________________toujours d'actualité
"Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre
-Qui produit l'argent en créant la misère
-Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil " (V.Hugo)
-Le travail des enfants et ses pires formes, telles qu’elles sont définies par les conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT), nuisent à la santé des enfants, compromettent leur éducation et conduisent à d’autres formes d’exploitation et de maltraitance. L’UNICEF n’est pas opposé au travail que les enfants peuvent effectuer chez eux, dans la ferme familiale ou dans une entreprise familiale, tant que ce travail ne nuit pas à leur santé et à leur bien-être, et à condition qu’il ne les empêche pas d’aller à l’école et de profiter de leur enfance.
Faits et chiffres
• À l’échelle mondiale, on estimait en 2004 à 218 millions le nombre d’enfants qui travaillaient, sans compter les enfants employés comme domestiques.
• Quelque 126 millions d’enfants de 5 à 17 ans travailleraient dans des conditions dangereuses.
• On estime que les enfants représentent entre 40 et 50 % de toutes les victimes du travail forcé; soit, 5,7 millions d’enfants sont piégés dans des situations de
travail forcé ou de servitude pour dette.
• Les enfants qui travaillent au domicile d’un tiers ou d’un « employeur » risquent tout particulièrement d’être victimes d’exploitation et de maltraitance.
D’après les estimations de l’OIT, parmi toutes les formes de travail des enfants, c’est parmi les domestiques que l’on recense le plus de filles de moins de 16 ans. (Unicef)
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A l’échelle mondiale, on estimait en 2004 à 218 millions le nombre d’enfants qui travaillaient, sans compter les enfants employés comme domestiques.- 61% de ces enfants sont exploités en Asie- 30% en Afrique- 7% en Amérique Latine.____126 millions d’enfants de 5 à 17 ans travailleraient dans des conditions dangereuses.Ces statistiques ne relèvent pas le cas, certes marginal, des enfants exploités dans d'autres pays tel qu'en France notamment.S’il est encore difficile de trouver des informations précises en France, on peut citer quelques chiffres pour le continent européen :
- 150 000 enfants travaillent en Grande Bretagne
- 200 000 enfants travaillent au Portugal
- 300 000 enfants travaillent en Allemagne
- 500 000 enfants travaillent en Italie (EMDH)
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"...En dépit d’une diminution progressive, le maintien d’une main-d’œuvre enfantine à cette échelle s’explique par les limites rencontrées par les politiques de scolarisation et surtout par la permanence de la pauvreté (2,7 milliards d’humains survivent avec moins de deux dollars par jour, et un milliard souffrent de la faim). Les enfants contribuent à la subsistance de leurs familles, en travaillant aux champs ou en se déployant dans les petits métiers du secteur informel (vendeurs de rue, trieurs de déchets...), leur contribution pouvant atteindre 20 % ou 25 % du revenu familial. Dans les sociétés du Sud, dépourvues de protection sociale, leurs revenus viennent aussi partiellement amortir l’insécurité des familles : la perte d’activité ou le départ du chef de famille, une mauvaise récolte, un désastre naturel, l’arrivée d’une maladie ou tout autre aléa de la vie suffisent à mettre les enfants au travail...
Nulle part l’essor économique des années 2000 n’a pu venir à bout des poches de pauvreté profonde, véritables réservoirs d’enfants travailleurs. Il suffit d’observer les pays où l’économie n’a jamais été aussi prospère, comme en Asie, où plus de 96 millions d’enfants de moins de 14 ans travaillent encore.
En réalité, ce phénomène n’est pas tant lié au degré de développement économique qu’au niveau de revenu et de protection sociale de ses habitants : il est même un indicateur assez pertinent du degré de fragilité des individus dans des économies qui se portent bien. Les groupes sociaux contraints de faire travailler leurs enfants sont en effet les exclus permanents de la prospérité, qui cumulent pauvreté, endettement, illettrisme, et absence de protection sociale. C’est-à-dire des centaines de millions d’urbains sans travail, de paysans sans terres échoués dans les bidonvilles, de travailleurs pauvres, de migrants intérieurs aux enfants déscolarisés, de familles monoparentales et de membres de minorités ethniques ou de basses castes. La vulnérabilité de ces populations ouvre la voie à toutes formes d’exploitation, dont certaines sont extrêmes (servitude des enfants pour dette, trafics). En Inde, par exemple, les planteurs de coton de la prospère région du Gujarat envoient des intermédiaires recruter des enfants dans les zones tribales pauvres du Rajasthan voisin. Au Nicaragua et au Honduras, ce sont aussi les enfants des minorités indigènes qui sont exploités dans les mines, rappelle le BIT, tandis qu’au Brésil, les routes du trafic de main-d’œuvre enfantine passent par la région pauvre du Nordeste.
