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vendredi 27 mars 2020

Les jours d'après...(6)

Sur la dépression qui vient.
                                     Questions d'un demi-démé.
      Sans vouloir (et pouvoir) jouer au voyant ouau prophète, on peut avancer quelques hypothèses, sans trop risquer d'être démenti, en se basant sur de précédentes crises, même si chacune a ses particularités, si comparaison n'est pas raison.
  On n' échappera pas à un fort et brutal recul économique, c'est sûr, mais de quelle ampleur, pendant combien de temps?. Le spectre d'une dépression sévère pointe à l'horizon, dont on imagine encore mal les contours et le niveau de gravité. Les parades et les solutions ne pourront être que mondiales. Il n'y aura pas de salut dans le repli frontalier, étant données les interactions de fait de l'hype- mondialisation qui s'est développée, même si elle est appelée à certainement se réduire.
     De grandes incertitudes demeurent, sur la gestion post-crise, mais la baisse d'activité et de la consommation est déjà bien présente et le chômage déjà s'installe aux USA.
 Un coronakrack pointe à l'horizon.  
        ...Cette paralysie de l’économie va faire exploser les risques déjà présents en y faisant ressortir les fragilités chroniques. La contagion va passer principalement par le niveau d’endettement des acteurs privés, qui a atteint ces dernières années des records (10), avec une croissance particulièrement importante en France. Il s’agit de la faiblesse intrinsèque de notre modèle économique, qui repose encore principalement sur le crédit pour alimenter la production et la consommation. Ce modèle de fonctionnement n’est pas préparé à un arrêt brutal. Il nécessite une circulation des fonds régulière dans l’économie pour affronter les échéances de prêt, ce qui reste le principal souci des pouvoirs publics à cette heure. ..
   Les mesures impressionnantes prises par le G 20 suffiront-elles? Cette initiative inédite et massive fera-t-elle vraiment barrage à la déferlante redoutée, ou ne constituera-t-elle qu'un frein, un parachute pour ralentir la chute et éviter l'écrasement. On verra ce qu'il adviendra de cet engagement de principe et quel jeu joueront les banques, dont on sait que la philanthropie n'est pas la vertu cardinale. 2008 en a été la triste illustration. 
  Les catastrophe bonds seront-ils adaptés dans le contexte actuel d'endettement massif et de financiarisation déraisonnable? En tout cas, c'est un signe plutôt positif  que la "vertueuse" Allemagne consente enfin au principe d'un partage des dettes et entre enfin dans le jeu de la solidarité de l'UE, qui n'était pas son souci jusqu'ici. Mais ce n'est pas joué. Son repli sur un euro fort, ses ambitions mercantilistes, ses immenses réserves financières sont mis en question et sa puissance d'hier se retourne contre elle. A quoi sert-il de produire des biens si l'on ne peut plus exporter? Ce virage dans la politique européenne qui se délitait sera peut-être le début d'un rebond plus assuré et d'une autre Europe que celle des marchés. Les hélicoptères monétaires seront-ils suffisants?
  L'orthoxie européenne est à la peine. C'est un euphémisme. Rien n'est encore joué.
     Une chute de dominos à l'échelle mondiale est en cours. Jusqu'où ira la chute?
  C'est plus qu'une torpeur, c'est un effondrement.
   Le brouillard est total dans le milieu des "experts", qui cette fois voient venir les mauvais signes. L'avantage, c'est que cette fois on voit venir  et que l'on peut anticiper, que ça n'arrive pas brutalement comme un nouveau "vendredi noir."
   On regarde avec crainte du côté des USA, qui voit s'emballer son taux de chômage. Ils conditionnent encore, qu'on le veuille ou non, avec la suprématie durable du roi-dollar, les grands choix  économiques mondiaux dans notre sphère.
   La contamination n'est pas seulement virale.
     Une course contre la montre est engagée. On attend des dirigeants de la stature de Roosevelt, qui en son temps, par des mesures innovantes, su redresser la barre d'un navire qui coulait. Sans toutefois changer le système
_______ (*)  Franklin Delano Roosevelt aurait-il la même mansuétude vis à vis du gouvernement des banques, dont le pouvoir a été à peine écorné après 2008? Roosevelt qui disait publiquement: "...Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix – le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l’antagonisme de classe, l’esprit de clan, le profiteur de guerre. Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des États-Unis comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé. Jamais dans toute notre histoire ces forces n’ont été aussi unies contre un candidat qu’elles ne le sont aujourd’hui. Elles sont unanimes dans leur haine pour moi – et leur haine me fait plaisir. Je peux dire que lors de mon premier mandat ces forces menées par l’égoïsme et la soif du pouvoir ont trouvé un adversaire à leur hauteur. J’aimerais pouvoir dire à l’issue de mon deuxième mandat qu’ils ont trouvé leur maître..."
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