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mercredi 17 décembre 2014

Laïcité: toujours un combat

          Comme toutes les valeurs, toujours imparfaites et instables, la laïcité est loin d'être solidement établie et universelle,  même si on reste dans le cadre des sociétés occidentales comparables. Un valeur qui n'a pas une si longue histoire et qui tarde à s'imposer, même en Europe.
               Cela semble difficile à croire, mais être athée aux USA n'est pas facile à vivre et peut apporter bien des désagréments. Cela peut même compromettre une élection. Les athées là-bas essaient de faire prévaloir leur point de vue, mais avec beaucoup de difficultés, surtout dans certains Etats. 
      En Caroline du Nord, dont la Constitution oblige les gens à croire en Dieu s’ils veulent se présenter aux élections ou accéder à une haute charge administrative...Aux Etats-Unis, le pire n’est pas d’être un fanatique religieux. Non, le pire est de n’avoir aucune religion, ou plutôt, de ne croire en aucun Dieu.... La Pennsylvanie exige : «  Nul ne peut être empêché d’accéder à un poste public à cause de sa religion – aussi longtemps qu’il croit en Dieu, au paradis et à l’enfer."
        Pourtant d'illustres Américains se sont exprimés assez nettement sur ce sujet:
* G.Washington disait:  "Tous possèdent également la liberté de conscience et les protections de la citoyenneté. Le gouvernement des États-Unis n’apporte aucun soutien au sectarisme, ni aucune assistance à la persécution, et requiert seulement que tous ceux vivant sous sa protection se conduisent en bons citoyens […] Les croyances religieuses d’un homme ne le priveront pas de la protection des lois, ni du droit d’obtenir et d’exercer les plus hautes fonctions publiques existantes aux États-Unis."
* James Madison: «  Le gouvernement n’a pas l’ombre d’un droit de se mêler de religion. Sa plus petite interférence serait une usurpation flagrante. »
*  John Adams: « Le gouvernement des États-Unis n’est en aucune manière fondé sur la religion chrétienne ; il n’a aucune inimitié envers la loi, la religion ou la tranquillité des musulmans. »
* Thomas Paine:  « De toutes les tyrannies qui frappent l’humanité, la pire est la tyrannie en matière de religion."
               Par delà les déclarations officielles parfois ambiguës, dans les faits, le poids de la religion et la référence à la divinité sont omniprésentes et parfois pesantes, même au niveau officiel: lors de son investiture, le nouveau Président prête serment sur la Bible, beaucoup de réunions, même de haut niveau, commencent souvent par une prière, sur le billet d'un dollar, on lit: in God we trust, etc...
   Bref, le Siècle des Lumières et la Révolution ne sont pas passés par le Nouveau Monde et la séparation de l'Eglise et de l'Etat n'a jamais été clairement explicitée.
       Tout porte encore la marque de la religiosité des Pères fondateurs et de la multitude des courants religieux issus du protestantisme, plus ou moins militants. L'évangélisme, parfois de combat, est lié profondément au politique, aux partis les plus conservateurs, surtout dans le Sud. On l'a vu surtout sous l'ère de Bush II, avec le retour de l'idée de croisade.
     Dans le rêve américain, l'idée de destinée manifeste est toujours bien présente, même si elle a pris quelques coups..
    L' héritage religieux est tellement prégnant que, à l'issue de la Première Guerre mondiale, le président Wilson affirmait : « L'Amérique est la seule nation idéale dans le monde [...]. L'Amérique a eu l'infini privilège de respecter sa destinée et de sauver le monde [...]. Nous sommes venus pour racheter le monde en lui donnant liberté et justice."   Nabil Shaas, ancien ministre des affaires étrangères rapportait : "le Président Bush nous a dit à tous : "Je suis investi d’une mission par Dieu"
  La tolérance religieuse n'est donc pas ancrée dans la société  américaine, surtout dans certains Etats.
            Chez nous, la laïcité n'est pas exempte de malentendus.
Même sans évoquer les régulières offensives sectaires, chez nous ou à Bruxelles. On l'a vu naguère quand est apparue la notion étrange de laïcité positive.
   La laïcité n'est ni positive, ni négative. Elle est. Fondée sur quelques principes simples.
       Mais elle va mal comme le rappelle H. Pena-Ruiz, ancien membre de la Commission Stasi sur l’application du principe de laïcité dans la République:
      "La laïcité va mal. Naguère, la droite au pouvoir la malmenait par la bouche de Monsieur Sarkozy. Aujourd’hui certains élus de gauche ne la traitent pas mieux. Tout se passe comme si les vrais ennemis de la laïcité et ses faux amis semblaient d’accord pour l’encenser en principe et la violer en pratique...
    D’abord un vocabulaire polémique brouille les choses à loisir. Il est trop facile, par exemple, d’inventer une opposition artificielle entre la laïcité dite “ouverte” et la laïcité dite “de combat”. La première expression est usuelle chez les adversaires de la laïcité qui insinuent ainsi que la laïcité tout court serait fermée. Une calomnie travestie en signe d’ouverture. La seconde est fréquente chez ceux qui par électoralisme refusent de défendre la laïcité et en édulcorent le sens. Une trahison déguisée en réalisme. Un tel vocabulaire est d'ailleurs absurde. Parle-t-on de la « liberté ouverte » ou des « droits humains de combat » ? Bref, on adjective la laïcité soit parce qu’on en rejette les exigences soit parce qu’on manque de courage politique pour les faire valoir.
