Amour déçu
Le NON au référendum européen
Le vote de 2005 a été un choc pour les partisans de l’Union Européenne. Une décennie plus tard, le soutien à l’UE a baissé de plus de 15 points, passant de 67 % à 51 %, selon un sondage de l’Institut CSA en mai 2014.
« Le référendum a marqué une coupure. Les gens ont voté, et il y a eu
un refus face à la décision du peuple. Un découragement s’est installé
», explique Marie-Georges Buffet.
« Le vote de 2005 a cassé la dynamique de la construction européenne », reconnaît Fabien Chevalier, de Sauvons l’Europe.
Pour ce partisan du oui, « l’Europe ne montre plus son utilité au
quotidien. C’est une histoire d’amour déçu. Les Européens se font
concurrence entre eux. On le voit avec le dumping fiscal irlandais, ou
les décisions anglaises pour refuser toute avancée dans le domaine
social. L’Europe tient le rôle du méchant flic, qui fait respecter les
règles adoptées par les Etats. Il ne faut pas s’étonner que les gens ne
s’y intéressent plus ».
Une belle idée à l'origine, mais une malfaçon dans sa mise en oeuvre a commencé par une fracture, révélatrice de l'ambigüité du projet.
La technique envisagée des petits pas se présente comme un échec et une mystification, pour les critiques les plus sévères (ou les plus réalistes).
La démocratisation d'une nouvelle Europe en chantier parait une impasse et une affaire essentiellement technocratique où les experts prennent le pas sur les peuples, objet de méfiance..A la faveur de la crise, qui a agi comme un révélateur, que reste-t-il de l'Europe, se demandent certains économistes:
" Que
reste- t-il de l’idéal européen ? Que sont devenues les espérances des
peuples européens ? L’Europe se meurt ! L’Europe est morte ! À la mi-
2013, la situation économique de l’Europe est plus que préoccupante :
croissance nulle en 2012 et 2013, taux de chômage de plus de 12 %.
L’Europe est incapable de mettre en œuvre tant une stratégie de court
terme pour sortir de la dépression qu’une stratégie de long terme pour
définir un nouveau sentier de développement, engageant les nécessaires
transitions économique,écologique et sociale. L’euro, la plus belle
réussite de l’Union aux dires de ses promoteurs, est fragilisé, menacé
par le creusement des disparités dans la zone, par la spéculation
financière, par l’absence de solidarité entre les États membres et de
stratégie cohérente de sortie de la crise..."
Cette Europe là, sans fédéralisme, ni cohérence, ni projet, ne va pas, à force d'obstination aveugle.
Les mythes d'origine n'ont pas fonctionné. L'Union européenne est bâtie sur un déséquilibre mettant en péril une demeure sans fondations solides.
Déjà Pierre Mendès-France avait critiqué le Traité de Rome.
Plus tard, P. Seguin mit en garde contre les dérives impliquées dans le Traité de Maastricht.
Les pères fondateurs furent trop impliqués dans des objectifs qui les dépassaient.
L'influence démocrate chrétienne joua un rôle dans l'esprit des institutions initiales et l'aide américaine des origines n'a pas été pour rien dans cette dérive.
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- Un infléchissement nécessaire?
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