Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

mardi 30 septembre 2025

Gaza: sortie de l'enfer?

On se frotte les yeux...

              Un projet trop bien ficelé?

                    Le grand flou. Bien des questions se posent...

                             Et la Cisjordanie?  Opérations, as usual


                                     Ne s'agit-il pas surtout de sauver Israël d'abord?

                                            Sauver aussi les accords d'Abraham et gagner le prix Nobel....

                                                     Que vient faire l'affairiste Tony dans ce Deal?    _______

Exceptionnalisme américain

  Une constante et ses variantes

                                                Rêve et réalité   [Bis repetita]

                                    Depuis ses origines pas si lointaines, les petites colonies de l'Est, prémisses de ce qui deviendra plus tard un Etat fédéral, sous l'effet d'une migration de plus en plus  accélérée, connurent un destin particulier, du moins dans son idéologie. Créé de toutes pièces, sur les ruines des peuples autochtones, le noyau des premiers occupants cultiva et transmit une idéologie d'exception, sur la base d'une religiosité dérivée d'un protestantisme européen qui trouva sur ces nouvelles terres le lieu d'un nouveau départ, loin des contraintes et des persécutions de l'ancien continent. Faire du neuf, créer un nouvel espace régénéré, représenter une humanité d'exception en des lieux supposés "vierges", ce fut les modèles qui imprégnèrent l'esprit américain jusqu'à aujourd'hui.                                            Naquit un idéal puritain qui devint peu à peu une idéologie d'Etat et imprégna peu ou prou le "rêve américain". Le poids du religieux connu des hauts et des bas, revenant aujourd'hui en force, à travers les croisades politiques de Bush, le born again, notamment, et les remises en question néoconservatrices d'aujourd'hui en matière de moeurs.   Ce qu'il reste du rêve américain, dans des circonstances variées, malgré ses crises, est toujours bien vivace.   La notion de Destinée manifeste apparut pour la première fois en 1844, dans un article du directeur de la Democratic Review, John O’Sullivan:  « Notre Destinée Manifeste [consiste] à nous étendre sur tout le continent que nous a alloué la Providence pour le libre développement de nos millions d’habitants qui se multiplient chaque année»

 

         Ce mythe et ses variantes furent longtemps un moteur économique et géopolitique, mais fut peu à peu contesté à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
   La mobilité, tant vantée,  apparaît comme largement surfaite.
      C'est la fin d'une époque, qui connaît une sorte de déclin, les premiers signes de la fin de l'empire, qui vit à crédit. et qui est de plus en plus porté vers une nouvelle forme d'isolationnisme. Mais pour combien de temps encore? Tant que dureront l'hégémonie. du dollar et de la puissance militaire...
  Comme le fait remarque l'économiste Paul Krugman, la réalité n'a jamais été à la hauteur du rêve américain.   Plus cruellement, Noam Chomsky  souligne la faiblesse d'un rêve de puissance, qui, s'il a réduit sa voilure, n'en finit pas de vouloir s'imposer dans le mondedirectement ou indirectement, physiquement ou symboliquement.     

            Dieu est forcément américain,  et impose une Destinée manifeste ..à ce pays d'exception. (1)

                    « L’Amérique est la seule nation idéale dans le monde […] L’Amérique a eu l’infini privilège de respecter sa destinée et de sauver le monde […] Nous sommes venus pour racheter le monde en lui donnant liberté et justice. » [Woodrow Wilson, cité par Bernard Vincent, La Destinée Manifeste, Messène, Paris, 1999]
         Cela vient de loin, de ses mythes fondateurs.
        Prêt à défendre toutes les causes, surtout pour les évangélistes de combat
    Le Président table rase, libéral désordonné, ne peut se passer de ses services...
Où Dieu va-t-il mener son nouveau serviteur?...
Lui qui a tout prévu, même un survivor...

