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samedi 22 janvier 2022

Les princes de la presse (1)

                           Parfois l' information fait sourire. C'est plutôt rare pour être souligné, surtout en cette période. Un commission de Sénat a auditionné des magnats de la presse, alertés par l'extrême concentration de celle-ci, ce qui ne manque pas de faire problème en matière de politique de l'information.  Quelques puissants influenceurs se retrouvaient sur les bancs sénatoriaux, pas plus intimidés que cela. Comme dans l'affaire Benalla, on s'en souvient. Trois petits tours et puis s'en vont....Arnault et quelques autres se sont présentés comme des sauveurs d'un presse moribonde, totalement désintéressés. Des mécènes en quelque sorte. Cela force l'admiration! Mais pourquoi donc les aurait-on convoqués?   


                  
"...Pour les grands industriels français propriétaires de nombreux journaux, radios et chaînes de télévision, minimiser ces actifs est décidément tendance. Dans le sillage de Vincent Bolloré, le chef de file de Vivendi (Canal+, CNews), qui a relativisé la taille de son groupe, ce mercredi, devant la Commission d'enquête du Sénat sur la concentration des médias, Bernard Arnault a fait de même. Ce jeudi matin, devant cette même commission, la première fortune de France a estimé que ses titres de presse (Les Echos, Le Parisien, Investir), auxquels il faut ajouter Radio Classique, constituaient à ses yeux « un sujet assez marginal ». Bref une minuscule goutte d'eau à l'échelle de son groupe, le géant du luxe LVMH. Ce qui justifierait un intérêt moindre. « Cette activité n'est pas ma spécialité, a-t-il lancé. Je n'y consacre qu'assez peu de temps. »Pourquoi, alors, investir dans la presse ? Devant les sénateurs, Bernard Arnault a jugé que cette activité était « proche du mécénat ». Le chiffre d'affaires de ses médias s'élève, selon lui, à environ 400 millions d'euros, « mais, malheureusement, les pertes sont substantielles ». A l'en croire, « cet ensemble s'est constitué lentement, sans plan concerté ». A chaque fois, le milliardaire assure qu'on est venu le chercher pour « sauver »...        ___Admirable!  Ils sont repartis sans encombre. L'hyperconcentration du pouvoir médiatique n'a pas choqué. Les liens de Bolloré avec C-News et son soutien à Zemmour n'ont pas semblé faire problème. Bref, pas de quoi fouetter un chat. B.Arnauld eut même droit à des louanges comme "grand capitaine d'industrie"  -Face aux géants du numérique, "la pérennité des titres traditionnels dont nous parlons aujourd'hui est loin d’être assurée à terme", a-t-il expliqué, et selon lui, "elle le serait encore moins si ces médias n’avaient pas d'actionnaires puissants.  D'ailleurs, les titres qu'il contrôle "ont été le plus souvent proposés au groupe par leurs propriétaires qui souhaitaient s'en défaire", a-t-il souligné..."                                                                         ______Bref, du bénévolat!!  Qui s'est soucié du problème que pose chez nous l'hyperconcentration des grands médias? Informer serait-il devenu une marchandise comme une autre?_Delphine Ernote déclarait pour sa part que" pour lutter contre l'hégémonie des médias mondiaux américains aujourd'hui et peut-être demain asiatiques (...), on a besoin de médias privés et publics forts..."__Pourquoi se gêner?..._______

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