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mardi 17 mars 2009

Pour une autre mondialisation




La voix d'un Prix Nobel

-Changer les règles du jeu
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« Le marché est un bon serviteur mais un très mauvais maître ». (R.Correa)

-"L’ironie de l’histoire, c’est que la crise actuelle ne résulte pas d’erreurs commises par les pays en développement, donc bénéficiaires de ce genre d’aides, mais d’erreurs commises aux Etats-Unis qui ont, je vous le rappelle, le droit de véto au FMI. La dernière fois que le FMI a prêté de l’argent, l’instruction qu’il a donné aux pays bénéficiaires était d’imiter l’exemple des institutions financières américaines et leur pratique en matière de réglementation" (J.S.)
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Joseph Stiglitz : une autre mondialisation est possible | AgoraVox:
"...Lorsqu’on demande à Joseph Stiglitz s’il assume le rôle d’éveilleur de conscience il estime qu’ « il ne s’agit pas simplement de se plaindre et de pleurnicher, mais de proposer une solution de rechange. Il y a des façons plus rentable, efficace et juste de gérer ou de réguler une économie mondialisée.
Un autre monde est possible, c’est d’ailleurs le titre du premier chapitre d’un de mes livres. Avec la crise financière telle qu’elle éclate actuellement dans toute son horreur, on a vu que la philosophie ultra-libéraliste débridée qui sous-tendait la façon dont la mondialisation était administrée n’a fonctionné nulle part, ni dans les pays en développement, ni même dans les pays développés, à commencer par les Etats-Unis. Donc il y a un consensus qui commence à se dégager pour reconnaître qu’il faut trouver de nouvelles règles pour gérer l’économie de marché ».

-Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'économie: «C'est le bon moment pour un Bretton Woods :
II»
"...Selon Joseph Stiglitz, les «cadeaux fiscaux» faits aux Américains dans le cadre du plan de relance de 780 milliards de dollars risquent d'alimenter l'épargne plutôt que la consommation. Simultanément, les Etats fédéraux (le tiers des dépenses publiques aux Etats-Unis) économisent pour réduire leur déficit, ce qui a une influence négative, a-t-il ajouté.La crise immobilière va en outre se prolonger aux Etats-Unis, car les 4,4 millions de personnes qui ont perdu leur emploi depuis le début de la crise ne peuvent plus payer leur maison, a estimé le Prix Nobel. L'accroissement du déficit budgétaire représente en outre une source d'inquiétude, car il compromet les dépenses publiques futures..."
-Joseph Stiglitz - Homepage

-Joseph Stiglitz - Démocratiser la mondialisation
""Je ne suis pas un détracteur farouche de la mondialisation, mais un défenseur lucide d'une mondialisation plus démocratique, qui puisse être bénéfique pour toute l'humanité et pas seulement pour les plus riches, comme c'est le cas actuellement. La mondialisation a eu des effets pervers en ce qui a trait au développement des pays pauvres. Il est incontestable qu'il y a eu une croissance économique grâce à la mondialisation, mais les bénéfices de cette croissance n'ont pas été partagés de façon équitable. Ce n'est pas la mondialisation en tant que telle qui est à critiquer, c'est la façon dont elle a été mise en oeuvre et dont elle est gérée aujourd'hui, surtout par les États-Unis, seule superpuissance économique mondiale détenant le contrôle, quasi absolu, des principaux leviers financiers qui façonnent la globalisation économique. L'unilatéralisme américain met en péril la mondialisation..."

-Joseph Stiglitz : «Le FMI répond aux intérêts de Wall Street»:
"...Les pays industrialisés, et notamment les Etats-Unis, sont de fervents défenseurs de la libéralisation du commerce. Mais si vous regardez ce qui se passe vraiment, ce commerce mondial est très asymétrique, très injuste. Sous la pression des pays développés, le Sud ouvre ses frontières, abolit les subventions, pendant que le Nord, qui devrait pourtant être en mesure de s'adapter beaucoup plus vite, continue d'interdire l'entrée des produits en provenance du Sud et maintient les subventions pour défendre ses propres produits. ..."

-Crise économique : le FMI persiste et signe :
"Pourquoi changer une politique qui conduit à la faillite, lorsque les victimes sont les autres ? Telle est la question qui se pose au Fonds monétaire international et à laquelle il ne répondra pas. Au contraire, sous la houlette de Dominique Strauss-Kahn, le FMI entend utiliser la crise pour réduire. un peu la marge de manœuvre des États pauvres. Pour Damien Millet et Eric Toussaint, responsables du CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde), il faut dissoudre sans attendre une institution internationale qui a conçu ses prêts comme un moyen de domination.
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-Mondialisation et démocratie
- Mondialisation implosive ?
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Quand les pauvres financent les plus riches
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FMI : Faut-il aider le soldat Strauss-Kahn ?

lundi 23 mai 2011

FMI: bilan mitigé


A quoi sert(encore)le FMI ?

