Les Gaulois sont dans la peine... ♫♪ (sur un air bien connu)
Pauvres Gaulois que nous sommes!
Toujours à recevoir des coups, même de la part d'un Gaulois comme un autre.
Si César admirait le courage des "Gaulois", comme il disait, son compatriote Macro ne fut pas de ce bois-là.
Décidément, l'histoire et les chefs d'Etat ne vont pas ensemble. Rappelons-nous de Sarkozy qui prenait quelques libertés avec notre histoire nationale pour en faire une histoire bling-bling, mieux l'instrumentaliser et galvaniser "son" peuple.
Voilà notre Président, à l'étranger s'il vous plaît, qui décoche courageusement quelques flèches à notre pauvre peuple à forte tête. Comme s'il n'était pas l'un des leurs!...
Il est vrai que nous avons souvent résisté aux pouvoirs en place, jusqu'à aller trucider un roi, à renvoyer de Gaulle à La Boiserie, à ne plus faire confiance à Hollande.
Peuple ingouvernable? Oui sans doute, dans une certaine mesure...Encore heureux bien souvent!
Mais l'essentiel n'est pas là.
Dans son élan, le Président, reprenant un vieux mythe national, fait semblant de croire que les Gaulois auraient existé comme peuple.
Non, les Gaulois n'ont jamais existé, si l'on sort du roman national conforté par Michelet et Lavisse, à l'époque où il fallait faire front à l'ennemi d'Outre-Rhin.
Il y a des mythes qui ont la peau dure, traces de l'enseignement d'antan, mais peu à la hauteur d'une érudit déclaré comme Emmanuel.
Il serait encore difficile de l'évoquer, même à titre déclaré ironique pour une succès populaire facile et une critique à distance.
On a les références que l'on peut.
Astérix n'a rien arrangé et Macron n'est pas une assurance tout risque, malgré le génie qu'il veut incarner. Par Toutatis, revenons à plus de sérieux!
La Gaule est une invention des Romains, ça commence à se savoir.
Le récit "gaulois" est relativement récent.
Qu'on se le dise, jusqu'aux confins du Danemark...
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CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus]
Ça va jazzer
https://www.jazzradio.fr/
vendredi 31 août 2018
jeudi 30 août 2018
Lobbies, lobbying
Ils ont omniprésents.
Et ont parfois pignon sur rue.
Parfois, ils sont juste admis, sous certaines conditions et plus ou moins contrôlés.
Parfois, ils sont juste admis, sous certaines conditions et plus ou moins contrôlés.
Agir de manière occulte et indirecte fait partie de leur stratégie habituelle.
Dans les débats et les prises de décision politiques, l'intérêt général n'est pas leur souci.
Ils font valoir des causes, mais essentiellement privées, comme les maîtres de forge en France à une certaine époque, comme les puissants groupes pharmaceutiques, comme la NRA aux USA, dont les pouvoirs d'influence sont énormes.
Que ce soit pour contribuer à orienter des choix économiques ou des choix politiques. .Eisenhower déplorait la puissance des lobbies de l'armement à une époque. Certains aujourd'hui aux USA remettent en cause les trop puissants lobbies pro-israëlien..
Les "visiteurs" s'insèrent là où il est possible de faire valoir les intérêts de leur groupe, que ce soit à Washington, à Bruxelles ou à Paris. Ils savent se faire discrets et neutres. Le "conseil" et la ruse sont leurs armes de prédilection, comme il était rappelé hier soir dans l'émission C'est dans l'air.
C'est l'indépendance des pouvoirs ou du pouvoir qui peut être mis en question, par des conseillers non dénués d'arrière-pensées. On a connu le poids les cigarettiers en matière de désinformation, notamment.
C'est la démocratie qui est là en question, dans certains choix essentiels dans des débats qui ne sont pas toujours de seconde zône, comme les problèmes énergétiques ou ceux de la santé...
Ils ont des dons et des moyens pour s'imposer et pour flatter, afin d'emporter une décision, lors d'un amendement qu'ils inspirent ou une décision finale qu'il ont largement contribué à façonner.
Malgré parfois les sanctions possibles, ils continuent de manière toujours plus subtile. Et, en dépit d'une déontologie de façade, le phénomène n'est pas près de disparaître, tant qu'une commission de surveillance, spécialement affectée à des tâches de contrôles spécifiques n'a pas été mise en place. pour veiller au grain.. Transparency international ne peut pas tout faire.
Ils ont plusieurs visages et ne sont pas toujours facilement détectables. Bref la lutte contre la puissance souvent occulte les lobbies est loin d'être terminée.
Ils tiennent souvent des pays entiers par des biais détournés, parfois invisibles.
Comme une hydre à plusieurs têtes, le phénomène tend à resurgir sans cesse. Tant qu'il y aura conflit entre intérêt général et certains intérêts privés, tant qu'il n'y aura pas d'organe régulateur efficace.
Les "visiteurs" s'insèrent là où il est possible de faire valoir les intérêts de leur groupe, que ce soit à Washington, à Bruxelles ou à Paris. Ils savent se faire discrets et neutres. Le "conseil" et la ruse sont leurs armes de prédilection, comme il était rappelé hier soir dans l'émission C'est dans l'air.
C'est l'indépendance des pouvoirs ou du pouvoir qui peut être mis en question, par des conseillers non dénués d'arrière-pensées. On a connu le poids les cigarettiers en matière de désinformation, notamment.
C'est la démocratie qui est là en question, dans certains choix essentiels dans des débats qui ne sont pas toujours de seconde zône, comme les problèmes énergétiques ou ceux de la santé...
Ils ont des dons et des moyens pour s'imposer et pour flatter, afin d'emporter une décision, lors d'un amendement qu'ils inspirent ou une décision finale qu'il ont largement contribué à façonner.
Malgré parfois les sanctions possibles, ils continuent de manière toujours plus subtile. Et, en dépit d'une déontologie de façade, le phénomène n'est pas près de disparaître, tant qu'une commission de surveillance, spécialement affectée à des tâches de contrôles spécifiques n'a pas été mise en place. pour veiller au grain.. Transparency international ne peut pas tout faire.
Ils ont plusieurs visages et ne sont pas toujours facilement détectables. Bref la lutte contre la puissance souvent occulte les lobbies est loin d'être terminée.
Ils tiennent souvent des pays entiers par des biais détournés, parfois invisibles.
Comme une hydre à plusieurs têtes, le phénomène tend à resurgir sans cesse. Tant qu'il y aura conflit entre intérêt général et certains intérêts privés, tant qu'il n'y aura pas d'organe régulateur efficace.
- Le lobbying à Bruxelles : une menace pour la démocratie ?
--Les lobbies, instrument de la démocratie ?
-Lobbying au Parlement Européen : l’heure des comptes |
--Les lobbies, instrument de la démocratie ?
-Lobbying au Parlement Européen : l’heure des comptes |
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mercredi 29 août 2018
Les (grandes) vacances
De Mr Hulot.
On pouvait s'y attendre.
Après les petites vacances, viennent les grandes, avant les définitives sans doute.
L'homme d'Ushuaïa s'est retiré sans tambours ni trompettes.
Mais qu'était-il allé faire dans cette galère? Jusqu'au burn-ourt?...disent des mauvaises langues...
Son retrait à un moment donné semblait bien programmé.
Comment peut-on concilier écologie véritable et bien pensée, à la hauteur des enjeux planétaires mieux connus, même partiels, et libéralisme à tout va, même au coeur d'une Cop 21 servant peu ou prou d'alibi, de bonne conscience, greenwashing aidant? La doctrine du en même temps ne marche pas.
