On connaît les implications ambiguës de la Turquie d'Erdogan dans le conflit syrien.
D'abord complice en sous-main, par intérêt à court terme, de certaines forces rebelles radicales, elle eut à s'affronter un temps à l'intervention militaire russe, avant d'opérer avec le maître du Kremlin un rapprochement spectaculaire et d'intervenir sur le terrain, essentiellement pour s'efforcer de neutraliser toute velléité de rapprochement des forces kurdes .
Maintenant, c'est le retour au pays, sans gloire, des forces militaires, tentant de renouer les fils avec un Washington louvoyant. (OTAN oblige...)
A jouer sur plusieurs tableaux, de manière brouillonne, le maître d'Istanbul se replie maintenant sur la consolidation de son autocratie inquiétante.
Mais il perd progressivement ses appuis.
Voici comment Observatus Geopoliticus voit la situation pour le moment, même si on y perd un peu son...turc.
Sans surprise, la Turquie a annoncé la fin de son opération Bouclier de l'Euphrate en Syrie :
Istanbul - La Turquie a annoncé mercredi la fin de son opération militaire dans le nord de la Syrie, sans préciser si elle allait en retirer ses troupes.
Le conseil de sécurité national dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé que l'offensive de six mois avait été "couronnée de succès", mais le Premier ministre Binali Yildirim, tout en confirmant la fin de l'opération, n'a pas exclu d'autres campagnes en Syrie.
La Turquie a lancé en août dernier une opération baptisée "Bouclier de l'Euphrate" visant le groupe jihadiste Etat islamique (EI) mais également les FDS, dominées par les Kurdes, qu'Ankara considère comme des "terroristes".
Dans le cadre de cette opération, les rebelles syriens appuyés par la Turquie ont repris aux jihadistes plusieurs villes dont Jarabulus, Al-Rai, Dabiq et enfin Al-Bab, où l'armée turque a subi de lourdes pertes.
Quelques formules pour sauver la face fleurissent ça et là mais, en réalité, cette opération fut un bide. Six mois pour mettre difficilement la main sur quelques arpents de sable au prix de pertes relativement lourdes. Certes, cela a empêché la jonction des cantons kurdes mais ces derniers n'en bordent pas moins la Turquie sur des centaines de kilomètres : parfaite base arrière pour le PKK.
Depuis le grand rapprochement américano-russo-syro-kurde sur le dos d'Erdogan, les options d'Ankara s'étaient réduites à peau de chagrin. Le sultan n'a fait qu'entériner ce que nous avons montré à plusieurs reprises : l'aventure néo-ottomane en Syrie est terminée. La goutte qui a sans doute fait déborder le vase a été l'établissement d'une base russe dans le canton kurde d'Afrin comme nous l'avions rapporté il y a une dizaine de jours....(à suivre)
(Merci à l'auteur)
(Merci à l'auteur)
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