Le FMI a mauvaise réputation
____________________Joseph Stiglitz, notamment, prix Nobel d'économie et vice-président de la Banque mondiale de 1997 à 2000, s'est attaqué au FMI dans son livre "La grande désillusion", devenu un best-seller mondial. Il l'accuse de privilégier les intérêts de son "principal actionnaire", les Etats-Unis, avant ceux des pays en difficulté. D'autre part, prenant pour exemples la crise asiatique et la transition russe, Stiglitz démontre que les politiques d'ajustement structurel préconisées par le FMI ont souvent aggravé les problèmes, entraînant des conséquences sociales dévastatrices et un accroissement de la pauvreté." (L'Internaute)
____Mais le FMI semblait vouloir esquisser un tournant, dans sa politique d'aide aux pays en difficulté et, en acceptant l'idée d'une certaine inflation, commençait à mettre en question les politiques de rigueur telles qu'elles sont pratiquées en Europe notamment. On dit même que DSK était prêt au remplacement du dollar comme monnaie de réserve internationale-(voir ici)
Est-ce pour cela que, quoi qu' on pense de l'homme, DSK apparaissait comme un gêneur pour le monde de la haute finance qui profite des fonds prêtés aux Etats pour renflouer leur dette, tout en les mettant dans des situations les rendant incapables de remboursement?
Hypothèse qui n'accrédite pas certaines théories du complot ayant provoqué sa chute, aussi brutale qu'inattendue
_________Comment expliquer autrement que
"l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn a donné lieu, des deux côtés de l'Atlantique, à un concert de louanges pour évoquer le mandat raccourci du socialiste français à la tête du Fonds monétaire international (FMI). Vieille institution menacée d'effondrement en novembre 2007, au moment de l'entrée en fonction tonitruante de DSK comme managing director, le FMI serait désormais rajeuni, et doté d'une nouvelle légitimité. Autrefois bras armé de plans d'ajustement structurel injustes et inefficaces, il se serait converti aux vertus du keynésianisme au cours de l'année 2008. L'ex-ministre de Lionel Jospin resterait comme l'«architecte du renouveau du FMI», selon Les Echos. Le New York Times va jusqu'à vanter l'«audace» de l'ex-patron, tandis que Le Monde évoque le «grand gâchis» pour le FMI que représente à ses yeux la démission de DSK. Pour le ministre des finances brésilien, il fut tout simplement «l'un des meilleurs directeurs généraux qu'ait connu le FMI». Les commentateurs sont donc nombreux, en pleine crise de la zone euro, à regretter le départ forcé de celui que Joseph Stiglitz qualifiait de «leader sagace du FMI» dans une tribune publiée début mai – le compliment n'est pas mince, venant de la bouche d'un ex-chef économiste de la Banque mondiale, nobélisé en 2001, qui ne mâche d'habitude pas ses mots à l'encontre de l'élite économique mondiale."
Dans un rapport cinglant, publié en février 2011, le bureau indépendant d'évaluation du FMI dresse un tableau apocalyptique du Fonds d'avant DSK: non seulement le Fonds n'a rien vu venir de la crise en train de se former, mais pire encore, il a encouragé des pratiques, notamment en matière d'innovation financière, qui ont aggravé le marasme de 2008.." (L.Lamant)
__Dsk tentait de renouer avec un certain keynésianisme, en abandonnant, en paroles du moins, les vieilles lunes néo-libérales:
"Lors d'un discours à l'université George Washington, le 4 avril dernier, DSK a déclaré que «le consensus de Washington (relevait) désormais du passé». La question est centrale, pour tenter un bilan de l'action du mandat DSK – est-il parvenu, ou non, à se défaire du sinistre héritage du «consensus de Washington», cette panoplie de mesures ultralibérales destinées, dans les années 1990, aux pays trop endettés (libéralisation du commerce extérieur, privatisation d'actifs stratégiques, déréglementation, etc.)?
____Mais ces tentatives n'arrivèrent pas à se concrétiser vraiment, même si elles ont aidé à résoudre le moins mal possible le problème de la crise grecque, contre certains pays d'Europe ( ce qui est contesté par Harribey). Une petite équipe, même déterminée, ne peut pas grand chose contre cette énorme machine qu'est le FMI et les pouvoirs financiers qui en orientent la logique:
" Les fondamentaux du FMI sont donc restés les mêmes, à peu de choses près. L'ombre du consensus de Washington continue de menacer. Tout s'est en fait passé comme si le seul homme DSK, aussi motivé soit-il à faire bouger l'institution, n'a pas pu grand-chose face à la lourdeur de l'énorme machine et à ses bataillons de fonctionnaires, souvent en place depuis bien plus longtemps. On ne modifie pas en profondeur les manières de penser et de faire de milliers de salariés en quatre ans. D'autant que le FMI, en dernier recours, est soumis aux pressions de ses Etats membres, qui le financent.
Dans une tribune au Guardian, l'économiste Mark Weisbrot rappelle que les marges de manœuvre du managing director sont bien plus réduites qu'il n'y paraît, notamment face au Trésor américain: «Ni le directeur général, ni personne d'autre au FMI ne se trouve, en dernier ressort, en position de décider seul de la politique mise en place, surtout lorsqu'il s'agit de pays considérés comme importants (...) Le FMI est dirigé par des gouverneurs, et des directeurs adjoints, pour qui les autorités décisives, et de loin, sont le Trésor américain, qui comprend une forte représentation de gens de Goldman Sachs, et, dans un deuxième temps, les puissances européennes.» (L.Lamant)

__Un bilan mitigé donc, pointant le peu de pouvoir que peut avoir un homme dans un sytème si puissant et aux multiples ramifications.

Qui lui succédera?
Mme Lagarde? Ses bonnes relations avec le monde de la finance américaine prêchent en sa faveur, mais un certain rapport secret risque de compromettre son éventuelle candidature. Et pourtant, Martine la soutient!...
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FMI : une réforme urgente et à peine entamée

mardi 11 septembre 2012

Le prix des inégalités

Le coeur du problème 

___On entend beaucoup J.Stiglitz ces jours-ci sur nos ondes: France-Inter, France-Culture...
Son passage en France et ses propos assez inattendus pour un économiste américain, suscite l'intérêt.
C'est un analyste reconnu et respecté, connu chez nous surtout depuis ses premiers écrits, notamment la Grande Désillusion, car il fut un homme de pouvoir, au sommet de la Banque Mondiale, connaissant de près les mécanismes et les actions du FMI , notamment en Europe, et ceux qui ont engendré la crise américaine qui nous affecte aujourd'hui.
 L'austérité, analyse-t-il, mène au désastre et la mondialisation, telle qu'elle fonctionne, ne peut que renforcer la crise, tant que les Etats n'auront pas régulé les outils financiers.
 "La lenteur dont font preuve les deux continents pour réguler la finance est remarquable. A vrai dire, je ne suis pas surpris, vu les pressions politiques des deux côtés de l'Atlantique... Aux Etats-Unis, la réforme de Wall Street est un succès. Mais cette réforme ne fait que déléguer à des régulateurs. Or, aux Etats-Unis, les régulateurs qui sont aux manettes aujourd'hui, sont ceux qui nous ont conduits à la crise de 2007. On a donc changé la loi, mais pas ceux chargés de l'appliquer. Ces gens-là n'ont toujours pas compris la nécessité de réguler." (J.Stiglitz)
On ne peut lui reprocher d'être socialiste, terme qui aux USA est à peine prononçable. Il est seulement un keynésien conséquent.
On peut par contre contester la confiance qu'il accorde à Obama. Mais, comme il le dit, de deux maux il faut choisir le moindre. 
___Les fortes inégalités , construites, la baisse des salaires, ainsi que l'endettement  et les déséquilibres qui en ont résulté, sont une des causes essentielles de la crise, qui, elle-même, génère plus d'inégalités. La Chine représente à ce sujet un cas particulier et une caricature.
Le creusement des inégalités a été la contrepartie de l'exigence d'une rentabilité excessive du capital qui, elle-même, est à l'origine de la crise actuelle. Pour éviter le retour de telles crises, il faut donc d'urgence limiter de nouveau ces inégalités. 
L'austérité, telle que la met en oeuvre Bruxelles, ne pourra que produire des effets inverses aux buts recherchés.
C'est aussi la conviction d'un autre prix Nobel américain, Paul Krugman.  
Pour les plus favorisés, il y a toujours un Samu patronal...
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Le prix de l’inégalité, par Joseph Stiglitz




 

lundi 14 octobre 2013

Dictature des banquiers?