Si, sur certains dossiers, comme ND des Landes, il a pu contribuer à un compromis inattendu, sur la question du glyphosate et d'autres, il a dû céder partiellement aux rudes pressions de lobbyistes, qui ont pignon sur certaines institutions. Ils ont dicté leur loi.
On ne peut rien faire, Mr le Ministre...
Sur la question guyanaise de la Montagne d'or, la question reste entière.
Le fameux pacte écologique a du plomb dans l'aile.
Les ambiguïtés de Jupiter, qui en promet trop, devait un jour se heurter à une logique qui n'est pas la sienne et celle de ceux qu'il représente. C'est la fin de la séduction, sur ce plan là aussi. Le maître des horloges est pris de court.
La caution écolo ne pouvait pas s'éterniser, malgré les retentissantes promesses et le prétentieux mot d'ordre antitrumpien: Make the planet great again.
Les limites d'une écologie bien comprise ont bien fini par apparaître, quand le développement durable n'est pas compatible avec une production économique myope, sans fin et généralisée, droguée à la croissance devenue une fin en soi.
La question est plus que jamais posée: le capitalisme tel qu'il fonctionne est-il compatible avec une écologie ouverte?
Comme le résume E. Tellier:
.....La voix est blanche, sans aspérités, sans souffle – sinon le souffle fébrile des derniers pas avant le saut dans le vide. Et puis enfin la délivrance : « J’ai décidé de quitter le gouvernement. […] C’est une décision entre moi et moi. » De ce moment de radio assez inouï – un ministre d’Etat jette l’éponge en direct, sans avoir prévenu le chef du gouvernement ni le président de la République –, on retiendra surtout ce sentiment, palpable, audible, d’un déséquilibre devenu intenable. Perché mille mètres au-dessus du long fleuve intranquille où barbotent les professionnels de la politique, Nicolas-le-funambule tient dans une main les trophées symboliques glanés depuis sa nomination (« numéro 3 du gouvernement », « excellentes relations personnelles avec le président »…), et dans l’autre les lourds dossiers plombés (glyphosate, sortie du nucléaire, réglementation de la chasse, n’en jetez plus) qui auront eu raison de sa détermination. Petits mots d’amour contre lourds renoncements : forcément, à un moment, ça tangue trop fort… Alors, aux journalistes de France Inter interloqués, Hulot annonce qu’il quitte le petit cirque macronien. Marre de faire semblant d’y croire, là-haut sur son fil. Il le fait sans masquer une émotion qu’on imagine immense, mais avec énormément de dignité et de hauteur de vue....
_____
-Echec flagrant du néolibéralisme vert:
...C’était la promesse que faisait Emmanuel Macron et qui avait séduit un certain nombre d’écologistes : il est possible de gérer la transition écologique en poursuivant des politiques économiques « orthodoxes ». Dans cette logique, la concurrence mondiale et le marché ne sont pas les ennemis de l’écologie, mais des alliés. Les entreprises, soumises à la demande sociale du marché et encadrées par la régulation bienveillante de l’État (on oublie souvent que le néolibéralisme, à la différence de sa version « manchestérienne » classique, théorise le rôle d’encadrement du marché par l’État), seront contraintes de relever ce défi. Cette vision s’est traduite dans le projet de loi Pacte où l’article 1833 du code civil a été modifié (avec l’appui de Nicolas Hulot) pour établir qu’une société est gérée dans l’intérêt de ses associés « en prenant en compte les enjeux sociaux et environnementaux ». Tout y est : faire des profits, oui, mais en respectant l’environnement...
.... le néolibéralisme d’Emmanuel Macron a beau avoir été verdi, il n’en reste pas moins dirigé par la nécessité d’augmenter les profits et d’élargir la place de la logique de marché. Or cette logique réduit souvent la bonne conscience écologique à une simple façade. Pour une raison simple : la question environnementale suppose des investissements de très long terme, des changements majeurs de comportement et une renonciation à des pratiques fort rentables. Dans un système où le profit immédiat domine, parce qu’il faut le redistribuer, ces évolutions sont inacceptables. La pression sur les dirigeants est d’autant plus forte que la machine financière et la concurrence internationale menacent de faire partir les investissements dans des zones moins régulées. Au bout du compte, il faut ménager les profits et donc réduire en permanence ses exigences écologiques. L’importance des lobbies sur la construction des politiques, finalement dénoncée par Nicolas Hulot ce 28 août, est un symptôme de cette situation. Mais un article récent du Monde rappelait que le gouvernement Philippe devançait souvent les vœux des lobbies industriels. Dans la logique d’Emmanuel Macron, la nécessité du profit, la volonté de préserver les entreprises domine tout le reste, y compris la bonne conscience écologique. À chaque problème, le ministre s’est donc trouvé face au mur d’un pseudo-réalisme économique où l’on oppose les emplois et les investissements existants à une urgence écologique que l’on renvoie à plus tard. C’est bien pour cela qu’il a perdu la quasi-totalité de ses arbitrages. Mais ce « réalisme » est une construction idéologique, celle d’une soumission à un ordre économique dominé par les marchés, qui permet de vaincre cet autre réalisme, celui de la conscience de la destruction progressive de la planète...
.Dans son entretien à Forbes publié le 1er mai dernier, Emmanuel Macron a résumé en une phrase sa vision du monde : « Les gens ont le droit d’investir où ils veulent. » Dès lors, le rôle de l’État consiste à les attirer. Et comment mieux les attirer que par des incitations fiscales ? Ici se noue un problème que Nicolas Hulot a, du reste, décrit dans son entretien à France Inter. Ces incitations fiscales coûtent cher, très cher : 5 milliards d’euros pour réduire l’ISF et mettre en place le PFU, 20 milliards d’euros de CICE avec une double année prévue en 2019. Ce sont autant de fonds qui échappent aux nécessaires investissements dans la transition écologique. L’État ne peut s’offrir le luxe d’attirer les investisseurs avec des cadeaux fiscaux et d’investir dans l’écologie. Pourquoi ? Nicolas Hulot évoque les critères de Maastricht et il a raison ; mais au-delà, il y a la nécessité pour l’État de se financer sur les marchés et donc de garantir sa capacité de remboursement à ses créanciers. Or l’aspect tragique de ce néolibéralisme vert, c’est précisément que la construction financière et économique globale induit que seule la puissance publique est capable de sortir de la logique de court terme et de rentabilité immédiate pour investir dans cette transition écologique. La capacité des marchés financiers, de plus en plus enfermés sur eux-mêmes, à générer du profit rapide et immense détruit l’attractivité de l’investissement long. La crise de 2008 y a finalement été vite effacée, avec l’appui des banques centrales. Et face à une telle concurrence, compter sur le marché pour financer la transition écologique est une illusion profonde. Plusieurs économistes ont mis cette réalité en avant, à commencer par Gaël Giraud, aujourd’hui économiste en chef de l’AFD et qui a été longtemps un proche de Nicolas Hulot, dans son ouvrage de 2011 L’Illusion financière. Le piège se referme alors : l’État s’affaiblit financièrement pour attirer des investisseurs qui n’investiront pas dans la transition écologique et ne peut alors y investir lui-même. Un ministre confronté à une telle logique ne peut que trouver des portes fermées à chaque instant. Il se doit alors d’accepter quelques belles absurdités, comme une politique d’attractivité de la finance spéculative londonienne ou la volonté de faire de la France une place forte des cryptoactifs, ces produits hautement consommateurs d’énergie et qui ne financent rien. Pendant que Nicolas Hulot perdait ses arbitrages, Édouard Philippe et Bruno Le Maire faisaient la cour à la finance londonienne et aux spéculateurs de Bitcoins. Et les deux faits ne sont pas indépendants, ils sont étroitement liés. Certes, comme le soulignent dans une tribune récente Alain Grandjean et Gaël Giraud, la solution existe : elle consisterait à exclure les investissements publics des critères de Maastricht. Cette proposition, portée sans succès par Matteo Renzi en 2014, ne l’est pas au niveau européen par un Emmanuel Macron soucieux avant tout d’obtenir des brevets de bonne gestion de la part d’Angela Merkel et qui porte désormais un projet européen évitant les sujets qui fâchent. Une autre solution existerait : il manque 10 à 20 milliards d’euros par an pour financer la transition écologique. C’est l’équivalent du CICE. Bien employé, ceci créerait sans doute plus d’emplois que ce dispositif qui n’en a guère créé. Mais alors il faudrait accepter de sortir de la logique de compétition fiscale. Là non plus, Emmanuel Macron n’y est pas prêt. Dans un tel contexte, reste alors à un ministre de la transition écologique à accepter sa défaite et un investissement écologique trop faible ou à lutter pour obtenir des arbitrages en sa faveur. Mais ce sera forcément au détriment des dépenses sociales ou du portefeuille de ceux qui, notamment dans les zones rurales, sont dépendants de véhicules. C’est ce qui s’est passé avec l’augmentation brutale des taxes sur les carburants en début d’année. L’écologie devient ainsi une force sociale répressive pour une partie de la population, dont le ressentiment sera d’autant plus vif que, en raison de la préservation de l’industrie et de la pression constante sur le budget, une telle politique est, in fine, vouée à l’échec. Ce qui apparaît alors, c’est que le néolibéralisme, dans sa lutte contre l’État social et sa volonté de soumettre la puissance publique à la discipline de marché, est le principal ennemi de la cause écologique.
