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vendredi 15 mai 2015

De bulle en bulle

Faut-il craindre une nouvelle bulle de grande ampleur?
                                                                     Sûrement, disent certains économistes. Probablement disent d'autres.
      Etant donné l'ampleur de la spéculation, l'instabilité et la déréglementation d'un système financier mondialisé et hypertrophié il est certain que la logique du néo-capitalisme, du gigantisme et des pratiques des banques d'affaires, nous entraînent vers des mico ou macrobulles de plus en plus rapprochées, de plus en plus violentes.
       Selon Hans-Jörg Vetter, le président de la banque allemande LBBW (Landesbank Baden-Württemberg),  «Les risques ne sont plus pris en compte dans les cotations. Et ces investisseurs ne sont pas payés pour les risques qu’ils prennent. Cela s’applique à toutes les classes d’investissements. Les marchés boursiers et obligataires se trouvent maintenant dans la mère des bulles. Cela ne durera pas toujours. Et pas pendant très longtemps. Je ne peux pas dire quand cela va commencer à se déliter, mais à un moment donné, cela va se déliter à nouveau.
Une banque a déjà été sauvée; il sait de quoi il parle : Avec 266 milliards d’euros d’actifs en gestion et 11 000 employés, c’est la plus grande « Landesbank » d’Allemagne dont le siège est à Stuttgart. Vetter a été nommé en 2009 pour ni plus ni moins sauver cette banque qui était en faillite virtuelle et bénéficiera de fonds publics pour assurer son redémarrage dans le cadre d’une nationalisation pure et simple.___Un environnement de taux zéro ne peut que conduire à des prises de risques excessives !          L'histoire de la finance montre que les bulles, grosses ou petites, obéissent à une histoire sans fin : un nouveau choc financier pourrait remettre en question la stabilité des banques centrales elles-mêmes. Contrairement à la situation de 2008-2009, elles seraient incapables de monter une opération de sauvetage.
L'approfondissement de la crise du capitalisme a les implications politiques les plus profondes.
Les cinq dernières années ont vu l'afflux de centaines de milliards de dollars dans les coffres des banques et des spéculateurs, et de l'élite financière bénéficie de leurs activités, pendant que l'appauvrissement de sections toujours plus larges de la population s'est poursuivi sans relâche.

Ces mesures, loin de produire une « reprise économique, » ont ouvert la voie à des désastres qui seront encore plus grands..

                Il y a bulle et bulle
La menace de bulle financière généralisée est annoncée par certains économistes 
     Certains sont très pessimistes: 
                  La Fed est assise sur une bombe à retardement de  191 TRILLION de dollars ( 191 000 milliards ). Ce qui relativise les propos de Mme Janet Yellen speak Gouverner de la FED.

La principale préoccupation pour les marchés était de savoir si la FED  continuerait d'affirmer que son taux directeur restera bas "encore pour un bout de temps" pourrait-elle changer d'avis? Les voici rassurés, la FED continuera de se montrer patiente.    La réalité est que la FED ne peut pas et ne pourra pas augmenter les taux à des "niveaux normaux" à tout moment parce que cela ferait exploser le système financier.   A cela, deux raisons; 

La première est que les États-Unis ont plus de 17 trillon de dollars ( 17 000 milliards) de dette, 106% de son PIB.  Les États-Unis ne pourrons jamais la rembourser! Ce n'est pas qu´une simple vue de l'esprit, tout le monde le sait, les Chinois, les Japonnais et l'union européenne ( L'Allemagne,le Royaume uni, la France) .. Les US Aont recouru à plus de 1 trillon de dollars ( 1000 milliards ) de nouvelles dettes au cours des huit dernières semaines tout simplement parce qu'il n'ont pas l'argent pour rembourser la Dette venant à échéance. Les États-Unis sont maintenant obligés tout simplement d'émettre de nouvelles Dettes pour réunir l'argent pour rembourser l'ancienne. C' est pourquoi la FED a besoin de taux d'intérêt aussi faible que possible ... toute légère hausse des taux signifierait que les États-Unis entreraient rapidement dans une spirale vertigineuse vers la faillite.

En effet, chaque augmentation de 1% des taux d'intérêt moyens renchérirait le service de la Dette entre 150 miliards et 175 milliards de $ de plus en paiements d'intérêt sur la Dette US par an. 

Ainsi, la FED maintien des taux d'intérêt bas, car ils rendent "soutenable" le service de la Dette des Etats-Unis.

     C' est pourquoi la FED continuera sa politique des taux bas et ce encore pour " un temps indéfini"  Cela, en dépit du fait que les taux devraient déjà être nettement plus élevés en fonction de la fameuse  règle de "Taylor " et de l'état de l'économie américaine: 

   C' est un mensonge de prétendre que la FED a un vrai choix en la matière, comme le laisse entendre Mme Yellen. Elle n'en a pas.

     La seconde raison est plus énorme encore. Actuellement, les Banques américaines sont assises sur plus de $236 Trillion( 236 000 milliards) en produits dérivés. Sur ce total, 81% (191 milliards de dollars) sont des paris sur les taux d'intérêt americains!

  Autrement dit, actuellement les banques américaines ont pris des paris sur un montant égal à plus de 110 fois le PIB des États-Unis, rien que sur les taux d'intérêt!

     Devinez quelles sont ces banques? On le devine facilement, les "BIG FIVE"  JP Morgan, Citigroup, Goldman Sachs et Bank of America. En d'autres terme... les "Too Big To fails" ... les mêmes banques que la FED a renflouées depuis le début de la Crise et qui  continue à faire tout ce qu'elle peut, depuis pour les soutenir. 

      Quelles sont les chances dans un avenir certain que la FED releve ses taux de manière significative, au risque de faire sauter ces entreprises? En vérité, on l'imagine aisément , proche de zéro. La vérité ,c' est qu'une bulle gigantesque  de plusieurs centaines de Trillion de Dollars de Dette sur les produits dérivés  (en réalité près de  200 ) menace l'économie mondiale!

    Quand elle explosera, peu importe  ce que dit ou fait, ou fera, la FED... Ça sera sanglant.
                  Même si rien n'est jamais certain, tout se passe comme si les conditions d'une bulle massive se trouvaient réunies.
L'importance prise par les taux très bas ou même négatifs n'est pas de bonne augure...
___ Le poids exorbitant de la finance est un poison pour l’économie
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lundi 21 janvier 2013

Avant qu'il ne soit trop tard...

