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lundi 12 avril 2021

Chine: puissance navale réinventée

 Après quelques siècles d'absence maritime...

        En quelques décennies, non pas un retour au passé mais une nouvelle orientation. 

                C'est moins un projet purement commercial qu'un besoin géopolitique de contrôle du Pacifique et la nécessité d'assurer les nouvelles routes de la soie.   La Chine est en passe d'affirmer son hégémonie maritime dans le Pacifique Sud et ses immenses porte-conteneurs sillonnent toutes les mers. Certains s' inquiètent de la voir mettre les bouchées doubles là où ils s'étaient octroyé des droits absolus, les USA en tête.

       Certains diront que le nouvel empire oriental a besoin d'assurer la sécurité de ses approvisionnements, dans un espace où des menaces de toutes natures peuvent toujours intervenir, au coeur de ses échanges vitaux.
   Mais ce n'est , toutes choses égales par ailleurs, qu'un retour à un passé plus ou moins lointain, quand la flotte de l'Empire du Milieu s'aventurait très loin de ses ports d'attache, bien en avance sur les puissances de l'Ouest, comme Venise, qui devront beaucoup à leur partenaire chinois, qui n'a d'ailleurs jamais agressé un quelconque pays et a surtout passé beaucoup de temps à se défendre.
    Si tu veux t'enrichir, construit une route, dit un ancien proverbe chinois
  Et les routes maritimes sont tout aussi importantes que les autres. 
  Retour à la puissance navale  d'antan, bien avant de la dynastie des Ming, donc. Et à quelle vitesse!
  Les impressionnants bateaux de Zheng He faisaient un négoce florissant, sur de longues distancesbien avant les Portugais, à la suite d'une longue tradition, surtout depuis la dynastie Song.
  Ils anticipaient sur la circumnavigation, a-t-on dit, non sans quelques exagérations.
Les inventeurs de la boussole poussèrent tout de même assez loin leurs expéditions, jusqu'aux confins du monde arabe et des Philippines.   
Avec des types de bateaux étonnants (jusqu'au au 19°siècle), des jonques originales.Puis ce fut le renoncement à la puissance navale, pour parer aux dangers venus du Nord, avant que beaucoup plus tard, la Chine se replie sur elle-même et perde en efficacité sur les puissances industrielles montantes de l' Ouest.    Pour des raisons que l'on cherche toujours à élucider.                                 Aujourd'hui, la marine chinoise sillonne de nouveau les océans. Un développement spectaculaire, qui n'a pas fini de nous surprendre et d'inquiéter l'oncle Sam, parfois source de tensions. A la mesure de la puissance économique du pays. L'équivalent de la marine française construit en quatre ans.  Pour le meilleur et pour le pire l'empire?..  - La Chine et la mer (2) deviennent consubstantielles.  
Mais la Chine à la fois fascine et inquiète.

                         "....La Chine était déjà engagée dans une frénésie de construction navale comme le monde en a rarement vu. En 2015, Xi avait entrepris un gigantesque projet visant à faire de l’Armée Populaire de Libération (APL) une force de combat de classe mondiale, l’égale de l’armée américaine. Sur son ordre, des investissements dans les chantiers navals et la technologie se poursuivent à un rythme soutenu aujourd’hui.   Sur au moins un point, le plan de Xi a fonctionné. À un moment donné entre 2015 et aujourd’hui, la Chine a constitué la plus grande force navale du monde. Et maintenant, elle s’efforce d’en faire une force redoutable bien au-delà de ses côtes.   En 2015, la marine de l’Armée populaire de libération (MAPL) comptait 255 navires de guerre, selon l’Office of Naval Intelligence (ONI) américain. À la fin de 2020, elle en disposera de 360, soit au moins 60 de plus que l’US Navy, selon une prévision de l’ONI. Dans quatre ans, la MAPL disposera de 400 navires de combat, selon les prévisions de l’ONI. Remontez jusqu’en 2000, et les chiffres sont encore plus frappants.    « La force de combat de la marine chinoise a plus que triplé en seulement deux décennies », peut-on lire dans un rapport publié en décembre par les dirigeants de la marine, des Marines et des garde-côtes américains.    Commandant déjà la plus grande force navale du monde, la République populaire de Chine est en train de construire à une vitesse alarmante des bâtiments modernes de combat de surface, des sous-marins, des porte-avions, des avions de chasse, des navires d’assaut amphibies, des sous-marins lanceurs de missiles nucléaires balistiques, d’immenses patrouilleurs garde-côtes et des brise-glace polaires.»    Certains de ces navires seront équivalents ou supérieurs à tout ce que les États-Unis ou d’autres puissances navales peuvent mettre sur l’eau.    « La MAPL ne reçoit pas de l’industrie chinoise de la construction navale des navires de pacotille, mais des navires de plus en plus sophistiqués et performants », a écrit Andrew Erickson, professeur à l’Institut d’études maritimes chinoises de l’US Naval War College, dans un article publié en févrierEn 2018, en termes de tonnes brutes, la Chine détenait 40 % du marché mondial de la construction navale, selon les chiffres des Nations unies cités par le China Power Project du Center for Strategic and International Studies, loin devant la Corée du Sud, qui est au second rang avec 25 %.                                                              Dans une perspective historique, les chiffres de la construction navale chinoise sont vertigineux : réduisant même à l’état de petit poucet les efforts des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. La Chine a construit plus de navires en un an de paix (2019) que les États-Unis en quatre ans de guerre (1941-1945).    « Pendant le programme d’urgence de construction navale de la Seconde Guerre mondiale, qui a soutenu des armées gigantesques et mécanisées sur deux théâtres de guerre à des milliers de kilomètres de chez elles, la production de la construction navale américaine a atteint un pic de 18,5 millions de tonnes par an, et les États-Unis ont terminé la guerre avec une flotte marchande qui pesait 39 millions de tonnes », a déclaré Thomas Shugart, chargé de mission au Center for a New American Security et ancien capitaine de la marine américaine, dans un témoignage devant le Congrès le mois dernier.     « En 2019, en temps de paix, la Chine a construit plus de 23 millions de tonnes de navires, et la flotte marchande de la Chine […] totalise plus de 300 millions de tonnes », a déclaré Shugart.          Les entreprises d’État chinoises qui produisent des navires commerciaux sont également les moteurs de son renforcement naval. « En cas de conflit, la capacité industrielle démesurée de la République Populaire de Chine, en comptant les chantiers navals commerciaux supplémentaires, pourrait rapidement être orientée vers la production et la réparation militaires, ce qui augmenterait d’autant la capacité de la Chine à générer de nouvelles forces militaires », écrivait l’an dernier Erickson, du US Naval War College.                L’infrastructure en place, la main-d’œuvre impliquée et la technologie employée dans ces chantiers navals commerciaux sont transposables à la production de navires de guerre en quantité.      C’est quelque chose que la Chine fait très bien. « Entre 2014 et 2018, la Chine a lancé plus de sous-marins, de navires de guerre, de navires amphibies et de navires auxiliaires que le nombre de navires actuellement en service dans les marines individuelles de l’Allemagne, de l’Inde, de l’Espagne et du Royaume-Uni », selon le China Power Project.   « Au rythme où la Chine construit des navires de guerre et avec les capacités de ces nouveaux navires, je dirais qu’elle est déjà passée de ce qui n’était qu’une marine de défense côtière à ce qui est probablement la marine la plus puissante de sa région, ayant une portée mondiale, et qu’elle est en passe de construire une marine capable de déployer une puissance de classe mondiale si elle continue de se développer comme elle l’a fait », a déclaré Shugart à CNN...."         _______________________________

dimanche 22 novembre 2009

Chine-USA : entente (moins) cordiale ?

