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jeudi 17 avril 2014

Socialisme dépassé?

Mais quel socialisme?
                                    Il y a le mot et la chose.
     Le mot est toujours là, mais la chose?..
De Jaurès à Lamy, quel rapport?
     Juste un mot....
La réponse viendrait-il de l'intérieur? Il n'y a pas si longtemps, M.Valls, héritier du deloro-rocardisme, avançait cette proposition, qui eut le don de faire réagir vivement M. Aubry, qui doit être autant socialiste que le pape est mormon:
" Il faut transformer de fond en comble le fonctionnement du PS, nous dépasser, tout changer : le nom, parce que le mot socialisme est sans doute dépassé ; il renvoie à des conceptions du XIXe siècle."
     Constat d'un autre courant, en forme d' aveu: " Le PS n'existe plus, ni en attaque, ni en défense (…) Le Parti socialiste est devenu un parc à moutons. » Estimant que « le Parti socialiste est dans un état comateux » et que sur « le plan du rassemblement de la gauche, il n’a pas du tout joué son rôle », il plaide pour un sursaut .." (Henri Emmanuelli).  Sursaut nécessaire ou retour aux sources? D'autres se libèrent: "Le gouvernement n’a plus rien de socialiste".
   A l'extérieur, C.Duflot fait le constat du vide: "  pour certains, les mots ont vocation à rester des mots. Je fais le triste constat que c'est aussi cela qui a été sanctionné par les Français dimanche, une politique où le verbe et la "com" sont plus que les actes»   
     Il y a déjà quelques années, Eric Dupin invitait la gauche à sortir du coma, faisant l'analyse de son effacement  et proposait quelques pistes pour sa possible reconstruction. On attend le début de l'ombre du moindre petit tournant. L'autoroute néolibérale est de conduite si aisée...
   Coma dépassé ou décès?
N'a-t-on pas affaire à une doctrine morte?
           Où est passé le socialisme, celui qui avait encore un sens pour beaucoup?
 .Celui du Président n'est plus qu'un vernis. Un socialiste modernisé, ripolinisé, à la mode St Germain. L'héritier du deloro-rocardisme est au commande.
      _____________________________ Depuis Jaurès, l'eau a coulé sous les ponts.. et avant lui déjà cette notion vivante faisait débat en Europe dans les divers mouvements ouvriers et les courants qui les soutenaient.
.                Le mot socialisme a déjà une longue histoire et a connu bien des variantes, le point commun étant "de prôner une organisation sociale et économique allant dans le sens d'une plus grande justice, celle-ci supposant une égalité des conditions, ou du moins une réduction des inégalités. Plus largement, le socialisme peut être défini comme une tendance politique, historiquement marquée à gauche, dont le principe de base est l'aspiration à un monde meilleur, fondé sur une organisation sociale harmonieuse et sur la lutte contre les injustices..."
             Un mot souvent  galvaudé, qu'on peut ramener à un petit dénominateur commun partagé" Le socialisme est l'ambition de construire une société où la naissance, l'argent, la propriété ne soient pas les seuls déterminants.
Il est possible de construire une société basée sur la connaissance, où chacun puisse réaliser ses potentialités humaines dans un cadre collectif, une société où chacun puisse vivre décemment, être créatif et libre. Pour s'appeler socialiste il faut ne pas avoir renoncé à certaines priorités, priorités à la connaissance, à l'échange, au travail organisé sans l'obligatoire subordination qui caractérise le salariat , il ne faut pas avoir renoncé à choisir la citoyenneté contre la sujétion.
Sans l' objectif de résoudre les problèmes les plus criants, sans l'objectif jugé utopique de contribuer à une amélioration de la vie de tous et de toutes, il n'y a plus de progrès possible, il ne reste que" la régression compétitive". La compétition féroce à tous les niveaux qui exige que tout, les biens et les services soient produits au moindre coût. Le moindre coût du travail c' est la misère du plus grand nombre pour une production standardisée, de mauvaise qualité. Cette production et ce travail "compétitif" assurent à la finance mondialisée les moyens de régner et de décider de la vie des humains, de faire une entreprise là, d'en ouvrir une autre là-bas.
        Sur la base de ces exigences, il y eut dans l'histoire des tendances très diverses et le mot ne manque pas d'ambiguïté.
     Le PS semblant avoir perdu sa substance et étant devenu un parti de notables et de fonctionnaires, de gestionnaires (honnêtes ou non) des affaires courantes, épousant les choix politico-économiques du néolibéralisme, avec un zeste de social.
             Il est censé représenter une partie de la gauche...
 Mais quelle gauche?..On assiste à la dérive  d'un idéal et d'une pratique politique, surtout depuis les année 80. On peut situer l' acte de décès final en 1983:la tournant de la rigueur, avec l'ouverture inconditionnelle à la mondialisation financière et la mise en chantier de privatisations en chaîne:
Mitterrand fait le choix de rester au sein du Système monétaire européen (SME), et de réduire le différentiel d'inflation (et de hausse des salaires) français vis-à-vis du partenaire allemand, qui pèse sur la compétitivité du pays et la valeur de sa monnaie sur le marché des changes.
Face à la crise et à la menace d’une déroute économique, le président doit revenir sur ses engagements économiques de début de mandat. Pierre Bérégovoy, ministre de l'Économie, des Finances et du Budget du gouvernement Laurent Fabius, ouvre la voie à un processus de privatisations après les nationalisations de début de mandat. Les marchés financiers sont partiellement dérégulés. La plupart des entreprises qui ont été nationalisées entre 1981 et 1984 seront privatisées sous le gouvernement Jacques Chirac entre 1986 et 1988 ; on peut considérer qu’à partir de 1984, la France quitte un fonctionnement économique étatisé et adopte davantage un fonctionnement d'économie sociale de marché....
    Sous la poussée des forces néoconservatrices reaganiennes et thatcherienne,  s'inspirant de Hayek et de Friedman, pour faire "moderne", une sorte d'ordo libéralisme à la Kohl s'est installé en quelque sorte, en question en Europe.....comme en Allemagne. Un modèle finalement contesté.
          Des responsables du PS vont aujourd'hui plus loin dans la déréglementation et la soumission au marché. C'est ainsi que récemment  on a entendu, faisant du sous-Merkel,  le chantre de l'OMC, Pascal Lamy, prôner des petits boulots en dessous du Smic,
faisant se dresser Madame Parisot. Un comble!
    Comme beaucoup le disent, le PS a abandonné la classe ouvrière, les plus modestes, se situant même parfois à la pointe de la  libèralisation du monde.   
 Le  (social)- libéralisme, cette "troisième voie", s'est épanoui. Les éléphants de Maastricht ont encore pignon sur rue.
   Bref, l'état des lieux est consternant, après une  histoire des gauches vivantes et variées, Terra Nova représentant la pointe la plus visible de cette adaptation mimétique à l'air du temps.
        La gauche française serait  devenue une droite qui ne s'assume pas
Faut-il  faire appel au docteur Marx,  pour réanimer le malade?
En sachant que les partis sont à l'image d'une société.
Il reste à  changer de modèle économique, à restaurer une démocratie vivante, à refonder une citoyenneté responsable.
         Une forme de  socialisme cohérent, dans un seul pays, peut-il encore advenir dans une économie mondialisée et financiarisée, une Europe soumise aux contraintes libérales, avec un peuple idéologiquement résigné?         
       That is the question...

