Ça va jazzer

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dimanche 15 septembre 2024

Gens d'en bas

 Lui aussi en vient.

      "Ceux qui ne sont rien", disait l'autre...

                 Pourtant, les pauvres existent bien.

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Billet du dimanche

__ Echec

__ Enfin!

__ Urgences   

__ Impasse?

__ Confusion

__ Arbitrage

__ Panique

__ Mimétisme

__ Complaisance

__ Consternation

__ Doomscrolling

__ BMW aussi

__ La solution?

__ Débat miné

__ Croissance record

__ Après les idoles..

__ Autre olympisme

__ Nouvelles de Néandertal (voir ICI)

        ______________ Revue de presse _______

samedi 14 septembre 2024

Au revoir, Edouard!

 Mon cher vieux compagnon de route.

      Qui nous a dit "au revoir" pour toujours.

          Après avoir fêté tes 100 ans, tu nous a fait un dernière échappée, 3 ans après.

             Tu fus un phénomène et un guerrier. Repose- toi bien, Edouard! On n'est pas prêt de t'oublier.

Il n'était pas toujours derrière... Il a fini par filer sans nous attendre...
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Relations ambiguës

 Double jeu

                 Dans cette guerre ingagnable.

     Les USA, tout en protestant régulièrement contre les opérations aveugles et meurtrières à Gaza, ne manquent pas d'approvisionner Tsahal en munitions, ne serait-ce que pour s'assurer du soutien de certains lobbies, en rapport avec les liaisons particulières entretenues avec  Tel Aviv.. Malgré les protestations internes. On peut douter de certains discours de Washington. Il y a beaucoup de choses en commun, d'intérêts croisés. Il y a convergence de points de vue Un soutien sans faille malgré les protestions officielles et les aléas de l'histoire:     


                                                                                                                                    ____"L'  offensive aérienne et terrestre lancée contre l’enclave de Gaza après l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023, est la première guerre israélienne dont Washington est partie prenante de manière directe. Les États-Unis en soutiennent ouvertement le but proclamé, l’éradication du Hamas, et bloquent les appels au cessez-le-feu votés par une grande majorité de pays aux Nations unies. L’administration du président Joseph Biden fournit aussi des armes et des munitions à Tel-Aviv et agit pour dissuader d’autres acteurs régionaux de prêter main forte au mouvement palestinien. Les États-Unis n’ont pas toujours apporté leur concours militaire à Israël. Après la création du jeune État, ils se sont présentés comme des arbitres impartiaux entre Tel-Aviv et ses voisins arabes, décrétant un embargo sur les livraisons d’armes aux deux parties qui est resté en vigueur jusqu’à la fin de la présidence de Dwight Eisenhower (1953-1961). C’est sur l’Allemagne fédérale et la France que le nouvel État dut compter pour son financement et son équipement durant ses premières années. La donne changea lorsque le président John F. Kennedy, face à la radicalisation du nationalisme arabe mené par l’Égypte de Gamal Abdel Nasser et les revers de l’influence américaine au Proche-Orient, décida de s’appuyer sur Israël et commença à lui livrer de l’armement.            Cette évolution marque le début d’une « relation spéciale » qui allait s’avérer des plus singulières. En effet l’État d’Israël a obtenu, depuis sa création en 1948 jusqu’au début de l’année 2023, plus de 158 milliards de dollars d’aide américaine, dont plus de 124 milliards pour le volet militaire, ce qui en fait le principal récipiendaire de financement américain cumulé depuis la seconde guerre mondiale . Dans le cadre du programme d’assistance portant sur la période 2019-2028, les États-Unis fournissent tous les ans un soutien de près de 4 milliards de dollars à Israël..."             __ Lire ICI__ La voix de Omer Bartov. ____________________

vendredi 13 septembre 2024

Face cachée de l'EN

 Les dessous de l'institution 

            Dans l'oeil de Bercy, monde à part.      Pour que rien ne change.

                         Optimisation, disent-ils...

    

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(Nouvelles) guerres de l'eau?

           A  vau-l'eau      

             On ne mesure  pas assez l'importance de l'eau pour le développement de la vie, à l'origine de tout vivant. Déjà des anciens grecs en pressentaient la fonction essentielle: pour Thalès, cet élément, ὕδωρ, est le principe de la vie. Une intuition dont on ne mesurait pas encore toute l'importance, à la lumière de nos sciences naturelles.                                                                                                     Ce qu'on appelle aujourd'hui les conflits pour l'eau ne datent pas d'aujourd'hui. Mais le déficit hydrique qui s'étend devient préoccupant à l'échelle planétaire, engendrant même des situations irréversibles, parfois même à hauts risques d' affrontements, de conflits.

