Marie-Claire Alain a quitté son clavier.
Elle est allée rejoindre le grand JS Bach.
Après une vie toute consacrée à l'orgue, partout dans le monde,
adaptant son jeu unique à des instruments tous différents.
________________________
"À Byzance,
l’orgue devient un instrument de la pompe impériale après le transfert
du siège de l’Empire romain. Un orgue a été offert par une ambassade de Constantin V, empereur de Byzance, à Pépin le Bref en 757. Cette réintroduction de l’instrument en Occident, n’a d’abord servi qu’à rehausser la pompe profane des palais.
Ce n’est que plus tard qu’il fait progressivement son entrée dans la
chrétienté occidentale : dans les cloîtres d’abord (comme
« guide-chant ») au XIe siècle, puis au XIIe siècle dans les églises. Au XIIIe siècle,
les grandes églises européennes rivalisent entre elles : elles
agrandissent leurs instruments ou en construisent de nouveaux. L’orgue
est définitivement reconnu par le monde religieux" (Wiki)
_____________________________________
Un instrument aux accents étonnants, parfois surprenants
Qui connaît un regain de popularité
On restaure, on rénove un instrument parfois sophistiqué
(Presque) tout sur l'orgue..Les amis de l'orgue ne se comptent plus.
On peut toujours écouter Marie-Claire Alain (ou ici) (ou bien là )
Seule ou en duo avec Maurice André, mort il y a un an, presque jour pour pour jour...
_________
- J. S. Bach par Marie-Claire Alain, organiste virtuose
CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus]
Ça va jazzer
https://www.jazzradio.fr/
jeudi 28 février 2013
mardi 26 février 2013
Point d'histoire
Il y a 70 ans: Stalingrad
Commémoré au début du mois
__Un an après la Blitzkrieg à l'Ouest,_Barbarossa devait être une courte opération saisonnière.
L'incroyable aveuglement de Staline a favorisé les premières avancées, mais l'hiver russe, la relative impréparation de la Wehrmacht, l'obstination bornée de Hitler, l'incroyable volonté d'un peuple et l'aide matérielle US à Moscou ont abouti aux tranchées de Stalingrad, ville symbolique et stratégique.
___Un tournant et déjà le début de la fin.
Qui s'en souvient?
Ce fut une résistance acharnée, une opération d'un type nouveau.
Un enfer!
_________La ténacité russe s'était déjà manifestée lors du siège de Brest-Litovsk, 22-30 juin 1941,
Qui a inspiré un film étonnant, très fort: Battle for honor : la bataille de Brest-Litovsk de Alexander Kott
Mais le tournant majeur, la bataille décisive fut l'affrontement de Koursk, où se manifesta le role devenu incontournable des chars
Leningrad, épuisée, résista pendant 900 jours.
L'assaut final, la bataille de Berlin fut une opération plus longue que prévue, à cause d'une ultime résistance désespérée.
Commémoré au début du mois
__Un an après la Blitzkrieg à l'Ouest,_Barbarossa devait être une courte opération saisonnière.
L'incroyable aveuglement de Staline a favorisé les premières avancées, mais l'hiver russe, la relative impréparation de la Wehrmacht, l'obstination bornée de Hitler, l'incroyable volonté d'un peuple et l'aide matérielle US à Moscou ont abouti aux tranchées de Stalingrad, ville symbolique et stratégique.
___Un tournant et déjà le début de la fin.
Qui s'en souvient?
Ce fut une résistance acharnée, une opération d'un type nouveau.
Un enfer!
_________La ténacité russe s'était déjà manifestée lors du siège de Brest-Litovsk, 22-30 juin 1941,
Qui a inspiré un film étonnant, très fort: Battle for honor : la bataille de Brest-Litovsk de Alexander Kott
Mais le tournant majeur, la bataille décisive fut l'affrontement de Koursk, où se manifesta le role devenu incontournable des chars
Leningrad, épuisée, résista pendant 900 jours.
L'assaut final, la bataille de Berlin fut une opération plus longue que prévue, à cause d'une ultime résistance désespérée.
lundi 25 février 2013
Prison en débat
D'un système à l'autre
______________________Aux USA, la privatisation de la gestion de la population carcérale va bon train, dans certains Etats plus que dans d'autres. On comprend pourquoi certaines compagnies privées, comme le groupe GEO, n'aient pas intérêt à la voire diminuer, même si cela conduit aux pires excès, comme l'emprisonnement d'enfants.
"La population carcérale y a augmenté de 700 % entre 1970 et 2005, mais l’augmentation la plus significative concerne les profits liés au secteur des prisons privées : + 1.600 % entre 1990 et 2009. Il n’y avait avant 1980 aucune prison privée à but lucratif, mais de telles sociétés ont usé ces trois dernières décennies de leurs énormes profits pour peser sur la vie politique étasunienne et accélérer la croissance de cette part singulière de marché.
Les déclarations faites par la « Corrections corporation of America (CCA) », la plus grosse entreprise mondiale du secteur carcéral, montrent l’intérêt de la société pour le maintien par le gouvernement de mesures juridiques draconiennes qui contribuent à un taux d’incarcération massif : « notre croissance dépend de notre capacité à obtenir de nouveaux contrats… Tout changement législatif relatif à la drogue ou à l’immigration clandestine par exemple pourrait faire varier le nombre de personnes arrêtées et condamnées, et donc réduire d’autant le nombre de places occupées dans nos structures pénitentiaires ».
Les États-Unis sont devenus une terre de prisons et de répression
________En France, le débat rebondit et la discussion sur les effets de certaines peines de prison reprend de la vigueur, à l'occasion de la sortie de certaines études discutées, qui tentent de faire un bilan plus ou moins objectif sur ce sujet sensible,où la passion l'emporte souvent sur l'analyse rationnelle.
Si on peut difficilement discuter certains chiffres donnés sur la montée de certains types de délinquance, on peut légitimement remettre en question certains amalgames, certaines conclusions ou certains postulats.
Par exemple, ceux-ci:
(Mediapart)
____La sécurité est une valeur à défendre contre TOUTES les formes de délinquance, visibles et surtout non visibles, mais souvent aux pires conséquences. Mais l'obsession sécuritaire est un risque majeur, facilement manipulable en période de désarroi social.
______________________Aux USA, la privatisation de la gestion de la population carcérale va bon train, dans certains Etats plus que dans d'autres. On comprend pourquoi certaines compagnies privées, comme le groupe GEO, n'aient pas intérêt à la voire diminuer, même si cela conduit aux pires excès, comme l'emprisonnement d'enfants.
"La population carcérale y a augmenté de 700 % entre 1970 et 2005, mais l’augmentation la plus significative concerne les profits liés au secteur des prisons privées : + 1.600 % entre 1990 et 2009. Il n’y avait avant 1980 aucune prison privée à but lucratif, mais de telles sociétés ont usé ces trois dernières décennies de leurs énormes profits pour peser sur la vie politique étasunienne et accélérer la croissance de cette part singulière de marché.
Les déclarations faites par la « Corrections corporation of America (CCA) », la plus grosse entreprise mondiale du secteur carcéral, montrent l’intérêt de la société pour le maintien par le gouvernement de mesures juridiques draconiennes qui contribuent à un taux d’incarcération massif : « notre croissance dépend de notre capacité à obtenir de nouveaux contrats… Tout changement législatif relatif à la drogue ou à l’immigration clandestine par exemple pourrait faire varier le nombre de personnes arrêtées et condamnées, et donc réduire d’autant le nombre de places occupées dans nos structures pénitentiaires ».
Les États-Unis sont devenus une terre de prisons et de répression
________En France, le débat rebondit et la discussion sur les effets de certaines peines de prison reprend de la vigueur, à l'occasion de la sortie de certaines études discutées, qui tentent de faire un bilan plus ou moins objectif sur ce sujet sensible,où la passion l'emporte souvent sur l'analyse rationnelle.
Si on peut difficilement discuter certains chiffres donnés sur la montée de certains types de délinquance, on peut légitimement remettre en question certains amalgames, certaines conclusions ou certains postulats.
Par exemple, ceux-ci:
- 1)« Seul l'emprisonnement ( ferait) baisser le crime, avec lequel il est fortement corrélé négativement. » Laurent Obertone cite l'exemple des États-Unis, où la hausse de l'emprisonnement aurait divisé par deux le nombre de crimes en trente ans
- (Or) Les États-Unis ont le taux d'incarcération le plus élevé au monde,
avec 752 prisonniers pour 100 000 habitants en janvier 2010 (contre 94
pour 100 000 en France). Ériger les États-Unis en exemple, il fallait y
penser : selon l'office des Nations unies contre la drogue et le crime,
les États-Unis ont
un taux d'homicide près de quatre fois plus élevé que la France (4,2
pour 100 000 habitants en 2012 contre 1,1 pour 100 000 habitants en
France).
___La prison, dominante en France depuis deux siècles, n'empêche pas la
récidive : près de 59 % des détenus sortis de prison en 2002 ont été
condamnés à nouveau dans les cinq ans qui ont suivi leur libération,
selon les démographes Annie Kensey et Abdelmalik Benaouda, du bureau des
études et de la prospective de l'administration pénitentiaire.
