Ça va jazzer

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jeudi 31 octobre 2024

Se faire du blé

 Avec du blé  


              Quand la spéculation s'en mêle...   ______________

Varia

__  Duo 

__ Serviteur

__ Préjugés

__ Limites

__ Huis-clos

__ Discutable

__ Complexité

__ Campagne

__ Détresse                       

__ Orbanisation

__ Bollorisation

__ IA et guerre

__ Obsolescence

__ Exemplarité?

__ Minimisation

__ Grand bazar

__ Douche froide

__ Colère japonaise

__ Comités Théodule   _________________________

mercredi 30 octobre 2024

Savoir encore écrire

 Faut-il s'en inquiéter?

       Une mutation qui interroge...     

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Eloge de la lenteur

Slow down!

        Halte à la vitesse! La vitesse qui nous emporte. Celle qui nous agite, nous  conditionne, nous stresse, nous enfièvre. Celle qui compromet notre rapport pacifié au présent. à nous- mêmes. L'injonction à la rapidité, au coeur de nos sociétés où aucun instant ne doit se perdre, finit par devenir toxique. Elle rompt le relatif équilibre avec nous-même, comme source d'insatisfaction permanente. "Rien ne sert de courir"...Il importe de se déconditionner à tout prix, au coeur de la frénésie ambiante, si nous tenons à quelques valeurs intimes. La lenteur fait gagner du temps.                                         "Une sage lenteur a raison de la hâte" (Th. de Mégare

             "Les seules vérités qui vaillent sont des vérités lentes" (E.Orsenna)
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Tout ce qui doit durer est lent à croître" (L. De Bonald)      Montaigne(Essais) : « Le monde n’est qu’une branloire pérenne. Toutes choses y branlent sans cesse : la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d’Egypte, et du branle public et du leur. La constance même n’est autre chose qu’un branle plus languissant. Je ne puis assurer mon objet. Il va trouble et chancelant, d’une ivresse naturelle. Je le prends en ce point, comme il est, en l’instant que je m’amuse à lui, je ne peins pas l’être, je peins le passage. »

               Lever le pied, d'urgence!    

                                                       C'est la règle aujourd'hui dans beaucoup de domaines, devenue une partie de nous-mêmes. Depuis le début de l'ère industrielle. Et cette course dont nous sommes victimes et acteurs à la fois est un cercle vicieux qui nous épuise. Victimes d'un système qui nous pousse à la performance d'une infinités de tâches que nous jugeons indispensables, même parfois dans nos loisirs, nous avons oublié ce qu'est la lenteur. Un autre rythme maîtrisé, pour une sagesse des pas comptés est à retrouver, favorable à la santé, aussi bien physique que mentale.                                                                Il y a urgence à ralentir. Sortir de la dictature de l'urgence. Changer de rythme.    "La lenteur n’est pas un défaut de vitesse, mais bien plutôt le plus haut degré de résistance à un monde qui s’emballe et cherche à enrôler les hommes dans une course sans fin vers l’accélération."                                                                                            