Le néolibéralisme vert a un avantage considérable : celui d’une apparence de réalisme et de facilité. Le système économique n’est pas remis en cause, il évolue lentement mais sûrement vers une forme écologique. Mais cette apparence est un mirage qui mène à des impasses. En réalité, le libéralisme vert est l’usine Potemkine du capitalisme contemporain : l’écologie de sa façade cache un mécanisme qui irrémédiablement conduit au statu quo destructeur actuel. Il n’y a pas de hasard à ce que la situation écologique se dégrade de plus en plus vite, alors que la conscience écologique est désormais fort répandue : c’est parce que la logique néolibérale destructrice demeure et se renforce. Il n’y aura donc pas de salut pour la planète tant que cette logique perdurera. Il n’est en réalité pas possible de gérer sérieusement la transition écologique sans en faire non pas une partie, mais le cœur d’une politique économique. Ceci suppose de prendre à bras-le-corps la question des biens communs et d’en tirer les conséquences en termes de comptabilité privée et publique en intégrant ce risque écologique. Ce sont les enseignements essentiels que Nicolas Hulot, et avec lui bien des Français, aura tirés de son année dans ce gouvernement. Reste à savoir si l'ancien ministre en aura retenu la leçon.__________________
On pouvait s'y attendre.
Après les petites vacances, viennent les grandes, avant les définitives sans doute.
L'homme d'Ushuaïa s'est retiré sans tambours ni trompettes.
Mais qu'était-il allé faire dans cette galère? Jusqu'au burn-ourt?...disent des mauvaises langues...
Son retrait à un moment donné semblait bien programmé.
Comment peut-on concilier écologie véritable et bien pensée, à la hauteur des enjeux planétaires mieux connus, même partiels, et libéralisme à tout va, même au coeur d'une Cop 21 servant peu ou prou d'alibi, de bonne conscience, greenwashing aidant? La doctrine du en même temps ne marche pas.
Si, sur certains dossiers, comme ND des Landes, il a pu contribuer à un compromis inattendu, sur la question du glyphosate et d'autres, il a dû céder partiellement aux rudes pressions de lobbyistes, qui ont pignon sur certaines institutions. Ils ont dicté leur loi.
On ne peut rien faire, Mr le Ministre...
Sur la question guyanaise de la Montagne d'or, la question reste entière.
Le fameux pacte écologique a du plomb dans l'aile.
Les ambiguïtés de Jupiter, qui en promet trop, devait un jour se heurter à une logique qui n'est pas la sienne et celle de ceux qu'il représente. C'est la fin de la séduction, sur ce plan là aussi. Le maître des horloges est pris de court.
La caution écolo ne pouvait pas s'éterniser, malgré les retentissantes promesses et le prétentieux mot d'ordre antitrumpien: Make the planet great again.
Les limites d'une écologie bien comprise ont bien fini par apparaître, quand le développement durable n'est pas compatible avec une production économique myope, sans fin et généralisée, droguée à la croissance devenue une fin en soi.
La question est plus que jamais posée: le capitalisme tel qu'il fonctionne est-il compatible avec une écologie ouverte?
Comme le résume E. Tellier:
.....La voix est blanche, sans aspérités, sans souffle – sinon le souffle fébrile des derniers pas avant le saut dans le vide. Et puis enfin la délivrance : « J’ai décidé de quitter le gouvernement. […] C’est une décision entre moi et moi. » De ce moment de radio assez inouï – un ministre d’Etat jette l’éponge en direct, sans avoir prévenu le chef du gouvernement ni le président de la République –, on retiendra surtout ce sentiment, palpable, audible, d’un déséquilibre devenu intenable. Perché mille mètres au-dessus du long fleuve intranquille où barbotent les professionnels de la politique, Nicolas-le-funambule tient dans une main les trophées symboliques glanés depuis sa nomination (« numéro 3 du gouvernement », « excellentes relations personnelles avec le président »…), et dans l’autre les lourds dossiers plombés (glyphosate, sortie du nucléaire, réglementation de la chasse, n’en jetez plus) qui auront eu raison de sa détermination. Petits mots d’amour contre lourds renoncements : forcément, à un moment, ça tangue trop fort… Alors, aux journalistes de France Inter interloqués, Hulot annonce qu’il quitte le petit cirque macronien. Marre de faire semblant d’y croire, là-haut sur son fil. Il le fait sans masquer une émotion qu’on imagine immense, mais avec énormément de dignité et de hauteur de vue....
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-Echec flagrant du néolibéralisme vert:
...C’était la promesse que faisait Emmanuel Macron et qui avait séduit un certain nombre d’écologistes : il est possible de gérer la transition écologique en poursuivant des politiques économiques « orthodoxes ». Dans cette logique, la concurrence mondiale et le marché ne sont pas les ennemis de l’écologie, mais des alliés. Les entreprises, soumises à la demande sociale du marché et encadrées par la régulation bienveillante de l’État (on oublie souvent que le néolibéralisme, à la différence de sa version « manchestérienne » classique, théorise le rôle d’encadrement du marché par l’État), seront contraintes de relever ce défi. Cette vision s’est traduite dans le projet de loi Pacte où l’article 1833 du code civil a été modifié (avec l’appui de Nicolas Hulot) pour établir qu’une société est gérée dans l’intérêt de ses associés « en prenant en compte les enjeux sociaux et environnementaux ». Tout y est : faire des profits, oui, mais en respectant l’environnement...
