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lundi 23 mars 2020

Stupeur et tremblements

Se pincer pour y croire.
                                     Une situation bien pire que celle, très passagère et sociale décrite par Amélie Nothomb.
  Elle n'avait affaire qu'à des hommes et à leur organisation. Aujourd'hui, l'ennemi est sans visage. Nulle part et partout à la fois. Une situation apparemment sans fin assignable.
   On est plus proche de Giono et de certaines de ses évocations, ou de Kafka et de ses descriptions d'ambiances menaçantes indéterminées et toujours résurgentes.  Ou d' évocations à la Rimbaud, qui se concrétisent  régulièrement. Mieux: relire Boccace éclaire sur la situation et nos réactions.
1940? Non, mars 2020...
       On n'a vraiment pas envie de rire, sauf dans quelques cas, même si on a besoin de décompresser, par le rire, parfois nerveux, l'humour, souvent noir. Il faut bien lâcher quelques soupapes de sûreté de temps en temps. (*)
 On regarde vers l'horizon où une fin assurée est annoncée.  Rien n'est clair mais ça aide à tenir au jour le jour, toujours un peu en train de se pincer pour s'assurer que l'on n'est pas dans un mauvais rêve.
  Et pourtant. On était prévenu ou on aurait pu l'être. C'est comme à l'aube d'un conflit annoncé: le pire est rarement envisagé. On refoule ou on regarde ailleurs. Ou l'on est aveuglé par les petits intérêts présents. Comme des somnanbules, disait un historien. On aurait du savoir que les épidémies sont i-né-vi-tables, malgré les parades qu'il faut, autant que possible, anticiper.
  Après les signes avant-coureurs auxquels on ne prêtait pas attention, la vague arrive, le tsunami déferle comme il y a peu sur les côtes thaïlandaises.
  L'image du gouffre qui s'ouvre devant nous n'est pas inappropriée. Nous avancions en aveugles vers ce que nous ne pouvions pas imaginer.
  Les prises de conscience montent enfin au coeur de décisions difficiles à prendre, obligeant à des choix parfois déchirants, des compromis boiteux.. Comment continuer à faire avancer le bateau qui tangue dangereusement par très gros temps vers des côtes hospitalières sans mettre en péril non pas la cargaison, mais les hommes?
   A situation d'urgence, mesures d'urgence. Une "union sacrée", mais pas inconditionnelle, pas sans critiques légitimes, doit finir par s'instaurer.
  La situation est quasi-explosive dans le milieu carcéral, où la double peine est d'actualité.
   Aux USA, les prédateurs s'en tirent cyniquement. tirant les marrons du feu, comme les profiteurs de guerre d' autrefois,
 Ailleurs, c'est le déni tragique qui prévaut en haut-lieu, préparant les pires jours. 
     Isolons-nous, mes frères! Tel est le nouvel appel sacré. Un paradoxal isolement solidaire. Tout le contraire d'une guerre. Un combat silencieux.
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On peut voir ça comme ça... (Merci à EV)
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