                                                                 La vitesse est devenue une dimension de plus en plus présente dans la vie quotidienne de nos concitoyens, à des degrés divers, toujours "pressés par le temps", les rythmes imposés par une vie trépidante, vivant montre en main. même dans les loisirs, où l'échappée psychologique hors des contraintes quotidiennes devient problématique, psychologiquement surtout.
   Cette propension/pression tend à envahir tous les aspects de la vie quotidienne et devient une nouvelle manière d'exister. Jusque dans nos rêves. Le domaine du sport n'échappe pas à la règle: toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus haut...
    Prendre son temps apparaît parfois comme culpabilisant. Pas seulement dans l'atelier de confection pakistanais ou l'usine de montage japonais... Nous sommes asservis à une logique de production et de ses dérivés, qui retentit sur tout le reste de la vie. Les nouveau modes de management vont dans ce sens, parfois brutaux, souvent source de souffrances.
      Dans la production de masse depuis le fordisme, le temps est devenu de plus en plus un facteur de productivité, donc de richesse, un aspect de l'organisation du travail et, partant, des loisirs, un mode de vie. C'est les Temps Modernes.
  Nous sommes devenus  prisonniers et malades de la vitesse même devant notre smartphone.
           Gagner du temps, même la finance s'y met: pour le trading haute fréquence, cette guerre 2.0, la milliseconde compte et il n'y a nul repos pour le jeu des algotithmes. Un jeu dangereux, comme dit Krugman.
   Il serait temps de trouver les conditions de rephasage entre notre vie et nos activités. Nos esprits qui tendent à s'emballer, devenant moins disponibles pour l'essentiel. Le  problème est global, économique, civilisationnel.
         Pourtant, l'ébauche de la nécessité d'un autre monde commence à s'esquisser, du moins en pensée, contre cette compression du temps qui n'est pas sans conséquences sur la vie psychologique, sociale et économique, cette " course effrénée aux profits ­immédiats et ses conséquences sur la planète et sur la ­société tout entière. Un monde soumis aux serveurs informatiques et aux algorithmes, qui échappent à tout contrôle, dont l’espace temps n’est plus celui des hommes mais celui des ordinateurs. Un secteur financier qui ne bénéficie qu’à quelques personnes dans le monde. A l'image de l'Américain Thomas Peterffy, fondateur et président d'Interactive Brokers, une entreprise située dans le Connecticut. Ce malin, milliardaire et cynique programmeur informatique, pour qui « le capitalisme reflète la nature intrinsèque de l’Homme », est persuadé que ce modèle ne s’écroulera jamais. « Celui qui aura les meilleurs logiciels aura les meilleures chances de l’emporter sur les autres. »
         L'immédiat et la vitesse sont devenus la norme. L’accélération, notre rythme quotidien. « Mais à quel prix ? Et jusqu’à quand ? » interroge le réalisateur Philippe Borrel  dans son dernier film, L’urgence de ralentir« Ce que nous vivons, appuie l’économiste Geneviève Azam, c’est vraiment la colonisation du temps humain dans toutes ses dimensions – biologique, social, écologique – par le temps économique. C’est un temps vide, sans racine, sans histoire, seulement occupé par la circulation des capitaux ». Directement pointés du doigt, les milieux financiers et la logique d’actionnaires en attente d’une rentabilité immédiate. 
  Parfois jusqu'à la frénésie...    
   Illustration de cette accélération financière et technologique: le trading haute fréquence dans lequel les algorithmes ont remplacé les hommes. « Le marché est un serveur mettant en relation des acheteurs et des vendeurs qui sont désormais des algorithmes, relate Alexandre Laumonier, auteur de 6Un ordre est exécuté au New York Stock Exchange en 37 microsecondes, soit 1350 fois moins de temps qu’il n’en faut pour cligner de l’œil... » Le rythme est désormais dicté par les machines. « Celui qui compressera le temps le plus rapidement possible gagnera la partie », assène le sociologue Douglas Rushkoff. A moins que les catastrophes écologiques, économiques et sociales annoncées ne prennent les devants...
    Le court-termisme et la financiarisation de l'économie sont potentiellement destructeurs des fondamentaux de l'économie elle-même.
         La logique de rentabilité et de compétitivité, propre à l’activité économique (« la concurrence ne dort jamais »), s’étend à tous les domaines de la vie. Le temps libre, d’autant plus précieux qu’il a été "gagné", doit lui aussi être géré efficacement ; mais cette réticence à courir le risque de le dilapider a de lourdes conséquences. Il en résulte un handicap qui, pour le coup, est également partagé du haut en bas de l’échelle sociale : « Pas plus que l’exploiteur, l’exploité n’a guère la chance de se vouer sans réserve aux délices de la paresse », écrit Raoul Vaneigem. Or, « sous l’apparente langueur du songe s’éveille une conscience que le martèlement quotidien du travail exclut de sa réalité rentable » . 
   Rosa ne dit pas autre chose : selon lui, si l’on veut reprendre la main sur le cours de l’histoire individuelle et collective, il faut avant tout se dégager des « ressources temporelles considérables » pour le jeu, l’oisiveté, et réapprendre à « mal » passer le temps, en se désimpliquant de cette logique, où au bout du compte la vie perd sa substance comme le temps perd son poids, sa densité. De s'arrêter souvent au bord du chemin pour se sentir seulement exister.
     Ce qui est en cause, ajoute-t-il, c’est la possibilité de « s’approprier le monde », faute de quoi celui-ci devient « silencieux, froid, indifférent et même hostile » ; il parle d’un « désastre de la résonance dans la modernité tardive ». La chercheuse Alice Médigue, elle aussi, identifie un « phénomène de désappropriation » qui maintient le sujet contemporain dans un état d’étrangeté au monde et à sa propre existence . Avant le règne de l’horloge — que les paysans kabyles des années 1950, rapporte Pierre Bourdieu, appelaient « le moulin du diable » —, les manières de mesurer le temps reliaient d’ailleurs naturellement les êtres humains à leur corps et à leur environnement concret. Les moines birmans, raconte Thompson, se levaient à l’heure où « il y a assez de lumière pour voir les veines de la main » ; à Madagascar, un instant se comptait à l’aune de la « friture d’une sauterelle »
      Parce qu’elle plonge ses racines très profondément dans l’histoire de la modernité, la crise du temps ne se satisfera pas de solutions superficielles. D’où la prudence avec laquelle il faut considérer des initiatives comme le mouvement européen slow — « lent » : Slow Food pour la gastronomie , Slow Media pour le journalisme, Cityslow pour l’urbanisme… 
    Aux Etats-Unis, le penseur Stewart Brand supervise dans le désert du Texas la construction d’une « Horloge du Long Maintenant » censée fonctionner pendant dix mille ans et redonner ainsi à l’humanité le sens du long terme. Le projet perd toutefois de sa poésie lorsqu’on sait qu’il est financé par M. Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon : on doute que ses employés, obligés de cavaler toute la journée dans des entrepôts surchauffés, y puisent un grand réconfort existentiel..."      
    Immense défi que celui qui consiste à s'abstraire de la tyrannie du court-terme, qui est un aspect de la crise que nous vivons, anthropologique autant qu'économique. 
                                                           Est-ce ainsi que les hommes vivent? ♪♫♪

