De Bugeaud à Bigeard
____________________La Chose
(Simples notes d'un ancien appelé du contingent)
___50 ans après...
_On a beaucoup évoqué la guerre d'Algérie ces jours-ci.
Les témoignages sur cette période reviennent en surface. Des souffrances encore vives, même si les souvenirs s'estompent.
Une guerre, nécessaire, disait-on, mais évitable, qui ne passe pas...
__Appelés du contingent, nous fûmes un certain nombre à être libérés plus tôt que prévu. Partis pour faire 28 mois, voire 32 pour certains, nous n'en fîmes que 18. Nous n'eûmes pas 20 ans dans les Aurès.
Ce fut une joie mitigée, car la fin s'éternisait et prenait une tournure plus tragique, avec l'entrée en scène désespérée de l'OAS et l'horreur des attentats.
Les accords d'Evian ont arrêté une guerre sans issue militaire et nous ouvrirent les portes de la caserne du 21° BCP, où tant de jeunes furent formés (?) pour aller , au bout de quatre mois, crapahuter dans le Djebel, parfois, hélas, sans le retour attendu.
La fin de la guerre d'Algérie passa comme un mauvais cauchemar, dont nous savions si peu. Trop jeunes, trop peu informés, trop obsédés par le retour à la vie normale.
_____Nous ne savions pas, mais nous aurions pu le soupçonner avec un peu plus de curiosité politique et d'informations.
Mais toutes les conditions étaient réunies pour que le voile demeure. La censure et la présentation des faits hors-contexte étaient monnaie courante.
Seuls quelques organes de presse (l'Express, le Monde, Témoignage chrétien.. ) et des éditeurs s'efforçaient courageusement de récolter des témoignages et de faire la lumière sur des pratiques devenues des routines, au cours d' opérations sans avenir, sans espoir. Mais nous ne l'avons su qu'a posteriori.
Ceux qui, comme nous, étaient restés sur le continent pendant les "événements", selon des critères obscurs de sélection, pour des tâches d'encadrement et d'instruction, ne se doutaient pas de ce qui se passait vraiment de l'autre côté de la Méditerranée, là où des jeunes formés par nous perdaient la vie dans les derniers combats où parfois arrivaient à être confrontés au pire, gardant des séquelles, surtout psychologiques, longtemps après.
Ceux qui revenaient au sein du bataillon ne parlaient pas, à supposer qu'ils aient eux-mêmes été en contact avec la chose. Ceux du métier, le plus souvent les moins gradés, évoquaient souvent ouvertement leur racisme et leur haine du "fell".
Un problème refoulé pendant des décennies.
Il a fallu attendre 30 à 40 ans pour commencer à lever le voile.
Ce n'était plus une opération de maintien de l'ordre, les événements, mais une guerre, même si le mot était tu. Un guerre contre un ennemi intime.
On s'interroge encore sur elle, sur ses causes anciennes et complexes. Les analyses les plus marquantes sont maintenant assez sérieuses. On peut lire celles de Benjamin STORA , qui semblent être les plus approfondies.
Remonter aux origines de «la guerre d’Algérie» , jusqu'aux premiers temps de la "pacification", pour mieux comprendre les composantes de cette longue violence coloniale.
__Oui, la torture (puisqu'il faut la nommer) était évitable, celle qui fit école plus tard dans certains pays d'Amérique Latine
Comme l'a reconnu Massu sur le tard...
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-La torture et la guerre d'Algérie
-Quand cesse la guerre sans paroles
-Les violences de guerre
-Le retour de la guerre d'Algérie
-Algérie : sept ans de guerre, cinquante ans d’indépendance
___Documents: Mémoires (vives) d’Algérie » OWNI,
__ Sept ans de guerre, cinquante ans d’indépendance
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