Quand au Sahel, des populations sont obligées de migrer, qu'au Maroc ou en Espagne, et même dans le sud de la France, les préoccupations sont fortes, les marchands d'eau en bouteille font leur choux gras, peu préoccupés par les enjeux d'avenir. Même s'ile le prétendent.  Le scandale des eaux en bouteille nous a alerté sur certaines de leurs pratiques. Il n'y a pas que Saint Yorre...

            "...Si on laissait tout le pouvoir aux capitalistes, ils seraient capables de faire payer l'air que l'on respire. Ils ont déjà réussi à privatiser un bien commun vital : l'eau. En 2005, le PDG de la multinationale agroalimentaire Nestlé, Peter Brabeck, dénonçait dans un documentaire sur l'industrie de la nourriture les «ONG pour qui l'accès à l'eau devrait être nationalisé et que tout être humain doit avoir accès à l'eau. C'est une solution extrême» selon lui. Son point de vue était que «l’eau est une denrée alimentaire, et que, comme toute denrée, elle a une valeur marchande». C'est ainsi que la firme réalise des milliards de chiffre d'affaires, en mettant cette ressource naturelle dans des bouteilles en plastique et en la vendant à des prix très élevés. Le pire, c'est qu'il s'agit d'eau volée. Il y a quelques semaines on apprenait dans Mediapart que Nestlé faisait l’objet de deux enquêtes préliminaires. L’une pour avoir exploité des forages d’eau sans autorisation, l’autre pour avoir effectué des traitements sur de l’eau minérale qui sont illégaux. Le parquet d’Épinal vient de conclure avec Nestlé une procédure incroyablement généreuse ce mardi 10 septembre. Une Convention Judiciaire d’Intérêt Public (CJIP).


Bien que Nestlé soit poursuivi par deux enquêtes préliminaires, les dossiers ont été regroupés. Nestlé écope d’une amende de 2 millions d’euros à verser à l’État et aux associations. Le parquet d’Épinal présente cette amende comme «la plus importante en matière environnementale signée à ce jour en France», pourtant cette amende est une honte : bien loin de dissuader, elle permet aussi l’abandon de toutes possibilités de jugement et condamnation. Enquête close, circulez y'a rien à voir. Pendant plus de 20 ans, Nestlé a prélevé sans autorisation et commercialisé de l’eau, entraînant une surexploitation de la nappe phréatique. Conséquence directe de ce saccage, le cycle de l’eau a été perturbé et certains villages dépendant de cette nappe ont subi des ruptures d’approvisionnement, alors même que Nestlé puisait dedans. L’autre scandale concernant le traitement a permis à Nestlé d’engranger des bénéfices gigantesques. Cette pratique illégale a duré au moins 15 ans et concerne les eaux minérales Contrex, Hépar et Vittel. La justification de Nestlé est d’avoir voulu assurer la «sécurité alimentaire». Le chiffre d’affaires généré par la vente de cette eau sous l’appellation "eau minérale naturelle" plutôt que "eau rendue potable par traitement" est estimé à plus de 3,132 milliards d’euros. Ce chiffre d’affaires, qui ne concerne qu’une des deux enquêtes visant Nestlé, sous-estime donc l’ampleur de l’arnaque. Rendons-nous compte de ce vol et du manquement que constitue cette amende. Rien que pour l’un des deux scandales, le montant de l’amende représente moins de 0,06% des euros engrangés. Cette procédure prévoit pourtant que le montant de l’amende peut atteindre 30% du chiffre d’affaires annuel. Mais Nestlé est habitué au traitement de faveur puisqu’en 2022 une CIJP avait déjà été signée. Cette fois-ci, Nestlé avait pollué une rivière ayant entraîné une forte mortalité de poissons. Cet acteur majeur de l’agro-industrie est donc particulièrement compétent pour saccager l’environnement, bien plus que pour assurer notre «sécurité alimentaire».

jeudi 12 septembre 2024

Un certain 11/11

Un ébranlement à répercussions mondiales.

         A l'origine de guerres discutées:    Iraq et Afghanistan.

                    






Mais aussi la sanglante aventure chilienne


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Varia

__ Urgences

__ Mal-aimés

__ Crépuscule

__ Probabilités

__ Illégalité

__ Oliviers

__ Golan

__ Transgression

__ Déshumanisation

__ Réparer la terre

__ Colons ethniques

__ Tournant libéral

__ Ehpads en crise

__ Back to the control

__ Diplômes payants

__ Erreur budgétaire

__ Perseverare diabolicum

__ Stratégies énergétiques    _____________

mercredi 11 septembre 2024

Pause numérique

Des limitations positives.