Et il ne s'agit pas, pour l'immense majorité, de dangereux criminels. Comme l'écrit Franck Johannès dans Le Monde, « la foule des récidivistes est d'abord composée de délinquants du quotidien, condamnés pour violences (et d'abord violences conjugales), vols et petits trafics, dégradations, conduites en état d'ivresse ou sans permis ». Le journaliste rappelle que, contrairement aux idées reçues, seuls 3,7 % des hommes condamnés pour homicides volontaire en 2010 avaient déjà tué ou tenté de tuer cinq ans auparavant et que seuls 3,9 % des criminels sexuels étaient des récidivistes.
- 2)« Les condamnés à de courtes peines récidivent beaucoup plus que les condamnés à de longues peines. Donc il faut remplacer les courtes peines par des longues. »
- 3)Pour Laurent Obertone, la prison ne doit pas seulement isoler le coupable, elle doit le « faire payer », « ce n'est pas le Club Med ». « Avant, on trouvait un moyen de lui faire payer, par exemple en l'envoyant taper sur des cailloux en Guyane, écrit-il. Quant à la loi salique, elle faisait payer de son sang celui qui n'avait pas les moyens de rétribuer les victimes. » Le jeune journaliste réclame l'ouverture d'un débat sur la peine de mort.
(Mediapart)
____La sécurité est une valeur à défendre contre TOUTES les formes de délinquance, visibles et surtout non visibles, mais souvent aux pires conséquences. Mais l'obsession sécuritaire est un risque majeur, facilement manipulable en période de désarroi social.
samedi 23 février 2013
En vrac...
*On achève bien les fonctionnaires...
*Quand un Anglais mange des lasagnes
More beautiful the life !
*Que va faire un pape retraité? qui renonce à un CDI...
*2013 : année européenne des citoyens… ou des lobbyistes ?
*Les Etats-Unis sont en faillite
__Mais too big to fail
*Les véritables raisons du renoncement de Benoît XVI,
pape de la restauration
___L'argent de Pierre__crise de la curie romaine
*Les statines en question
*Mahomet, figure reconstruite
*Nouvelles lumières sur l' Occupation
*Le match Chine-USA
____Chinamérique en question...
*La Poste : championne des CDD abusifs
*L'illettrisme des cadres, un phénomène méconnu et tabou
*S'habiller c'est la santé
*La grande déprime des eurocrates:
*Quand un Anglais mange des lasagnes
More beautiful the life !
*Que va faire un pape retraité? qui renonce à un CDI...
*2013 : année européenne des citoyens… ou des lobbyistes ?
*Les Etats-Unis sont en faillite
__Mais too big to fail
*Les véritables raisons du renoncement de Benoît XVI,
pape de la restauration
___L'argent de Pierre__crise de la curie romaine
*Les statines en question
*Mahomet, figure reconstruite
*Nouvelles lumières sur l' Occupation
*Le match Chine-USA
____Chinamérique en question...
*La Poste : championne des CDD abusifs
*L'illettrisme des cadres, un phénomène méconnu et tabou
*S'habiller c'est la santé
*La grande déprime des eurocrates:
" ...Désormais, les fonctionnaires ne sont plus recrutés sur leurs
connaissances et leur engagement européen (évalué par une dissertation
et un oral), mais sur leurs management skills. Les nouveaux
concours sont calqués sur les procédures de recrutement des entreprises
internationales, comme l’admet fièrement le Britannique David Bearfield,
directeur de l’agence européenne de recrutement : tests d’IQ (quotient intellectuel), d’EQ (quotient émotionnel) et «épreuves de jugement situationnel» ont remplacé les examens à la française. «On
place désormais des élites provenant de la finance ou du monde
économique dans le service public, des gens qui ne sont pas là pour
vendre l’Union, mais pour gérer l’organisation, note un observateur. Le mot même de "vocation" leur pose problème.» L’obsession de la fraude a accru cette dérive : 50% du personnel se
consacre à la gestion interne. Un directeur général britannique explique
qu’au lieu «de concevoir des politiques comme je le faisais avant
la réforme, je passe les deux tiers de mon temps à contrôler et à
évaluer mon personnel». «Nous sommes sous-utilisés par une Commission qui n’est plus qu’une bureaucratie épuisante», confirme un fonctionnaire français.
Pour ne rien arranger, la rotation des postes (tous les trois ou quatre ans) qui est devenue la règle se traduit par une «déperdition des compétences»,
selon un observateur. Pas étonnant, dès lors, que la Commission fasse
de plus en plus appel à des consultants extérieurs, généralement
anglo-saxons… Last but not least, l’anglais s’est imposé,
depuis dix ans, comme langue de travail quasi unique, ce qui pousse vers
la sortie des fonctionnaires compétents entrés lorsque le français
était dominant. Bref, «d’une administration de mission, de conception, on est passé à une administration de gestion» à l’anglaise, regrette Fabrice Andreone, directeur du comité du personnel de la Commission..".vendredi 22 février 2013
Euro(pe)sans avenir?
Non, la crise de l'euro n'est certainement pas dernière nous,
à moins que l'on ne continue à pratiquer la méthode Coué.
On sait ce qu'il en coûterait de revenir aux monnaies nationales, mais on sait aussi ce que coûte l'euro tel que le défend Bruxelles et l'orthodoxie allemande.
_Même le très conventionnel François Lenglet finit par le reconnaître:
"...L’introduction de l’euro devait assurer la convergence des économies, elle sera une machine à produire de la divergence ! En instituant une banque centrale calquée sur les règles allemandes, la plupart des pays européens se sont privés d’un outil utile pour réguler leur économie. On a installé un climatiseur unique pour toutes les pièces de la maison européenne qui n’ont pourtant pas le même degré d’exposition au soleil » s’amuse François Lenglet. La métaphore est cruelle mais révélatrice. La crise a mis la zone euro face à ces contradictions.."
__Les propos de Stiglitz ne sont pas rassurants.
Comme dit un commentateur, " L'UE a beaucoup trop tardé à se construire sur le plan politique. Du coup sans vraiment d'objectifs communs chacun avance selon ses intérets. Aucune harmonisation fiscale, aucune réelle volonté de lutter contre les paradis fiscaux, pas de régulation et de limitation de la financiarisation de l'économie. Enfin on voit les limites de la construction qui ne s'appuie que sur la monnaie unique..."
_Jacques Sapir est plus pessimiste, dans le contexte d'une guerre des monnaies qui ne dit pas son nom,
Les problèmes masqués pendant longtemps prennent une allure désastreuse et la fuite en avant incantatoire vers plus d'Europe ne peut qu'aggraver le mal...
Dans la nouvelle configuration montante de l'Europe, "la France peste contre le cours trop élevé de l'euro, les Allemands la font taire, les Anglais se marrent : l’euro n’est jamais trop fort à leurs yeux puisqu’ils ont conservé la livre sterling, qui baisse suffisamment pour ressusciter une industrie anglaise compétitive pendant que son homologue française coule.
Merkel et Cameron sont faits pour s’entendre. Tous deux de droite, politiquement conservateurs, économiquement libéraux, partisans du libre-échange… Le grand large est l’âme de l’Angleterre et depuis que l’Allemagne s’est réunifiée, elle a renouée avec sa grande politique mondiale d’antan. Elle exporte partout ses voitures, ses machines-outils et, partout, elle retrouve la City qui finance tout ce dont elle a besoin. Les deux font la paire. Ils jugent également les Français trop socialistes, trop étatistes, trop protectionnistes, pour tout dire, trop européens..."
à moins que l'on ne continue à pratiquer la méthode Coué.
On sait ce qu'il en coûterait de revenir aux monnaies nationales, mais on sait aussi ce que coûte l'euro tel que le défend Bruxelles et l'orthodoxie allemande.
_Même le très conventionnel François Lenglet finit par le reconnaître:
"...L’introduction de l’euro devait assurer la convergence des économies, elle sera une machine à produire de la divergence ! En instituant une banque centrale calquée sur les règles allemandes, la plupart des pays européens se sont privés d’un outil utile pour réguler leur économie. On a installé un climatiseur unique pour toutes les pièces de la maison européenne qui n’ont pourtant pas le même degré d’exposition au soleil » s’amuse François Lenglet. La métaphore est cruelle mais révélatrice. La crise a mis la zone euro face à ces contradictions.."
__Les propos de Stiglitz ne sont pas rassurants.
Comme dit un commentateur, " L'UE a beaucoup trop tardé à se construire sur le plan politique. Du coup sans vraiment d'objectifs communs chacun avance selon ses intérets. Aucune harmonisation fiscale, aucune réelle volonté de lutter contre les paradis fiscaux, pas de régulation et de limitation de la financiarisation de l'économie. Enfin on voit les limites de la construction qui ne s'appuie que sur la monnaie unique..."