     Les  vrais ennemis de la laïcité rêvent de rétablir les privilèges publics des religions: c'est ce qu'ils appellent “laïcité ouverte”. Ils parlent de “liberté religieuse” plus que de liberté de conscience. Faudra-t-il parler aussi de “liberté athée”? Ses faux amis répugnent à la défendre par peur de perdre des voix et inventent l'expression polémique “laïcité de combat” pour qualifier une telle défense. C’est ce qui ouvre tout grand un chemin à une contrefaçon de laïcité par la droite extrême. Celle-ci feint de défendre la laïcité alors qu’elle la caricature en la tournant contre un groupe particulier de citoyennes et de citoyens. Ce qui est alors en jeu, c’est une conception  discriminatoire travestie en laïcité. Tout le contraire de celle-ci.
     Un premier exemple d’attaque contre la laïcité par la droite puis de refus de la défendre par la gauche au pouvoir. Comme on sait, la loi Carle votée sous la présidence de Monsieur Sarkozy met à la charge des communes la scolarisation d’enfants dans des écoles privées de communes voisines. Quand les laïques contestent cette loi et en demandent l’abrogation, les vrais ennemis et les faux amis de la laïcité, tout uniment, les accusent de vouloir rallumer la guerre scolaire ! Une accusation ridicule qui dissimule mal la volonté de faire entériner une violation de la laïcité. Aujourd’hui, que fait le gouvernement dit socialiste contre cet héritage de l’ère antérieure qui renforce les privilèges des écoles privées religieuses, affranchies de surcroît de l’obligation d’appliquer la réforme des rythmes scolaires ? Rien. C’est triste. Pire. Monsieur Peillon, précédent ministre de l’Education Nationale, a rédigé une charte de la laïcité. Mais il a étendu le financement public des activités périscolaires aux écoles privées, alors que la Loi Debré ne le prévoyait que pour les disciplines d'enseignement. Comprenne qui pourra...
... A Paris, tout en s’affirmant fidèle à la laïcité, la mairie continue à subventionner des crèches confessionnelles et des fêtes religieuses comme celle qui a été organisée l’été dernier pour le ramadan. Ainsi des contribuables athées ou agnostiques sont obligés de subventionner à hauteur de 70 000 euros une fête religieuse. A quand une grande fête de l’humanisme athée financée sur fonds publics, à Paris et ailleurs ? Invoquer la culture, en l'occurrence, est peu rigoureux et néfaste. Confondre la culture arabe et le culte musulman c'est offrir un cadeau inespéré aux extrêmistes religieux qui persécutent les arabes athées, accusés de “trahir leur culture..
   Dans le Limousin, on a financé sur fonds publics des processions religieuses catholiques, en présentant  ces dernières comme des « manifestations culturelles ». Heureusement, dans ce dernier cas, les tribunaux ont condamné ce subterfuge....
 Quant au récent voyage officiel à Rome du Premier Ministre de la République, aux frais de l’Etat, il enfreint aussi la laïcité. Lorsque François Fillon s'était rendu à Rome en 2011 pour y assister à la béatification de Jean Paul II, le Parti socialiste avait à juste titre protesté, au nom de la laïcité. Quand trois ans trois ans plus tard Manuel Valls s'y rend pour sa canonisation, le PS approuve. Comprenne qui pourra! On marche au pas sur les principes. On ne peut justifier la chose au nom des relations entre Etats. Manuel Valls n’a rien négocié à Rome. Il ne s’y trouvait pas pour évoquer des problèmes diplomatiques. Des cérémonies de canonisation n’ont de sens que religieux. Entendons-nous. Si Manuel Valls le voulait, il avait tout à fait le droit d’assister à un tel événement, mais à titre privé et sur ses deniers propres...
  Le pape est venu haranguer le parlement de Strasbourg. Pourquoi un tel privilège conçu par Martin Schulz ? A quand une invitation du même type à un représentant de la Franc-Maçonnerie ou de la Libre-Pensée ? En fait, il y a erreur de destination. Un parlement démocratique n'est pas un lieu de prêche, ni de propagande athée. Quant aux racines chrétiennes de l’Europe, elles relèvent d'une conception très partisane de l'histoire. Que fait-on des racines que sont l’humanisme antique, la médiation arabe qui en a sauvé l'héritage, le rationalisme des Lumières, la pensée sociale du dix-neuvième siècle, les droits humains conquis souvent contre l’Eglise ou malgré elle? Et qui les représente? Le souci de l’humain, au demeurant, est venu bien tardivement à l’Eglise institutionnelle, qui n’a pas répugné à user des deux glaives chers à Bernard de Clairvaux, canonisé par l'Eglise, ni à lancer l’Inquisition contre les hérétiques prétendus, les juifs ou les musulmans mal convertis, les athées ou les francs-maçons..."
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- Le régime canadien désire protéger les religions
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mardi 16 décembre 2014

