Epreuve de vérité?
Vers un nouveau Bretton Woods?
-"L’establishment washingtonien est actuellement complètement déconnecté des difficultés de la situation économique et financière, qu’ils jugent inconsciemment comme plus ou moins résolues après l’“effort” du printemps (essentiellement gaver le coupable, Wall Street, de centaine de $milliards). La situation est infiniment plus grave qu’avant le 15 septembre 2008. Tous les pouvoirs sont non seulement affaiblis, mais en état d’affrontement" (dedefensa)
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-Un automne crépusculaire:
"En quelques jours, la perception psychologique de la situation fondamentale des USA s’est à nouveau assombrie, ou, plutôt, s’est enfoncée dans un degré nouveau d’assombrissement en revenant à la crise centrale. L’effet de 9/15 et de l’effondrement qui a suivi a été un instant contenu, le temps d’un rapide printemps aménagé par Ben Bernanke, reconduit à la tête de la Fed pour cet exploit d’illusionniste (l’affaire des “green shoots”). Le scandale du redressement des banques dans les conditions qu’on sait a suivi. Tout cela n’était pas une amélioration de la situation mais un abaissement de la tension par des moyens dont on a dit tout le mal qu’on devait penser. La tension, qui est désormais un caractère fondamental de la situation aux USA trouvait à s’occuper du côté de l’agitation populaire (“soins de santé” et mouvement du Tea Party), qui n’est pas apaisée et se poursuit. En effet, il faut observer que toutes ces phases ne s’annulent pas l’une après l’autre, mais s’accumulent.
Depuis une semaine, les démons centraux de la crise économique se pressent à nouveau.• L’article de l’Observer, du 4 octobre 2009, sur la Californie, en passe de devenir ce que les experts du Pentagone nomment “a failed state”, a fait grand bruit aux USA. (L’expression “failed states” concerne ces pays, surtout africains, qui sombrent dans un cycle incontrôlable de pauvreté, de corruption, d’anarchie et de désordre, qui retournent à un état de semi-sauvagerie et d’absence de droit jusqu’à ne plus exister en tant qu’Etat structuré, selon les normes civilisées, ou dites telles.) L’article a souvent été repris, cité, commenté, etc., aux USA.«California has a special place in the American psyche. It is the Golden State: a playground of the rich and famous with perfect weather. It symbolises a lifestyle of sunshine, swimming pools and the Hollywood dream factory...."
La situation économique, essentiellement au niveau de l’emploi, ne perd rien de son rythme de détérioration, pour ne rien dire d’une possible amélioration. Les chiffres de pertes d’emploi de septembre (263.000 contre 176.000 attendus) ont constitué un terrible choc. Le commentateur de Atimes.com “Spengler” parle, le 6 octobre 2009, d’une “dépression permanente”, un peu selon la formule trotskiste… «President Barack Obama may be remembered for permanent depression, the way that Leon Trotsky's name is linked with permanent revolution. Fiscal stimulus combined with near-zero interest rates have proven to be a toxic cocktail for the United States, the macroeconomic equivalent of barbiturates and alcohol.» Puis “Spengler” poursuit, traçant un rapide tableau de la situation telle qu’il l’évalue; il montre notamment comment les conditions du “sauvetage” du système financier ont plongé les USA dans une paralysie économique marquée par cette impossibilité de renverse la tendance à la dégradation, ce qu’il nomme “dépression permanente”…
Le spectre de la fragilité du dollar, de sa possibilité sinon sa probabilité d’effondrement, est revenu d’actualité avec l’article de Fisk dans The Independent et ce qui a suivi. Il s’agit à nouveau du spectre fondamental de l’effondrement de ce qui est perçu comme certains par le piler central de la puissance US, ou de ce qui reste de la puissance US. Le choc vient essentiellement de la perception qu’effectivement un certain nombre de pays, que ce soit ou non ceux qu’indique Fisk, que ce soit ou pas dans les conditions où il l’indique, travaillent activement ensemble sur l’“après-dollar”…
La dernière chronique partagée de l’universel spécialiste de la question financière Martin Wolf (Financial Times-Le Monde, le 5 octobre) est beaucoup plus sombre, beaucoup plus “catastrophique”. Elle peint, du point de vue financier et de la façon dont le secteur bancaire a été “sauvé” au bord du désastre, une image extrêmement pessimiste. «Le point primordial est que le stade où nous en sommes aujourd'hui est intolérable. Les concentrations actuelles de richesse et de pouvoir garantis par l'Etat doivent absolument disparaître. […] [I]l nous faudra être plus radicaux. […] Pour l'instant, les autorités politiques ne sont pas prêtes à envisager des idées aussi radicales. Mais le système financier est aujourd'hui d'une telle fragilité que l'on ne peut pas rejeter toute idée de réforme radicale.»...
Aujourd’hui, les USA sont au bord du gouffre, c’est-à-dire dans une situation où un facteur explosif peut tout faire basculer. Il ne s’agit pas de juger objectivement d’une situation et d’observer que partout ailleurs (hors des USA), la crise règne également; il s’agit de relever la singularité de cette situation aux USA, de l’effet sur une psychologie, désormais d’une extraordinaire fragilité, de diverses potentialités explosives dont chacune peut faire basculer cette psychologie dans le désordre marquée autant par la panique que par la colère et la rancœur furieuse. Inutile de parler d’Obama, dont les qualités incontestables – calme, mesure, etc. – jouent à plein contre la reprise en mains d’une situation qui lui file comme du sable entre les mains. Est-ce seulement la Californie qui est menacée de devenir “a failed state”? "
-Le crépuscule du dollar:"
"...Le déclin de la puissance économique américaine résultant de la récession mondiale actuelle a été implicitement reconnu par le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick. « L’un des héritages de cette crise pourrait être la prise de conscience que les relations de pouvoir économique ont changé », a-t-il déclaré à Istanbul, avant la tenue cette semaine des réunions du FMI et la Banque Mondiale. Mais c’est l’extraordinaire nouvelle puissance financière de la Chine - alliée au ressentiment des pays producteurs et consommateurs de pétrole contre la puissance d’intervention de l’Amérique dans le système financier international - qui a motivé ces dernières discussions impliquant les Etats du Golfe...."
-The demise of the dollar
-La fin du Dollar se concrétise et devient inévitable
- Dé-dollarisation du pétrole : un bouleversement financier aux conséquences géopolitiques considérables
-Dollar : le début de la fin ? -
-La fin du monde dollar
-On achève bien les Etats-Unis ! - AgoraVox
-Détroit : Scènes de chaos dans les files d’attente de l’aide sociale
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- Menaces sur le dollar
-USA: chômage en hausse
-Pétrole et géostratégie US
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