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mercredi 16 avril 2014

Mon Naïfone, et moi, et moi...

 Comment s'en passer?
                                     Un fil à la patte qu'on ne remarque plus.
Pour le cadre censé être constamment joignable même le dimanche et l'adolescent esseulé jusque dans sa classe.
               Que faire sans mon smartphone?
               C'est le vide, le désert, la désolation....
               Allo, maman, bobo!...♫♪♫ 
   Smart: chic, astucieux, intelligent... et tout ce qu'on voudra. Mon smart, c'est moi...Jamais sans mon smart.
      On ne parle pas des usage utiles de ce morceau de plastique à puces, ce couteau suisse de la communication tous azimuts.
        Très bien pour l'urgentiste, le professionnel pressé, le blessé isolé...
   Tout est question de dosage, comme certains produits toxiques, qui peuvent guérir ou tuer.
  Pour le reste...
                     Coupez! conseille un sage un peu technophobe.
Pour échapper à la tyrannie de l'appareil à puce.
..Pour que  le petit colifichet pour adultes inconséquents et immatures retourne à sa place : celle d'un simple outil occasionnel
    Il n'a pas tout à fait tort quand il parle de merveilleux gadget de la vacuité,désignant cet appareil comme le paradigme de notre folie actuelle. Il a bouleversé nos relations, brisé notre faculté d'aller vers l'autre et de l'écouter ; il a transformé notre rapport au temps et à l'espace, faisant de son utilisateur une abeille butineuse, incapable de rester en place, de fixer son attention sur un moment unique....
      Il est vrai qu'il crée une dépendance très problématique, qu'il constitue un  fléau scolaire, allant jusqu'à une certaine  robotisation des esprits, à une dépendance consentie,  à un totalitarisme mou.
   "... Le téléphone portable, Facebook participent de l’érosion de l’institution scolaire, parce qu’ils en sont exactement l’antithèse. Mélanges des domaines public et privé, ils s’opposent à l’exigence que l’élève, en entrant dans l’enceinte scolaire, quitte son monde privé pour l’espace public, abandonne ses goûts personnels et adopte les règles communes, mette de côté ses opinions pour acquérir des savoirs. Le portable qui vibre en cours, l’élève qui y jette un œil ou tape sur son clavier posé sur ses genoux en faisant semblant d’écouter signifient que la coupure institutionnelle n’existe plus, que l’élève est devant son professeur un individu à part entière, dont la vie est plus urgente et importante que tout ce qui pourra lui être enseigné. De même, quand les élèves passent jusqu’à 3 heures par jour sur Facebook et deux heures devant la télévision, mais lisent au mieux 2 heures par semaine et travaillent chaque soir moins d’une heure, c’est que le savoir est démonétisé, que le narcissisme et le divertisse- ment l’ont emporté sur la constitution de soi par la culture..."
    L' usage intensifs des sms n'est pas sans conséquences.
         Twitter devient une activité chronophage et une béquille aux  manques de relations réelles.
   L'exacerbation du narcissisme s'y exerce sans frein.
        Voici qu'arrivent la I-watch et les lunettes Google...
Prêt pour une traçabilité  maximale, pour le plus grand bonheur des sites marchands.
      Il serait temps de se déconnecter pour respirer. 
Pour vivre...
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mardi 15 avril 2014

