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vendredi 18 juin 2010

Repenser les délocalisations

Pour de nouvelles formes de protectionnisme?

-La mondialisation dérégulée, uniquement générée par des considérations financières , où la concurrence " non faussée" ne fonctionne pas, fait de plus en plus problème, aboutissant pour une part à une désindustrialisation , une perte d'emplois dans l'industrie et certains services.
La finalité est de bénéficier d'une main d'oeuvre moins chère, de "s'affranchir de toutes les contraintes des pays occidentaux (taxes diverses, normes environnementales, investissement dans la protection des salariés sur le poste de travail,...), de bénéficier d'avantages offerts. Certains pays Low Cost, en plus de la main d'oeuvre moins chère, offrent des prestations supplémentaires aux grandes entreprises qui s'implantent. Terrains offerts, construction d'usine financée par les communes, exonérations d'impôts sur les bénéfices pendant 10 ans..." (Wiki)
-Un protectionnisme sélectif permettrait-il de sauver l'Europe, notamment, des effets pervers et ravageurs de ce processus, naguère présenté comme un dogme intangible par l'OMC ( et le Consensus de Washington)?
Nos rapports avec le grand atelier de la Chine notamment posent problème, même dans les secteurs les plus pointus , que nous revendiquions comme notre privilège et la source de nouveaux emplois et de nouvelles richesses
.
"En effet dans les branches comme l’électronique ou la mécanique, la productivité des chinois se rapproche dangereusement de celle des européens, alors que les salaires sont dix fois plus faibles. A terme, la zone euro, Allemagne comprise – surtout lorsqu’on sait que la population active allemande est très faible – est condamnée. Donc si l’on veut préserver un minimum de niveau de vie et de protection sociale dans la zone euro, il faut se protéger de la concurrence déloyale de pays sans contraintes sociales et environnementales. Il ne s’agit pas de remettre des barrières douanières, mais d’instaurer une protection sélective – et je rappelle que la Chine est un pays très protectionniste pour tout ce qui touche ses propres marchés publics. "

____Il y aurait lieu de s'interroger sur les avantages d’un raisonnable protectionnisme européen
"La crise actuelle pose donc la question de la régulation des échanges : le libre échange intégral ne peut plus être un dogme incontesté parce qu’il n’est plus adapté à la situation actuelle qui a vu l’émergence de pays à forte capacité technologique mais à coûts salariaux bas, dans une économie internationale où le prix des transports et des télécommunications a chuté de façon vertigineuse. Du coup, la mise en concurrence de salariés venus d’horizons très divers a été rendue possible, et avec elle la stagnation de leurs rémunérations… et le développement de l’endettement pour remédier malgré tout à cette crise de la demande intérieure.
C’est Maurice Allais, prix Nobel d’économie en 1988, qui rappelle : « une libéralisation totale des échanges et des mouvements de capitaux n’est possible, elle n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux groupant des pays économiquement et politiquement associés, et de développement économique et social comparable ». (La mondialisation, Paris, 1999) (2).
Comme le rappelle Bruno Amable (Colloque Fondation Res Publica, Mondialisation régulée des échanges, 28 novembre 2005), « la théorie économique dit qu'il y a des bienfaits au libre-échange à condition de remplir certaines conditions. Notamment, il peut y avoir bienfaits du libre-échange s’il permet une meilleure réallocation des facteurs de production. Le problème est que si le libre-échange conduit à ce que, dans un pays, les facteurs de production ne soient pas réalloués mais inemployés – typiquement si ça conduit à mettre des gens au chômage – il est clair qu'on est hors du cadre des bienfaits du libre-échange. Si on a des difficultés de réadaptation de la main d'œuvre vers d'autres activités, il est clair que la protection est non seulement souhaitable, mais légitime d'un point de vue de théorie économique. »


Il ne s’agit pas évidemment de reconstruire des murs infranchissables et d’imaginer une autarcie absurde. Il ne s’agit pas non plus de tenter un protectionnisme national absolument pas adapté à l’horizon économique actuel qui est mondial.
Il s’agit simplement de réguler les échanges commerciaux en imaginant de grandes zones géographiques de taille suffisamment importante pour éviter la création de situations de rente – le risque du protectionnisme – tout en en faisant un moyen d’organiser le monde : c’est pourquoi il ne peut être imaginé qu’au niveau européen, ou américain, ou asiatique..
."
_________Ne pas tenir compte de ces principes de bon sens conduirait à une Europe de plus en plus irréparable, où le social ne pourrait que s'aggraver.Il est urgent de civiliser la mondialisation
-Pour un nouveau protectionnisme européen

-Le protectionnisme européen au service du développement durable
-Pour ou contre un protectionnisme européen ?

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-Vers la déglobalisation ?
-Protectionnisme raisonnable ?
-Libre- échange en question

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