"Il ne faut pas se leurrer : quand quelqu’un se préoccupe d’économie verte, il est plutôt intéressé par l’économie et moins par le vert" (Meadow)
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____On connaissait les dérives du greenwashing, de la récupération industrielle et commerciale de thèmes écologiques.
L'économie verte...devenue une nécessité, comme la Chine le proclame elle-même officiellement, confrontée à des problèmes graves de pollution multiforme, un pilier de développement pour nos pays, n'est-elle pas devenue ou en voie de devenir très floue, voire mystifiante.
Ecologithèque |
"Au niveau des entreprises, on entend plutôt l’économie verte comme une
nouvelle stratégie pour durer. Anticipant les réglementations
environnementales, qui menacent de se multiplier à l’avenir, bon nombre
d’entreprises ont choisi de réduire leur impact sur l’environnement ou
de s’afficher comme un représentant des activités «vertes» qui
pourraient être soutenues à l’avenir par les politiques économiques. En
France, des multinationales de l’eau aux géants de l’énergie, tout le monde veut être plus vert que vert. Et dans de nombreux pays, les régions sinistrées misent sur les «éco-technologies» pour relancer la croissance...
Ce que redoutent les associations, c’est une financiarisation de la
nature pour la faire entrer dans les cases des économistes. «Au nom de
la conservation de la biodiversité, de la purification de l'eau, de la
pollinisation des plantes, de la protection des forêts et de la
régulation du climat, ils considèrent comme essentiel de donner un prix
aux fonctions écologiques qu'assurent les plantes, les animaux et les
écosystèmes et de les transformer en «services» compartimentés,
monétarisés et échangeables sur les marchés», écrivent un collectif d’associations françaises,
parmi lesquelles Attac, Les Amis de la Terre ou le réseau Sortir du
nucléaire.
Pour ces militants, l’économie verte n’est qu’une «volonté
d’étendre le modèle économique néolibéral capitaliste à de nouveaux
domaines» et «perpétue le modèle productiviste». La tenue du G20 quelques jours avant le sommet de Rio autour du thème de la «croissance verte» ne les rassure pas."
_________"L’économie verte, c’est l’une des plus grosses boulettes politiques de ces dernières années. Popularisé par l’OCDE, les Nations unies, la
Banque mondiale et l’Union européenne, ce concept voulait désigner un
nouveau modèle économique respectueux de l’environnement. Alors que le
développement durable perdait de son sens à force de discours jamais mis
en œuvre ou d’invocations mensongères, parler de croissance et
d’économie verte devait rassurer les acteurs économiques en consolidant
l’objectif de créer des richesses, et consacrer l’écologie comme moteur
universel de développement. Un compromis vertueux entre capitalisme et
nature. En théorie.
Sauf
qu’à coups de rapports plus néolibéraux les uns que les autres, les
institutions internationales en ont fait un synonyme d’exploitation de
la nature au profit des intérêts privés, et occidentaux en particulier.
Eloge des mécanismes de marché, promotion de l’innovation technologique,
valorisation du rôle des entreprises, mécanismes de compensation : tout
l’arsenal de l’orthodoxie économique et de la réduction du rôle de
l’Etat à la portion congrue a été mobilisé...
Partout où il est fort (en Chine, en Allemagne, au Danemark, aux
Etats-Unis), le secteur des énergies renouvelables est subventionné par
l’Etat à travers le mécanisme du tarif d’achat. La croissance verte
n’est pas qu’une cour de récréation pour intérêts privés. C’est un enjeu
d’action publique. D’où le discours montant chez les dirigeants
politiques autour de la transition énergétique, qu’on retrouve chez
François Hollande, et l’inflexion du discours européen, qui relie
désormais plus fortement verdissement de l’économie et exigences
sociales..."
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_______Rio+20: pour un changement vraiment durable?_ De Rio à Rio
-Rio: un bilan déjà décevant
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- Le sommet des bras croisés
-Biodiversité en péril
- Comment s'enrichir en prétendant sauver la planète
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