_Jacques Sapir est plus pessimiste, dans le contexte d'une guerre des monnaies qui ne dit pas son nom,
Les problèmes masqués pendant longtemps prennent une allure désastreuse et la fuite en avant incantatoire vers plus d'Europe ne peut qu'aggraver le mal...
Dans la nouvelle configuration montante de l'Europe, "la France peste contre le cours trop élevé de l'euro, les Allemands la font taire, les Anglais se marrent : l’euro n’est jamais trop fort à leurs yeux puisqu’ils ont conservé la livre sterling, qui baisse suffisamment pour ressusciter une industrie anglaise compétitive pendant que son homologue française coule.
Merkel et Cameron sont faits pour s’entendre. Tous deux de droite, politiquement conservateurs, économiquement libéraux, partisans du libre-échange… Le grand large est l’âme de l’Angleterre et depuis que l’Allemagne s’est réunifiée, elle a renouée avec sa grande politique mondiale d’antan. Elle exporte partout ses voitures, ses machines-outils et, partout, elle retrouve la City qui finance tout ce dont elle a besoin. Les deux font la paire. Ils jugent également les Français trop socialistes, trop étatistes, trop protectionnistes, pour tout dire, trop européens..."
jeudi 21 février 2013
Une Allemagne méconnue
Quelques notes sur la face cachée de notre voisine___________
__La stratégie allemande, à la faveur d'une crise qui affecte l'Europe et à cause de sa politique néo-mercantiliste et monétaire, semble arriver à sa limite.
Son système productif, certes efficace, masque de profonds dysfonctionnements et le tissu social se déchire.
Le miracle allemand, de plus en plus tourné vers la Mitteleuropa, a un prix.
Nos voisins s'interrogent sur les performances de leur école, parfois pris comme modèle.
L'Allemagne possède un réseau de transports souvent en mauvais état, que les crédits publics ont trop longtemps délaissé.
Son modèle économique est à l'origine de ses propres fragilités.
En gros, il n'est pas soutenable.
Ce modèle présente des aspects peu connus, que certains économistes conseillent de ne pas suivre, au sein d'une Europe où la solidarité devait être la règle commune.
_________________
- Petit manuel anti idées reçues à propos du "modèle allemand"
__La stratégie allemande, à la faveur d'une crise qui affecte l'Europe et à cause de sa politique néo-mercantiliste et monétaire, semble arriver à sa limite.
Son système productif, certes efficace, masque de profonds dysfonctionnements et le tissu social se déchire.
Le miracle allemand, de plus en plus tourné vers la Mitteleuropa, a un prix.
Nos voisins s'interrogent sur les performances de leur école, parfois pris comme modèle.
L'Allemagne possède un réseau de transports souvent en mauvais état, que les crédits publics ont trop longtemps délaissé.
Son modèle économique est à l'origine de ses propres fragilités.
En gros, il n'est pas soutenable.
Ce modèle présente des aspects peu connus, que certains économistes conseillent de ne pas suivre, au sein d'une Europe où la solidarité devait être la règle commune.
_________________
- Petit manuel anti idées reçues à propos du "modèle allemand"
mardi 19 février 2013
Europe-USA: servitude volontaire?
2015: début du Grand Marché Transatlantique_______
____________________________________________________________________________________________(Billet du mercredi)
____________ En 1997, Zbigniew Brzezinski écrivait : « Pour l’Amérique, les enjeux géostratégiques sur le continent eurasien sont énormes. Plus précieuse encore que la relation avec l’archipel japonais, l’Alliance atlantique lui permet d’exercer une influence politique et d’avoir un poids militaire directement sur le continent. Au point où nous en sommes des relations américano-européennes, les nations européennes alliées dépendent des États-Unis pour leur sécurité. Si l’Europe s’élargissait, cela accroîtrait automatiquement l’influence directe des États-Unis. A l’inverse, si les liens transatlantiques se distendaient, c’en serait finit de la primauté de l’Amérique en Eurasie. »
___________________Le processus est engagé depuis une dizaine d' années.
Mais les medias en parlent peu et le commun des mortels est dans l'ignorance totale.
Et pourtant, cette nouvelle donne, cette nouvelle configuration économique qu'annonce le GMT va changer en profondeur la nature même du projet européen, déjà devenu surtout, sous la pression des Anglo-saxons, une zône de libre-échange où dominent les principes néolibéraux, l'idéologie de l'OMC.
___L'union européenne est donc à la croisée des chemins.
Cette mutation engagée aboutira à "neutraliser tout processus de décision au niveau des États nationaux, une structure dans laquelle les citoyens gardent quelques moyens de défense et cela au profit des mécanismes de marché, placés complètement hors de portée de toute pression politique. "
C'est le début d'une emprise plus forte des intérêts US sur le continent européen, à la faveur d'une crise qui fragilise l'eurozône, une aventure vers une gouvernance globale sous l'égide des USA, leur leadership, qui ne serait évidemment pas à l'avantage des peuples européens, mais aboutirait à une vassalisation économique et politique, sous les habits d'un loyal et équitable partenariat.
"...Un processus de quinze années de négociations entre la Commission européenne et le ministère américain du commerce est ainsi en train d’aboutir. Un rapport du 3 mars 2009, de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen sur l’état des relations transatlantiques, a confirmé le contenu de la Résolution prise par cette assemblée en mai 2008 : la légitimation par le Parlement du projet de création d’un grand marché transatlantique pour 2015. Le projet prévoit l’élimination des barrières au commerce, d’ordres douaniers, techniques ou réglementaires, ainsi que la libéralisation des marchés publics, de la propriété intellectuelle et des investissements. L’accord prévoit une harmonisation progressive des réglementations et surtout la reconnaissance mutuelle des règles en vigueur des deux côtés de l’Atlantique. Dans les faits, c’est le droit américain qui s’appliquera.
Les enjeux de la création d’un grand marché transatlantique dépassent nettement ceux d’une libéralisation des échanges ou de la création d’un simple G2. Ce futur espace économique est un élément majeur d’une nouvelle construction politique sous hégémonie américaine...
Le processus qui conduit à l’installation d’un grand marché transatlantique est l’inverse de celui de la construction de l’Union européenne. Le marché commun européen est d’abord une structure économique basée sur la libéralisation des échanges de marchandises. Le grand marché transatlantique s’appuie sur la primauté du droit étasunien..."
Le processus a déjà commencé,"le projet dépasse la création d'un simple G-2, il s’agit de mettre en place une entité politique commune gérant les deux piliers euro-américains. C’est tout l’enjeu de l'installation d'une Assemblée transatlantique qui légitimera ce processus politique, effectué sans concertation des populations concernées. La Commission européenne a exprimée l'intention de créer une telle institution parlementaire transatlantique dans une communication de mai 2005, « Un partenariat UE/USA renforcé et un marché plus ouvert pour le 21è siècle » (Communication de la Commission au Conseil, au Parlement européen et au Comité économique et social européen, « Un partenariat UE/Etats-Unis renforcé et un marché plus ouvert pour le 21è siècle, » COM(2005) 196 final, Bruxelles, 18 mai 2005.)
_____________Ce projet est généralement mal connu, ou sa portée est le plus souvent déniée ou minimisée.
C'est une sorte de nouvel ordre politique mondial.
"Un rapport secret, conçu par des experts de six États membres, a établit un projet de création d’une aire de coopération transatlantique en matière de « liberté de sécurité et de justice", d’ici 2014 . Il s’agit de réorganiser les affaires intérieures et la Justice des États membres « en rapport avec les relations extérieures de l’Union européenne », c’est à dire essentiellement en fonction des relations avec les États-Unis.
____Beaucoup voient dans ce projet la possibilité d'une sortie de crise entrainée par le dynamisme des USA.....Ils vantent l'accord de libre-échange euro-américain en train de prendre forme, le formidable espoir que représente, selon lui, le Grand Marché Transatlantique, quelques heures à peine après que Barack Obama y a lui-même fait référence dans son discours sur l'état de l'Union : "Nous allons lancer des discussions sur un accord transatlantique global sur le commerce et l'investissement avec l'Union européenne parce qu'un commerce libre et équitable de part et d'autre de l'Atlantique soutiendra des millions d'emplois américains bien payés", a déclaré le président des Etats-Unis mardi soir devant le Congrès à Washington. Belle synchronisation.
La déclaration d'Obama nous aura d'ailleurs valu un petit événement médiatique : la première évocation du Grand Marché Transatlantique, ce mercredi 13 février 2013, dans le journal de 20 heures de David Pujadas sur France 2. Maryse Burgot, la correspondante de la chaîne à Washington, est emballée et nous présente l'union euro-américaine comme une nécessité : "Face à la montée des pays émergents, face à la Chine, face au Brésil, les Européens et les Américains n'auraient pas aujourd'hui d'autre choix que de se mettre ensemble, c'est tout le sens de ce qui a été annoncé aujourd'hui".