"Dieu a posé sa main sur Donald Trump ...:


      Trump a prêté serment sur la Bible lors de son inauguration, honorant ainsi la tradition mise en place par George Washington.
       La religion a toujours été importante dans la république américaine. Mais jusqu’aux années 1950, elle était largement séparée de l’Etat, soutient l’historien de Princeton Kevin Kruse dans One Nation Under God. L’adoption de la devise nationale « In God we trust » date ainsi de 1956. Deux ans plus tôt, le Congrès avait fait ajouter au serment d’allégeance l’expression « one Nation under God » (une nation sous l’autorité de Dieu).
         « Ce ne sont pas les Pères fondateurs, mais nos grands-pères qui ont forgé les cérémonies et les formules qui viennent à l’esprit lorsqu’on interroge la nature chrétienne des États-Unis », souligne Kruse. L’idée que les Etats-Unis sont une nation chrétienne a été promue dans les années 1930 et 1940 par des lobbies industriels et commerciaux opposés au New Deal. Ceux-ci considèrent la religion comme une arme puissante dans la guerre contre les promoteurs de l’Etat providence et les communistes. Ils recrutent et financent un clergé conservateur prêchant, non la charité, mais l’enseignement individualiste de Jésus. Ce mélange de chrétienté et de capitalisme s’installe au centre de l’arène politique dans les années 1950 avec l’arrivée d’Eisenhower à la Maison Blanche. Quelques mois avant sa prise de fonction, celui–ci déclare : « Notre façon de gouverner n’a aucun sens si elle n’est pas fondée sur une foi profondément ressentie, peu importe laquelle. » Il acte ainsi la fin de « l’Etat païen » et ouvre la voie à de nouvelles traditions.

         Dans ce contexte de renouveau religieux, la formule « une nation sous l’autorité de Dieu » saisit l’imaginaire national. La formule « In God we trust », empruntée à l’hymne national The Star-Spangled Banner, apparaissait déjà par intermittence, sur les pièces de monnaie depuis le Guerre civile. Elle s’y installe définitivement, ainsi que sur les timbres et les billets de banque, avant de devenir la devise officielle du pays. Quant au célèbre « God Bless America », il est un peu plus récent. Il est popularisé par Ronald Reagan et marque tellement les esprits qu’aujourd’hui aucun homme politique n’envisage plus de terminer un discours sans lui.
[ Books, octobre 2015]        
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Mer Noire

 Une mer tant convoitée

         Le document qu'a présenté hier soir France 5 était d'une grande qualité et essentiel pour faire mieux comprendre, au delà des événements, le conflit  de fond qui se joue en Ukraine et les tensions qui ébranlent  l'Europe. La Mer Noire n'est pas qu'une mer quasi fermée, avec son goulot qui mène vers la Méditerranée. Elle est un objet géopolitique, hautement stratégique, pleine de richesses naturelles et de débouchés, longtemps chasse gardée par l'URSS, objet de l'attention inquiète de l'Europe aujourd'hui. Une étendue d'eau chargée d'histoire.    L'homme du Kremlin suit les pas de la Grande Catherine...Qui disait à Voltaire:  « Nous n’avons point trouvé d’autres moyens de garantir nos frontières que de les étendre »                                                                                                                                  " ...La Mer Noir est devenue un théâtre géopolitique et un champ de bataille majeur où se cristallisent les rivalités entre États riverains, puissances régionales et acteurs mondiaux. Cette mer quasi fermée et ses hinterlands constituent aujourd’hui un espace stratégique où s’entremêlent enjeux militaires, économiques, humanitaires et diplomatiques. Avec une superficie de 436 400 km² et une profondeur maximale de 2 212 mètres, elle relie l’Europe à l’Asie et constitue une plaque tournante entre monde méditerranéen, Asie centrale, monde slave et Moyen-Orient via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, actuellement placés sous souveraineté turque mais régis par la Convention de Montreux (1936).             Depuis 2022, la guerre en Ukraine a modifié l’équilibre des forces dans cette région au profit de la Russie. Après l’annexion illégale de la Crimée en 2014, celle-ci a y renforcé sa présence militaire et utilise la mer Noire comme un levier de pression stratégique sur son ennemi (Ukraine) sur ses rivaux (OTAN, UE) mais aussi sur ses partenaires (Turquie, Géorgie). Face à elle, l’Ukraine a innové en développant de nouvelles capacités asymétriques, notamment grâce aux drones navals, pour défier la suprématie russe. La mer Noire est apparue comme un laboratoire de la guerre en mer : les batailles navales y ont été remportées par un pays dépourvu de flotte !    Les autres pays riverains – Turquie, Bulgarie, Roumanie et Géorgie – adoptent une posture stratégique opportuniste, oscillant entre coopération régionale, intérêts économiques et pressions diplomatiques, au gré de l’évolution du conflit russo-ukrainien.                    Malgré son enclavement et sa quasi clôture, l’espace de la mer Noire n’est pas seulement d’intérêt régional : à l’échelle internationale, la recherche d’une « paix forcée » menée tambour battant par l’administration Trump 2 a introduit de nouvelles incertitudes. Cette approche privilégie des solutions rapides et un retrait relatif des engagements américains, laissant aux acteurs régionaux le soin de redéfinir l’ordre maritime. Et, dès l’été 2022, le blocus russe en mer Noire a affecté les clients arabes et africains des complexes agroalimentaires russes et ukrainiens. Si bien qu’on a constaté que ce qui se passe en mer Noire ne reste pas en mer Noire..."    