Complémentarité conflictuelle


-La guerre des tigres-





-Grâce à sa vertigineuse croissance économique, la Chine génère des conflits, assimilés à une « guerre sans limites ». Le champ de bataille s’étend désormais à l’énergie, aux médias, à la finance, au commerce ou encore à l’industrie, et culmine avec le cyberespace, qui déploie des armées de soldats numériques. A la guerre militaire conventionnelle se substituent alors de nouvelles règles : « Gagner le combat sans tirer une balle ou plutôt gagner le combat sans perdre un seul homme », explique un ancien dirigeant de la CIA en Asie. Reste à méditer la phrase de Deng Xiaoping : « Il ne peut y avoir deux tigres sur la même colline. » (F5)

-"..Ce lundi matin, la République populaire, par la voix du porte-parole au ministère du Commerce, a taxé les Washington de protectionnisme croissant. «Les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux étaient des partisans de la liberté de commerce (...), et nous avons soudain des Etats-Unis protectionnnistes, a déclaré à la presse Yao Jian. Les Etats-Unis (...) ne devraient pas créer diverses barrières commerciales pour protéger leur industrie nationale.»Le porte-parole de Pékin a par ailleurs réaffirmé que les autorités chinoises préserveraient la stabilité du yuan, s'indignant des pressions «injustes» des Etats-Unis pour une réévaluation de la monnaie chinoise, alors qu'eux-mêmes ont laisser le billet vert se déprécier «pour accroître leur compétitivité».«Il est préjudiciable à la reprise mondiale et injuste [de la part des Etats-Unis] de demander aux autres [monnaies] de s'apprécier tout en laissant le dollar continuer de plonger», a déclaré Yao Jian. Le yuan est de facto réarrimé au dollar depuis l'été 2008. Et les grands partenaires commerciaux de la Chine - Etats-Unis et Union européenne en tête - l'accusent de garder sa monnaie sous-évaluée pour favoriser ses exportations...(Libé)__________________

Chine-USA : G2 ou aimable discorde ?:
"Nicolas Sarkozy avait réussi à convaincre le Président brésilien Lula de militer en faveur d’un G14, alternative au G8 de l’ancien temps et au G20 trop lourd à manier. De son côté, Barack Obama avait fait savoir qu’il trouvait ce « G-agenda » un peu trop chronophage. On comprend mieux pourquoi en voyant comment l’administration américaine a mis les petits plats dans les grands pour recevoir une délégation chinoise imposante de 150 membres et inaugurer ainsi ce que la presse internationale a immédiatement décrypté comme un G2 susceptible de remettre le monde sur les rails. Ah, que ce sigle sonne délicatement aux oreilles de nos économistes ! Imaginez un instant une fusion Chine-USA : l’ensemble serait parfaitement équilibré entre le déficit américain et l’excédent commercial chinois, et assez complémentaire, les nouvelles technologies, la chimie, l’industrie militaire et l’agro-alimentaire américains s’articulant bien aux atoûts industriels chinois. L’économiste Patrick Artus ne cesse de célébrer les vertus de cette alliance.
Oui mais la géolitique est plus proche de l’algèbre que de l’arithmétique. Autrement dit, on est peut-être en train de célébrer un G2 au moment où Etats-Unis et Chine voient se multiplier les sujets de discorde. La Chine et les Etats-Unis apparaissent comme les deux géants du monde. Mais ces géants ont de nombreuses faiblesses. Le déclin de l'empire américain n'est plus une lubie pour personne. Chacun sait que le leadership du dollar est compté et que l'industrie américaine aura toutes les peines du monde à se redresser. Quant à l'émergence chinoise, elle suscite de plus en plus d'inquiétude. Dans combien de temps la bulle immobilière du pays éclatera-t-elle ? Quand découvrirons-nous les actifs pourris de ses banques ?Chine et USA doivent aussi compter avec leurs nombreux différents. Pékin a besoin que les consommateurs américains continuent à acheter du made in China, alors qu’Obama espère de ses concitoyens qu’ils vont moins consommer et davantage épargner. Washington exigeait du gouvernement chinois qu’il réévalue la monnaie chinoise pour faire baisser le déficit commercial américain. Ce n’est plus de saison. En cédant une partie de leurs bons du Trésor et en évoquant l’hypothèse d’un nouveau système monétaire qui se passerait du dollar, la Chine a montré que les cartes économiques et monétaires étaient désormais dans sa main.
La Chine souhaite aussi que les capitaux de son plan de relance servent d’abord les intérêts des grands groupes chinois, d’où l’apparition d’un protectionnisme discret dans les appels d’offres de grands travaux. De son côté, le gouvernement américain est parfois obligé de lâcher du lest devant les lobbies industriels américain qui exigent des mesures protectionnistes.
Bref, si un nouvel équilibre se fait jour, il traduit le rapport de forces d’un moment et non les contours d’un nouveau monde. En fait, il faut lire à l’envers, à la manière d’Orwell le discours de Barack Obama : si le numéro un américain tend la main à la Chine aujourd’hui, c’est peut-être parce que celle-ci n’a pas vraiment besoin de la saisir. Ce G2 à moitié réussi pourrait finalement n’avoir qu’une seule vertu : montrer aux Européens, aux Russes et aux Japonais qu’ils auraient tout intérêt, eux aussi, à se concerter. Pour jeter les bases d’un capitalisme libéré de son virus spéculatif. On peut toujours rêver
. "
-Geithner fait "confiance" à la Chine pour laisser sa monnaie remonter

-La Chine avertit les USA qu’elle pourrait bientôt cesser de financer leur dette:
Les USA ne doivent pas espérer se sortir de cette crise en empruntant sans limite, car la Chine n’est pas prête à continuer ad vitam aeternam à recycler ses dollars sous forme de bons du Trésor, avertit le China Daily, un quotidien en langue étrangère contrôlé par le Parti Communiste. La Chine s’irrite visiblement du risque croissant de la chute de la valeur des bons US, et lance des menaces à peine voilées : « toute négligence sur la gravité de ce problème causerait de graves difficultés à la fois pour le débiteur et le créancier. »
-Vers une nouvelle guerre froide
-Vers une nouvelle guerre froide?
- La Chine verte et Gulliver verrouillé
- Le jeu dangereux du yuan faible
-Chine et USA engagés dans une nouvelle guerre froide pour l’or noir africain
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-Chine: si loin, si près
- Que fera la Chine ?
-Craindre la Chine ?
- Mondialisation à crédit
- Economie chinoise : fragilités
-Chine et Etats-Unis : condamnés à vivre en paix ?

vendredi 15 avril 2022

Point d'histoire

 L'histoire de la Chine...

           ...Qui n'a pas fini de nous étonner,  n'est pas un long fleuve tranquille. L'Empire du milieu s'est fait et s'est défait maintes fois dans sa longue histoire avant de trouver une relative stabilité. J. Gernet le décrit par le menu dans ses recherches approfondies. Les peuples du Nord ont longtemps constitué une menace, avant l'assimilation et de nouvelles synthèses.

