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mercredi 21 octobre 2020

Cette liberté de caricaturer

   La plume est plus forte que l'épée.  [En souvenir de janvier 1995]

                                       Comme la parole l'est plus que la force brutale.
   Le rire et l'intégrisme ne font pas bon ménage.
       Pour Charb, Cabu et les autres, qui ne se prétendaient pas journalistes, mais plutôt joyeux lurons iconoclastes avant tout et souvent talentueux, quand la religion devenait thème de dessins, ce n'était pas le religion en tant que telle qui était objet de risée, mais toutes les formes d'intégrismes religieux, toutes les perversions de religion, bafouant la libre pensée et ligotant les libertés. Aussi bien les intégrismes islamistes, les traditionalistes catholiques , les  fondamentalistes ultra-orthodoxes en Israël, le sectarisme des évangélistes américains  de le Bible Belt.
   Ces formes d'expression de vie religieuse dénaturée, qui se marient avec toutes les formes de régressions politiques...
          On pouvait ne pas aimer certaines de leurs productions, pour des raisons esthétiques (la morale n'a rien à voir dans les productions de création), mais la caricature est chose si ancienne et si ancrée dans notre tradition républicaine, qu'on imagine plus devoir s'en passer.
  Le dessin dit beaucoup, donne beaucoup à penser, parfois de manière provocatrice, pour produire plus d'effets sur la pensée critique, pour choquer en imposant du recul.
C'est le droit à la critique, qui est en question, même si elle peut être parfois de mauvais goût. Un dessin, malgré sa force incroyable, peut-être loupé.
  Que ce soit à Paris ou à Tunis, en Egypte ou en Algérie....
  La caricature , c'est la charge, étymologiquement, ce qui suppose une distance critique et ironique. Dérision et autodérision.
______Elle ne date pas d'aujourd'hui. Elle a toute une histoire. 
Depuis le Moyen-Age en passant par Daumier...jusqu'à aujourd'hui.
 La   caricature de presse est assez récente. Au  XIXe siècle, elle prend son envol dès la Monarchie de Juillet. 
    Aujourd'hui, les caricatures de Mahomet, ou plutôt de ce qu'on en fait, provoquent des réactions souvent violentes.
 _ Dans l'Islam, surtout depuis le développement du wahhabisme, "maladie de l'islam", comme disent certains musulmans, le rapport à la distance critique et même à l'image est devenu problématique; surtout dans les tendances fondamentalistes radicales d' aujourd'hui, même si le  Hezbollah minimise... 
__Beaucoup de musulmans sont dans le déni quant à la signification et la portée du drame. Certains sont indignés.
__On trouve encore certaines consignes comme celle-là: trop lire corrompt le coeur!  
Il faut réprimer certaines expressions du corps, au nom de la pureté, etc... Toujours cette notion de  pureté mythique et mortifère.

__Déjà régnait la querelle des images à Byzance.
L' iconoclasme  existe depuis la plus haute antiquité, sous des formes diverses, comme s'il y avait un rapport magique entre la représentation et la chose représentée. L'Ancien Régime s'accomodait d'une certaine irrévérence, mais limitée dans le temps, codée et encadrée.
Dans la chrétienté, le dessin, comme le rire, a pu  être jugé diabolique, comme on le voit dans le Nom de la Rose.
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Histoire de la caricature et du blasphème._Un jeu avec la limite.
-L'image ne tue pas
-Une lettre d'un musulman au monde musulman
-La caricature sans caricature. ___________________________________

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