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lundi 29 septembre 2025

Société de surveillance

Nouveau pas en avant arrière   _________

               Palantir: un mastodonte à double face, une entreprise critiquée, bien utile à Trump, pour qui la vie privée est  sans grande importance. Edifiant!

         Le bébé de Peter Thiel connaît une envolée spectaculaire


                      Des complicité jusqu'à chez nous.   _________________

Silence! on dématérialise

 Un processus sans fin?

                          C'est l'Etat lui-même dans ses essentielles fonctions qui se dématérialise, par pressions ou injonctions. Au nom du "progrès", qui, dit-on, on n'arrête pas...      Les services publics sont particulièrement affectés? Au grand dam d'une grande parie des usagers, qui n'en peuvent mais, non préparés à une telle mutation. C'est le Sénat lui-même qui alerte : "...Les rapporteurs de la mission d'information alertent sur la "déshumanisation des services publics", la "précarité relationnelle" (absence de contact humain) et les "fractures persistantes" dans l'accès au numérique qui en résultent. Si la dématérialisation est adaptée aux usagers autonomes, elle s'avère contraignante pour les administrés défavorisés. Le rapport de la mission d'information du Sénat sur l'illectronisme et l'inclusion numérique, remis cinq ans plus tôt, alertait déjà sur l'exposition de certaines catégories d'usagers à la fracture numérique, notamment les personnes en situation de handicap, celles dépourvues des équipements nécessaires ou encore les personnes âgées. Les personnes étrangères rencontrent quant à elles des difficultés spécifiques dans l'utilisation des plateformes numériques sur lesquelles elles doivent accomplir leurs démarches (demande de titre de séjour, naturalisation...). Le Défenseur des droits fait régulièrement état des inégalités d'accès au numérique. Dès 2018, l'autorité administrative indépendante demandait au gouvernement une alternative papier ou humaine à la dématérialisation.                                                                                                        La numérisation -limitée, raisonnable et progressive-_ est inéluctable et le plus souvent utile et efficace. 

     Mais quand c'est Etat qui dématérialise à l'excès ses fonctions essentielles, l'utilisation des services publics devient problématique -voir impossible-  pour beaucoup.


___En fait, la dématérialisation, présentée comme un progrès pour tous, engendre souvent des surcoûts et crée souvent des difficultés parfois insurmontables