      Un long tournant chinois dans l'histoire du pays, de 220 à 618:

                                                 " Après 36 ans de conflits entre seigneurs de guerre, la Chine se retrouve coupée en trois royaumes en l’an 222 : le Wei, le Shu et le Wu. Les guerres se poursuivent, chaque roi revendiquant le titre impérial. Pourtant la période des 3 royaumes marque un âge d’or de la poésie. Par ailleurs, le taoïsme et le bouddhisme gagnent du terrain aux côtés du confucianisme traditionnel. A cette époque, l’empire Xianbei se désagrège, mais les tribus restent très menaçantes.     Dans les 3 royaumes, le pouvoir royal s’affaiblit rapidement. Un chef de guerre du Wei parvient à s’emparer du Shu en 263 et se proclame roi de Jin. Puis son fils Jin Wudi s’empare du Wu en 280, réunifiant l’empire chinois pour une courte période.  Il réalise des réformes politiques et judiciaires, et pendant quelques années la prospérité semble revenue. Mais en 290, sa mort entraîne une sanglante guerre de succession qui va durer 15 ans. Cette nouvelle période de chaos affaiblit considérablement le pays. Dans le même temps, les peuples d’origine barbare installés en Chine du nord sont massivement utilisés comme mercenaires et acquièrent de plus en plus de pouvoir. Ils fondent des royaumes indépendants dans le nord à partir de l’an 304. La capitale Luoyang est prise en 311 et l’empereur Jin est tué. La Chine du nord passe intégralement sous le contrôle des barbares 5 ans plus tard : elle se retrouve divisée en plusieurs royaumes très instables qui se font sans cesse la guerre, ce qui provoque un important recul économique et artistique.   Pendant ce temps au sud, un prince Jin se proclame empereur en 318 sous le nom de Jin Yuandi, perpétuant la dynastie. Depuis sa capitale Jiankang, l’actuelle Nankin, il passe son règne à réprimer les rébellions intérieures et à contrer l’avancée des royaumes barbares.   A partir de 330, la Chine du sud se consolide peu à peu. Elle contribue à diffuser la culture chinoise chez les peuples du sud. C’est aussi une période faste pour la pensée philosophique.   En 347, les Jin parviennent à s’emparer du Sichuan à l’ouest. Puis ils lancent des expéditions au nord contre les autres royaumes barbares : Qin antérieurs à l’ouest, Yan antérieurs à l’est. Malgré quelques succès, cela ne fait qu’affaiblir les Yan comme les Jin, et ce sont les Qin antérieurs qui en profitent : ceux-ci s’emparent du Sichuan et de tous les royaumes barbares, unifiant la Chine du nord en 376.   La menace qui pèse sur la Chine du sud est écartée de justesse sept ans plus tard à la bataille de la rivière Fei : les Jin remontent la frontière jusqu’au Fleuve Jaune tandis que le royaume des Qin antérieurs se désagrège. La Chine du nord retrouve sa fragmentation en plusieurs royaumes barbares.   Peu après, des luttes de pouvoir plongent la Chine du sud dans 10 nouvelles années de guerre civile aggravée par les guerres contre le nord. C’est le général Liu Yu qui rétablit l’ordre : il s’empare du trône en 420, fondant une nouvelle dynastie.    Peu après au nord, le royaume Wei amorce une expansion sous l’impulsion de son roi Tuoba Tao : il unifie ainsi la Chine du nord en 439. Cette nouvelle configuration de la Chine en 2 royaumes un peu plus stable et aux cultures bien distinctes.    Le sud n’est autre que la continuité de l’ancien empire Han : autrefois à l’écart du centre politique de la Chine, il est maintenant complètement acquis à la culture chinoise et connaît un développement marqué avec une abondante création artistique. Quant au nord dirigé par une dynastie d’origine barbare, il a connu un recul économique par rapport à l’époque des Han.    Il continue pourtant de bénéficier du commerce par la Route de la Soie, tandis que le sud plus à l’écart doit développer une route maritime avec l’Inde qui est alors à son apogée. Cela favorise l’essor de royaumes intermédiaires : Champa dans l’actuel Vietnam, Fou-nan centré sur l’actuel Cambodge, et Tarumanagara à Java. Grâce à cette ouverture, le bouddhisme tend peu à peu à supplanter le confucianisme en Chine. Il gagne aussi le Koguryo en Corée, qui continue à s’étendre et atteint son apogée.     La période reste très belliqueuse : en Chine les empereurs ont une faible légitimité et doivent composer avec une aristocratie guerrière puissante. En 450, l’empereur du nord Tuoba Tao mène une expédition militaire qui affaiblit considérablement le sud et repousse la frontière.    Peu à peu, le nord achève sa sinisation et le contrôle sur les populations des steppes s’affaiblit. La capitale finit par être déplacée à Luoyang. Les garnisons du front nord, insatisfaites par cet éloignement du pouvoir, finissent par se révolter. En 528, Luoyang est mise à sac.    Le royaume du sud profite de cette nouvelle faiblesse en lançant une campagne militaire contre le nord. Face au chaos, deux seigneurs de guerre finissent par prendre les choses en main. La Chine du nord se retrouve divisée en deux royaumes : le Zhou à l’ouest avec pour capitale Chang’an, et le Qi à l’est avec pour capitale Ye.   Finalement, ça contribue à redonner une nouvelle vitalité à la région : à l’ouest les Zhou s’emparent du Sichuan aux dépens de la Chine du sud. A l’est la progression des Qi vers le sud provoque la chute de la dynastie. Les Chen arrivent au pouvoir tandis qu’un général dissident établit son propre royaume au centre.  Les années suivantes sont marquées par des révoltes internes dans le Qi : en 577, le Zhou en profite et annexe le Qi. Peu après, un général des Zhou renverse le roi et fonde la dynastie Sui, prenant le nom de Sui Wendi. En 589, il s’empare du Chen, réunifiant durablement la Chine : après trois siècles de divisions, le pays va enfin connaître trois siècles d’unité...." [Vincent Boqueho]   __ 

____ * Quand la Chine s'arrêta. ___ Puissance navale réinventée. ___ Chine d'hier et d'aujourd'hui. __ Quand la Chine éternue.___ Revenir de Chine. ___ Ombres chinoises.__..Et la suite...                      ______________________

vendredi 17 février 2023

D'une guerre à l'autre

             Πόλεμος πάντων μὲν πατήρ ἐστι... 

                                        La guerre serait-elle le père de tout, comme l'écrivait le vieil Héraclite, en prenant le terme au sens large? Ou l'accoucheuse de nouvelles formes de société, comme le pensent certains du terrible conflit de 14-18, qui a amené un changement d'ère. Mais le philosophe grec pensait aussi aux luttes conflictuelles qui conditionnent la vie dans la nature: la lutte des espèces, comme les confit internes de notre vie organique entre les forces de vie et celles de dissolution, ente les virus et les globules blancs... Aucun cynisme ici, c'est une réalité vitale. Pour la guerre, c'est autre chose. Là s'affrontent passions et intérêts, parfois jusqu'à la démesure...    Si on sait comment elle commence, on ne peut deviner comment elle finira...                                                                                                                                 Qu'en est-il du conflit qui se déroule sous nos yeux, dont on voit pas l'issue, ni même la logique? Où est impliquée la Russie et sa prétendue partie rebelle, l'Ukraine. Les appréciations sont hésitantes, même si les partis pris sont fermes. Les incertitudes sont grandes sur la suite d'événements qui s'incrustent et se durcissent et ses conséquences, pas seulement européennes.           Certains parlent de course au désastre, par analogie avec le conflit e 14-18, qui vit, par le jeu des alliances, un conflit s'éterniser dans des extrêmes non envisagés au départ. Difficile à savoir, à anticiper, dans les crispations actuelles et le feu de l'action. Dans l'aveuglement général, certains tentent des hypothèses, comme Stéphane Audoin-Rouzeau  "... directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), spécialiste de la Première Guerre mondiale et président du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre. Il publie aux Belles Lettres La Part d’ombre. Le risque oublié de la guerre, en forme de dialogue avec Hervé Mazurel, historien des affects et des imaginaires.  À partir de son travail sur la Première Guerre mondiale et sur l’anthropologie des violences de guerre, Stéphane Audoin-Rouzeau remet en cause la perception du conflit ukrainien. Pourquoi croire à une prochaine offensive russe ? Continuer à questionner les origines de la guerre revient-il à négliger de penser l’événement actuel ? Que serait une paix juste et à quel déni correspond le fait d’imaginer qu’un accord négocié en constitue l’inévitable issue ? Enfin : les pacifistes contemporains sont-ils des collabos ? Point de vue et entretien