Dérives hongroises

Faut-il avoir peur de Viktor Orban? 
                                                          Que Budapest est belle, les pieds dans le Danube!

            Que le ciel du pays s'est assombri sous le régime de Orban!
 "Il y a une peur silencieuse, constate l'écrivain et ancien dissident György Konrad, 77 ans. Des petites choses qui me rappellent parfois l'ancien régime. J'entends de plus en plus souvent mes amis me dire : "On ne va pas parler de ça au téléphone..."
      Depuis 10 ans , la Hongrie a intégré l'UE.
Après les errements et les erreurs  d'une transition sociale-libérale , d'une gauche devenue blairiste et affairiste qui a mis le pays à genoux, ouvrant la porte à la dérégulation, la privatisation, l'endettement généralisé, Ce fut la porte ouverte à un brutal retour de flammes, à une colère facilement exploitée...
    Un populisme autoritaire s'est installé. Le Fidesz pointe du doigt ceux qui se sont enrichis durant la transition de l’économie planifiée à l’économie de marché et les grandes entreprises étrangères qui ont profité des privatisations, les accusant d’avoir volé les joyaux de l’industrie hongroise.
    Depuis plusieurs années, on se demande où va la Hongrie.
La dérive autoritaire s'approfondit, la constitution ayant été et étant souvent remaniée au profit du pouvoir.
La nouvelle victoire de Orban ne va pas la ralentir
     Les contre-pouvoirs sont  verrouillés  et la complicité  avec l'extrême droite renforce la tendance.
Sous la bienveillance du régime, le parti d'extrême droite Jobbik,  nostalgique de la Grande Hongrie, "critique aussi bien la corruption politique que les intérêts sionistes, les dérives des banques, l’accaparements des terres, les «déviants homosexuels», les «criminels tsiganes», plaide pour un référendum sur la sortie de l’UE et la réinstauration de la peine de mort, est un parti que sous-tend un ensemble de valeurs et d’objets «totems». Son succès est indissociable de ses composantes «communautaires», alternatives rassurantes au chaos qui règne actuellement dans la politique hongroise..."
      Le journalisme hongrois est en péril.
 La justice est sous contrôle.
       Les Roms sont discriminés.
Malgré une certaine embellie économique, le niveau moyen de salaire reste faible, 20 % de la population côtoyant la pauvreté.
     Le moins disant salarial et fiscal devient la règle, aux dépens des pays  voisins.
   La Hongrie, , membre de l'UE depuis 2004, inquiète modérément Bruxelles, malgré un bras de fer périodique.
  "..L’Europe peut toujours pousser des cris d’orfraie devant la disparition de la démocratie ou saluer avec un air pincé les « réussites » économiques de la Hongrie. Les entreprises européennes votent avec leurs pieds, elles contribuent à cette course au moins-disant fiscal et social qui s’accompagne inexorablement de la disparition de la démocratie.."
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Relayé par Agoravox
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lundi 14 avril 2014

Re-territorialisons?

