L'école va-t-elle pouvoir résister aux dérives d'une gestion purement comptable et essentiellement libérale ?
«... le projet éducatif de l’Ecole n’est plus, comme hier, porté par un volontarisme politique arrimé à une conception ambitieuse de la Nation et du Progrès .... le discours classique sur les « valeurs » de l’Ecole semble avoir aujourd’hui atteint ses limites..." (Rapport Thelot)
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-Rapport Pochard: Le retour de la nomenklatura pédagogiste
Le rapport Pochard « est la preuve qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre la pensée pédagogique et la pensée libérale. C'est ce qu'on veut nous faire admettre. La commission prend exemple sur des méthodes abandonnées dans des pays, tels l'Allemagne ou l'Angleterre, qui viennent voir chez nous ce qui marche dans notre système… Et puis, il faut voir ce qu'il manque dans ce rapport sur «la condition enseignante» : rien sur les conditions effectives de l'enseignement, rien sur le contenu de l'enseignement, les disciplines, le savoir etc. Le rapport prône la bivalence (enseignement de deux matières). C'est l'assurance que les professeurs ne maîtriseront plus leurs disciplines. On fait des profs une pâte à modeler pour boucher des trous. Il faut sans doute de la flexibilité mais pas dans la matière que l'on enseigne. Des professeurs au rabais dans des facs IUFMisés pour enseigner ensuite dans des établissements dirigés par des chefs d'entreprise.... ».
"........Sans doute conviendrait-il de mettre en place un dispositif spécial de pré-recrutement» écrit le rapport Pochard, «Ce pré-recrutement aux modalités exigeantes, mais adaptées, serait dirigé vers des jeunes issus de catégories sociales défavorisées, souvent originaires de quartiers difficiles. Ils constitueraient un vivier d'enseignants de diversité sociale accrue, et ils formeraient une population d'enseignants plus stables dans des académies fuies aujourd'hui par les néo-titulaires dès qu'ils en ont la possibilité».
-L’école républicaine mise en bière:
"...Depuis une vingtaine d’années, une double rupture s’est produite dans le regard porté sur l’éducation. S’agissant des missions, les conceptions libérales ont mis davantage l’accent sur la constitution d’un « capital humain » très directement lié aux avantages futurs attendus sur le marché du travail, les savoirs et l’innovation étant considérés comme les moteurs de la compétitivité. Parallèlement, la priorité donnée à cette fonction économique a conduit à changer les méthodes visant à « mesurer » la qualité et l’efficacité de l’enseignement.
Les organismes internationaux, et plus particulièrement l’OCDE, se sont intéressés aux acquis des élèves plutôt qu’à la façon dont l’égalité des chances était respectée. Progressivement, les indicateurs de performance, les tableaux de comparaison entre établissements, entre régions ou entre Etats, les tests standardisés deviendront en effet une sorte de boîte à outils pour évaluer la qualité des systèmes éducatifs. Ce qui revient à importer les méthodes de gestion des entreprises et à réduire la fonction de l’école à une production de compétences soumise aux critères de rationalité et d’efficacité. Le Royaume-Uni en constitue un exemple caricatural..."
-Comme si l'école était une entreprise-l'Europe libérale aux commandes de l'école,
-La strategie de Lisbonne (Objet application/pdf)
-Le nouvel esprit du capitalisme dans l'éducation?
-Fonction publique(_111_4.pdf )
-Ecole ,néolibéralisme et décervelage
"Le puissant lobby constitué par une quarantaine des plus importants dirigeants de l’industrie européenne a d’abord prôné « une rénovation accélérée du système d’enseignement et des programmes » [2]au nom de « la modernité » en déplorant « une faible influence de l’industrie sur les programmes enseignés » [3]. Puis les enseignants ont été stigmatisés pour « une compréhension insuffisante de l’environnement économique, des affaires, de la notion de profit, et des besoins de l’industrie » [4]. La mission de l’éducation est passée du développement de la culture à la fourniture d’une main d’œuvre adaptée aux besoins précis des employeurs, « des travailleurs capables de s’adapter aux changements permanents et de relever les nouveaux défis » ...
"Dans une optique libérale, c'est l'acte éducatif lui-même qui tend à devenir problématique.. La prétention d'enseigner quelque chose à quelqu'un...est, par définition, toujours suspecte. Il est en effet plus facile d'y voir une manière déguisée d'imposer à autrui ce qui ne constitue qu'une opinion privée, en droit toujours déconstructible.."(Michéa)
Il semble que la pensée libérale ait besoin de "sujets" à la pensée peu construite, sans principes assurés, moyennement cultivée, relativiste en tous points , sans résistance critique,donc perméable aux séductions du marché, à ses dogmes et à ses effets dans la réalité et dans la pensée...
-Reflexion (Muglioni)----Anna Arendt: " la pédagogie est devenue une science de l’enseignement en général, au point de s’affranchir complètement de la matière à enseigner. "----
-La casse du Service public d’Éducation est bien programmée depuis 1996 par l’OCDE
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