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lundi 20 février 2017

Des robots et des hommes

Robotique: le tournant
                                       La robotisation, sous toutes ses formes, est un phénomène en accélération rapide dans de multiples domaines.
     Ce "progrès", dont nous n'entrevoyans guère les perspectives de développement et les effets à long terme, correspondant à un moment du développement du capitalisme vers une baisse des coûts de production, de rentabilité concurrentielle sans fin, de relocalisations partielles, ne laisse pas de nous laisser songeurs.
    Mi-fascinés, mi-timorés,  nous sommes le plus souvent dans l'ambiguïté la plus totale à ce sujet. Admiratifs de la chirurgie robotisée, nous nous interrogeons sur les conséquences humaines et sociales de son introduction dans de plus en plus de domaines  industriels, grâce au couplage de plus en plus en plus poussé entre numérique et cybernétique, grâce au développement algorithmique illimité.
 La question n'est pas seulement humaine, anthropologique, elle est aussi sociale, politique au sens large.
      Rifkin prévoit la fin du travail et les propositions peu claires de B.Hamon sur le revenu universel, se calent sur ses pronostics, en partie discutables.
        Brigitte Munier analyse notre crainte irraisonnée et ancestrale de machines autonomes et supposées maléfiques, qui hantent nos imaginaires, la littérature et le cinéma. (*)
   Mais on ne peut réduire le problème à cet aspect et s'en tenir à seulement dissiper les vaines craintes.
          Le développement concurrentiel et ultra-rapide de la robotique pose et surtout poseront de sérieux problèmes, auxquels nous ne sommes pas préparés.
   Quand on voit comment, même en Chine, la production des robots se fait dans certains secteurs à une vitesse inouïe...
   Les robots, quelle que soit leur nature, ont beau susciter notre fascination, la réflexion ne suit pas.
       Elle devient urgente.
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(*)- Le Parlement européen a adopté jeudi 16 février un texte sur le statut des robots. Alors que des programmes sont sur le point de conduire des voitures et que les machines s’essaient à de plus en plus de métiers, le robot fait peur. Une inquiétude spécifiquement occidentale, assure la sociologue Brigitte Munier. Dans Robots. Le mythe du Golem et la peur des machines, elle explique que « la crainte occidentale contemporaine de machines intelligentes menaçant de gouverner l'humanité camoufle une angoisse ancienne et croissante, celle de ne plus trouver de sens à la nature et à la vie de l'homme ».___Selon elle, à chaque époque correspond un mythe qui permet à la civilisation d’extérioriser ses inquiétudes et ses aspirations. Aujourd’hui, la figure du Golem ou du robot domine la culture populaire, de la littérature au cinéma. Le Golem est cette créature humanoïde à base de glaise fabriquée par un rabbin pour défendre sa communauté. Il finit par se révolter et son inventeur doit le détruire. Le mythe populaire juif est développé par Mary Shelley dans Frankenstein au début de la révolution industrielle. Il exprime la peur du pouvoir du progrès scientifique face à la morale. C’est en 1920 que le Golem acquiert sa figure moderne. Karl Capek dans sa pièce R.U.R forge le mot « robot ». La machine a pris depuis diverses formes, de Matrix à Robocop. Mais la question qui anime ces histoires reste la même : qu’est ce qui différencie le robot des humains ?___Une question qui ne se pose pas dans d’autres parties du monde. « Nous avons défini l’homme pendant plus de 25 siècles en Occident comme ayant une âme dotée d’une origine transcendante, écrit Brigitte Munier. Les Japonais n’ont pas cette vision. Pour eux, l’âme est immanente, elle est ici-bas. Voilà pourquoi ils n’ont pas cette peur. » Ils ont d’ailleurs fait d’ « Astro le petit robot » le symbole de l’espoir après la Seconde guerre mondiale. La société japonaise voit dans la machine un compagnon, un auxiliaire : bref, un alter ego.__(En savoir plus : Homme et machine : la phase du miroir)
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