A trop se goinfrer, les grandes banques sont menacées d'apoplexie et l'économie, de ruine.__________________

___________Et pourtant, elles "sont désormais censées évoluer dans un cadre réglementaire beaucoup plus strict (les fameuses lois Volcker et Dodd-Franck). Des contraintes dont elles n’ont d’ailleurs cessé de se plaindre. Il faut croire, à l’évidence, qu’elles ont l’effet du mercurochrome sur une jambe de bois..."  
Il est vrai que  2012 a été une année  faste pour les banques, mais cette nouvelle n'est pas rassurante.
___"La menace d'une crise plus grave n'a pas disparuprécise, non pas un agitateur illuminé gauchiste américain , mais M.Fischer lui-même, président de l'antenne de la Fed de Dallas (sud des Etats-Unis), dans un discours dont le texte a été transmis à la presse, qui précise que «La Fed en a déjà fait assez» et que:
"Les banques géantes doivent être démantelées "avant qu'il ne soit trop tard" faute de quoi la prochaine crise financière risque d'être encore plus terrible que l'actuelle, a affirmé mercredi Richard Fisher, un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed).
"Nous recommandons que les établissements financiers jugés trop gros pour pouvoir faire faillite soient restructurés en une multitude d'entités opérationnelles", "Seules les entités vouées aux activités de banque commerciale résultant de cette opération de diminution (...) bénéficieraient de la garantie fédérale d'assurance des dépôts et pourraient accéder au guichet d'escompte de la Fed"
_____Richard Fisher, qui appelle depuis plus de deux ans à démanteler les plus grandes banques, a tenu ces propos avant la publication d'un rapport de la Fed de Dallas détaillant les mesures à prendre pour faire disparaître les risques posés par ces établissements.
Pour lui, la loi de réforme de Wall Street n'a pas fait disparaître la menace que font peser les plus grandes banques sur le système financier tout entier."
Il sait aussi que l'embellie américaine est fragile et de façade, que la Fed ne sait plus quoi faire, sinon fabriquer du papier ...opération lourde de menaces inflationnistes. Bernanke, qui fait dans l'euphémisme, reconnaît que l'économie est "de toute évidence loin d'être satisfaisante", et la stagnation de l'emploi, source de "grande inquiétude".
__Il est reconnu que les banques n'ont guère modifié leurs anciennes pratiques et habitudes.
En se renforçant, après avoir éliminé les plus faibles, elles sont encore devenues plus puissantes, donc plus incontournables, donc too big to fail...
_Pas d'autres solutions que de ramener ces mastodontes devenus malfaisants à des dimensions plus réduites, de briser l'oligopole qu'elles représentent, donc de les rendre plus contrôlables.
" La prochaine crise financière pourrait coûter le produit économique national de plus de deux années, coût qui serait supporté par des millions de contribuables américains", a encore affirmé M. Fisher, rappelant que les plus grandes banques américaines avaient dû être renflouées par l'Etat en 2008.
"Il convient de mettre dans la balance ce coût affreux et les avantages supposés qu'il y a à maintenir le statu quo pour les groupes jugés trop gros pour pouvoir faire faillite", a-t-il ajouté.
M. Fisher a fait remarquer que 12 établissement détenaient aujourd'hui aux Etats-Unis à eux seuls 69% des actifs bancaires du pays
"

__Sachant que ces grandes banques feront de la résistance, il propose d'internationaliser la mesure, pour casser leur hégémonie et leur entente.
Mais la mesure, pour être réalisable,  ne peut être que politique et bénéficier d'un large consensus.
De ce fait on peut douter que les Etats, soumis aux lois du marché, acceptent de briser des liens pervers.
Un retournement semble peu vraisemblable dans un proche avenir, hélas!, d'autant que le mur de la dette menace et paralyse. L'Inside Job n'a pas fini de produire ses effets...
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"Si vous voulez rester esclaves des banquiers et payer le coût de votre propre esclavage, laissez-les continuer à créer de l'argent et contrôler le crédit de la nation" (Sir Josiah Stamp, directeur de la Banque d'Angleterre de 1928 à 1941).

_“Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au dessus de la main qui reçoit. [...] L’argent n’a pas de patrie; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence; leur unique objectif est le gain.(Napléon Ier)
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- Les dangers du pouvoir de la haute finance
- « Banquiers, rendez des comptes ! »
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Paru dans Agoravox

vendredi 22 mars 2019

Tout va très bien ♪♫♪

La situation n'est pas désespérée
                                     Elle est seulement plus que problématique.
         On peut toujours jouer les Cassandre et se laisser emporter par un pessimisme naturel...
  Il n'en reste pas moins que notre époque, avec les tendances et les forces contradictoires qui y sont à l'oeuvre, est loin de nous rassurer, si on se réfère à l'expérience passée ou plus récente. L'histoire ne se répète pas, mais...elle bégaie, disait quelqu'un.

