Non, ce n'est pas du cinéma!
Bras de fer sous les sunlights
On aurait pu s'y attendre...
________________CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus] Pâques 2025: Un million de visites...Merci à vous fidèles lecteurs ou consultants d'un jour!
Non, ce n'est pas du cinéma!
Bras de fer sous les sunlights
On aurait pu s'y attendre...
________________Hypothèse Elle suit son cours à bas bruit, sans que nous puissions distinguer la direction qu'elle prendra sur le long, très long terme. C'est toujours a postériori, dans le futur lointain, qui nous échappe par définition, que les tendances de fond pourront être jugées, comme en histoire, ce petit parcours récent de l'humanité d'ailleurs. Mais au vu de certaines tendances actuelles de l'homo occidentalis, on peut tenter une hypothèse, sans pouvoir bénéficier des lumières du grand Darwin....Il semblerait qu'une tendance se dessine, qu'émerge lentement une nouvelle espèce . L'HOMO RATATINUS.
Il est là sur son canapé, homo actualis, affalé, une Kro à la main, regardant vaguement la météo du soir, avant d'embrayer sur "le" film de TF1, déjà projeté dix fois, ou "le" match du jour sur Canal. Du sport sur sofa.
Divorce sans retour?...
Ou retour de tronçonneuse? La vengeance est un plat froid...
Une oligarchie en péril? Pas sûr...
__________________________Qui bat de l'aile
Un point aveugle ____ Point de vue: "...Les politiques mémorielles censées immuniser nos sociétés contre le risque de crimes de masse et de génocides sont en crise, estime un collectif d’historiens dans une tribune au « Monde ». Ils soulignent que la qualification ou non de génocide, qui « n’appartient pas exclusivement aux historiens », n’ôte rien à « l’urgence d’une action politique ici et maintenant »
__ Naguère « champions du monde des crimes de masse », les Allemands pouvaient, jusqu’au 7 octobre 2023, se targuer d’être les « champions du monde de la commémoration », selon l’historien de la Shoah Götz Aly. Sont-ils désormais, face à Gaza, champions de l’aveuglement volontaire ? Alors que le but proclamé de la culture mémorielle allemande reste, après Theodor W. Adorno (1903-1969) et son « éducation après Auschwitz » (1966), de façonner des citoyens éclairés, gardiens de la démocratie, garants du « plus jamais ça », il aura fallu de nombreux mois pour qu’enfin le chancelier Friedrich Merz semble, selon le journal Der Tagesspiegel du 27 mai, « découvrir la réalité » et tienne des propos « étonnamment clairs sur Gaza », quoique limités à des paroles sans actes. Ce décalage avec le modèle mémoriel affiché n’est pas réservé à l’Allemagne. En France, où le « devoir de mémoire » constitue un véritable mantra politique et scolaire depuis les années 1980-2000, le président Emmanuel Macron, pourtant formé par Paul Ricœur (1913-2005) et sa quête d’une « juste mémoire », s’enhardit enfin à critiquer les actes « honteux » du gouvernement d’extrême droite de Benyamin Nétanyahou. L’euphémisme demeure cependant de règle pour désigner comme « drame » des crimes dont le caractère génocidaire apparaît chaque jour plus manifeste, en renvoyant aux historiens le soin de qualifier, « en temps voulu », ces crimes abondamment documentés, malgré le blocus israélien. Plusieurs historiens israéliens spécialistes de la Shoah, tels Omer Bartov, Amos Goldberg et Daniel Blatman, ont déjà qualifié de génocide la situation des Palestiniens de Gaza __ Face à l’insuffisance criante des réactions européennes – à de notoires exceptions en Espagne, Irlande, Norvège et Slovénie –, nous, historiennes et historiens, nous interrogeons sur ce que peuvent ou non les politiques de mémoire, et sur ce qu’elles ont produit aussi, à savoir un certain conformisme, une propension à l’aveuglement et à l’autocensure, des instrumentalisations politiques à l’intérieur..." ___
Des paroles et les actes vis à vis d'Israël
En Allemagne, traditionnellement fidèle parmi les fidèles à Israël, on durcit le ton officiellement, tardivement, avec précaution. Pour ne pas sans doute trop contrer une population qui se réveille un peu et une presse qui commence à s'inquiéter.. Certains n'acceptent plus l'inconditionnalité du soutien jusque là sans faille de leur pays à Jérusalem. Toute critique politique du gouvernement de l'Etat d'Israël était jusqu'ici considéré comme de l'antisémitisme, dans la confusion la plus tenace et la repentance non critique. Les vagues voix politiques récentes, face aux outrances à Gaza, n'empêchent pas l'aide militaire discrète. Business first...Contrairement aux pays qui ont pris sur ce point des mesures radicales. La France joue l'ambigüité même si elle prétend prendre les devants dans la protestation contre une situation jugée "honteuse" par l'Elysée. L'extrême-droite, réputée jadis antisémite, joue la carte de l'extrême-droite isralienne: logique!