Avant qu'il ne soit trop tard...
                                              La vie des (grands) banquiers n'est pas toujours facile, alors qu'elle devrait être sans histoire, voire ennuyeuse...
 Il leur arrive de se plaindre des critiques et parfois des menaces dont ils sont l'objet, parfois en plus haut lieu...même si cela reste souvent purement verbal.
     Mais ils peuvent  dormir tranquilles, ils restent encore choyés.
Les réformes promises, ce fut un petit clapotis dans un verre d'eau, c'est trop peu, trop tard...
 Ce qui devait être une révolution, la séparation bancaire (le retour à l'avant Clinton, en fait),considérée comme essentielle pour enrayer  les dérives spéculatives et ne pas mettre en péril les dépôts des particuliers, n'a pas eu lieu.
       Mais il arrive que certains banquiers sortent du lot, ne jouent plus le jeu, comme Mathieu Pigasse,  vice-président de la banque Lazard, qui affirmait naguère: «Qui est responsable ? Les banques, évidemment, qui ont oublié que le coeur de leur métier était d'évaluer les risques, et qui, pis encore, les ont transférés à d'autres. Mais les pouvoirs publics également : ils ont conduit des politiques à courte vue, et, surtout, ils ont été des régulateurs déficients...C'est un modèle idéologique, libéral et anglo-saxon qui a failli. On ne peut impunément se préoccuper exclusivement du profit à court terme
    On en entend plus rarement pousser un vrai  cri d’alarme.
 Certains, comme  Jean-Michel Naulot, dans son livre Crise financière – Pourquoi les gouvernements ne font rien sont pris d'un sentiment de lassitude:
"Il a été « banquier pendant 37 ans » et « membre du collège de l’Autorité des marchés financiers (AMF) de 2003 à 2013 » où il « y a présidé la commission des émetteurs, puis la commission des marchés ».... Cet ouvrage est celui d’un « insider » – d’un très bon connaisseur du monde de la banque et de la finance qui va, de l’intérieur, nous raconter les mécanismes de la crise, alimentée notamment par la machine infernale de la spéculation...Jean-Michel Naulot a longtemps exercé son métier de banquier à Indosuez, la filiale du groupe Suez que ce dernier à revendu au Crédit agricole dans le courant des années 1990, après sa privatisation.Il a longtemps été un proche de Philippe Séguin. ...Jean-Louis Debré » qui lui a fait confiance en le « désignant comme membre du collège de l’AMF en 2003, alors qu’il était président de l’Assemblée nationale ». Et ceux qui ne connaissent pas son cheminement intellectuel peuvent juste supposer qu’il avait des sympathies à droite ou dans des mouvances proches du parti néo-gaulliste, qui lui ont valu d’être adoubé à l’AMF.
        Jean-Michel Naulot... n’a jamais changé de convictions. Alors que beaucoup ont fluctué et même abjuré leurs convictions – à la manière d’un Henri Guaino qui, après avoir conseillé lui aussi Philippe Séguin et l’avoir inondé de note contre la « pensée unique » ou la « fracture sociale », est passé dans le camp d’en face, celui de Nicolas Sarkozy –, notre auteur, lui, a manifesté, tout au long de ces années, la même rectitude. Comme dès le début des années 1990, il n’a jamais cessé de sonner le tocsin contre la déréglementation folle du monde de la finance, il est aujourd’hui en meilleure position que d’autres pour tirer les enseignements des ravages qu’elle a créés. De lui, au moins, on ne peut pas dire que c’est un ouvrier de la vingt-cinquième heure.
Le deuxième intérêt de ce livre, plus directement accessible à tous les lecteurs sans version décodée, c’est le formidable constat que dresse l’auteur du mécanisme même de la crise. On lira en particulier avec beaucoup d’intérêt le long chapitre consacré par Jean-Michel Naulot aux États-Unis, d’où tout le dérèglement du système financier mondial a commencé le 15 août 1971, avec la fin de la convertibilité du dollar en or, et qui ont alors commencé à financer leur développement en vivant à crédit aux dépens du reste du monde, et en développant en leur sein de formidables inégalités.
C’est d’ailleurs ce constat qui conduit notre banquier à donner ce coup de chapeau inattendu à Stiglitz : « Les thèses développées par Joseph Stiglitz sur la nécessité de combattre au plus vite les inégalités aux États-Unis en utilisant les marges d’augmentation des impôts que permet un niveau de prélèvements obligatoires très faibles, 25 %, sont très intéressantes et courageuses », écrit-il ainsi, avant d’ajouter : « En faisant le lien entre inégalités et spéculation, Joseph Stiglitz s’attaque au cœur des dérèglements du système capitaliste. » Qui, au sein de la droite française, oserait dire les choses aussi nettement ? Par fanatisme, les cercles dominants de l’oligarchie française détestent l’impôt et il n’est pas sûr que, même quand il s’agit des États-Unis, un tel discours puisse être entendu.
Un autre chapitre retient aussi fortement l’attention, c’est celui qu’il consacre plus précisément – et là, on mesure que c’est l’expérience irremplaçable du banquier qui joue – aux mécanismes de la spéculation et aux produits hyper-sophistiqués sur lesquels elle s’appuie. Un constat clinique, méthodique, mais qui donne du même coup de nombreuses pistes pour surmonter cette crise historique que nous traversons....
  Il établit bien qu’il y a un parallèle frappant entre la crise financière gravissime que nous traversons et la crise démocratique dans laquelle nous sommes englués – singulièrement en France. « Le projet démocratique qui n’avait cessé de progresser depuis le siècle des Lumières, à l’exception de quelques périodes abominables, est à l’arrêt », déplore-t-il. C’est donc la force de ce livre : comme Jean-Michel Naulot le dit lui-même, c’est un « cri d’alarme adressé aux citoyens pour qu’ils se réapproprient le débat sur la finance ». Un cri d’autant plus fort que les politiques de tous bords, droite et gauche confondues, font mine de ne pas comprendre la gravité de la crise que nous affrontons et, par complicité avec le monde de la finance ou par conservatisme, se montrent impuissants à la conjurer.
Dans le système de l'oligarchie française, le lobby des grands patrons de la banque française – les Pébereau, les Bouton hier, les Pérol ou les Oudea aujourd'hui – a eu un rôle si considérable ces dernières décennies – un rôle si néfaste, un rôle si conservateur – qu'il faut forcément du courage pour oser se démarquer de la meute, celle qui a fait de Nicolas Sarkozy son champion, après le plus souvent avoir fait fortune en surfant sur la grande vague des privatisations..."
          On peut donc parler d'une dictature des banquiers, comme  le démontrent très bien Admati et Hellwig: 
                " L’évolution presque séculaire de l’industrie bancaire, avec la complicité active des politiques et des régulateurs, a consisté à réduire, jusqu’à des niveaux voisins de zéro, le pourcentage de capital que les banques devaient conserver par rapport à leurs engagements. De quelque 30% au début du XXe siècle, il était tombé à 2 % dans certaines grandes banques internationales avant que le problème ne soit bien tardivement (et pour de mauvaises raisons) reconnu par le fameux Comité de Bâle dans les années 80. La justification de cette tendance, un des plus funestes de ces «nouveaux habits» revêtus par les banquiers, est bien sûr que cet énorme effet de levier permet aux banques d’accorder toujours plus de crédits avec toujours moins de capital, au nom, bien entendu, de la croissance et de l’emploi. Les politiciens applaudissent, les régulateurs somnolent et les banquiers se remplissent les poches.
Mais comme l’expliquent les auteurs, « le côté obscur de l’endettement » se manifeste quand l’effet de levier se détend...
     La cause première de la préférence des banquiers pour l’endettement par rapport aux fonds propres est évidente : avec la dette, ils travaillent avec « l’argent des autres ». C’est « pile, je gagne, face, tu perds ». Dans les périodes d’ascension du cycle économique, et plus encore quand elles donnent naissance à des bulles spéculatives, l’effet de levier permet aux banquiers de faire des fortunes, à une échelle et à une vitesse exceptionnelles. Quand la crise vient, les pertes sont pour les autres, les actionnaires et surtout les contribuables.
     Qu’est-ce qui autorise et même encourage les banquiers à jouer avec « l’argent des autres » ? En résumé, les garanties et les subventions apportées par les États. « La source principale de subventions pour les banques est le soutien que le gouvernement apporte pour protéger les banques, leurs déposants et parfois même leurs autres créanciers et leurs actionnaires », résument Admati et Hellwig. Les banques et leurs créanciers bénéficient de garanties explicites et implicites de la part des gouvernements. Les déposants sont protégés par l’assurance des dépôts, elle-même garantie par les contribuables. Les autres créanciers et même les actionnaires de la banque bénéficient du capital additionnel apporté par le gouvernement pour empêcher la banque de faire faillite, par exemple en cas de crise. « Paradoxalement, ces subventions encouragent les banques à être plus fragiles », résument les auteurs. Et de comparer les banques aux pétroliers géants ou aux usines chimiques qui exposent le public à des risques considérables, mais sans avoir à en payer le prix sous la forme de fonds propres plus élevés..".
                  Plus qu'une entente cordiale entre Finances et Etat, on peut donc affirmer que l' Etat est sous tutelle, à la solde des banques.
Pendant ce temps-là, les lobbies détricotent la taxe sur les transactions financières.
               Repenser l’Etat affaibli et sa fonction est une urgence.
       Avant qu'il ne soit trop tard...et que l'Europe ne soit entraînée vers le fond.
 Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au dessus de la main qui reçoit. [...] L’argent n’a pas de patrie; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence; leur unique objectif est le gain.(Napléon Ier)
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-Système financier intact
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mardi 8 septembre 2015

