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jeudi 19 novembre 2015

Vers une "uberisation" généralisée?

L'avenir du travail en question
                                                     Les tendances vers l'uberisation sont-elles des menaces  ou des chances pour le travail de demain?
     Derrière ce mot fourre-tout , ne se cachent pas que des fantasmes.
   En liaison étroite avec le développement des algorithmes, on peut s'attendre à des disparitions ou à des transformations profondes de certaines taches et de certains métiers.
   Les décisions s'automatiseraient et se feraient  à  notre place.
Et pas seulement au niveau du travail, mais aussi de la gestion globale des décisions humaines 
  ...La gouvernementalité algorithmique est une stratégie de neutralisation de l’incertitude – et, en particulier, de l’incertitude générée par la spontanéité des comportements humains. C’est que, dans ce monde en réseau, c’est l’incertitude comme telle, c’est-à-dire l’excès du possible sur le probable, le mode conditionnel de «ce que peuvent les corps», qui devient la cible du pouvoir...
      Un pas serait franchi vers une rationalité politique, une gouvernance technocratique et sans aléas, allant outre les méandres imprévisibles des passions et de la volonté humaine.
      Un rêve technocratique ou un enfer qui aurait l'apparence du Meilleur de mondes, sans imprévu, parfaitement planifié, sans innovation humaine?

          L'homme algorithmé imposerait sa logique sur le hasard et l'incertitude, dont les marchés ont horreur.
Certains y pensent du côté de la Silicon Valley

        C’est Le Monde qui nous fournit cet article annonçant la mise en place par Amazon de Flex, une nouvelle méthode de management où des individus deviennent livreurs en acceptant les offres que leur propose le géant de la vente en ligne.
Evidemment, quand ils ne livrent pas, ils ne sont pas payés, et ils ne sont pas directement salariés d’Amazon, uniquement des prestataires employés pour une tâche bien précise limitée dans le temps.
Pour ceux qui travaillent en freelance, rien de nouveau là-dedans. Néanmoins, c’est une manière de travailler pertinente pour des prestations individualisées et ponctuelles qui se répand dans des domaines où le besoin en main-d’œuvre est récurrent, et où cette méthode ne vise dès lors que la diminution des frais à tout prix plutôt qu’une réelle efficacité.
Un tel mode de gestion dépend de l’offre et de la demande. Quand tous les livreurs opéreront de la sorte, ils seront totalement à la merci des conditions des grossistes, puisque privés d’une protection sociale.
En somme, quand ils n’ont pas de mission, ils ne mangent pas. Et pourtant, ils ont un travail...
    Une nouvelle forme du contrat 0 heure, comme en UK?
             Pour autant, à en croire Rue89, ils ne devraient pas se plaindre, car une relève arrive, qui ne menacera pas, elle, de se mettre en grève.
   Les robots ne sont plus seulement des machines placées dans des usines qui, après avoir amplifié les capacités des ouvriers, ont capté le savoir technique pour réduire leurs servants à de simples appendices remplaçables. Désormais, ils envahissent aussi les rues.
  Les robots autonomes sont vraisemblablement la prochaine révolution du travail. D’ici vingt ans, une fois les véhicules autonomes généralisés, il n’y aura plus ni chauffeur routier, ni conducteur de bus ou taxi.
  Aucune connaissance technique procédurale ne semble pouvoir leur échapper, et pourtant, chaque politique continue à parler de nouvelles créations d’emploi, ne faisant alors qu’empirer les choses, faute de se poser les vraies questions...
        La bataille n'est-elle pas déjà perdue, même dans le domaine de l'art ou celui de l'écriture?.
                    Un nouveau contrat social, comme le pense Bernard Stiegler sera-t-il suffisant pour réguler, voire enrayer une tendance lourde, qui constituerait une révolution d'une plus grande ampleur que toutes les autres?
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