Les damnés de la mine                   
______________________________________________________________________ __Notes sur une révolte_
______________________________________________________________________ __Notes sur une révolte_
Welcome to Lonmin
__________________ Germinal en Afrique du Sud
_Régulièrement, ce pays se rappelle à nous par des flambées de révoltes parfois sauvagement réprimées.
La récente tuerie de Marikana en est la dernière et tragique illustration.
"Tout d'un coup, notre pays a basculé dans les années noires de son passé et nous avons vu la 'nation arc-en-ciel' disparaître rapidement dans le sillage d'une telle brutalité", a déclaré Mathole Motshekga, chef du groupe parlementaire de l'ANC au cours d'un débat mardi.
_Régulièrement, ce pays se rappelle à nous par des flambées de révoltes parfois sauvagement réprimées.
La récente tuerie de Marikana en est la dernière et tragique illustration.
"Tout d'un coup, notre pays a basculé dans les années noires de son passé et nous avons vu la 'nation arc-en-ciel' disparaître rapidement dans le sillage d'une telle brutalité", a déclaré Mathole Motshekga, chef du groupe parlementaire de l'ANC au cours d'un débat mardi.
La première puissance économique d'Afrique connaît un taux de chômage record, une situation sociale très dégradée, surtout dans les townships (40% des villes).
Peu de choses ont changé depuis la fin de l'apartheid. Les vrais producteurs sont toujours exclus des richesses qu'ils extraient de la terre dans des conditions qui ont peu évolué.
Peu de choses ont changé depuis la fin de l'apartheid. Les vrais producteurs sont toujours exclus des richesses qu'ils extraient de la terre dans des conditions qui ont peu évolué.
 La situation des plus pauvres s'est considérablement aggravée, surtout pour les mineurs, souvent recrutés à l'extérieur du pays par des rabatteurs, pour des raisons essentiellement salariales. La «flexibilité régulée» avantage les grandes compagnies, sud-africaines ou étrangères.
La situation des plus pauvres s'est considérablement aggravée, surtout pour les mineurs, souvent recrutés à l'extérieur du pays par des rabatteurs, pour des raisons essentiellement salariales. La «flexibilité régulée» avantage les grandes compagnies, sud-africaines ou étrangères.
_L'apartheid n'est plus racial, mais économique et social. La division syndicale, parfois violente, est entretenue dans l'intérêt des puissantes compagnies.
L'ANC n'est plus ce qu'elle était. La politique libérale qui s'est appliquée après Mendela a instauré de nouvelles fractures sociales. Le pays, devenu bon élève du FMI, le courtise maintenant.
Malgré les massacres, le platine flambe...
Sans doute cet événement marque-t-il un tournant...
 "...Ce que personne – à part les mineurs eux-mêmes – n’a osé dire, c’est 
que l’industrie minière reste dépendante d’une main d’oeuvre bon marché 
et flexible, dont beaucoup continue à venir des pays voisins. Du point 
de vue historique, c’est ce qui a été la source de la plupart des 
doléances des mineurs. Une étude récente de la Fondation Bench Marks sur
 les mines de platine dans la province du Nord-ouest a divulgué un 
certain nombre de facteurs qui entraînent le mécontentement croissant 
des travailleurs de la région.
 La mine de Lonmin s’est distinguée par son niveau élevé d’accidents 
mortels, les piètres conditions de vie des travailleurs et le fait 
qu’elle n’engage pas assez de mineurs de la région. Le fait peut-être le
 plus significatif est que presque un tiers de la force de travail de 
Lonmin est engagé par des entreprises sous-traitantes. Cette forme 
d’emploi n’est pas nouvelle dans l’industrie minière. En effet, depuis 
la découverte de ces ressources minérales au XIXe siècle des recruteurs 
de main-d’œuvre ont sillonné la moitié sud du continent à la recherche 
de travailleurs. La présence continuelle de ces «courtiers de travail»
 sur les mines et la réticence de l’ANC à les bannir – optant au 
contraire pour un système de régulation croissante – est la vérité 
sanglante de la soit-disante «flexibilité régulée» en Afrique du Sud.
La mine de Lonmin s’est distinguée par son niveau élevé d’accidents 
mortels, les piètres conditions de vie des travailleurs et le fait 
qu’elle n’engage pas assez de mineurs de la région. Le fait peut-être le
 plus significatif est que presque un tiers de la force de travail de 
Lonmin est engagé par des entreprises sous-traitantes. Cette forme 
d’emploi n’est pas nouvelle dans l’industrie minière. En effet, depuis 
la découverte de ces ressources minérales au XIXe siècle des recruteurs 
de main-d’œuvre ont sillonné la moitié sud du continent à la recherche 
de travailleurs. La présence continuelle de ces «courtiers de travail»
 sur les mines et la réticence de l’ANC à les bannir – optant au 
contraire pour un système de régulation croissante – est la vérité 
sanglante de la soit-disante «flexibilité régulée» en Afrique du Sud.
Cette même étude de Bench Marks livre bon nombre de conclusions qu’il
 vaut la peine de mentionner dans la mesure où elles éclairent certaines
 des critiques réelles qui se sont perdues au milieu des photos de 
machettes brandies. Le nombre d’accidents mortels à Lonmin a doublé 
depuis 2011 et la compagnie a systématiquement ignoré les demandes de 
recruter parmi les populations locales, favorisant les sous-traitants et
 les travailleurs migrants. Voici ce qu’a révélé une visite de l’équipe 
de recherche de la Fondation Bench Marks à Marikana:
 «Une prolifération de cahutes et de bidonvilles, la détérioration
 rapide de l’infrastructure formelle et des logements à Marikana même, 
et le fait qu’un secteur du township construit par Lonmin n’a pas reçu 
du courant électrique pendant plus d’un mois au moment de notre dernière
 visite. Au Township RDP nous avons trouvé, dans trois emplacements 
différents, des systèmes d’égouts endommagés qui se déversaient 
directement dans le fleuve."..."
«Une prolifération de cahutes et de bidonvilles, la détérioration
 rapide de l’infrastructure formelle et des logements à Marikana même, 
et le fait qu’un secteur du township construit par Lonmin n’a pas reçu 
du courant électrique pendant plus d’un mois au moment de notre dernière
 visite. Au Township RDP nous avons trouvé, dans trois emplacements 
différents, des systèmes d’égouts endommagés qui se déversaient 
directement dans le fleuve."..."__________________
-Paru dans Agoravox
 
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