La "maladie" des superinégalités

La médecine du docteur Stiglitz...
                                                     Le creusement prodigieux et l'accélération inédite des inégalités depuis trente ans n'est pas seulement une question de morale ou de justice sociale.
    C'est aussi un problème économique, une question qui met en péril la santé d'un pays, son équilibre,  sa production, son avenir.
      La concentration des fortunes entre des mains toujours plus réduites  a une incidence directe sur la condition des gens précaires ou pauvres, ou au salaire insuffisant, une consommation réduite, voire à une sous-consommation....sans compter toutes les dépenses qu'occasionnent les aides sociales, les coûts en matière de santé, par manque de moyens pour une nutrition correcte et des soins appropriés.
    Du simple point de vue du calcul économique, cette évolution est néfaste.
  Un point critique semble atteint, que confirment même des instances de tendance libérale.
_______  C'est pour cela que l'économiste Stiglitz peut parler métaphoriquement de maladie, en évoquant le cas américain:
          ...Quand je porte un jugement sur la santé de l'économie américaine, je dis qu'elle est vraiment malade, que c'est un échec. La hausse du PIB, la croissance, ne nous dit rien du bien-être de l'immense majorité des citoyens. L'économie doit être au service de la société, elle ne doit pas tourner au profit de 1% des gens.
  On voit les conséquences de cette situation quand on se penche sur la réalité de la vie de l'immense majorité. L'insécurité est en forte hausse, les gens ont peur de perdre leur maison, leur job... La réforme de la santé voulue par Obama va dans le bons sens, mais cela n'empêche pas le sentiment d'une grande insécurité....