    Un peu partout. Il était temps!

        Oui mais...comment l'appliquer? 

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La vallée de la frite.

 Dans le Nord, on a la frite!

         Ce n'est pas la Silicon Valley, mais la Freis Valley. C'est le canard local qui le dit. Donc...   On a la patate!  Les géants de la patate font main basse sur la production. 


                                                  Mais on ne vous dit pas tout! La patate ne connaît pas de frontières:   
            La patate en Europe n'a pas une si longue histoire, même si ses origines andines sont lointaines. Sur le marché européen, sa production est importante, plus ou moins constante. Elle est montée en flèche. La frite surgelée ne connaît pas de frontières. La frite industrielle inonde le marché mondial.  Une spirale productiviste et des patatiers asservis. Il va falloir progressivement choisir entre son commerce sans frein et les exigences climatiques. Mais ce n'est qu'un exemple...

               ___     " Le commerce des frites surgelées résume parfaitement ce qu’est capitalisme mondialisé et dévoile l’hypocrisie du rituel des COP « pour sauver le climat et la planète ».Un rappel d’abord, même si l’histoire de la pomme de terre est bien connue. Nous ne mangerions pas de pomme de terre en Europe si les populations andines d’Amérique du Sud ne l’avaient cultivée depuis plus de 8 000 ans. Les conquistadors espagnols arrivés beaucoup plus tard ont rapporté des pommes de terre en Espagne au début du XVIème siècle, mais le développement de sa culture et de sa consommation en Europe fut lent. En France, par exemple, jusqu’au XVIIIème siècle, la pomme de terre était considérée comme une plante toxique dont l’usage devait être réservé aux animaux. Il fallut que Parmentier, prisonnier des Prussiens pendant la guerre de sept ans, consomme les pommes de terre servies par ses geôliers, en apprécie les qualités et revienne en France convaincu de son intérêt pour alimenter la population encore fréquemment victime de disette, voire de famine et mène une grande campagne de promotion de la pomme de terre jusqu’à la table du roi, pour que sa culture se développe jusqu’à faire de ce tubercule un élément majeur de notre alimentation.                       Pour remercier ceux qui nous ont apporté ce bienfait, voilà que l’Union européenne attaque la Colombie devant l’OMC pour la contraindre à acheter des pommes de terre dont nous ignorerions l’existence s’ils n’en avaient cultivé bien avant nous.     L’agro business a transformé la culture de la pomme de terre en une industrie vouée à l’exportation. La Belgique, pays emblématique de cette culture, a obtenu que la frite soit inscrite à l’inventaire du patrimoine mondial de l’humanité. Pourtant, ce qu’elle produit aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec la frite traditionnelle vendue dans des cornets, avec ou sans mayonnaise, qu’elle a remplacé, pour l’essentiel, par un affreux produit surgelé. Les surfaces consacrées à la culture de la pomme de terre ont progressé de 50% depuis le début des années 2000 pour atteindre 100 000 hectares, soit 11% des terres cultivées du pays. La Belgique a produit dix fois plus de pommes de terre en 2021 qu’en 1990 : 5 millions de tonnes contre 500 000 tonnes. Mais comme cela ne suffit pas aux industries de transformation, les importations de pommes de terre (en provenance de France notamment) ont été multipliées par trois en 20 ans, passant de 0,9 millions de tonnes en 2000 à 2,6 millions en 2018.  Ces pommes de terre ne sont pas achetées par les ménages belges pour qu’ils préparent leurs frites à la maison. 90% des pommes de terre belges sont transformées par des grands groupes internationaux en frites surgelées, croquettes et autres produits transformés issus des pommes de terre pour être exportés aux quatre coins de la planète. C’est ainsi que la Belgique est devenue le premier exportateur mondial de produits surgelés à base de pommes de terre. Cinq millions de tonnes de pommes de terre sont transformées par l’industrie pour produire 2,3 millions de tonnes de frites, 700 000 tonnes de purée, des chips, des croquettes, etc. Entre 40 et 50% des pommes de terre sont perdues dans le processus de transformation industrielle, une partie de ces pertes étant récupérées pour l’alimentation animale. Le groupe belge Clarebout Potatoes est devenu le premier producteur européen et le 4ème producteur mondial de produits surgelés à base de pommes de terre avec une production annuelle estimée à environ 800.000 tonnes de produits transformés et un chiffre d’affaires de 1,3 milliards d’euros en 2019. Clarebout va d’ailleurs installer prochainement une usine de production de frites surgelées dans le port autonome de Dunkerque qui en produira 1400 tonnes par jour (7j/7j, soit une production annuelle de plus de 500 000 tonnes) qu’il sera facile de charger sur un bateau pour l’exporter… en Amérique du Sud par exemple. D’autres groupes internationaux sont présents en Belgique et en France, comme le canadien Mc Cain, un géant du secteur, le néerlandais Farm Frites, ou encore Nestlé. La France a connu une évolution similaire. Elle produit 5 à 6 millions de tonnes de pommes de terre sur 150 000 hectares. 