.... le néolibéralisme d’Emmanuel Macron a beau avoir été verdi, il n’en reste pas moins dirigé par la nécessité d’augmenter les profits et d’élargir la place de la logique de marché. Or cette logique réduit souvent la bonne conscience écologique à une simple façade. Pour une raison simple : la question environnementale suppose des investissements de très long terme, des changements majeurs de comportement et une renonciation à des pratiques fort rentables. Dans un système où le profit immédiat domine, parce qu’il faut le redistribuer, ces évolutions sont inacceptables. La pression sur les dirigeants est d’autant plus forte que la machine financière et la concurrence internationale menacent de faire partir les investissements dans des zones moins régulées. Au bout du compte, il faut ménager les profits et donc réduire en permanence ses exigences écologiques. L’importance des lobbies sur la construction des politiques, finalement dénoncée par Nicolas Hulot ce 28 août, est un symptôme de cette situation. Mais un article récent du Monde rappelait que le gouvernement Philippe devançait souvent les vœux des lobbies industriels. Dans la logique d’Emmanuel Macron, la nécessité du profit, la volonté de préserver les entreprises domine tout le reste, y compris la bonne conscience écologique. À chaque problème, le ministre s’est donc trouvé face au mur d’un pseudo-réalisme économique où l’on oppose les emplois et les investissements existants à une urgence écologique que l’on renvoie à plus tard. C’est bien pour cela qu’il a perdu la quasi-totalité de ses arbitrages. Mais ce « réalisme » est une construction idéologique, celle d’une soumission à un ordre économique dominé par les marchés, qui permet de vaincre cet autre réalisme, celui de la conscience de la destruction progressive de la planète...
.Dans son entretien à Forbes publié le 1er mai dernier, Emmanuel Macron a résumé en une phrase sa vision du monde : « Les gens ont le droit d’investir où ils veulent. » Dès lors, le rôle de l’État consiste à les attirer. Et comment mieux les attirer que par des incitations fiscales ? Ici se noue un problème que Nicolas Hulot a, du reste, décrit dans son entretien à France Inter. Ces incitations fiscales coûtent cher, très cher : 5 milliards d’euros pour réduire l’ISF et mettre en place le PFU, 20 milliards d’euros de CICE avec une double année prévue en 2019. Ce sont autant de fonds qui échappent aux nécessaires investissements dans la transition écologique. L’État ne peut s’offrir le luxe d’attirer les investisseurs avec des cadeaux fiscaux et d’investir dans l’écologie. Pourquoi ? Nicolas Hulot évoque les critères de Maastricht et il a raison ; mais au-delà, il y a la nécessité pour l’État de se financer sur les marchés et donc de garantir sa capacité de remboursement à ses créanciers. Or l’aspect tragique de ce néolibéralisme vert, c’est précisément que la construction financière et économique globale induit que seule la puissance publique est capable de sortir de la logique de court terme et de rentabilité immédiate pour investir dans cette transition écologique. La capacité des marchés financiers, de plus en plus enfermés sur eux-mêmes, à générer du profit rapide et immense détruit l’attractivité de l’investissement long. La crise de 2008 y a finalement été vite effacée, avec l’appui des banques centrales. Et face à une telle concurrence, compter sur le marché pour financer la transition écologique est une illusion profonde. Plusieurs économistes ont mis cette réalité en avant, à commencer par Gaël Giraud, aujourd’hui économiste en chef de l’AFD et qui a été longtemps un proche de Nicolas Hulot, dans son ouvrage de 2011 L’Illusion financière. Le piège se referme alors : l’État s’affaiblit financièrement pour attirer des investisseurs qui n’investiront pas dans la transition écologique et ne peut alors y investir lui-même. Un ministre confronté à une telle logique ne peut que trouver des portes fermées à chaque instant. Il se doit alors d’accepter quelques belles absurdités, comme une politique d’attractivité de la finance spéculative londonienne ou la volonté de faire de la France une place forte des cryptoactifs, ces produits hautement consommateurs d’énergie et qui ne financent rien. Pendant que Nicolas Hulot perdait ses arbitrages, Édouard Philippe et Bruno Le Maire faisaient la cour à la finance londonienne et aux spéculateurs de Bitcoins. Et les deux faits ne sont pas indépendants, ils sont étroitement liés. Certes, comme le soulignent dans une tribune récente Alain Grandjean et Gaël Giraud, la solution existe : elle consisterait à exclure les investissements publics des critères de Maastricht. Cette proposition, portée sans succès par Matteo Renzi en 2014, ne l’est pas au niveau européen par un Emmanuel Macron soucieux avant tout d’obtenir des brevets de bonne gestion de la part d’Angela Merkel et qui porte désormais un projet européen évitant les sujets qui fâchent. Une autre solution existerait : il manque 10 à 20 milliards d’euros par an pour financer la transition écologique. C’est l’équivalent du CICE. Bien employé, ceci créerait sans doute plus d’emplois que ce dispositif qui n’en a guère créé. Mais alors il faudrait accepter de sortir de la logique de compétition fiscale. Là non plus, Emmanuel Macron n’y est pas prêt. Dans un tel contexte, reste alors à un ministre de la transition écologique à accepter sa défaite et un investissement écologique trop faible ou à lutter pour obtenir des arbitrages en sa faveur. Mais ce sera forcément au détriment des dépenses sociales ou du portefeuille de ceux qui, notamment dans les zones rurales, sont dépendants de véhicules. C’est ce qui s’est passé avec l’augmentation brutale des taxes sur les carburants en début d’année. L’écologie devient ainsi une force sociale répressive pour une partie de la population, dont le ressentiment sera d’autant plus vif que, en raison de la préservation de l’industrie et de la pression constante sur le budget, une telle politique est, in fine, vouée à l’échec. Ce qui apparaît alors, c’est que le néolibéralisme, dans sa lutte contre l’État social et sa volonté de soumettre la puissance publique à la discipline de marché, est le principal ennemi de la cause écologique.
Le néolibéralisme vert a un avantage considérable : celui d’une apparence de réalisme et de facilité. Le système économique n’est pas remis en cause, il évolue lentement mais sûrement vers une forme écologique. Mais cette apparence est un mirage qui mène à des impasses. En réalité, le libéralisme vert est l’usine Potemkine du capitalisme contemporain : l’écologie de sa façade cache un mécanisme qui irrémédiablement conduit au statu quo destructeur actuel. Il n’y a pas de hasard à ce que la situation écologique se dégrade de plus en plus vite, alors que la conscience écologique est désormais fort répandue : c’est parce que la logique néolibérale destructrice demeure et se renforce. Il n’y aura donc pas de salut pour la planète tant que cette logique perdurera. Il n’est en réalité pas possible de gérer sérieusement la transition écologique sans en faire non pas une partie, mais le cœur d’une politique économique. Ceci suppose de prendre à bras-le-corps la question des biens communs et d’en tirer les conséquences en termes de comptabilité privée et publique en intégrant ce risque écologique. Ce sont les enseignements essentiels que Nicolas Hulot, et avec lui bien des Français, aura tirés de son année dans ce gouvernement. Reste à savoir si l'ancien ministre en aura retenu la leçon.__________________
mardi 28 août 2018
Construire, démanteler...
Brennelis :
C'est une masse de béton gris improbable au milieu des Monts d'Arrée
Une présence qui dure, inerte en apparence, mais où l'on continue à s'activer, loin des rares regards curieux. On finirait par oublier son existence et sa banalité triste ne suscite que peu d'interrogations pour le passant ordinaire
C'est Brennilis, la centrale nucléaire de première génération mise en arrêt depuis 1985 et toujours en cours de démantèlement. Cela peut durer encore bien longtemps.
Après seulement 18 ans d'activité et bien des surprises et des dysfonctionnements, un démantèlement fut décidé, qui devait servir de vitrine, mais qui fut plein de surprises, d'incertitudes et de rebondissements. Une opération qui paraît interminable, même si on l'annonce régulièrement en bonne voie. En 2040 tout de même....
Le site de Creys-Malville, supposé super-générateur miracle à l'époque de Giscard, fut vite arrêté tant pour des raisons techniques que politiques. On ne sait quand se terminera l'énorme chantier de démantèlement.
A Chooz, les choses se passent plus classiquement, mais c'est souvent l'improvisation, comme si rien n'avait été vraiment anticipé. Peut-être en 2030, une partie essentielle des travaux complexes sera arrivé à terme.. Mais il reste bien des incertitudes.