   Questions sur un (vieux) projet.
                            Découpage et charcutage sont les deux mamelles de la France.
                                                                   On prend les ciseaux, pour un nouveau découpage.
                                          Découpage ou charcutage ?
                                                                    On revient aux vieilles recettes...sans grande originalité.
    Technocrates, à vos crayons! On redessine la France....
             Madame Labranchée s'est collée au mécano territorial.
                        Les  départements, héritages de la Révolution Française passeraient-ils à la trappe?  Combien de services importants de proximité disparaîtraient, surtout si on fait fondre les régions? La proximité citoyenne avec les pouvoirs et les services territoriaux n'y gagnerait rien.
      Combien de régions? 8? 15? 22?.. Pourquoi pas 12 ou 9? L'arbitraire étatique et les querelles de barons vont-ils faire la décision, d'autant plus qu'au plus haut sommet, les argument semblent bien faibles.    "Il n'y a pas de raison que (ce nombre) soit le même dans quelques années", a indiqué François Hollande. C'est tout?
         Pourquoi ne pas revenir à la plus grande simplicité: 2 mégarégions: revenir à l'antique distinction ethno-linguitique: les pays d'Oc et d'Oil...(lol!)
          Des économies? Vraiment?
    La réforme territoriale ne rapportera rien (dans le meilleur des scénarios)
  "Les régions ne pèsent que 2% de la dépense publique, explique à FTVi Claude Gewerc, président PS de la région Picardie. "Où sont les marges de manœuvre économique? Si c'est là que François Hollande veut faire des économies, il s'est trompé..."
      ".... Il y a quasi consensus pour considérer que la réduction du nombre de régions n'aurait guère d'impacts ni en termes d'économies budgétaires, ni en termes d'efficacité de l'action publique..."
     Il y a trop d'idées reçues sur la décentralisation.
Arrive-t-on à un degré 0 de la  géographie?
                La question (des régions)n’est pas nouvelle, la réponse non plus : Pierre-Joseph Proudhon proposait 12 provinces (1846), Auguste Comte 17 intendances (1854), Frédéric Le Play 13 provinces (1864), Ferdinand Lepelletier 27 provinces (1896), Pierre Foncin 32 régions (1898), si on s’en tient au seul XIXe siècle…
Se focaliser sur le nombre est malheureusement un moyen d’esquiver la problématique de fond : des régions pourquoi faire ?...
    La régionalisation en France s’oriente désormais du haut vers le bas. Elle devient de plus en plus l’affaire de l’État central passant d’une logique jacobine à une logique girondine. Celle-ci est formalisée par le régime de Pétain puis consacrée par le fédéralisme européen et le principe de subsidiarité, social-chrétien puis social-démocrate, triomphant après la Seconde guerre mondiale.
De la création de la Fédération Régionaliste Française (F.R.F.) en 1900 jusqu’à l’adoption des 21 régions en 1955, on recense des dizaines de projets de régionalisation, dont on peut extraire les plus emblématiques. La proposition de loi déposée par le député Jean Hennessy le 29 avril 1915 s’inspire des idées du géographe Vidal de la Blache, également membre de la F.R.F. Elle prône 17 régions organisées autour de grandes villes (les futures « métropoles »). Alors ministre, le député auvergnat Étienne Clémentel instaure en 1919 dix-sept « groupements d’intérêts régionaux » organisés d’après le territoire des chambres de commerce.
              Vichy  invente 19 régions.         Sous le régime de Pétain, la loi du 4 avril 1941 institutionnalise pour la première fois des régions en France, soit dix-neuf régions-provinces dirigés par des préfets régionaux et des chambres régionales cooptés. À trois exceptions près (l’Auxerrois, l’Yssingelais, le Viganais) et contrairement à la quasi-totalité des projets précédents, le découpage régional ne touche pas les départements. Il les regroupe en effet, un procédé que l’on retrouve jusqu’à nos jours.
Sa logique prend en compte les fonctions économiques, mais aussi la dimension culturelle de concert avec les mouvements régionalistes (Bretagne, Corse, Occitanie et Provence notamment) et la réactivation du folklore. Avec la circulaire Ripert (octobre 1940) et l’arrêté Carcopino (décembre 1941), l'Etat français autorise pour la première fois à l’école des « cours de langue dialectale ».
Le découpage régional du régime de Pétain applique des idées remontant à Charles Maurras ou à Maurice Barrès, lequel est l’inventeur du terme « régionalisme » en 1899, et notamment véhiculées par la F.R.F. dont la figure emblématique, Jean Charles-Brun (1870-1946), devient membre du Conseil national sous Vichy....
   _______________________  La donne change depuis le krach de l’économie financière en 2008. Les banques nationales, européennes et internationales flouées par leur spéculation financière réclament le paiement de leur monumentale ardoise auprès des États, donc des contribuables-citoyens. Les grandes infrastructures utiles au capital étant désormais réalisées, il faut désormais « faire-des-économies » et « rembourser-la-dette ». Pour l’État, le moyen le plus simple est de couper dans les budgets des services publics et de taper dans le mille-feuille politico-administratif : les départements et les régions en font logiquement les frais. C’est le seul sens que comporte l’actuel projet du gouvernement Valls, le seul.
      Foin d’imagination, fichtre d’adapter les collectivités locales et régionales aux bassins de vie et d’emploi, au diable un redécoupage des départements, bref adieu l’innovation. Non, le plus simple pour la technobureaucratie soutenue par des politiques en panne d’inspiration, c’est de jouer à nouveau au mécano territorial : on ajoute des régions les unes aux autres pour faire de grandes institutions, on les fait passer de 22 à 11. Autrement dit, on divise par deux, comme une poire. C’est le degré zéro de la géographie..."
     La faisabilité d'un tel projet est semée d'obstacles politiques et économiques.
L'histoire le montre. On l'a vu à propos de l'Alsace.
  Si une unité bretonne semble facile à constituer, d'autres fusions sont problématiques. Certaines parties du territoire n'ont pas vocation à être rattachées à telle région ou à telle autre: La Picardie, par exemple, va-t-elle vallser?
                             On peut se demander si cette réforme lourde, qui rapportera si peu et qui pourra coûter cher dans sa mise en place, n'est pas actuellement une diversion pour ne pas effectuer d'autres réformes de fond plus importantes et plus urgentes. La réforme fiscale, qui pourrait rapporter beaucoup, attend toujours...Et ces 50 ou 60 milliards d'évasion fiscale qui manquent au Trésor chaque année, faute de mesures courageuses et de moyens conséquents?
   Pour ne pas parler de divers gaspillages et argent prêté sans contre-partie à des entreprises qui se contentent d'engranger les effets d'aubaine.
     Certes, le train de vie de certains départements et régions pourrait facilement  être réduit (dépenses en communication et de prestige, investissements discutables de baronnies locales ...), leurs missions mieux définies, mais pourquoi aujourd'hui remettre en chantier un système qui ne marche pas si mal, qui coûterait cher en temps et en argent à modifier, qui va ouvrir des débats sans fin, alors qu'il y a d'autres urgences.
       On ne change pas un système qui ne marche pas si mal.
Et puis notre histoire propre ne peut se comparer à celle d'autres pays, comme l'Allemagne, dont les Land, très divers et parfois très petits, s'enracinent dans l' histoire d'un pays il y a peu encore non unifié,morcelé (royaumes de Bavière, de Saxe, etc...jusqu'en 1870) et remodelé après 1945 par les Alliès.
     On peut soupçonner l'Etat de vouloir mieux répartir l'impôt en transférant aux nouvelles régions un pouvoir plus grand sur ce point. On peut y voir aussi l'influence de Bruxelles, qui pousse à la régionalisation, pour affaiblir les pouvoirs centraux, les Etats, que J.Monnet déjà considérait comme les obstacles à la construction de son Europe rêvée, politiquement fédérée,  qui ne semble plus qu'un mirage...
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- Réforme territoriale: une dangereuse improvisation vouée à l'échec?
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-Relayé par Agoravox 
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dimanche 13 avril 2014