  ... La productivité a augmenté ces 30 dernières années, aux Etats-Unis, mais que les salaires n'ont pas du tout suivi cette hausse. C'est totalement inhabituel. D'ordinaire, les salaires suivent la productivité. Pour rompre avec ce blocage salarial, il faut redonner aux salariés du pouvoir de négociation, limiter la capacité d'action des PDG. Je rappelle que la rémunération des patrons américains est passée de 20 fois le salaire ouvrier à 300 fois ce salaire... Et ce n'est pas une productivité en hausse qui aurait justifié cela. Les patrons de banques, qui sont les mieux rémunérés, ont une productivité négative, sur les dernières années !..
         Il ajoute que cette situation est lourde de crises nouvelles, notamment par le recours plus intense au crédit généralisé, devenu un piège incontournable pour les plus démunis, dans les pires conditions.
......La finance sort gagnante de ce système où les gens vivent à crédit, grâce aux intérêts perçus, aux commissions. L'argent va de la poche des Américains dans celles de banquiers. Le secteur financier est passé de 2,5% du PIB à 8% du PIB aux Etats-Unis. Sans apporter aucune amélioration à l'économie. Payer pour un meilleur moteur, cela peut-être intéressant. Mais payer toujours plus pour un système financier qui est de moins en moins efficace, voilà qui pose question. Un exemple : pour une épicerie de quartier, les seules commissions sur cartes bancaires représentent la moitié du bénéfice de l'épicier ! On comprend pourquoi les esprits les plus brillants se tournent vers les banques....
      Les inégalités ont un prix.
           Elles ont un effet destructeur. Causes et effets des crises, elles sapent la confiance et le développement. Tandis qu'au Royaume-Uni, le nombre de contrats zéro heure" ne faiblit pas.
        La rente et la finance-casino ont pris la pas sur l'investissement productif, source de richesses. La justice distributive, autant qu'il est possible, qui devrait aller de soi, a perdu sur tous les fronts
    Rockefeller, qui ne vivait pas de peu, avait autrefois préconisé aux Etats-Unis que le salaire des dirigeants d'entreprise ne dépasse pas 40 fois celui de leurs ouvriers; or le salaire moyen du PDG américain est passé de 85 fois le salaire moyen d'un salarié en 1990 à 500 fois en 2000. L'évolution a été similaire en Europe, et particulièrement en France »
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mardi 7 juillet 2015

Zizanie au FMI

   L'institution née de Bretton-woods est l'objet de bien des critiques, concernant nombre de ses interventions et actions.
     Ses dérives l'amènent souvent loin de ses premières missions proclamées:  « promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et faire reculer la pauvreté1 ». Le FMI a ainsi pour fonction d'assurer la stabilité du système monétaire international et la gestion des crises monétaires et financières...".(Wiki)
       Ses économistes sont aujourd'hui réputés se tromper souvent..
                   L'économie, surtout la macroéconomie, n'est pas une science exacte et le FMI reste subordonné aux deniers de Washington et à sa politique ultralibérale.
     Mais, même au sein du « board » du FMI, certains semblent douter de la stratégie mise en place pour sauver la Grèce, par exemple. C’est le cas du « frondeur » brésilien Paulo Batista. Comme nous le relevions en mars dernier et comme le remarque aujourd'hui la blogueuse-essayiste Coralie Delaume, celui-ci a récemment expliqué que les sommes reçues par Athènes avaient été principalement utilisées pour « permettre le désengagement, par exemple, des banques françaises ou allemandes ». Constat confirmé par Philippe Legrain, ancien conseiller économique de José Manuel Barroso, auditionné jeudi dernier par la « commission pour la vérité sur la dette grecque », mise en place par le Parlement grec. Il raconte qu’en « 2010, les grands dirigeants européens et le directeur du FMI de l’époque, Dominique Strauss-Kahn, ont délibérément refusé de considérer la Grèce comme insolvable dans le but de protéger les intérêts des grandes banques européennes. En effet, selon les statuts du FMI, cette institution ne pouvait pas prêter à un État dont la dette était déjà insoutenable ». Comme le note encore Delaume, il était néanmoins indispensable de prêter à la Grèce, non pas pour sortir les Grecs de la crise, mais pour « aider les banques françaises et allemandes, principales créancières d’Athènes et respectivement engagées à hauteur de 20 et 17,2 milliards d’euros, à retirer leurs billes sans une égratignure ».
     Récemment, le très orthodoxe J.Attali s'interrogeaitQu’est-ce que le FMI fait dans cette galère grecque ?    (*)
   Ils sont  nombreux à contester le politique d'une institution dont l'impartialité est de plus en plus discutée, comme Modi , par exemple, ou à dénoncer ses erreurs et ses ingérences ou récemment, DSK pointant bien tardivement certaines de ses tares.
        Quelque chose ne tourne pas rond au FMI... Il n'est plus tout à fait ce qu'il prétendait être.
   En interne, l'institution est mise en cause pour les effets de ses plans de rigueur.
 _Joseph Stiglitz, notamment, prix Nobel d'économie et vice-président de la Banque mondiale de 1997 à 2000, s'est attaqué au FMI dans son livre "La grande désillusion", devenu un best-seller mondial. Il l'accuse de privilégier les intérêts de son "principal actionnaire", les Etats-Unis, avant ceux des pays en difficulté. D'autre part, prenant pour exemples la crise asiatique et la transition russe, Stiglitz démontre que les politiques d'ajustement structurel préconisées par le FMI ont souvent aggravé les problèmes, entraînant des conséquences sociales dévastatrices et un accroissement de la pauvreté."
         Un bilan plus que mitigé, qui souligne la nécessité de profondes réformes et de mutations au sein du système monétaire international. 
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(*)-   .. Jacques Attali. sur son blog, écrivait en 2009 : « Il faut dire à l'Allemagne quelques vérités, au nom de l'avenir de l'Europe (…) La réunification a été payée non par les Allemands, mais par leurs partenaires, en raison de la parité choisie entre les deux marks, qui a conduit à un énorme transfert de richesses des autres pays européens vers la nouvelle Allemagne. Enfin, l'euro n'est pas le produit de la réunification ; il est le dernier héritage de la dynamique européenne précédente. Tout ce qui a suivi peut se lire comme le résultat d'une stratégie allemande entêtée de dissolution de l'union dans un ensemble flou, avec un nombre de pays membres de plus en plus élevé et des institutions de plus en plus faibles, autour d'un mark renommé euro et avec des relations internationales de plus en plus tournées vers l'Est. Une Allemagne de moins en moins bavaroise et de plus en plus prussienne. Une Allemagne qu'une crise économique devenant plus sévère pourrait conduire au protectionnisme, au nationalisme ». 
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mardi 2 février 2021

Corona-inégalités

                Le virus en cours ne crée pas les inégalités, il les révèle et les exacerbe. Il met à nu le prodigieux fossé qui sépare de plus en plus un noyau de favorisés et d'extrêmement riches et des catégories vivant dans la précarité ou dans la détresse matérielle et sociale. Et cela à l'échelle mondiale.      A Davos, pas de soucis pour les riches qui tiennent colloque. Ils ont tout de même parlé un peu des pauvres entre cocktails et ski.  Emmanuel Macron, ancien banquier d’investissement et familier du WEF, y a fait savoir que "le seul moyen d’éviter la pandémie consistait à s’appuyer sur une économie réfléchissant davantage à la lutte contre les inégalités”, et a déploré “les profits qui ne sont pas liés à l’innovation ou au travail”. Quand même...

