagne du terrain sur notre territoire, dans tous les domaines. Slogan publicitaire, noms de produits ou de magasins, noms des films. A quand le coup d’arrêt ?
  Il est sacrément paradoxal de constater que depuis le vote de la loi Toubon, insidieusement, mais sûrement, notre belle langue perd des parts de marché dans notre espace public national
      "..;Tout le problème vient du fait que cette progression, aussi certaine soit-elle, est lente, et donc peu spectaculaire. Pourtant, pour qui parvient à se souvenir de la situation d’il y a 20 ou 30 ans, la situation s’est largement dégradée. Nous allions faire nos courses dans des Atac ou des Champion, et non des Simply Market ou des Carrefour Market. Le nom des films était presque toujours traduit dans la langue de Molière. Relativement peu de produits avaient des noms aux consonances anglo-saxonnes.
   Mais le pire est sans doute atteint dans la communication, où il semble qu’aujourd’hui une communication sur trois comporte un mot d’anglais. On trouve « l’art de vivre, by Roche Bobois ». On se demande bien quel est l’intérêt de mettre « by » au lieu de « par ». Et on ne compte plus les marques qui adoptent des signatures en anglais, certes traduites, mais le plus souvent de manière trop discrète. Schweppes demande « what did you expect ? », Nespresso, « what else ? », Adidas affirme « get ready ! », Sony soutient « this is for players » pour sa nouvelle console, Evian promet « live young ». On ne voit pas bien l’intérêt qu’il y a à ne pas traduire en français ces slogans, qui ne sonnent pas moins bien qu’en anglais. Et passons sur le « motion and emotion » de Peugeot, absolument incompréhensible...."
   Bien vu. Et ça continue, jusqu'à la saturation, c'e qu'éviteraient de faire les Québécois Voilà notre langue bien mise à mal. Et le mimétisme se répand en tous domaines.
           Un choix qui n'est pas neutre:
   "...Ceux qui prônent l’anglais comme langue internationale voient moins clair, moins net et moins loin que David Rothkopf, ancien conseiller de l’administration Clinton qui, en 1995, avait écrit : "Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais ; que, s’il s’oriente vers des normes communes en matière de télécommunications, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines ; que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les Américains se reconnaissent." (In Praise of Cultural Imperialism, Foreign Policy, Number 107, Summer 1997, pp. 38-53)
     Le globish évolue souvent en proportion inverse de la maîtrise de sa propre langue, dont on finirait presque par avoir honte..face à la langue des "maîtres".
       Il colonise la toile
                                 Pas seulement nos rues. 
         Hors de lui, point de salut.
   L'anglais, du moins celui que nous parlons mal facilement, comme disait Churchill, est devenu notre nouveau latin, avec la montée en puissance technologique de l'Empire, avec le triomphe de la Silicon Valley, avec la numérisation galopante d'une grande partie de notre vie, dont les clés sont ailleurs.

   La langue ou la sous-langue du colonisateur fait florès jusque dans nos rues, se niche dans moindre aspect de notre vie quotidienne, jusqu'au coiffeur du coin qui a mis son enseigne = l'heure de Londres ou le petit restaurateur qui ne fait plus la cuisine, mais des happy meal..
       Un globish à tout faire, en quelque sorte, pour faire "moderne".
   Dans le monde des open space, on jargonne sans retenue un globish douteux.. A Science Po, on se démarque du vulgum pecus. Les élites se délitent.
   La langue dénaturée de Shakespeare et ses dérivés ont  pris le haut du pavé dans notre enseignement.
       Certains résistent encore, mais au Québec on fait de la résistance. La dérive est constante depuis plus de vingt ans
        C’est dès les années 60 qu’apparaissent les prémisses de la démission linguistique de nos élites.   Le général de Gaulle comme Georges Pompidou ont une conscience aiguë du danger. Ce dernier définira clairement l’importance de l’enjeu : « Si nous reculons sur notre langue, nous serons emportés purement et simplement. C’est à travers notre langue que nous existons dans le monde autrement que comme un pays parmi les autres ». 
    Mais ce phénomène de démission, jusque-là marginal, prendra une autre dimension quand l’exemple du renoncement viendra de la tête de l’État.   Le signal, l’acte spectaculaire de capitulation linguistique, date du 27 mai 1974, jour de l’élection à la présidence de la République de Valéry Giscard d’Estaing : reléguant le français au rang d’un patois local, c’est en anglais qu’il commenta sa victoire devant la presse étrangère. Le nouveau président enfoncera le clou en 1976 à la Nouvelle-Orléans où il prononcera son discours exclusivement en anglais devant des milliers de Cajuns catastrophés par une telle trahison !  Avec Jupiter, n'en parlons pas...
        A Bruxelles, le français, pourtant langue officielle, est délaissé de plus en plus. Chez nous, dans des grandes entreprises, des notes de services circulent maintenant en anglais, sans justification aucune.
     Le globish déferle dans tous les secteurs:
     