__On regrettera ici l'absence de contextualisation, qui ne permet pas au téléspectateur d'imaginer que les origines de ce projet
remontent à 1990 (on a, au contraire, l'impression que l'idée vient
tout juste de sortir de la tête de Barack Obama), et qu'il a suscité
bien de la défiance, jadis, tant au PS qu'au RPR (ancêtre de l'UMP). On
n'entendra pas ainsi parler des réticences
exprimées en octobre 2009 par celui qui est devenu le numéro un du
Parti socialiste (Harlem Désir), ni des fortes objections avancées par
le leader de la gauche radicale (Jean-Luc Mélenchon), sans parler des
analyses très critiques d'un Pierre Hillard, situé de l'autre côté de
l'échiquier politique. Pas d'allusion non plus à ce qu'un fonctionnaire
international (E. Aperaude) écrivait dans Marianne en avril 2009, qui parlait de "l'Europe de la servitude volontaire",
pointant que le projet d’unification euro-atlantique n’était pas
seulement économique, mais aussi politique et militaire, et allait
clairement dans le sens d’un alignement des Etats européens sur les
Etats-Unis.
Et puis, Maryse Burgot nous assure que ce projet ne risque pas de voir le jour de sitôt, qu'on a le temps de voir venir : "Alors bien sûr, il y aura des réticences, il faudra des années avant de trouver un accord...
" L'ennui, c'est que ces propos ne cadrent pas du tout avec le calendrier fixé par les deux hommes chargés du dossier, Karel de Gucht (le commissaire européen au Commerce) et Ron Kirk (le représentant au Commerce mandaté par Barack Obama), qui "espèrent que les négociations, ouvertes début 2013, seront bouclées en 18 mois. Donc que cette vaste zone de libre-échange devienne une réalité dès la mi-2014..."
Une idée déjà ancienne.
Le possible saut fédéraliste européen, ce miroir aux alouettes citoyen, serait une étape pour l'aboutissement du projet.
_____________***"... La France a accepté l’ouverture de la négociation et donc le principe même du Grand Marché Transatlantique ! C’est consternant ! Le candidat Hollande n’en avait jamais parlé dans sa campagne. Le premier ministre ne l’a jamais évoqué dans un de ses discours et notamment pas à l’occasion de celui qu’il a prononcé pour son investiture devant l’Assemblée. L’Assemblée Nationale elle-même n’en a jamais débattu. Cela ne dérange personne parmi les psalmistes de la démocratie et des droits de l’homme. C’est pourtant une bifurcation majeure du cours de l’histoire entre les deux rives de l’Atlantique. C’est l’annonce d’une révision de fond en comble de tout le système des normes commerciales, sociales et écologiques de nos pays. C’est la fin de l’espérance de pouvoir modifier le contenu libéral de la construction de l’Union européenne puisque le deuxième tour de verrou est donné avec les règles du Grand Marché Transatlantique. Tout cela est tellement consternant qu’on comprend mieux pourquoi la sonnerie des trompettes de victoire est si forte ! Elle constitue le stade suprême de l’enfumage ! Cherchez dans la presse la moindre référence au fait que cette négociation est ouverte sans que jamais le moindre mandat à ce sujet n’ai été débattu dans une assemblée française ! Voilà bien une démonstration de ce que dénonce Edwy Plenel : l’habitude de la servitude devient une culture active ! Le système médiatique, par paresse, par acceptation aveuglée de l’idéologie dominante, ne se contente pas de taire : il masque !.." (JL Mélenchon)
______________________
- Traité transatlantique: la braderie continue
- Europe-Etats-Unis : chronique d'un mariage arrangé
____________________________________________________________________________________________(Billet du mercredi)
____________ En 1997, Zbigniew Brzezinski écrivait : « Pour l’Amérique, les enjeux géostratégiques sur le continent eurasien sont énormes. Plus précieuse encore que la relation avec l’archipel japonais, l’Alliance atlantique lui permet d’exercer une influence politique et d’avoir un poids militaire directement sur le continent. Au point où nous en sommes des relations américano-européennes, les nations européennes alliées dépendent des États-Unis pour leur sécurité. Si l’Europe s’élargissait, cela accroîtrait automatiquement l’influence directe des États-Unis. A l’inverse, si les liens transatlantiques se distendaient, c’en serait finit de la primauté de l’Amérique en Eurasie. »
___________________Le processus est engagé depuis une dizaine d' années.
Mais les medias en parlent peu et le commun des mortels est dans l'ignorance totale.
Et pourtant, cette nouvelle donne, cette nouvelle configuration économique qu'annonce le GMT va changer en profondeur la nature même du projet européen, déjà devenu surtout, sous la pression des Anglo-saxons, une zône de libre-échange où dominent les principes néolibéraux, l'idéologie de l'OMC.
___L'union européenne est donc à la croisée des chemins.
Cette mutation engagée aboutira à "neutraliser tout processus de décision au niveau des États nationaux, une structure dans laquelle les citoyens gardent quelques moyens de défense et cela au profit des mécanismes de marché, placés complètement hors de portée de toute pression politique. "
C'est le début d'une emprise plus forte des intérêts US sur le continent européen, à la faveur d'une crise qui fragilise l'eurozône, une aventure vers une gouvernance globale sous l'égide des USA, leur leadership, qui ne serait évidemment pas à l'avantage des peuples européens, mais aboutirait à une vassalisation économique et politique, sous les habits d'un loyal et équitable partenariat.
"...Un processus de quinze années de négociations entre la Commission européenne et le ministère américain du commerce est ainsi en train d’aboutir. Un rapport du 3 mars 2009, de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen sur l’état des relations transatlantiques, a confirmé le contenu de la Résolution prise par cette assemblée en mai 2008 : la légitimation par le Parlement du projet de création d’un grand marché transatlantique pour 2015. Le projet prévoit l’élimination des barrières au commerce, d’ordres douaniers, techniques ou réglementaires, ainsi que la libéralisation des marchés publics, de la propriété intellectuelle et des investissements. L’accord prévoit une harmonisation progressive des réglementations et surtout la reconnaissance mutuelle des règles en vigueur des deux côtés de l’Atlantique. Dans les faits, c’est le droit américain qui s’appliquera.
Les enjeux de la création d’un grand marché transatlantique dépassent nettement ceux d’une libéralisation des échanges ou de la création d’un simple G2. Ce futur espace économique est un élément majeur d’une nouvelle construction politique sous hégémonie américaine...
Le processus qui conduit à l’installation d’un grand marché transatlantique est l’inverse de celui de la construction de l’Union européenne. Le marché commun européen est d’abord une structure économique basée sur la libéralisation des échanges de marchandises. Le grand marché transatlantique s’appuie sur la primauté du droit étasunien..."
Le processus a déjà commencé,"le projet dépasse la création d'un simple G-2, il s’agit de mettre en place une entité politique commune gérant les deux piliers euro-américains. C’est tout l’enjeu de l'installation d'une Assemblée transatlantique qui légitimera ce processus politique, effectué sans concertation des populations concernées. La Commission européenne a exprimée l'intention de créer une telle institution parlementaire transatlantique dans une communication de mai 2005, « Un partenariat UE/USA renforcé et un marché plus ouvert pour le 21è siècle » (Communication de la Commission au Conseil, au Parlement européen et au Comité économique et social européen, « Un partenariat UE/Etats-Unis renforcé et un marché plus ouvert pour le 21è siècle, » COM(2005) 196 final, Bruxelles, 18 mai 2005.)
_____________Ce projet est généralement mal connu, ou sa portée est le plus souvent déniée ou minimisée.
C'est une sorte de nouvel ordre politique mondial.
"Un rapport secret, conçu par des experts de six États membres, a établit un projet de création d’une aire de coopération transatlantique en matière de « liberté de sécurité et de justice", d’ici 2014 . Il s’agit de réorganiser les affaires intérieures et la Justice des États membres « en rapport avec les relations extérieures de l’Union européenne », c’est à dire essentiellement en fonction des relations avec les États-Unis.
____Beaucoup voient dans ce projet la possibilité d'une sortie de crise entrainée par le dynamisme des USA.....Ils vantent l'accord de libre-échange euro-américain en train de prendre forme, le formidable espoir que représente, selon lui, le Grand Marché Transatlantique, quelques heures à peine après que Barack Obama y a lui-même fait référence dans son discours sur l'état de l'Union : "Nous allons lancer des discussions sur un accord transatlantique global sur le commerce et l'investissement avec l'Union européenne parce qu'un commerce libre et équitable de part et d'autre de l'Atlantique soutiendra des millions d'emplois américains bien payés", a déclaré le président des Etats-Unis mardi soir devant le Congrès à Washington. Belle synchronisation.
La déclaration d'Obama nous aura d'ailleurs valu un petit événement médiatique : la première évocation du Grand Marché Transatlantique, ce mercredi 13 février 2013, dans le journal de 20 heures de David Pujadas sur France 2. Maryse Burgot, la correspondante de la chaîne à Washington, est emballée et nous présente l'union euro-américaine comme une nécessité : "Face à la montée des pays émergents, face à la Chine, face au Brésil, les Européens et les Américains n'auraient pas aujourd'hui d'autre choix que de se mettre ensemble, c'est tout le sens de ce qui a été annoncé aujourd'hui".