          Mais la misère, elle, est bien là. Le creusement des inégalités ne cesse pas, tandis que les dépenses militaires explosent comme jamais: autour de 2000 milliards, dont le dixième suffirait largement à réduire une grand partie des détresses mondiales.   Ce que révèle cruellement la pandémie actuelle, c'est qu'il est des biens qui sont au dessus de la richesse matérielle.    Les plus fragiles sont les plus touchés. Il n'y a pas de mystère. Comme le dit le prix Nobel Stiglitz: « ."...Covid is not an equal opportunity killer » (Stiglitz, 2020). D’autre part, la crise du Covid-19 vient ajouter un mécanisme supplémentaire et nouveau dans sa nature et son ampleur dans l’histoire des épidémies : les inégalités face au confinement. Des travaux antérieurs sur de précédentes pandémies comme la grippe espagnole ou la grippe H1N1, ou d’autres maladies infectieuses comme la tuberculose ou la rougeole, insistaient déjà sur l’importance de la prise en compte des différents facteurs d’inégalités sociales afin de mieux maîtriser l’impact différentiel des prochaines pandémies "       ___  " En octobre 2020, Oxfam a publié son Index sur l’engagement des États à réduire les inégalités (ERI) qui analyse la réponse de 158 gouvernements face à l’enjeu de la réduction des inégalités. Il les classe en fonction de leur engagement en se concentrant sur trois piliers : fiscalité – services publics (santé, éducation et protection sociale) – droit du travail. Trois domaines clés au cœur des politiques de réduction des inégalités : le premier favorise la juste redistribution des richesses, le second est le garant de l’égalité des chances et le dernier permet de rendre l’économie plus humaine. Les principales conclusions de ce rapport sont sans appel : la grande majorité des gouvernements n’était pas préparée à une telle crise sanitaire par manque d’investissement en termes de santé publique, de filets sociaux ou de droit du travail, et tous pourraient intensifier leur stratégie de lutte contre les inégalités socio-économiques. Celles-ci risquent, par ailleurs, d’être exacerbées par la pandémie de Covid-19...."  Selon une étude de l'Inserm, il n'y a pas de hasard. Et cela internationalement.                    Selon Alternatives économiques, "...tandis que les milliardaires ont retrouvé leur niveau de richesse d’avant le Covid, au moins 200 millions de personnes ont basculé sous le seuil de pauvreté en 2020. Publié à l’occasion du forum de Davos, le rapport annuel d’Oxfam sur les inégalités mondiales dresse un bilan social de l’an I de la pandémie. Effrayant.   Farida, qui travaillait dans une usine de confection au Bangladesh, a perdu son emploi en avril. Elle était alors enceinte de huit mois, mais n’a reçu aucune des allocations de maternité auxquelles elle avait pourtant droit. « Avec la grossesse, la peur du virus, le chômage et le non-versement des allocations (…) j’ai parfois l’impression que je vais devenir folle. »    De son côté, Jeff Bezos, alors l’homme le plus riche au monde, aurait pu, avec les bénéfices réalisés entre mars et août, verser une prime de 105 000 dollars à chacune des 876 000 personnes employées par Amazon dans le monde, tout en restant aussi riche qu’il l’était avant la pandémie...._____________

samedi 12 juin 2010

A quoi sert(encore)le FMI ?

Le Fonds Monétaire International (depuis longtemps) en question







-Entre les objectifs déclarés et l'action réelle, un décalage.
Un
double langage.
Une institution antidémocratique qui impose des politiques antisociales.
L'encouragement à la
dérégulation du marché du travail, en liaison avec l'OMC et l'OCDE, en phase avec le Consensus de Washington, au service de la religion du marché dérégulé.
Passablement en déclin, on peut se demander à quoi sert encore cette institution, dont l'image ne cesse de se dégrader .
Une dérive manifeste, malgré
des aveux tardifs et quelques concessions formelles

"Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie et vice-président de la Banque mondiale de 1997 à 2000, s'est aussi attaqué au FMI dans son livre "La grande désillusion", devenu un best-seller mondial. Il l'accuse de privilégier les intérêts de son "principal actionnaire", les Etats-Unis, avant ceux des pays en difficulté. D'autre part, prenant pour exemples la crise asiatique et la transition russe, Stiglitz démontre que les politiques d'ajustement structurel préconisées par le FMI ont souvent aggravé les problèmes, entraînant des conséquences sociales dévastatrices et un accroissement de la pauvreté." (L'internaute)
___________-"Lors des négociations de Bretton Woods, le représentant britannique, l’économiste John Maynard Keynes, souhaitait la création d’une institution bien plus importante, une véritable Banque centrale mondiale destinée à émettre une monnaie internationale, le « Bancor ». Cette proposition fut rejetée. Elle aurait signifiée pour les États-Unis une perte de souveraineté vis-à-vis d’une institution internationale et les aurait empêché de profiter de la position dominante du dollar américain à l’époque. »(Wk)

-Pourtant depuis sa création en 1944, l’obligation de favoriser le plein emploi figure explicitement dans les missions du FMI qui agit donc en violation de ses propres statuts.__La crise financière et économique mondiale souligne la faillite de la déréglementation des marchés financiers et de l’abandon du contrôle sur les mouvements de capitaux, prônés par le FMI. Cela rend indispensable la recherche d’une nouvelle architecture internationale basée sur le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels (1966) et sur la Déclaration des Nations unies sur le droit au développement (1986). Mais une telle logique ne s’imposera pas sans inversion du rapport de force. Si, sous la poussée des mobilisations populaires, un nombre suffisant de gouvernements ne met pas en place une telle alternative, la Banque mondiale et le FMI seront en mesure de surmonter leur crise en mettant à profit la chute des prix des produits de base pour entraîner les pays exsangues vers une nouvelle dépendance envers leurs crédits, dont la substance visera davantage à sauver le système qu’à satisfaire des critères humains et écologiques.Pour toutes ces raisons, le CADTM demande l’abolition immédiate du FMI et de la Banque mondiale et leur remplacement par des institutions radicalement différentes, centrées sur la satisfaction des besoins humains fondamentaux."____Faut-il encore aider le soldat Strauss-Kahn ?____________