Purge grecque

 Heu-reux!   Les Grecs...
                                  D'ailleurs, ils sont sur la bonne voie, confirme Schaüble.
             Si  c'est lui qui le dit...
Le docteur Merkel, après Barroso, au nom de la BCE et d'une troïka qui se fait discrète,  est allée en personne au chevet du grand malade. Démarche pleine de sollicitude, qui va droit au coeur de l'immense cohorte des sans logis, des ventres creux, des enfants sans soins...
               ευχαριστώ πολύ! Danke schön!
     Son diagnostic est encourageant. Le pronostic vital n'est plus engagé.
C'est rassurant pour ce Land bancaire héllène.
           Sa funeste  courageuse visite à Athènes l'a confirmé:
 La Grèce est sur la bonne voie, on peut parler de résurrection.
         Comme dans le nouveau livre de la jungle:         Confiance!...         Confiance!..
Mais le traitement n'est pas terminé, encore un petit effort!
   Juste un mauvais moment à passer.
        Une bonne purge (la der des der, comme d'habitude) remettra le moribond sur pied..
  Le médecin de Molière n'aurait pas dit mieux...
Miracle chez les Héllènes!
 _______________________ Sauf que ... les retraités subissent une nouvelle dose d'austérité.
                         Les privatisations s’accélèrent.
                         Les gagnants ne sont pas ceux qu'on croit...
"... Ce que certains appellent le « triomphal retour de la Grèce » sur les marchés est d’abord un cadeau fait à la finance qui ne pourrait envisager aussi facilement une telle efficacité dans la cadre d’un système très classique de prêts aux entreprises. Les prétendus investisseurs n’ont évidemment rien à voir avec le goût du risque sur les marchés économiques.
Les entrepreneurs politiques sont aussi les gagnants de ce qui peut être considéré  comme une réelle opération de communication au bénéfice de l’organisation de Bruxelles et du pouvoir grec. La Commission se voit confirmée dans ses activités à un moment où les risques électoraux du mois de mai ne sont pas négligeables. De la même façon les entrepreneurs politiques au pouvoir à Athènes peuvent mettre en avant ce qui peut apparaitre comme un réel succès. Organisation de Bruxelles et pouvoir grec coopèrent pour mieux affronter l’avenir. Gagner du temps reste le mot d’ordre de la gestion de la grande crise.