Il restera toutes les autres centrales dans les prochaines années, qui n'ont pas une vie éternelle, même si on en prolonge le fonctionnement, pas toujours dans les meilleures conditions.
Un travail pharaonique qui durera des décennies, pas vraiment anticipé et non provisionné, contrairement à ce qu l'on avait voulu nous faire croire à une certaine époque. Des opérations longues et complexes, parfois pleines d'incertitudes.
Une tâche immense qui atteindra des dizaines de milliards, sans possibilité de chiffrer avec certitude le coût de chantiers qui ne sont jamais de routine.
Le rapport de l'assemblée nationale donne à réfléchir. Des failles à plusieurs niveaux.
Le chantier de Flamanville ne porte pas à l'optimisme quant à l'avenir du nucléaire.
On ne prend pas la voie d'une réflexion de fond, alors que l'Italie et d'autres pays ont déjà tranché.
Cela risque de durer.
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C'est une masse de béton gris improbable au milieu des Monts d'Arrée
Une présence qui dure, inerte en apparence, mais où l'on continue à s'activer, loin des rares regards curieux. On finirait par oublier son existence et sa banalité triste ne suscite que peu d'interrogations pour le passant ordinaire
Une question de fond |
Après seulement 18 ans d'activité et bien des surprises et des dysfonctionnements, un démantèlement fut décidé, qui devait servir de vitrine, mais qui fut plein de surprises, d'incertitudes et de rebondissements. Une opération qui paraît interminable, même si on l'annonce régulièrement en bonne voie. En 2040 tout de même....
Le site de Creys-Malville, supposé super-générateur miracle à l'époque de Giscard, fut vite arrêté tant pour des raisons techniques que politiques. On ne sait quand se terminera l'énorme chantier de démantèlement.
A Chooz, les choses se passent plus classiquement, mais c'est souvent l'improvisation, comme si rien n'avait été vraiment anticipé. Peut-être en 2030, une partie essentielle des travaux complexes sera arrivé à terme.. Mais il reste bien des incertitudes.
Il restera toutes les autres centrales dans les prochaines années, qui n'ont pas une vie éternelle, même si on en prolonge le fonctionnement, pas toujours dans les meilleures conditions.
Un travail pharaonique qui durera des décennies, pas vraiment anticipé et non provisionné, contrairement à ce qu l'on avait voulu nous faire croire à une certaine époque. Des opérations longues et complexes, parfois pleines d'incertitudes.
Une tâche immense qui atteindra des dizaines de milliards, sans possibilité de chiffrer avec certitude le coût de chantiers qui ne sont jamais de routine.
...." Personne ne sait aujourd'hui évaluer le coût du démantèlement-retraitement. " Cette saillie ne vient pas d'un militant écologiste, mais d'Emmanuel Macron. Le démantèlement des réacteurs et la gestion des déchets constituent en effet la grande inconnue de l'industrie nucléaire......Lorsque les premières centrales sont sorties de terre dans les années 1950, l'idée de les démonter un jour n'avait pas été anticipée par les ingénieurs d'EDF et du CEA. " On était alors en pleine euphorie, il fallait construire des réacteurs très vite et on se disait qu'avec les progrès de la technologie, on trouverait une solution plus tard ", indique un expert du secteur. Mais comme le dit Barbara Romagnan, " rien ne s'est passé comme il aurait fallu ". Les neuf premiers réacteurs d'EDF - six unités UNGG (uranium naturel graphite gaz) et trois tranches issues de trois technologies différentes - sont maintenant à l'arrêt depuis parfois plusieurs décennies. La centrale expérimentale de Brennilis (technologie à eau lourde), en Bretagne, a fonctionné seulement dix-huit ans avant d'être arrêtée en 1985. Le démantèlement de ce petit réacteur de 70 mégawatts a débuté il y a six ans et devrait être achevé en 2032, soit quarante-sept ans après sa mise à l'arrêt. En 2006, la Cour des comptes avait évalué l'opération de Brennilis à 482 millions d'euros, vingt fois plus que l'estimation initiale.....
Sans évoquer le problème du stockage des déchets, et des pièces irradiées des centrales démantelées, toujours en suspens.Le rapport de l'assemblée nationale donne à réfléchir. Des failles à plusieurs niveaux.
Le chantier de Flamanville ne porte pas à l'optimisme quant à l'avenir du nucléaire.
On ne prend pas la voie d'une réflexion de fond, alors que l'Italie et d'autres pays ont déjà tranché.
Cela risque de durer.
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lundi 27 août 2018
Dictature du bonheur.
Le bonheur: un mythe?
Il peut sembler paradoxal de faire une critique de cette notion tant proclamée, si souvent revendiquée, si valorisée à tous propos.
Surtout aujourd'hui dans la sphère médiatico-publicitaire où le bonheur est présenté comme à portée d'achat, même pour la présentation d'une nouvelle cuisine où d'un voyage exotique...qui vont changer votre vie.
Le bonheur est censé être là devant nous, à notre portée.
C'est comme une injonction de tous moments, contre toutes les souffrances et les frustrations qui nous habitent régulièrement.
Un thème rémanent, qui semble plutôt frustrant lui-même, comme un horizon qui fuit sans cesse, une nostalgie sans fin, un objectif jamais accompli, d'autant plus qu'on y investit trop de nos rêves et de nos fantasmes.
Et pourtant il reprend toujours de la vigueur jusqu'à devenir un objet de marché.
Soyez heureux! c'est plus qu'un conseil, c'est devenu une injection forte, un impératif, parfois un ordre.
Il y a des spécialistes pour cela, gourous ou coachs en tous genres chargés de vous indiquer les voies du bonheur, les moyens d'y accéder à coup sûr.
Certes, ce n'est pas nouveau, mais c'est devenu plus systématique et obsessionnel, organisé dans l'univers marchand qui est le nôtre, jusqu'à saturation. Il faut des thèmes accrocheurs pour vendre envers et contre tout, même le plus futile, voire le plus inutile. Le hameçons ordinaires finissent pas s'user très vite et il ne faut pas faire dans le prosaïque, même pour vendre un yaourt.
La nouvelle happynesindustry a ses codes et ses règles, quitte à se contredire et à ne pas aboutir à ses objectifs et à ses recettes pourtant déclarées sûres.
La maximisation du moi est d'actualité, dans un monde de plus incertain et précaire.
Son développement jusqu'à l'obsession est devenu un thème dominant, dans tous les domaines, jusqu'à prendre le contrôle de notre vie de plus en plus américanisée.
Jusqu'à devenir un soft-instrument de contrôle des esprits.
Certains se rendent vite compte de l'insatisfaction qu'elle produit, jusqu'à devenir parfois toxique
Etre moins obsédé par soi-même serait le meilleur moyen de ne pas tomber dans le piège de ce mirage obsédant, pour une plus grande sérénité, en revoyant l'ensemble de nos valeurs.
Tout incite à se méfier de ceux qui prétendent posséder les secrets du bonheur....
Kant n'en faisait qu'un concept indéterminé.