    Ne sommes-nous pas à la veille d'une nouvelle crise financière, dont nous ne pouvons prédire ni l'ampleur ni la durée, ni les formes qu'elle va prendre?
     Certains envisagent comme probable un nouveau krach boursier, par exemple.
   Point de vue:
           "... Souvent, à la veille d’une crise financière, tout semble aller très bien. Certains signaux sont par exemple tout à fait trompeurs. La croissance économique semble encourageante alors qu’elle est fondée largement sur une fièvre spéculative dans certains secteurs. Les faillites sont limitées, les bilans des entreprises semblent solides. Rappelons-nous les notes triple A accordées par les agences de notation à la firme nord-américaine Enron en 2000 avant que l’entreprise ne fasse faillite, donnant le signal de départ de la crise des dotcom de 2001-2002. Rappelons les notes triple A attribuées aux produits structurés liés au marché des subprimesen 2006-2007.
    Souvenons-nous des déclarations rassurantes d’Alan Greenspan, directeur de la réserve fédérale des États-Unis entre 1987 et 2006, à la veille de la crise des subprimes. Il affirmait que les risques étaient tellement bien disséminés dans le système et tellement bien couverts par les CDS (Credit default swap, sortes d’assurances contre les risques de défaut de paiement) qu’aucune crise n’était en vue. Le FMI, dans son rapport annuel 2007, prétendait que tout était tranquille et que la croissance économique était solide.      La situation en 2017 fait penser à ces situations de pré-crise où tout semble être sous contrôle et pendant lesquelles les dirigeants politiques tiennent des propos rassurants et lénifiants. La situation actuelle ressemble d’une certaine manière à ce qui s’est passé en 1987. On avait connu une hausse forte des marchés boursiers et une hausse importante des obligationsd’entreprises privées (les obligations d’entreprises, corporate bonds en anglais, sont des titres financiers émis par les entreprises privées pour se financer, ce sont des promesses futures de remboursement en échange de fonds).
     Il y a sans doute une différence de taille entre la situation actuelle et celle d’il y a 30 ans : certaines banques centrales (la banque du Japon, la BCE, la Banque d’Angleterre…) détiennent une partie des corporate bonds [2] et c’est un élément de stabilité car elles ne risquent pas de vendre en catastrophe en cas de début de panique sur le marché obligataire privé. La Fed, par contre, n’en a pas encore achetés. L’année passée, voyant que le marché des corporate bonds risquait d’imploser dans le futur, sa directrice générale a annoncé que la Fed pourrait éventuellement se mettre à en acheter mais aucune décision n’a été prise jusqu’à aujourd’hui. Or c’est le marché américain qui est le plus développé et le plus risqué.
    Par ailleurs, la Fed détient une quantité énorme de produits structurés qu’elle a achetés pour aider les banques à affronter les suites de la crise de 2008. La Fed possédait en octobre 2017, 1770 milliards de dollars de produits structurés liés au marché immobilier (mortgage backed securities, MBS) [3]. La Fed sait très bien que, si jamais elle essayait de revendre dans un proche avenir ces produits toxiques, cela risquerait de provoquer un effondrement de la valeur des titres et cela aurait un effet en chaîne avec des faillites à la clé....
      À l’échelle internationale, bien que le discours dominant affirme que les banques ont assaini profondément leurs comptes et qu’elles sont prêtes à affronter une dégradation de la situation, on a assisté ces quatre dernières années à la poursuite de sauvetages de banques privées importantes, particulièrement en Europe (Autriche, Portugal, Italie, Espagne…). La solidité de leur bilan est toute relative et leurs fonds propres réels ne dépassent généralement pas 5 %, et encore, de grandes banques sont en dessous de ce ratio. La législation est faite pour aider les banques à masquer leur situation réelle. Elle permet aux banques de déclarer qu’elles atteignent un ratio de l’ordre de 10 à 12 % et ainsi réussir les stress test que les autorités de régulation organisent... Un des problèmes majeurs des banques : la montée des défauts de paiement dans leur portefeuille de crédits (ce qu’on appelle les NPL, les non performing loans). L’importance des NPL plombe la situation de la plupart des banques italiennes et a provoqué la faillite en Espagne de Banco Popular en mai 2017, une des principales banques espagnoles.
       Rappelons qu’avant les faillites de nombreuses banques en 2008-2009, le secteur affichait des bénéfices élevés. C’est encore le cas aujourd’hui.
La montée de l’endettement privé en Chine est également un facteur potentiel de crise. La presse dominante qui attire l’attention de l’opinion dans cette direction n’a pas tout à fait tort même s’il est clair qu’elle préfère détourner l’attention des éléments de crise qui touchent directement les économies occidentales.   Du côté des grandes entreprises privées occidentales, comme nous l’avons montré dans un article précédent, le recours à l’endettement est massif. Elles développent à fond des opérations strictement financières et spéculatives en s’endettant.
      Au niveau mondial, les entreprises du secteur de la sidérurgie sont confrontées par ailleurs à une surproduction. Les grandes entreprises pétrolières mondiales affichent une remontée de leurs bénéfices mais on peut se demander si la remontée du prix du baril de pétrole à 60 dollars (observée en octobre-novembre 2017) n’est pas aussi en partie provoquée par une spéculation sur les stocks et achats futurs. Le secteur de l’automobile est en surproduction même si les ventes ont repris un cours ascendant largement favorisé par des achats à crédit.
       On assiste de la part des grandes entreprises capitalistes à un tel appétit pour prendre des risques que le coût pour se protéger contre la possibilité d’une suspension de paiement a atteint un niveau extrêmement bas. C’est contraire au principe de précaution mais c’est tout à fait normal dans la logique capitaliste. Vu que de nombreux capitalistes (Apple comme d’autres) cherchent à acheter des titres financiers à haut risque (junk bonds), les entreprises fragiles qui les émettent peuvent proposer des rendements plus bas que si la demande de leurs titres était faible. Ainsi, les rendements offerts sur les junk bonds diminuent, ce qui ne veut pas du tout dire qu’ils sont moins risqués qu’avant. Le prix de ces titres convoités augmente, le rendement offert baisse et le « marché » considère que le risque diminue, ce qui est contraire à la réalité. Aux États-Unis, en octobre 2017, une entreprise qui voulait se protéger contre un défaut de paiement devait payer une assurance (un Credit default swap, CDS) d’un montant de 5,44 dollars pour couvrir un risque de 1000 dollars sur des titres financiers à risque. En 2008 au moment de la crise, il fallait payer 27,80 dollars pour couvrir le même risque.   Cela rappelle les triples A accordés par les agences de notation aux produits structurés subprimes juste avant la crise.
C’est aussi le signal très clair d’une volonté de prise de risque afin d’augmenter les rendements à court terme. Cette situation de sécurité apparente peut basculer rapidement comme l’histoire du capitalisme nous l’enseigne.    Et dans le cas d’une crise majeure, Jean-Claude Junker, Mario Draghi et Donald Trump pourront entonner ensemble « Tout va très bien madame la marquise ». À moins que ce ne soit nous qui leur chantions ce refrain...."
__ Pour de vraies règles.
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vendredi 3 octobre 2014

Contrôle bancaire: une blague!