       A l’inverse l’opération est fort couteuse pour les salariés , consommateurs ou retraités grecs, des groupes pour lesquels la pression sociale/fiscale ne pourra que se renforcer.

Tout d’abord conforter l’euro en Grèce, c’est-à-dire laisser entre  les mains de pauvres une monnaie de réserve à cours élevé, c’est continuer à désindustrialiser la Grèce sauf à en faire une petite chine avec des salaires chinois, ce qui semble ici et là émerger.

      Mais surtout le retour du financement public par les marchés doit être supporté par de nouvelles charges : comment servir un taux de 4,95% sur de la dette nouvelle avec un taux de croissance qui restera proche de 0,6% ? Ajoutons que ce taux de l’intérêt doit être « complété » par une déflation qui atteint maintenant le rythme annuel de 1,3% l’an. C’est dire qu’en valeur, la croissance grecque restera négative en 2014.

Le gâteau diminuant et les prélèvements financiers augmentant, c’est bien le citoyen grec qui sera amené à régler la note de ce miracle des marchés."
         Bref, la braderie continue...
                                            Mais à part ça, madame la Chancellière, tout va très bien...♪♫♪
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Relayé par Agoravox
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samedi 12 avril 2014

Au fil du net

*  Allemagne: salaire minimum, enfin! Oui, mais de dilettante... 
      Le recul des salaires allemands relance la question sur la déflation


Ça coule de source...

*  Manuel Valls, le plus libéral des socialistes

*  Mentir ou ne pas mentir?
      Faut voir....


*  De la modestie du train de vie de certains présidents...Pépé, un président normal.

Etats-Unis: Retour sur les abus des banques dans le secteur immobilier et les expulsions illégales de logement
              L’administration de George W. Bush avait fait de la « société de propriétaires » un thème central de son discours politique : « Nous sommes en train de créer une société de propriétaires dans ce pays, dans laquelle toujours plus d’Américains auront la possibilité d’ouvrir la porte de l’endroit où ils vivent, et diront : ’Bienvenue dans ma maison’, ’Bienvenue dans ce que je possède’. »
Super Manu s'expose...

*  Pourquoi les pauvres votent à droite ?


*  Où trouver 60 milliards? ....ICI !
    Se donner les moyens de contrôler l'évasion fiscale
         Qui disait: "Mon ennemie, c'est la finance..!"
              C'était il y a longtemps....

*  Toyotisme revisité 
      Halte à la robolution?  C'est rassurant...

*  La puissance de feu du lobby financier en Europe
     L’industrie financière dépense plus de 120 millions d’euros par an dans ses activités de lobbying à Bruxelles. Elle emploie 1 700 lobbyistes, soit quatre fois plus que les fonctionnaires européens travaillant sur les questions financières. En tout, 700 entreprises et associations travaillent ensemble pour mener à bien ce lobbying. C’est sept fois plus que toutes les ONG et syndicats présents à Bruxelles...
          Voici les conclusions chocs d’un rapport publié aujourd’hui et intitulé « La puissance de feu du lobby financier », publié par l’ONG Corporate Europe Observatory et deux organisations syndicales autrichiennes. La réforme des institutions et des règles financières « s’est révélée difficile » en Europe, rappelle Kenneth Haar, membre de Corporate Europe observatory, « et ces chiffres constituent une importante partie de l’explication ».

* La réforme territoriale ne rapportera rien (dans le meilleur des scénarios)
            Le degré 0 de la géographie
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Photos de la semaine
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vendredi 11 avril 2014