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mardi 29 octobre 2024

Bonheur

 A tout prix ?

                La sérénité?

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Bollorisation médiatique

Un appétit sans mesure

         C'est même une boulimie. Sur la voie d'un empire médiatique. Au service de l'extrême droite. Le groupe Hachette, au riche passé, tombe dans son escarcelle. Il fait partie des princes de la presse. Où s'arrêtera -t-il?... 


            Un homme discret.  On peut lui reconnaître cette vertu. Discret, mais influant. Beaucoup n'en ont même jamais entendu parler. Dans ses propriétés ou sur son yacht, qui ne fait pas dans la demi-mesure, il supervise des réseaux multiples qu'il s'évertue à entretenir. Un homme d'influence. Même s'il ne gagne pas à tous les coups (il a des réserves), il entretient un important réseau et son nom est souvent en filigrane derrière des médias bien connus. Qui possède et influence de grands organes de presse et de télévisions est assuré de faire valoir une ligne éditoriale de son cru. C'est une constante, en France particulièrement, où tous les grands médias sont aux mains de groupes d'intérêt puissants. Monsieur B., héritier de quelqu'un qui est parti de rien, a fait son chemin dans le monde des affaires nationales et internationales et a eu le loisir et le pouvoir de se faire de nombreuses relations, surtout dans la sphère politique. C'est lui surtout que N.Sarkozy a remercié après son élection à la présidence.                                                     ___   La bollorisation des medias, et non des moindres, est en route depuis des années(*) Sans qu'on s'émeuve beaucoup dans les hautes sphères, où le contrôle de la presse, de sa liberté, devrait être un souci légitime et démocratique. Le conservatisme militant favorisant la droite la plus extrême ne devrait pas avoir autant de faveur. Le catholicisme "social" est le moindre souci du mentor breton, qui, petit à petit, fait son nid.  Pour qui vous savez...  