          Bafouant leurs propres règles, les gouvernants ignorent l’article II de la constitution (« la langue de la République est le  »), ainsi que la loi de 1994 (dite loi Toubon), votée unanimement par le Parlement, et qui dispose que « le français est la langue de l’enseignement, du travail et des services »). 
      En effet, La  a institué l’ comme langue de l’Université et les quelques restrictions cosmétiques apportées à cette loi ne sont pas respectées--Les services publics et les entreprises détenues et/ou pilotée par l’Etat (Poste, SNCF, Air-France, EDF, etc.) multiplient les produits dénommés en anglais au mépris des usagers francophones et des étrangers non anglophones qui résident dans notre pays--Les publicités diffusées aux heures de grande écoute par les médias, y compris publics, sont fréquemment rédigées en anglais ou en franglais sans que cela n’émeuve en rien le « Conseil supérieur de l’audiovisuel »--Le gouvernement s’apprête à céder au chantage d’un magnat de la production cinématographique qui prétend obtenir des fonds publics pour tourner ses superproductions en anglais--Une initiative de l’Inspection d’anglais invite les professeurs de cette discipline à militer pour l’enseignement en anglais des autres disciplines !--Un cartel de radios commerciales prétend de fait en finir avec les quotas de chanson francophone passant à l’antenne, alors même que les jeunes chanteurs francophones ont de plus en plus de mal à trouver des lieux d’accueil, de lancement et de diffusion--Nombre de colloques universitaires ou scientifiques se tenant en France contournent la langue de Victor Hugo et d’Aragon bien que ces institutions bénéficient du financement public issu des impôts de tous : que devient le devoir pour les intellectuels et des savants, que proclama initialement Descartes en 1637 (Discours de la méthode), de s’exprimer dans la langue d’usage de la population ? --Que devient le droit de comprendre de nos contemporains quand trop de pseudo-experts, de publicitaires, de journalistes s’adressent au public avec des expressions que la majorité des citoyens ne comprend pas ou que pire, elle comprend de travers ?__Nombre d’entreprises imposent à leurs salariés de travailler en anglais ou en jargon franglais, ce qui est source d’humiliation, de discriminations et d’insécurité ; certains secteurs économiques ne recrutent plus que des cadres supérieurs « English Mother Tongue », ce qui institue une préférence nationale à l’envers, symétrique de la honteuse « préférence nationale » lepénisteLes quelques protections qui subsistent encore autour de notre langue commune sauteraient bien évidemment avec la mise en place du « Grand Marché Transatlantique », dit TAFTA, que les autorités françaises et européennes négocient actuellement dans le dos des citoyens__L’UE révèle sa nature dictatoriale en méprisant ses propres traités qui l’obligent à respecter le plurilinguisme : l’anglais devient de facto la seule langue officielle de l’UE et le gouvernement français tolère que Pierre Moscovici, actuel commissaire européen et ancien ministre français, écrive ses « lettres de cadrage » (fustigeant tous les acquis sociaux de notre peuple) en anglais à Michel Sapin. __Déjà, la ministre sarkozyste Christine Lagarde, dite « Lady The Guard », prétendait obliger les hauts cadres du ministère des finances à correspondre en anglais à l’interne !__Le patronat « français » et européen pousse honteusement à la roue : on se souvient du mot du Baron Seillières devenu président du super-syndicat patronal « Businesseurope » et déclarant devant Jacques Chirac : « désormais je ne vous parlerai plus qu’en anglais, la langue des affaires et de l’entreprise ».__La langue de travail de l’armée française asservie à l’OTAN et à ses entreprises prédatrices devient l’anglais sans que cela émeuve le haut encadrement de la défense de moins en moins « nationale » et de plus en plus atlantique et néocoloniale...
       And so on...
  Alors que le français (entre autres) a façonné l'anglais.
      Oui à l'anglais. Non à l'anglais envahissant!
       Résister à la pulsion mimétique anglo-saxonne, c'est résister à une forme de sujétion, car une langue n'est jamais neutre, elle véhicule et impose ses modèles.
   L'anglomanie vire vite à l'anglocratie.
   On l'a déjà dit: La fuite en avant vers le tout-anglais correspond à des rapports de forces politiques clairement explicités:
   A  l'heure ou le libre-échange euro-américain va se mettre en place, il faut se remettre en mémoire quelques affirmations non dépourvues d'ambiguïtés:
  -"L'Anglais est la langue du vainqueur", disait le général Jean Béca
  -« L’anglais est l’avenir de la francophonie », osait B.Kouchner
   -Dans son rapport de 1987/88, le directeur du British Council écrit «  Le véritable or noir de la Grande-Bretagne n’est pas le pétrole de la Mer du Nord mais la langue anglaise . Le défi que nous affrontons est de l’exploiter à fond.  »
  Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le Monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais et que, s’il s’oriente vers des normes communes en matière de communication, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines et que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les américains se reconnaissent...Les Américains ne doivent pas nier le fait que, de toutes les nations dans l’histoire du monde, c’est la leur qui est la plus juste, la plus tolérante, la plus désireuse de se remettre en question et de s’améliorer en permanence, et le meilleur modèle pour l’avenir ...affirmait David Rothkopf dans Praise of Cultural Imperialism, 1997)       
         Une langue n'est pas neutre et son abandon ou son affaiblissement progressif a des incidences sur les structures de la pensée, sur sa maîtrise.
                                     Mais le soft power a sa logique._____
   Le New York Times lui-même se moquait avec mordant de ce que nous sommes devenus:
               "...Ce phénomène d’anglomanie qui semble se généraliser dans toute la France et dont les illustrations ne laissent pas d’étonner. La langue de tous les jours en est affectée ; dans les commerces, les médias, les publicités, en politique, on emprunte directement à l’anglais pour faire moderne, tendance, à la page, pour se distinguer de la « plèbe » restée franchouillarde, pour marquer son appartenance à un monde unifié, globalisé, interconnecté, électrostatique, sans frontières. Les emprunts à l’anglais sont de plus en plus délibérés, choisis à la manière d’une signature, d’un logo, d’une image de marketing qu’on lance à la volée pour épater le Gaulois ; plus l’emprunt est fracassant, grossier, tonitruant, meilleure est la réclame. Ainsi à la télévision française organise-t-on des « Talk », comme si la langue française était sans ressource pour nommer une émission de variété. Même le monde de la littérature se place sous le patronage de l’anglo-américain. Ainsi, s’inspirant du Courrier International, pourtant fondé comme une entreprise d’ouverture à la diversité linguistique, un magazine de recensions de livres a pris le nom de Books , façon désinvolte d’annexer une publication française au modèle anglo-saxon de revue littéraire (comme le New York Review of Books). Sur la scène parisienne, se faire jouer les trésors de la littérature française en anglais semble être du plus grand chic : ainsi le renommé théâtre du Châtelet a-t-il mis à l'affiche du 28 mai au 4 juillet 2010 une production anglaise de la comédie musicale Les Misérables d'Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg originalement conçue en français d'après le célèbre roman de Victor Hugo. (Quand verra-t-on sur les scènes londoniennes une comédie musicale Hamlet ou King Lear en français?)
Dans les grandes entreprises françaises, l’anglais a supplanté le français dans les rouages névralgiques; mêmes les entreprises à vocation strictement nationale voient arriver à leur tête des armées de jeunes managers formés à l’anglo-saxonne, pressés d’appliquer les recettes apprises en anglais à la lecture de manuels américains. Les universitaires français se convertissent aussi frénétiquement à l’anglais. Le prestige des publications dans les grandes revues et maisons d’éditions françaises a faibli ; les embauches dans les universités, les promotions, les honneurs se jouent de plus en plus sur la capacité à publier en anglais dans les forums mondialement cotés, à s’insérer dans les réseaux de recherche « européens » où tout se décline en anglais. Les grandes écoles et les universités françaises, au nom d’une autonomie fraîchement accrue, multiplient les programmes et les formations bilingues ou donnés strictement en anglais, dans l’espoir de toucher une part du marché lucratif des étudiants étrangers qui rêvent de vivre « a french experience » sans dépaysement linguistique. Il n’est pas rare que des professeurs français se vantent de donner leur cours en anglais, sans protestation des bacheliers français, au grand dam des étudiants…. étrangers que la France séduit encore par la langue et la culture. Même le vocabulaire de la politique française se ressent de cette anglomanie. Le secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a proposé en avril 2010 de renouveler les politiques sociales françaises en s’inspirant du « care » britanniquev. La diplomatie française s'est mise aussi à l'english, en publiant, sous l'impulsion de Bernard Kouchner, ses cahiers (Mondes) en version bilingue. On applaudit même en France à « l'impérialisme cool de l'anglais », ainsi que l'a fait le thuriféraire de la culture américaine Frédéric Martel, dans un texte publié dans Le Point du 28 juillet 2010, « Français, pour exister, parlez English », où il clame sans ambages sa conviction que le français est incapable d'être autre chose qu'une langue de Gaulois rétifs à la modernité, sans dimension internationale ni même européenne.
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lundi 27 janvier 2020