                                                                  
Mediapart : Andriy Yermak, bras droit de Volodymyr Zelensky, a récemment affirmé : « C’est la bataille de Verdun du XXIe siècle qui a lieu en ce moment à Bakhmout et à Soledar. » Au-delà de la communication ukrainienne, habile à renvoyer chaque pays à ses propres références, qu’est-ce que cela inspire à l’historien de la Grande Guerre que vous êtes ?  _________
Stéphane Audoin-Rouzeau : Je suis effectivement frappé par les ressemblances entre la Première Guerre mondiale et ce qui se déroule aujourd’hui en Ukraine. Après l’échec de la « guerre de mouvement » russe en février et mars 2022, le conflit s’est transformé en guerre de positions, sur un front très étendu, quoique beaucoup moins « compact » que durant la Grande Guerre.    À l’époque, on trouvait près de trois millions d’hommes de chaque côté d’un front étendu sur 700 kilomètres. Aujourd’hui, il y a quelques centaines de milliers d’hommes de part et d’autre d’un front qui s’étire sur plus de 1 000 kilomètres. Mais, dans les zones très disputées, on voit se reconstituer des lignes de tranchées dont la morphologie est très similaire à celle des tranchées de la Grande Guerre, organisées selon un dispositif de lignes de défense successives.                                                                                                                                          Ce système de siège réciproque, où chacun s’est enterré pour se protéger, est extrêmement difficile à briser, comme l’expérimentent les Russes à Bakhmout, mais aussi les Ukrainiens ailleurs : dans cette configuration, la défensive l’emporte sur l’offensive. C’est un type d’affrontement épuisant pour les combattants, puisque la bataille est continue et qu’il faut tenir les lignes jour et nuit. Un type de combat extraordinairement meurtrier également. Alors qu’on s’attendait à un scénario très différent, on se retrouve donc dans une situation proche de ce que l’on a connu il y a plus d’un siècle. On constate ainsi que l’arme de domination du champ de bataille est, de nouveau, l’artillerie, et non l’aviation, pour appuyer une infanterie dont le rôle reste déterminant. Du même coup, une notion qu’on pensait vieillie, celle de « forces morales », retrouve une nouvelle jeunesse pour rendre compte de la résistance militaire ukrainienne.       ____Sans vouloir rejouer une querelle historiographique ancienne sur la part de consentement et de contrainte qui pèse sur les soldats du premier conflit mondial, diriez-vous que l’on voit aujourd’hui s’affronter en Ukraine une « armée du consentement » et une « armée de la contrainte », à en croire par exemple la vidéo récemment publiée par le « Guardian » montrant des soldats du groupe Wagner en train d’achever un de leurs officiers ?  ____Tant qu’on ne disposera pas d’enquêtes approfondies de sciences sociales permettant de savoir comment la société ukrainienne et la société russe, ainsi que les forces armées des deux camps, ont réagi à la guerre lors des différentes phases de celle-ci, il me semble impossible de répondre de manière fiable à votre question. Sait-on ce qui se passe en profondeur dans la société russe ?             Côté ukrainien, en tout cas, nous pouvons observer une société qui, dans son ensemble, consent à la guerre, en effet : ce qui signifie une acceptation du conflit et des sacrifices qu’il implique, une acceptation pleine de résolution qui vaut pour la partie armée de la population comme pour la population civile, en dépit des premières alertes lancées par Zelensky récemment, au sujet d’une forme de « relâchement » dans certaines villes. Ce consentement paraît reposer sur des bases assez semblables à celui des sociétés d’Europe occidentale en 1914 : un patriotisme défensif très fort et une hostilité marquée, voire une haine à l’égard de l’envahisseur.   Il est rare d’être ainsi confronté à des formes de réitération de situations susceptibles de constituer en quelque sorte un « laboratoire » historique : or, la guerre en Ukraine suscite une sorte de boucle de rétro-interprétation de la Grande Guerre. Beaucoup ont eu du mal à admettre un « consentement » des soldats et des sociétés dans leur ensemble en 1914-1918 : précisément, l’évidence du consentement ukrainien depuis un an ne nous permet-il pas de mieux comprendre le consentement à la guerre des sociétés européennes au début du XXe siècle ?  ____Vous rappelez dans votre dernier livre qu’« il faut un soubassement idéologique au déploiement des atrocités de guerre ». Quel serait-il, dans le cas de l’armée poutinienne qui commet ces atrocités de guerre ? L’argumentaire anti-Otan ou de « dénazification » peut-il vraiment faire office de soubassement idéologique suffisant ?