En fait, le travail des enfants se maintient surtout parce qu’il se montre utile dans un modèle économique fondé sur la compression des coûts du travail. Le très faible niveau de salaire des enfants – environ la moitié de celui des adultes, et toujours inférieur aux minima légaux – encourage les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre à les utiliser dans les fabrications manuelles peu qualifiées (artisanat, briqueteries, chantiers...).
L’emploi de cette main-d’œuvre flexible, docile et de faible coût, reflète d’ailleurs de manière significative le profil des économies nationales. Au XIXe siècle en Europe, il a accompagné la révolution industrielle dans le secteur minier et textile. C’est encore vrai aujourd’hui : dans les pays exportateurs, la main-d’œuvre enfantine est chroniquement présente dans la production de matières premières vitales, comme les cultures de rente (cacao, tabac, coton, café...) en Afrique, Amérique latine et Asie, ainsi que dans l’extraction de pierres et de minerais. Selon le BIT, plus d’un million d’enfants de 5 à 17 ans (fillettes comprises) travaillent dans des mines d’or, de sel, de charbon, de gypse ou de diamants..."
-Le travail des enfants
-Travail des enfants au 19°S:
"..."Une multitude d'enfants maigres, hâves, couverts de haillons se rendent à l'usine pieds nus dans la pluie et la boue" (Villermé)
Sans instruction, ils sont "moralement abrutis, intellectuellement hébétés, physiquement énervés et initiés à tout ce qu'il y a de déplorable dans la dépravation humaine"( Montalembert)
La loi du 18 mars 1841 limite le travail à huit heures pour les 8-12 ans, 12 pour les 12-16 ans et interdit le travail de nuit pour les moins de 13 ans (entre 21 heures et 5 heures). Les infractions sont fréquentes.
Après la défaite de 1870, une nouvelle loi est votée en 1874. 12 ans devient l'âge minimum pour travailler. À partir de cet âge, le temps de travail imposé est de six heures puis 12 heures entre 13 et 16 ; le travail de nuit est interdit jusqu'à 16 ans ; un corps d'inspecteurs est fondé.
Les lois Jules Ferry en 1881 et 1882 accélèrent l'évolution.
En 1893, à 13 ans, la durée est limitée à 10 heures plus une heure de repos ; à 60 heures par semaine (dont un jour de repos) pour les 16-18 ans tandis qu'un certificat d'aptitude devient nécessaire.
Les lois se succèdent à partir de 1900 mais il faut attendre 1967 pour voir la scolarité rendue obligatoire jusqu'à 16 ans.
_________Ils sont en fait peu nombreux à s'offusquer du travail des enfants.Le médecin aristocrate Villermé est l'auteur d'une vaste enquête où les préjugés de l'époque sont très apparents. Pour lui, le travail des enfants est une "nécessité absolue" qui ne saurait être remise en cause sous le principe qu'"il vaut mieux, sous le rapport moral, employer des enfants dans les manufactures plutôt que de les laisser vagabonder toute la journée sur la voie publique". Le travail des enfants permet en outre de les éloigner de l'influence de leurs parents "imprévoyants et débauchés". L'école est une solution pour sortir les enfants de leur condition mais il en est pour penser que "la résignation aux privations et à la misère est un enseignement malheureusement plus utile que l'instruction" (chambre de commerce de Valenciennes) et d'autres que le travail est "en réalité la meilleure gymnastique à leur imposer pour favoriser le développement physique" (Chambre de commerce de Lille).___Les Catholiques sociaux comme Montalembert, le comte de Melun prennent le parti contraire. Victor Hugo est plus radical encore. Ce discours très minoritaire tend à gagner du terrain au cours du siècle..."
-Contre le travail des enfants, quelles solidarités ?-Grâce aux aides financières versées aux familles, le travail des enfants a baissé de plus de 50 % au Brésil -
- Les Droits de l'enfant
-Le travail des enfants en Asie
-La pauvreté à l'origine du travail des enfants
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