Rien n'est réglé.
                         Officiellement, tout va bien, du moins pour la BCE: le contrôle qu'elle exercerait serait une chance historique pour l'Europe, s'il faut en croire Danièle Nouy, présidente du conseil de surveillance prudentielle du mécanisme de surveillance unique (MSU).
       On verra... 
  A une échelle plus large, depuis le début de la déroute financière, on a vu combien de promesses de régulation sont restée sans effet ou n'ont eu que des impacts marginaux, symboliques ou n'ont été que des leurres. Pour les plus grands groupes, il s'agit de gagner du temps...
            Trop peu a été fait, trop tard aussi... Rien n'est vraiment réglé. Un amuse-gueule...Le brouillard s'épaissit.  
La dérégulation domine.
    L'activité bancaire est une activité trop sérieuse pour être laissée aux seuls banquiers. C'est dans les périodes de crises que cela s'impose le plus, comme l'avait très bien compris Roosevelt en son temps, notamment en séparant leurs activités et en les mettant quasiment sous tutelle.
   Comme le dit à sa manière l'impertinent polémiste Contrarien, "...Au cœur de la crise que nous traversons se pose un sujet à la fois complexe et épineux et certainement jamais assez abordé et développé. Celui des contre-pouvoirs et je préfère ce terme et ce concept de contre-pouvoir à celui de « régulation ». La règle, le règlement, la régulation, tout cela n’a en soi aucun sens si aucun moyen cohérent et coercitif existe pour faire appliquer ces lois, règles et règlement. Pire, une loi, une règle ou règlement devrait être intelligible par tous et ne pas nécessiter 150 000 pages de texte. La véritable question est bien celle des contre-pouvoirs.
De façon générale et quel que soit le sujet, si vous donnez à quelqu’un tous les pouvoirs, il finira par les utiliser de façon malsaine et à son propre avantage. Si les policiers se tiennent convenablement c’est parce qu’il y a une « police des polices ». Il faut donc des contrôles et de la surveillance. Mais pour cela il faut une volonté politique forte allant à l’encontre du « big business » et de l’argent roi... Seul compte désormais l’argent, le pognon, le fric, le flouze, le blé, plus, toujours plus, encore plus. Pour quoi faire ? Pour rien, juste pour l’accumulation jouissive de l’argent et accessoirement du pouvoir que ce dernier procure, pouvoir rarement utilisé à des fins humanistes. (1)
Alors il est évident que cette collusion est devenue incontrôlable. Il est évident que les lois passées, les traités négociés de façon générale le sont à l’encontre des intérêts de tous les peuples. Ils le sont à vocation exclusivement de ces grandes multinationales. Nous sommes rentrés officiellement dans l’ère du totalitarisme marchand..."
      Il est notamment impératif et urgent de séparer les banques, de dissocier leurs activités (dépôts et affaires), d'instaurer une certaine tutelle,  pour éviter les dérives que l'on connaît, qui ont été à l'origine de la crise et qui a révélé les pratiques d'un système souvent criminogène.
     Le lobbying bancaire continue son travail, à Bruxelles et jusqu'au coeur de la Maison Blanche
               Le cas de Goldman Sachs  n’est qu’une partie de notre problème, comme le suggère Le Contrarien, "D’abord parce qu’il existe d’autres banques, comme la Deutsch Bank en Allemagne dont la taille est telle et l’exposition en produits dérivés tellement hallucinante qu’elle peut à elle seule faire sauter le monde (51 000 milliards de dollars de produits dérivés plus ou moins toxiques à son actif), mais aussi parce qu’il ne faut pas oublier, dans ce sombre tableau, le poids de grandes multinationales particulièrement nocives comme des entreprises du doux nom d’Halliburton (dont le fonds de commerce est la guerre privée) ou Monsanto (dont le fonds de commerce est de tuer ce qui survit aux guerres du premier et de laminer la biodiversité).
L’ensemble de ce système je l’appelle le « big business ». Cet ensemble forme le « totalitarisme marchand », et le totalitarisme marchand, comme tout totalitarisme, est une dictature en soi. Une dictature qui avance masquée sous l’étendard de la liberté… de consommer, mais uniquement de consommer...
          Face à un système financier de plus en plus complexe, les régulateurs doivent se le faire expliquer par les financiers qui ont crée ce même système ultra-complexe avec pour résultat une pratique délétère et de plus en plus fréquente chez les régulateurs de quitter leur emploi du gouvernement pour un emploi beaucoup mieux rémunéré dans les banques mêmes qu’ils étaient autrefois destinés à réglementer et contrôler.
Les régulateurs de Wall Street sont des gens qui sont payés par Wall Street, à accepter les explications de Wall Street, et qui ont peu de moyens pour se défendre et pour faire respecter les règlements et les lois en vigueur.
Notre système de réglementation financière est évidemment dysfonctionnel. Mais parce que le sujet est si pénible, et les détails si compliqués, le public ne lui accorde pas beaucoup d’attention ni d’importance.
                      Il y a cependant quelques grains de sable...
   Par exemple, le  vendredi 26 septembre – le programme de radio  » This American Life « a diffusé une histoire à couper le souffle sur la régulation de Wall Street, et le public n’aura aucune difficulté à comprendre .
Le journaliste, Jake Bernstein  a obtenu 46 heures de bandes magnétiques, faites en secret par une employée de la Réserve fédérale.
46 heures de conversations au sein de la FED, et entre la FED et Goldman Sachs. (2)
C’est un document extraordinaire. Le but n’est pas ici d’instruire un procès, mais la conclusion essentielle à retenir est la suivante : la FED n’a pas réussi à réglementer les banques, car elle n’a pas encouragé ses employés à poser des questions, à exprimer leurs opinions ou à signaler des problèmes.
C’est même tout le contraire : la FED encourage ses employés à garder la tête baissée, à obéir à leurs dirigeants et à apaiser les banques.
Si les régulateurs bancaires n’ont pas réussi à faire correctement leur travail ce n’est pas parce qu’ils n’avaient pas les outils pour le faire, mais parce qu’ils ont été dissuadés de les utiliser.
Le rapport cite les employés de la FED disant des choses comme, « vous ne pouvez pas penser quelque chose comme ça » ou encore « personne ne se sent individuellement responsable des erreurs de la crise financière parce que les décisions sont prises par consensus ».
En plus d’un échec financier, nous sommes face à un échec culturel.
À la fin de 2011, les régulateurs ont été dotés de pouvoirs réglementaires plus larges par la loi Dodd-Frank, ils ont embauché un tas de nouvelles personnes et l’une d’elle était une femme de forte volonté à l’esprit indépendant nommé Carmen Segarra...
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(1) Comme l'analyse en détail l'économiste J.Stiglitz, notamment dans Le triomphe de la cupidité
(2) La réputation de Goldman Sachs s’autodétruit lentement.
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mercredi 6 octobre 2010

