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samedi 7 mars 2020

Sino-dépendance

Démondialisation (suite)
                        Le grain de sable qui peut changer beaucoup de choses.
    Qu'un simple virus puisse changer (un peu, beaucoup...) la face du monde, voilà qui nous surprend mais ne devrait pas  trop nous étonner. Même si les épidémies d'antan, plus terribles, restaient confinées dans un espace plus restreint. A part la terriblement meurtrière grippe dite espagnole.

   La démonstration est faite à nouveau: un rien peut fragiliser un système complexe, un ensemble interdépendant à l'extrême. C'est vrai en économie comme dans d'autres domaines.
   Trump a raison sur un point contre un certain aveuglement de ses prédécesseurs.  Il faut  se libérer d'une trop grande dépendance vis à vis de la Chine, qui a su habilement se rendre indispensable par rapport aux consommateurs en mal de prix réduits et des Etats pouvant ainsi mieux maîtriser les dépenses salariales.
   Mais le piège semble se refermer, entraînant des questions commerciales et géopolitiques qui ne sont pas mineures. Nous sommes excessivement dépendants à un point que nous n'imaginions pas toujours, même sur les produits les plus sensibles, des composants électroniques aux médicaments de base. 
  L'atelier du monde a travaillé pour nous pendant longtemps, malgré une relocalisation partielle et tardive de certaines productions, qui devra sans doute s'accentuer, pas seulement pour des raisons sanitaires, mais aussi pour des raisons écologiques: les transports maritimes incessants n'arrangent pas les affaires de la planète. En un sens, cette crise sera un accélérateur de prises de consciences pour tout le monde. Du moins faut-il l'espérer.
    Même Le Maire y va aussi de son couplet, mettant en évidence un réveil difficile et la nécessité de retrouver une forme de souveraineté mise de plus en plus à mal. Une réaction bien tardive. Mais l'économique échappant au politique depuis longtemps, on se demande si ces propos auront un effet à court terme. Relocaliser, certains l'ont déjà fait, mais le phénomène reste encore très limité. Produire un peu plus cher, mais acheter et gaspiller moins, c'est à notre portée.
    La logistique en place est fragile, pour différentes raisons. Un conflit un peu prolongé pour le pétrole, par exemple, la rendrait vite inopérante.
   Et puis la Chine n'est pas le colosse que l'on imagine souvent. Elle a ses faiblesses, pas toujours apparentes. Son système bancaire n'est pas des plus transparent et derrière l'apparence d'un régime expansif fort, se cachent maintes fragilités.
   Mais Pékin tient toujours l'Oncle Sam par la barbichette par ses immenses dépôts bancaires, dont le retrait serait mortel pour Washington et détient un quasi-monopole des terres rares, si stratégiquement utiles aujourd'hui dans les technologies de pointe. 
  Et puis Pékin ne s'intéresse pas qu' aux pays développés. Elle négocie avec l'Afrique, l'Amérique latine, etc...
 Une récession dans nos pays est inévitable. En prendre la mesure aujourd'hui est prématuré. 
  La peur sera-t-elle le début de la sagesse? Sortirons nous du piège de l'ultra-mondialisation dans laquelle nous nous sommes complaisamment installés, pour renégocier des relations libre-échangistes plus équilibrées et retrouver une souveraineté mise à mal?
  L'avenir le dira...
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