                                                                   (*)   "....Zemmourisation de la politique et bollorisation des médias ne vont pas l’une sans l’autre et, pour comprendre le journaliste néo-maurrassien aux portes du second tour des présidentielles, il faut comprendre le parcours et les visées du corsaire de la finance. 
Éric Zemmour a choisi de nommer sa maison d’(auto-)édition « Rubempré » depuis qu’Albin Michel, qui l’éditait, a fait défaut au candidat. Il se reconnaît sans doute dans ce parcours d’homme de lettres et de journaliste, en quête d’un titre et du pouvoir, la pairie ou un ministère sous la Restauration chez Balzac, la présidence de la République pour l’éditorialiste du Figaro. Mais tout Rubempré a son Vautrin, pour financer et soutenir sa trajectoire médiatique et politique. Nous parlons bien sûr ici de Vincent Bolloré, qui a littéralement installé Éric Zemmour dans le paysage politique français. Bien sûr, Éric Zemmour avait une carrière bien remplie, au Figaro, à RTL et sur le service public (On n’est pas couché), comme sniper et polémiste chargé de faire entendre une voix atypique, perçue alors comme minoritaire, et comme auteur à succès. Mais la surexposition dont il a joui sur CNews a marqué un passage à l’échelle supérieure dans son avènement, puisque lui a été ménagée, à un carrefour d’audience significatif, une heure quotidienne de libres propos dans un Face à l’info, où rien ne lui faisait face. De fait, il y occupait une position qui résiste mal à la définition de simple chroniqueur, puisqu’il était à la fois l’invité principal, le véritable maître des lieux et l’arbitre de tout ce qui se disait sur le plateau, servi par une Christine Kelly habile à lui tendre toutes les perches et sans véritable contradicteur. Il faut donc s’intéresser à celui qui tire les ficelles de cette montée en puissance, tel l’abbé Herrera qui, sur la route d’Angoulême, permit à Lucien de repartir à la conquête de Paris. Zemmourisation de la politique et bollorisation des médias ne vont pas l’une sans l’autre et, pour comprendre le journaliste juif et berbère néo-maurrassien aux portes du second tour des présidentielles, il faut comprendre le parcours et les visées du corsaire catholique et breton de la finance.   _________Il faut d’abord insister sur la surpuissance médiatique qu’a acquise Vincent Bolloré. Il continue, voire parachève aujourd’hui, un parcours sans faute, au moins sur le plan de la stratégie des affaires, dans sa conquête au sein de l’univers médiatique hexagonal, européen et africain. Il n’a fait qu’une bouchée de l’héritier Arnaud Lagardère qui, ayant eu l’imprudence de quitter sa forteresse en forme de commandite que son père lui avait bâtie, n’est visiblement plus le maître à bord. Ne l’a-t-il jamais été ? Après de longues années d’impéritie et de vente à la découpe et pris en tenaille entre ces différents actionnaires (Amber Capital, Bernard Arnaud), il s’est jeté dans les bras, étouffants, de Bolloré. Le capitaine d’industrie se trouve désormais à la tête à la fois de Vivendi (Canal +, C8, CNews), de Lagardère donc (Europe 1, Paris MatchLe Journal du Dimanche) et de Prisma (CapitalGEOFemme actuelle, etc.) qui lui a été revendue par Bertelsmann. On se rappelle aussi ses vues sur M6, désormais promise à TF1, qui fit elle-même jadis l’objet d’une tentative d’OPA. On parle aussi désormais du Figaro et de discussion sur le sujet avec la famille Hersant. Il est même question d’une sortie des affaires africaines, essentiellement le déploiement d’infrastructures surtout portuaires, ferroviaires et routières, pour continuer à privilégier le renforcement des médias au sein du groupe.                                                                                                     Bolloré dispose donc d’un impressionnant arsenal médiatique au moment où se lance la campagne présidentielle française. Face à cette trajectoire irrésistible dans le champ des médias et de l’information, il n’est pas illégitime de se demander de quoi Bolloré est le nom. Son empire se déploie à la fois en radio, dans la télévision de flux, dans les plateformes de contenus et dans la presse. Il s’appuie aussi sur Havas et donc sur le marché publicitaire, qui permet aux médias de vivre, et sur le marché complémentaire de l’édition, dans lequel il occupe une position dominante avec Editis, en passe donc d'absorber Hachette (et qui diffuse le dernier livre d'Éric Zemmour). Son emprise est multiple et massive, ce qui lui donne un pouvoir de frappe exceptionnel. On peut donc considérer qu’un degré supplémentaire est franchi sur la question de la dépendance des médias, de leur financement par de grands groupes et de l’enjeu démocratique que cela constitue. Certes, Vincent Bolloré n’est pas le premier grand capitaliste à investir dans l’information : en quoi diffère-t-il donc de ceux qui l’ont précédé, les Hersant justement ou ses compétiteurs Bouygues (TF1), Altice (NextRadio), LVMH (Les ÉchosLe Parisien) et autres Free dirigé pa Xavier Niel (Le Monde, Nice Matin, Mediawan) ? D’abord, si le paysage français a toujours été contrasté idéologiquement dans la presse écrite, les grands médias de flux comme la télévision restaient plus ou moins liés, pour ceux qui ont été privatisés, à leur origine publique, s’inscrivant davantage dans une certaine recherche de consensus, avec laquelle une chaîne comme CNews a clairement rompu en suivant un modèle à la Fox News. Le patron de Vivendi s’est emparé, à force de patience, de sens des affaires, de coups de force et de ruses, d’un ensemble de médias de masse qu’il oriente du côté de la droite la plus dure. L’absence de barrières éthiques dans les affaires, associée à une évidente intelligence stratégique, ont conduit à son succès, qui permet l’affirmation d’un corpus idéologique sans complexe ni déontologie journalistique.                                                                