A la veille de la COP 21...qui ne débouchera sans doute sur rien de contraignant...
Où il sera beaucoup question de nature, du point de vue climatique.
On évitera d'évoquer le business dont elle fait l'objet de plus en plus, sous prétexte de protection.
Comme le rappelle opportunément Arte,
On se trouve confronté à des tendances économiques lourdes qui vont à contre courant de l'esprit de la manifestation parisienne à prétention hautement écologique.
A l'heure où les terres s'appauvrissent du fait du développement de l'agrobusiness, l'accès à l'eau se restreint pour beaucoup, des espèces disparaissent à jamais ...La nature prend de plus en plus une valeur marchande.
On le sait, on le voit, la finance peut envahir tous les secteurs de la vie et même...de la mort!
On peut spéculer sur tout, même sur la couleur du futur chapeau de la reine d'Angleterre ou sur l'éventualité d'un tsunami sur les côtes chiliennes...
Ce qui n'a pas de prix en soi devient monétisés, avec les meilleurs sentiments:
Encore
embryonnaire il y a quelques années, ce marché est aujourd'hui l'un des
plus prometteurs en terme de profit. Son mode de fonctionnement est
simple. De plus en plus de sociétés financières ou d'assurances, parfois
précédées par les économistes, attribuent un coût à la nature. Combien
vaut la forêt d'Amazonie ? Quelle est la valeur marchande de l'incessant
labeur de pollinisation accompli par les abeilles ? Jusqu'ici,
l'"invisibilité économique" de la nature ne jouait pas en sa faveur :
les marchés n'aiment ni l'abondance ni la gratuité. Mais avec la
raréfaction des ressources et la disparition programmée de certaines
espèces, l'équation a changé. La loi de l'offre et de la demande peut
maintenant s'appliquer aux richesses naturelles. Ainsi, des banques et
des fonds d'investissements, pourtant responsables de la dernière crise
financière en date, achètent d'immenses zones naturelles riches en
espèces animales et végétales menacées. Monétarisées et financiarisées,
ces réserves sont ensuite transformées en produits boursiers
possiblement spéculatifs. On peut donc acheter des actions "mouche",
"orang-outan" ou "saumon". En investissant dans ces titres, les
entreprises polluantes obtiennent des "certificats de bonne conduite"
qui les dispensent de suspendre leurs activités les plus néfastes...
L'enquête dresse un vaste panorama des intérêts en jeu et des lobbies en
action autour de ce "nouveau" capital naturel, se demandant au final
quelles valeurs défendent réellement ceux qui attribuent un coût à la
nature. Une nouvelle crise financière pourrait en effet résulter de la
spéculation et de l'effondrement de ces nouveaux marchés...« Ecosystememarketplace » siégeant à Washington, prédit que « la nouvelle vague des profits viendra de ces marchés environnementaux ».
L'avenir est radieux pour une nouvelle vague de profit, au nom du développement durable...
. Bank of America-Merrill Lynch, JP
Morgan, Citigroup...tout les grands groupes sont présents
Mais, le vernis environnemental dont se
parent les entreprises qui investissent ce nouveau créneau a déjà
commencé à craquer. Au Brésil, le cas du géant minier Vale est édifiant.
Il se targue de lutter contre la déforestation de l’Amazonie, mais ne
plante qu’un seul type d’arbre, l’eucalyptus. Appauvrissante pour la
terre, cette variété est en revanche susceptible d’être revendue pour la
production de biocarburants. En attendant, coté en Bourse à l’index du
développement durable, Vale est rémunéré chaque année par les marchés
financiers pour ce prétendu « investissement vert ».
Pourtant on nage en pleine absurdité en considérant la nature comme un capital:
L'ensemble de la nature devient une marchandise cotée. La nature est un sous-système du système financier, un « capital » qui génère des « flux de services » évalués par des organismes de notation. Ecologues et climatologues sont recrutés pour orienter les cat bonds, ces « obligations catastrophe » qui émergent comme les nouveaux fleurons de l’écoblanchiment.
Désormais, les acteurs financiers peuvent spéculer sur la dégradation
des écosystèmes...
On croit rêver, mais les banquiers et assureurs en parlent avec le plus grand sérieux, le sérieux qui sied à des investisseurs friands de tout.
Un dévoiement de la notion de valeur, une perversion de sens, de la notion de gratuité.
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