Et puis, Maryse Burgot nous assure que ce projet ne risque pas de voir le jour de sitôt, qu'on a le temps de voir venir : "Alors bien sûr, il y aura des réticences, il faudra des années avant de trouver un accord...
" L'ennui, c'est que ces propos ne cadrent pas du tout avec le calendrier fixé par les deux hommes chargés du dossier, Karel de Gucht (le commissaire européen au Commerce) et Ron Kirk (le représentant au Commerce mandaté par Barack Obama), qui "espèrent que les négociations, ouvertes début 2013, seront bouclées en 18 mois. Donc que cette vaste zone de libre-échange devienne une réalité dès la mi-2014..."
Une idée déjà ancienne.
Le possible saut fédéraliste européen, ce miroir aux alouettes citoyen, serait une étape pour l'aboutissement du projet.
_____________***"... La France a accepté l’ouverture de la négociation et donc le principe même du Grand Marché Transatlantique ! C’est consternant ! Le candidat Hollande n’en avait jamais parlé dans sa campagne. Le premier ministre ne l’a jamais évoqué dans un de ses discours et notamment pas à l’occasion de celui qu’il a prononcé pour son investiture devant l’Assemblée. L’Assemblée Nationale elle-même n’en a jamais débattu. Cela ne dérange personne parmi les psalmistes de la démocratie et des droits de l’homme. C’est pourtant une bifurcation majeure du cours de l’histoire entre les deux rives de l’Atlantique. C’est l’annonce d’une révision de fond en comble de tout le système des normes commerciales, sociales et écologiques de nos pays. C’est la fin de l’espérance de pouvoir modifier le contenu libéral de la construction de l’Union européenne puisque le deuxième tour de verrou est donné avec les règles du Grand Marché Transatlantique. Tout cela est tellement consternant qu’on comprend mieux pourquoi la sonnerie des trompettes de victoire est si forte ! Elle constitue le stade suprême de l’enfumage ! Cherchez dans la presse la moindre référence au fait que cette négociation est ouverte sans que jamais le moindre mandat à ce sujet n’ai été débattu dans une assemblée française ! Voilà bien une démonstration de ce que dénonce Edwy Plenel : l’habitude de la servitude devient une culture active ! Le système médiatique, par paresse, par acceptation aveuglée de l’idéologie dominante, ne se contente pas de taire : il masque !.." (JL Mélenchon)
______________________
- Traité transatlantique: la braderie continue
- Europe-Etats-Unis : chronique d'un mariage arrangé
Bidoche business
Horsegate
____________Un cheval, une alouette...
Un cheval,100gr de boeuf...
__De la mixture constituant la matière première de nombreux produits alimentaires carnés, que savons-nous? Faut-il encore faire confiance aux étiquettes?
Un peu de viande, c'est bien, trop de bidoche, ça l'est moins, surtout en né-fastfood.
__Les lobbies de la viande ont encore frappé, mais cela n'étonne plus guère
"L’industrie agroalimentaire fabrique des milliers de tonnes ce qu’elle nomme du "minerai" de viande, en vérité, tous les résidus de productions plus noble : le gras, le collagène, les tendons, les viscères, etc., lesquels sont broyés, hachés, compressés, recomposés puis congelés. Des fabricants utilisent cette ressource peu ragoûtante pour confectionner des plats préparés ou du steak haché dont ils font une publicité attrayante à la télévision ou dans les journaux. Dans laquelle le coq chante, le bœuf hennit, les moutons sont « si mignon ». Mais ce n’est qu’une fable, une illusion. En vérité, la matière première est un mélange assez improbable de matières premières broyées, concassées…
Le risque est, bien sûr, qu’en cours de route un acteur de la filière introduise de la chair de cheval dans un "minerai" de bœuf. De la viande de chien dans un "minerai" de mouton. Du muscle de chat ou de rat dans un "minerai" de poulet…Personne ne peut déceler l’arnaque – ni à la vue, ni au goût, ni à l’odeur. Le seul moyen de débusquer la fraude consiste à diligenter un contrôleur, un spécialiste qui pratique une analyse ADN des tissus animaux. Ce qui évidemment n’arrive jamais.
Pour M. Bazot, de QueChoisir, toute l’affaire vient d’une dégradation du contrôle public. «Il y en a assez de cette tendance au désengagement de contrôle des autorités publiques et à confier aux professionnels la maîtrise du contrôle», peste-t-il. «On le voit bien en France, les effectifs des services vétérinaires ne cessent de diminuer», affirme-t-il. «Cela fait plusieurs années que l’on tend à s’aligner sur la logique américaine qui consiste en matière d’hygiène à ne pas suivre les différentes étapes des produits alimentaires et en particulier les viandes et de passer à la fin au karcher, à l’eau de javel, tous les produits alimentaires...»
__La notion de minerai en dit long sur les pratiques industrielles alimentaires. La confiance du consommateur est bien entamée, et la dimension culturelle de l'alimentation est bafouée.
Bref, on produit de la viande à peu près comme on fabrique des bagnoles ...
C'est de la bonne logique purement marchande, une course aux prix les plus bas.
C'est bon pour les pauvres...
La pression financière, la focalisation sur les coûts, jouent à tous les niveaux.
Les pratiques mafieuses ne sont pas rares à une certaine échelle, dans certains domaines.
La France gastronomique y perd ses lasagnes...
La répression des fraudes a des difficultés à faire son travail
De plus,"il y un an, au Parlement européen, une mesure instaurant l’étiquetage obligatoire des produits dans les plats cuisinés a été repoussée sous la pression des lobbies agro-alimentaires. Et à cause, aussi, du peu de soutien du gouvernement français…" (C. Lepage)
Dans ce désordre global, seules les solutions locales doivent à nouveau prévaloir, pour une réelle traçabilité.
_____________________
-Cheval de batailles
-Escrocs, arnaques et malandrins
____________Un cheval, une alouette...
Un cheval,100gr de boeuf...
__De la mixture constituant la matière première de nombreux produits alimentaires carnés, que savons-nous? Faut-il encore faire confiance aux étiquettes?
Rambrandt : le boeuf écorché |
__Les lobbies de la viande ont encore frappé, mais cela n'étonne plus guère
"L’industrie agroalimentaire fabrique des milliers de tonnes ce qu’elle nomme du "minerai" de viande, en vérité, tous les résidus de productions plus noble : le gras, le collagène, les tendons, les viscères, etc., lesquels sont broyés, hachés, compressés, recomposés puis congelés. Des fabricants utilisent cette ressource peu ragoûtante pour confectionner des plats préparés ou du steak haché dont ils font une publicité attrayante à la télévision ou dans les journaux. Dans laquelle le coq chante, le bœuf hennit, les moutons sont « si mignon ». Mais ce n’est qu’une fable, une illusion. En vérité, la matière première est un mélange assez improbable de matières premières broyées, concassées…
Le risque est, bien sûr, qu’en cours de route un acteur de la filière introduise de la chair de cheval dans un "minerai" de bœuf. De la viande de chien dans un "minerai" de mouton. Du muscle de chat ou de rat dans un "minerai" de poulet…Personne ne peut déceler l’arnaque – ni à la vue, ni au goût, ni à l’odeur. Le seul moyen de débusquer la fraude consiste à diligenter un contrôleur, un spécialiste qui pratique une analyse ADN des tissus animaux. Ce qui évidemment n’arrive jamais.
Pour M. Bazot, de QueChoisir, toute l’affaire vient d’une dégradation du contrôle public. «Il y en a assez de cette tendance au désengagement de contrôle des autorités publiques et à confier aux professionnels la maîtrise du contrôle», peste-t-il. «On le voit bien en France, les effectifs des services vétérinaires ne cessent de diminuer», affirme-t-il. «Cela fait plusieurs années que l’on tend à s’aligner sur la logique américaine qui consiste en matière d’hygiène à ne pas suivre les différentes étapes des produits alimentaires et en particulier les viandes et de passer à la fin au karcher, à l’eau de javel, tous les produits alimentaires...»
__La notion de minerai en dit long sur les pratiques industrielles alimentaires. La confiance du consommateur est bien entamée, et la dimension culturelle de l'alimentation est bafouée.
Bref, on produit de la viande à peu près comme on fabrique des bagnoles ...
C'est de la bonne logique purement marchande, une course aux prix les plus bas.
C'est bon pour les pauvres...
La pression financière, la focalisation sur les coûts, jouent à tous les niveaux.
Les pratiques mafieuses ne sont pas rares à une certaine échelle, dans certains domaines.
La France gastronomique y perd ses lasagnes...
La répression des fraudes a des difficultés à faire son travail
De plus,"il y un an, au Parlement européen, une mesure instaurant l’étiquetage obligatoire des produits dans les plats cuisinés a été repoussée sous la pression des lobbies agro-alimentaires. Et à cause, aussi, du peu de soutien du gouvernement français…" (C. Lepage)
Dans ce désordre global, seules les solutions locales doivent à nouveau prévaloir, pour une réelle traçabilité.