Mais Vincent Bolloré ne se contente pas de créer des médias proches de sa vision du monde ou d’en acquérir, comme il le fit dans la presse gratuite avec Direct Matin ou en rachetant France catholique. Il s’est beaucoup appliqué à détruire des offres éditoriales avec lesquelles il n’était pas en accord. Il a exercé une sorte de pouvoir sur l’existence même des médias qu’il a acquis, de la mise à mort de l’esprit Canal+ et des Guignols à l’investigation en passant par Le Grand Journal, jusqu’à la mise au pas d’Europe 1, où il a fallu se soumettre ou se démettre, en passant par la transformation de iTélé en CNews. Il crée une offre certes, mais sur les décombres de rédactions qu’il met au pas ou dont il se débarrasse, depuis les cadres dirigeants (qui n’ont pourtant pas toujours la réputation d’avoir le couteau entre les dents, voir la récente éviction d’Hervé Gattegno de Paris Match et du Journal du Dimanche) jusqu'aux journalistes qui, de motions de défiance en grèves, découvrent l’ampleur de leur impuissance. Il s’agit moins de créer une offre nouvelle, tel un Édouard Drumont lançant La Libre Parole, que de brider des contenus ou des orientations à travers les groupes sur lesquels il a pris un pouvoir financier. Ce tropisme de la terre brûlée a conduit d’ailleurs le marché à s’interroger sur la destruction de valeur à laquelle il pouvait conduire et à se demander si l’homme d’affaires préférait ses idées à ses intérêts. Ainsi, ce qui reste de l’esprit Canal+, qui a correspondu à une forme de créativité télévisuelle, a-t-il migré avec succès au sein du groupe TF1, avec Quotidien sur TMC. En réalité, il n’y a nulle indifférence au succès économique, mais ce dernier, acquis avec CNews ou C8, ne va pas sans l’affirmation d’un ligne idéologique marquée. On se rappellera aussi que Bolloré avait une revanche à prendre, tant son entrée dans l’univers des médias télévisuels, à travers le rachat de deux petites chaînes de la TNT (Direct 8 et Direct Star) qu’il avait relancées à sa façon, avait suscité de quolibets en matière éditoriale. Pourtant, c’est en les revendant au groupe et en faisant son cheval de Troie, qu’il prendra le contrôle de Vivendi.                                                                                                                   Sur les ruines d’une offre toujours trop marquée à ses yeux par le gauchisme ou le progressisme ou simplement la dérision, il construit un empire médiatique marqué par des idées ultralibérales qui interdisent toute critique possible des actions de son groupe, en particulier en Afrique, ce qui est souvent la posture des grands médias privés. Mais à cela s’ajoute aussi des idées conservatrices, catholiques, traditionalistes, très ancrées à droite, soutenues par un populisme identitaire et civilisationnel, que portent Éric Zemmour, Pascal Praud ou Sonia Mabrouk. Ces idées s’inscrivent d’abord dans une perspective décliniste, nationaliste, qui fait de l’islam le problème central en France, associé aux questions migratoires et à celles du maintien de l’ordre, et du « wokisme » l’autre grand danger contre lequel il faudrait lutter.  Le groupe médiatique fonctionne d’abord sur une logique de l’affiliation clanique avec les affidés et de règlement de compte et de mise au pas avec ceux qui font mine de s’affranchir d’un unanimisme contraint. L’humour en particulier, quand il prend une forme critique, celui d’un Nicolas Canteloup (Europe 1) ou d’un Sébastien Thoen (Canal+) par exemple, est particulièrement mal supporté. De plus, ce qui naguère prenait la forme de pressions discrètes apparaît désormais au grand jour. L’influence sur les lignes éditoriales, l’absence de « muraille de Chine » entre l’économique et le rédactionnel et le rejet de l’indépendance journalistique sont affichés au nom d’une doctrine libérale assumée de la toute-puissance de celui qui tient les cordons de la bourse. Mais ils le sont aussi au nom d’une vision qui érige les autres médias, en particulier publics, et les autres orientations idéologiques, en particulier à gauche, dans une position monopolistique qui permet de revendiquer la position de la parole bâillonnée et de crier à la dictature du politiquement correct, alors même qu’on occupe une part de voix conséquente et qu’on érige une nouvelle doxa. Cette radicalité conservatrice s’appuie aussi sur une véritable capacité à bousculer les formats, à s’affranchir de la distribution des rôles classiques sur la scène médiatique, en mêlant invités, journalistes et éditorialistes dans une sorte d’unité de pensée qui donne paradoxalement un caractère apaisé à certains plateaux. Le populisme d’expression plus grand public d’un Hanouna sur C8, qui promeut une transgression bien normative et transforme le télévisuel en cours d’école rigolarde et quelquefois cruelle, fait écho à celui, plus savant, d’un Zemmour, qu’il complète. Pourtant, derrière la variété des formes et l’appel au bon sens populaire, c’est bien une pensée réactionnaire, de moins en moins masquée, qui s’avance, en promouvant ici un catholicisme traditionaliste avec la diffusion d’un téléfilm anti-avortement sur C8 ou, là, une hostilité à toute mise en cause de l’Église, avec par exemple le blocage de l’achat du film de François Ozon, Grâce à Dieu, sur l’affaire Preynat. Au demeurant, ce catholicisme à l’ancienne, bien peu républicain, s’accommode parfaitement des valeurs les plus libérales sur le plan économique.                  L’empire Bolloré se livre désormais à une guerre sans merci pour remettre en cause les médias publics. Zemmour, comme Marine Le Pen d’ailleurs, parle de privatisation dans son programme. Ce procès s’instruit sur la base d’une orientation qui serait systématiquement à gauche et/ou proche du pouvoir en place. On assiste à la transformation des débats qui existaient à l’intérieur des grands médias en débats entre les grands médias. Ce mouvement d’opposition prend particulièrement pour cibles France Inter, ses chroniqueurs et ses humoristes, mais aussi certaines émissions de France Télévisions, qui seraient perverties par le politiquement correct.    L’ensemble de ces traits dessine bien une sorte de Rupert Murdoch hexagonal, qui amplifie la mainmise d'acteurs économiques majeurs sur les grands médias, mais qui rompt avec une certaine discrétion feutrée de l’establishment français dans l’influence, affichant frontalement un désir de promouvoir dans l’espace public un modèle à la fois très libéral et très conservateur et d’opérer une sorte de grand remplacement médiatique en mettant à bas les médias publics. La droite a trouvé en lui une ressource clef pour installer ses thématiques dans une position hégémonique à travers un dispositif médiatique puissant. Le sera-t-il assez pour porter Zemmour au pouvoir ?..." [ Merci à Esprit -Souligné par moi ]
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lundi 28 octobre 2024