           Tout d’abord, j’ai été frappé par le fait que, comme à l’été 14, les atrocités de guerre se soient manifestées immédiatement, dès la phase initiale de la guerre, au cours de laquelle la Russie pouvait encore espérer l’emporter rapidement. Elles ne sont donc pas liées à des phénomènes de résistance dans les zones occupées, ou à des formes de radicalisation ou d’épuisement des combattants russes après une longue phase de combats.   C’est d’ailleurs la manière dont les contemporains de 14-18 se représentaient les choses. Très peu étaient capables de penser que la guerre allait durer des années, et moins encore de le dire. On attend donc la prochaine offensive comme les contemporains d’il y a un siècle l’attendaient eux aussi, dans un calendrier surdéterminé par les saisons. Alors, l’attente de l’offensive prochaine est-elle une forme de rumeur de guerre ? Observons que la logique de la guerre de positions pousse à ne pas rester éternellement enterré et à essayer d’ouvrir une brèche pour tenter d’en finir.     ___Pendant la Grande Guerre, imaginait-on aussi des offensives « anniversaires » comme celle qui serait prévue autour du 24 février prochain ?     Cette rumeur-là est étrange, car ce serait stratégiquement assez absurde, mais elle est peut-être intéressante à un deuxième degré. Dans toute guerre, je le disais, le problème du temps se pose à ceux qui la subissent : il faut essayer de le « rationaliser » pour rendre supportable son lent écoulement. On tente donc de baliser, chronologiquement, un calendrier dont les échéances restent, par nature, imprévisibles.                                                                                                                          Mais dans ce conflit, ce qui retient l’attention d’un historien, au-delà la guerre elle-même, c’est ce qu’il révèle « en creux » de notre relation à la guerre en général en Europe occidentale. Et notamment la façon dont nous avons collectivement oublié qu’elle demeurait un risque menaçant pour nos sociétés, au titre de mode de résolution des différends entre les États. Ce déni de guerre s’est manifesté constamment, notamment lors de l’avant-guerre, lorsque personne ou presque ne croyait à la possibilité d’une attaque russe.       ___En annonçant un budget des armées de 413 milliards d’euros pour la période 2024-2030, en augmentation d’un tiers, Emmanuel Macron sort-il la société française du déni de la possibilité de la guerre ?    Le réarmement européen actuel porte effectivement la marque d’une volonté de sortie de ce déni. Mais il faut distinguer les décisions des politiques et les réactions des sociétés. Jusqu’ici, la guerre en Ukraine ne « mord » pas sur la société française comme elle le fait en Pologne, dans les pays Baltes ou en Roumanie. Collectivement, je ne crois donc pas que nous soyons encore sortis du déni de la guerre – je veux dire : du déni de sa gravité, de la gravité de ses développements potentiels. Sent-on une inquiétude profonde à l’endroit de cette guerre ? Pensons-nous être directement concernés ? Pensons-nous que nous risquons de l’être ? Je ne crois pas…___Comment comprenez-vous la « surprise » qui a accompagné la révélation des crimes de Boutcha et d’autres villages ukrainiens, alors que vous rappelez dans votre dernier livre que la guerre, au moins depuis la Première Guerre mondiale, vise aussi, voire d’abord les civils ?  Tout se passe comme si les conditions de possibilité de ces atrocités étaient tellement insupportables qu’il faut redécouvrir leur réalité à chaque nouveau conflit. Nous n’arrivons pas à considérer qu’elles sont toujours « dans les cartes », sans doute parce que cela reviendrait à admettre sur nos sociétés et sur nous-mêmes quelque chose à quoi nous nous refusons.   Reconnaître pleinement que les atrocités de guerre sont un phénomène systémique - et selon moi central en temps de conflit - ne reviendrait-il pas à regarder en face ce qui se joue en profondeur en temps de guerre, du point de vue des acteurs sociaux ? C’est précisément ce qui est insupportable : paradoxalement, notre surprise et notre indignation nous protègent de cet aspect terrifiant du réel de la guerre…     ____Vous revenez dans « La Part d’ombre » sur le concept de « brutalisation » des sociétés par la guerre, forgé par l’historien George Mosse. Est-ce qu’il désigne seulement la façon dont une société peut être brutalisée à long terme par la guerre, ou est-ce qu’il permet de penser les ressorts cachés de la violence dans une société ?    Ce qui obsédait Mosse, c’était le lien, en Allemagne, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, et la façon dont la brutalisation des sociétés en 14-18 avait facilité la réitération de la guerre en 1939-1945, au prix de niveaux de violence plus élevés encore.                                                                                                              Mais on peut regarder les choses autrement et s’intéresser aux ressorts cachés de la violence, plus puissants qu’on ne le croit généralement. Je pense que la vision de Norbert Elias selon laquelle nous formerions des sociétés à « haut niveau de pacification », comparées aux sociétés du passé, est fausse. Ce « haut niveau de pacification » n’est qu’une pellicule superficielle : dans une configuration qui l’autorise, le passage est aisé vers la violence. La plupart des conflits contemporains se sont réglés par la victoire militaire de l’un des belligérants sur l’autre et non par un accord de paix.  À cet égard, ne peut-on pas suggérer que la société russe a été brutalisée depuis le début du XXe siècle ? Première Guerre mondiale, révolutions bolchéviques, guerre civile, collectivisation agraire et Grande Terreur stalinienne, Seconde Guerre mondiale, famine et durcissement du régime stalinien en sortie de guerre, effondrement final de l’URSS avec ses conséquences économiques, sociales, politiques et culturelles… Le concept de brutalisation, décidément, me paraît assez opérant pour rendre compte de certains phénomènes sociaux… ____Comment se fait-il qu’on parle presque moins aujourd’hui de la sortie de guerre qu’un mois après le déclenchement des hostilités ?  On continue d’en parler, mais sur le mode : « à un moment ou à un autre, il faudra se mettre à la table des négociations et arriver à un accord de paix ». Mais qu’en sait-on ? La guerre de Corée ne s’est pas terminée par un accord de paix mais par un simple cessez-le-feu. Et la plupart des conflits contemporains se sont réglés par la victoire militaire de l’un des belligérants sur l’autre. L’idée que l’on va, à un moment, « revenir à la raison » et négocier me semble participer, une fois encore, d’une forme de déni. N’est-ce pas une manière – une de plus – de nous rassurer ?   ___Qu’est-ce qu’une mauvaise paix ? Une paix qui humilie ou une paix qui permet à l’agresseur de reconstituer ses forces    Je vous réponds par un détour. En 1951, alors qu’on ne sait pas si la guerre froide va devenir une guerre ouverte contre l’URSS, Raymond Aron, dans un essai intitulé Les Guerres en chaîne, écrit qu’« il importe cette fois d’abattre le monstre sans qu’il puise dans le sang versé et dans la défaite même des forces nouvelles ». S’il parle ici de l’URSS, Aron pense bien évidemment au précédent de l’Allemagne vaincue en 1918, dont le sang versé pendant la Grande Guerre avait fourni le terreau du nazisme, promoteur d’une guerre nouvelle infiniment plus meurtrière que la précédente.  Entre 1989 et 1991, l’URSS s’est trouvée vaincue, mais sans une goutte de « sang versé » comme l’envisageait Aron quarante ans plus tôt. Pourtant, dans le ressentiment et le sentiment d’humiliation alors éprouvés, la Russie n’a-t-elle pas puisé, en effet, ces « forces nouvelles » dont il nous faut acquitter le prix, trente ans plus tard ?   Une paix mauvaise me paraît donc le type de paix que redoutait Raymond Aron en 1951. Ce qui signifie sans doute qu’il n’y a pas d’autre issue que de gagner la guerre. Et de la gagner vraiment.    Qu’entendez-vous par là ?    C’est difficile à exprimer. Peut-on dire que nous avons malheureusement besoin d’une défaite russe décisive ? Et comment méconnaître alors les risques immenses que cela comporte pour nous tous ? Pour autant, peut-on espérer autre chose, au point où nous en sommes arrivés ?    Si, à l’inverse, la Russie gagnait la guerre, nos démocraties occidentales, si fragilisées déjà, s’en remettraient-elles ? Nous aurions sur nos épaules la culpabilité de n’avoir pas suffisamment soutenu militairement l’Ukraine. Et nous aurions face à nous ces trois puissances qui constituent les soutiens directs de la Russie en guerre : la Chine, l’Iran, la Corée du Nord.    C’est en ce sens que nous sommes face à une guerre idéologique, et même de plus en plus. La Russie a continûment durci son discours idéologique, tout en renforçant ses liens avec les pays déjà cités. Le camp démocratique de même, tout en resserrant ses rangs. Ce n’est pas parce que certaines guerres ont été fallacieusement menées au nom de la démocratie – et la Grande Guerre en fait partie dans une large mesure – que la guerre d’Ukraine ne met pas en jeu le sort de celle-ci.   L’historien François Furet, à propos de la guerre de 14-18, disait que « plus un événement est lourd de conséquences, et moins il est possible de le penser à partir de ses causes ». On entend beaucoup de débats sur les causes de la guerre d’Ukraine, sur le rôle de l’Otan, etc. Tout cela a-t-il un grand intérêt, aujourd’hui ? Cette guerre longue, avec sa logique propre, a acquis une importance surdéterminante qui écrase la question des origines. Le propre des grands événements – et celui-ci en est un, assurément – est que ses enjeux dépassent la question des causes qui l’ont provoqué.    Comment regardez-vous celles et ceux qui font aujourd’hui proclamation de pacifisme ?     Le pacifisme de la Première Guerre mondiale, qu’il soit français, allemand ou britannique, n’a jamais été complaisant vis-à-vis de l’adversaire. En revanche, une partie des pacifistes français des années 1930 étaient pro-Allemands, c’est à dire pronazis. Le pacifisme éthique qui refuse par principe le déploiement de toute violence de guerre, comment ne pas le comprendre et le respecter ? Mais aujourd’hui, les pacifistes qui se refusent à armer l’Ukraine au nom de principes de paix travaillent en réalité, consciemment ou non, à une victoire russe. N’est-ce pas la nouvelle version d’un pacifisme de collabos ? (Joseph Confavreux)______________________________

StéphaneAudoin-Rouzeau est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), spécialiste de la Première Guerre mondiale et président du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre. Il publie aux Belles Lettres La Part d’ombre. Le risque oublié de la guerre, en forme de dialogue avec Hervé Mazurel, historien des affects et des imaginaires. À partir de son travail sur la Première Guerre mondiale et sur l’anthropologie des violences de guerre, Stéphane Audoin-Rouzeau remet en cause la perception du conflit ukrainien. Pourquoi croire à une prochaine offensive russe ? Continuer à questionner les origines de la guerre revient-il à négliger de penser l’événement actuel ? Que serait une paix juste et à quel déni correspond le fait d’imaginer qu’un accord négocié en constitue l’inévitable issue ? Enfin : les pacifistes contemporains sont-ils des collabos ? Entretien.

lundi 22 septembre 2008

L'opium , instrument de pouvoir

Drogue: arme de destruction massive...

