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mercredi 23 août 2017

Faces cachées (1)

Pathologies financières
                          Il n'y a pas que la lune qui a une face cachée.
                                                                  Sur un autre plan, la finance  a aussi la sienne, qui n'a rien de naturelle, mais qui est le produit d'un système en vertigineuse croissance depuis une trentaine d'années avec le développement de l'hyper-financiarisation  et qui peut prendre bien des formes.
    Certaines sont maintenant bien connues, même si les experts eux-mêmes ont des difficultés à en mesurer l'ampleur, comme les masses d'argent accumulées dans les paradis fiscaux ou le montant de l'argent sale, qui se recycle avec la complicité de certaines structures bancaires....La pratique de l'anonymat et le développement fulgurant de l'informatisation ont facilité la circulation de capitaux de plus en plus rapides et considérables. La pratique accélérée du trading haute fréquence a accéléré et obscurcit.le processus.
   Ces capitaux circulent et exercent leur action sur le marché en dehors de toutes règles et de tout contrôle.
                      Du phénomène de «Shadow banking», autrement dit la finance de l'ombre, nous
n'entrevoyons que certains aspects, comme nous ne soupçonnons que très partiellement toute la part de l'évasion fiscale ou de l'argent recyclé et blanchi dans des lessiveuses "honorables" et ayant pignon sur rue (ou sur lac)...le pouvoir politique fermant les yeux ou se contentant de menaces formelles ou de contrôles et de sanctions toujours à venir.
                                         Difficile de cerner les contours du «shadow banking», donc de le mesurer parfaitement. Le Financial Stability Board (le Conseil de stabilité financière, créé en 2010 par le G20 après la crise des subprimes) a chiffré le marché à 75.000 milliards de dollars à fin 2013. C'est 5000 milliards de plus qu'en 2012. À fin 2014, il devrait avoir atteint les 80.000 milliards de dollars. Selon cette estimation, le «shadow banking» représente ainsi un quart des actifs financiers mondiaux, la moitié du poids du système bancaire traditionnel, et l'équivalent du PIB mondial annuel. Les États-Unis, la zone euro et le Royaume-Uni détiennent à eux seuls les trois-quarts des actifs qui relèvent du «shadow banking». Mais dans les BRICs et les pays émergents, particulièrement en Chine, en Inde, en Indonésie et en Russie, la «finance de l'ombre» progresse fortement. Du côté des acteurs du «shadow banking», les fonds d'investissements immobiliers et les hedge funds connaissent les expansions les plus fulgurantes.
     Il faut bien noter que ces calculs du FSB «ne prennent pas en compte les centres financiers offshore (les paradis fiscaux, ndlr), où la plupart des hedge funds sont domiciliés»... En réalité, aujourd'hui, la définition du «shadow banking», de ses activités et de ses acteurs, n'est toujours pas clairement établie et les travaux n'en sont qu'à leurs débuts...Le «shadow banking» présente deux problèmes majeurs: son poids dans le financement global de l'économie et l'interdépendance des acteurs du «shadow banking» entre eux et avec le système bancaire traditionnel international. Ce qui signifie que si le «shadow banking» est sytémique: s'il souffre, il entraîne avec lui le système bancaire «normal». La crise des subprimes de 2007 en est la preuve concrète...."      [ Extraits]
          Toutes les plate-formes non régulées sont appelées dark pools:
      Un dark pool a pour objectif de traiter des volumes d'ordres de bourse importants (transactions sur blocs), hors marchés officiels (grandes bourses réglementées ou systèmes multilatéraux de négociation), et sans afficher le prix des transactions avant leur finalisation. Il permet ainsi aux acteurs (acheteurs ou vendeurs de titres) de rester anonymes.
   Cette finance de l'ombre constitue une dérive dangereuse, souvent dénoncée, même pour des pratiques bancaires "licites" mais opaques:
   L'histoire des dark pools est un peu celle de l'arroseur arrosé : bien qu'elles procèdent d'une volonté politique de libéraliser le secteur financier, les dark pools ont un fonctionnement totalement contraire aux principes de l'économie de marché. Ces travers ont été largement mis en évidence par le rapport sur la révision de la MIF, mais aussi par les membres du G20 Finances, réunis en avril, qui ont tenté de "rappatrier" le plus d'instruments financiers possible sur des marchés organisés.....
      La transparence et la régulation ( à peine entamée, souvent purement verbale) dans ce secteur ne sont pas pour demain...sauf si une crise plus violente que les précédentes contraindra les acteurs politiques à intervenir vigoureusement, à la manière de Roosevelt en plein cataclysme économico-bancaire. (*)
                 Un banquier suisse (oui!) analyse tous les risques inhérents à ce système, dont il établit les causes
prinvipales.
     Les mastodontes financiers, outre les pratiques galopantes du trading haute-fréquence, ont adopté des pratiques non orthodoxes qui sont loin d'être sans risques, même pour leurs propres intérêts, ouvrant leurs caisses aux mafias diverses et variées accentuent les périls.
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   (*)   Franklin Delano Roosevelt aurait-il eu la même mansuétude vis à vis du gouvernement des banques, dont le pouvoir a été à peine écorné? Roosevelt qui disait publiquement: "...Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix – le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l’antagonisme de classe, l’esprit de clan, le profiteur de guerre. Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des États-Unis comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé. Jamais dans toute notre histoire ces forces n’ont été aussi unies contre un candidat qu’elles ne le sont aujourd’hui. Elles sont unanimes dans leur haine pour moi – et leur haine me fait plaisir. Je peux dire que lors de mon premier mandat ces forces menées par l’égoïsme et la soif du pouvoir ont trouvé un adversaire à leur hauteur. J’aimerais pouvoir dire à l’issue de mon deuxième mandat qu’ils ont trouvé leur maître..."
__Les banques, ayant tant reçu des Etats, ne disent même pas merci, les ingrates!
         Elles continuent même à spéculer en douce, comme la plus importante de toutes, qui donne l'exemple, en toute légalitéGoldman Sachs Elles ne risquent pas trop d'être inquiétées: on a tant besoin d'elles! Too big to fail and to jail...Elles ne souhaitent qu'une chose: qu'on continue à les laisser faire.
                     Comme le remarquait, outré, un ancien directeur de la Banque Mondiale: 
                  "Les banques sauvées grâce à l'argent public se retournent vers ceux qui les ont sauvées en disant: payez vos dettes! Leur arrogance est inacceptable " (J Stiglitz)
     Ou, comme disait son célèbre compatriote:
                   « Le gouvernement devrait créer, émettre et favoriser la circulation des monnaies et des crédits nécessaires à la satisfaction du besoin de dépense du gouvernement et du besoin d’achat des consommateurs.L’adoption de ces principes doit permettre aux contribuables d’économiser le paiement d’un gros volume d’intérêts. L’argent cessera de gouverner et se mettra au service de l’humanité. » (Abraham Lincoln) _
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