43% de la production sont exportés, 21% sont utilisés dans les usines de transformation pour la production de produits surgelés (à leur tour souvent exportés), 19% sont incorporés dans l’alimentation du bétail. Le marché national de consommation de pommes de terre fraîches n’absorbe que 17% de la production. La pomme de terre est devenue la matière première d’une industrie de transformation qui a accompagné la généralisation de la distribution des produits alimentaires par les grandes surfaces notamment sous forme de produits surgelés. L’exportation de produits surgelés est l’objectif principal de cette industrie. Culture de la pomme de terre et disparition des paysans Au XXème siècle, les pommes de terre étaient produites sur l’ensemble du territoire français par de petites exploitations agricoles et dans les jardins familiaux. Elles constituaient un élément important de l’alimentation de la population, encore très largement rurale. Chaque Français mangeait en moyenne 95 kilos de pommes de terre par an en 1960 ; il n’en mange plus que 52 kilos en 2022. En conséquence de quoi les surfaces consacrées à cette production ont fortement diminué, jusqu’au début des années 2000 où elles ont recommencé à croître. Les rendements à l’hectare ont beaucoup augmenté et la production s’est concentrée dans 3 régions : les Hauts-de France (65% de la production nationale), le Centre- Val de Loire (environ 10%) et le Grand Est (11%). Dans ce secteur comme dans tous les autres secteurs de l’agriculture, nous assistons à une véritable délocalisation de la production qui est désormais plus liée aux réseaux de transport, à la localisation des industries de transformation, qu’au climat ou à la qualité des sols. On constate les mêmes phénomènes chez les autres grands producteurs européens, Belgique, Allemagne et Pays-Bas. En Belgique, la moitié de la production est réalisée par 5% des producteurs de pommes de terre. En France, comme en Belgique ou en Allemagne les producteurs de pommes de terre ne sont plus majoritairement des petits agriculteurs indépendants, vivant de leur travail en approvisionnant les marchés locaux, en faisant vivre les circuits courts et tout ce qui est vanté comme devant être le cœur de la transition écologique souhaitée par la population et les gouvernements. C’est tout le contraire : les agriculteurs sont devenus des « travailleurs à façon » placés dans une situation de dépendance économique vis à vis des industries de transformation. Ils sont liés par des contrats qui leur imposent les volumes, la qualité et les conditions de production. Ils doivent fournir chaque année un volume donné de pommes de terre. S’ils ne sont pas capables d’honorer cet engagement, les sanctions sont variables : pénalités ou bien facturation par le transformateur des pommes de terre qu’il a dû acheter ailleurs. Les trois quarts des pommes de terre, en Belgique comme en France, sont produites par des « agriculteurs » sous contrat avec les groupes de transformation. Le développement de cette industrie a donc accéléré la disparition des exploitants agricoles indépendants en Europe, avant de faire la même chose dans les pays de destination des exportations européennes, en Amérique du Sud notamment. Pour conquérir ces marchés, les industriels font payer cher leurs produits sur le marché européen et pratiquent le dumping sur les marchés d’Amérique du Sud. Le Brésil et la Colombie ont adopté des mesures antidumping en 2017 et 2018 après avoir constaté que les prix de vente des produits européens sur leur marché étaient inférieurs de 18 à 41% à ceux qui étaient pratiqués pour les mêmes produits vendus par les Belges ou les Allemands au Royaume-Uni. Ce dumping a eu des conséquences dramatiques pour les agriculteurs en Colombie ou au Pérou. Depuis l’entrée en vigueur des accords de libre-échange entre ces pays et l’Union européenne, en 2013, les exportations européennes ont grimpé en flèche. Celles de frites congelées ont augmenté de 915% en Colombie, à tel point que les petits producteurs colombiens se sont mis en grève et ont exigé l’arrêt des importations de pommes de terre européennes.                                           La pomme de terre ne se développe que si elle trouve suffisamment d’eau dans le sol. Ce besoin d’eau augmente considérablement pour atteindre les rendements très élevés exigés par les industries de transformation, compris entre 40 et 50 tonnes à l’hectare, de surcroît avec des pommes de terre d’un calibre suffisamment gros pour se prêter aux besoins de l’industrie.  C’est pourquoi l’irrigation des champs plantés en pommes de terre s’est beaucoup développée dans la région des Hauts de-France qui n’est pourtant pas réputée comme l’une des plus sèches du pays. Les problèmes, déjà très importants, de qualité de l’eau dans cette région, provoqués par une urbanisation et une industrialisation anciennes, s’en trouvent aggravés.  Comment peut-on justifier le développement de telles pratiques agricoles alors que le changement climatique pose des problèmes de disponibilité de la ressource en eau de plus en plus importants y compris en France ?  