Médecine à trois vitesses ?

 Où va la Sécu?
                    Petit à petit, le paysage de la santé change.
       On se demande où va la sécu. 
Contrairement à la Matmut, elle n'assure plus. Ou de moins en moins.
   Les complémentaires santé ne jouent plus le rôle qu'elles devraient jouer.
Sont-elles destinées à tomber toutes dans l'escarcelle de compagnies privées, qui voient d'un mauvais oeil tout ce qui repose sur la solidarité et les sommes immenses qui lui échappent. Le géant Bébéar, notamment, veille. Un gros marché potentiel.
    Déjà la précarisation et l'appauvrissement d'une partie grandissante de la population lui rend l'accès à certains soins impossible ou problématique. Beaucoup ne peuvent payer une mutuelle. Les sans-dents dont parlait quelqu'un, commencent à devenir visibles. Mais il y a les détériorations de santé qui ne se voient pas...
    Les mutuelles remboursent de moins en moins bien ou/et augmentent leurs cotisations. De ce fait,
         Le nombre des surcomplémentaires santé augmentent.
    "...  Selon la loi d’un marché hyper concurrentiel, les complémentaires santé se livrent une féroce bataille pour nous vendre un produit d’un genre nouveau, un brin monstrueux : une « surcomplémentaire ». Un contrat complémentaire à notre contrat complémentaire à l’assurance maladie. De quoi renforcer certaines garanties en fonction des besoins : dépassements d’honoraires extravagants de médecins spécialistes, orthodontie et couronnes dentaires en or, lunettes de luxe. Notre système de santé déjà à deux vitesses, l’assurance maladie obligatoire et complémentaire, serait-il en train de se doter d’une troisième ?
     Les trois familles de complémentaires santé ne sont pas d’accord entre elles. Côté assureurs, c’est très clair : « Ceux qui en auront les moyens prendront une surcomplémentaire. Les autres auront à leur charge une partie de leurs dépenses de santé », explique Véronique Cazals, conseillère du président de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), en charge de la protection sociale. Les institutions de prévoyance, paritaires et très présentes dans les entreprises, sont également formelles : « On observe dans les récents sondages une demande de surcomplémentaire », selon Évelyne Guillet, directrice santé du Centre technique des institutions de prévoyance (Ctip). Christian Saout, le secrétaire général adjoint délégué (et ancien président) du Ciss, le Collectif des associations de patients, en est lui aussi tout à fait sûr : « On est en train de créer un appel d’air pour ces produits. »..
     Bien sûr, 45 euros reste bien insuffisant pour être reçu en consultation privée par quelques « médecins stars » : au hasard, le cancérologue David Khayat, 260 euros ; l’urologue Thierry Flam, 150 euros ; le gynécologue René Frydman, 100 euros en moyenne, etc. Mais plus grave, les médecins libéraux spécialistes qui ne pratiquent pas de dépassements d’honoraires sont en voie de disparition à Paris. Et il suffit de consulter le site de l’assurance maladie, qui renseigne sur les tarifs des médecins, pour constater qu’il est aussi difficile de trouver un gynécologue sans dépassements d’honoraires en Lozère, ou un chirurgien dans la Loire.
    « Dans les grandes villes, on a encore le choix entre des médecins aux tarifs différents. Mais il y a des déserts médicaux de spécialistes où presque tous les chirurgiens, les gynécologues ou les pédiatres pratiquent des dépassements d’honoraires », explique Christian Saout. Et cela ne va pas s’arranger, car la grande majorité des jeunes médecins spécialistes s’installent en secteur 2 : 94 % des gynécologues de moins de 40 ans pratiquent des dépassements d’honoraires, 98 % des chirurgiens, 93 % des ophtalmologues, etc. Quant à l’optique, la plupart des Français n’ont qu’à se promener dans la plus petite ville, pour constater que deux ou trois enseignes se disputent le chaland dans la rue principale. Le prix des lunettes en France, 50 % plus chères que dans le reste de l’Europe, finance en réalité un réseau de distribution obèse.
      Ces tarifs déraisonnables, qui ont échappé au contrôle de l’assurance maladie, et à toute régulation, ne cessent de renchérir le coût des contrats complémentaires et les rendent toujours moins accessibles aux jeunes, aux retraités, aux précaires, aux chômeurs, qui ne sont pas couverts par un contrat d’entreprise, aidés fiscalement, et pris en charge en partie par l’employeur. Pour Étienne Caniard, le plus inquiétant dans cette affaire est le recul historique de la couverture complémentaire : « Entre 2010 et 2012, pour la première fois depuis les années 1970, 500 000 personnes ont renoncé à leur contrat santé. » Selon l’Institut de recherches et de documentation en économie de la santé (Irdes), 5 % des Français n’ont pas de complémentaire en 2012, contre 4,2 % en 2010....
    Les dépassements d’honoraires ont été créés en 1980 par Raymond Barre pour quelques chirurgiens réputés, rappelle Christian Saout, du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss). Ce système exceptionnel est devenu quasi général. Aujourd’hui, les dépassements d’honoraires sont hors de contrôle. Notre système de santé est en train de se dérégler. À force de colmater les brèches, il n’a plus aucune allure. Les Français paient chaque année 175 milliards d’euros d’impôts et de cotisations sociales pour une assurance maladie qui ne rembourse plus que 50 % des soins courants. Et ils versent en prime 30 milliards d’euros à des complémentaires santé qui ne complètent plus. Il est plus que temps de se demander où on va. »
    La privatisation, qui gagne toujours plus de terrain, coûte finalement cher. En cherchant le compromis, la ministre de la santé a tort, selon le professeur André Grimaldi.
     La santé sera-t-elle bientôt un luxe?
La pensée ultra-libérale fait exploser la solidarité, pour le plus grand profit de groupes privés, avides   d'une manne facile et abondante.
     Une santé au rabais se profile pour un grand nombre, avec la montée de la précarité.
         Ne parlons pas des pays les plus touchés par la crise: la Grèce où la situation sanitaire est très préoccupante, voire inouïe, l'Espagne, la santé publique est en péril: 873 000 personnes ont perdu leur carte de Sécurité sociale depuis un décret-loi de 2012. Beaucoup d’immigrés sans travail renoncent aux soins et les ONG s’alarment d’une mesure «synonyme de condamnation à mort pour beaucoup».
 Des effets dévastateurs...
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-Un avenir pour les mutuelles de village?

