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vendredi 28 janvier 2022

Tous surveillés?

 L'excès en tout...

                 C'est très tendance. Les incivilités réelles ou imaginaires donnent une occasion unique de développer tous azimuts les caméras en tous genres, même dans le lieux les plus reculés. Pour le plus grand profit des spécialistes en sécurité en tous genres? Serions-nous en train de suivre le modèle chinois? La sécurisation à tout prix, parfois obsessionnelle, est bien encouragée par le climat anxiogène favorisé par ceux qui se réclament de la "sécurité" plus que de la liberté, jouant parfois sur les peurs. Non pas qu'il n'y ait pas une montée des actes délictueux (encore faudrait-il s'interroger sur les statistiques et comparer avec d'autres époques), mais la tendance à la télésurveillance va au-delà, jusque dans nos campagnes. pour des raisons pas toujours très nettes.   Un maire "justifie l’installation de 29 caméras de vidéosurveillance sur sa commune par la fermeture de la gendarmerie locale survenue en 2012. « L’État n’a plus les moyens d’avoir une gendarmerie, même dans la plus petite des communes comme auparavant. Donc, il faut trouver des solutions et la solution technologique me semble assez valable », affirme le maire.

            _____Après d'autres pays, la France, à vitesse "grand V", se lance dans l'installation galopante de caméras de surveillance, surtout dans l'espace urbain. Dans le cadre d'une législation défaillante, de façon parfois anarchique et à grand frais, aux dépens du contribuable. Certes, ce n'est pas la Chine et son système de reconnaissance faciale partout développé, en fonction d'un projet politique que l'on connaît, mais cette explosion de caméras tous azimuts pose de nombreux problèmes, pas seulement économiques. Même si on parle parfois par euphémisme de vidéo-protection.

         C'est ce qui était en débat sur les antennes de France 5, qui mit assez bien en évidence un certains nombre d'excès et de mythes: la course à la sécurité absolue est un mythe par le recours sans frein à cette technologie, les coûts montent en flèche, et surtout le bénéfice attendu est discutable, jamais vraiment établi de manière claire, soumis à caution et toujours en dehors d'une législation défaillante. Seuls les édiles locales décident, parfois sous la pression d'une opinion qui pensent être ainsi à l'abri de toutes délinquances possibles.     Mais quel type de délinquance? Le vol à la tire bien repérable dans la rue ou celle qui se fait à plus grande échelle et bien plus importante, à l'abri des regards des opérateurs, l'oeil sur les écrans? L'élucidation de problèmes policiers ne serait que de 3% par leur biais.  Une efficacité en question, une législation ou réglementation défaillantes, quand elles existent, une vie privée parfois menacée d'intrusion...Il serait temps de mettre un ordre législatif dans une pratique qui s'emballe, qui fait les affaires de compagnies privées, qui incitent à la vente, sans parler de l'aspect éthique que soulève cette pratique. Des caméras "partout" (rêve orwellien impossible), voilà un fantasme dont il faut se débarrasser.     ____

       Contrôler? Oui, dans certains cas, mais comment?Jusqu'où?
 -____«Plus on est habitué à être observé, moins on est sensible aux atteintes à la vie privée» (A.Rouvroy)____
                                                                       On ne peut être sans réaction à cette question, aux menaces qui nous guettent.
    Les réponses données ne peuvent  nous laisser indifférents.
   On ferait bien d'y regarder de plus près, car si le danger est réel, les réponses données en hâte ne sont pas sans péril. Le dossier est complexe. On ne saisit pas toujours tous les tenants et aboutissants de cette mesure exceptionnelle. On nous promet des garanties. Peut-on y compter? On nous annonce des améliorations. Mais comment ne pas se poser de questions? Même l'OSCE s'interroge...
    Car le dossier n'est pas que technique. On a beau être non spécialiste des algorithmes, on est confronté à une problème politique, juridique, qu'on ne peut éluder, étant donné l'ampleur et l'ambigüité des moyens informatiques que nous ne comprenons et ne maîtrisons que très partiellement.
   La stratégie mise en place par le gouvernement inquiète même un modéré comme Pierre Rosanvallon, qui se pose des questions.
       Serions-nous tous  suspects? Certes, dira-ton , comme d'habitude, si nous n'avons rien à nous reprocher, qu'avons nous à craindre?
  C'est voir le problème par le petit bout de la lorgnette.
Sans tomber dans la schizophréne, sans comparer point par point avec le Patriot Act, (*) sur lequel Obama n'est revenu que très partiellement, nous savons que nos libertés sont déjà sous surveillance.      
   Comment sortir  d'un piège qui n'est pas que commercial et qui peut porter atteinte à des principes essentiels de la liberté de conscience. Si nous n'y prenons garde.
     Un mauvais signe: la discussion sur la loi a eu lieu devant une assemblee presque vide! Et les Français consultés seraient plus de 60% à approuver les mesures, n'y connaissant rien ou ou presque.. Ce qui n'est pas pour rassurer. L'indifférence ou l'ignorance peut faire peur, ainsi que les stratégies d'évitement. D'autant que le PS de 2009 s'oppose au PS de 2015.
 Cette loi cristallise de nombreuses critiques.
    L'ennemi est à nos portes informatiques et il faudrait utiliser des armes radicales pour tout contrôler? (à condition que cela soit possible).
   Le Monde, journal (très modéré) s'est livré à une petite enquête qui fait déjà réfléchir.
   L'enjeu démocratique est sans précédents,  car des questions essentielles nous échappent, comme à certains experts.
   Difficile de ne pas mettre en question ce qui va échappe au judiciaire, contre ce que l’on ne perçoit pas vraiment.
    On ne peut prêter au gouvernement des intentions perverses, mais une certaine rapidité et une certaine légèreté. D'autant que le gouvernement écarte la Cnil de sa réflexion.
   L'objectif des luttes contre les cyberattaques ne suffit pas à nous rassurer.
    Et la question des questions: qui contrôlera les services de renseignement ?
          Que feront les boites noires de la Loi Renseignement ? 
  "...le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme demande que toute loi sur la surveillance de la population soit "suffisamment accessible, claire et précise pour qu'un individu puisse s'y référer pour vérifier qui est autorisé à pratiquer la surveillance des données et en quelles circonstances".
         N'est-on pas là face à une utopie? 
_________-Pourquoi une nouvelle loi
-_Les taux d'échecs des algorithmes de surveillance sont très élevés
-  Renseignement: vu d'Allemagne, le texte français est inimaginable
- Course discutable au durcissement  
-  Un danger pour  la confidentialité des sources
-  Les bugs du big data 
-  Avons-nous vendu notre âme aux Gafams?
-  LA VIE PRIVEE EN VOIE DE DISPARITION?____________________________

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