De plus, la culture de la pomme de terre intensive fait un usage immodéré des produits phytosanitaires pour lutter contre le mildiou et les autres maladies. Jusqu’à 20 pulvérisations de produits phytosanitaires par récolte sont nécessaires. En moyenne, 17,6 kilos de substances actives sont épandus par hectare en Belgique, contre 6,4 pour la betterave et 2,8 pour le froment. Les engins agricoles utilisés pour cette culture industrielle pèsent des dizaines de tonnes et contribuent à renforcer le tassement des sols qui fait obstacle à l’infiltration des eaux de pluie. A terme c’est tout simplement la capacité de production des sols qui sera affectée.   Enfin, produire en Europe des pommes de terre que l’on transforme en frites surgelées auxquelles il faudra faire traverser l’océan atlantique dans des bateaux réfrigérés, représente une consommation d’énergie contribuant au changement climatique parfaitement aberrante et à laquelle il est urgent de mettre fin.  Les discours alarmistes sur la situation alimentaire d’une partie de la planète méritent d’être mis au regard de telles aberrations. En effet, la vente de pommes de terre européennes en Amérique du Sud n’a pas pour but d’assurer l’alimentation de populations sous-alimentées. Au contraire, elle ruine la possibilité des pays importateurs de produire leur propre alimentation grâce à une agriculture paysanne beaucoup moins polluante et plus conforme à l’orientation qu’il faudrait donner à l’organisation de notre société pour l’adapter aux changements climatiques en cours.  En même temps que les pays européens et la commission de l’Union européenne font de grands discours à Charm El-Cheikh à l’occasion de la COP 27 et protestent de leur engagement dans la lutte contre le changement climatique, ils mènent un combat acharné au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce en faveur de ce commerce aberrant des produits transformés surgelés issus de la transformation de la pomme de terre. Ce combat a payé puisqu’ils ont obtenu la condamnation de la Colombie par l’organisme de règlement des différends de l’OMC. Si la Colombie respecte cette décision scandaleuse, elle devra donc supprimer les droits de douane qu’elle avait instaurés, qui n’ont même pas suffi à protéger son marché intérieur. Quelques grands groupes internationaux continueront à faire de plantureux profits grâce à ce commerce qui représente l’exact opposé de ce que nos sociétés prétendent vouloir faire pour éviter la catastrophe annoncée.  D’un côté l’Union européenne fait des discours sans conséquences dans des conférences internationales, de l’autre elle défend des mesures bien concrètes pour développer le commerce international dans ce qu’il a de pire, au prix de la pollution des sols, de l’eau et de l’air, au bénéfice d’une activité économique inutile et destructrice.  La COP 27 est focalisée sur les compensations financières qu’il faudrait accorder au pays en développement au titre de la responsabilité passée des pays développés dans le changement climatique. Des promesses seront faites, comme elles ont déjà été faites dans le passé, et seront certainement tenues de la même façon. Mais le vrai sujet n’est-il pas de préparer l’avenir avant de réparer le passé ? Les pays développés devraient d’abord cesser de ruiner l’économie des pays moins riches, en faisant disparaître leur agriculture paysanne victime d’exportations à bas prix de produits transformés très consommateurs d’énergies fossiles. Faisons cela sans attendre, il sera toujours temps de parler des compensations financières.  Nul besoin de mesures complexes, de contrôle international bureaucratique des tonnes de carbones émises ou économisées par les États signataires de la convention de l’ONU sur le climat. Il suffit de déclarer un moratoire sur le commerce international de tous les produits transformés surgelés issus de la pomme de terre.  Pour atteindre cet objectif, pourquoi ne pas lancer une campagne mondiale de boycott des frites surgelées, dont la production n’est pas moins coupable que l’activité des groupes pétroliers du changement climatique ?   Pourquoi ne pas suspendre l’activité de l’OMC jusqu’à ce que ses règles de fonctionnement aient été mises en cohérence avec les exigences de la lutte contre le changement climatique ? Cela permettrait aux États qui le souhaitent de relocaliser une partie de la production dont ils ont besoin et de remettre un peu de bon sens dans les échanges commerciaux internationaux. Puisque la mode est à la sobriété et aux petits gestes, épluchons nos pommes de terre fraîches, ce sera bien meilleur dans nos assiettes et pour l’environnement que d’accepter de consommer ces horribles produits surgelés, d’ailleurs très indigestes. Quant à l’Union européenne, qu’elle abandonne immédiatement ses actions contre la Colombie qui a déclaré son intention de faire appel de la décision prise par l’OMC ! Si la Commission de l’UE ne le fait pas, elle confirmera la vacuité de ses discours sur le climat." [ Jean-François Collin]______