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lundi 15 décembre 2014

Bricoleurs du dimanche

Martine a (parfois) raison...
                                  On pensera ce que l'on veut de la loi Macron, qui mélange un peut tout. Pour faire passer la pilule?
    Certains, même au PS, estiment qu'elle ne fait que dans le détail sans toucher à des réformes essentielles (par exemple, celle annoncée mais jamais réalisée de la fiscalité) ou qu' elle ouvre la voie à une nouvelle percée social-libérale dans notre pays, qui aurait surtout besoin, plus que tout, d'envoyer des signes (souvent symboliques) d'enfant sage conformiste à notre voisine d'Outre-Rhin, qui fait la loi à la place de Bruxelles.

      Même si certaines dispositions méritent débat, comme le statut de certaines professions réglementées, il en est une dont on se demande ce qu'elle pourrait bien rapporter, sinon faire plaisir aux grandes surfaces et aux boutiques de luxe parisiennes et dégrader un peu plus les conditions de travail de beaucoup, souvent précarisés. Le débat tourne surtout autour d'une des dispositions, qui peut-être, dans 10 ans, apparaîtra d'une grande banalité, sauf si elle gagne en extension et en généralisation: le travail du dimanche, serpent de mer depuis des décennies: les mastodontes de la vente surtout y tiennent. Même si cela se fait aux dépens du petit commerce, déjà écrasé par les mammouths, et de personnels surtout précaires, donc demandeurs pas nécessité, parfois manipulés:
         "... En matière de communication, le secteur de la grande distribution en connaît un rayon. En 1991, l’offensive patronale s’accompagnait d’une campagne concoctée par le publicitaire Jacques Séguéla : « Monsieur le ministre du commerce, si vous avez de bonnes raisons pour interdire aux commerçants d’ouvrir librement le dimanche, c’est que vous avez sûrement de bonnes raisons pour interdire aux Français de vivre librement leur dimanche. » Son association Liberté le dimanche, discrètement financée par Ikea et Virgin Megastore, bénéficie alors d’une large couverture médiatique. « Quand est-ce que ce pays va se réveiller ? Quand est-ce qu’on va aller de l’avant ? Il y a trente ans qu’aux Etats-Unis tous les magasins sont ouverts le dimanche ! », s’exaspérait M. Séguéla au JT de 13 heures sur Antenne 2, le 14 mai 1991. En 2013, une autre agence de communication, Les Ateliers Corporate, relaie le propos des entrepreneurs du bricolage. On découvre que les salariés de Castorama et de Leroy-Merlin regroupés au sein du collectif des Bricoleurs du dimanche, si prompts à soutenir leur direction, ont reçu quelques cours de coaching financés par leurs employeurs..."
     Après tout,  comme tout le monde, je vais chercher ma baguette le dimanche, je suis déjà allé aux urgences le jour du Seigneur et j'ai même pris le train, parfois la tentation du restaurant me guette, j'aurais besoin  des pompiers si ma maison brûle quand je suis au cinéma, etc...Donc je peux faire travailler pas mal de monde le dimanche....
  Nécessité et détente obligent: le travail du dimanche s'impose ou à fini par s'imposer dans certains cas.
           Mais en faire une règle universelle, aux effets incertains, non merci!. Même si c'est au début, comme promis, quelques dimanches, on sait comment l'exception finit par devenir la règle.
   Selon les ardents promoteurs de l'idée, le travail dominical favoriserait la croissance et l'emploi (précaire?). Amen!
   Ce n'est nullement démontré et certains pays européens ne suivent pas cette voie ou y ont finalement renoncé.
           IL faut résister au  totalitarisme marchand, qui est déjà assez envahissant, en faisant croire que l'on fait une politique de gauche  .
   Le temps n'est pas que de l'argent...
           Comme dit Charles:
       On l’aime ou pas (Martine)peu importe. Ce qui est sûr, c’est qu’à gauche, seule Martine Aubry est audible et donne de la voix sur le sujet des 35 heures mais aussi et surtout sur le travail dominical.
«Valorisons l’être, plutôt que le tout avoir. Gardons du temps pour penser, respirer et vivre », écrit l’ancienne ministre du Travail de Lionel Jospin, qui refuse la généralisation de la société de consommation, dénonce une «régression » sociale et promet de la combattre « au niveau national et dans ma ville ». 
Martine Aubry a été la seule à dire publiquement que le travail le dimanche et la loi Macron par extension c’est faire « de la consommation l’alpha et l’oméga ».
Je pense en tant qu’économiste que le disponible de pouvoir d’achat est identique qu’il soit dépensé sur 5 ou 12 dimanches ou plus dans l’année. Vous pouvez dépenser vos 100 euros sur 5 jours ou sur 7, vous ne dépenserez que 100 euros.
Je pense, en tant que citoyen et humaniste, que l’homme ne peut pas et ne doit pas être réduit uniquement à sa dimension de consommateur...."
    Que du bon sens, voire même de la sagesse!
           La gauche n'aurait-elle à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l’accumulation de biens de consommation ?
  Alain Minc, conseiller des banquiers et apôtre du libéralisme achevé, critiquait naguère l'argent fou.
   La vraie vie est ailleurs...que chez Auchan, Ikea ou Cartier.
   Le bonheur est en famille, dans le pré, au bout du guidon...ou ailleurs. Chacun, croyant ou non, devrait pouvoir s'inventer le dimanche qu'il veut, en s'échappant des contraintes physiques et/ou psychologiques de la semaine.
          Mais où sont les dimanches d'antan?..
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-Réaction de P.Joxe
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-Relayé par Agoravox 
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samedi 13 décembre 2014