L'opium, connue déjà des Sumériens , est devenu au XIX° siècle, pour certaines grandes puissances coloniales, un moyen pour asservir la Chine et y écouler leurs produits.
De nos jours, en Afghanistan surtout, la culture et le trafic de l'opium et ses dérivés sont devenus des moyens ,voire des objectifs de luttes internes et de guerre externe...____________________

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.L'arraisonnement et la mise à sac de la Chine, l'asservissement du peuple vont s'accompagner d'un étrange phénomène, c'est-à-dire l'intoxication quasi suicidaire des Chinois, intoxication massive induite et mise en scène par les Etats et les entreprises occidentales."_____________________

-Selon le Département d’État américain, "l’opium constitue une source de revenu de plusieurs milliards de dollars pour les groupes extrémistes et criminels. L’élimination de la production d’opium est centrale à l’établissement d’une démocratie sécuritaire et stable, et à la victoire de la guerre contre le terrorisme". Ce qui est "oublier" un peu vite que "les Talibans – en collaboration avec les Nations unies – avaient imposé avec succès l’interdiction de la culture du pavot en 2000. La production d’opium avait ensuite décliné de 90 % en 2001. En fait, l’augmentation de la culture d’opium a coïncidé avec le déclenchement des opérations militaires sous commandement américain et la chute du régime taliban. Entre les mois d’octobre et décembre 2001, les fermiers ont recommencé à planter du pavot à grande échelle" (source ici). ______________________________

-Les guerres de l’opium revisitées:

"Entre 1839 et 1860, l’Angleterre, d’abord seule (première guerre de l’opium, 183-1842), puis associée à la France (seconde guerre de l’opium, 1858-1860), impose par la force des armes à la Chine des Qing (Mandchous) (1) l’ouverture au commerce international. En 1839, l’empire du Milieu y était fermé, à l’exception de comptoirs exigus à Canton, où les négociants étrangers, principalement britanniques, n’avaient de relations d’affaires qu’avec la corporation des marchands chinois.Bouleversée par la révolution industrielle, l’Angleterre frappait en vain à la porte. Elle achetait d’importantes quantités de thé (12 700 tonnes en 1720, 360 000 tonnes en 1830), que seule la Chine produisait alors. Mais, au début des années 1820, la balance commerciale avec l’Occident s’était inversée au détriment de la Chine, en raison de l’importation massive d’opium, introduit en fraude par des commerçants anglais et américains (2). L’Angleterre libérale de Lord Henry Palmerston était bien décidée à saisir le moindre prétexte pour ouvrir sans restriction le pays non seulement à la drogue, en provenance d’Inde notamment, mais aussi aux cotonnades du Lancashire et à la quincaillerie de Birmingham. La destruction des caisses d’opium qui appartenaient à des négociants anglais résidant à Canton par le vice-roi Lin Zexu, en juin 1839, fournit le prétexte attendu pour déclencher les hostilités.

En 1860, quand est signé le traité de Pékin, qui fait suite à une longue liste de traités qualifiés par les Chinois de « traités inégaux », onze ports, dont Canton, Shanghaï, Hankou et Tianjin, sont ouverts au commerce ; les droits de douane y sont limités à un maximum de 5 %. Les Occidentaux ont le droit de circuler à l’intérieur du pays et d’y acquérir des propriétés foncières sans payer plus de 2,5 % de taxes. Dans ces ports ouverts, dits « ports à traité », les étrangers, bénéficiant de l’extraterritorialité, commencent à développer des « concessions », comme à Shanghaï. Des quartiers de villes échappent ainsi, en fait sinon en droit, à l’autorité chinoise. Interdit à diverses reprises depuis 1796, le commerce de l’opium peut désormais se développer sans obstacles : on passe de 30 000 caisses de drogue en 1838 (en contrebande) à 68 000 caisses en 1850, et 96 000 en 1873 .Toutes les puissances étrangères disposent désormais de missions diplomatiques permanentes à Pékin. L’Angleterre fait de l’îlot de Hongkong une colonie de la Couronne, alors que la Russie, par l’action diplomatique, a acquis plus d’un million de kilomètres carrés, de la rive nord du fleuve Amour à la rive orientale de l’Oussouri....

-Les guerres de l’opium ou l’écrasement de la Chine:"...La plupart de nos contemporains, européens ou nord-américains ignore massivement l’existence des guerres de l’opium, c'est-à-dire, l'histoire de la démolition de l'empire chinois par les Etats modernes occidentaux, l'Angleterre, la France, la Russie puis l'Allemagne et les Etats-Unis, et au cours des 19ème et 20ème siècles, afin d'y introduire librement les caisses d'opium et les missionnaires et, enfin, le piller sans pitié...."

-La Chine en enfer : pillages et génocides blanc:"...L'arraisonnement et la mise à sac de la Chine, l'asservissement du peuple vont s'accompagner d'un étrange phénomène, c'est-à-dire l'intoxication quasi suicidaire des Chinois, intoxication massive induite et mise en scène par les Etats et les entreprises occidentales...