_____________________
-Cheval de batailles
-Escrocs, arnaques et malandrins
lundi 18 février 2013
Séparer les banques
Les banques, encore...
«Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature. Il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance.»
«Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi de leurs opérations spéculatives. J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux. Il sera mis fin aux produits financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l’économie […].» (Le candidat)
___ « J'ai fait quelques erreurs, bien qu’elles ne soient celles pour lesquelles on m’a le plus largement critiqué, [... comme] avoir signé la loi abrogeant la loi Glass-Steagall Act, la loi des années 1930 imposant [la scission des banques] dans des institutions distinctes. » (Bill Clinton, Back to Work, 2011)
_______ « La loi garantit l’essentiel de ce que voulaient les banques. » [François Chaulet, gérant de fonds chez Montségur Finance, 28 novembre 2012, Les Echos]
__________________________ L'union bancaire a failli exister...
Elle, qui était supposée contrer la suprématie des grands groupes bancaires en protégeant les épargnants, où la spéculation non productive joue un rôle majeur, n'est pas à la hauteur, loin de là...
Demain, peut-être, prendra-t-elle une forme plus crédible, sous le contrôle concerté des Etats asservis aux puissances financières. Mais il faudra sans doute d'autres crises pour forcer la main aux politiques.
__Face au projet de réforme bancaire dont on parle tant, faute de vouloir changer les choses, les banques n'ont même pas mal!
La loi bancaire est une réforme minuscule, une coquille vide, comme on le savait.
Elle ne fait pas ce qu'elle prétend être.
Et pourtant, scinder les banques est une priorité, réclamée même par certains libéraux. (1)
_______Selon Finance watch, qui comporte nombre transfuges rebelles de la finance, "le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires est essentiel. Son ambition, comme l’a fort bien exprimé le ministre de l’économie et des finances, est en effet rien moins que de remettre la finance au service de l’économie et non au service d’elle-même, de réformer profondément le secteur, de faire référence en Europe, de refondre notre paysage financier, sans prendre prétexte du poids de la finance et de la complexité de ses enjeux pour nous accommoder de ses défaillances, et de protéger les dépôts des épargnants, mais aussi les contribuables.
Avec de tels objectifs, Finance Watch ne pouvait qu’accueillir avec enthousiasme ce projet de réforme. Pourtant, après analyse détaillée, nous estimons que ce texte, qui s’intitule « loi de séparation », ne sépare rien. Il prétend offrir une protection aux contribuables et aux déposants, mais les protège insuffisamment. Il affirme séparer ou interdire certaines activités, mais sur trois points sur lesquels je reviendrai, ne les sépare pas ou ne les interdit pas vraiment. Enfin, ce texte, qui se veut précurseur en Europe, est en fait en deçà de ce qui se fait ailleurs.
Avant d’étayer ces affirmations, je souhaite mettre en exergue deux
chiffres qui me paraissent essentiels pour comprendre le paysage
bancaire français. Tout d’abord, le total cumulé du bilan des banques
françaises représente 8 000 milliards d’euros, soit 400 % du PIB de la
France. À titre de comparaison, la proportion est d’à peine 80 % pour
les banques américaines. Cela signifie que le poids relatif du secteur
bancaire est cinq fois plus grand en France qu’aux États-Unis.
Bien sûr, une partie de cette disproportion peut s’expliquer par d’importantes différences comptables entre les deux systèmes ou par des facteurs liés au mode de financement des entreprises. Pour autant, elle traduit le poids du secteur bancaire dans l’économie française. Or, comme le dit Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, « les banques croissent à l’international, mais elles reviennent toujours chez elles pour mourir ».
Deuxième chiffre qu’il faut avoir à l’esprit : sur ces 8 000
milliards d’euros, 10 % représentent les prêts réalisés par les banques
françaises aux entreprises, tandis que le prêt aux particuliers
représente environ 12 % de leurs engagements. L’économie réelle
bénéficie donc de 22 % du bilan des banques françaises, et une grande
partie du débat d’aujourd’hui consistera à se demander ce qu’il faut
faire des 78 % restants. Certes, une partie de cet argent a une réelle
utilité pour l’économie, mais ce n’est peut-être pas le cas de la
totalité."
_____Vraiment, des micromesures...
______________________________________
- Pour sauver le système financier? Cassons les banques!
- La non-séparation des activités bancaires
-Merci pour les banquiers !
-Qui paie pour les banques sauvées?
- L’aveux d’un Bankster
.
«Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature. Il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance.»
«Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi de leurs opérations spéculatives. J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux. Il sera mis fin aux produits financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l’économie […].» (Le candidat)
___ « J'ai fait quelques erreurs, bien qu’elles ne soient celles pour lesquelles on m’a le plus largement critiqué, [... comme] avoir signé la loi abrogeant la loi Glass-Steagall Act, la loi des années 1930 imposant [la scission des banques] dans des institutions distinctes. » (Bill Clinton, Back to Work, 2011)
_______ « La loi garantit l’essentiel de ce que voulaient les banques. » [François Chaulet, gérant de fonds chez Montségur Finance, 28 novembre 2012, Les Echos]
__________________________ L'union bancaire a failli exister...
Elle, qui était supposée contrer la suprématie des grands groupes bancaires en protégeant les épargnants, où la spéculation non productive joue un rôle majeur, n'est pas à la hauteur, loin de là...
Demain, peut-être, prendra-t-elle une forme plus crédible, sous le contrôle concerté des Etats asservis aux puissances financières. Mais il faudra sans doute d'autres crises pour forcer la main aux politiques.
__Face au projet de réforme bancaire dont on parle tant, faute de vouloir changer les choses, les banques n'ont même pas mal!
La loi bancaire est une réforme minuscule, une coquille vide, comme on le savait.
Elle ne fait pas ce qu'elle prétend être.
Et pourtant, scinder les banques est une priorité, réclamée même par certains libéraux. (1)
_______Selon Finance watch, qui comporte nombre transfuges rebelles de la finance, "le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires est essentiel. Son ambition, comme l’a fort bien exprimé le ministre de l’économie et des finances, est en effet rien moins que de remettre la finance au service de l’économie et non au service d’elle-même, de réformer profondément le secteur, de faire référence en Europe, de refondre notre paysage financier, sans prendre prétexte du poids de la finance et de la complexité de ses enjeux pour nous accommoder de ses défaillances, et de protéger les dépôts des épargnants, mais aussi les contribuables.
Avec de tels objectifs, Finance Watch ne pouvait qu’accueillir avec enthousiasme ce projet de réforme. Pourtant, après analyse détaillée, nous estimons que ce texte, qui s’intitule « loi de séparation », ne sépare rien. Il prétend offrir une protection aux contribuables et aux déposants, mais les protège insuffisamment. Il affirme séparer ou interdire certaines activités, mais sur trois points sur lesquels je reviendrai, ne les sépare pas ou ne les interdit pas vraiment. Enfin, ce texte, qui se veut précurseur en Europe, est en fait en deçà de ce qui se fait ailleurs.
Le projet |
Bien sûr, une partie de cette disproportion peut s’expliquer par d’importantes différences comptables entre les deux systèmes ou par des facteurs liés au mode de financement des entreprises. Pour autant, elle traduit le poids du secteur bancaire dans l’économie française. Or, comme le dit Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, « les banques croissent à l’international, mais elles reviennent toujours chez elles pour mourir ».
_____Vraiment, des micromesures...
______________________________________
- Pour sauver le système financier? Cassons les banques!
- La non-séparation des activités bancaires
-Merci pour les banquiers !
-Qui paie pour les banques sauvées?
- L’aveux d’un Bankster
.
samedi 16 février 2013
Au fil du web
_L'Italie entre Guignol et Machiavel
_ USA: dette vietnamienne
_______Merci Monsanto!
_La République des intouchables:
______"... Comme un air de déjà-vu. En annonçant dimanche la nomination des administrateurs représentant l’État français au nouveau conseil d’EADS, l’agence des participations de l’État a tout sauf créé une surprise. Anne Lauvergeon, ingénieur du Corps des mines et ancienne présidente d’Areva, Jean-Claude Trichet, inspecteur des finances et ancien président de la BCE. Combien de fois n’a-t-on déjà entendu ces noms ? L’affaire semblait si évidente que, dès décembre, la reconduction de Jean-Claude Trichet était considérée comme acquise. Quant à Anne Lauvergeon, la nouvelle organisation actionnariale du groupe aéronautique était à peine annoncée, qu’elle était déjà sur les rangs pour prendre la présidence non exécutive du groupe aéronautique avec le soutien du corps des mines, comme l’avait révélé Mediapart en décembre. Le plus étrange dans ces annonces est qu’elles ne suscitent plus aucune réaction. Comme si elles relevaient de la gestion normale de l’État. François Hollande, qui, dans sa campagne présidentielle, avait promis « le changement » et « la rupture » pour édifier une République exemplaire, a en la matière choisi de ne pas bousculer les usages. Depuis trente ans, les mêmes personnages – presque aucune personnalité nouvelle ne parvient à émerger – circulent, vont et viennent, sortent par la porte et reviennent par la fenêtre, s’échangent les postes et les fonctions, quel que soit leur bilan, quels que soient les gouvernements. Critiquant à tout propos le pouvoir de l’État, ne rêvant souvent que de privatisation, cette nouvelle « noblesse de robe » est pourtant la première à réclamer du même pouvoir charges et privilèges. En attendant peut-être que ceux-ci deviennent héréditaires.