____________Le FMI à l'assaut de l'Europe:
"...A l’heure où le FMI et les Etats-Unis s’intéressent de près aux affaires internes de l’Europe, il est essentiel de savoir à qui l’on a à faire. Hier, le Figaro nous rappelait dans ses pages saumon (p18 et 19) que les ministres des finances des pays européens ont accepté l’obligation de soumettre leur budgets nationaux à un examen préalable devant les instances européennes. L’examen devrait avoir lieu au printemps, ce qui laisserait le temps de faire d’éventuelles corrections. C’est une nouvelle délégation de pouvoir vers les institutions non démocratiques de l’Union. Le FMI, lui, trouve ces mesures trop timorées et il presse l’Europe de créer une autorité commune qui soit chargée de déterminer le niveau de déficit budgétaire admissible pays par pays. Il réclame également que chaque pays membre adopte des règles internes contraignantes qui forcent à limiter le déficit. Ainsi, la stimulation keynésienne de l’économie par l’investissement public est en train de devenir de facto une politique interdite en Europe. La formule "There Is No Alternative" semble avoir de beaux jours devant elle. Si les peuples ne se défendent pas de façon concertée, il est probable que l’irruption du FMI sur la scène européenne ne signe le début d’un processus de tiers-mondisation du continent. Le Figaro
nous apprenait encore hier que la Maison blanche fait pression pour que l’Espagne adopte son plan de rigueur. Les Etats-Unis, affublés d’un déficit abyssal, à la tête d’une économie à bout de souffle ont urgemment besoin d’énergie pour perpétuer leur non négociable "way of life", que seul le dollar-référence protège de l’effondrement. L’Europe sera-t-elle l’ultime richesse à venir alimenter la machine américaine ?"
-Le FMI dicte, la Roumanie abdique

-Le Fmi et la Lettonie
-Les mille et une facettes du FMI

mercredi 5 mars 2014

Révolution au FMI?

Quelque chose ne tourne pas rond au FMI...
                                                           Il n'est plus tout à fait ce qu'il était.
       Ou alors , on y agit et parle par erreur ou par distraction.
L'institution aurait-elle fait son chemin de Damas?
Ou ne contrôle-t-elle pas ses troupes?
  Certains, se demandant à quoi sert cette institution, n'hésitaient pas à en critiquer le fonctionnement. Même dans la sphère d'économistes reconnus et parfois issus du sérail, comme Stiglitz et d'autres...
Les fondamentaux ne semblaient pas devoir changer.
          Mais voilà que l'organisation critique en interne sa gestion de la crise de la zone euro. 
   Cela ne reste pour l'instant que des réactions individuelles, mais c'est nouveau.
    Mieux: elle met en évidence cette idée révolutionnaire: les inégalités nuisent à la croissance.
   Selon Martine Orange, "... Est-ce le constat de l’impuissance des gouvernements et des banques centrales de relancer leur économie, après la crise financière de 2008 ? Le fonds monétaire international (FMI) paraît en tout cas tellement secoué par la crise qu’il s’engage dans une révolution copernicienne. Après avoir souligné la sous-estimation des effets récessifs des coupes budgétaires, puis avoir remis en cause la ligne de conduite de l’Europe dans le sauvetage de la Grèce, l’institution internationale est en passe de dynamiter une des grandes théories du libéralisme : celle qui assume que l’augmentation des inégalités et l’accumulation des richesses dans les mains d’un petit nombre de plus en plus réduit profitent à l’économie et au bout du compte à tout le monde, et que la redistribution est contre-productive.
                 Dans un long papier théorique, Jonathan Ostry, chef du département recherche du FMI, et les économistes Andrew Berg et Charalambos Tsangarides prennent le contrepied de ces croyances. « Si des incitations positives sont certainement nécessaires pour récompenser le travail et l’innovation, des inégalités excessives risquent de peser sur la croissance, par exemple en réduisant l’accès à la santé et à l’éducation, en provoquant de l’instabilité politique et économique qui réduit l’investissement et en mettant à mal le consensus social requis pour faire face à des chocs de grande envergure », écrivent-ils. Selon eux, les pays qui supportent un niveau élevé d’inégalité connaissent une croissance plus faible et plus volatile que les pays qui pratiquent une redistribution élevée afin de réduire ces inégalités....
       Reprenant de nombreux travaux d’économistes qui se sont penchés sur les inégalités, les chercheurs du FMI constatent après eux que les inégalités de marché – c’est-à-dire avant impôts, avant redistribution – n’ont cessé de se creuser au cours des dernières décennies. Le fossé s’élargit partout dans le monde entre les plus pauvres et les plus riches. Le changement de ces trente dernières années est particulièrement frappant dans les pays de l’OCDE, où les salariés, soumis à la grande compression, ont connu une chute spectaculaire de leur niveau de vie, allant jusqu’au déclassement d’une partie d’entre eux, les politiques de redistribution ne permettant plus de compenser l’explosion des inégalités. 
Dans le même temps, comme le soulignait l’étude de l’ONG Oxfam, à la veille du sommet de Davos, les plus riches ont atteint un niveau d’accumulation jamais connu depuis la Première Guerre mondiale. Les 85 personnes les plus riches totalisent une fortune équivalente à celle de la moitié de l’humanité.
Loin d’avoir les effets bénéfiques escomptés, cette concentration de richesses entre si peu de mains engendre une croissance économique de plus en plus faible et de plus en plus volatile sur le long terme, selon les économistes du FMI. « De récentes études montrent comment les inégalités ont intensifié le cycle d’endettement et de financement, devenant la source de la crise, ou comment des facteurs d’économie politique, en particulier l’influence des riches, ont permis aux excès financiers de s’accumuler avant la crise », disent-ils, mettant leurs pas dans ceux de Stiglitz notamment. .."
    Intéressants constats, qui tombent sous le sens, mais ce n'est pas encore un retour de veste.
On attend impatiemment l'avis de Madame Lagarde, pas très bavarde......
   A quand un tout autre FMI, garant d'une autre mondialisation, indépendant de la Fed, pour une aide et une régulation efficaces des pays en difficulté, après une profonde réforme de la finance internationale?
  Quand il siègera à Dakar ou à Djakarta?...
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Des politiques alternatives existent
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mardi 7 juillet 2009

Fin de cycle?