mardi 10 septembre 2024

Poids de l'opinion

 Le règne des moutonniers n'est pas près de s'éteindre.

     Le conformisme peut souvent pousser à l'erreur, ou pire.... Souvent par ignorance, parfois par peur.  Le courage au coeur de l'information.

                        Conformisme: loin d'être mort...

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Souveraineté énergétique en question.

 Une urgence. [Notes de lecture]

             L'énergie, quelle qu'elle soit, est au coeur de nos sociétés, condition de leur fonctionnement et de leur développement, notamment industriel et domestique. Divers facteurs géopolitiques, l'épuisement de certaines ressources, nous obligent à restaurer une souveraineté défaillante en ce domaine et des leviers divers doivent être utilisés, en même temps qu'une cohérence dans les décisions politiques. Les incertitudes et les hésitations sont nombreuses en cette période de transition, où certains choix énergétiques sont remis en question. Chaque pays est à la croisée de divers chemine, en cette période cruciale.


        Point de vue: Le chancelier allemand semble sortir d'un seul coup d'un long sommeil qu'il avait entamé depuis la destruction du pipeline Nord Stream 2. Il a en effet pris une orientation clairement plus pacifique lors de sa dernière intervention soulignant le besoin d'arriver rapidement à un traité de paix entre la Russie et l'Ukraine. Peut-être les derniers résultats électoraux dont nous avons parlé récemment l'ont-ils un peu poussé à changer son fusil d'épaule. Ou alors peut-être est-ce les derniers chiffres catastrophiques de l'industrie allemande ? On apprend d'ailleurs que Volkswagen prépare des délocalisations massives hors de l'Allemagne. L'irresponsabilité de l'UE qui impose la voiture électrique alors que les producteurs européens ne sont pas près, couplés à la folie des sanctions contre la Russie et l'explosion de Nord Stream 2 a été cette fois fatale à l'industrie allemande. Tant que les idioties européennes ne touchaient que les pays secondaires comme la France, l'Italie ou l'Espagne le système pouvait semblant de continuer à fonctionner, mais la destruction du cœur industriel de l'UE sera mortelle.                                                                                       C'est d'autant plus vrai que comme nous l'avions expliqué l'Allemagne est désormais en proie à une concurrence asiatique et particulièrement chinoise de plus en plus féroce. Même sur ses métiers les plus avancés comme les machines-outils, la Chine grimpe très vite. Il ne reste probablement que les robots industriels comme secteur dans lequel les anciennes puissances technologiques comme l'Allemagne et le Japon dominent encore. Et cela ne durera probablement pas très longtemps. La montée en gamme chinoise va mettre fin à l'existence de tous les autres gros exportateurs mercantilistes de par son énormité. L'idée que la spécialisation de plus petits pays dans des secteurs très spécifiques a un avenir est pour le moins discutable. Jusqu'à présent, l'Allemagne comme d'autres pays plus petits comme la Suisse ou la Suède ont fait ce pari en pensant que la Chine ne finirait pas par produire des produits de pointe, ces pays se sont trompés. La Chine dominera la quantité et la qualité, elle a les hommes et le niveau de formation pour le faire. Mais nous n'allons pas reparler de ça dans ce texte, car nous l'avons fait dans d'autres.                                                        Le rapport à la question énergétique est en fait assez simple. Pendant longtemps, les pays occidentaux n'avaient pas besoin d'importer de l'énergie. Durant le premier âge industriel, c'était même l'Europe et les USA qui exportaient du charbon. La Grande-Bretagne a décollé en premier en partie parce qu'elle pouvait extraire de son sol du charbon en quantité. Avec l'arrivée du pétrole puis du gaz, le vieux continent est petit à petit devenu dépendant de l'extérieur pour son approvisionnement énergétique. Mais ce n'était pas un problème parce que l'Europe pouvait encore équilibrer ses importations par l'exportation de ses biens de production. Mais voilà la globalisation imposée par Washington à partir des années 70 et les vagues de délocalisations ont petit à petit affaibli les capacités de production de nos pays, USA en tête d'ailleurs. Et le reste du monde s'est développé en particulier l'extrême orient. Si les USA ou l'Europe pouvaient encaisser la concurrence japonaise puis coréenne, ces pays restant à une échelle assez restreinte, la Chine c'est autre chose. Et si aujourd'hui nous avons toujours besoin du reste du monde pour faire tourner nos économies, le reste du monde a de moins en moins besoin de nos productions puisque la Chine pourvoit à tous leurs besoins. Et la crise terminale que connaît l'industrie allemande n'est finalement que l'aboutissement d'une vision à court terme qui a fait croire aux Européens et plus généralement aux Occidentaux qu'ils seraient toujours en avance sur le reste du monde en particulier sur la Chine.                                                                                                                                                                    C'est ce mécanisme fondamental qui aujourd’hui explique le changement de centre de l'économie mondiale qui est passé de l'Atlantique au pacifique en attendant de passer à l'océan indien peut-être un jour. Alors cette évolution était probablement inéluctable à long terme, en effet la démographie étant ce qu'elle est l'Asie serait de toute manière devenue le centre du monde un jour ou l'autre. Mais sans la globalisation l'Europe et les USA ne se seraient probablement pas autant vidés de leur capacité de production et nous aurions encore des moyens pour vendre aux pays producteurs d'énergie. Là la globalisation nous met dans une double dépendance énergétique, mais aussi manufacturière. Et la dégringolade allemande ne va faire que précipiter cette réalité.                                                                   