Au fil du net

Maths en péril

*  Menaces sur les complémentaires retraite.
 
* Bienvenue en Absurdistan!

* La mise en cause d’Angela Merkel par Sahra Wagenknecht 
         Elle n'est pas la seule. Il y en a bien d'autres...

* Chasseurs, tirez seulement sur les lapins! 

* Les inégalités coûtent cher et cassent la croissance ! 
        Les plus riches aussi.

* Petit grain de sable et grosses conséquences.

* Pourquoi je quitte Goldman Sachs
     Une banque pas comme les autres.

* Un peu d'optimisme(quand même) sur l'optimisation 

*  Si les USA sont une démocratie défaillante et ploutocratique, celle-ci a quand même un mérite:
tout finit (plus ou moins, et plus ou moins tard) par se savoir: notamment sur la CIA et ses méthodes.  Torture et mensonges. Ce que conteste Bush, à l'origine de ces dérives dès 2001. Des "héros",selon Dick Cheney...
     Un vaste recul des droits 
         Le rapport du Sénat américain est sans équivoque.
            Mais pourquoi si tard?
                 Une longue histoire, selon Noam Chomsky.
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- Revue de presse
- Photos
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vendredi 12 décembre 2014

Ecole sans notes?

 On ressert les plats...
                            Un sujet qui revient comme neige en hiver depuis des lustres.
      Vrai problème ou rideau de fumée?
  Les propositions de réforme dans l'urgence, à chaque changement ministériel, avec ses débats tapageurs et plus ou moins faussement passionnés, sont toujours à considérer avec suspicion.
    Mettre en place une évaluation bienveillante, c'est supposer qu'elle était jusqu'ici malveillante, répressive, humiliante,  pour les élèves les moins favorisés ou les moins motivés. Bien sûr.
     Cachez-moi ces mauvaises notes que je ne saurais voir... Comme si une note, toujours relative, n'était pas qu'un indicateur imparfait d'un résultat momentané, d'un travail toujours perfectible.
       La moralisation/culpabilisation au sujet des notes vient de loin et se trouve diffuse dans notre culture de l'élitisme excessif, qui n'a souvent plus rien de républicain, de la compétition parfois féroce, au coeur d'une société où la performance tend à devenir un but en soi, comme la réussite sociale et financière parfois obsessionnelle, où l'individualisme dévore la citoyenneté, où le travail, même qualifié, tend à devenir une rareté.
   On peut admettre qu'une évaluation sans notes peut très bien fonctionner à l'école primaire, à condition de mettre en place un système de suivi individualisé efficace, ce qui suppose moyens et formation spécifique de maîtres bien formés.
     Mais après, on risque de reconstituer un système du même type que celui qu'on dénonçait, même avec des variantes sophistiquées.
     Le problème de l'école est ailleurs, surtout aujourd'hui, malgré les exigences des parents (souvent défaillants) devenant fortes, excessives, voire exorbitantes, du fait de la crise, des problèmes d'emploi et des exigences d'une société stressée, surtout les classes moyennes fragilisées.
     Le problème de fond est: que transmettre et comment le faire? quelle culture? A l'heure où le système scolaire va mal, du fait surtout des dérives entamées depuis une bonne trentaine d'années sous l'influence des modes libérales devenues des dogmes, de certaines pédagogies insensées, des glissements vers des formes insidieuses de privatisation, des modalités nouvelles de dispersions du temps et de l'attention. L'école n'est plus la priorité nationale.
     Tout n'est pas infondé dans le débat actuel, qui déjà fait flop.
Il y a les pour et il y a les contre.
    Derrière ces questions mal posées se dessinent en pointillé des remises en question de tout un système qui ne dit pas son nom...La marchandisation de l'école guette.
       L'idée d'un apprentissage sans effort, sans systématique est une utopie mystifiante. 
Travail, rigueur et plaisir d'apprendre doivent pouvoir se conjuguer, sans tomber surtout dans l'hyperévaluation, qui est une dérive de notre temps.
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jeudi 11 décembre 2014

Dangereux vélo?

La pratique du vélo peut être dangereuse....
                                                                    ...quand on n'en fait pas!