D'Abord, on a informatisé. "...Dans les années 1980, en France et ailleurs, l’alignement du public sur le privé conduit à doter les fonctionnaires de micro-ordinateurs qui contribuent à mesurer leur productivité. Depuis les années 2000, on numérise. En principe au bénéfice de la qualité du service public rendu à l’usager ; en réalité pour abaisser son coût. Contrairement à ce que prétendent leurs tenants, la numérisation comme la « dématérialisation » visent surtout à réaliser des économies. Ou à lutter contre la fraude, avec pour corollaire une complexification des démarches, en particulier de celles exigées des plus précaires.                                                          Revenu de solidarité active (RSA), allocation aux adultes handicapés (AAH), allocations familiales ou aides au logement : les prestations des caisses d’allocations familiales (CAF) profitent à trente-deux millions de personnes. Depuis 2010, à partir des données provenant des connexions aux sites, des réponses aux formulaires électroniques ou des échanges de courriels, un algorithme attribue à ces foyers un score de suspicion. Plusieurs circonstances augmentent la note — être au chômage ou au RSA, habiter un quartier défavorisé… — jusqu’au seuil qui déclenche le contrôle (1).                                                                                                       Le montant total récupéré en 2022, y compris les indus versés à la suite d’erreurs d’usagers perdus face aux multiples critères et pièces justificatives exigés pour percevoir les minima sociaux, ne représente qu’un centième des prestations versées (2). Mais la politique de surveillance algorithmique et la peur qu’elle inspire se traduisent par des économies indirectes. Car nombre d’usagers renoncent à leurs droits plutôt que de subir des contrôles toujours plus intrusifs et de rendre des comptes toujours plus compliqués : cette motivation expliquait un cas sur cinq de non-recours aux prestations sociales en 2021, contre moins d’un cas sur dix en 2016 (3).                                                                                                             La « dématérialisation » contribue ainsi à limiter l’accès aux services publics à une partie de la population. De par leur formation initiale, leurs expériences professionnelles et leur équipement personnel de qualité, les cadres et professions intellectuelles supérieures apprécient de pouvoir effectuer leurs démarches en ligne sans se rendre à un guichet. À d’autres catégories, l’État dématérialisé inflige une double peine. Moins diplômées et moins outillées, elles se retrouvent parfois dans des situations instables qui exigent un surcroît de justificatifs, une habileté hors pair pour dialoguer avec la machine ainsi qu’une familiarité avec le langage administratif. Ces conditions appelleraient logiquement l’accompagnement d’un humain, une hypothèse rendue de plus en plus improbable par la réduction des horaires d’accueil et la suppression de nombreuses antennes réalisées au nom de… la numérisation.                                                       Les services publics en ligne se traduisent par une baisse générale de la qualité et contribuent à renforcer l’isolement des plus précaires, et tout particulièrement des huit à neuf millions de Français de plus de 15 ans frappés d’illectronisme. Seulement 60 % des non-diplômés et 76 % des bénéficiaires de minima sociaux disposent d’un accès Internet à domicile, contre 95 % des diplômés du supérieur (4), si bien que le numérique constitue pour les plus précaires « un obstacle sur le chemin des droits sociaux », comme le rappelait la défenseure des droits dans son rapport de 2022 consacré à la « dématérialisation » des services publics (5).     888À la figure de l’usager rendu fou de colère ou de désespoir devant son écran s’oppose celle de l’entrepreneur ravi d’identifier de nouvelles sources de revenus dans cet accès entravé aux services publics. Car la numérisation implique d’abord de nombreux appels d’offres remportés par des sociétés qui proposent un vaste catalogue de prestations, allant du cadrage de projet jusqu’au développement de portails et autres plates-formes. Certaines facturent non seulement le développement d’un outil numérique mais aussi sa coûteuse maintenance pendant plusieurs années. L’entreprise Opendatasoft a ainsi raflé la mise sur le marché des données publiques, dont l’accès comptait au nombre des obligations fixées par la loi pour une République numérique d’octobre 2016. Capgemini a perçu 8 millions d’euros pour développer un outil de « dématérialisation » des plaintes qui fut un échec, quand McKinsey s’est contenté de 3,88 millions d’euros pour un logiciel consacré aux allocations-logement souffrant de nombreux défauts (6).                                                                                Comble d’ironie d’une numérisation née de la promesse d’éradication des acteurs intermédiaires perçus comme des parasites, l’État en ligne a favorisé leur multiplication. Face à des démarches de plus en plus fastidieuses, des règles toujours plus incompréhensibles, des horaires d’ouverture tarabiscotés et des agents publics invisibles, des entreprises proposent, moyennant paiement, d’engager les démarches à la place des usagers ou plus simplement d’identifier les aides auxquelles ils ont droit.                             Depuis la fermeture à l’automne 2017 des guichets préfectoraux de carte grise et de permis de conduire et la création de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS), nombre d’usagers se sentent perdus. Des prestataires privés dont les sites arborent une apparence officielle réalisent ces démarches à leur place, mais de manière payante. Leur succès repose sur un fonctionnement moins contraignant que celui de l’ANTS (absence de support technique, obligation de paiement par carte bancaire, obligation d’ouvrir un compte FranceConnect, etc.).                                 