La question de la souveraineté énergétique se pose donc encore plus aujourd'hui qu'elle ne pouvait le faire au lendemain du premier choc pétrolier. Car face à la montée en puissance de la Chine, puis du reste de l'Asie, n'oublions pas que des pays comme l'Inde, le Vietnam, ou l'Indonésie, arrivent, et ce sont de très gros pays qui vont vouloir leur part de gaz et de pétrole, nous n'avons pas beaucoup de solutions. La première solution, la plus improbable, c'est de continuer comme cela et d'investir massivement dans la recherche et l'industrie de pointe pour éviter d'être largué par la Chine et les autres. C'est le fameux fantasme de la société de la connaissance vendu par les vendeurs de nuages du globalisme dans les années 2000. Les mêmes qui vendaient les entreprises sans usines à la Serge Tchuruk. La dernière mouture de ce fantasme étant la star-tup nation de Macron qui finit en faillite. Je vous le dis tout de suite, c'est impossible. Ce fut la voie de l'Allemagne et d'autres pays qui l'ont beaucoup mieux pratiqué que la France, mais on voit qu'aujourd'hui ça fonctionne de moins en moins bien. Les USA qui font également ce pari ne semblent pas comprendre que les innovations techniques que leurs labos mettent au point finissent en réalité par participer à leur déficit commercial. Plus les USA « innovent » par l'entremise de leurs laborantins, essentiellement asiatiques d'ailleurs, plus leurs déficits sur les biens avancés augmentent.                                                                                                                               En effet, quand Apple, Nvidia ou Intel mettent de nouveaux produits sur le marché, ces derniers ne sont pas produits aux USA, mais en Asie, creusant ainsi les déficits du pays. Et ne parlons pas du fait que même les emplois de points dans la recherche sont maintenant délocalisés. Cette stratégie est donc une impasse en réalité. Il en va de même en France et en Europe. Du reste, nos pays vieillissent et auront de plus en plus de mal à produire les chercheurs et les ingénieurs pour concurrencer les nouveaux venus. Pire, je pense qu'à terme, l'essentielle de la recherche mondiale se fera en Asie, c'est d'ailleurs déjà le cas en réalité. Non seulement nous devrons importer notre énergie, mais également les denrées et les sciences du nouveau centre du monde. Il faut bien avoir ça en tête avant d'avancer des solutions à nos problèmes de dépendance. L'Asie représente déjà la majeure partie des dépôts de brevet par exemple. La seule Corée du Sud dépose plus de brevets que l'ensemble de l'UE...                                                                                                                            La seconde voie est celle du déclin inéluctable. Face au déclin de nos capacités de production, il ne restera plus qu'à jouer sur les salaires et le pouvoir d'achat. En réalité, c'est la voie la plus probable, car c'est celle qui résultera du laissez-faire actuel sur le plan commercial et économique. Pour vendre à l'étranger pour pouvoir encore importer l'énergie, il nous faudra baisser les salaires et faire en sorte que produire chez nous soit avantageux. Évidemment cela détruira une grande quantité d'emploi et entraînera la fin de la société de service dans laquelle nous vivons. Les chocs économiques que les élites européennes préparent notamment en France tournent très certainement autour de ce genre de stratégie. En gros, l'UE et les USA connaîtront le même sort que l'Europe de l'Est après l'effondrement de l'URSS, une forte baisse du niveau de vie, et très probablement une forte hausse de la mortalité générale. L'immigration de masse bassement qualifiée fait peut-être partie de cette stratégie de tiers-mondisation. La nouvelle main-d’œuvre abondante remplaçant les autochtones servant à terme à produire dans les futures usines chinoises délocalisant chez nous parce que les salaires y seront alors très faibles. Est-ce vraiment ça que l'on veut pour l'avenir de la France et de l'Europe ?                                                                                                                                                                                          La dernière voie est peu probable également même si c'est la préférable, c'est celle de la réaction politique forte à visée souverainiste et protectionniste. Il s'agit de rendre nos économies beaucoup moins dépendantes des importations et de parier surtout sur le marché intérieur en arrêtant les lubies globalistes. Mais cette voie nécessite aussi une véritable stratégie énergétique d'autonomie. À l'image de ce que la génération de Pierre Messmer a fait avec le parc nucléaire français, nous devons à tout prix mettre fin à nos dépendances extérieures en matière énergétique, mais aussi technologique. Une telle stratégie ne sera bien évidemment pas viable avec l'UE actuelle qui est une machine à produire de la dérégulation économique ouverte aux quatre vents, encore moins avec l'euro. Mais cela ne veut pas dire qu'elle ne peut pas être pratiquée par une coopération entre pays non plus. Après tout la première Europe, celle de la CEE a assez bien fonctionné tant qu'elle visait à favoriser le développement du marché intérieur avec le protectionnisme sous la forme du tarif extérieur commun. "   _____________