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier (FWS), déclarait au quotidien Die Deutsche Zeitung : « L’Allemagne est trop grande pour se contenter de commenter les affaires du monde. »
On le voit aujourd'hui dans l'affaire ukrainienne.
____________En ce qui concerne ses relations avec Israël, les rapports sont étroits depuis fort longtemps.
Surtout depuis le très spécial Traité de réparation de 1952.
Relations diplomatiques sans ombres, sans critiques, timorées même, malgré quelques tensions récentes.
Relation d'affaires aussi, peu ébruitées.
En fait, des relations très spéciales, notamment dans le domaine de l' armement, question épineuse et trouble s 'il en est. (*) "La sécurité d'Israël relève pour l'État allemand de la raison d'État", "Pour des raisons historiques, l'Allemagne est plus proche d'Israël que ne l'est la France. Avec le vécu qui est le sien, elle pourrait facilement être traitée d'antisémitisme si elle critiquait le gouvernement israélien."
____________________Des relations où le poids du passé tient une place centrale.
Sachant ce que l'on sait, on peut considérer comme normal que l'Allemagne ait une dette vis à vis de la communauté juive décimée par un régime qui fut porté au pouvoir par une majorité d' Allemands. Mais qu'en est-il de tous les Juifs d'aujourd'hui, dont beaucoup n'ont plus de rapport avec les descendants des victimes, pas seulement ceux qui vivent en Israël, dont beaucoup contestent la légitimité de ses lignes politiques successives.
.Sous le signe de la culpabilité, d'un passé qui passe mal..
Le Crif, qui en rajoute, parle d'expiation, évoquant le passage de l'Allemagne de bourreau à ange gardien...
Est-il normal que le poids d'une culpabilité collective continue encore à conditionner des relations privilégiées entre deux Etats, dont l'un se croit obligé, comme en otage, de favoriser tous les objectifs de l'autre, même les plus contestables?
La récente visite d'A.Merkel en Israël a semblé rompre la belle harmonie, l'opinion allemande changeant peu à peu. La température fut plutôt fraîche, malgré l'apparence polie et gênée des échanges. Le problème de la colonisation commence à poser problème à Berlin comme à Washington, le courant passant toujours bien entre les deux capitales, malgré les écoutes.
Dans le journal Maariv, journal de centre droit israëlien, le commentateur Shai Golden va jusqu'à évoquer...« la trahison du principe de l'expiation auquel chaque Allemand doit s'engager pour toujours en parlant d'Israël et des juifs ».