N'oubliez pas!

    Le dernier?

                 Désynchronisation canine.

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USA: to a civil War?

Vers un basculement?

                                Dans quelques jours, ce peut être un grand virage  aux USA, dans cette campagne électorale su particulière.     Une grande crainte dans beaucoup d'esprits. Va-t-on vers le pire? Demolition Man va-t-il être réélu ou contester sa défaite et entraîner, en pire, un nouvel assaut du Capitole? Dans les deux cas de figure, les jours d'après sont redoutés. Les risques de guerre civile sont évoqués.  "...Donald Trump a annoncé qu’une fois élu, il procéderait à des purges dans la fonction publique, licencierait tous ceux qui l’ont « trahi  » en reconnaissant la victoire de Joe Biden en 2020, et les remplacerait par des fidèles dont la liste est déjà établie. Il a également affirmé qu’il « ne peut pas perdre  ». Sous-entendu  : il n’accepterait pas sa défaite. Verra-t-on ses partisans envahir les bureaux de vote, se lancer de nouveau à l’assaut du Capitole, mieux préparés cette fois pour affronter la police voire l’armée  ? Dans ce pays où circulent près de 400 millions d’armes, où plusieurs présidents ont été assassinés, la question inquiète."   


                                               
Les risques de guerre civile sont aujourd'hui évoqués. "...L’extrême droite aux États-Unis affirme défendre une conception de la démocratie qui est peu démocratique mais dont elle estime qu’elle répond à une forme de confiscation de la démocratie par le Parti démocrate.  
Nous vivons probablement une des périodes les plus dangereuses dans l’histoire des États-Unis, en tout cas pour ma génération, et peut-être même depuis la guerre de Sécession. Désormais, l’autre est considéré comme un danger tel qu’il peut paraître justifiable de l’éliminer. L’extrême droite qui a pris le pouvoir au sein du Parti républicain est habile. Que ce soit en matière éducative ou en nommant des juges, le projet est bien de transformer le pays en profondeur. Si son plan réussit, tout ne sera pas immédiatement visible, beaucoup de choses auront lieu sous la surface, mais cela produira une déflagration digne d’une bombe nucléaire...".     Nous sommes tous concernés. Des heures sombres attendent sans doute les USA. même si le pire n'est pas sûr. Le glissement vers une forme de fascisme renouerait avec un mouvement pas si lointain. Selon l'historien Paxton: "... Je pense qu’il joue, de manière désastreuse, sur de nombreuses rhétoriques et préjugés qui, définitivement s’apparentent à la rhétorique et à la violence des fascistes..."  _________