La création de la plate-forme d’admission Parcoursup en 2018 fut également une aubaine pour une myriade d’acteurs qui débroussaillent le maquis de la bureaucratie libérale : contre une somme de 300 à 1 500 euros, leur palette de services va du suivi de l’inscription administrative à la rédaction de De même, les multiples réformes des retraites, associées aux suppressions de postes et à la réduction du nombre d’agences, ont ouvert la voie aux cabinets de conseil retrait « projets motivés », en passant par la sélection des vœux.                                                                        Jouant sur le caractère anxiogène de cette période de la vie, sur les difficultés à obtenir un rendez-vous, ainsi que sur les erreurs possibles dans le calcul de la pension, ces officines proposent aux futurs retraités des bilans de retraite ou un accompagnement à la liquidation de la pension, pour des tarifs compris entre 300 et 6 000 euros — en partie déductibles des impôts. Autant de services naguère rendus gratuitement par des agents publics.                                                      Quelques intermédiaires ont flairé le potentiel de marché offert par le non-­recours. Moyennant 29,90 euros de frais d’inscription auxquels s’ajoutent des frais d’abonnement trimestriels du même montant, Mes-allocs.fr identifie les aides auxquelles l’abonné peut prétendre et l’accompagne dans ses démarches pour les obtenir. Cette entreprise, dont le développement doit beaucoup à la solution logicielle OpenFisca, développée et mise à disposition gratuitement par l’État, bénéficie du soutien de la banque publique d’investissement (BPI France). Dans la vitrine électronique du prestataire, on trouve également un programme de « coaching » facturé 1 300 euros mais « pris en charge à 100 % par l’État », sans autre précision sur les conditions de cette prise en charge.                                                                                                         Dans d’autres secteurs encore, la « dématérialisation » combinée aux réductions de personnel favorise l’apparition d’une forme de marché noir des services publics digne de pays en développement : pour 30 à 500 euros, des étrangers souhaitant faire renouveler leur titre de séjour peuvent acheter illégalement des créneaux en préfecture (7). Il y a à peine vingt ans, des acteurs privés qui auraient proposé aux bénéficiaires de minima sociaux d’identifier les prestations auxquelles ils ont droit, moyennant un pourcentage du montant obtenu, auraient relevé de la dystopie. Tel est aujourd’hui le modèle de Wizbii, dont la commission s’élève à 4 % (8).                                                                                                  Le  mouvement dépasse largement les frontières de l’Hexagone. En 1999, la poste britannique a entendu numériser sa comptabilité. À cause des défaillances du logiciel de caisse « Horizon » — conçu par une entreprise japonaise —, 3 500 employés furent accusés de malversations, 800 condamnés dont 200 emprisonnés. Quatre se donnèrent la mort. Plus récemment, en Australie, un robot a expédié entre 2015 et 2019 plus de 440 000 demandes de remboursement à des ménages suspectés par la machine — au terme de calculs aberrants — d’avoir trop perçu des services sociaux. Après le suicide de plusieurs usagers, une commission officielle a déclaré le système illégal (9). Aux Pays-Bas, plus de 26 000 familles, souvent parmi les pauvres, ont été injustement accusées de fraude par un algorithme attribuant, lui aussi, un score de risque plus élevé aux familles immigrées (10).                                    Au-delà de ces scandales, qui ont conduit à la chute des gouvernements australien et néerlandais, la mise en place d’un État social numérique présente des risques si élevés que l’ancien rapporteur spécial de l’Organisation des Nations unies sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, M. Philip Alston, a recommandé de « cesser de se focaliser sur la fraude, les économies, les sanctions et l’efficacité telles que définies par le marché pour se recentrer sur l’essentiel, à savoir comment tirer parti des technologies pour que les budgets alloués à la protection sociale permettent aux personnes vulnérables et défavorisées de jouir d’un meilleur niveau de vie (11). »                                                                             La numérisation n’est qu’un outil. Développée dans le giron de la puissance publique, dotée de moyens humains, soumise au contrôle des usagers et utilisée au service du bien commun, elle pourrait faciliter la vie des gens et le travail des fonctionnaires. ­Réduite au seul usage de « cheval de Troie de l’offensive néolibérale », pour reprendre les mots de M. Alston, et abandonnée à l’avidité des prestataires privés, elle amplifie la dislocation de la société.      ___Car la « dématérialisation » n’est sous sa forme actuelle que le nom acceptable de la déshumanisation. Elle n’a pas seulement dégradé les services publics, enrichi des startupeurs et appauvri la collectivité : elle inflige aux plus fragiles, que l’État était censé servir, humiliation, frustration, et exacerbe ainsi le sentiment de perte de contrôle qu’éprouve une part croissante des populations contre « ceux qui ont décidé ça ». Faut-il ignorer la colère et le désarroi qu’inspirent portes closes ou applications défaillantes ? L’envie rageuse, parfois, que ses promoteurs expérimentent la « dématérialisation », et ses effets très matériels, non plus depuis leurs beaux bureaux mais aux guichets d’aide à l’illectronisme qu’ils auraient dû créer ? " (Simon Arambourou, Haut fonctionnaire. Merci au Monde Diplo_ souligné par moi)  ____________