La Chancelière était vraiment embarrassée: "...Invoquant la condamnation récente par l'Allemagne de la réponse d'Israël au vote de l’ONU, qui a vu Netanyahu annoncer un plan de constructions en Cisjordanie, Mme Merkel a déclaré que l'opposition de son pays à des actions unilatérales des deux côtés signifiait que "sur la question de la colonisation, nous sommes d'accord pour dire que nous ne sommes pas d’accord". Elle a cependant souligné qu'il s'agissait de la recommandation d'un pays ami. "Israël prend ses décisions lui-même. Nous ne pouvons que donner une recommandation", a-t-elle dit. Soulignant une fois de plus que l'Allemagne considère Israël comme "la seule démocratie de la région ", elle a insisté que c’est "un pays que nous aimons et avec lequel nous entretenons des relations amicales". Le Premier ministre israélien a reconnu l'importance de la relation d’Israël avec l’Allemagne : "Ce n'est pas n'importe quelle relation. Il s'agit d'une relation privilégiée, une relation que nous apprécions profondément. Je suis très reconnaissant du temps que vous consacrez dans le renforcement de cette amitié et de ce partenariat". "Je voudrais profiter de cette occasion pour dire clairement que je n'ai absolument aucun doute sur la profondeur de votre engagement pour la sécurité et le bien-être de l'État d'Israël", a-t-il dit. "Je pense que la racine du problème, ce ne sont pas les implantations. J'espère que nous allons engager une discussion sur une coexistence mutuelle, une paix mutuelle, avec au moins une partie des Palestiniens", a dit Benjamin Netanyahu. "Je n'y ai pas renoncé. Nous ne renonçons pas si vite", a-t-il insisté, ajoutant : "La racine du problème est l’opposition à l’État d’Israël quelles que soient ses frontières".
A cette occasion, dans la presse israélienne, M. Steinmeier a rappelé mardi le caractère extrêmement singulier des relations germano-israéliennes. Le lien entre les deux États apparaît « comme un miracle » étant donné le contexte historique, souligne-t-il.
Un miracle de langue de bois?...
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Quel meilleur moyen de gouverner?
Comme en Floride, dans l'Ohio, etc... Des incultes au pouvoir
Orwell n'a pas pris une ride
Un sport souvent instrumentalisé ____________________________ En danger
__ Stupéfiant
__ Gigantisme
__ Transfert
__ Cynisme
__ Espionnages
__ Colonisation
__ Vers la fin?
__ Il était temps!
__ Régression
__ Brossages d'egos
__ Massacre particulier
__ Effondrement de droits
__ Promesses trahies
__ Intense lobbying
__ Echecs et histoire
__ Alliés de Poutine
__ Le monde et la CIA
__ Rabotage discutable__ Soutien inconditionnel
__ Campagne de Shein
__ Au nom du LR
__ Incertitudes polonaises
__ Parcours Sup et le bac _______________________
Un système très discuté
Il est proposé de revenir sur l'outil d'orientation blanquerien, pour mettre un terme, notamment à sa relative opacité et ses dysfonctionnements . L' outil d'orientation est sans doute né dans un bureau d'études privé cher payé. Des soucis se font jour peu à peu. On met en avant le stress qu'il engendre et même, sur de nombreux points, son absurdité . De plus, comme cela a été montré, il joue en faveur de l'enseignement privé. Il est temps de repenser ce système, élaboré dans l'ombre d'obscurs cabinets. Cet outil de sélection/orientation demande à être repensé, dans le cadre d'un système universitaire devenu le parent pauvre de la politique scolaire française. Un système algorithmique encore opaque sur bien des points. De plus, "...Il existe une forme d'inégalité face à l'enjeu qu’est l’orientation : tous les élèves ne disposent pas du même niveau d’informations sur les filières. Parcoursup a créé un stress lors de cette année de seconde qui n’existait pas dans le système précédent. Et demander à un élève de 15 ou 16 ans de faire des choix d’orientation si tôt, c’est ne pas tenir compte de l’évolution d’un adolescent, qui change d’intérêts en fonction de ses découvertes...." De plus, " "La plateforme a bouleversé le rapport de l’enseignant à l’élève. Car pour être sûr d’obtenir une place dans la filière de son choix, ce dernier doit avoir le meilleur dossier possible. Et comme 40 % de la note du bac provient des évaluations en contrôle continu, l’élève a l’impression d’être en surveillance permanente. Dès le début de la 1re, c’est comme si chaque devoir était une épreuve terminale. Il ne peut pas échouer. Ce système supprime la valorisation de la progression, qui est pourtant l’un des fondements de la pédagogie. Par ailleurs, ne pas comprendre un chapitre du cours, cela arrive. Cela ne devrait pas occasionner une telle tension pour se rattraper. Le lycée est devenu une usine à stress...."