-Première guerre de l'opium -Seconde guerre de l'opium

-La troisième guerre de l’opium | AgoraVox

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-Afghanistan, opium de guerre, opium de paix :
"... L'économie de la drogue représente, en effet, environ 60 % du PIB - chiffre qui n'a été égalé par aucun autre pays, pas même par la Colombie, premier producteur mondial de cocaïne, dont la part n'excéda jamais les 7 %. La situation inédite de l'Afghanistan invite donc à s'interroger non seulement sur le rôle que la production et le commerce de l'opium jouent dans une économie de post-conflit dévastée, mais aussi sur l'influence qu'ils peuvent avoir dans le processus complexe de reconstruction de l'État...."
-La production illicite d'opium en Afghanistan:
"...La croissance du phénomène narcotique dans le pays a en effet été en partie déterminée par la guerre soviéto-afghane, par les rivalités et les affrontements des différentes factions afghanes après le retrait soviétique, mais aussi par l’apparition plus tardive sur la scène afghane du mouvement des taliban, favorisée rappelons-le par le regain régional des politiques de l’accès (depuis le Pakistan jusqu’au Turkménistan, à travers la réouverture de la route Quetta – Kandahar – Herat, Achkhabad)...L’enclavement et l’isolement de l’Afghanistan doivent beaucoup plus à l’histoire politique de la région, à la géopolitique, qu’à la géographie, à l’instar du développement de l’économie des drogues illicites dans ce pays qui ne remonte, somme toute, qu’une trentaine d’années, et qui s’est fait surtout au cours de la dernière décennie, sur les ruines de la guerre. .."
- Au coeur du royaume de l’opium:
"...Même le ministre antidrogue, qui siège dans un bunker à Kaboul, s’avoue impuissant. « Si le monde veut que l’Afghanistan vive, il faut nous aider à endiguer le business de la drogue, lance Habibullah Qaderi. Et aussi contrôler les frontières : les trafiquants se rendent facilement en Iran et au Pakistan. »L’ennui, c’est que l’Etat lui-même est totalement gangrené par le trafic. Sur les 2,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires de la drogue en Afghanistan, 600 millions vont aux paysans et 2,2 milliards aux trafiquants, passeurs, contrebandiers. Lesquels arrosent les gouverneurs, les chefs de police, les députés. Quant à la charité internationale, bien souvent elle ne dépasse guère Kaboul aux faubourgs reconstruits, aux villas neuves, aux rues embouteillées de superbes tout-terrain...."
-La seule victoire en Afghanistan est celle de l'opium:
"...Depuis octobre 2001, la culture de pavot a augmenté en flèche. La présence des forces d’occupation en Afghanistan n’a pas eu pour effet l’élimination de la culture du pavot. Au contraire.Sous les Talibans, la prohibition avait en effet causé « le début d’une pénurie d’héroïne en Europe vers la fin de 2001 », comme l’admet l’ONUDC.L’héroïne est un commerce de plusieurs milliards de dollars supporté par des intérêts puissants, qui requiert un flux régulier et sécuritaire de la marchandise. Un des objectifs « cachés » de la guerre était justement de restaurer le trafic de la drogue, parrainé par la CIA, à ses niveaux historiques et d’exercer un contrôle direct sur les routes de la drogue.En 2001, sous les Talibans, la production d’opiacés s’élevait à 185 tonnes, pour ensuite grimper à 3400 tonnes en 2002 sous le régime du président Hamid Karzai, marionnette des États-Unis.Tout en soulignant la lutte patriotique de Karzai contre les Talibans, les médias omettent de mentionner qu’il a déjà collaboré avec ces derniers. Il a aussi déjà été à l’emploi d’une pétrolière des États-Unis, UNOCAL. En fait, depuis le milieu des années 1990, Hamid Karzai agissait comme consultant et lobbyiste pour UNOCAL dans ses négociations avec les Talibans.Selon le journal saoudien Al-Watan, « Karzai était un agent en sous-main de la Central Intelligence Agency à partir des années 1980. Il collaborait avec la CIA en acheminant de l’aide américaine aux Talibans à partir de 1994, quand les Américains, secrètement et à travers les Pakistanais, supportaient les visées de pouvoir des Talibans. »Il est pertinent de rappeler l’histoire du trafic de drogue dans le Croissant d’or, qui est intimement lié aux opérations clandestines de la CIA dans la région.Avant la guerre soviético-afghane (1979-1989), la production d’opium en Afghanistan et au Pakistan était pratiquement inexistante. Selon Alfred McCoy, il n’y avait aucune production locale d’héroïne.L’économie afghane de la drogue fut un projet minutieusement conçu par la CIA, avec l’assistance de la politique étrangère américaine.Comme il a été révélé par les scandales Iran-Contras et de la Banque de Commerce et de Crédit international (BCCI), les opérations clandestines de la CIA en support aux moujahidins avaient été financées à travers le blanchiment de l’argent de la drogue..."
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-Opium - Wikipédia
-L'opium:histoire d'une fascination
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- De la géopolitique des drogues illicites
-ETAT GRANGRENE ?------------------Le double jeu des USA vis à vis des narcotrafiquants
-Guerre contre la drogue, arme de l'Etat etINSTRUMENT DE CONTROLE SOCIAL:
"...Si l'État sécuritaire national américain n'a rien fait pour arrêter le commerce international de la drogue, il a fait beaucoup pour l'encourager. Certains disent ironiquement que le sigle CIA signifie " Capitalism's International Army " (" Armée internationale du capitalisme ") et d'autres qu'il veut dire " Cocaine Import Agency "...Les drogues sont un instrument important de répression et de contrôle social. Les impérialistes britanniques le savaient et il en va de même pour les faiseurs d'opinion conservateurs, la police, la CIA et la Maison- Blanche. De Harlem au Honduras, l'empire utilise n'importe quel moyen à sa portée pour garder des populations tourmentées dans la démoralisation et la désorganisation."
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Afghanistan : La CIA trafique, les soldats trinquent
-En route pour l'Asie: le rêve ... A.McCoy

jeudi 14 février 2008

Chine d'hier, Chine d'aujourd'hui...





Une stimulante synthèse de :

Le Furtif:
1-Splendeur de la Chine ancienne et de sa marine
2- La Marine de guerre chinoise
3-La chine 3è marine de guerre du monde ?
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Présentation de l'éditeur :
"Cet ouvrage embrasse les quatre millénaires de civilisation chinoise sans lesquels il est impossible de comprendre ce pays aujourd'hui. Jacques Gernet nous présente les transformations successives de ce monde immense et fait ressortir les liens qui, à chaque moment, ont existé entre société, politique, économie, techniques, religions et vie intellectuelle. Il montre également que les relations entretenues avec d'autres parties du monde, et leurs apports constants, ont largement contribué à modeler la Chine contemporaine. Fin XIXe prise entre l'échec de sa modernisation et les progrès de l'intrusion étrangère, la Chine se délite puis tente de se restructurer autour du mouvement nationaliste de Sun-Yat-Sen. La guerre sino-japonaise et la guerre civile consécutive à la défaite du japon en 1945 mènent à l'avènement du communisme. Depuis la mort de Mao, la Chine populaire s'est engagée dans la voie de profondes mutations économiques et sociales."
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-Chine et Etats-Unis : condamnés à vivre en paix ?
-Le monde est de nouveau multipolaire
-Portail:Monde chinois - Wikipédia
-Ambassade de la République Populaire de Chine en France
-La Chine : première puissance économique du monde ?
-Chine: puissance technologique émergente[_2007.pdf (Objet application/pdf
- Dans l'arrière-cuisine du boom économique chinois

jeudi 18 novembre 2010

Prendre la Chine "telle qu'elle est"?


Où vont nos rapports avec la Chine?

____A chacun sa Chine?...___

_Se faire une représentation adéquate de la Chine n'est pas simple. Chacun, chaque pays voit la Chine à travers le prisme de ses préjugés, de ses intérêts, de ses fantasmes. Nos images sur la Chine changent selon que nous la regardons côté cour (son régime autocratique, ses inégalités de développement...) ou côté jardin (sa croissance rapide, ses performances économiques...)Admirations ou critiques, selon les cas.

Notre image de la Chine est ambivalente.Le rapport de force avec la Chine a changé. Faut-il s'accomoder des relations existantes?