Crise: dernières nouvelles

Guerre des monnaies et aléas bancaires

Vers un protectionnisme monétair
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_______Mauvaises nouvelles pour l'Europe_____
Pour tenter un redressement économique compromis, les USA essaient un passage en force: "inonder le monde de dollars", pour exporter plus facilement, relancer sa production et réduire son chômage. Au protectionnisme économique, industriel et agricole, va s'ajouter un autre plus redoutable: le protectionnisme monétaire, que le pays ne s'était pas privé de pratiquer avant, mais qu'il va renforcer.
Cette fois,la Fed sort les armes lourdes. La guerre est donc déclarée à l'échelle mondiale.
Commet va réagir le Chine, sommée de réviser le cours de sa monnaie et dont les exportations vers les USA sont vitales? Comment l'Europe, grippée et divisée, sans souplesse monétaire, vouée au dogme allemand de la non-inflation, va-t-elle pouvoir entreprendre les relances nécessaires, d'autant que le pouvoir d'achat est en baisse, étant donné les plans d'austérité en action, créant un cercle vicieux?

_____________________Un dumping monétaire mondial est engagé. L'euro pourrait ne pas survivre ...
"...« Le taux de chômage est encore proche de 10%, l'inflation est vraiment basse... Nous (la Fed) devons jouer notre rôle pour aider l'économie à se ressaisir et faire en sorte que l'emploi revienne aux Etats-Unis
», a déclaré jeudi son président Ben Bernanke, le patron de la banque centrale américaine (Fed).
Dans le langage châtié des grands argentiers, le poids d’une telle déclaration se mesure en multiples de la bombe d’Hiroshima.
Et dans le contexte actuel, elle prend tout son sens : le monde se trouve « au beau milieu d’une guerre des changes internationale », selon les mots de Guido Mantega, le ministre des Finances brésilien.
Une guerre des monnaies internationale et surtout multipolaire.
Maintenant que les effets des stumuli budgétaires nés des plans de relance mis en place partout dans le monde marquent le pas, les pays sont tentés d’utiliser l’autre arme de la politique économique : la monnaie. A commencer par le plan de relance américain qui n’a pas réussi à faire passer le chômage sous la barre des 10%, conséquence de la faiblesse de l’activité industrielle du pays.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre les déclarations de Ben Bernanke : l’Amérique désire un billet vert encore plus faible qu’à présent. L’outil de Ben Bernanke : la baisse de son taux directeur. La Fed va inonder le monde de dollars. Objectif : faire en sorte que combiné aux mesures protectionnistes, l’industrie américaine retrouve de la compétitivité vis-à-vis de ses principaux concurrent... Entre la Chine et les Etats-Unis, la guerre commerciale et monétaire est donc bien déclenchée. Et elle peut s'étendre très vite au monde entier, malgré le G20 et les discours de Nicolas Sarkozy. On ne sait qui sera le vainqueur. Mais on sait déjà qui est le vaincu : l'Europe qui voit l'euro monter dangereusement et pénaliser ses entreprises à un moment où la croissance ne peut plus compter sur les plans de relance. Apparemment, Wen Jiabao a bien compris la situation. En faisant des offres très généreuses à la Grèce - dont elle achète les ports tranquillement - pour garantir ses Bons du Trésor, la Chine lance un défi à un pouvoir politique européen inexistant. Qui, après avoir menacé de laisser tomber la Grèce au pire moment, ne dit pas un mot contre le dumping monétaire chinois dont souffrent pourtant les sociétés européennes, tout autant que leurs consoeurs américaines."
D'où le changement de tactique de la politique économique chinoise , qui se tourne vers l'Europe
Les Chinois anges et démons?

_Une Europe qui tire encore bien des boulets et qui doit s'attendre à de nouveaux effondrements: l'Espagne, l'Italie ne sont pas épargnées. L'Irlande va très mal et paie lourdement une longue fuite en avant dans un développement anarchique, industriel et immobilier. Le secteur bancaire est en plein marasme après des années d'excès et son économie va droit dans le mur, selon certains analystes. Le redressement sera long. Comme le Portugal, elle est prise dans le piège du surendettement et ne verra sans doute pas le bout du tunnel avant 2012, au prix d'un taux de chômage élevé et d'une baisse drastique du pouvoir d'achat.
______________Rien ne risque de s'arranger, car les banques centrales ne changent pas leurs pratiques : "Les Banques Centrales ont des dogmes qui sont difficiles de changer. D’abord les banquiers sont persuadés que la maitrise d’une inflation faible stable et durable est une condition essentielle de la confiance des acteurs économiques et donc de l’obtention d’une solide croissance économique. Seulement les dernières crises celle de la bulle Internet et des subprimes ont montré que ces politiques de taux d’intérêts directeurs bas ont nourrit des bulles, les marchés d’actions ou les marchés immobiliers, autres inflations que les seuls biens et services dont l’éclatement ont mis en péril tout le système."
De plus, les pratiques banquaires sont encore loin d'être transparentes, c'est un euphémisme: onze banques ont été encore condamnées pour entente illégale -
______________________
-La Chine avance des pions en Europe
-Grèce : pourquoi la Chine se lance dans un plan Marshall

-Chaos pour aujourd'hui, chaos pour demain
-Pour RBS, "le bord de la falaise est proche pour le système bancaire mondial

-Crise et dette en Europe - 10 fausses évidences, 22 mesures en débat pour sortir de l’impasse
-
Quand les contribuables refinancent les bad bank...
-Retour sur la mort de l'étalon-or
-Le dollar US mûr pour une dévaluation catastrophique
-G 20 : le crépuscule de l'Occident
(?)
-» Les vrais débats derrière la « guerre des monnaies »

mercredi 17 novembre 2010

Dollar en péril (suite)

Cavalerie en monnaie de singe

« Le dollar est notre monnaie, mais votre problème »
(L’ancien secrétaire au Trésor John Connally)

-"Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par le loi. Concrètement, elle aboutit aux mêmes résultats. La seul différence est que ceux qui en profitent sont différents".(Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences economiques 1988.)

"Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin"

"La jeunesse qui pourra résoudre la question monétaire fera plus pour le monde que toutes les armées de l'Histoire" (Henry Ford (1863-1947)

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Entre violence et confiance, la monnaie est ambivalente: moyen d'échanges féconds quand l'économie est saine, les rapports équilibrés, la richesse partagée. Elément potentiel de destruction, d'appauvrissement, de régression, quand les finances sont toxiques, quand les dérives spéculatives prennent le dessus. Elle fonctionne alors contre l'humanité.
Le dollar est malade de la Fed, d'une crise entretenue qui a détruit toute confiance, de dettes abyssales générées par l'émetteur. Reste encore l'apparente puissance en déclin, et la monnaie (encore) de référence, contestée.
Tout est bon pour lui donner de quoi durer malgré tout, pour la mettre sous perfusion, en état de coma avancé. La planche à billet joue ce rôle, qui déconnecte un peu plus la masse monétaire de l'économie réelle, perturbant
les échanges mondiaux, tous les pays à qui le billet vert s'est imposé... Le recul du dollar-roi , déjà gravement atteint, va-t-il échapper à tout contrôle?
Quand la bulle du dollar éclatera....que restera-t-il de l'économie américaine et de sa suprématie résiduelle?
__Au vu des choix économiques adoptés par La Maison Blanche et les lobbies financiers, rares sont ceux qui parient sur la pérennité du dollar et sa suprématie durable, dans une Amérique devenue insolvable .
Si la chute du dollar est en partie due à la volonté d'exporter dans de meilleures conditions et de renforcer la difficulté d'importer, donc de faire payer aux autres pays une partie de la dette abyssale, elle est aussi et surtout l'effet d'une dégradation de fait d'un système qui s'épuise à se recomposer et à durer, mais dans les conditions à peu près identiques qu'avant l'éclatement de la crise. On conserve la même logique que celle qui a mené au désastre, ce qui laisse présager de
nouvelles déconvenues.

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_Pour temporiser, en attendant une problématique reprise, les USA jouent aux Faux-Monnayeurs
___________________"...Les Etats du reste du monde sont, par nature, acheteurs de Bons US afin de recycler et de rentabiliser leurs (parfois) immenses réserves en dollars ainsi que leurs excédents commerciaux. Pour autant, la masse de Bons du Trésor actuellement sur les marchés est tout simplement vertigineuse et sans précédent dans l’Histoire du fait des besoins vitaux en liquidités du Gouvernement Fédéral Américain. Gouvernement qui affirme que ses Bons – toujours plus nombreux en circulation – trouvent facilement des amateurs qui feraient même monter les enchères en payant toujours plus cher ces papiers-valeurs Américains… Pourtant, ces investisseurs étrangers – privés et institutionnels – expriment publiquement les doutes les plus sérieux vis-à-vis de la valeur et de la fiabilité de ces mêmes Bons du Trésor US
._En fait, c’est l’Etat Américain qui achète lui-même – via la Fed – ses propres Bons en laissant croire que les investisseurs internationaux sont heureux de s’en porter acquéreurs à des prix qui, de surcroît, se retrouvent à leur plus haut niveau historique. Cette propagande....n’ayant évidemment pour but que d’éviter un glissement – voire un effondrement – de la valeur de ces obligations avec, comme conséquence immédiate, la remontée des taux d’intérêts Américains qui sera le signal de la liquéfaction nationale Américaine… La Réserve Fédérale et le Gouvernement Américains se lancent ainsi dans une tricherie d’une ampleur gigantesque afin de s’épargner la faillite de leur Etat et de leur économie.
_Le fait est que le bilan de cette Réserve Fédérale, fondée en 1913 et prétendument arbitre de la stabilité des prix, est absolument désastreux puisque le billet vert – qu’elle est censée défendre – a perdu 97% de sa valeur depuis cette époque ! Dernier Président en date, Ben Bernanke s’est donc lancé dans la destruction des 3% résiduels en faisant tourner à un rythme infernal sa planche à billets afin de remplacer rapidement les anciens dollars par de nouveaux … qui ne vaudront quasiment plus rien. La croissance sera-t-elle au rendez-vous de ces injections massives de billets considérablement dévalorisés ? Et quand bien même elle le serait : cette croissance hypothétique ne sera qu’illusion. En fait, nous n’assistons pas seulement à la banqueroute programmée de ce pays mais également à la faillite intellectuelle des Gouvernants Américains ! Qui pourrait nier que cette masse de billets créés à partir du néant et injectée dans le système ne sert qu’à diluer les actuels dollars et, donc, à fortement entamer ce qui leur reste de valeur … à l’instar d’une société qui chercherait à améliorer ses résultats en émettant à vide quantités de nouvelles actions ?.."


__Mais Washington semble se soucier comme d'une guigne de ce qui peut arriver aux autre monnaies, rivées au dollar et à ses aléas. Dans son pragmatisme à courte vue, l'urgence est pour elle de relancer la consommation, donc la production et les exportations, aux prix les plus bas, assurant ainsi un protectionnisme qui ne dit pas son nom, qu'elle n'a jamais abandonné en fait.
__________"... La Fed va imprimer des centaines de milliards de dollars pour acheter des obligations que le Trésor américain émet pour rembourser ses anciens emprunts.
_Cela consiste, pour résumer les choses de façon un peu simplifiée, à faire de la cavalerie en utilisant de la monnaie de singe. Ou si l'on préfère encore, à mettre en place un schéma de Ponzi, comme
Bernard Madoff, mais à la puissance 100 000, et en rémunérant de surcroît les clients avec de faux billets.
_M. Bernanke justifie cette pratique peu recommandable par la volonté de maintenir les taux d'intérêt à long terme à de très bas niveaux (ce qui aidera en théorie le marché immobilier à redémarrer) et de favoriser l'achat d'actions (ce qui enrichira les Américains et les incitera à "re"consommer).
_Foutaises que tout cela, a répondu en substance, dans le Financial Times, l'économiste de Harvard Martin Feldstein. Les bienfaits économiques à attendre du "QE2" sont minimes, mais les risques multiples et grands. Au premier rang desquels, celui de provoquer d'énormes perturbations dans le système monétaire mondial. Car les dollars créés par la Fed ne vont pas rester aux Etats-Unis, mais émigrer vers les pays à forte croissance, où ils sont mieux rémunérés. Déjà, le Brésil, la Thaïlande, la Corée du Sud et l'Indonésie ont annoncé des mesures pour empêcher un afflux trop massif de capitaux chez eux. Ils érigent des barrières, font du " Quantitative Tightening", du resserrement monétaire quantitatif. "QE2 contre QT1", c'est le titre du film de la guerre monétaire qui se profile.