lundi 9 septembre 2024

Une figure majeure

   Jean Zay, l'oublié

         Un itinéraire exceptionnel et un héritage toujours vivant.

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L'olivier et la guerre

 Engrenage

             Pendant qu'à Gaza, la terrible routine, dont on ne voit pas la fin, s'est installée, en Cisjordanie, l'extrême droite israëlienne malmène les colons palestiniens, armés par les plus radicaux, avec l'intention avouée de créer un climat de terreur propre à un déplacement. En Judée-Samarie, comme on dit maintenant à Tel-Aviv, place doit être faite au peuple élu qui revendique SA terre. Depuis plus de dix ans, graduellement s'est installée, avec la complicité de Jérusalem, un climat de tension visant les paysans palestiniens à quitter leurs terres en s'attaquant à un symbole fort: les oliviers, systématiquement déracinés, avec l'aide de l'armée; ce n'est pas seulement une ressource...   


                                                                                                               L'ONU a recensé plus de 250 attaques, plus d’un millier de familles expulsées, ainsi qu’un total de 200 Palestiniens tués en Cisjordanie — en plus des 15 000 à Gaza. « On est passés de l’apartheid à un génocide », affirme l’agriculteur, faisant écho aux propos d’ONG palestiniennes, israéliennes et internationales qui accusent Israël de ségréguer les Palestiniens en Cisjordanie, voire de pratiquer un nettoyage ethnique.  La cible privilégiée des colons et des soldats : la récolte des olives et les villages agricoles. « Ils nous empêchent de récolter les fruits de plus d’un millier d’oliviers sur nos terres, je vais perdre les deux tiers de ma récolte », se désole al-Najjar. Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, la raison est claire : détruire les oliviers revient à détruire l’âme de beaucoup de Palestiniens. « Nos oliviers représentent ce qu’il nous reste de dignité et d’humanité. Or, ils ne nous voient pas comme des humains », dit l’agriculteur."                                                                                                                         Tandis qu'à Gaza, le désespoir s'installe; loin des regards. Sombre bilan (provisoire). A Tel Aviv, la pression populaire ne faiblit pas contre le gouvernement et les ministres d'extrême- droite, notamment Ben Gvir. Depuis au moins 2014, c'est la fuite en avant, qui a mené aux terribles impasses d'aujourd'hui.  ______