Naïveté ou réalisme?
___Deux tendances se manifestent en France:
L'une , exprimée de plus en plus par ceux qui voient dans la Chine une puissance désormais dangereusement concurrente, qui, après avoir représenté un atelier intéressant à faible coût de main d'oeuvre, finit par affaiblir et décomposer finalement nos économies, comme M.Bouygues:

"...« Je fréquente la Chine depuis plus de trente ans et je peux vous dire que le marché chinois du BTP, hormis Hongkong, est inaccessible aux entreprises non chinoises. Les Chinois s'appuient sur un énorme marché intérieur, une devise sous-évaluée et de faibles coûts salariaux pour gagner des marchés. De plus, ils ont un gouvernement et des fonctionnaires qui font bloc pour distribuer des subsides et aider leurs entreprises à conquérir des marchés, ce qui n'est pas vraiment le cas en Europe. Il y a distorsion de concurrence quand on les voit arriver sur des appels d'offres internationaux avec des prix inférieurs de 20% aux nôtres. L'Europe, dans ce domaine, fait preuve de naïveté. Bruxelles doit donc modifier ses relations avec la Chine, sinon cette distorsion de concurrence va intensifier la machine à détruire massivement des emplois. Le préalable serait d'obtenir une réévaluation de leur monnaie face à l'euro. Le laisser-faire en l'occurrence n'est pas une solution. Il serait en tout cas inadmissible que des subventions européennes soient accordées pour des affaires en Europe traitées par des entreprises chinoises qui n'exécuteraient pas les contrats dans les conditions et les standards sociaux, économiques et fiscaux européens. Il faut faire vite. Le phénomène atteint une vitesse et une ampleur considérables. La Chine développe à présent des produits à forte valeur ajoutée et l'Europe se fait distancer. Prenons l'exemple de la téléphonie mobile : il y a trente ans, l'Europe imposait au monde la norme GSM. Aujourd'hui, c'est un Chinois, Huawei, qui est devenu leader de l'équipement avec 60 000 ingénieurs en R&D

- L'énigme de la puissance chinoise
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__"Chaque jour qui passe nous éloigne un peu plus de cette idée, émise dès l'ouverture de Deng Xiao Ping de 1979, que le marché ramène forcément à la démocratie. Sauf à considérer que tous les capitalismes se valent, celui de Pinochet comme celui de Willy Brandt. L'exemple est cité à bon escient : le capitalisme neolibéral qui s'est imposé à la planète a utilisé le Chili de Pinochet comme laboratoire avant d'être étendu au monde entier. ..En trente deux ans, nous n'avons que peu constaté d'améliorations libérales en Chine, sauf à considérer que la consultation de sites de rencontre sur Internet est un progrès démocratique. Et il faut la naïveté de Rocard pour croire que la désignation de ses délégués aux forums Europe-Chine a échappé au Parti communiste chinois comme il l'a dit sur France Inter ce matin. Les dirigeants du PCC n'accepteront jamais la démocratie car elle ruinerait leur pouvoir. C'est la raison de fond pour laquelle, contrairement à ce que nous disent les économistes, les experts et autres raffariniens du lobby pro-chinois français, le marché intérieur chinois progresse si lentement : trente deux ans après l'ouverture aux grands vents de la mondialisation, seuls 60 à 80 millions de Chinois gagnent plus de 20 000 dollars par an. Soixante millions sur 1,4 milliards de personnes, on retrouve à peu près le poids de l'aristocratie et de la bourgeoisie françaises avant la révolution. L'émergence d'une classe moyenne est refusée par la majorité du PCC car, bons connaisseurs de l'histoire, ils savent bien qu'elle amènerait la revendication démocratique. Les princes rouges préfèrent donc créer une toute petite classe de milliardaires qu'une classe moyenne d'entrepreneurs, qui après être apparu au début des années 1980, a été consciemment refoulée et réprimée par le régime : plutôt le néolibéralisme, la priorité aux exportations, que des dizaines de millions d'entrepreneurs ruraux ! Alors bien sûr ces quelques dizaines de millions de nouveaux riches et ces milliers de milliardaires font rêver les chefs de Renault et Peugeot. Mais ils ne signifient pas pour autant l'émergence d'une vraie classe moyenne."
Donc,nous n'aurions rien à gagner aux contrats chinois!

_____D'un autre côté, il y a ceux qui, au nom du "réalisme politique", comme Raffarin et Rocard, incitent à prendre la Chine telle qu'elle est" et parient sur la nécessité de continuer à faire du commerce avec ce pays, en estimant qu'il se transformera progressivement de l'intérieur et finira par rééquilibrer ses échanges avec nos économies_
"A l'antenne de France inter, Michel Rocard a pu rebondir sur la visite du président chinois Hu Jintao à Paris et plus largement sur la question de la Chine. Il a notamment insisté sur la nécessité de
"prendre cette nation telle qu'elle est". Il a également précisé que la Chine était consciente des efforts à fournir pour améliorer les conditions des droits de l'homme. "La France, tout en critiquant ce qu'il faut critiquer, ne doit pas en rajouter". Selon lui, la condition des droits et libertés des Chinois est perfectible mais s'améliore progressivement à mesure que son expansion économique se poursuit...."
___Rocard n'exclut pas cependant un certaine forme de protectionnisme limité et provisoire
"...La question de la protection fait partie de ces idées qui ont été massacrées par un excès de symbolique. Je conviens que tout au long de l'histoire le protectionnisme a signifié la mort des pays qui s'y sont voués, qu'il est même porteur de guerre. Je suis un libre-échangiste convaincu, mais je partage aussi l'avis de Maurice Allais : le libre-échange est pertinent entre des pays dont le niveau de développement est comparable. Le monde a fait une folie suicidaire en ouvrant le libre-échange à des pays de niveaux tout à fait différents. L'Afrique illustre tragiquement cette erreur. Elle vit un drame alimentaire, une baisse de l'autosuffisance, et elle doit importer pour manger. La clef pour qu'elle importe moins passe par l'agriculture vivrière. Or celle-ci est détruite par les importations, venues d'Europe et du Brésil notamment. Il faut corriger cela. De manière pragmatique, il faut reconnaître que certains domaines sont stratégiques et doivent faire l'objet d'un protectionnisme sectoriel et temporaire. Mais, pour que cela marche, la mesure doit être mise sous contrôle international"

_______Difficile d'anticiper sur l'évolution politique et économique de la Chine, à la fois forte et faible, dans les années à venir. Bien des choses peuvent se passer, que nous ne pouvons imaginer. En tous cas, des transformations géopolitiques profondes se dessinent, qui ne sont pas sans ambiguïtés. A travers la grande récession, c’est donc une vaste redistribution des cartes géopolitiques qui s’opère à l’échelle planétaire. Avec le lot d’instabilités qui peuvent en découler.
« Halte à la géopolitique des naïfs », c’est le leitmotiv de François Lenglet, directeur de la rédaction du quotidien La Tribune qui, dans La guerre des Empires démonte point par point le mythe du G2 : un condominium sino-américain qui « dirigerait la planète et serait en charge du bien commun ». Les deux géants seraient condamnés à s’entendre dans un équilibre de la terreur post guerre froide : « pour l’Amérique surendettée, il n’y a pas de salut sans le banquier de Pékin, qui achète des dizaines de milliards de bons du Trésor. Et pour le premier exportateur mondial qu’est désormais la Chine, il n’y a pas de croissance sans accès au marché clé : celui des Etats-Unis ». Autant d’idées reçues qui n’existent que dans l’esprit de diplomates « qui sont à peu près aussi clairvoyants que les économistes avant la crise » ironise l’auteur. Si cette interdépendance des puissances trouve une certaine logique en période de croissance économique, il en va tout autrement en temps de crise. Loin du concept survendu de « Chinamérique », François Lenglet auteur, en 2007, de La crise des années 30 est devant nous, voit venir au loin une inéluctable confrontation des empires : « Nous sommes à la veille d’un choc comme notre planète en connaît à intervalles réguliers, toutes les trois ou quatre générations lorsque le leader en devenir affronte la puissance déclinante. L’histoire montre que cette lutte pour la puissance ne se déroule jamais de façon paisible. Au contraire, elle constitue le ressort des guerres les plus violentes ».
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-Haro sur la Chine?__-
Chine en pointe__-Chine , la mutante__-La Chine déstabilise__- Chine: si loin, si près___- Chine-USA : entente (moins) cordiale ?_- Craindre la Chine ?__- Que fera la Chine ?___-Chine d'hier, Chine d'aujourd'hui...
- CHINE : notre énigme ?_
__- Mondialisation à crédit__- Economie chinoise : fragilités__--Chine et Etats-Unis : condamnés à vivre en paix ?