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jeudi 16 août 2007

Irak (suite)


UNE GUERRE PRIVATISEE
(
AgoraVox le média citoyen : Une guerre privatisée)

D'excellents sous-traitants

En franchissant le seuil de son bureau tous les matins, le boss de la compagnie multinationale Blackwater a toutes les raisons d’être satisfait :

les affaires sont prospères, les actionnaires comblés, l’avenir est prometteur, car le bourbier irakien a de l’avenir. Voir l’article sur AgoraVox.

Son Job : "Global security consulting", sa reference : "... the most comprehensive professional military, law enforcement, security, peacekeeping, and stability operations company in the world". Un professionnel de la paix, donc, en langage orwellien. Son objectif est on ne peut plus humaniste : " To support security, peace, freedom, and democracy everywhere." Il peut donc dormir en toute bonne conscience... Son lieu principal d’activité : l’Irak. Le travail ne manque pas, depuis que son ami Georges a fait appel à lui pour quelques menus services, rendant l’ascenseur à une institution qui l’a bien aidé lors de son élection. Entre amis, l’échange de bons procédés est la règle, question de civilité...

Mais quels services ? Fournir des hommes pour des tâches diverses sur le terrain, tâches d’appoint ou d’engagement direct dans les combats. La Libre Belgique, habituellement modérée, a parlé de "mercenaires".

... Il s’agit (seulement) de soutenir l’armée fédérale dans ses tâches difficiles, mais légitimes aux yeux de ceux qui ont encore la foi à la Maison-Blanche et au Pentagone... L’ objectif de Blackwater est de fournir à l’armée américaine des militaires bien entraînés, bien payés, de toutes origines, d’anciens militaires US, mais aussi des Chiliens, des Philippins, des Fidjiens... Pour lutter contre l’Axe du Mal, l’engagement n’a pas de frontières.On recrute dans trente nationalités différentes.

Cette entreprise a eu son premier contrat avec la CIA en Afghanistan et sur bien d’autres terrains... Depuis, ses hommes sont nombreux sur le champ des opérations irakiennes. Ils peuvent même parfois intervenir sur des objectifs civils, comme à la Nouvelle-Orléans, lors de la catastrophe Katrina. Le chiffre d’affaires tourne autour de quelques milliards de dollars. Elle possède le centre d’entraînement militaire le plus grand du monde. Siègent au CA quelques anciens du clan Bush.

Entreprise de sous-traitance, donc, très utile, car comme dit Michael Ratner, président du Centre pour les droits constitutionnels : "Le recours croissant aux sous-traitants privés... rend les guerres plus faciles à déclencher et à mener ; ça ne prend que de l’argent et pas de citoyens". Cela permet aussi d’éviter les résistances, les protestations des citoyens, qui se sentent moins directement concernés par les combats et les morts, même si ces hommes, mal contrôlés, peuvent provoquer certains « dommages collatéraux »(Falloudja)... Le recours aux sociétés privées amortit donc le coût politique du conflit.

Selon ACG, « avant le conflit, les sociétés privées ont largement participé aux préparatifs : approvisionnement, entraînement, et même exercices de simulation et planification des combats dans le désert koweïtien. L’énorme complexe militaire américain de Camp Doha, d’où a été lancée l’invasion, était construit, géré et gardé par un groupe privé. Leur spécialité : préparatifs, approvisionnement,alimentation , logement des troupes, entretien d’armements... »

Il y a bien d’autres "entreprises" de ce type, plusieurs dizaines. Par exemple, Halliburton est spécialisée dans la restauration, le convoyage de carburant, la réparation des secteurs pétroliers. ErInys, force paramilitaire, se charge de la sécurité des personnalités, des convois, de la formation des gardes nationaux. Vinnel, MPRI, NourUSA... forment et équipent la nouvelle armée irakienne. On estime qu’une personne sur dix engagées fait partie de ces nouvelles sociétés privées. Mais il est difficile d’avoir des chiffres fiables. Les pertes d’hommes sont aussi mal connues, restant à la discrétion des employeurs.

Ces sociétés prospèrent donc, aux frais du contribuable américain et le personnel recruté semble ne pas se plaindre, car il y trouve son compte. "L’Irak, actuellement, est une mine d’or. La marge bénéficiaire est incroyablement élevée, bien plus que le facteur risque", relève Duncan Bullivant, le chef de la société britannique Henderson Risks. Les soldats des PMF gagnent deux à dix fois plus que leurs collègues des forces régulières, les mieux payés étant ceux qui ont eu une formation d’élite. L’échelle des salaires reflète aussi la mondialisation : en Irak, un ancien béret vert américain peut gagner jusqu’à 1 000 dollars par jour là où un ancien gurkha népalais fera 1 000 dollars par mois...

Business as usual...

(1)http://www.blackwaterusa.com/)

http://www.lalibre.be/article.phtml ?id=10&subid=391&art_id=113116

http://www.fsa.ulaval.ca/personnel/VernaG/EH/F/cons/lectures/Blackwater.htm

http://www.dedefensa.org/article.php ?art_id=4279

Géopolitique.com

http://www.acrimed.org/article1620.html

Le Monde Diplomatique

http://mondialisation.ca/index.php ?context=va&aid=5214

http://agircontrelaguerre.free.fr/article.php3 ?id_article=97

http://www.dailymotion.com/video/xd4ry_mercenaires-en-irak


ZEN

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