_Après la politique laxiste d'Alan Greenspan qui a conduit à une crise mondiale du crédit, c'est donc maintenant le
"QE2" de Ben Bernanke qui menace de diffuser son poison à toute la planète. Cela commence à faire beaucoup. On connaît la phrase du secrétaire au Trésor de Richard Nixon, John Connally, à propos du dollar. "Le dollar est notre monnaie et votre problème." On peut l'actualiser : "La Réserve fédérale est notre banque centrale et votre problème."...

_Quand quelqu'un d'aussi intelligent et d'aussi compétent commence à faire des choses déraisonnables, il y a lieu de s'inquiéter. Surtout lorsqu'on sait ce que M. Bernanke a pu expliquer un jour :
"Si l'on comparait la politique monétaire à la conduite d'une voiture, il s'agirait d'une automobile avec un compteur de vitesse fantasque, un pare-brise embué et une tendance aux embardées." Pas très rassurant pour les passagers que nous sommes.

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"...La prépondérance du billet vert... reflète d’abord l’importance de la première économie du monde. Mais aussi, et surtout, le fait que les États-Unis sont déliés de toute contrainte en matière de création de monnaie, ce qui leur permet d’inonder la planète de dollars. En effet, depuis le 15 août 1971, la devise américaine n’étant plus convertible en or, la création monétaire aux États-Unis n’est plus assujettie à la possession de stocks de métal jaune par la Réserve fédérale. En clair, l’Amérique peut créer autant de dollars qu’elle veut. Ce qui lui offre un avantage considérable par rapport aux autres pays : non seulement ces derniers constituent majoritairement leurs réserves en dollars (et non pas dans leur propre monnaie), mais ils sont obligés d’utiliser le billet vert dans tous leurs échanges financiers avec les États-Unis. En son temps déjà, lé général de Gaulle avait dénoncé ce « privilège exorbitant de l’Amérique », reprenant la formule de l’économiste Jacques Rueff. « Ce que les États-Unis doivent à l’étranger, ils le lui paient, tout au moins en partie, avec des dollars qu’il ne tient qu’à eux d’émettre », avait-il estimé. Depuis, la problématique n’a guère changé. Les États-Unis renforcent en permanence l’influence du dollar puisqu’ils continuent à s’endetter dans leur propre monnaie via notamment les bons du Trésor. Officiellement, les gouvernements américains expliquent que c’est au marché des changes de fixer la valeur des monnaies, tout en affirmant vouloir un dollar fort. En réalité, le département du Trésor oriente le billet vert à la hausse ou à la baisse selon ses intérêts du moment...."
-(Vidéo : Le dollar, « notre monnaie et votre problème »)
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-Le sort du dollar se joue à Pékin
-Le dollar, l'empire et la monnaie
-Fin de l'empire US: un mythe?
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Les FAUX MONNAYEURS

lundi 17 mars 2008

Brèves d'un lundi noir

Tempête financière aux USA : de la dénégation à l'aveu

-"Les États-Unis sont-ils à la veille d’un collapsus majeur de leur système bancaire ? L’hypothèse, jusqu’ici impensable, est désormais prise très au sérieux au plus haut niveau de l’Administration américaine. La première économie mondiale se trouve au seuil d’une récession profonde, et la chute sans fin du dollar traduit une perte de confiance préoccupante des bailleurs de fonds internationaux, à l’égard du pays. En insistant longuement, mercredi soir, sur les risques posés par l’affaiblissement du billet vert, George W. Bush a admis la gravité de la situation. .."(Le Figaro)

-Le dollar s'effondre sur fond de panique bancaire
"...Les économistes ne craignent plus seulement l'entrée en récession de la première économie mondiale, ils se demandent si ce n'est pas l'ensemble du système financier américain qui est en train de s'écrouler, avec des risques de faillites bancaires en cascade, comme les Etats-Unis en avaient connu durant la Grande Dépression..." (Le Monde)

-Pour sauver Wall Street Bernanke plombe le dollar:
" Devant l’absence de l’autorité et du courage politique requis pour trancher dans le vif, la Fed en est réduite aux expédients qui, s’ils permettent de masquer l’ampleur des pertes, retardent l’heure de vérité et compromettent le dollar. Pour sauver Wall Street, Bernanke exporte la crise et fait naître une poussée de fièvre inflationniste mondiale, au risque d’un retour de bâton dévastateur : l’abandon du dollar comme monnaie de réserve mondiale." (Contre-info)

-Crise Financière : nous sommes tous roubinistes désormais
"Les pertes du système financier sont maintenant estimées entre 2000 et 3000 milliards de dollars, ce qui place virtuellement les banques dans une situation de faillite généralisée. En tentant de se protéger en différant la reconnaissance de leurs pertes, elles accroissent le risque d’un effondrement systémique. Tous les économistes s’accordent à penser qu’une recapitalisation d’urgence est nécessaire. Mais cette mesure nécessiterait une nationalisation massive du système bancaire, impensable au pays de la libre entreprise, et ceci d’autant plus en année électorale. Faute de pouvoir - pour l’instant - briser ce tabou, la Fed en est réduite aux expédients et se transforme en mont de piété pour créances douteuses." (contre-info)

Marchés : «La crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale»
"Selon Alan Greenspan, qui a été président de la Fed pendant 19 ans, «la crise financière aux Etats-Unis va être vraisemblablement jugée comme la plus grave depuis la seconde guerre mondiale». Pour lui, la crise prendra fin quand les prix des biens immobiliers se stabiliseront, entrainant celui du prix des produits financiers adossés à des prêts hypothécaires." (Le Figaro)

Sarkozy face au rebond de la crise financière
"« Les crises financière et monétaire se renforcent l'une l'autre comme si la force de la mondialisation se retournait contre elle, analyse Eloi Laurent, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). L'excédent commercial de la France vis-à-vis des Etats-Unis se transforme en déficit. Un euro à 1,40$, c'est un problème. A 1,60$ c'est une catastrophe ! » (Marianne)
-Michel Aglietta: "Une crise aussi grave que celle de 1929"
-2008 année noire : le crépuscule des dieux
- Frédéric Lordon : « Ce à quoi nous assistons est le déploiement nécessaire d’une mécanique inscrite au coeur des structures libérales"

---------- Lundi noir ?----

-Martin Wolf, éditorialiste au Financial Times, donne une excellente définition de notre système financier : « La finance moderne se résume à ôter les risques des épaules de ceux qui sont capables de les porter (les banques), pour les mettre sur les épaules de ceux qui sont incapables de les comprendre. »
-Nationaliser les banques? > france inter( blogB.Maris)

mercredi 16 septembre 2009

Aveux d'économistes         


Dérives de la pensée économique

La plupart des économistes ont versé dans un formalisme mathématique effréné, sur les conseils de Milton Friedman et ses collègues monétaristes.