François l'oxymore

Le nouveau (social)-libéralisme est arrivé
                                                                   L'étiquette, défraîchie, est restée là, comme par inadvertance, rue de Solférino.
    Le produit, lui, subit une mutation de fond, entamée depuis quelques décennies, par glissements et renoncements successifs, surtout depuis les années 83.  La rose s'est fanée.
         Mais la révolution hollandaise a eu lieu. Virage? pas vraiment.
Le locataire de l'Elysée est devenu un excellent passeur du libéralisme.
     L'offre!l'offre!  c'est maintenant la loi et les prophètes...
Certains attendaient Roosevelt. Ce fut plutôt Schröder. 
Hayek plutôt que Keynes
      Le hollandisme serait-il devenu une variante de droite du blairisme, lui-même enfant du thatcherisme, fervente de l'école de Chicago?
    Comme dit P.Marlière,  "Hollande partage avec Tony Blair la même conception du monde dans lequel les classes ont disparu (« We’re all middle class now ! »). Dans cet univers apaisé, les luttes de classes n’ont donc plus lieu d’être. La gauche et la droite sont devenues des notions désuètes puisque les représentants des deux camps s’entendent pour mener les mêmes politiques. Sur la planète des bisounours politiques, Hollande croit jouer dans la cours des Grands : Angela Merkel, Barak Obama ou le monde du business.
Blair cultivait un atavisme étatsunien qui nous valut une guerre d’Irak fabriquée de toutes pièces. Hollande nous offre « l’Europe, l’Europe, l’Europe ! ». Chez Hollande, l’Europe n’est jamais celle des peuples, de la culture ou de la solidarité. C’est l’Europe des élites, des possédants, des marchés et des entreprises.  Il ne reculera pas, n’en démordra pas : l’Europe des dominants est son unique projet. François Mitterrand l’avait rejointe après avoir tourné le dos à la social-démocratie de gauche au moment du tournant de la rigueur.  Hollande l’avait déjà adoptée avant d’entrer à l’Élysée. Le retour en Hollandie de Jean-Pierre Jouyet, ami intime, ex-ministre sarkozyste et autre cabri européen, corrobore mon développement. En nommant Jouyet secrétaire général de l’Élysée, Hollande réaffirme la ligne droitière décomplexée inaugurée lors de la conférence de presse de janvier dernier (*)
Cessons les médiocres débats sémantiques : François Hollande n’est ni un socialiste, ni un social-démocrate. Il ne se rattache pas non plus à la tradition sociale-libérale. Hollande est un centriste qui se positionne dans le sens du vent néolibéral. C’est ici que réside la nature historiquement révolutionnaire du hollandisme : il est fondamentalement hostile aux valeurs et aux politiques de la gauche..."
      Voilà qui est dit.
On peut chipoter sur les étiquettes, mais toujours est-il que de plus en plus de socialistes désertent ou, comme élus, lancent des alertes.
    En tous cas, l'ancien pari d'E.Todd semble bien compromis. Il s'est planté.
Mais il s'est repenti.          Pour lui, c'est la finance qui a gagné.
              Bon élève d'une UE encore barrosiste, le scooteriste élyséen regarde vers Angela, pourtant vivement critiquée, et, faute de pouvoir flexibiliser un euro trop fort (sauf pour Berlin), il ne peut que jouer sur la réduction des dépenses sociales et salariales, rétrécir la France...pour exporter. Mais quoi?
       Pourtant le socialiste allemand Martin Schulz affirme, comme Montebourg, que la politique d'austérité était une erreur
Même le FMI critique ce qu'elle a adoré. Pas de chance...
      La politique néolibérale sera tout de même confirmée:
"... Un effet d’aubaine pour les entreprises qui vont empocher les 30 milliards d’euros sans être astreintes à de véritables contreparties ; effets récessifs sur une économie anémiée d’un plan violent d’austérité : comme la politique économique et sociale de Manuel Valls n’a pas le charme de la nouveauté et n’est que la mise en œuvre d’une stratégie ancienne arrêtée à l’Élysée, les mêmes controverses vont reprendre..."
    Le Figaro s'en réjouit.  
                                                    Paul Krugman n'en revient pas. 
    Certains se prennent à rêver...
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(*)  Jean-Pierre Jouyet est l’un de ces oligarques qui ont longtemps fait carrière sous la gauche, et qui ont brusquement changé de conviction quand les vents ont tourné, pour devenir subrepticement sarkoziste. Après l’alternance de 2007, on a vu Jouyet entrer, sans le moindre scrupule, au sein du gouvernement de François Fillon, en qualité de secrétaire d’Etat aux affaires européennes, et courir micros et caméras pour chanter les louanges de Nicolas Sarkozy et de la politique conduite par lui.
Et le voilà, de nouveau, comme les vents ont encore tourné, faire mouvement contraire, en 2012, pour continuer sa belle carrière sous le quinquennat de son ami François Hollande.
  _____  Vers une monarchie de Jouyet?