C'est prouvé!
     Mais on a toujours de bonnes raisons de ne pas faire du vélo...
       ______ Des menaces pèsent sur la gent cyclopédique.
   Et pourtant, ce n'est plus la saison des prunes.
   Pujadas, qui officie sur la 2 et qui  fait parfois du vélo, comme Drucker et Sarko, ne sachant quoi dire à l'antenne, surtout qui puisse froisser quelque homme politique, a repris l'antienne: le vélo, c'est dangereux: « Il y avait les fous du vélo, il y a les fous du guidon !"
   Diable! In croyable nouvelle! Gare aux Pantani des boulevards!
         Le Parisien y va de son petit couplet: « [L]es accidents [sont] souvent liés à un manque de prudence au guidon. »On en arrive au cœur du problème : les cyclistes seraient des petits foufous. Cette affirmation s’appuie sur un sondage commandité par l’assureur MMA et publié quelques jours plus tôt (notons d’ailleurs que MMA est également représenté au sein du CNSR par le groupement des mutuelles d’assurance). On y apprenait notamment que sur 2 183 cyclistes interrogés, 88% reconnaissaient avoir déjà commis une infraction une fois dans leur vie…..
      " Le coup des 88%, ça c’est vraiment formidable. Combien d’infractions, un simple automobiliste comme vous et moi, fait-il sur un simple trajet de dix kilomètres ? Honnêtement ? Je ne parle que de celles dont on est conscient, mais qu’on banalise…" , remarque notre ami Bakerstreet, amusé et remonté.
    Il arrive, c'est vrai, que des cyclistes chutent. Et même que d'imprudents piétons finissent aux urgences... ou à la morgue.

        Alors, dangereux, le vélo?
Il faudrait regarder de près...Le danger est surtout dans les têtes...
      Les arguments ne sont pas toujours bons.
  Dans les villes françaises, si peu ou si mal aménagées pour le vélo, oui, souvent le danger guette. Certains foufous de l'auto n'y sont pas pour rien.
         Anne-Caroline vous donne quelques conseils utiles . Mais ne suivez pas son exemple! Elle fait n'importe quoi!

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Pas la peine de s'acheter un vélo à un million de dollars!
    Et si les mollets faiblissent, si vous voulez pédaler-aidés, le VAE est la solution.
             Le vélo ira loin...
                               Vive le sport! 
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mercredi 10 décembre 2014

Une Grèce fantôme

 Que reste-t-il de ce pays?
                                        La tutelle de la Troïka a rendu ce pays méconnaissable, en imposant une austérité sans fin.
                    Il est comme en situation de guerre, sauf que tous ne souffrent pas au même degré.
           Certains annoncent une résurrection pour bientôt, mais beaucoup, publiquement ou non, reconnaissent que l'impasse est totale, malgré quelques maigres résultats dans le secteur du tourisme notamment, et que la dette, si minime par rapport à celles de pays industrialisés qui font la morale, ne sera jamais payée. L'étau ne se desserre pas. 
        De crise en crise, on ne sort pas du cercle vicieux. Les erreurs s'accumulent obstinément. Mais sont-ce vraiment des erreurs? Le passé n'explique pas tout...
      Même Martin Schulz finit par le reconnaître.  Le pape François, en déplacement au Parlement de Strasbourg, a également critiqué le fait que les populations étaient traitées comme des "instruments économiques" et "les rouages d'une machine".
  En fait, pour dire les choses crûment, la Troïka se fout de l’avenir de la Grèce.
         On brade le pays par pans entiers aux intérêts étrangers (ports, aéroports, chemin de fer...). La  descente aux enfers continue:
     "...Les pensions des retraités, déjà amputées en 2010, ont encore perdu cette année entre 5 % et 15 % selon les situations. Les services publics ont été mis au régime sec. Ainsi, la part du budget alloué à la santé est passée de 10,03 % à 9,16 % du PIB entre 2009 et 2012, selon l'Autorité statistique hellénique (ELSTAT).
   Neuf hôpitaux d'Athènes et Thessalonique (deuxième ville du pays) ont été transformés en centres de soins aux prestations réduites. Près de 10 000 lits ont disparu et le recrutement du personnel hospitalier a été gelé. Tous les centres de soins de santé primaires ont fermé.
   Dans l'éducation, les dépenses ont diminué de 28,3 % entre 2008 et 2013 et plafonneront à 5,1 milliards d'euros en 2014. Ce qui s'est traduit par la fermeture de départements entiers dans l'enseignement technique ainsi que la mise en disponibilité de 1 750 agents administratifs des universités.
    Dans le privé, au nom de la politique de dévaluation interne visant à rétablir la compétitivité du pays, le salaire minimum brut est passé de 751,39 euros en 2009 à 586,08 en 2012. Il est de 489,38 euros pour les jeunes de moins de 25 ans. Alors qu'avant la crise, c'est au terme de négociations entre partenaires sociaux que s'établissait le niveau du salaire minimum, cette baisse, allant de 22 % à 33%, a été imposée par une loi votée en 2012.
   De manière générale, le marché du travail a été largement dérégulé. Les conventions collectives et accords de branches ont été au mieux vidés de leur sens, au pire supprimés. La flexibilité accrue. Il est désormais plus facile de licencier  et de recourir au contrat à durée déterminée..."
    La réalité est on ne peut plus brutale.
Dans les conditions actuelles, la voie de la guérison est une doux songe.
      A Athènes, qui a perdu un quart de sa population, les gens sont enfermés dans un présent implacable.
  Le délabrement est grand et le désarroi insondable:
      Comme dit l'histoirien Panagiotis Grigoriou, "..La politique de la Troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne et Fonds monétaire international), est un génocide économique lent et la “gouvernance” Samaras se concrétise alors par la propagande, la terreur ; porteuses de mort, de népotisme et de corruption. Avant même les scènes de guerre d’Athènes et de Thessalonique de ce week-end, la police avait été envoyée la semaine dernière pour… stopper des handicapés dans leur marche vers le ministère des Finances. “Dans l’indignité nous mourrons” criaient-ils dénonçant la suppression de leurs allocations et pour certains d’entre eux, leur… expulsion du système de Santé publique
    La crise sanitaire est inouïe.
         Il y a de l'argent pour les banques, mais plus pour les hôpitaux et les services sociaux.
La démocratie est morte au pays de Socrate. 
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VA-TOUT EN GRECE
- Terre à vendre
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-Relayé par Agoravox
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mardi 9 décembre 2014