Cette captation d’une partie du pouvoir économique n’est qu’une illustration supplémentaire de la dérive de nos institutions. À ce spectacle, l’avertissement de l’historien Marc Bloch, décrivant dans l’étrange défaite les maux qui avaient conduit à l’effondrement de la République en 1940, revient comme une alarme : « Quelle que soit la nature du gouvernement, le pays souffre si les instruments du pouvoir sont hostiles à l’esprit même des institutions publiques. À une monarchie, il faut un personnel monarchiste. Une démocratie tombe en faiblesse, pour le plus grand mal des intérêts communs, si ses hauts fonctionnaires, formés à la mépriser et, par nécessité de fortune, issus des classes mêmes dont elle a prétendu abolir l’empire, ne la servent qu’à contrecœur. »
__Ah! les fins de mois...
_Air frais ... en bouteille
_SNCF : y'a d'l'abus! Des prix...à Trop Grande Vitesse
_Le mariage de Poutine et de l'Eglise orthodoxe
________Le parti de Poutine veut une loi nationale contre la «propagande homosexuelle»
__Une loi ''homophobe'' à Saint-Pétersbourg
__La guillotine: toute une histoire...
__Ondes électromagnétiques : vers un nouveau scandale sanitaire ?
______Fausses craintes ou vrais dangers?
__Google s'en tire à peu de fais. Une stratégie habile.
______Le risque
__Sapir décrypte la quête de flexibilité
_ USA: dette vietnamienne
_______Merci Monsanto!
_La République des intouchables:
______"... Comme un air de déjà-vu. En annonçant dimanche la nomination des administrateurs représentant l’État français au nouveau conseil d’EADS, l’agence des participations de l’État a tout sauf créé une surprise. Anne Lauvergeon, ingénieur du Corps des mines et ancienne présidente d’Areva, Jean-Claude Trichet, inspecteur des finances et ancien président de la BCE. Combien de fois n’a-t-on déjà entendu ces noms ? L’affaire semblait si évidente que, dès décembre, la reconduction de Jean-Claude Trichet était considérée comme acquise. Quant à Anne Lauvergeon, la nouvelle organisation actionnariale du groupe aéronautique était à peine annoncée, qu’elle était déjà sur les rangs pour prendre la présidence non exécutive du groupe aéronautique avec le soutien du corps des mines, comme l’avait révélé Mediapart en décembre. Le plus étrange dans ces annonces est qu’elles ne suscitent plus aucune réaction. Comme si elles relevaient de la gestion normale de l’État. François Hollande, qui, dans sa campagne présidentielle, avait promis « le changement » et « la rupture » pour édifier une République exemplaire, a en la matière choisi de ne pas bousculer les usages. Depuis trente ans, les mêmes personnages – presque aucune personnalité nouvelle ne parvient à émerger – circulent, vont et viennent, sortent par la porte et reviennent par la fenêtre, s’échangent les postes et les fonctions, quel que soit leur bilan, quels que soient les gouvernements. Critiquant à tout propos le pouvoir de l’État, ne rêvant souvent que de privatisation, cette nouvelle « noblesse de robe » est pourtant la première à réclamer du même pouvoir charges et privilèges. En attendant peut-être que ceux-ci deviennent héréditaires.
Cette captation d’une partie du pouvoir économique n’est qu’une illustration supplémentaire de la dérive de nos institutions. À ce spectacle, l’avertissement de l’historien Marc Bloch, décrivant dans l’étrange défaite les maux qui avaient conduit à l’effondrement de la République en 1940, revient comme une alarme : « Quelle que soit la nature du gouvernement, le pays souffre si les instruments du pouvoir sont hostiles à l’esprit même des institutions publiques. À une monarchie, il faut un personnel monarchiste. Une démocratie tombe en faiblesse, pour le plus grand mal des intérêts communs, si ses hauts fonctionnaires, formés à la mépriser et, par nécessité de fortune, issus des classes mêmes dont elle a prétendu abolir l’empire, ne la servent qu’à contrecœur. »
__Ah! les fins de mois...
_Air frais ... en bouteille
_SNCF : y'a d'l'abus! Des prix...à Trop Grande Vitesse
_Le mariage de Poutine et de l'Eglise orthodoxe
________Le parti de Poutine veut une loi nationale contre la «propagande homosexuelle»
__Une loi ''homophobe'' à Saint-Pétersbourg
__La guillotine: toute une histoire...
__Ondes électromagnétiques : vers un nouveau scandale sanitaire ?
______Fausses craintes ou vrais dangers?
__Google s'en tire à peu de fais. Une stratégie habile.
______Le risque
__Sapir décrypte la quête de flexibilité
vendredi 15 février 2013
Vers la fin des lecteurs?
Les lecteurs ne mourront jamais, mais la lecture est en danger
____________Donc le livre, donc la production littéraire digne de ce nom.
C'est ce qu'affirme l'écrivain américain Philip Roth, qui, sur le tard, prend congé avec l'écriture, qui n'était pas pour lui un métier, mais une passion, assez pessimiste sur le destin du livre dans son pays:
" ...Le nombre de ces gens qui prennent la lecture au sérieux baisse très rapidement. En Amérique, en tous cas, c'est certain.
Les causes de cette désaffection ne se limitent pas à la multitude de distractions de la vie d'aujourd'hui. On est obligé de reconnaître l'immense succès des écrans de toutes sortes. La lecture, sérieuse ou frivole, n'a pas l'ombre d'une chance en face des écrans : d'abord l'écran de cinéma, puis l'écran de télévision, et aujourd'hui l'écran d'ordinateur, qui prolifère : un dans la poche, un sur le bureau, un dans la main, et bientôt, on s'en fera greffer un entre les deux yeux. Pourquoi la vraie lecture n'a-t- elle aucune chance ? Parce que la gratification que reçoit l'individu qui regarde un écran est bien plus immédiate, plus palpable et terriblement prenante. Hélas, l'écran ne se contente pas d'être extraordinairement utile, il est aussi très amusant. Et que pourrions-nous trouver de mieux que de nous amuser ? La lecture sérieuse n'a jamais connu d'âge d'or en Amérique, mais personnellement, je ne me souviens pas d'avoir connu d'époque aussi lamentable pour les livres – avec la focalisation et la concentration ininterrompue que la lecture exige. Et demain, ce sera pire, et encore pire après-demain. Je peux vous prédire que dans trente ans, sinon avant, il y aura en Amérique autant de lecteurs de vraie littérature qu'il y a aujourd'hui de lecteurs de poésie en latin. C'est triste, mais le nombre de personnes qui tirent de la lecture plaisir et stimulation intellectuelle ne cesse de diminuer..."
__On constate effectivement une chute de la lecture aux USA, même celle des journaux est manifeste. Paul Auster partage les préoccupations de Roth.
Cela est largement dû à la dégradation des conditions d'enseignement dans ce pays. Mais pas seulement.
___En France aussi, le niveau de lecture se détériore de manière préoccupante. Les causes sont plurielles.
Perte d'apprentissage, des modèles familiaux, affaissement de l'autorité, des valeurs scolaires, du plaisir du texte surtout, dans une approche scolaire trop formaliste. L'invasion du numérique n'est qu'un indice ou un effet. La capacité d'attention, culturelle, est au coeur du problème ainsi que le rapport aux mots et aux émotions.
Le bon sens semble parfois s'absenter.
C'est la langue qui est en péril, donc une condition essentielle de la culture.
____________Donc le livre, donc la production littéraire digne de ce nom.
Philip Roth |
" ...Le nombre de ces gens qui prennent la lecture au sérieux baisse très rapidement. En Amérique, en tous cas, c'est certain.
Les causes de cette désaffection ne se limitent pas à la multitude de distractions de la vie d'aujourd'hui. On est obligé de reconnaître l'immense succès des écrans de toutes sortes. La lecture, sérieuse ou frivole, n'a pas l'ombre d'une chance en face des écrans : d'abord l'écran de cinéma, puis l'écran de télévision, et aujourd'hui l'écran d'ordinateur, qui prolifère : un dans la poche, un sur le bureau, un dans la main, et bientôt, on s'en fera greffer un entre les deux yeux. Pourquoi la vraie lecture n'a-t- elle aucune chance ? Parce que la gratification que reçoit l'individu qui regarde un écran est bien plus immédiate, plus palpable et terriblement prenante. Hélas, l'écran ne se contente pas d'être extraordinairement utile, il est aussi très amusant. Et que pourrions-nous trouver de mieux que de nous amuser ? La lecture sérieuse n'a jamais connu d'âge d'or en Amérique, mais personnellement, je ne me souviens pas d'avoir connu d'époque aussi lamentable pour les livres – avec la focalisation et la concentration ininterrompue que la lecture exige. Et demain, ce sera pire, et encore pire après-demain. Je peux vous prédire que dans trente ans, sinon avant, il y aura en Amérique autant de lecteurs de vraie littérature qu'il y a aujourd'hui de lecteurs de poésie en latin. C'est triste, mais le nombre de personnes qui tirent de la lecture plaisir et stimulation intellectuelle ne cesse de diminuer..."