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jeudi 10 avril 2014

Monde macdonaldisé

      Un mal qui répand la rondeur... et l'uniformité
                                                                             La McDonaldisation poursuit son expansion programmée et  sa domination (presque ) sans partage, dans la fasfoodisation du monde.
 D'Orlando à Stockholm, de Buenos Aires à Manille.
         La voilà maintenant qui a franchi la Grande Muraille, où s'arrêtaient les Barbares, à la conquête de la Chine (même si là-bas le célèbre Big Mac de McDonald coûte quatre fois plus cher qu'un bol de nouilles.)
        La  Nefast-food gagne du terrain chaque jour, bouleversant les habitudes alimentaires locales, suivant la voie tracée par la mondialisation galopante, l'américanisation des affaires, des moeurs comme des goûts, brisant les résistances par sa modernité provocante, favorisant une consommation effrénée de bidoche et un avenir en XXL...
     Qu'est-ce qui ressemble plus à un Mc Do? Un autre Mc Do...
Même forme, mêmes produits, même composition (à quelques variantes locales près). Cela va jusqu'au calibrage des frites.
La répétition planétaire d'un même truc-à-manger. Vite.
   Standardisation, taylorisation de la production, homogénéisation, rapidité....ça se passe comme ça chez McD!  Comme ça aussi...
Produit qui ne pouvait venir que d'un pays sans histoire culinaire, où la gastronomie était inconnue, où la "fordisation" du travail comme des comportements poussaient à la vitesse, à l'efficacité, à la production de masse.
    Phénomène mimétique qui touche toute production aussi bien matérielle que culturelle (les jeux, les feuilletons télévisés...), modifie le goût, les modèles de vie, le sens esthétique...la vision du monde.
       La fast-food nation a conquis les papilles et les esprits. So fun, la bouffe-en-kit!
Le dé-goût s'installe sans en avoir l'air, dès l'enfance, par mimétisme inconscient de l'american way of life, même si certains font de la résistance à la junkfood
       C'est un grand agrément que la diversité.
       Nous sommes bien comme nous sommes.
       Donnez le même esprit aux hommes,
       Vous ôtez tout le sel de la société ;
       L'ennui naquit un jour de l'uniformité
.(  La Motte-Houdar)


                   Selon Wikipédia, « McDonaldisation » est un terme employé par le sociologue américain George Ritzer dans son livre McDonaldization of Society (1991) pour désigner la prise d'une société des caractéristiques d'un restaurant rapide... Ritzer voit la restauration rapide comme devenu le paradigme de représentation contemporaine.
Alternativement, la « McDonaldisation » peut se rapporter au remplacement des restaurants traditionnels par des restaurants McDonald's.
 Ritzer détermine cinq composants principaux de la « McDonaldisation » :
            1)Efficience: trouver la méthode optimale pour accomplir une tâche (organisation scientifique du travail) ___2)Quantification: l''objectif doit être quantifiable (par exemple en termes de chiffre d'affaires) plutôt que subjectif ____    3)Contrôle: des employés « normalisés », et remplacement des employés par des technologies non-humaines _____4)Culture: dans le processus de standardisation, une hybridation culturelle se produit. Quand McDonald's s'installe dans un nouveau pays, les habitudes des consommateurs sont standardisées et, commençant par la chaine alimentaire, les cultures locales sont occidentalisées. Avec ces cinq processus, une stratégie apparemment raisonnable selon un point de vue peut mener à des résultats nocifs ou irrationnels. Ainsi, le processus de McDonaldisation peut être récapitulé comme suit : « Les principes du restaurant rapide parviennent à dominer de plus en plus de secteurs de la société américaine aussi bien que du reste du monde. »
      On peut voir la  McDonaldisation comme l'essence même du capitalisme
                     " Le processus d’américanisation défini par Georges Ritzer comme « la diffusion des idées, des coutumes, des habitudes sociales, de l’industrie et du capital américains dans le monde » voit dans la McDonaldisation son exemple le plus significatif. Pour le sociologue étatsunien, le principe du fast-food est amené à dominer des secteurs de plus en plus larges de la société, aux États-Unis et dans le reste du monde. C’est donc un processus profond et de grande envergure rendu possible par la reproductibilité des principes d’efficacité, de calculabilité, de prédictibilité et de contrôle. En ce sens, les machines tendent de plus en plus à remplacer l’être humain, et quand ce n’est pas possible, c’est l’homme lui-même, piégé par sa routine, qui peut devenir une machine. Cette métamorphose incarne l’essence du capitalisme : le passage du stade d’être vivant à celui de producteur, de consommateur et de marchandise. La déshumanisation signe, entre autres choses, la rupture définitive avec la planète, vue par les multinationales comme un énorme territoire à piller en vue d’accroître leurs propres richesses. L’équilibre terrestre, cette subtile et fragile harmonie, est ainsi régulièrement mis à mal par les intérêts financiers de quelques sociétés. La variété cède alors le pas à la globalisation, qui consiste à rendre les choses toujours plus égales à l’échelle mondiale...
     La macdonaldisation est un impérialisme, soft mais efficace, une entreprise à dé-goûter, une machine à désapprendre ce qui est bon, varié, diversifié, sain...
  Le nivellement par le bas, le médiocre, continue...
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