Chinois à Paris

Ils arrivent
                        Ils débarquent à Paris.
                                                          Très pacifiquement...
       Régulièrement, et de plus en plus nombreux, comme touristes pressés ou comme hommes d'affaires intéressés.
             Aujourd'hui, ils sont là pour nous rappeler la splendeur des Han, cette brillante civilisation dans la longue histoire de la Chine.
    Cette Chine d'aujourd'hui, qui a renoué avec son dynamisme passé  et qui devient la première puissance productive du monde, dont on se demande parfois où elle va.
     Officiellement, pour rassurer ses partenaires commerciaux inquiets, le Président  Xi Jinping diffuse des propos trés amènes.
    Discours diplomatique obligé ou langue de bois, qui masque une politique économique qui peut apparaître préoccupante.
           Ne parlons pas des grandes oreilles indiscrètes qui trainent par ci par là. C'est de "bonne guerre" industrielle et diplomatique
       Dans notre beau pays qui manque d'argent, les puissants groupes chinois apportent quelques sous pour s'imposer dans divers domaines: du vin, des châteaux, des tracteurs,etc.... 
         En investissant à l'aéroport de Toulouse, ils mettent pied dans les infrastructures, comme ils le font massivement en Grèce.
    Certains minimisent cette opération, mais on se rend compte qu' Emmanuel Macron a menti: il ne s'agissait que d'ouverture du capital, bien sûr...On connaît la chanson, on nous joue cette musique sémantique depuis Jospin...
                "... C’est au profit d’un groupe chinois immatriculé dans des paradis fiscaux, associé à un groupe canadien radié par la Banque mondiale pour des faits graves de corruption, que l’aéroport de Toulouse-Blagnac va être cédé.
C’est donc une privatisation doublement scandaleuse à laquelle le pouvoir socialiste a décidé de procéder. Car, outre ses bénéficiaires, il s’agit d’une privatisation d’un bien particulier. Comme ce fut le cas quand les autoroutes françaises ont été vendues à l’encan, sur une idée de la gauche mise en œuvre par la droite ; comme ce pourrait être prochainement le cas si le réseau français d’électricité est abandonné à des intérêts privés, cette cession d’un aéroport n’est pas anodine : c’est un peu de l’intérêt général qui est vendu au plus offrant.
       En annonçant son choix, Emmanuel Macron a essayé de minimiser la décision qu’il venait de prendre. À l’occasion d’un entretien à La Dépêche, jeudi 4 décembre dans la soirée, il a confirmé ce à quoi on s’attendait depuis plusieurs semaines : l’aéroport de Toulouse-Blagnac va être vendu au groupe chinois Symbiose, composé du Shandong Hi Speed Group et Friedmann Pacific Investment Group (FPIG), allié à un groupe canadien dénommé SNC Lavalin. « Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’une privatisation mais bien d’une ouverture de capital dans laquelle les collectivités locales et l’État restent majoritaires avec 50,01 % du capital. On ne vend pas l’aéroport, on ne vend pas les pistes ni les bâtiments qui restent propriété de l’État. [...] Nous avons cédé cette participation pour un montant de 308 millions d’euros », a dit le ministre de l’économie. Au cours de cet entretien, le ministre appelle aussi « ceux qui, à Toulouse, sont attachés à l’emploi et au succès d’Airbus, [à] réfléchir à deux fois aux propos qu’ils tiennent. Notre pays doit rester attractif car c’est bon pour la croissance et donc l’emploi », a-t-il dit..."
          Quel contrôle de l'Etat restera-t-il quand on lit les clauses, le cahier des charges (téléchargeable ici)
     "... A la page 24, il est mentionné que le « pacte » qui liera les différents actionnaires après l’opération « sera transmis aux seuls candidats recevables ».
Ce pacte d’actionnaire secret, Mediapart a pu en prendre connaissance, grâce à l’une des nombreuses collectivités qui sont concernées par le projet. Or, ce pacte contient des dispositions stupéfiantes, qu’Emmanuel Macron a cachées et qui contredisent les propos publics rassurants qu’il a tenus.      Au titre II, consacré à la gouvernance de la nouvelle société, il est ainsi prévu : « L’État s’engage à voter en faveur des candidats à la fonction de membres du conseil présenté par l’acquéreur. » Plus loin, il est aussi consigné noir sur blanc que « l’État s’engage d’ores et déjà à ne pas faire obstacle à l’adoption de décisions prises en conformité avec le projet industriel, tel que développé par l’acquéreur dans son offre ». De même, « l’État s’engage par ailleurs, sauf motif légitime, à voter au conseil dans le même sens que l’acquéreur pour les décisions importantes ».
    C'est plus le laxisme (euphémisme!) des institutions que l'ambition de certains groupes chinois qu'il faut mettre en question.
            Même si la production chinoise subit (un peu) les effets de la crise, son grand bond en avant dans l'investissement à l'étranger tous azimuts se poursuit.
      D'atelier du monde, la Chine commence à vouloir financer l’économie européenne, en situation de faiblesse.
        Elle profite de la crise et investit partout, ou presque.
                 En Russie,en Afrique, en Grèce, .dans le monde...
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lundi 8 décembre 2014