________
....Dans la bouche de celles et ceux qui les élaborent et les commercialisent, les emodities seraient devenus les outils les plus efficaces de réussite ou, plus modestement, les soutiens indispensables pour se maintenir à flot dans un contexte socioéconomique dégradé, imprévisible, menaçant et terriblement anxiogène. La thèse d’Happycratie est que les marchandises émotionnelles sont effectivement celles dont la philosophie sous-jacente possède le plus d’affinités avec les nouvelles exigences de flexibilité qui caractérisent le monde du travail et la vie en société. Dans la période post-crise 2008, durant laquelle les inégalités se creusent, les chances de mobilité sociale s’amnuisent, le fonctionnement du marché du travail se durcit, l’appel à faire preuve d’enthousiasme, de positivité et d’autonomie contribue à faire porter sur les individus la responsabilité de tout ce qui dysfonctionne. Des phénomènes structurels lourds comme les variations du taux de chômage ou la dette des États peuvent passer au second plan ou même être occultés au profit de l’encouragement à devenir l’entrepreneur de soi-même, à rebondir et à faire de ses échecs des opportunités –autant de maximes qui forment un néo-bouddhisme absurde, une «pornographie émotionnelle» que les adeptes des fils d’actualité du réseau Linkedin ne connaissent malheureusement que trop bien.
La manière positive d’envisager la vie serait devenue notre façon adaptative de survivre à la nouvelle donne économique, mais également une forme d’obéissance et de conformisme, écrivent les sociologues, qui prendrait «la forme d’un travail sur le moi et d’une maximisation de ce moi».... «Alors même que les populations n’ignorent en rien cette instabilité et cette précarité générales, les forces structurelles qui façonnent les existences individuelles restent à leurs yeux pour l’essentiel illisibles, incompréhensibles»..._______________________________________
Il peut sembler paradoxal de faire une critique de cette notion tant proclamée, si souvent revendiquée, si valorisée à tous propos.
Surtout aujourd'hui dans la sphère médiatico-publicitaire où le bonheur est présenté comme à portée d'achat, même pour la présentation d'une nouvelle cuisine où d'un voyage exotique...qui vont changer votre vie.
Le bonheur est censé être là devant nous, à notre portée.
C'est comme une injonction de tous moments, contre toutes les souffrances et les frustrations qui nous habitent régulièrement.
Un thème rémanent, qui semble plutôt frustrant lui-même, comme un horizon qui fuit sans cesse, une nostalgie sans fin, un objectif jamais accompli, d'autant plus qu'on y investit trop de nos rêves et de nos fantasmes.
Et pourtant il reprend toujours de la vigueur jusqu'à devenir un objet de marché.
Soyez heureux! c'est plus qu'un conseil, c'est devenu une injection forte, un impératif, parfois un ordre.
Il y a des spécialistes pour cela, gourous ou coachs en tous genres chargés de vous indiquer les voies du bonheur, les moyens d'y accéder à coup sûr.
Certes, ce n'est pas nouveau, mais c'est devenu plus systématique et obsessionnel, organisé dans l'univers marchand qui est le nôtre, jusqu'à saturation. Il faut des thèmes accrocheurs pour vendre envers et contre tout, même le plus futile, voire le plus inutile. Le hameçons ordinaires finissent pas s'user très vite et il ne faut pas faire dans le prosaïque, même pour vendre un yaourt.
La nouvelle happynesindustry a ses codes et ses règles, quitte à se contredire et à ne pas aboutir à ses objectifs et à ses recettes pourtant déclarées sûres.
La maximisation du moi est d'actualité, dans un monde de plus incertain et précaire.
Son développement jusqu'à l'obsession est devenu un thème dominant, dans tous les domaines, jusqu'à prendre le contrôle de notre vie de plus en plus américanisée.
Jusqu'à devenir un soft-instrument de contrôle des esprits.
Certains se rendent vite compte de l'insatisfaction qu'elle produit, jusqu'à devenir parfois toxique
Etre moins obsédé par soi-même serait le meilleur moyen de ne pas tomber dans le piège de ce mirage obsédant, pour une plus grande sérénité, en revoyant l'ensemble de nos valeurs.
Tout incite à se méfier de ceux qui prétendent posséder les secrets du bonheur....
Kant n'en faisait qu'un concept indéterminé.
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....Dans la bouche de celles et ceux qui les élaborent et les commercialisent, les emodities seraient devenus les outils les plus efficaces de réussite ou, plus modestement, les soutiens indispensables pour se maintenir à flot dans un contexte socioéconomique dégradé, imprévisible, menaçant et terriblement anxiogène. La thèse d’Happycratie est que les marchandises émotionnelles sont effectivement celles dont la philosophie sous-jacente possède le plus d’affinités avec les nouvelles exigences de flexibilité qui caractérisent le monde du travail et la vie en société. Dans la période post-crise 2008, durant laquelle les inégalités se creusent, les chances de mobilité sociale s’amnuisent, le fonctionnement du marché du travail se durcit, l’appel à faire preuve d’enthousiasme, de positivité et d’autonomie contribue à faire porter sur les individus la responsabilité de tout ce qui dysfonctionne. Des phénomènes structurels lourds comme les variations du taux de chômage ou la dette des États peuvent passer au second plan ou même être occultés au profit de l’encouragement à devenir l’entrepreneur de soi-même, à rebondir et à faire de ses échecs des opportunités –autant de maximes qui forment un néo-bouddhisme absurde, une «pornographie émotionnelle» que les adeptes des fils d’actualité du réseau Linkedin ne connaissent malheureusement que trop bien.
La manière positive d’envisager la vie serait devenue notre façon adaptative de survivre à la nouvelle donne économique, mais également une forme d’obéissance et de conformisme, écrivent les sociologues, qui prendrait «la forme d’un travail sur le moi et d’une maximisation de ce moi».... «Alors même que les populations n’ignorent en rien cette instabilité et cette précarité générales, les forces structurelles qui façonnent les existences individuelles restent à leurs yeux pour l’essentiel illisibles, incompréhensibles»..._______________________________________
dimanche 26 août 2018
Points divers
__ Les Moutons ne sont pas toujours les meilleurs amis de l'homme.
Utiles, mais jusqu'à un certain point.
__ Après la France-Afrique, la Chine-Afrique?
__ Des dividendes comme s'il en pleuvait.
__ La Chine ne manque pas de moyens pour répondre aux défis trumpiens.
__ Quand le Monde est tombé dans l'escarcelle bancaire, an détriment de sa gestion indépendante et de sa qualité éditoriale, dèjà Jupiter était là, à côté de son mentor Alain Minc, jouant à cache cache.
__ Divorce à l'anglaise: Deal or no Deal?
__ Où l'on reparle du travail du dimanche. Une nouvelle fois.
__ Barrages hydroélectriques: contre la privatisation, nouvelle pression bruxelloise.
__ Des dinosaures aux oiseaux: une étonnante aventure.
__ L' huile de palme n'est pas seulement un problème asiatique.
__ Jusqu'où peut aller le prix de certains médicaments! Des affaires en or.
Bientôt comme aux USA?
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Utiles, mais jusqu'à un certain point.
__ Après la France-Afrique, la Chine-Afrique?
__ Des dividendes comme s'il en pleuvait.
__ La Chine ne manque pas de moyens pour répondre aux défis trumpiens.
__ Quand le Monde est tombé dans l'escarcelle bancaire, an détriment de sa gestion indépendante et de sa qualité éditoriale, dèjà Jupiter était là, à côté de son mentor Alain Minc, jouant à cache cache.
__ Divorce à l'anglaise: Deal or no Deal?
__ Où l'on reparle du travail du dimanche. Une nouvelle fois.
__ Barrages hydroélectriques: contre la privatisation, nouvelle pression bruxelloise.
__ Des dinosaures aux oiseaux: une étonnante aventure.
__ L' huile de palme n'est pas seulement un problème asiatique.
__ Jusqu'où peut aller le prix de certains médicaments! Des affaires en or.
Bientôt comme aux USA?
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samedi 25 août 2018
Trump et la théorie du chaos
La cohérence du chaos.
Trumperies et action politique.
Mais où va notre grand Twitter?
Qui sème tant de confusions et d'inquiétudes, pas seulement dans son pays, mais aussi dans les chancelleries étrangères et même...à la Maison Blanche.
