La liberté de penser, de s'exprimer et d'écrire: une liberté précieuse et nécessaire dans tout pays qui se veut démocratique.
Toujours assez facile à proclamer ou à rappeler. Pas toujours à respecter.
Surtout quand l'essentiel de la presse officielle est de moins en moins indépendant, subissant une censure ouverte ou masquée, de plus en plus concentré dans les mains de groupes financiers et industriels, au fort pouvoir d'influence. Contrôler l'opinion reste un enjeu implicite de cette privatisation- concentration rampante ou patente.
On sait aussi la fragilité des organes de presse se souciant d'être indépendants, pouvant, sur des sujets sensibles, être soumis aux pressions d'un Etat voulant garder la main sur des medias un peu trop libres, une information-investigation moins conventionnelle.
Sans remonter trop loin dans le temps, on se souvient de l'exclusion de certains journalistes américains trop indépendants dans leur parole et de leur plume concernant des questions touchant à des institutions d'Etat, ou plus tard sur le mensonge officiel présidant à l'intervention dans la guerre en Irak...Mais le phénomène, plus ou moins aggravé selon les cas ou le temps n'est pas seulement américain.
Black list: un phénomène d'exclusion ou de dévalorisation qui peut toucher tous les pays. Les moutons noirs de la presse peuvent exister partout. Les exemples, hélas! surabondent.
La diversité des opinions, si précieuses, doit être garantie et soutenue, comme le reconnaît formellement la Constitution. Mais entre les principes et la réalité...
On a donc raison de dénoncer les silences, les censures et les abus pratiqués au nom d'une information qui prétendrait avoir un certain monopole de la vérité, dont Orwell avait montré toutes les dérives et tous les dangers.
Un journaliste de la Tribune, comme Romaric Godin, par exemple, avait une certaine liberté de parole concernant la macroéconomie et notamment les dessous de l'affaire grecque, ce qui l'a amené à devoir quitter sa rubrique et de faire sa valise, avec le nouveau propriétaire.
Une presse malade de l'argent ne peut produire que des informations tronquées et/ou biaisées.
Des médias inféodés au pouvoir et à des influences parfois plus souterraines ne peuvent jouer leur rôle d'éveilleurs de la conscience citoyenne.
La légitime critique mérite sa place au sein d'échanges parfois contradictoires sur les sujets sensibles.La démocratie est à ce prix.
Les censeurs ne sont pas toujours ceux qu'on croit où là où on le croit....
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