L'Allemagne: un géant?

 Ou un colosse aux pieds d'argile?
                                                   Angela (ou plutôt les intérêts qu'elle représente) fait la leçon.
                        Comme si elle était die Lehrerin de l'Europe, la grande donneuse de leçon donne aussi des bons points à Manu...
   Sans être aussi agressif que Mélanchon (Maul zu, Frau Merkel ! Frankreich ist frei. Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines !), on peut à juste titre s'étonner de l' ingérence de la première dame dans les affaires intérieures de ses voisins.
       Elle pourrait aussi balayer devant la Chancellerie...
  Mais que fait Bruxelles, paralysée et frappée de cécité?
        Tout porte à croire que l'Allemagne serait désireuse de sortir d'une union désunion monétaire quelle traîne comme un boulet , du haut de son Mark surévalué et dominant par rapport à ses voisins-partenaires vassalisés. Mais ce serait trop risqué pour ses vitales exportations. Tous se tiennent par la barbichette.
    De nombreuses interrogations demeurent sur le modèle allemand.
Des Allemands de premier plan, n'hésitent pas à poser des questions qui fâchent, constatant que la politique économique de leur pays glisse maintenant vers une sorte de consensus de Berlin (après celui de Washington), une sorte de  fédéralisme disciplinaire, pire, une hégémonie allemande de fait, comme le redoutent Ulrich Beck (1), Joschka Fisher, Helmut Schmidt.  Ferdinand Fichtner a fait aussi entendre une voix discordante au pays d'Angéla, qui se berce un peu d'illusions...     
       Une Allemagne à contresens?   Une hégémonie que résume ainsi Mme Lagarde, adepte du dumping salarial: " « L’Allemagne a accompli un excellent travail au cours des dix dernières années, en améliorant la compétitivité, en exerçant une forte pression sur ses coûts de main-d’œuvre."
           Si le fédéralisme politique peut être l'horizon de certains européens, notamment à l'origine du projet, et pour certains commentateurs, dans les conditions actuelles, on peut s'attendre qu'il mène au  délitement de l'idée européenne. l'idée d'une souverainété "partagée" ne pouvant  exister que s'il y a un minimium de règles communes et de solidarité entre les membres, malgré leur inégalité de développement.
         Si l'Allemagne apparaît comme un géant économique, c'est un géant de pacotille, ou un colosse aux pieds d'argile, comme l'estime Marcel Fratzscher  ou Olaf Gersemann, chef du service Economie du quotidien "Die Welt". Pour lui, son pays risque de devenir l'homme malade de l'Europe..
       La question se pose: et si l'Allemagne était un très mauvais élève
Quoi qu'en dise die Lehrerin...qui vient d'annoncer que les retraites ne seront bientôt plus assurées
Que chacun se débrouille!...même les pauvres.
         Le défi démographique reste une menace qui plane sur une république de plus en plus gérontocratique.  Et il reste une dette publique encore importante. Beaucoup plus importante que celle annoncée officiellement, d'après le Handelsblatt. 
                       "Au plus tard au début de la prochaine décennie, le nombre de retraités va commencer à augmenter (...) et les retraites devront être payées par des générations beaucoup moins nombreuses".
       L' Allemagne ne s'endort-elle pas dangereusement sur son avenir?.. 
                    Die Deutsch-land-Illusion,  appelle à "ne pas se reposer sur ses lauriers". D’inspiration keynésienne, il fustige un "fétichisme budgétaire"et un "modèle faussement rassurant". Son auteur, Marcel Fratzscher, président de l’institut DIW, appelle le pays à investir et consommer. Pour lui, les lois Hartz ont fait exploser précarité et pauvreté.
A droite comme à gauche, les experts veulent que l’Allemagne bouge : le pays vieillit à toute vitesse et, vers 2045, il sera moins peuplé que la France. A l’extérieur aussi, la pression s’amplifie. Même le très libéral The Economist vient d’enjoindre la chancelière "à construire des ponts et des routes". Les Allemands, eux, restent frileux, mais satisfaits. Angela Merkel est toujours leur personne politique préférée : 79% sont satisfaits de son travail. Et le troisième sur le podium est Wolfgang Schäuble. Le père la rigueur.
   Que sera demain l'apparente sérénité d'Angela?
          Achtung!
                Personne n'a intérêt à voir l'Allemagne régresser, mais demain risque de ne pas être joyeux.. 
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  - C'est O. Gersemann (die Welt) qui le dit...
 - Le colasse au semelles plomb 
_-Le pouvoir est en Allemagne
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-Relayé par Agoravox
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