Ils ne mourraient pas tous...

Epidémies et histoire humaine   (Brèves notes de béotien)
                    De la peste au choléra, les virus sont-ils nos ennemis?
      Régulièrement, des épidémies nous rappellent notre condition d'hommes fragiles et mortels.
 On ne peut encore juger de l'ampleur de celle qui met la Chine en état de vigilance maximale et de profond désarroi. 
 IL faut raison garder. Nous avons aujourd'hui les connaissances et les moyens qui faisaient défaut hier. Mais les choses peuvent changer vite dans le monde des virus, qui font de la résistance.
    Les épidémies suscitent toujours des craintes, parfois des paniques irrationnelles, malgré les moyens dont nous disposons depuis la si terrible grippe espagnole, par exemple, qui reste encore dans les mémoires, dont les effets mondiaux furent mal appréciés, du fait de la fin d'un long conflit.
  Nous ne l'éviterons jamais et la médecine sait qu'elle doit être toujours sur ses gardes, prêtes à faire face à un partenaire pouvant être mortel, prêt à se déguiser pour mieux se développer.
  Ami ou ennemi?
      Que serions-nous sans les virus?
 C'est une illusion de croire que nous pourrons un jour nous débarrasser des plus pathogènes d'entre eux.
  Il y a eu une véritable coévolution de notre espèce avec eux, au point que l'on a pu parler d' histoire mêlée, qui fait que sans eux nous ne serions pas ce que nous sommes.

   Un peu comme sans les microbes qui peuplent notre corps, aucune vie ne serait possible.
 Les virus savent souvent se faire oublier dans l'apport positif qu'ils peuvent apporter à nos cellules. Une longue histoire, jamais terminée. 
  Une complexité qui n'a pas fini d'interroger le monde de la recherche, qui n'est pas au bout de ses peines.
  Les virus ont même conditionné l'histoire humaine en maintes circonstances. La baisse parfois tragique de populations infectées a souvent eu des incidences importantes sur la démographie et l'économie d'un pays, d'un région, d'une cité.
  L'ami-ennemi intime n'a pas fini de nous interroger et nous laisse encore des traces parfois énigmatiques, comme ici.
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dimanche 26 janvier 2020

Survol

_Pizzas pour tous.

__ Pauvreté allemande.

__ Le pétrole a tout changé.

__ De grands voyageurs.

__ Cité interdite interdite: logique...

__ Pipilogie. Mais pas seulement. La pause s'impose.

__ On marchande.

__ Mauvais jours pour VW ou Mercedes

          __  Un coup politique..utile,

             Mais la macronite n'est pas mortelle.

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samedi 25 janvier 2020

Et les Palestiniens dans tout ça?