Plus insidieusement et plus gravement, "...Combiné au Bac Blanquer organisé en contrôle continu dès la classe de 1ère, le dispositif Parcoursup engendre une situation pathogène pour de nombreux·ses jeunes et pervertit leur rapport aux études: il ne s'agit plus d'apprendre, y compris en ayant droit à l'erreur, mais de valoriser son dossier en vue du marché concurrentiel de l'enseignement supérieur..." Bref, ce serait un "générateur d'anxiété", selon le journal Le Monde. De plus, il y a toujours la crainte de ne pas disposer des bonnes clés. Les familles sont, elles aussi, impliquées dans ces choix de "formation motivée", qui arrivent bien trop tôt dans le parcours scolaire. La pression parentale sur les enseignants et celle qui pèse sur les élèves dès la première dénaturent le véritable enjeu de la transmission des savoirs. La transparence ne brille pas dans ce système complexe, qui rencontre un nombre toujours plus grand de critiques: si on on croit les sondages, "...Cette année, les lycéens et les étudiants interrogés se montrent nettement plus critiques vis-à-vis de la plateforme par rapport à l’édition précédente : 66 % la trouvent accessible (contre 81 % en 2021) et 63 % estiment qu'elle fournit des informations utiles pour leur orientation (contre 76 %). Une minorité, 44 %, la trouve utile (- 18 points), 38 % intuitive (- 10 points) et 33 % en capacité de répondre à leurs questions (-11 points). Malgré les fiches détaillées par formation, seuls 54 % des jeunes considèrent que Parcoursup est simple d'utilisation et 44 % qu’elle est efficace...." Une inflation dans les notes est constatée et déplorée. ainsi qu'une stratégie précoce en amont de la part de certains parents favorisés pour préparer les parcours scolaires de leurs chers petits...
D' Israëliens de divers horizons
Face aux exactions continues à Gaza et à l'accélération de la colonisation
Barnavi vit très mal l'affrontement qui s'éternise: J’ai honte, je suis humilié d’être citoyen d’un pays gouverné par un tel gouvernement. C’est un sentiment difficile à exprimer. D’ordinaire, on n’est pas forcément d’accord avec tel ou tel gouvernement. C’était mon cas pendant longtemps, mais bon. Et là, on a changé d’échelle. On a affaire à des gens — il faut bien comprendre de quoi il s’agit — ce sont des ministres qui, en France, seraient derrière les barreaux.
Il s’agit d’ « une bande de suprémacistes, de fascistes, de fondamentalistes » et des ministres qui « devraient être derrière les barreaux ». Et il demande avec force à à l’Europe de, enfin, se mobiliser tous ensemble. Lors de l’année que nous avons passée, nous avons passé notre vie à manifester contre la réforme judiciaire. Avant même le 7 octobre. On nous menaçait de nous transformer en Hongrie. Ce n’est pas la Hongrie, c’est la Hongrie plus les fondamentalistes religieux. Vous vous rendez compte, on serait plus près de l’Iran que de la Hongrie. Donc voilà, il ne s’agit pas seulement de ce qu’ils disent, il s’agit de ce qu’ils font, de la manière dont ils justifient ce qu’ils font.
On est dans une espèce de bulle d’horreur qui, pour des citoyens comme moi, est absolument insupportable. Alors, beaucoup s’en vont. Nous avons perdu entre 60 000 et 80 000 Israéliens qui ont quitté le pays parce qu’ils n’ont pas supporté. Et ce ne sont pas n’importe quels Israéliens : ce sont des gens jeunes, des professionnels qui portent l’économie de ce pays sur leurs épaules, et ils ont décidé que ça suffisait comme ça.
Il y a une caricature « amusante » dans le journal Haaretz : nous sommes dans un avion de la compagnie El Al (israélienne) et l’hôtesse demande : « Y a-t-il un médecin dans l’avion ? » et tous les passagers lèvent la main ensemble. C’est une plaisanterie amère, mais tout à fait juste : les gens votent avec leurs pieds.
Q : Vous savez que ce que vous dites peut être récupéré par des gens qui détestent Israël depuis toujours ?
Oui, mais ils n’ont pas besoin de moi, vous savez. Ceux qui nous haïssent, ils nous haïssent. Ce n’est pas à eux que je parle. Ce n’est pas à eux, c’est à vous, c’est à des gens normaux, des amis, des gens qui n’ont jamais été anti-israéliens, qui ne sont certainement pas antisémites.