dimanche 27 octobre 2024

A en perdre la raison

 ''Peu à peu, il devint impossible d’échanger avec quiconque

une parole raisonnable.
Les plus pacifiques,
Les plus débonnaires étaient enivrés par les vapeurs de sang. Des amis que j’avais toujours connus comme des individualistes déterminés s’étaient transformés du jour au lendemain en patriotes fanatiques.
Toutes les conversations se terminaient par de grossières accusations.
Il ne restait dès lors qu’une chose à faire : se replier sur soi-même et se taire aussi longtemps que durerait la fièvre. »
(Le monde d'hier) _________________________________

Petit billet du dimanche

__ Toutoutax

__ Précariat

__ Légalité?

__ Doute

__ Additifs    

__ Censure

__ Risque

__ Suspect

__ Migrations

__ Inégalités

__ Démographie

__ Catacombes

__ Survivalisme

__ Foot foutu?

__ Chers toutous

__ Santé mentale

__ Dématérialisation

__ Poste nourricière

__ Prévisions économiques

      ___ Les dires de Agnès __ Ça continue... L'OMS confirme._ Une "fracture mondiale"

samedi 26 octobre 2024

Point d'histoire

   Une guerre oubliée

                      Oubliée, mais importante

 "...Bien que les forces soviétiques ne soient pas parvenues à traverser la défense finlandaise, ni l'Union soviétique ni la Finlande ne sont sortis du conflit indemnes. Les pertes soviétiques sur le front étaient énormes, et le prestige international du pays en a souffert. Pire encore, les capacités de combat de l'Armée rouge ont été remises en question, encourageant la prise de décision par Hitler de déclencher l'opération Barbarossa..." (Wiki)

                Un hiver si rude en Finlande


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Ces cabinets contestés

 La chut

                 Les pôôvres! Les voilà écartés peu à peu de l'espace politique. Provisoirement? Une chute de plus de 70% en deux ans. Après des années où ils avaient pignon sur l'Elysée et différents ministres. "...Dans le détaille nombre de missions commandées par les ministères n’a en réalité que peu évolué : 4 682 en 2023, contre 4 854 en 2021. Mais leur coût moyen a sensiblement diminué, passant de 55 931 à 15 686 euros, et contribuant à alléger considérablement la facture pour les finances publiques.." Encore un effort!  Nos ministres vont pouvoir commence à penser par eux-mêmes, sans aides externes, en faisant des économies...                                                                               Il est proche le temps où l'Etat déléguait certaines de ses fonctions régaliennes.  Comme si des hauts fonctionnaires n'étaient plus en capacité d'assumer certaines missions essentielles, dans certains domaines-clés comme la santé, l'éducation, etc..; faisant confiance au domaine privé, que l'on charge de gérer ou de mettre en place certaines réformes de fond, surtout dans ce contexte de crise à l'hôpital et à l'école, entre autres. Place à des cabinets de conseil, français mais surtout étrangers, chargés d'introduire de nouvelles méthodes managériales, supposées efficaces, sur le modèle des entreprises privées. Le gouvernent actuel a recouru maintes fois à ces cabinets, à grands frais, et continue à le faire, malgré les dénégations officielles, ce qui pose la question des rapports entre l'intérêt public et certains intérêts privés et met à mal la spécificité de l'intérêt général ainsi que la perméabilité actuelle de l'Etat aux méthodes et aux intérêts du monde des affaires. Le New public Management  devient la règle.                                                                                                                  On pense notamment aux dérives de l'affaire Mackinsey, plusieurs fois pointées notamment par la presse et le Sénat. "...En France, ce nouveau processus ne commence véritablement que dans les années 1990 avec l’introduction des « cercles de qualité » et l’essor de « l’économie de la certification », par le biais d’acteurs divers qui contribuent à la lente légitimation du New Public Management. L’influence du sociologue des organisations Michel Crozier en amont de cette période est considérable, tant dans la presse qu’auprès des politiques. Il préconise – comme nous l’avons montré en étudiant son rapport corédigé avec Joji Watanuki et Samuel Huntington pour la Commission trilatérale – le « remplacement du technocrate par le consultant ». « Aujourd’hui encore, du ministère de l’Éducation nationale à Bercy en passant par le ministère de la Santé ou de la Justice, de grands projets ont été élaborées par ou avec des cabinets de conseil. »...                                        L'Etat n'assume plus certaines de ses plus hautes fonctions. Manque de compétences ou plutôt recherche de solutions libérales, qui ont pourtant souvent montré leurs limites et leurs intérêts sonnant et trébuchant?  Des "abus" reconnaît enfin B. Lemaire, manieur de litotes. Ils étaient partout, pendant longtemps, surtout sous le macronat. Sans doute oeuvrent-ils encore. Leurs "conseils" étaient bien loin d'être neutres, purement techniques. Quand on réfléchit sur un nouveau système scolaire ou hospitalier, il est sûr que les arrière-pensées ne sont pas absentes. Les enjeux sont énormes à ce niveau.  Les dérives présidentielles ont déjà été dénoncées plusieurs fois. Même la très conservatrice Cour des Comptes s'y est mis. Comme le Sénat.                                                                         Faute avouée....peut-elle être pardonnée? Notre Bruno a lâché le morceau: oui, il y a bien eu abus. L'Etat s'est déchargé de certaines de ses fonctions importantes en faisant confiance à des cabinets de conseil privés, qui  ne travaillent pas pour rien et qui n'aiment guère être contrôlés, même dans des matières sensibles comme l'éducation ou la santé, voire plus...C'est une enquête du Sénat qui a officialisé les soupçons. Mais s'agit-il seulement d'"abus"? C'est le principe même de l'interférence du public et du privé qui est en question. Que deviennent les fonctions régaliennes quand des cabinets, dont le profit est le moteur, sont sollicités ainsi. C'est plus que de la négligence ou de la facilité, c'est une illustration (de plus) que l'intérêt général n'est plus une référence absolue, que l'Etat faillit, une forfaiture.                                                                                 