Quand une religion néfaste s'effondre

La fin du Consensus de Washington :
"Le « Consensus de Washington » est la table de la loi énonçant les dix commandements du libéralisme qui déterminent depuis 20 ans les politiques économiques mondiales. Aujourd’hui, la Banque Mondiale, jusqu’alors fervente adepte du dogme, nous annonce que, désolée, elle s’est trompée, que ces régles sont néfastes, et qu’il faut restaurer le rôle de la puissance publique. A la fin des années 1990, le modèle économique ultra libéral adopté par Thatcher et Reagan est devenu le nouveau dogme économique, et ses tables de la loi ont été rédigées par John Williamson, économiste en chef pour la région Asie à la Banque Mondiale. Devenues célèbres sous le nom de « Consensus de Washington », elles énumèrent les dix commandements auxquels devaient désormais se plier les états, et qui imposaient un revirement complet des politiques menées depuis l’après guerre.

Dérégulation, privatisation, monétarisme, réduction des dépenses publiques devenaient désormais d’ardentes obligations en dehors desquelles ils n’existait point de salut.Le rôle de l’état, qui jusqu’alors avait été central, à la fois par les politiques économiques et budgétaires qu’il impulsait, et par son rôle redistributeur des richesses produites par les nations, devait à tout prix être réduit à la portion congrue. Ronald Reagan avait résumé cette nouvelle vision prônant le « moins d’état » lors de son discours d’investiture par sa formule fameuse : « l’état n’est pas la solution, c’est le problème ».L’adoption par les institutions, comme le FMI et la Banque Mondiale, et les élites mondialisées de cette charte libérale a entraîné des conséquences considérables, tant dans nos sociétes que dans les pays en développement. En Europe, le principe de la « concurrence libre et non faussée », au coeur du Traité de Maastricht, qui a acté la mort des services publics, et l’interdiction de mener une politique industrielle, n’a pas d’autre origine, ni d’autre justification.Dans les pays du sud, les effets du Consensus de Washington, ont été bien plus catastrophiques. Les politiques nommées par euphémisme "Ajustements Structurels" exigées des pays en développement en échange de la renégociation de leur dette par le FMI et la Banque Mondiale ont conduit entre autres à la fin de l’encadrement des prix des aliments de base, et à la privatisation de l’eau, avec une explosion de leurs tarifs. L’auteur de ces lignes a entendu Abou Diouf, l’ancien président du Sénégal, relater comment les envoyés du FMI exigeaient de lui qu’il augmente le prix du lait dans son pays, afin de pouvoir bénéficier de l’aide internationale.Pendant vingt ans, toutes les voix critiques remettant en cause ces choix ultra libéraux ont été ignorées ou qualifiées de rétrogrades - le débat autour du referendum européen nous en a fourni le dernier exemple en date.Pendant vingt ans, armés de leurs certitudes, les hommes du FMI et de la Banque Mondiale ont accru les difficultés quotidiennes de centaines de millions d’hommes et de femmes des pays du sud. Au nom de de leur dogme, ils ont conduit l’Argentine à la ruine, plongé la Russie dans une crise sociale sans précédent, dont elle commence tout juste à se relever grace aux revenus de ses réserves énergétiques dont elle a « osé » reprendre le contrôle en contravention avec la règle du laisser faire. Au nom de ces mêmes dogmes l’Europe s’est privée de politique industrielle, de la maitrise de ses infrastructures, de son énergie, de ses transports.Devant les catastrophes sociales provoquées par cette nouvelle religion du libre échange, dont les bénéfices pour le plus grand nombre se font toujours attendre, bien que les revenus des privilégiés atteignent, eux, des niveaux stratosphériques, des voix dissidentes sont enfin parvenues à se faire entendre, qui ont osé dire ce que beaucoup pressentaient : le roi est nu. Non seulement les règles du Consensus de Washington n’ont pas produit les résultats promis par leurs adeptes, mais les effets néfastes nés de leur application sont de plus en plus criants.Et la charge la plus sévère est venue du coeur du système. Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie et Vice Président de la Banque Mondiale, démissionne en 2000 de son poste et fait le procés des politiques prônées par l’institution qu’il qualifie de « solutions archaïques et inadaptées, sans tenir compte des effets qu’elles auraient sur les habitants des pays ». Dans son livre La Grande Désillusion, publié en 2003, il décrit comment l’application du Consensus de Washington a produit les effets inverses de ses objectifs affichés, en causant un enrichissement accru pour le nord et des difficultés sans nombre pour le sud .Aujourd’hui, Le Monde s’est procuré la version préliminaire du prochain Rapport mondial annuel sur le développement, préparé par la Banque Mondiale, et oh, surprise, les conclusions de Stiglitz sont reprises par l’institution, qui juge désormais que l’intervention de l’état dans les pays pauvres est nécessaire pour « encadrer et soutenir la paysannerie », remettant du même coup en cause sa doctrine de « l’ajustement structurel ».Redécouvrant bien tardivement que la petite agriculture nourrit un tiers des 6 milliards d’habitants de la planète, le rapport constate que celle-ci a été « sous-utilisée », pire encore, « avec la domination de l’industrialisation dans le débat politique, le développement par l’agriculture n’a souvent même pas été considéré comme une option », et « les bailleurs de fond ont tourné le dos à l’agriculture », ce qui a conduit à des « coûts élevés pour la croissance, le bien être et l’environnement »._Le Monde cite l’appréciation portée par Michel Griffon, un spécialiste de l’agriculture et du développement durable, qui se réjouit de voir publier un document qu’il « attendait depuis plus de vingt ans, depuis que les politiques d’ajustement structurel ont balayé les politiques publiques agricoles antérieures sans les remplacer ».Vincent Ribier, expert dans le même domaine, rappelle que « les politiques néo-libérales d’ajustement structurel » ont eu un « impact très direct et très négatif sur le monde rural dans les pays pauvres ».Effectuant un revirement a 180°, la Banque Mondiale constate que les dépenses publiques en direction du monde agricole ont baissé depuis 1980, de 1,5% en Afrique, 7,4% en Amérique Latine et 5% en Asie, et juge désormais nécessaire de relancer ces aides, en insistant sur le fait que la croissance agricole est « très dépendante du soutien du secteur public ».M. Ribier, qui a participé récemment à une réunion d’experts au Quai d’Orsay sur le rapport, y voit « la fin du consensus de Washington ».Reste maintenant pour l’Europe à entreprendre elle aussi sa révolution copernicienne, en rangeant cette religion à laquelle même ses clercs les plus zélés ne croient plus, à la place qu’elle n’aurait jamais du quitter : celle d’une extravagance idéologique .__________________________

-Quand les pauvres financent les plus riches
- Consensus de Washington : fin ?