Et si je parle à ces gens-là, c’est pour leur dire : nous avons besoin de vous pour nous aider à nous en sortir. Et là, je dois dire que cela fait des années que je crie dans le désert, que je supplie les Français, les Européens, les gouvernants, de faire quelque chose, de sortir des rituels, des phrases entendues. Tout ça, ça n’a plus aucun sens. Et je le demande : mais il faut, si vous êtes amis d’Israël comme vous le prétendez, : aidez-nous et aidez Israël maintenant. Ce n’est pas aider Netanyahou ! La confusion stupide, criminelle, qui ne cesse d’être faite entre le peuple d’Israël et son gouvernement est absolument insupportable et nous mène à la ruine.
Nous aider aujourd’hui ? Cela veut dire mettre le gouvernement d’Israël et le peuple d’Israël devant leurs responsabilités, et dire : voilà ce qui risque de vous arriver si vous continuez comme ça. Et nous ne sommes pas… vous savez, les Israéliens ne sont pas la Corée du Nord. On ne peut pas vivre seuls. Sans l’Europe — sans même parler de l’Amérique — l’Europe pourrait être un acteur de poids. C’est notre principal partenaire commercial, le principal partenaire scientifique, touristique, tout ce que vous voulez. C’est notre hinterland. L’Amérique est loin, l’Europe est à côté.
Si l’Europe avait voulu… Mais il faudrait pour cela que l’Europe existe d’abord. »
Élie Barnavi est un historien, essayiste, chroniqueur et ancien ambassadeur d’Israël en France. Né en 1946 à Bucarest (Roumanie). Professeur émérite d’histoire de l’Occident moderne à l’université de Tel Aviv, il est aussi le créateur et conseiller scientifique auprès du musée de l’Europe à Bruxelles.
Omer Bartov: _______ La colère et la peur _____
Il dégageait effectivement un charme particulier, celui qui fut à la Sorbonne un de mes professeurs, dans les années 1970. On l'appelait Janké entre nous. Parlant sans notes, il se distinguait par une voix singulière, ondoyante et continue, parfois à la limite de l'apnée, il semblait témoigner, se confier même plus que professer. Très proche de l'expérience vécue, il semblait méditer à haute voix sur la vie, la mort, le temps, la finitude en général, donnant à penser sa propre intériorité, universellement transposable, sans jamais en référer aux malheurs passés de sa propre existence en tant que juif pendant la guerre. Une voix fascinante, toute en méandres et en nuances, qui surprenait au premier coup, semblant côtoyer plus le langage poétique que la rigueur d'un Spinoza ou d'un Hegel. Une philosophie aux limites de l'expérience humaine, livrant ses intuitions les plus profondes, comme Bergson, sur la nature énigmatique du temps. A la limite de l'indicible. Bref, il donnait à penser les limites de la réflexion purement rationnelle, paradoxalement à travers un flux presque ininterrompu de paroles qui se reprenaient sans cesse pour se relancer plus loin, en cercles concentriques.
Il y a 20 ans
Un tel anniversaire ne pouvait être passé sous silence. Le débats furent passionnés. Vers quelle Europe allions-nous? Rien n'était clair au coeur des promesses propres à susciter l'adhésion. ...On peut (aussi) poser un diagnostic sans tabous sur la construction européenne et ses points faibles, en vue d’en tirer un protocole de soins salvateur. C’est une approche « pessimiste » mais constructive. Engageons-nous donc dans cette voie et demandons-nous quels sont les malentendus à l’origine de la crise européenne. Nous en avons distingué sept, comme les péchés capitaux du catéchisme d’antan : (1) l'Europe a été créée pour faire la guerre (froide), (2) elle s'est soumise à Washington, (3) elle prétend effacer les nations, (4) elle n'a généré aucune solidarité entre les citoyens des différents États, (5) elle s'est construite sur une idéologie (néo)libérale, (6) elle tourne le dos à sa diversité culturelle, (7) elle privilégie l'accessoire à l'essentiel...."
Oncques ne se vit telle déroute...
Où Sieur Désiré fit merveille
François le Premier en aurait eu grande fierté.