   ____ Le phénomène a duré, même après les critiques sénatoriales La consultocratie  s'est prolongée. Depuis le temps que la pratique s'était installée! Il ne s'agissait pas seulement de conseils techniques occasionnels... Les Infiltrés, traite de la question plusieurs fois débattues  de la place et du pouvoir des firmes de consulting (le plus souvent anglo-saxonnes) qui se sont immiscées au coeur de l'Etat et de beaucoup de ses administrations, surtout depuis les années 1990, dans les sillage des dogmes néolibéraux de R.Reagan et M.Thatcher, selon lesquels "l'Etat est le problème".         Ce que les fonctionnaires de l'Etat français faisaient et savaient faire a été peu à peu délégué à des officines privées, même dans le domaine de la santé, pour repenser les normes et réorganiser la logique de la "gouvernance", plus proche de celle du domaine privé. Avec le souci prioritaire de l'efficacité à courte vue et de l'économie prétendue..alors que ces organismes privés sont grassement payés, pesant lourdement sur les finances publiques.                                                                           "Depuis vingt ans les consultants se sont installés au cœur de l'État. Gestion de la pandémie, stratégie militaire, numérisation de nos services publics...: les cabinets de conseil, pour la plupart anglo-saxons, sont à la manœuvre dans tous les ministères. L'État a payé pour se dissoudre. Ce livre relate ce suicide assisté.    C'est l'histoire d'un putsch progressif, presque rampant, sans effusion de sang mais qui, de l'intérieur, a changé la France. Depuis vingt ans, les consultants se sont installés au cœur de l'État. Gestion de la pandémie, stratégie militaire, numérisation de nos services publics... : les cabinets de conseil, pour la plupart anglo-saxons, sont à la manœuvre dans tous les ministères. On les retrouve même au cœur de nos services de renseignement.      L'histoire de cette infiltration n'a jamais été racontée. Et cette prise de pouvoir encore moins démocratiquement approuvée. Les choses se sont faites par acceptations ou résignations successives. Il ne s'agit en rien d'une conspiration. L'État a été parfaitement consentant. Il a payé pour se dissoudre. Et dépense chaque année toujours plus pour s'effacer. Ce livre relate ce suicide assisté."                       ____Les principaux cabinets comme Mc Kinsey, contribuent fortement à mettre l'Etat en mode start-up, avec la bénédiction de hauts fonctionnaires acquis à la cause, notamment avec l'impulsion sarkozienne et de E. Woerth.                                ____________________________                        

vendredi 25 octobre 2024

Vive le vélo!

 Malgré une cohabitation souvent problématique en ville.

      Surtout à Paris et ses "sauvages"

              Un vrai danger?

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