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lundi 22 décembre 2008

Quand les pauvres financent les plus riches



"Le consensus de Washington, qui a fait de la libéralisation des flux de capitaux et de l'ouverture des marchés financiers une des clefs de la croissance des pays émergents, a profité au pays le plus avancé dans la financiarisation, les Etats-Unis, au détriment de ceux qui étaient censés en être les bénéficiaires."

Le «consensus de Washington» a bien fonctionné... pour Washington et Wall Street | Mediapart:

"Comment un pays lourdement endetté peut-il se permettre de faire tourner à plein régime la planche à billets sans provoquer une chute de sa monnaie, une fuite panique des capitaux et l'effondrement de son économie ? C'est possible (jusqu'à présent) si ce pays s'appelle les Etats-Unis. Mais pas l'Islande ou le Zimbabwe. Au cours des trois décennies qui ont conduit à la plus grave crise financière depuis la Grande Dépression, l'Amérique a utilisé deux leviers principaux pour défier les lois de l'équilibre: le privilège impérial lié au statut du dollar lui permettant de s'endetter dans sa propre monnaie; l'écart entre la sophistication de ses marchés de capitaux d'un part, le retard des autres pays avancés et le sous-développement financier des pays émergents d'autre part...

Cette analyse permet de comprendre comment les Etats-Unis ont utilisé la sophistication financière (la titrisation et les produits dérivés) pour «vendre» leur endettement au reste du monde, avec les conséquences que l'on sait. Comprendre aussi pourquoi la fragilité du système bancaire et l'étroitesse des marchés de capitaux en Chine, et dans les autres pays émergents, n'ont laissé à ces pays d'autre choix que d'investir massivement leurs réserves financières dans la dette publique ou quasi publique (les agences hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac) des Etats-Unis.Comprendre encore pourquoi le Japon, «pays émergent en termes de marché de capitaux» selon l'économiste Philip Lane du Trinity College à Dublin (à qui il revenait de faire l'analyse critique du modèle MQRR durant ces journées), a été le premier à tomber dans le piège américain. Et comment des investisseurs européens réputés «avisés» se sont fait prendre par le miroir aux alouettes tendu par Wall Street (malgré la leçon déjà reçue avec l'éclatement de la bulle Internet).Comprendre par conséquent que les pays asiatiques excédentaires pourraient payer très cher leur incapacité, après la crise financière des années 1997-1998, à construire une infrastructure financière régionale leur évitant de confier l'intermédiation de leurs ressources aux banques d'affaires de Wall Street. Où est le vaste marché obligataire asiatique dont la création impérative fut tellement débattue dans la foulée de cet énorme choc? Car, comme le souligne Philip Lane, l'écart n'a cessé de se creuser entre le poids croissant des pays émergents dans les échanges internationaux et leur place dans la mondialisation financière. Or, selon les termes de Lorenzo Bini Smaghi, «la répression financière est en fin de compte aussi pénalisante que les excès financiers, parce qu'elle ne permet pas d'appuyer une croissance interne régulière».

-Sortir du Consensus de Washington
-La fin du consensus de Washington ?
-Qui sont les artisans de la débâcle économique ?
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-Faillite financière (suite)
-Consensus de Washington : fin ?
-Un autre système financier

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