Face au grand barnum qui semble se dérouler à Washington et ailleurs, déclenchant critiques et interrogations dans la presse même conventionnelle (même à Fox Nows!), certains imaginent le grandstrumpf Trump comme un excentrique sans expérience ni stratégie et même parfois sans facultés bien assurées.
Ce n'est pas tout à fait exact aux yeux de certains observateurs, qui voient au-delà de l'incohérence d'apparence, un tweet chassant l'autre dans la plus grande désinvolture, une certaine ligne directrice, parfois peu lisible a priori.
Y aurait-il une stratégie derrière les quasi-clowneries du constructeur de la Trump-Tower?
Elle n'est pas facile à saisir, certains reléguant beaucoup de ses faits et gestes dans le domaine de l'improvisation, voire de la pathologie, de l'instabilité mentale, qui mériterait l'impeachement au plus vite.
La Tribune explique assez bien à quel jeu joue Donald, qui a pour effet de créer sidération, confusion, donc absence de critique cohérente, durable et unifiée, d'autant plus qu'il tient parole sur de nombreux points de ses engagements de campagne (America first!) et que les milieux d'affaires qui l'ont soutenu se taisent bruyamment. Il trouble, dépiste et joue le jeu de la division, surtout pour échapper à une opposition devenue muette et à une presse critique mais très peu lue par son électorat qui semble ne pas faiblir.
Aussi bien en interne qu'en politique extérieure, jouant sur l'arbitraire et le privilège exorbitant de l'extéritorialité, il déjoue jusqu' à un certain point les critiques de ceux qui craignent pour les intérêts à long terme de leur pays.
Il n'hésite devant rien, torpillant les accords passés hier, se rapprochant spectaculairement de celui qui hier était honni...quitte à faire machine arrière le lendemain.
Il y a une certaine logique dans l'incohérence plus ou moins calculée.
...C’est sa version à lui du «en même temps» macronien: Theresa May, par exemple, est à la fois une incompétente qui gère mal le Brexit et une femme formidable qui fait un «super-boulot», comme il l’a dit lors de sa tournée en Grande-Bretagne il y a quelques jours.
Mais jusque quand durera ce jeu savamment entretenu, parfois improvisé?
Pour comprendre véritablement la stratégie de Trump, il faut recruter à la théorie du chaos dont il est un adepte. Loin de sentir un désarroi devant le chaos, il le provoque. Il utilise celui-ci comme un outil efficace pour négocier, diriger une organisation et ultimement comme moyen d'atteindre ses objectifs. Le chaos lui permet de déstabiliser ses adversaires et de rendre nerveux ses alliés. En créant le chaos, il demeure le maître du jeu.
Pourtant, le 21 août, Paul Manafort, l'ancien directeur de campagne de Donald Trump, et Michael Cohen, son ancien avocat personnel, ont vu la justice les rattraper pour de bon pour évasion fiscale, fausses déclarations bancaires, etc. Trump continue d'affirmer qu'il n'a rien à voir là-dedans. Une certitude : il est entouré d'aigrefins et lui-même a menti...
Trumperies et action politique.
Mais où va notre grand Twitter?
Qui sème tant de confusions et d'inquiétudes, pas seulement dans son pays, mais aussi dans les chancelleries étrangères et même...à la Maison Blanche.
Face au grand barnum qui semble se dérouler à Washington et ailleurs, déclenchant critiques et interrogations dans la presse même conventionnelle (même à Fox Nows!), certains imaginent le grand
Ce n'est pas tout à fait exact aux yeux de certains observateurs, qui voient au-delà de l'incohérence d'apparence, un tweet chassant l'autre dans la plus grande désinvolture, une certaine ligne directrice, parfois peu lisible a priori.
Y aurait-il une stratégie derrière les quasi-clowneries du constructeur de la Trump-Tower?
Elle n'est pas facile à saisir, certains reléguant beaucoup de ses faits et gestes dans le domaine de l'improvisation, voire de la pathologie, de l'instabilité mentale, qui mériterait l'impeachement au plus vite.
La Tribune explique assez bien à quel jeu joue Donald, qui a pour effet de créer sidération, confusion, donc absence de critique cohérente, durable et unifiée, d'autant plus qu'il tient parole sur de nombreux points de ses engagements de campagne (America first!) et que les milieux d'affaires qui l'ont soutenu se taisent bruyamment. Il trouble, dépiste et joue le jeu de la division, surtout pour échapper à une opposition devenue muette et à une presse critique mais très peu lue par son électorat qui semble ne pas faiblir.
Aussi bien en interne qu'en politique extérieure, jouant sur l'arbitraire et le privilège exorbitant de l'extéritorialité, il déjoue jusqu' à un certain point les critiques de ceux qui craignent pour les intérêts à long terme de leur pays.
Il n'hésite devant rien, torpillant les accords passés hier, se rapprochant spectaculairement de celui qui hier était honni...quitte à faire machine arrière le lendemain.
Il y a une certaine logique dans l'incohérence plus ou moins calculée.
...C’est sa version à lui du «en même temps» macronien: Theresa May, par exemple, est à la fois une incompétente qui gère mal le Brexit et une femme formidable qui fait un «super-boulot», comme il l’a dit lors de sa tournée en Grande-Bretagne il y a quelques jours.
Mais jusque quand durera ce jeu savamment entretenu, parfois improvisé?
Pour comprendre véritablement la stratégie de Trump, il faut recruter à la théorie du chaos dont il est un adepte. Loin de sentir un désarroi devant le chaos, il le provoque. Il utilise celui-ci comme un outil efficace pour négocier, diriger une organisation et ultimement comme moyen d'atteindre ses objectifs. Le chaos lui permet de déstabiliser ses adversaires et de rendre nerveux ses alliés. En créant le chaos, il demeure le maître du jeu.
Le jeu consiste à créer ici et là des polémiques et à regarder comment l'organisation réagit face au chaos qui en résulte. Cela lui permet d'évaluer les systèmes et les personnes. Il faut voir que le chaos n'est pas aléatoire. Il est ciblé et permet de déceler les points faibles d'une organisation ou d'individus.
En ce sens, les critiques des dernières semaines sur Trump reposent sur une base erronée. N'ayant pas une vision d'ensemble du plan de jeu du président, ils sont incapables de bien comprendre ce qui se passe vraiment.
Que cela soit en politique intérieure ou politique étrangère, Trump multiple les promesses, les diatribes et les insultes en une vitesse vertigineuse. Une nouvelle controverse éclipse la précédente, lui assurant d'avoir constamment une vaste couverture médiatique. Il domine ainsi le cycle des nouvelles. D'ailleurs, devenu président, il a signifié clairement qu'il n'avait pas l'intention de changer son style de gouvernance.
Donald Trump est un président qui a promis de secouer l'appareil administratif fédéral. La création du chaos est son outil privilégié pour changer rapidement non seulement les politiques, tant intérieures qu'extérieures, mais aussi le mode organisationnel de Washington.
Loin de se laisser intimider par les manifestations populaires contre ses politiques, Trump cherche à les susciter. Celles-ci rentrent dans sa stratégie. Plus le chaos devient grand, tant au plan national qu'à l'international, plus il est nécessaire de changer de cap, de remettre en question les politiques établies et de renégocier de nouveaux accords.
Décidément, Donald Trump veut être un leader transformationnel. Mais pour réaliser ses objectifs, contrairement à Barack Obama, il n'est pas question pour lui de rechercher des consensus ou de miser sur des compromis... .
Le grand Twitterman, qui ne comprend pas grand chose à l'économie mondiale, ne craint même pas de s'en prendre à des proches, louangés hier, comme son ministre de la justice et bien d'autres avant lui.Entretenir le chaos, voilà l'objectif, comme il faisait déjà comme homme d'affaires plus ou moins apprécié de ses partenaires.