__On constate effectivement une chute de la lecture aux USA, même celle des journaux est manifeste. Paul Auster partage les préoccupations de Roth.
Cela est largement dû à la dégradation des conditions d'enseignement dans ce pays. Mais pas seulement.
___En France aussi, le niveau de lecture se détériore de manière préoccupante. Les causes sont plurielles.
Perte d'apprentissage, des modèles familiaux, affaissement de l'autorité, des valeurs scolaires, du plaisir du texte surtout, dans une approche scolaire trop formaliste. L'invasion du numérique n'est qu'un indice ou un effet. La capacité d'attention, culturelle, est au coeur du problème ainsi que le rapport aux mots et aux émotions.
Le bon sens semble parfois s'absenter.
C'est la langue qui est en péril, donc une condition essentielle de la culture.
jeudi 14 février 2013
La dette, encore
La dette, la dette...
__________________Comme la cassette d'Harpagon, on répète frénétiquement son nom...
Elle est au centre des échanges entre économistes, dans des débats souvent divergents.
Certains l'objectivent, la chosifiant, la substantialisant, comme une réalité s'imposant de l'extérieur, comme la parfois pesante dette domestique, avec laquelle l'amalgame est souvent faite, malgré la différence de nature entre les deux.
Beaucoup de confusions, d'aveuglement et d'affolement, autour du problème de la dette, qui finit par prendre, de manière obsessionnelle, le premier plan médiatique, sans que l'on en fasse la génése, la mise en perspective, sans qu'on en démonte les mécanismes économiques et politiques..
Mais la dette mérite-t-elle cet excès de publicité et de dramatisation, même dans les cercles gouvernementaux?
__La priorité de Bercy est de réduire la dette publique.
C'est devenu une priorité, à l'heure de l'euphorie financière, où les marchés font peser leur dictature sur les Etats asservis.
"La crise des années 2008-2012 ne provient pas de la hausse excessive des dépenses, des déficits ou des dettes publics. En 2007, le solde public de l’ensemble des pays de l’OCDE ne présentait qu’un déficit de 1,3% du PIB ; celui de l’ensemble des pays de la zone euro de 0,7%. Les dettes publiques étaient stables, à 40% du PIB pour la dette nette de l’ensemble des pays de l’OCDE (Voir Mathieu et Sterdyniak, 2011). Mais la crise a provoqué une forte hausse des déficits et dettes publics puisque les États ont dû intervenir pour sauver les systèmes financiers, pour soutenir l’activité et ont enregistré une forte baisse de leurs recettes fiscales. La plupart des pays développés ont connu une hausse de leur dette publique nette de l’ordre de 30 points de PIB. En 2012, les déficits des États-Unis et du Royaume-Uni restent de 8,5% du PIB, celui du Japon de 10%, dans la zone euro, le déficit moyen est de 3,3% du PIB, mais il dépasse 6% en Grèce, 8% en Irlande et en Espagne.
Pour les institutions internationales et les marchés financiers, la question essentielle est devenue celle des finances publiques. À partir de 2009, ceux-ci ont exprimé des doutes sur la soutenabilité des dettes publiques et ont réclamé de fortes réductions des déficits budgétaires, même si ceux-ci restaient nécessaires pour soutenir l’activité. Les marchés financiers ont imposé de fortes primes de aux dettes publiques de certains pays de la zone euro, ce qui a contribué à déséquilibrer leurs finances publiques...
Il faut redonner des marges de manœuvre aux politiques budgétaires en prenant des mesures fortes, à l’échelle européenne et mondiale, pour lutter contre l’évasion fiscale, éradiquer les paradis fiscaux et réglementaires et restaurer la capacité des pays à taxer les profits des entreprises multinationales, les hauts revenus et patrimoines. La crise financière a montré que la libéralisation des marchés n’est pas la panacée ; il faut faire reculer la globalisation financière, source d’instabilité économique et de prélèvement excessif de la finance. Ceci nécessite, en particulier, de développer des circuits financiers publics pour utiliser l’épargne longue des ménages afin de financer et orienter les investissements productifs des entreprises dans les secteurs innovants et l’économie verte, afin de soutenir l’activité sans faire gonfler les dettes publiques.
La zone euro a besoin de retrouver les 8 points de PIB perdus du fait de la crise. Au lieu de se polariser sur les soldes publics, les instances européennes devraient présenter une stratégie de sortie de crise, basée sur la reprise de la demande, la consommation comme les dépenses publiques et les investissements porteurs d’avenir. Cette stratégie doit comporter le maintien de bas taux d’intérêt et des déficits publics, tant qu’ils seront nécessaires pour soutenir l’activité..."
________________________
- Dette publique, débat confisqué
__________________Comme la cassette d'Harpagon, on répète frénétiquement son nom...
Elle est au centre des échanges entre économistes, dans des débats souvent divergents.
Certains l'objectivent, la chosifiant, la substantialisant, comme une réalité s'imposant de l'extérieur, comme la parfois pesante dette domestique, avec laquelle l'amalgame est souvent faite, malgré la différence de nature entre les deux.
Beaucoup de confusions, d'aveuglement et d'affolement, autour du problème de la dette, qui finit par prendre, de manière obsessionnelle, le premier plan médiatique, sans que l'on en fasse la génése, la mise en perspective, sans qu'on en démonte les mécanismes économiques et politiques..
Mais la dette mérite-t-elle cet excès de publicité et de dramatisation, même dans les cercles gouvernementaux?
__La priorité de Bercy est de réduire la dette publique.
C'est devenu une priorité, à l'heure de l'euphorie financière, où les marchés font peser leur dictature sur les Etats asservis.
"La crise des années 2008-2012 ne provient pas de la hausse excessive des dépenses, des déficits ou des dettes publics. En 2007, le solde public de l’ensemble des pays de l’OCDE ne présentait qu’un déficit de 1,3% du PIB ; celui de l’ensemble des pays de la zone euro de 0,7%. Les dettes publiques étaient stables, à 40% du PIB pour la dette nette de l’ensemble des pays de l’OCDE (Voir Mathieu et Sterdyniak, 2011). Mais la crise a provoqué une forte hausse des déficits et dettes publics puisque les États ont dû intervenir pour sauver les systèmes financiers, pour soutenir l’activité et ont enregistré une forte baisse de leurs recettes fiscales. La plupart des pays développés ont connu une hausse de leur dette publique nette de l’ordre de 30 points de PIB. En 2012, les déficits des États-Unis et du Royaume-Uni restent de 8,5% du PIB, celui du Japon de 10%, dans la zone euro, le déficit moyen est de 3,3% du PIB, mais il dépasse 6% en Grèce, 8% en Irlande et en Espagne.
Pour les institutions internationales et les marchés financiers, la question essentielle est devenue celle des finances publiques. À partir de 2009, ceux-ci ont exprimé des doutes sur la soutenabilité des dettes publiques et ont réclamé de fortes réductions des déficits budgétaires, même si ceux-ci restaient nécessaires pour soutenir l’activité. Les marchés financiers ont imposé de fortes primes de aux dettes publiques de certains pays de la zone euro, ce qui a contribué à déséquilibrer leurs finances publiques...
Il faut redonner des marges de manœuvre aux politiques budgétaires en prenant des mesures fortes, à l’échelle européenne et mondiale, pour lutter contre l’évasion fiscale, éradiquer les paradis fiscaux et réglementaires et restaurer la capacité des pays à taxer les profits des entreprises multinationales, les hauts revenus et patrimoines. La crise financière a montré que la libéralisation des marchés n’est pas la panacée ; il faut faire reculer la globalisation financière, source d’instabilité économique et de prélèvement excessif de la finance. Ceci nécessite, en particulier, de développer des circuits financiers publics pour utiliser l’épargne longue des ménages afin de financer et orienter les investissements productifs des entreprises dans les secteurs innovants et l’économie verte, afin de soutenir l’activité sans faire gonfler les dettes publiques.
La zone euro a besoin de retrouver les 8 points de PIB perdus du fait de la crise. Au lieu de se polariser sur les soldes publics, les instances européennes devraient présenter une stratégie de sortie de crise, basée sur la reprise de la demande, la consommation comme les dépenses publiques et les investissements porteurs d’avenir. Cette stratégie doit comporter le maintien de bas taux d’intérêt et des déficits publics, tant qu’ils seront nécessaires pour soutenir l’activité..."
________________________
- Dette publique, débat confisqué
Inscription à :
Articles (Atom)