Les grands oubliés
                       Silence, on commémore!
   La question du sort des Palestiniens et de leur Etat dédié semble être passé aux oubliettes de l'histoire. C'est comme s'ils n'existaient plus.
    Aussi légitime et nécessaire que soit une commémoration de la Shoah, qu'on ne doit absolument pas effacer des mémoires , il est aussi vrai que les Juifs ne furent pas les seuls qui furent victimes de la volonté d'extermination nazie, même s'ils furent largement majoritaires. De cela aucune allusion.       Certains génocides ont été oubliés, qui ont fait partie d'un même plan diabolique.
  Le judéocentrisme est une constante dans ce genre de manifestation officielle, surtout quand il est orchestré par un régime dont le but principal est de redorer son blason, de se relégitimer en permanence et de faire oublier le processus de colonisation qui s'accélère, aussi bien en Cisjordanie qu'à Jérusalem Est.
  Cette commémoration hautement diplomatique, aux absences remarquées, fut aussi un grand moment de faire-valoir d'un régime en difficulté interne. Netanyahou  a trouvé là une bonne occasion de rehausser son image ternie dans une période troublée électoralement, jouant implicitement et explicitement sur des confusions toujours entretenues.
    On en a profité, d'une certain manière pour réécrire l'histoire.
 Les cérémonies organisées à Jérusalem pour commémorer le 75ème anniversaire de la libération d’Auschwitz ont surtout été en réalité l’occasion pour certains chefs d’Etats ou leur représentant de se livrer à des opérations de communication.  Netanyahou, le Premier ministre israélien, a cherché à se mettre en valeur alors qu’il est en pleine campagne électorale pour tenter de se maintenir au pouvoir. Macron, lui, a mis ses pas dans ceux de Chirac, plagiant l’attitude de son prédécesseur en faisant mine de s’énerver contre un membre des services de sécurité israélien. Dans le même temps, il a refait une déclaration amalgamant antisémitisme et dénonciation de la politique de l’Etat israélien.
  Pas un mot officiel pour évoquer le problème palestinien.
   De ce pays promis et déjà volé, il ne fut pas question, comme si on avait tiré un trait sur le passé, le présent et les projets implicites en gestation: un seul Etat, à hégémonie israëlienne, à l'encontre des différentes conventions internationales, ce qui mènerait de fait à une situation d'apartheid.
   De nombreux Israëliens, journalistes à Haaretz ou écrivains, en profond désaccord avec la ligne politique suivie surtout depuis l'assassinat de Rabin, ont décrit et pronostiqué l'avénement d'une situation qui serait à la fois un piège et un danger immense.
  L'espoir plusieurs fois tué dans l'oeuf n'existe pratiquement plus: celui de voir un jour un Etat palestinien se constituer. Il n'y aura pas d'Etat palestinien finissent par penser nombre d'habitants de Gaza ou de Cisjordanie, surtout quand le parrain d'Outre-Atlantique en rajoute sur les voeux de l'extrême-droite de Tel-Aviv.
 Une occasion encore manquée de peser une nouvelle fois sur une politique qui empoisonne le Moyen-Orient.
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vendredi 24 janvier 2020

Gaffe aux GAFA!

Emprise
            L'empire numérique ne cesse de s'étendre sur la planète.
    Entre fascination et critiques, nous assistons à une montée en puissance qui finit par coloniser une partie toujours plus grande de la vie des hommes, avec ou sans leur consentement.   Pour le meilleur et pour le pire. De la gestion des affaires, plus efficace, à la recherche pointue, jusqu'aux techniques de surveillance collective ou individuelle.
  Leur pouvoir sans cesse croissant, pas toujours visible, ne cesse de poser problème, comme les avancées fulgurantes et les ambitions de Jeff Bezos ainsi que les prétentions du patron de Facebook.
     La position dominante des gafa inquiète, à juste titre, les Etats ayant peu de prise sur leurs pouvoirs, leurs stratégies, leurs pratiques financières, ignorantes des frontières.
  La fameuse taxe gafa met les gouvernements en émoi: il semble bien légitime de taxer les bénéfices réalisés dans les pays où opèrent avec profit les mastodontes de la Silicon Valley ou de Seattle. Dans ce rapport de force qui commence à peine, assistons nous à une trève ou à un recul devant des géants qui minorent leurs profits?
  La bataille est lancée, incertaine, trop limitée. Lemaire monte au créneau puis recule, face aux désaccords européns. La victoire sera collective ou ne sera pas.
 Le gouvernement britannique montre l'exemple et s'engage:
..Il vient d’abord d’annoncer que, dès sa sortie de l’Union européenne, il allait taxer les géants du numérique, tels Google, Amazon et Facebook, à hauteur de 2% des revenus réalisés sur le territoire britannique. Cette taxe (Digital Services Tax) devrait rapporter 500 millions de dollars par an dès 2019. Le Chancelier de l’Echiquier a affirmé qu’il est temps que les Etats cessent d’agir comme si les multinationales étaient trop grosses pour que l’on puisse les contrôler…
    La France plie devant les USA. Pour l'Europe, c'est loin d'être gagné malgré les bonnes intentions, les exigences plutôt modestes. Aveu d'impuissance. L'union fait ici la paralysie.       L'impasse risque de durer. Une reddition en rase campagne, face au pouvoir et au lobbying.
    .L'Europe a joué naïvement la subordination.
 La protection des données, sujet sensible s'il en est pour la souveraineté des pays, reste encore un voeu pieux. Pour éviter une accentuation d'un certain capitalisme de surveillance et de plus grandes dépendances stratégiques.
       Ce sont les prérogatives de l'Etat et son autonomie qui sont de plus en plus en jeu. Au mépris même de la démocratie, étant données les prises de parti libertarienne de ces géants.
   Il faudra du temps pour générer des alternatives à la toute puissance des gafas, qui ont toujours un temps d'avance.
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