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mercredi 16 janvier 2013

Mali: on sait quand ça commence....

 ...On ne sait jamais quand et comment ça finit...comme toute guerre

 Un engagement discuté
____________________Certes, "il fallait y aller...", sous peine d'effondrement du pays, avec lequel nous avons tant de liens, et de déstabilisation de la région. [carte]
Cela semble faire consensus.
Le Président, qui disait que "la France ne doit plus jouer le rôle de gendarme en Afrique", a déclaré que l’intervention militaire français au Mali consistait « à préparer le déploiement d’une force d’intervention africaine pour permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale"
Il a insisté sur la nécessité de rester dans le cadre des Nations Unies et de ne pas l’outrepasser. « Je rappelle que la France dans cette opération ne poursuit aucun intérêt autre que la sauvegarde d’un pays ami" .
Aucun intérêt? Enfin, pas tout à fait...
Le business n'est pas absent en arrière-plan. Il y a des raisons françaises de la déstabilisation du Mali.
__Les choses étant ce qu'elles sont, le Mali, son régime actuel (*) et son économie fragile étant ce qu'ils sont, le passé focardien étant ce qu'il est, l'aventure libyienne ayant produit les résultats qu'on sait, il était assez aisé de prévoir que le vaste et ouvert territoire saharien aurait horreur du vide...que l'embryon d'un nouvel état islamique pouvait se constituer au Nord-Mali.
L'ancienne puissance coloniale, comme les USA, ont aussi une part de responsabilité dans le pourrissement de la situation au Mali.(1)
__ Rien n'est simple, c'est un pari risqué et les buts de guerre, aux contours incertains, sont confus et flous.
L'engagement sera peut être plus long que prévu et la France n'aura peut-être pas les moyens de ses objectifs. 
Saura-t-on distinguer les terroristes des indépendantistes touaregs? (1) Ceux-ci redoutent les amalgames. La vengeance contre Touaregs est un risque.
C'est essentiel pour l'avenir. Un vrai défi.
__Rares sont ceux qui pour l'instant ne soutiennent pas l'opération:
 G.Kepel, qui pointe l'isolement de la France.
Villepin,qui se souvient de l'Irak.
Noam Chomsky, qui sait ce que signifient les guerres menées par son pays contre un terrorisme parfois instrumentalisé, parfois stimulé dans la lutte elle-même.
N.Mamère, qui redoute un risque de  « cancérisation » de la région due au jeu trouble des grandes puissances et des groupes djihadistes.
___Mais maintenant que le vin est tiré, il faut le boire...
En gardant à l'esprit que "la première victime d'une guerre, c'est la vérité" (Kipling)...ou le flou

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(*)  "... Un président par intérim, réfugié plusieurs mois en France après avoir été gravement blessé à coups de marteau ; deux premiers ministres en huit mois ; une armée divisée et corrompue ; une faction militaire qui continue à se considérer maître du pouvoir politique : le chaos est complet. Et il est tel que les États-Unis qui, depuis des années, investissaient dans la formation des militaires maliens (ils ont même formé l'auteur du putsch !), ont pris acte de l'échec de cette stratégie. « J'ai été profondément déçu de voir qu'un militaire que nous avons entraîné participe au renversement d'un gouvernement élu. C'est tout à fait inacceptable », avait à l'époque noté le général Carter Ham, qui dirige les forces américaines en Afrique.
Depuis, les experts et la quasi-totalité des acteurs internationaux convenaient que l'urgence était d'abord à la stabilisation puis à la reconstruction d'un pouvoir malien. « L'usage de la force doit être impérativement précédé d'un travail politique et diplomatique », notait par exemple en septembre l'International crisis group (leurs rapports et communiqués ici). « Il faut remettre sur pied les fondements politiques, institutionnels, sécuritaires et militaires de l'État malien pour permettre une reprise de contrôle progressive des trois régions du Nord », poursuit ce centre d'études.
C'est cette étape préliminaire que François Hollande a choisi d'ignorer. Et ce choix est sans aucun doute la cause de l'isolement de la France. « La résolution finale du conflit malien ne pourra intervenir qu'au travers d'une solution politique qui inclut une remise en ordre dans tout le pays et la prise en compte des préoccupations justifiées du Nord », a ainsi noté le ministre allemand des affaires étrangères qui, comme lors de la guerre en Libye, a exclu toute participation de l'Allemagne.
En novembre, le secrétaire général de l'ONU ne disait guère autre chose lorsqu'il se disait convaincu « qu'une intervention militaire dans le Nord, mal conçue et mal exécutée, ne fera que faire empirer la situation humanitaire et favoriser les exactions et violations des droits de l'homme ». Un avertissement également ignoré par la France. Les Mirage et les Rafale français anéantiront certes sans difficulté quelques bases islamistes, camps et dépôts de munitions.
Mais ensuite, le problème demeurera entier : quel pouvoir fantoche soutenir à Bamako, comment garder le contrôle d'un territoire plus grand que la France ? Il est vrai qu'entre-temps, la guerre aura bouleversé la donne. Comme ce fut le cas en Libye. Cette guerre libyenne qui est aujourd'hui la cause directe de tous les malheurs et dangers du Mali et du Sahel...." (F.Bonnet _Mediapart-)
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- Début d’une guerre d’usure?
- Chronique d'une faillite programmée au Mali
- Comment reconstruire une classe politique totalement discréditée? 
- Les zones d’ombres de l’intervention française au Mali 
- La guerre des islamismes
-De la colonisation à la "coopération"

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