dimanche 28 septembre 2025

Monde à l'envers

 Inversion des valeurs

                   Démocratie au péril

                              La question se pose

                                     Il n'y a pas que la culture qui est malmenée

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Petit billet du dimanche

__ Asphyxie

__ Attention!

__ Fan Boy

__ Réhabilitation

__ Tiraillement

__ Générosité

__ Offensive

__ Et après?...

__ Vie multiforme

__ Fusion: un mythe?

__ Banques sélectives

__ Démacronisation?

__ Appels pressants       

__ Chasse politique

__ Taxer les holdings?

__ Affaire libyenne

__ Innovation en danger

__ Aliments contaminés

__ Relations privilégiées

__ Ennemis de l'intérieur

__ Pericles en action

  _____________ Politique de l'offre en question

samedi 27 septembre 2025

En toute modestie

   The Best of the World?

                               Assurément. Puisqu'il le dit ...

                                     Quel que soit le domaine

                       CQFD


                                _____________________________

Délinquance d'Etat

Normalisation démocratique

              Et démocratie bafouée

                          "...Faut-il le rappeler, le principe révolutionnaire proclamé dans la nuit du 4 au 5 août 1789 est celui d’une pleine et entière égalité devant la loi, entraînant la disparition corrélative de l’ensemble des lois particulières – les « privilèges » au sens juridique du terme – dont bénéficiaient la noblesse et le haut clergé. Le Code pénal de 1791 va plus loin encore : non seulement les gouvernants peuvent voir leur responsabilité mise en cause devant les mêmes juridictions que les autres citoyens, mais ils encourent en outre des peines aggravées pour certaines infractions, notamment en cas d’atteinte à la probité.

   Les principes sur lesquels est bâti le système juridique républicain ne peuvent être plus clairs : dans une société démocratique, où chaque personne est en droit d’exiger non seulement la pleine jouissance de ses droits, mais d’une façon générale, l'application de la loi, nul ne peut prétendre bénéficier d’un régime d’exception – les élus moins encore que les autres. C’est parce que nous avons l’assurance que leurs illégalismes seront sanctionnés effectivement, de la même façon que les autres citoyens et sans attendre une bien hypothétique sanction électorale, qu’ils et elles peuvent véritablement se dire nos représentantes et représentants.

Longtemps, cette exigence d’égalité juridique est cependant restée largement théorique. Reprise en main et placée dans un rapport de subordination plus ou moins explicite au gouvernement, sous le Premier Empire (1804-1814), la magistrature est demeurée sous l’influence de l’exécutif au moins jusqu’au milieu du XXe siècle. C’est pourquoi, jusqu’à la fin du siècle dernier, le principe d’égalité devant la loi va se heurter à un singulier privilège de « notabilité » qui, sauf situations exceptionnelles ou faits particulièrement graves et médiatisés, garantit une relative impunité aux membres des classes dirigeantes dont la responsabilité pénale est mise en cause. Il faut ainsi garder à l’esprit que la figure « du juge rouge », popularisée dans les médias à la fin des années 1970, vient stigmatiser des magistrats uniquement parce qu’ils ont placé en détention, au même titre que des voleurs de grand chemin, des chefs d’entreprise ou des notaires...."    


____"...   Comme le résume Pierre Lascoumes dans L’Économie morale des élites dirigeantes (Presses de Sciences Po, 2022) : « D’un côté, les hommes et femmes de pouvoir énoncent des règles générales qui s’imposent aux gouvernés. De l’autre, ils ont établi à leur profit des règles dérogatoires qui protègent leurs intérêts et leurs positions et dont ils conservent la maîtrise... »                                                                         _____       Quand on oublie l'essentiel     ___      Une exception? __ Un dossier de 13 ans.    __ Où est le problème?   __Le pénitencier.

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