Comme le suggère quelqu'un d'autre, la présidence inédite de Trump n'est pas celle d'un histrion, même si elle apparaît comme un fatras de bruit et de fureur. Lui-même a repoussé jusque dans des contrées jusqu'ici jamais atteintes les limites du scandale, du sans-gêne, de la propagande et de l'enfumage, si bien que l'extraordinaire et l'inattendu finissent par ne plus surprendre. Pourtant, le 21 août, Paul Manafort, l'ancien directeur de campagne de Donald Trump, et Michael Cohen, son ancien avocat personnel, ont vu la justice les rattraper pour de bon pour évasion fiscale, fausses déclarations bancaires, etc. Trump continue d'affirmer qu'il n'a rien à voir là-dedans. Une certitude : il est entouré d'aigrefins et lui-même a menti...
Mais tout semble revenir comme avant et le redneck du Nebraska, branché sur sa chaîne locale, applaudira "celui qui en a..."
Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose disait Voltaire.
Mais ce jeu ne peut toujours durer. Comme le suggère l'américian d'origine Paul Jorion: et si tout se précipitait? dans ce que le journal canadien Le Temps appelle la cohérence du chaos.
Mais ce jeu ne peut toujours durer. Comme le suggère l'américian d'origine Paul Jorion: et si tout se précipitait? dans ce que le journal canadien Le Temps appelle la cohérence du chaos.
God bless America!
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vendredi 24 août 2018
Des prisons privatisées?
Privatisation des prisons: une fausse bonne idée.
La privatisation des prisons, partielle ou totale, outre son coôt, peut conduire à des dérives comme ici en Grande Bretagne.
La triste expérience continue encore sous Thérésa May.
Au pays de la thachérisation, de la blairisation et de la caméronisation néo-libérales des politiques publiques, on commence à faire machine arrière dans le dogme de la gestion privée des prisons, du rail, de la santé. C'est plus qu'un désenchantement, c'est parfois un fiasco et in fine toujours un surcoût.
En France, les pouvoirs publics sont tentés depuis des années à aller dans cette direction.
Par exemple, une privatisation rampante s'introduit dans la gestion de certains établissement pénitentiaires, avec ses effets pervers, pas seulement en matière budgétaire. Le privé coûte toujours plus cher.
Le PPP (partenariat public-privé) n'a pas que des vertus...seulemnet parfois des avantages à court terme. Même si cela reste en mission déléguée en France pour l'instant. (*)
Même en Allemagne et aux USA, la privatisation n'a pas fait ses preuves. L'intérêt du privé est que les prisons ne désemplissent pas....Un business juteux, alimenté par une justice souvent approximative, comme dans certains Etats US.
En France, avec les reours aux PPP, l'Etat s'est considérablement endetté ...;Les intérêts et les charges à verser chaque année pour la maintenance des bâtiments alourdissent toujours plus le montant à rembourser. » Le « loyer » versé par l’État aux gestionnaires privés avoisinerait 5,9 milliards d’euros par an, d’après les calculs de l’association [4].« Cela pèsera de manière exponentielle sur tous les budgets à venir », rappelle l’OIP. Et obligera l’administration pénitentiaire à faire des économies ailleurs. « Pour dégager les ressources suffisantes pour le paiement des loyers de leurs contrats de partenariat, les personnes publiques sont souvent contraintes de redéployer des moyens, voire le plus souvent de réduire leurs dépenses de fonctionnement ou d’investissement consacrées à d’autres projets. L’exemple du budget de la direction de l’administration pénitentiaire est à cet égard particulièrement éclairant », s’inquiète en ce sens un rapport du Sénat, en 2014, sur les « bombes à retardement » que sont les PPP...
La question de la rentabilité des prisons est une question perverse, qui élude la question plus complexe de la légitimation de certaines incarcérations , de la réinsertion...
C'est tout le système qui est en cause depuis des années, critiqué jusque dans les instances européennes: "Cinq ans après deux rapports déjà accablants, le Conseil de l’Europe vient de classer les prisons françaises parmi les pires de l’Union"
Un scandale bien français, dans l'indifférence générale, quand "la sanction est le premier outil de la prévention".
La vérité est cruelle. Promiscuité, surpopulation, violences... La situation empire, même dans les prisons considérées naguère comme modèles.
La privatisation des prisons, partielle ou totale, outre son coôt, peut conduire à des dérives comme ici en Grande Bretagne.
La triste expérience continue encore sous Thérésa May.
Au pays de la thachérisation, de la blairisation et de la caméronisation néo-libérales des politiques publiques, on commence à faire machine arrière dans le dogme de la gestion privée des prisons, du rail, de la santé. C'est plus qu'un désenchantement, c'est parfois un fiasco et in fine toujours un surcoût.
En France, les pouvoirs publics sont tentés depuis des années à aller dans cette direction.
Par exemple, une privatisation rampante s'introduit dans la gestion de certains établissement pénitentiaires, avec ses effets pervers, pas seulement en matière budgétaire. Le privé coûte toujours plus cher.
Le PPP (partenariat public-privé) n'a pas que des vertus...seulemnet parfois des avantages à court terme. Même si cela reste en mission déléguée en France pour l'instant. (*)
Même en Allemagne et aux USA, la privatisation n'a pas fait ses preuves. L'intérêt du privé est que les prisons ne désemplissent pas....Un business juteux, alimenté par une justice souvent approximative, comme dans certains Etats US.
En France, avec les reours aux PPP, l'Etat s'est considérablement endetté ...;Les intérêts et les charges à verser chaque année pour la maintenance des bâtiments alourdissent toujours plus le montant à rembourser. » Le « loyer » versé par l’État aux gestionnaires privés avoisinerait 5,9 milliards d’euros par an, d’après les calculs de l’association [4].« Cela pèsera de manière exponentielle sur tous les budgets à venir », rappelle l’OIP. Et obligera l’administration pénitentiaire à faire des économies ailleurs. « Pour dégager les ressources suffisantes pour le paiement des loyers de leurs contrats de partenariat, les personnes publiques sont souvent contraintes de redéployer des moyens, voire le plus souvent de réduire leurs dépenses de fonctionnement ou d’investissement consacrées à d’autres projets. L’exemple du budget de la direction de l’administration pénitentiaire est à cet égard particulièrement éclairant », s’inquiète en ce sens un rapport du Sénat, en 2014, sur les « bombes à retardement » que sont les PPP...
La question de la rentabilité des prisons est une question perverse, qui élude la question plus complexe de la légitimation de certaines incarcérations , de la réinsertion...
C'est tout le système qui est en cause depuis des années, critiqué jusque dans les instances européennes: "Cinq ans après deux rapports déjà accablants, le Conseil de l’Europe vient de classer les prisons françaises parmi les pires de l’Union"
Un scandale bien français, dans l'indifférence générale, quand "la sanction est le premier outil de la prévention".
La vérité est cruelle. Promiscuité, surpopulation, violences... La situation empire, même dans les prisons considérées naguère comme modèles.
_______ (*) En France, plus d’un tiers des prisons sont en partie gérées par des grands groupes privés. Le mouvement de privatisation du système carcéral, entamé il y a trois décennies, prend toujours plus d’ampleur. De la gestion des repas à l’accueil des familles, de la construction des maisons d’arrêt au travail pénitentiaire, une poignée d’entreprises se sont saisies de ce nouveau marché lucratif. L’État débourse près de six milliards d’euros par an pour payer leurs services, sans que les bénéfices d’une gestion privée soient démontrés. Cette privatisation rampante pose aussi une question de fond : les entreprises privées ont tout intérêt à ce que les prisons ne désemplissent pas....
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