-Greenspan, un des acteurs de la crise, que Milton Friedman, père du monétarisme, considérait comme le meilleur gouverneur de la Fed , déclarait naïvement(?) a propos des causes de la crise:"C'est la nature humaine: à moins qu'on ne trouve un moyen de la changer, nous aurons une nouvelle crise."
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-Krugman fustige "la cécité de la profession sur la possibilité de défaillances catastrophiques dans une économie de marché".

"Durant l’âge d’or, les économistes financiers en vinrent à croire que les marchés étaient fondamentalement stables - que les actions et autres actifs étaient toujours cotés à leur juste prix"

-En octobre de l’année dernière M. Greenspan avouait qu’il était dans un état d’ « incrédulité choquée » car « l’ensemble de l’édifice intellectuel » s’était « effondré ». Cet effondrement de l’édifice intellectuel étant aussi un effondrement du monde réel de marchés, le résultat s’est traduit par une grave récession"( P.K.)

Lorsque dans un pays le développement du capital devient un sous-produit de l’activité d’un casino, le travail est susceptible d’être bâclé. » (Keynes)
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-Economie : nous nous sommes tant trompés, par Paul Krugman :
"« Rien dans les modèles dominants ne suggérait l’éventualité d’un effondrement du type de ce qui s’est déroulé l’an dernier, » se désole Krugman. Comment la profession dans son immense majorité a-t-elle pu s’égarer au point d’estimer avec Robert Lucas que le « problème central de la dépression - celui de sa prévention - a été résolu » ? Krugman attribue cette cécité au travers consistant à confondre la « beauté » de formalismes mathématiques avec leur pertinence - sans omettre de mentionner également l’attrait de quelques incitations sonnantes et trébuchantes - et retrace les étapes de cette dérive. Une fois estompé le souvenir de la crise de 1929, dit-il, ses leçons ont été oubliées et la discipline s’est auto-persuadée que ses modèles, où d’improbables agents rationnels interagissent sur des marchés parfaits, forcément parfaits, pouvaient décrire le réel. Ainsi, afin de préserver l’élégance et la force de leurs démonstrations, les économistes se sont autorisés puis accoutumés à se désencombrer de quelques infimes scories du monde, d’insignifiants détails tels l’aveuglement, la vanité et la déraison qu’engendrent une cupidité sans borne, le sentiment de toute puissance et les comportements moutonniers. Le réveil est rude.
_________Bien que cela soit difficile à croire aujourd’hui, hier encore les économistes se félicitaient des succès de leur discipline. Ces succès - du moins le pensaient-ils - à la fois théoriques et pratiques, conduisaient la profession vers un âge d’or. Sur le plan théorique, ils pensaient avoir résolu leurs divergences. Ainsi, dans un document publié en 2008 intitulé « La situation de la macro » (c’est à dire de la macroéconomie, l’étude des grands problèmes tels les récessions), Olivier Blanchard, du MIT et aujourd’hui économiste en chef du Fonds Monétaire International, écrivait que « la situation de la macro est satisfaisante ». Les batailles d’antan sont terminées, notait-il, et une « large convergence des points de vue » s’est opérée. En ce qui concerne le monde réel, les économistes pensaient avoir la situation sous contrôle : le « problème central de la dépression - celui de sa prévention - a été résolu », déclarait Robert Lucas, de l’Université de Chicago en 2003, à l’occasion d’un discours devant l’Association Américaine d’Economie. En 2004, Ben Bernanke, l’ancien professeur de Princeton aujourd’hui président de la Federal Reserve, célébrait la « Grande Modération » - les performances économiques au cours des deux dernières décennies - qu’il attribuait en partie aux progrès de la politique économique.L’an dernier, tout s’est effondré.
Peu d’économistes ont vu venir la crise actuelle, mais cet échec de la prévision est le moindre des problèmes de la discipline. Le plus important était celui de la cécité de la profession sur la possibilité de défaillances catastrophiques dans une économie de marché. Durant l’âge d’or, les économistes financiers en vinrent à croire que les marchés étaient fondamentalement stables - que les actions et autres actifs étaient toujours cotés à leur juste prix. Rien dans les modèles dominants ne suggérait l’éventualité d’un effondrement du type de ce qui s’est déroulé l’an dernier. A l’époque, les macro-économistes étaient divisés. Mais la principale divergence se situait entre ceux qui insistaient sur le fait que les économies de marchés ne déraillent jamais et ceux qui estimaient que l’économie peut déraper ici où là, mais que tout écart important hors de la voie de la prospérité pourrait et devrait être corrigé par la toute-puissante Fed. Aucun des deux camps n’était préparé à faire face à une économie qui sortirait de ses rails en dépit des plus grands efforts de la Fed.
....es économistes se sont égarés, car ils ont, en tant que groupe, confondu la beauté - revêtue d’imposants atours mathématiques - avec la vérité. Jusqu’à la Grande Dépression, la plupart des économistes s’accrochaient à une vision du capitalisme perçu comme un système parfait ou presque. Cette vision devint indéfendable face à un chômage de masse, mais lorsque le souvenir de la Crise s’est estompé, les économistes sont revenus à leurs anciennes amours, avec une vision idéalisée d’une économie dans laquelle des individus rationnels interagissent dans des marchés parfaits, vision cette fois habillée d’équations sophistiquées. Cette nouvelle romance avec le marché a été idéalisée, il est vrai, en partie en réponse à l’évolution des tendances politiques, en partie en réponse à des incitations financières..."
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Faillite des économistes...